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Un sourire d’enfer 47

mars 29, 2023

Un sourire d’enfer  47

À la Ronald, le travail allait bien.  J’avais un travail, j’étais heureux. Au début, j’ai voulu franciser les titres dans les adresses des collants pour les paquets expédiés à l’intérieur du Québec.

Averti par les patrons, j’ai cessé ces opérations.  Je voulais de l’argent pour retourner en Amérique du Sud d’où je ne pouvais pas me permettre d’être chômeur.

Tout le monde me blâmait de vouloir franciser ces communications.  On trouvait ça irraisonnable, sans possibilité d’apporter quoique ce soit.  Je rugissais de travailler en anglais au Québec, après avoir vécu comment dans l’Ouest les francophones sont assimilés. Je trouvais cela scandaleux.  Que pouvais-je faire seul contre une telle machine ?

J’ai abandonné mes expériences durant un mois environ.  Il était de plus en plus question de la loi 22, une loi qui, tout en faisant semblant de nous franciser, permettait en réalité une plus grande anglicisation du Québec. Je rageais.

Un bon matin, j’ai décidé que je n’avais pas le droit de me laisser assimiler sans rouspéter. 

En faisant mes collants postaux pour envoyer les paquets d’imprimés, j’ai commencé à réécrire » Directeur général » plutôt que « Director general ».  J’employais le français pour tout ce qui était destiné au Québec et dans le Canada, puisque le Canada est supposé être un pays bilingue.  Les paquets pour les États-Unis étaient adressés en anglais.  Je ne leur touchais pas.

Après quelques jours de cette pratique, le chef de l’expédition m’a averti que si je continuais je prendrais la porte.  C’était l’anglais ou le chômage.

Je ne pouvais pas me résigner à voir le Québec emprunter les chemins de l’assimilation.  J’ai continué comme avant.  Selon le chef de l’expédition, l’ordre de cesser d’écrire les titres en français venait du vice-président de la compagnie.

Je devais vider la question.  Je ne pouvais pas accepter une telle prostitution.

Je suis entré au bureau.  J’ai rempli toutes les formules de la régie interne en français.  J’ai traduit les Black Wash par les Monstres noirs ; Bell Canada, par Cloche Canada (selon le Devoir, je ne m’en rappelle pas.  Ça me surprendrait parce que je croyais dans le sérieux de mon opération).  C’était bien peu de chose, mais ça eu le même effet que vouloir enlever le mot « stop ». 


Le lendemain matin, le chef du département est venu me trouver pour m’annoncer mon congédiement.  J’ai demandé à voir le vice-président puisque l’ordre venait de lui.

 » Penses-y, dit mon chef de département.  Tu es bien ici.  Nous sommes satisfaits de ton travail.  Même si tu laisses ton emploi, personne ne voudra te suivre.  Rien ne sera changé.  Personne ne saura pourquoi tu as été congédié.

J’ai insisté pour voir le vice-président et c’est à contrecœur que j’ai été conduit au bureau du chef du personnel plutôt qu’au bureau du vice-président. 

Je me suis installé à son bureau.  Je lui ai fait part de mon point de vue.  J’ai sorti une pomme ou une tomate apportée pour dîner.  Je l’ai soigneusement coupée durant que nous discutions. 

— Veux-tu me faire peur avec ton couteau ?

— Non, mais je suis heureux que vous vous rappeliez qu’un gars a déjà fait sauté trois des vôtres.

— Ce sont des menaces ?

— Je suis seul et non violent, mais si les travailleurs dans les compagnies continuent à travailler dans une autre langue, à devoir toujours se contenter des emplois subalternes, vous pourriez venir qu’à faire face à des gars qui, eux, seront violents.

En moussant la loi 22, vous vous préparez un maudit bon carnage.  Ce n’est pas quand vos usines seront occupées ou qu’on vous fera sauter qu’il sera temps de commencer à réfléchir.

— Je ne parle pas avec les terroristes.

— Je ne suis pas un terroriste.  Je vous avertis simplement que si vous ne changez pas de direction, ça va aller mal au Québec. (Ce que je croyais et ressentais).

La discussion devenait impossible.  S’il m’avait écouté religieusement quand je lui ai expliqué ce que signifiait pour moi la francisation des entreprises, il goûtait un peu moins mes avertissements.  Je les croyais pourtant justifier : le mépris n’aura qu’un temps. Les Québécois ne se laisseront pas toujours faire.

J’avais l’air fin avec mes  » jamais plus je ne toucherai à la politique ». 

Encore chômeur, cassé comme un clou, en pleine guerre sainte pour le français au Québec. J’avais réussi à me remettre dans la merde.

Il ne faut pas croire que cette décision m’a valu bien des heures de gloire.  Je me suis fait dire le plus honnêtement du monde que je n’étais qu’un  » one man show », que je me prenais pour un autre.  


Ce fut un peu l’histoire de ma vie.  On dirait qu’il faudrait que je me méprise parce que je suis différent des autres. 


La campagne pour la francisation à la Ronald a été similaire à bien des égards émotifs à ma campagne Rhinocéros. 

Je ne voulais pas comme à l’époque entendre parler des héros et encore moins me prendre pour un cas de bande dessinée.  En même temps, je ne pouvais pas admettre d’être indifférent à l’avenir du peuple auquel j’appartenais.

C’est la crotte au cul que le jeudi je me suis présenté devant l’usine avec une pancarte « Congédié pour avoir écrit en français à Montréal ». Mon arrivée n’a pas tardé à bouleverser les habitudes du coin. 

Durant tout l’après-midi, deux travailleurs ont surveillé ce qui m’arrivait.  D’autres auraient voulu que le syndicat s’en mêle, mais c’était une perte de temps : je n’avais pas encore ma permanence.   

Il a fallu du temps pour que survienne deux autos de police.

— Ton nom et ton adresse.

—   Jean Simoneau. 3911 Berri.  Je ne vous dirai rien d’autre comme m’en autorise la loi et si vous m’arrêtez, je porterai plainte pour arrestation illégale.

— Minute papillon !

Un des policiers est alors allé discuter avec un autre.  Ils ont communiqué avec leurs supérieurs avant de me revenir.

— Tu connais la loi.  Tu peux rester.

Ils se sont installés ensuite en auto à chaque bout de la rue.  C’était la première fois de ma vie que la police me protégeait, tout en me surveillant.  Ça faisait nouveau et surtout très bizarre.  L’atmosphère était quand même tendue dans ma petite tête.  Je marchais les fesses serrées, mais avec fierté.

Depuis Sherbrooke, dès que la température montait, j’avais la certitude de me faire tuer.  Les sueurs étaient d’autant plus de mise que le hasard a voulu qu’il se produise deux accidents de la circulation à proximité. 

Quand les patrons ont quitté l’usine, à la fin de la journée, ils étaient protégés par des hommes à manteaux longs.  Mon message avait bien passé.  Ils avaient peur de moi ou, du moins, ce que je représentais comme présage à leur loi sur le français. 

En descendant chez moi, un bonhomme m’a accosté pour m’offrir du travail beaucoup plus payant, si je perdais ma pancarte.  J’aurais dû accepter mais j’étais engagé dans la lutte patriotique.  Un chevalier abandonne-t-il son épée devant son ennemi ?

À cette époque, je n’avais pas seulement peur de la police qui pouvait comme aux États-Unis ou en Amérique du Sud commencer à éliminer les opposants au régime.  Mon expérience à Sherbrooke me faisait craindre la pègre et la police locale au service des libéraux.  Je craignais les attentats venant d’elles qu’on passait sur le dos du FLQ. Ouvrage partagé avec la GRC.

Je voulais continuer, mais je ne voulais pas agir seul.  J’avais trop peur.   » À deux, si on me descend, j’aurai un témoin. »  Personne n’était intéressé. C’était à désespérer, puis un miracle.

Mireille Despard, la petite amie du poète Gilbert Langevin, a décidé de m’accompagner, lors de ma prochaine manifestation, soit à la fête du Canada, le premier juillet, Place du Canada, à Montréal.  

Mireille était une bonne indépendantiste qui n’avait pas peur de ses convictions.  Elle trouvait l’expérience particulièrement intéressante.  Ça valait le dérangement, disait-elle.


Tel que convenu, je suis parti avec ma pancarte pour rejoindre Mireille devant l’édifice, près de la Place du Canada.  Puisque je n’arrive jamais à me retrouver à Montréal, j’ai passé seul dans une foule de quelque 800 personnes qui assistaient à un défilé de mode pour fêter le Canada.

J’ai retrouvé Mirelle, plus peureux que jamais. Je divaguais en grande. » J’étais pour aller à Barnston, même si craignais me faire tuer « . La peur de me faire tuer est un vieux traumatisme depuis mon emprisonnement en 1963. Le temps n’était pas aux rêves, aux cauchemars, mais à l’action.

Mireille souriait. Elle participait à cette manif, curieuse de connaître les réactions. Étonnée que personne ne nous prenne à parti. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Mireille. Elle se promenait avec sa pancarte  » Le Québec aux Québécois. Le Canada aux Canadians », comme si de rien n’était alors que j’étais fou de peur.

Mireille présageait-elle le côté culturel des recommandations de la commission Pépin-Robarts, affirmant la spécificité québécoise ? Une première couverture journalistique fut faite par le quotidien Le Jour. L’affaire prenait de l’ampleur.

J’ai participé à une seconde manifestation. Il pleuvait et faisait tellement tempête que nous ne pouvions plus avancer dans la rue avec nos pancartes. Je me suis mis à l’abri et un journaliste du Journal de Montréal a croqué à nouveau cet évènement. Je ne voulais pas être vedette, je me fichais que l’on ne sache pas qui j’étais, mais je voulais que les gens comprennent ce qui se passe au Québec. Les Québécois sont de plus en plus étrangers chez eux et on les force à s’assimiler à l’anglais.

J’étais décidé de crever, s’il le fallait, pour que ça change.

Que pouvais-je faire de plus, sinon me présenter devant le parlement de Québec où on étudiait la loi 22.

J’ai ajouté un deuxième message à la pancarte. J’y ai dessiné un petit revolver symbolisant toutes mes lettres échangées avec le gouvernement à cette époque. On pouvait lire sur un bord de ma pancarte le message habituel ; mais de l’autre côté avec le petit revolver, on lisait : La 22 sur le 22.  Le message initial devait être la 22 sur le 22 ou la 222, selon la chanson de Pauline Julien, la Croqueuse de 222.  Je dessine très mal. Je ne suis pas parvenu à tout écrire. C’est ainsi que mon message a pris une toute autre dimension dans la tête de certains ministres du gouvernement Bourassa. Quand je rencontrais un ministre, je tournais toujours la pancarte du côté de la 22. Cela semblait plus de circonstance.

— As-tu vu, disaient certains ministres énervés. Ils ne pouvaient rien faire. Je me promenais seul et quand il pleuvait les surveillants au parlement me craignaient si peu qu’ils me permettaient d’attendre le soleil à l’intérieur. Lorsque je suis arrivé, un des surveillant étaient venus me demander :

— Est-ce que beaucoup d’autres de ta gang viendront ?

— Je ne sais pas. Pour l’instant, je suis seul à avoir perdu ma job pour avoir écrit en français.


L’après-midi, j’ai rencontré deux beaux petits gars. J’en ai profité pour faire de l’œil au plus vieux et lui chanter un peu la pomme. Comme dans la campagne Rhino, cet événement me permit de prendre mon action moins au tragique et de donner ainsi un meilleur rendement.

Les journalistes ne le prenaient pas de cette façon. Certains ont écrit que pour un gars qui venait de perdre son emploi, j’étais pas mal souriant. Ceux-ci ne savaient pas que j’avais déjà pleuré parce que j’avais perdu mon emploi. Avec le temps, ça devient presque une habitude, même si ça fait toujours mal. À chaque fois, tu te demandes, si ce n’est pas toi qui es tout de travers. Tu doutes de tes compétences et de ta lucidité.

Mes manifestations visaient à faire comprendre qu’au Québec, il est possible d’être congédié pour avoir utilisé la langue de la majorité. Quelle injustice sociale voulez-vous plus criante ?

À la fin de la journée, le ministre du Travail, Jean Cournoyer, est sorti seul du parlement et s’est dirigé droit vers moi.

— As-tu porté plainte au Ministère ?

–Évidemment !

— Que t’a-t-on répondu ?

— Rien, comme d’habitude.

J’ai décidé de me présenter en Commission parlementaire, même si j’avais la conviction que je ne serais jamais écouté.

Mon sourire m’ouvrait toutes les portes.

J’ai laissé ma pancarte à l’entrée et je me suis rendu là où les députés délibéraient sur la langue.

Dans la salle d’audience, j’ai sorti de la sacoche que j’avais gardée, une pancarte miniature exprimant mes revendications. À la demande de Bourassa, un policier est venu me l’enlever.

J’avais apporté une petite tablette pour écrire et crayon feutre rouge. J’ai refait la pancarte à des dimensions misérables. J’ai levé le papier au bout de mes bras en direction des députés. La police est revenue, même si Bourassa était parti. L’ordre était venu cette fois de Dracula Cloutier.

J’ai recommencé, mais quand le policier s’est présenté pour m’exhorter de cesser ou de partir, j’ai choisi la porte. Curieusement, le policier s’excusa de devoir appliquer la loi. Il est interdit de manifester à l’intérieur du Parlement. Je n’en revenais pas : la police du parlement avait la réputation d’amener les belligérants dans les toilettes pour leur faire comprendre à coups de poing de ne pas penser de telle ou telle façon. Pourquoi un officier s’excusait-il de m’expulser?

J’avais réussi. Mon texte était entre les mains des députés et des journalistes. J’y posais des questions quant à la mort de Laporte et la crise d’octobre. J’affirmais que la loi 22 était un moyen hypocrite d’imposer dans les faits le bilinguisme, en faisant semblant de vouloir tout franciser.

J’y voyais un moyen de provoquer une guerre civile qui justifierait une nouvelle intervention de l’armée. Cela permettait d’écraser encore plus les indépendantistes sous le couvert de la sécurité nationale. Comment recommencer le coup de 1970 à moins de créer un mouvement de masse pour le justifier. Je ne sais pas ce qu’en ont pensé les ministres, mais le Conseil des ministres ordonna une enquête sur mon cas.

L’animateur de CKVL, M. Mathias Rioux, me demandait sur les ondes de la radio de faire confiance à son ami le ministre du travail, M. Cournoyer. Pourtant, M. Rioux ne m’a pas aidé à faire savoir aux gens que la Ronald Federated Graphics avaient refusé de répondre à l’enquête du gouvernement, comme le l’a prouvé un employé du ministère du Travail.

J’ai continué de boire, le soir. C’est le meilleur moyen d’oublier la peur.

C’est difficile de faire autrement quand tu sens que personne ne t’appuie réellement. J’étais peut-être trop paranoïaque pour poursuivre seul à de telles manifestations. Pourtant, je m’amusais en le faisant. Ce devait être autre chose. Je me prenais peut-être trop au sérieux.


Je devais continuer même si tout le monde riait de moi. L’affaire du couteau était survenue après que je fusse irrévocablement congédié. Je n’avais rien à perdre et rien à me reprocher. C’était un moyen pour attirer l’attention et un peu, mon entêtement à vouloir passer pour un grand révolutionnaire.


Je me rappelle une de nos discussions avec le grand poète Vannier qui me disait qu’il était, un grand révolutionnaire. Il venait de publier  » La fée des étoiles » et une photo du clitoris de sa blonde. Je lui avais dit :  » Y a rien de révolutionnaire là-dedans puisque tout le monde va jouir à le regarder.  Si tu veux faire la révolution parle de chose que les gens détestent. Parle comme moi de pédérastie. »


Je me croyais un vrai révolutionnaire, comme je me suis cru capable d’être un jour un bon écrivain.

J’étais certain de la véracité de ce que je disais. L’assimilation, je l’avais vécue. Je savais de quoi je parlais. La défaite du NPD, je l’avais ressentie avant même qu’elle arrive. Pourquoi n’aurais-je pas raison quant à la loi 22 et ses intentions ?

Faute d’avoir justice au Québec, je me suis tourné vers le Parlement d’Ottawa où j’ai réussi à montrer ma pancarte à Trudeau quand il a quitté le parlement, le midi. J’étais près de sa voiture. Il ne pouvait absolument pas ne pas m’avoir vu.

L’après-midi, il donnait une conférence de presse. Je l’ai attendu plus d’une heure devant la salle de presse quand arriva un véritable groupe de guêpes. C’était Trudeau et sa meute de journalistes. Il était si mal gardé que j’ai pu m’installer juste derrière lui pour l’escorter jusqu’à la salle des conférences. Il ne m’a pas dit un mot. C’était mieux ainsi. Les journalistes ne se sont pas occupés de ma présence. J’étais un francophone et ma pancarte était écrite seulement en français. Perdre son emploi au Québec aurait été grave s’il s’était agi d’un anglophone qui aurait perdu son emploi pour avoir écrit en anglais. J’aurais pu lui casser ma pancarte sur la tête, mais ça n’aurait rien apporté de positif. Je me serais tout au plus dé frustré. J’aurais été jugé et proclamé malade mental.
 À la fin de la conférence, Trudeau devait retourner au parlement en automobile. À sa sortie, il y avait une très belle femme qui l’attendait. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’une autre pâmée de la trudeaumanie, plus belle et plus jeune que celles que nous montrait la télévision habituellement.
 
Malgré les exhortations des policiers et de cette femme, Trudeau a décidé de se rendre à pied au parlement avec Marguerite. Eh oui, c’était son épouse. Si Trudeau et Marguerite étaient très calmes, les policiers eux étaient très nerveux

Les agents de la GRC essayaient dorénavant d’empêcher ma pancarte de pouvoir être prise par les photographes. En route, dans les escaliers, un photographe a trébuché alors qu’il marchait à reculons. Trudeau l’a aidé à se relever. Les policiers m’ont oublié et j’ai pu ainsi faire photographier ma pancarte pendant que Trudeau lui tendait la main. La photo reprise par l’agence de presse fut envoyée aux journaux. J’avais réussi ma mission : j’avais passé le message à la grandeur du Canada, mais…

Dans les journaux, les éditeurs assoiffés de noirceur ne voulaient pas montrer le message.  Ils pouvaient noircir la pancarte et rendre presqu’impossible la capacité de lire ce qui s’y trouvait. Peut-être une question de focus aussi ?

Je ne savais pas quoi penser de Trudeau. Il avait définitivement recherché un tel événement. Pourquoi ? J’avais une nouvelle peur. Les libéraux avec la GRC ou la pègre (ou les deux, car ils travaillent parfois ensemble) organiseraient-ils un attentat contre la Ronald ?  J’y serais certes le premier soupçonné. Je pourrais bien être comme certains felquistes condamnés pour des crimes qu’ils n’ont jamais commis. Pierre Paul Geoffroi est l’exemple le plus plausible. Était-ce un scénario vraiment aussi fou ?

Le soir même ou dans les jours qui suivirent, la GRC découvrait une bombe qu’elle avait probablement déposée elle-même, près de son bureau, à Ottawa. Drôle de hasard !


Pendant la crise de la loi 22, l’agent Robert Samson de la GRC sautait en allant porter une autre bombe chez Steinberg. Presque personne ne savait qu’il y avait un conflit syndical chez Steinberg, mais tout le monde connaissait le projet de loi 22. Pourquoi essayait-on de minimiser l’importance de l’agent Samson, en prétendant que c’était une espèce de fou qui aime les petites filles ?

Fallait-il d’autres preuves que la violence au Québec est souvent l’acte de la GRC comme l’ont démontré par après les Commissions d’enquête Keable et Macdonald portant sur le terrorisme et les agissements de la police fédérale ?

Est-ce que les communiqués reliant le FLQ à Cuba étaient tous des inventions de la GRC pour prétendre que le FLQ était un mouvement communiste ? Est-ce que la go-gauche, surtout dirigée par les Anglophones de la gauche de Montréal, étaient responsables de ces textes ? Y a-t-il un rapport stratégique entre les affirmations de Trudeau aux Etats-Unis, les communiqués de ces dites cellules et vouloir faire croire que le Québec est le second Cuba du Nord ? Jusqu’où la CIA avait-elle les coudées franches ? Le FLQ marxiste aurait-il été inventé pour donner plus de crédibilité à Trudeau aux États-Unis ? Voulait-on ainsi, connaissant le peur maladive des communistes chez les Américains, faire  cautionner le besoin d’écraser le Québec ? Être francophones en plus d’être communistes, ça fait bien plus peur.

J’ai écrit à Keith Spicer, Commissaire aux langues. Ce fut évidemment sans succès. Spicer ne protège que les Anglais. Il suffit de lire sa chronique dans La Presse pour en avoir la preuve.  Le Protecteur des droits linguistiques des Canadiens ne m’a même répondu, encore moins soutenu dans ma lutte.

Il ne restait qu’une possibilité faire appel aux Nations Unies. C’est ce que j’ai fait. J’ai exprimé l’avis que les Nations Unies pourraient enquêter sur ce qui se passait au Québec en s’intéressant au cas des felquistes qui étaient privés des droits fondamentaux garantis par les pays signataires de la Charte des droits de l’homme. Je n’ai pas été écouté davantage. Je me suis rendu à la Ligue des droits de l’homme. Je n’ai pas plus été écouté. Serait-ce que l’on ne me prenait pas au sérieux ? Même la ligue avait perdu la langue.

Les droits individuels, ça existe, mais pas pour Simoneau et autres pédérastes. C’est un francophone, un radical, une espèce de fou.

Les libéraux étaient-ils infiltrés partout par la pègre et la GRC ? Pourquoi ce mariage Trudeau et go-gauche ? Mariage qui est encore plus plausible depuis l’élection du Parti Québécois. Les libéraux sont liés avec la go-gauche surtout dans les dossiers du logement, de la libération des femmes, l’assistance sociale, dans les syndicats, particulièrement dans les hôpitaux et les CLSC. C’est quasi invraisemblable, mais c’est pourtant une réalité.              
 
L’extrême gauche combat avec l’extrême droite de Ryan contre le gouvernement péquiste. Ce gouvernement est nationaliste donc un ennemi des deux autres formations.


Mon père l’a compris bien avant moi. Je ne voulais pas le croire parce que j’avais une foi inébranlable dans les syndicats

Un sourire d’enfer 46

mars 28, 2023

 Un sourire d’enfer 46

Ces discussions avaient au moins l’intérêt de permettre une bonne brosse.

Un soir, je buvais avec Gilbert Langevin, un extraordinaire poète.  J’étais dans un état d’ébriété pas mal avancé quand le garçon de la taverne a refusé de nous servir d’autres bières.  Fort de mon expérience dans l’Ouest et pour prouver que je n’en inventais pas, je suis allé chercher un petit couteau de cuisine pour forcer la commande.
 
Le garçon de table n’a pas eu peur, mais il a pris ça bien au sérieux.  Je me suis ramassé vite comme un éclair sur le trottoir. 

Mon pauvre Langevin, en bon camarade, en pleine solidarité, a commencé à vouloir expliquer mon comportement et demander ma réintégration.  Il est sorti si vite qu’il est arrivé le front sur le trottoir.  Nous avons été réintégrés quelques semaines plus tard alors que le patron de la place nous a expliqué que c’était une mesure pour « me » protéger.

 » Quelqu’un aurait pu te prendre au sérieux et t’abattre pour nous. Il n’y a pas que des poètes à la taverne Chérier.

J’avais gravé quelques manies de voyage dans mon appareil mémoire.  Ainsi, quand j’étais nerveux, je me croyais toujours plein de puces.  À l’hôpital, les médecins m’ont expliqué que j’avais probablement été traumatisé par les puces quand j’en ai eu dans l’Ouest.  À chaque fois, que les nerfs me prenaient, les puces réapparaissaient.  Elles n’avaient rien de réel, mais ça piquait en «joliboire».

Je buvais du café comme un défoncé, ce qui me rendait encore plus nerveux.  Je devenais un véritable accélérateur, plus fanatique, plus peureux, plus violent en pensées et surtout en paroles. 

La bière me ramenait les nerfs, mais dès que je dépassais trois bouteilles, elle me rendait complètement fou.  Je devenais paranoïaque à cent pourcent et plus.  C’est encore pareil, mais aujourd’hui, (en 1978) c’est le vin. 

C’est mon petit côté voyou, révolté.  

Un sourire d’enfer 45

mars 27, 2023

Un sourire d’enfer 45

Le Québec fut d’abord le premier panneau de signalisation en français. 

Un grand espace et un petit gars qui s’amusait sur le bord de la route, le ventre au vent… Un signe divin ?  J’étais surexcité d’être de retour au Québec.  Le pays me semblait plus beau que jamais. 


Mon année dans l’Ouest m’avait fait oublier que les petits Québécois sont terriblement beaux.  Je n’en finissais plus de les découvrir aussi attachants.  Ils rient plus qu’ailleurs au Canada et aux États-Unis.  Ils sont moins froids et plus latins.  Ils sont plus attachants, voilà tout. Ils sont vivants.

Les petits me sont apparus encore plus beaux à Sherbrooke.  C’était comme redécouvrir le paradis terrestre.  Je visitais le festival des Cantons quand j’ai rencontré Michaël, un jeune que je connaissais déjà ainsi que sa famille. 

Je l’ai accompagné dans les rues. Le coeur me dansait comme une soucoupe volante. Il m’amena rencontrer un de ses petits amis qui s’amusait dans une tente.  Il sculptait de la glaise.  Je suis parti pour un voyage au pays des séraphins quand il a fait une tête d’éléphant. La trompe était, à ne pas s’y tromper, un pénis.  Il s’amusait, sachant que j’avais compris, en me tirant des regards moqueurs.  Il riait des yeux et modelait des trompes de toutes les longueurs et toutes les grosseurs qui ne laissaient aucun doute. Les éléphants étaient un symbole.

J’étais hypnotisé par sa beauté et son audace.  Comment y résister ? Je suis immédiatement tombé dans une de mes petites manies. Je tremblais comme feuille au vent. Un ouragan bourdonnait dans mes veines.  Nous sommes partis tous les trois dans les rues. 


Si la vie est une expérience cosmique dont le corps est le vaisseau spatial, le sien valait bien un voyage dans la Voie lactée. J’en oubliais l’enfer, car le ciel l’emporte toujours contre les flammes. La peur est une descente aux enfers, elle grossit davantage à chaque marche en descendant.

Nous sommes arrêtés regarder un jeu.  Alain était debout, collé à moi. Soudain, un de ses amis est apparu.  Alain a craint d’avoir été vu dans son offrande. 

J’ai compris son désarroi à sa façon de s’écarter de moi, aux regards successifs qu’il a roulé des yeux de moi à son ami.  Le sang afflua dans ses joues comme un tsunami. Je sentais que tout basculait. Il pensait qu’il venait d’être pris au piège.

Après quelques minutes de discussion, je lui ai demandé si nous allions changer d’endroit.

— Je ne vais plus avec toi, tu n’es qu’un maudit fifi.

— Qu’est-ce qui te prend ? demanda son nouveau camarade.

C’était trop tard.  Alain ne pouvait plus expliquer sa réaction qui visait à prouver qu’il n’était pas consentant, qu’il ne voulait pas être identifié à un fifi.  Comment répliquer sans le mettre encore plus dans un mauvais drap ?  J’ai manqué de présence d’esprit.  Je n’avais plus qu’à partir tandis qu’Alain jouait à la nouvelle victime.  Une victime de la joie.

J’étais jaune.  Ma soucoupe volante venait de s’aplatir sur un tabou, une peur, une folie d’adultes.  Je sentais les engrenages me tourner dans l’estomac.  La brume coupait les yeux qui m’entouraient et venaient de perdre leurs sourires.  Tout était zone grise.  Les rites étaient devenus des grincements suraigus.  Mon essence sanguinaire s’était congelée.  Seul le coeur me battait aux tempes des «tilts» de trop de jouissance qui se métamorphosaient en fosses dans le cimetière de mes sentiments.  J’avais les nerfs comme des serpentins devenus soudainement trop petits dans mon corps. 
 
Michaël et Alain se racontèrent probablement l’incident. Ils répétèrent les faits et gestes à l’une de leurs mères. Celle-ci qui me connaissait très bien brula instantanément toutes les lettres et les et les nouvelles littéraires que je lui avais fait parvenir.  Deux à trois mois de travail.  


Son Henry Miller québécois venait de l’offenser, il ne vivait pas seulement des lettres de l’alphabet.

Ma littérature amourajeuse m’avait déjà valu d’autres moments de frustration semblable.  Le curé de la paroisse avait déjà organisé une véritable campagne auprès de ma mère pour me convertir.  Incapable de me faire changer d’avis, le curé m’a affirmé qu’il me livrerait personnellement la lutte si jamais une copie de l’Homo-vicièr forçait les frontières de sa paroisse.
 
— Trop de gens aimeraient ça, de dire le curé.

J’ai quitté Sherbrooke.  Il pleuvait dans mon âme des barbelés. Entre les échos de mes doigts qui refusaient d’oublier Alain, l’humiliation se faufilait et dressait des dents de cobra.

Allais-je être mordu ?


À Barnston, la réception fut émouvante.  Tout était le plaisir des retrouvailles. 

J’ai été particulièrement heureux de découvrir que mon père se portait bien.  Un poids de moins sur ma petite conscience.  Cependant, il avait terriblement vieilli. Papa était plus nationaliste que jamais.

— Il est urgent, dit-il, de se débarrasser de Bourassa.  Il nous endette trop.  Les libéraux semblent avoir décidé de nous ruiner pour que l’on ne puisse plus s’en sortir si le PQ prend le pouvoir.  On sera assez endetté qu’on ne pourra plus envisager l’indépendance.

J’étais complètement d’accord avec lui.  Leur stratégie semblait bien de nous écraser économiquement à jamais.  Nous forcer à croire que l’on a absolument besoin du fédéral pour s’en sortir. Nous mettre à genoux par l’économie.

Stupidement, je gardais mes distances.  Je ne cherchais pas autant à parler avec mon père qu’avec ma mère.  Pourtant, il aimait bien discuter avec moi.  J’aurais bien voulu me corriger à temps de ce restant de révolte qui n’avait plus raison d’exister.  J’aurais voulu lui dire combien je l’admirais, mais à chaque fois, j’étais porté à prouver que jamais je n’abandonnerai la lutte pour la libération de la pédérastie.  Était-ce de la méchanceté ou de la mesquinerie ?  J’aurais bien voulu lui dire une fois  » je t’aime », mais c’était difficile de le dire à un homme, même si c’était ton père.

J’étais parti pour Montréal, le matin, plus non violent que jamais.  Je ne voulais même plus tuer une mouche par respect de la vie.  Je remerciais Dieu pour tant de beauté et je méditais sur le besoin que chaque homme soit le serviteur de l’humanité.  Le talent est un don, plus nous en avons, plus nous devons le partager avec ceux qui en ont moins.  J’ai parfois de ces élans qui font de moi un curé manqué.  J’en profitais puisque le dimanche les « rides » sont plus difficiles à avoir.
Puis, j’ai fini par être embarqué par un prêtre.

— Tu crois en Dieu ? , me demanda le prêtre.

— Certainement, mais pas dans l’Église.

— Tu n’as pas encore rencontré Jésus puisque tu ne dirais pas ça.

— C’est un point de vue.

— Tu vas à la messe ?

— Non. Je suis chrétien, mais je n’admets pas une Église qui s’engraisse sur le dos des pauvres.  Je ne pardonne pas à des évêques de bénir des fusils.  Les guerres, ça paye l’Église, comme tous ceux qui vivent de cette économie de guerre. Elle ne peut pas faire autrement, c’est une multinationale.  Elle pense à ses profits.

L’Église catholique pouvait difficilement condamner le régime militaire brésilien qui massacre le bas clergé.  Les Jésuites participaient à la Brascan qui, grâce à l’électricité, maintenait la dictature. 

Qu’attend-on pour dénoncer le capitalisme aussi fortement que le marxisme?  Ce serait moins payant, n’est-ce pas ?  Quand les pauvres se battent contre les riches, l’Église crie aux marxistes.  Elle garde le pouvoir de son côté.  On oublie de dire que si le marxisme a prise dans ces pays, c’est justement parce qu’ils sont opprimés par les peuples riches et chrétiens. Il n’y a que les marxistes qui osent combattre autrement que par la prière. 

Si l’Église était du côté des pauvres, elle ferait éclater la vérité dans les pays riches.  Elle forcerait, grâce à ses fidèles riches, les multinationales à agir de façon plus humaine.  Elle exigerait des gouvernements riches qu’ils cessent de soutenir les dictatures où les peuples sont opprimés, grâce à leur aide.  Elle ne fait rien de ça.  Elle lutte plutôt pour sa richesse, son pouvoir.

Quand l’Église cessera d’être complice des superpuissances, elle n’aura plus à tenir des conciles et dénoncer Marx. 

Les hommes comprendront qu’elle est une voie de libération. L’Église se fera l’apôtre de la Vérité.  

Quand tu crèves de faim, tu te fiches que ton Libérateur s’appelle Lénine, Marx ou Jésus.  Quand tu crèves de faim, le paradis après la mort est la solution.  Tu veux mourir, car t’espères que ce sera mieux ailleurs.  Pourtant, nous n’avons qu’une seule vie à vivre.  Qu’une expérience du genre.

Que l’on cesse d’exploiter l’homme par l’homme et l’impérialisme ne pourra plus exister.  Que l’on combatte la violence et l’économie ne pourra plus se fonder sur la guerre.  C’est ça la révolution chrétienne.  L’Église l’a trahi depuis longtemps.  Elle aura à payer pour le sang des enfants dont elle permet la mort.  

Il n’y a pas que l’argent et le pouvoir dans l’Évangile, il y a aussi l’Amour.  Jésus nous oblige à vivre heureux, en harmonie avec le Cosmos : « Soyez parfaits comme mon Père céleste est parfait.  »  Comment vivre l’Évangile de l’Amour quand tu demeures immobile, sans faire un geste pour sauver tes enfants condamnés à mourir de faim ? 

— Tu n’es pas un bon chrétien.  Tu juges ton prochain.

— Jésus a aussi combattu les voleurs du Temple.  

—   Tu n’es qu’un sale petit orgueilleux. Un prétentieux.

Les vapeurs négatives montaient trop vite.  Pour mettre fin à cette guerre verbale, je me suis tu.  J’ai médité.  J’aurais voulu projeter de meilleures ondes.  Pourquoi, m’étais-je ainsi défoulé ?  En sortant, le curé a ajouté :

— Tu n’es qu’un baveux.  J’espère que tu auras ce que tu mérites. 

Encore un bel exemple de charité chrétienne.  Je suis reparti tout bouleversé.  Avais-je manqué à la charité ? 


Je me suis installé à Montréal chez Gaétan Dostie. Au cours des premiers mois j’ai, grâce à Gilbert Langevin et son amie Mireille Despard, fait connaissance avec le milieu littéraire.  Que de discussions nous avons tenues sur la littérature.  J’ai toujours été impressionné par ces génies du verbe.  Avec eux, j’apprends plus dans dix minutes qu’avec d’autres en dix ans.

Pour plusieurs j’étais le Jean Genêt du Québec.
J’ai donc dû lire Jean Genêt pour comprendre la comparaison.  Elle est très mince. Lui, au moins, il a du talent.

Je me replantais dans le jardin du Québec.  J’étais un arbre bien perdu qui ne savait plus exactement quoi faire pour participer au combat de la libération du Québec.  Un paranoïaque facile à briser, grâce à sa pédérastie.  Le « des- soufflé ». Je ne voulais plus faire de politique, mais j’en gardais le gigotons. J’étais devenu encore plus peureux.  Je n’avais plus de héros national à imiter. J’étais devenu le Don Quichotte de la désespérance.

J’ai écrit aux magistrats du BC (British Colombia) que je paierais mon amende lorsque les policiers qui m’avaient frappé parce que j’étais francophone seraient inculpés pour assaut.  Manger une raclée par la police quand tu te fais arrêter, c’est fréquent.  On veut t’apprendre que le Canada est anglais. 

La Commission de police du BC m’a demandé de comparaître. Je n’avais pas d’argent pour payer, encore moins pour me rendre à Vancouver.   Si la GRC m’amène à Vancouver, qu’est-ce qui me garantit que je n’en reviendrai pas en pièces détachées ?  J’y voyais bien plus un piège qu’une tentative de me donner justice.  Je gueulais tièdement comme bien de nos révolutionnaires de taverne.   

J’ai préparé un dossier sur l’assimilation dans l’Ouest francophone, dossier que Le Jour a perdu.  Quant à Québec-presse, je lui ai remis si tard qu’il n’a pu publier qu’un article avant sa fermeture. 

Le Jour refusait de m’engager comme journaliste.  Certains prétendaient que c’était à cause de ma pédérastie. D’autres pensaient, que j’étais trop radical.  Un germe de trouble partout où je passe.  J’ai cru que la vérité était toute autre : on me prenait pour un farfelu ou pour un «bum».  Ainsi, j’étais un petit révolutionnaire sans envergure.

Comment expliquer la disparition de mon dossier prouvant que le bilinguisme ne sert qu’à angliciser le Québec ? Quel est leur intérêt ?  L’indépendance du Québec traîne-t-elle en longueur parce que la période de préparation est payante autant pour l’establishment gouvernemental que l’establishment révolutionnaire ?

Je comprenais que le PQ ou du moins le journal qui le représentait, même s’il se disait indépendant, ne pouvait pas m’engager.  Il aurait été mauvais pour eux de m’utiliser à cause de ma réputation de pédéraste. Finalement, j’ai été retenu comme chroniqueur littéraire, à temps partiel. J’écrivais un peu au moins.

Il ne me restait plus qu’à voyager pour ne pas nuire à la cause. Mais, il faut bien vivre. J’ai accepté un emploi dans une imprimerie au département d’expédition à la Ronald Federated Graphic, à Montréal.

Le soir, j’allais boire.  La boisson m’a toujours tué, car elle entretient mon complexe d’infériorité.  Quand je me crois inférieur, je bois pour l’oublier.


Dans le milieu littéraire, les gens ne me voyaient pas comme un étrangleur de petits gars, tout simplement parce qu’ils me connaissaient assez bien pour savoir que dans ma philosophie, le consentement est essentiel.  On ne peut pas avoir un sexe gai, si on n’est heureux de partager les plaisirs.


Le sexe sans plaisir, ce n’est plus du sexe.

On arrivait difficilement à comprendre que les jeunes garçons s’y prêtent avec autant de complaisance.  Cependant, on en était témoin et on savait que les jeunes étaient très heureux avec moi.     

Le sexe est une partie intégrante de la réalité humaine, ce que les religions ont toujours essayé de nier. Et, qu’on le veuille ou non, c’est un élément de plaisir. Peut-on aller au ciel en s’amusant autant qu’en se sacrifiant ?

— Toi, ce n’est pas pareil, me disait-on. On te voit vivre, tu le dis franchement.  On sait que tu n’es pas un danger pour eux, mais tu dois comprendre qu’ils ne sont pas tous comme toi.

— Mais, c’est à vous aussi de comprendre qu’en refusant de décriminaliser la sexualité, non seulement vous faites l’affaire de la pègre, mais vous créez les tueurs d’enfants. La frustration conduit à la violence.

Ce n’est pas la sexualité qu’il faut défendre, mais la violence dans la sexualité.  C’est un point de vue aussi important pour les femmes que pour les enfants.  C’est pourtant simple à comprendre. 


Vous forcez les pédophiles à devenir fous.  Ils sont pris entre leur besoin normal de leur orientation sexuelle, car, c’est leur nature, et leur peur de la prison ou d’être dénoncés, ce qui revient au même. 


Ils savent qu’en prison, ils seront battus et ils auront à subir pour le reste de leur vie le mépris public, la raclée.  Le chantage sera ouvert à tous les jeunes qu’ils ont connus pendant le reste de leur vie, car il suffit pour eux de dire que ça est arrivé entre eux pour que tu sois un homme mort. La parole du jeune vaut autant que la tienne. Il peut mentir, c’est lui qu’on croira, car c’est lui qui est proclamé victime.  Et, souvent la police leur dit ce qu’il leur faut dire.


La peur, ça conduit à la folie et la folie conduit à la violence.  Est-ce qu’un parent hystérique qui veut venger son fils est moins malade que le pédophile ? Il ne fait pas montre de plus de jugement et de tempérance ?  C’est loin d’être certain, car ça dépend de ce qui s’est passé. Il devrait y avoir une différence entre des jeux sexuels sans violence et un viol.

C’est comme l’urgence d’apprendre aux hommes que le mariage ne les rend pas propriétaire de leur épouse. Une extrême jalousie hétéro dégénère en une maladie mentale.  Il suffit de pousser la paranoïa.  Un problème d’identité qu’il soit sexuel ou autre ne peut que créer des déséquilibres de la personnalité.  La honte et la haine qui entourent la pédophilie peuvent les rendre violents. C’est le facteur qui m’a incité à écrire sur le sujet. Empêcher la violence, la prévenir.

Il ne faut pas empêcher les jeunes de connaître les plaisirs sexuels parce que notre société est trop scrupuleuse pour admettre que la sexualité est une grande chose.  Quelle est à base de la liberté de conscience, du libre arbitre. 

Si on est libre on n’a pas que le droit de non, on a aussi le droit de dire oui.  Quel est l’humanisme manifesté dans la condamnation d’une fille qui tombe enceinte ? En quoi est-ce chrétien de juger et condamner un pédophile ?

Les catholiques pleurent sur l’avortement avec raison.  C’est affreux.  Mais, ils oublient que s’il y a des avortements c’est que l’on est assez peu humain pour admettre l’erreur de jugement et de protéger la mère et son enfant.  Un bébé ça ne se fait pas seul, mais souvent le père disparaît.  L’intolérance est une raison valable pour vouloir se faire avorter. 


Tu ne combats pas l’avortement en stagnant sur un plan de stricte morale, mais en humanisant la société, en revalorisant la naissance, en offrant une forme de vie valable à la fille-mère pour qu’elle ne songe pas à se débarrasser de son problème.  L’enfant est un cadeau de dieu si on est croyant.

Percevoir la sexualité comme quelque chose de sale, c’est de la folie pure.  C’est comme dire : je suis croyant, mais je pense que Dieu s’est trompé. 


Les religions rendent tout le monde fou quand il s’agit de sexualité.  L’Église ne vit que pour la combattre, une obsession générer par la frustration de ses curés.  La vie est plus importante que les considérations morales nées de religions de frustrés. Vous remarquerez que les chefs, eux, ne se privent de rien.

Il faut cesser d’envisager la sexualité en hypocrite et prendre les moyens pour lui redonner un sens intelligent.  Il faut minimiser au maximum la possibilité de faire naître des drames, voir des mortalités, pour une morale qui n’en vaut pas la peine.  Personne ne meurt asséché à la suite d’une masturbation ou d’une fellation.  Personne ne fond si tu es nu et qu’on te regarde.  Le sexe est moins important que la vie.  Et, de nombreux adolescents se tuent à cause de notre morale de «poignés».         

Vaut-il mieux être scrupuleux et répressif que de vivre enfin dans une société de tolérance et de non-violence ?

L’exemple nous vient de Jésus lui-même qui a défendu Marie -Madeleine.  Ses apôtres pêchaient nus.  Ses disciples étaient nus aussi au jardin des Oliviers. C’est écrit en toute lettre dans l’Évangile selon Jean. Pourquoi aujourd’hui le nudisme serait devenu mal ?  Serait-ce que Jésus n’était pas aussi fou que son Église ?  

J’ai l’impression que les Initiés comme Jésus étaient trop intelligents pour les curés qui devaient aveuglément appliquer les lois promulguées par les dirigeants religieux.  Les scrupuleux sont fous, car, ils nient notre réalité d’humain. La beauté de notre corps et la richesse de celui-ci.

En me battant pour légaliser la pédérastie, j’étais encore plus un prophète qui crie dans le désert. Moi, je n’ai pas l’argent du système pour faire croire n’importe quoi qui rend les relations sexuelles encore plus honteuses, sales, mal.


Un sourire d’enfer 44

mars 26, 2023

Un sourire d’enfer  44

                                                  18

Je voulais surtout retourner au Québec parce que je m’ennuyais comme un fou du français.  Je voulais crever en français. Vigneault et Pauline Julien, dans la tête.

Le matin, j’ai rencontré un voleur des années 1930 qui me raconta comment dans le temps, les voleurs se sauvaient à la course, en passant à travers les appartements. C’était très drôle et plus que vivant.  Je l’ai écouté plus de deux heures.  L’après-midi, je suis allé porter mon article au Soleil et j’ai commencé le bal. 

J’étais tellement saoul que je ne me rappelais plus où se situait ma chambre d’hôtel.  J’étais perdu.  Je me suis rendu à un premier hôtel dans l’intention de m’informer.  La porte était sous verrou et le jeune surveillant ne semblait pas m’entendre, surtout que je gueulais en français.  Il ne comprenait rien et avait peur.  Il est parti téléphoner, j’imagine, à la police.  Réalisant que je me trompais de langue, j’ai crié un peu plus fort en anglais, tout en frappant plus durement du pied le bas de la porte.

— Je ne veux pas te voler, imbécile, je veux des informations.

À mon grand étonnement, la porte vitrée a volé en éclats.

J’étais pris de panique.  Ce n’était pas le temps de me faire arrêter, je partais le lendemain pour Montréal.  Fort des histoires du matin, je me suis sauvé en courant, tout en essayant d’enlever mon manteau pour ne pas avoir le même signalement, comme on me l’avait si bien raconté.  Cependant, je ne pouvais pas passer dans les mêmes appartements, il était trop tard dans la nuit. 

Je ne sais pas comment j’ai fait, mais dans ma griserie, je suis retourné juste devant l’hôtel où j’ai essayé de prendre un taxi pour continuer, mais la police n’avait plus qu’à me cueillir. Ce qui ne tarda pas. 

J’étais accompagné d’un autochtone dans le panier à salade.  Les flics allaient vite exprès, tournant le plus carrément possible, d’où étions-nous comme des balles de ping-pong à l’intérieur du panier à salade. 

Les autochtones subissent encore plus de répression que les francophones.
  Même si nos journaux n’en parlent jamais, ceux-ci ont même organisé une révolte armée au BC et en Ontario.  Des routes ont été occupées et des attentats se sont succédé, principalement au gazoduc Canada-USA.

À notre arrivée, les flics commencèrent leurs interrogations.

— Pardon, je ne comprends pas l’anglais.

C’était baveux de ma part, car je connais très bien l’anglais.  Il a fallu rien de plus pour recevoir un solide coup de coude à la poitrine et un maudit bon coup de pied sur les orteils.  Leur festin était commencé.

— You have to learn that Canada is an English country!

Heureusement qu’ils ont trouvé mon passeport, car je n’aurais pu un membre intact.  Ainsi c’était vrai, la police de Vancouver mérite un trophée pour son racisme. 

Un policier complètement fou s’est mis à gueuler qu’il trouverait un beau petit coin, ayant rêvé toute sa vie de tuer un « pea soup ». 

J’étais convaincu que s’il trouvait une cellule libre, j’en mangerais une maudite.  J’avais même décidé de me défendre si ça arrivait. 

Il a suffi de faire semblant de ne pas comprendre l’anglais pour que le racisme de la police de Vancouver éclate.  Elle a su profiter de l’occasion pour se défouler.  Les flics ont tellement de trucs pour te maudire une raclée sans laisser de marques que tu n’as qu’un moyen de te protéger : joindre la pègre.  Le système judicaire est la pierre angulaire de la mafia. Heureusement, je n’étais pas seul.  On ne pouvait pas me tuer.

L’autochtone me regardait étonné, le sourire complice aux lèvres.  Les autochtones admirent ceux qui font preuve de bravoure ou du moins ce qui lui ressemble.   Les autochtones sont encore une race fière. 


J’ai continué de résister en essayant de brouiller mes empreintes.  Je retirais d’un coup, le doigt avant la fin. Cela m’a valu plusieurs coups supplémentaires.

Heureusement, il n’y avait plus de place hormis dans une salle commune.  J’y fus placé pour y passer la nuit.

Le lendemain matin, je suis passé devant le juge.  Il a remis le procès aussitôt parce que même si je plaidais coupable, je refusais de parler anglais.  Il fallait donc se trouver un interprète. 

Les francophones disaient que la pire chose que tu peux faire dans le BC, c’est de demander un interprète : tu passes assez souvent en Cour avant d’avoir ta sentence que c’est pire que de plaider coupable.  Mon instinct de journaliste voulait savoir si c’était vrai.

J’ai été libéré, mais la police a refusé de me remettre mes souliers, disant que c’était une de leurs preuves contre moi.  J’ai blagué à ce sujet au point d’obtenir la sympathie du juge. Il a fait appeler au secrétariat pour traduire mes demandes.  Je répétais une seule chose en Cour : Where are my shoes ?

— J’ai appris le français au Québec.  Pourtant, j’ai de la difficulté à comprendre ce qu’il dit.  Il parle trop vite, dit le juge.

Le juge avait appris le français dans les Vauxcouleurs.  J’aurais bien aimé parler avec lui, mais je n’avais aucune confiance en ce juge comme tous les autres d’ailleurs.  Ce sont presque tous des hypocrites, des marionnettes du système et parfois même de purs débiles. Mais, il était très sympathique.

Avec les sandales à acheter, ce que m’avait coûté ma brosse ; je ne pouvais plus me payer une chambre.  Je suis retourné dans une auberge de jeunesse, située en dehors de Vancouver. 

À ma deuxième comparution, autre juge, mon procès a encore été retardé.  J’ai baragouiné une défense en disant ne pas avoir les sous nécessaires pour rester plus longtemps au BC.  J’étais décidé à plaider coupable. 

En remettant encore la cause, l’avocat de la Couronne a souligné que le seul témoin ne voulait plus venir témoigner contre moi.  Le juge a demandé que l’on fasse des efforts pour convaincre le témoin à venir donner sa version des faits.  

Pour me punir de vouloir utiliser le français, le juge a retardé le procès d’une semaine supposément à cause de la non-disponibilité de l’interprète.  Ça confirmait ce que les francophones disaient, mais je n’avais plus à coeur de rapporter l’expérience dans le Soleil, je voulais partir le plus vite possible pour le Québec. 

J’étais en Christ, non seulement les flics étaient racistes, mais le je juge aussi.  Je suis donc sorti en levant le poing et en chantant :
 
Prenez un verre
buvez-en deux
à la santé des amoureux.
Et, merde à la reine d’Angleterre
qui nous a déclaré la guerre.

Ce n’était pas très brave. Je ne chantais pas trop fort et personne ne comprenait le français d’une manière ou d’une autre.  J’ai filé alors qu’on me regardait comme une chose étrange.  Ils auraient certes voulu, j’imagine, comprendre ma chanson, mais c’étaient des unilingues anglais.

La visite du ministre de la Justice du Québec, à Vancouver, Jérôme Choquette, m’a fait sortir ma plume.

Il affirmait ne plus avoir peur du FLQ au point de ne plus porter d’arme.  J’ai aussitôt écrit que si Choquette ne portait plus d’arme, c’était plutôt parce qu’il n’avait plus à avoir peur de la mafia.   Je rappelais aussi qu’il fut interdit que l’on se serve des mesures de guerre contre la mafia.  La mafia, étant devenue l’allier naturelle du parti libéral, il était évident que Choquette n’avait plus aucune raison de porter une arme pour se protéger de la pègre puisqu’ils étaient des frères siamois.


La pègre avait d’ailleurs offert au gouvernement de trouver Pierre Laporte, moyennant une récompense.  Qu’est devenue cette entente ?  Qui a tué Laporte puisque Paul Rose n’était pas là, même s’il a été condamné pour ce meurtre.  

La pègre ou la police, même famille, poches différentes, mais siamoises. 

J’ajouterais aujourd’hui : est-ce l’attente pour ouvrir le coffre de l’arrière de la voiture où le FLQ avait déposé Laporte vivant qui l’aurait tué ? 

Il serait-il mort au bout de son sang parce que Jean Chrétien ne voulait pas, que l’on ouvre immédiatement le coffre, sous prétexte d’avoir peur qu’on ait déposé une bombe dans l’auto.   Est-il vrai que Laporte avait été amené à cet endroit précis parce qu’il y avait un hôpital militaire qui pouvait le soigner ?  Le FLQ était assez infiltré pour que le gouvernement soit informé à la minute près de la condition de Cross et Laporte. 


La version officielle du meurtre de Laporte permettait d’accuser les souverainistes d’être des assassins et les libéraux ne se gênaient pas pour utiliser cette fronde. 

Le journal a aussitôt publié le texte.  Probablement parce que dans l’Ouest tout ce qui se disait sur le FLQ était bon vendeur.  

Les élections fédérales s’en venaient.  Je devais choisir entre garder mon billet ou me présenter aux élections comme Rhinocéros, à Vancouver.  


Je me serais alors proclamer en conférence de presse :  » The Queen of Canada », habillé en travesti. 

Ce titre éminemment gai aurait fait bondir tous les conservateurs anglais.  De nombreux Québécois au BC avaient décidé de fournir à ma caisse électorale ; mais voulais-je encore vivre une aventure politique ?


La semaine s’écoula à respirer la grandeur des Rocheuses.  J’avais décidé d’entrer au Québec et je le ferais. 

À Vancouver, je n’avais plus un sou.  J’étais allé pisser au terminus quand je fus « accosté » par un petit vieux.  En réponse à ses questions, je lui ai dit que je n’étais pas de la ville, que je n’avais plus d’argent, donc que je ne pouvais pas aller coucher à l’hôtel et que je n’avais pas mangé depuis la veille.
— Je vais t’amener au restaurant et nous prendrons une chambre d’hôtel ensemble.  Ne t’imagine rien de mal. Nous prendrons deux lits.

Je savais juste à voir l’intensité de la façon dont il me regardait pour savoir ce qu’il voulait.  J’ai toujours aimé jouer au scrupuleux, ça force l’autre à avoir plus d’imagination pour réaliser ses désirs.  C’est plus intéressant.  

Être une putain trop facile, ça n’a pas de charme.  C’est pourquoi, dans la Grèce antique, le jeune se devait de manifester son intérêt pour le vieux de son choix, mais le savoir-vivre exigeait qu’il résiste un certain temps pour ne pas être identifié à un gars trop facile.  Je devais avoir une gêne qui me venait directement de cette époque.  Par contre, je dois avouer que d’être le gars gêné n’est pas un jeu, je le suis vraiment. 

Je me suis rendu au restaurant, puis à l’hôtel.  J’étais convaincu que les petits jeux sexuels en compensation ne dureraient pas longtemps, car le vieux avait déjà 78 ans.

La conversation fut très rapide.

— Tu ne prends pas ta douche ?
— J’ai toute la soirée devant moi.
— Tu te sentiras mieux.

C’était vrai, j’avais hâte de me laver, mais je ne voulais pas trop le montrer. Je suis déménagé à la douche.  L’eau n’avait pas commencé à couler que le vieux nu fit irruption.

— Comme t’es beau !

— Vous devez être complètement aveugle. Il s’installa près de la douche et attendit, tout ne me mangeant des yeux.

— Viens, ne perdons pas te temps.  Je vais t’essuyer.

— Je suis capable seul.

Je l’ai finalement laissé faire. C’était pour lui un moyen inoffensif et agréable de me toucher. Je n’en suis pas mort.  Bien au contraire, ce fut très agréable.  Il avait beaucoup de doigté et c’était évident que pour lui j’étais très précieux.

Je n’étais pas couché que le vieux me rejoignit dans mon lit.  Pour un petit vieux, il n’en finissait plus de me caresser, de me manger.  J’ai rarement vu un homme avoir un tel appétit.  

Non satisfait, après me l’avoir fait essayer, il s’assoya près de mon lit et se servit de son vibro-masseur pour s’exciter davantage pendant qu’il me regardait nu sur le lit.  Je n’ai pas trouvé ce que peut nous procurer de plus de plaisir un bout de métal, sauf le chatouillement différent à celui du bout de la langue.  Il a passé la nuit près de mon lit à se masser avec son vibrateur, les yeux fixés sur moi.    

De retour en cour, le lendemain matin, j’ai écopé d’une amende.   Pour les Anglais, c’était un signe d’une double victoire.  Mais pour moi, ça ne voulait rien dire.  Trudeau venait de déclencher des élections.  Je n’avais aucun rapport avec cet événement, sinon que j’étais un symbole de plus pour prouver la défaite des francophones dans leurs têtes de racistes.   

J’ai à nouveau fait rire l’auditoire en réclamant mes souliers.  La police a dû me les rendre. 

L’interprète m’empêcha de parler anglais disant que si je le faisais j’aurais droit à une sentence de mépris de Cour, ayant refusé de parler anglais alors que je le pouvais.  Pourtant, à maintes reprises, il ne traduisait pas tout ce que je lui disais ou il traduisait ce que je disais tout de travers.  Il était bien le bras droit de la police.  Il cherchait à savoir ce que j’allais faire.

— Je publierai partout que la police m’a frappé. 

Il me paya le repas, ce qui justifiait une meilleure interrogation.

— T’es un radical ?

— Si ne pas accepter la société dans sa merde actuelle est être radical, j’en suis un pour sûr.

— T’es communiste ?

— Non, je suis anarchiste

Pour moi, anarchiste voulait seulement dire : refuser l’autorité. C’est ce que je me croyais depuis que Pierre avait fait une caricature de moi, disant  » Je suis contre tout », ayant les doigts sur le pénis d’un jeune à côté de moi. Une belle caricature! Aussi, l’anarchie, c’était Léo Ferré.

— Tu n’as pas d’argent pour manger en descendant.

— Non.

— Attends-moi ici.

Pendant que l’interprète allait me chercher 20$ pour manger en descendant à Montréal, j’écrivais des lettres pour les journaux et le ministère de la Justice. 

— Tu devrais oublier ces incidents.  Nous ne sommes pas si méchants, grâce à la Salvation Army, tu pourras manger.

— Merci, mais je ne suis pas à acheter.

— J’espère qu’au moins tu retourneras les 20$ à la Salvation pour qu’ils aident encore des gars comme toi.  Avant d’envoyer tes lettres, penses-y comme il faut. Quand on se prend pour un révolutionnaire, à tes yeux, tous les bons gestes deviennent des tentatives de récupération.

L’après-midi, je jetais mes lettres à la poste et je prenais place dans l’autobus.  Rien d’intéressant ne s’y déroula, sauf qu’un jeune Indien adorable trouvait aussi hilarantes que moi les photos de son magazine américain dans lesquelles le pape, Nixon et Élizabeth II étaient nus.

Un sourire d’enfer 43

mars 25, 2023

Un sourire d’enfer  43

Comment faire pour que la majorité non-raciste ne se fasse pas entraîner dans un conflit raciste ?  La presse anglaise est trop raciste pour être démocratique.  Comment parvenir à passer le message ? 

J’étais convaincu qu’une population hors-Québec bien informée ne se prêtera pas à un massacre inutile, mais comment établir ce dialogue si les journaux anglophones déforment tout ?

À Vancouver, j’ai retrouvé Jimmy.  Contrairement à mes craintes, tout s’était bien passé en prison.  Même si des capsules de drogue avaient été retrouvées sur lui, aucune plainte n’avait été déposée à cet égard.  Lors de son arrestation, les policiers avaient trouvé en sa possession le « jack nife » que sa sœur lui avait fait parvenir comme cadeau, lors de son retour d’un voyage en Algérie.  Les policiers ne parvenant pas à faire sortir la lame du couteau, mon fou Jimmy, complètement gelé, leur a donné une leçon sur le maniement qu’ils n’ont pas du tout apprécié. 

Jimmy me raconta son histoire, tout en me soulignant que l’interprète français semblait travailler pour la police, car parfois, il déformait totalement ce qu’il disait en français.

J’ai passé une semaine à attendre le chèque de l’assistance sociale.  Certains mettaient en doute ce qui m’était arrivé à Dawson Creek affirmant que j’étais toujours seul quand il se passait quelque chose sortant de l’ordinaire.  Pour eux, je n’étais qu’un fabulateur.


Le premier soir au restaurant, nous avons été fouillés par la police : les cheveux longs, ça ne plaît pas à ces super-mâles.  J’étais presque mort de peur, croyant être recherché en rapport à mes agissements à Dawson Creek.  Comment pouvais-je être brave à Dawson et peureux en groupe à Vancouver ? 

— Tu fais toujours tes bons coups quand on n’est pas là. Que personne ne peut en témoigner !

En réalité, j’étais aussi peureux à une place qu’à l’autre.  Seul, je panique plus vite pour ma peau, — on est toujours prêt à mourir jusqu’à ce que ce soit vrai ou du moins qu’on le croit — mais j’ai moins peur seul parce que personne ne peut écoper à cause de moi. C’est une peur personnelle, donc, moins grande que celle d’être responsable du bien ou du mal des autres.

Je dois dompter des lions avec mes épines.  C’est comme la rose de St-Exupéry.  C’est comme si je me sentais devenir un officier responsable de la troisième guerre mondiale, celle où le prolétariat se soulèvera universellement contre tous les impérialistes et les dictateurs, où la population aura décidé que le monde actuel ne vaut plus la peine d’être vécu, où les gens penseront que tant qu’à crever de l’esprit, il vaut mieux crever au complet. 

La guerre sainte sera sans dieu.  Une guerre pour la survie individuelle.  Un après 1929 moderne.  La guerre sera la recherche de son morceau de pain.

En groupe, je me sens responsable des autres, je ne fais pas confiance à ma discrétion.  J’ai peur de les vendre par accident, d’où je me terre pour ne pas attirer l’attention.  Je ne me fais pas confiance, c’est tout.  

Plus jeune, je me détestais parce que j’étais pédéraste.   Je ne me pardonnais pas d’être un aussi grand pécheur.  Il a fallu bien du temps pour que je m’apprécie.

Aujourd’hui, je m’apprécie peut-être trop.  Mais, au moins, j’ai compris que j’ai peut-être raison de croire que la majorité des gens sont malades quand ils pensent à la sexualité.  On nous écrase dès l’enfance.  On fait de nous des paranoïaques.  On s’imagine qu’un chatouillement dans le bas du ventre quand tu viens, c’est pire qu’une crise d’épilepsie comme chez les ignorants.
 
J’ai recommencé à écrire dans les journaux de gauche ainsi que le journal des freaks.  J’ai présenté un article sur le droit de l’individu lors des perquisitions ainsi que des articles en faveur de la légalisation de la marijuana.

Mon argumentation était simple : le trafic du pot permet l’écoulement de produits de mauvaises qualités, voire dangereux.  Auparavant, au contraire, on pouvait récolter notre propre consommation personnelle et ainsi n’avoir rien à craindre.

Les principaux bénéficiaires de la loi sont la petite pègre et les policiers qui fournissent sur le marché noir les produits saisis auparavant.  Il faut que les jeunes vivant aujourd’hui de la vente de cannabis puissent honnêtement gagner leur vie en écoulant des produits de qualité. 


Je ne me penchais pas encore sur la mainmise quasi complète des marchés par la mafia internationale.  Cette mainmise serait souhaitée par les gouvernements, car, les expériences auraient prouvé qu’il est possible de contrôler les jeunes par la drogue d’où leur prolifération. 

La renaissance religieuse, grâce à la drogue, est en soi la plus grande preuve de l’intérêt du système à voir les jeunes se droguer avec les produits de leur choix ? Contrôler la masse.

Nous nous sommes contentés de rêver de phallus : Pépé était trop vieux pour ne pas être un brin conservateur.  Retour à Vancouver.

J’ai écrit mon dernier article pour le Soleil et j’ai acheté mon billet de retour à Montréal par autobus. J’étais déjà un peu plus bourgeois.  Je ne voulais plus de problèmes. 

J’avais décidé de retourner à l’école et de devenir un jour un grand écrivain.  Puisque pour avoir droit à ce titre, il faut savoir bien écrire et ne rien dire d’original, je devais réapprendre ma grammaire.  Les éditeurs ne savent pas encore que les correcteurs sont engagés pour corriger. 

Ainsi, la poésie fout le camp avec le reste de la littérature, car, ce qui compte maintenant c’est d’expérimenter des structures de phrases.   Que ça emmerde tout le monde ou pas.  La forme écrase le fond. 

La poésie en se raffinant est devenue scrupuleuse, frileuse et peureuse car elle cherche à dissimuler ce que l’on ressent.  Il faut s’attendre à ce que la littérature meurt de sa belle mort puisqu’on l’aura vidé de toute sa substance et, comme l’avait dit Marx, elle est devenue ascétique.  L’art est bourgeois quand il est à droite. 

Comme disait Janou St-Denis : Tuer la poésie, c’est assassiner la race humaine.  Et parfois ce sont les poètes eux-mêmes qui tuent la poésie en voulant s’imposer comme dieux de la censure.   

Un sourire d’enfer 42

mars 24, 2023

Un sourire d’enfer 42

Si je m’étais écouté, je me serais volontiers rendu en Alaska.  On dit que c’est très beau.  


De retour à l’école, j’ai appris avoir perdu mon compagnon de chambre. Une décision bien curieuse en si peu de temps. 

Le soir, je me suis rendu à la piscine. Burney est venu me rejoindre.  Il voulait savoir d’où venait le pot vendu à l’école.  Puisque je fumais, j’avais les cheveux en parachute, je devais le savoir.   Et, il espérait que je le lui dise.

Au restaurant, trois jeunes mangeaient et buvaient bruyamment.  L’un d’eux était le principal « pusher » de l’école.  Nous nous sommes assis avec eux et j’ai profité d’une tentative de blague sur la marijuana pour passer le message.

— Je crois qu’au cours de cuisine, les autres ont raison.  Ils pensent que Burney travaille pour la police.  Depuis que je suis arrivé, il me questionne sans cesse sur la drogue.  Ou peut-être notre vieux Burney a-t-il l’intention de commencer à fumer ?

Burney fulminait.  Rouge de colère, il me dit laconiquement.

— Ne recommence jamais ça, je te tuerai.

J’ai joué l’imbécile et je suis entré avec lui à l’école.

Tout se déroula presque normalement durant une semaine.  Presque, car, depuis mon arrivée le professeur de cuisine du département me tombait sur le dos à la moindre occasion.  N’ayant plus de petite Indienne à massacrer, j’étais devenu, le «frog», la cible toute rêvée.  Le petit français devait manger de la merde.

Burney ne me réveilla pas un matin pour me punir de ne pas avoir coopéré à son enquête.  Le professeur en profita aussitôt pour m’expulser.  J’avais le feu au cul.

— Ce n’est pas de ma faute, si je n’ai aucun « fucking » cadran. 

Le professeur s’exclama comme si je venais de le tuer.  Je venais d’être vulgaire en ayant employé ce mot anglais qui fait mourir toutes les âmes anglaises conservatrices.  C’est une expression qu’on entend dans tous les bars ou toutes les tavernes du Canada, à tous les soirs. 

J’ai décidé de défier son ordre.  Je me suis habillé quand même et je me suis mis à l’ouvrage.  Je coupais des légumes quand j’ai été invité au bureau de l’assistant- principal de l’école.  Je m’y suis rendu, le couteau à la ceinture.  Le professeur du département me regardait avec haine.


L’assistant-principal confirma mon renvoi.  Je ne m’intéressais pas assez aux cours et j’avais, disait-il, une mauvaise influence sociale.  Je sentais la moutarde me monter au nez.

J’ai regardé mes deux interlocuteurs.  Je me suis approché du professeur en charge du département et j’ai sorti l’immense couteau à ma ceinture.  J’ai commencé à l’engueuler sur son racisme de façon à ce que les étudiants m’entendent très bien de l’autre côté de la fenêtre.  Je pianotais mes syllabes avec le bout du couteau, en direction du professeur.

— Je vais sortir de l’école.  C’est vous le boss, mais ça ne veut pas dire que ça finira là.  On se reverra.  Vous allez apprendre que le racisme, ça se tourne souvent contre nous. Je ne suis peut-être pas fort, mais je ne me laisse pas manger la laine sur le dos.

— Si vous êtes intéressé à nos cours, vous arriveriez à temps.

— Ce n’est tout de même pas de ma faute si je n’ai pas l’argent pour acheter immédiatement un cadran et que Burney ne m’a pas réveillé tel qu’il l’avait promis.  Si je n’étais pas intéressé à ces études, je serais demeuré plus longtemps à Vancouver.  J’avais la permission.  Pourquoi me serais-je fait geler sur le bord de la route, si je ne veux pas suivre cet enseignement ?  J’ai besoin de ce métier pour voyager.  Pour moi, c’est important.

— Nous ne pouvons pas vous réintégrer au cours.  Vous avez été indiscipliné et vous avez employé un langage vulgaire

— Si vous étiez mis à la porte pour des raisons aussi stupides n’emploieriez-vous pas le même langage ?  À part cet incident, vous n’avez aucun dossier de discipline contre moi.  La réalité, c’est que vous n’êtes qu’un maudit fasciste.  Même si nous sommes des adultes, vous nous traitez comme des enfants.  L’école a une politique du moyen âge.  Même en prison, si vous ne faites pas votre lit le matin, on ne vous enlève pas vos couvertures durant deux jours comme ici.  Qu’est-ce que ça donne votre socialisme, si ça fait de nous des robots, des soldats.  La discipline excessive, ça rend bête.  Tout ce qui est militaire, je l’ai de travers dans le c. 

 — Il ne peut pas être fasciste, de dire le principal adjoint, il a fait la guerre aux Allemands.

— Il aurait été mieux de ne pas y aller, cela en a fait un maudit raciste. 

— Il faut respecter les règlements.

— Vous devriez comprendre qu’on ne traite pas des adultes comme des enfants.  Vous devriez connaître les principes de Summerhill, cela fait partie de la culture.  Puis, vos règlements, faites-en ce que vous voudrez.  Je ne suis ici pour diriger une rébellion.  Ce que je veux, c’est poursuivre mes cours sans problème.

Le directeur du département et mon professeur blanchissaient à chaque coup de couteau donné sur le bureau alors que je les regardais intensément.   Plus le temps passait, plus je gueulais, plus je frappais fort avec le couteau, plus il était pointé en direction de la poitrine de celui que je dénonçais.

— Pourquoi t’accepterions-nous ?  Tu n’apportes rien à la communauté.

— C’est votre point de vue.  Je suis déjà socialement impliqué.  J’ai déjà effectué des démarches pour réorganiser une émission de radio pour les francophones. Un programme pour améliorer la compréhension du milieu francophone par les autres.  Ce n’est pas assez ?

Rien ne pourrait être fait pour changer la conclusion de ce débat.

À la demande de l’adjoint au principal, je suis retourné dans ma chambre.  Il prenait mon cas en délibéré.

Les étudiants en cuisine me manifestaient beaucoup de sympathie puisque non seulement j’avais revendiqué mes droits, mais j’avais aussi dénoncé l’état répressif qui prévalait dans cette école.

À ma surprise, le principal m’a fait demandé, insistant pour que je me rende à son bureau sans couteau.

— C’est la première fois qu’un de mes chefs de département est menacé par un élève avec un couteau, me dit-il dès mon arrivée. 

Nous avons rediscuté calmement de ma situation.  Il a admis qu’à bien des égards, j’avais dû subir depuis mon arrivée des humiliations qui n’étaient sûrement pas étrangères à mon statut de francophone.  Il reconnut la parenté de ce traitement avec celui infligé à la petite Indienne.


À la fin, celui-ci me fit part de sa décision de me ré accepter aux cours, à condition qu’il n’y ait jamais plus de plaintes contre moi.  Il me prêta un cadran en badinant sur les règlements.

J’ai bien aimé ce directeur parce qu’il était objectif.  Il a su reconnaître les manquements de part et d’autre et s’en tenir à un degré de discussion fort intéressant et civilisé.  Plutôt que de chercher à me casser, il m’a appris que cette école servait aussi en grande partie à la réhabilitation des prisonniers juvéniles d’où il ne pouvait pas me laisser faire tout ce que je voulais.  Il a fait appel à mon sens de responsabilité, car il avait senti que j’avais beaucoup d’impact sur les autres étudiants.  Je ne savais pas que cette école en était une de réhabilitation.

Le soir, je suis retourné à la piscine.  J’étais heureux.  Je tenais vraiment à ces cours et j’adorais Dawson Creek à cause de ses petits Indiens. 


C’était une situation affreuse, car j’avais dû menacer quelqu’un, même si je ne l’aurais jamais touché, pour enfin être écouté, pour obtenir un minimum de respect et de justice.  Ce n’était pas moi qui l’avais cherché, je défendais mes droits et ma peau.


J’apprenais que devant le racisme, il n’y a qu’un moyen : être le plus fort. Je songeai à la situation politique du Québec. C’est exactement la même chose.

Ce n’est pas pour rien que le Canada prépare l’occupation armée du Québec.  Le fédéral espère en refusant de négocier la souveraineté-association pousser le Québec à un affrontement militaire.  Il est persuadé qu’il écrasera facilement, avec son armée, toute forme de rébellion.  Voilà pourquoi le Québec doit organiser maintenant sa propre armée.  Il ne faut pas que se répète l’histoire de Louis Riel et de 1837.  Il faut prévenir pour être certain que tout se déroulera pacifiquement. 

Pour le fédéral, il sera bientôt, et plus que jamais, dans son intérêt que le FLQ, renaisse.  Si ça devait être le cas et que ce ne soit pas organisé par les fédérastes, le FLQ devrait être assez fort pour que les États-Unis et la Russie forcent le Canada à négocier pour éviter que le conflit dégénère chez eux.  Il faut forcer le Canada à essayer de trouver une solution pacifique. 


Le danger de la violence vient du Canada et non du Québec.  Le Canada doit comprendre que la souveraineté-association est le seul compromis acceptable entre la séparation et le statut quo ou ses équivalents.  Un Québec indépendant pourrait être son meilleur allié, car il serait dans leur intérêt commun d’améliorer la vie de leurs citoyens.

La question est fondamentale et claire : les Québécois sont-ils disposés à vivre dans un pays qui ne les respecte pas ?  Les Anglophones du Québec veulent-ils vivre avec les francophones d’égal à égal dans un Québec francophone, mais respectueux de ses minorités ?

Durant la nuit, j’en vins à une toute autre conclusion : la direction avait décidé de gagner du temps, car sur le plan public, l’école avait plus tort que moi.  C’était un congédiement différé pour mieux l’excuser. 

Même si le chef de département a eu peur, cela ne l’empêchera pas, un peu plus tard, de m’embarquer encore sur le dos.  Je me sentais déjà un gars fini.  Il ne me restait plus qu’à m’en sortir honorablement.  Je voulais montrer au petit ami du chef de département ce qu’est un  » Funny Looking Queer  » et lui faire savoir une fois pour longtemps que le FLQ n’est pas un sigle dont on se moque.

Je me suis préparé un plan à exécuter le lendemain midi, alors que presque tous les étudiants seront à la cafétéria.

J’ai profité de la pause-café pour faire comprendre aux autres étudiants que je ne croyais pas que je puisse rester, même si j’avais gagné la première bataille, grâce à mon jeu de couteau.

À l’heure prévue, je me suis rendu à l’arrière, aux toilettes, pour y laisser mes vêtements de rechange et mettre les vêtements qu’on avait pour cuisiner.  Puis, je me suis rendu à la cuisine à l’avant et je suis sorti nu comme un ver de terre.


Je me suis faufilé dans la cafétéria qui était alors pleine à craquer jusqu’à ma case de vestiaire située à l’arrière-cuisine.  L’émotion fut plus forte que prévue. 

Pour la première fois, «streaker» me servait à contester une situation.  Les bonnes femmes criaient comme si elles assistaient à un meurtre. Ce fut tout un spectacle.  Pour les Anglais, c’était le sommet de la révolte.  Les Anglais sont encore pires que les Québécois dans leur peur du sexe.  De vrais bons chrétiens.  Je me suis rhabillé avec mon linge ordinaire à mon vestiaire et je me suis dirigé vers ma chambre où mes bagages m’attendaient. 

À l’extérieur, un groupe de gardiens du campus me cherchaient. Quand ils m’aperçurent j’étais déjà habillé.

— Have you seen that dem french man ?

— Non je ne l’ai pas vu, et vous ?

— We should blow your fucking head !

Aucun d’eux pourtant ne s’approcha de moi.  Je me suis rendu dans ma chambre.  J’entendais partout un tapage inusité.  Trois gars vinrent en délégation me demander ce que je voulais qu’ils fassent.

— Ordonne et on défait le camp au complet.  Certains ont déjà commencé.

Je pouvais prendre la tête d’une révolte qui aurait pu être grave.  Les jeunes voulaient tout démolir.  Je leur ai expliqué que j’avais posé ce geste en désespoir de cause : il me semblait impossible d’obtenir un traitement juste, mais je n’avais pas l’intention de les diriger.

J’avais plutôt hâte de déguerpir avant que les flics ne reçoivent une plainte.  Je suis retourné sur le bord du chemin, là, où est ma vie, car, je ne suis accepté nulle part ailleurs.


J’ai d’abord été embarqué par un cultivateur. Il avait l’air d’un Indien.  C’était un bonhomme bizarrement attachant.  Il me regardait avec des yeux fascinants à la fois ironiques et sympathiques.  Des yeux en sourires comme j’en avais vus qu’une fois, soit quand j’ai rencontré le Dr Jacques Ferron. Il en était le portrait parfait. 

Il rigola quand je lui racontai mon aventure, mais il m’a fait réaliser que j’aurais bien pu passer quelques années en prison.  Le bonhomme aurait bien pu crever de peur.   J’en avais des frissons dans le dos.  J’avais été trop niaiseux pour y penser. Ce cultivateur essaya de me faire réaliser que tous les habitants du BC ne sont pas des racistes, bien au contraire.

Le second bon samaritain m’a parlé longuement des possibilités de gagner facilement sa vie au Canada.  Je lui ai expliqué que cela était vrai à la condition que tu penses comme tout le monde et que tu acceptes leur maudite discipline dont te couper les cheveux. 

Il fut intrigué par la fermeté de mes convictions voulant qu’il n’y a qu’un avenir pour le Québec : la séparation.  Selon lui le Canada était un bien trop beau pays pour le briser.

— Bien des gens parlent du beau pays qu’ils n’ont jamais visité.

— Ce n’est pas mon cas. Je l’ai parcouru d’un bout à l’autre.

— Comment avez-vous aimé Montréal ?

— Je ne me suis rendu qu’à Toronto.

— C’est bien ça, vous n’avez vu que le Canada.

Nous nous sommes regardés avant d’éclater de rire.  Sans le vouloir, il venait de me donner raison.  Il parlait comme les cartes géographiques ou climatiques vendues par les grandes compagnies opposées à la séparation du Québec, cartes sur lesquelles le Québec n’existe déjà plus.

— Le Canada, c’est payant pour les multinationales qui ont ainsi des subventions en double.  De la province et du fédéral.  Pour les gens, la population, tant de l’Ouest que du Québec, c’est un luxe qui entretient la haine.

Il s’est arrêté en cours de route pour me payer une bière.  Mon amour pour le peuple augmentait.  Se pourrait-il que le racisme existe que chez les dirigeants?  Je souhaitais encore que le sort Québec-Canada se règle sans violence.


Un sourire d’enfer 41

mars 23, 2023

Un sourire d’enfer 41

À Vancouver, la bière coulait toujours à flot. J’ai su où il me serait possible de trouver le repaire des copains de Jimmy.  Ce n’était pas facile d’y accéder puisqu’il s’agissait d’une espèce de petite pègre de la marijuana. Je ne pouvais me rendre les rencontrer que le lendemain soir. J’y serais attendu.

À la fin de la soirée, je suis entré à la maison avec un jeune d’une vingtaine d’années.  Il connaissait ma pédérastie, car il nous avait écoutés en discuter.  Nancy, quant à elle, était partie avec un des gars. 

Nous avions abandonné notre discussion pour nous amuser davantage.  Cela a permis à Nancy d’apprendre que même un amourajeux  peut-être très agréable à rencontrer,  même pour une fille. 

En s’acceptant mutuellement pour ce que l’on est vraiment, les frustrations disparaissent et les rapports humains prennent une toute autre dimension. L’amitié est toujours au rendez-vous quand on rit ensemble.

Le lendemain matin, le jeune homme est venu me trouver dans mon lit.  C’était sa première expérience.  Il en avait rêvé toute la nuit.  J’ai dû deviner ce qu’il voulait parce qu’il n’osait pas me le dire.  À force de vivre avec les jeunes, tu viens que tu as des antennes.  Il a tourné autour du pot jusqu’à ce que je lui dise qu’il me plaisait et que j’aborde la question de front. C’est étonnant comme ces jeunes ont du pouvoir quand il s’agit de sexe.

Le lendemain comme convenu, je suis entré en contact avec l’autre groupe de Québécois.  J’étais déjà presqu’une légende : c’est rare qu’un pédéraste ou amourajeux le dise ouvertement.   La répression est telle que l’on a honte d’avouer ce penchant sexuel.

Un des jeunes me plaisait particulièrement, mais il ne voulait rien savoir.  Il avait pourtant le tour d’agacer quelqu’un.  Il me confia aller souvent boire chez son concierge, car celui-ci lui tournait après plus assidûment qu’un inspecteur de police en filature.

Pour tuer le temps, nous avons fumé et regardé la BD, Les échos de la savane, dont le sens de l’humour nous plaisait énormément.

— Voilà des mois que j’aimerais voir quelqu’un mourir de peur.  Nous allons refumer et nous rendre à la représentation du film L’exorcisme.

D’accord, mais pour ne pas nous ennuyer, nous essaierons d’imaginer une situation plus épeurante. 

Nous voilà tous les deux au cinéma, crampés de rire, grâce à la marijuana, tandis que les gens autour de nous vive dans l’épouvante totale.  Certains s’enragent même de notre absence de peur et de nous entendre rire.  C’est ainsi que j’ai songé à la même position d’un bonhomme gelé qui aurait lui une once de pot sur lui et qui ne peut s’empêcher de rire en écoutant un film d’horreur alors qu’il se sent traqué par trois flics des narcotiques qui essaient de le repérer dans le cinéma. Il ne peut pas s’empêcher de rire, malgré sa peur. 

Nous sommes retournés à l’appartement plus joyeux que jamais.  Nous avons à nouveau fumé.  Je m’amusais comme un fou.  Nous sommes allés prendre une bière chez le concierge qui me manifesta aussitôt une antipathie qui ne laissait aucun doute.  Il était déjà jaloux de moi. Les aventures pédérastes sont tellement rares que la jalousie est encore plus présente chez eux que chez les hétéros ou les gais.

Le soir, je me suis enfin rendu dans le groupe des nouveaux amis de Jimmy.  Eux, ne me connaissaient pas. 


À la maison, la table était garnie de pot.  On travaillait à le mettre en sacs après l’avoir haché.  Évidemment, on ne pouvait pas me faire confiance plus qu’il ne faut.  J’étais nouveau, même si on me savait invité.  C’était déjà un miracle que je sois là.

J’ai fumé à n’être plus qu’un nuage.  Je me suis couché pour mieux jouir de la musique.  Les filles défilèrent dans ma chambre.  Elles en étaient fatigantes.  Tel qu’entendu, le lendemain matin, je devais rencontrer leur grand patron. 


Le matin, c’était presque la panique dans l’appartement.  On me regardait de travers.  Pour eux, je ne pouvais être qu’un flic puisque dans la nuit, je m’étais intéressé à aucune.  Les questions fusaient de plus en plus pressantes, mais on n’osait pas aborder le sujet avec moi.

Nancy est apparue dans la porte d’une des chambres.  En m’apercevant, elle n’a pas pu se retenir et s’est mise à rire comme une folle.  Je n’y comprenais rien.

— Pépé !  Ce n’est pas un flic, c’est Pépé (elle m’avait ainsi surnommé). C’est pour ça que vous avez toutes mangé de la poussière.  Il est aux gars.

Le voile était déchiré.   Nous avons ri, bu et fumé ensemble.  À l’étranger, tu te tiens avec les tiens, comme une bande de loups.

Nancy m’excitait de plus en plus. Stone, je suis autant hétéro que quiconque. Un petit pervers polymorphe.  Mes cauchemars d’adolescent sont bien loin derrière. Gelé, je n’ai pas peur d’être découpé en morceaux comme nous le disait l’Allo Police.  Mes peurs de ne pas bander n’existe plus. Le plaisir l’emportait.

Malheureusement, son cavalier arriva. Il était très beau, ce qui compensait pour le désagrément. Il s’est joint à nous.  Finalement, j’ai pu rencontrer le grand boss du gang.  Rien n’avait été fait pour sortir Jimmy du trou.  On craignait que la police repère le groupe si quelqu’un agissait en sa faveur.  Quelle bravoure!  J’avais le feu.  Pauvre Jimmy ! 

Après quelques démarches téléphoniques auprès de la police, j’ai appris que Jimmy devait être libéré sous peu.  Je ne pouvais pas aller le voir.  J’étais descendu de Dawson Creek, de l’autre bout du BC, pour rien. 

Je me suis rendu au club retrouver mes nouveaux amis, ayant décidé de retourner le plus tôt possible dans le grand nord, à la porte du Yukon. Je ne voulais pas perdre trop de cours.  J’aimais étudier la cuisine et je voulais avoir le plus tôt possible un métier qui me permette de travailler partout où je me rendrais. Cela me permettrait de voyager plus facilement, sans danger, car, je pourrais le faire en autobus. 

Sur le pouce, le soir, j’ai dû m’arrêter à une auberge de jeunesse. 

Il y avait là un bonhomme extrêmement laid.  Il me mangeait sans arrêt des yeux.  Habituellement, j’aime me sentir reluqué, c’est mon petit côté guidoune.  Ça compense pour mes complexes , selon lesquels je suis trop laid pour attirer qui que ce soit.  Lui, ça ne me plaisait vraiment pas. Il était encore plus laid que moi.

J’avais beau penser que de se laisser tripoter, c’est parfois rendre service à un individu, en lui permettant de déjouer ses scrupules.  Un peu de plaisir lui donne l’occasion de laisser un peu de côté sa nature de martyr ; mais je ne me sentais pas particulièrement attiré par ce sacrifice. Je ne voyais pas en compétition avec La vraie nature de Bernadette, un film de Gilles Carl.

À la fin de la soirée, il m’invita à coucher avec lui dans la tente indienne. On manquait de place dans la maison.  J’y voyais déjà nager l’anguille, même s’il n’y avait pas de roche.  Par contre, je le trouvais tellement triste que je ne pouvais pas lui refuser ce privilège.  En plus, ce n’était peut-être pas pour pouvoir m’enfourcher.  Il y avait beaucoup de belles filles et c’était peut-être une façon de tirer d’embarras les responsables de l’auberge qui ne savaient pas comment répartir les endroits pour dormir. 


Les filles sont toujours un problème quand il s’agit de se coucher. J’avoue que j’en avais un peu peur. 

La gêne est souvent la cause la plus importante de frustrations sexuelles, tout comme l’impression d’être laid, indésiré ou trop vieux pour plaire.  À force d’être frustré, tu deviens plus malin, mais aussi potentiellement plus violent.

Dans la tente, celui-ci se coucha dans son sac à quelques pieds de moi.  Il fit immédiatement semblant de dormir.  Je l’avais mal jugé.  Je me suis endormi jusqu’aux petites heures du matin.  Je me suis réveillé parce que j’avais froid et je l’entendis sangloter en répétant :  » No, I want do it  » 

 » Dis-moi pas qu’il veut me caresser et qu’il n’en a pas le courage « , pensais-je. Il faisait vraiment pitié. Était-il vraiment scrupuleux ou rêvait-il ?  Je ne savais plus quoi penser.  Une seule chose était certaine, j’avais froid pour dix. 

J’avais depuis quelques années une perception quasi missionnaire en ce qui a trait à la sexualité avec les vieux ou les laids.  J’ai la certitude que la violence vient plus souvent qu’autrement des frustrations sexuelles.  Aussi, je me suis presque créé un devoir de conscience d’être disponible à quiconque exprime une frustration que je peux soulager.  Je le fais gratuitement, en me disant que vieux,  je serai bien content si un jour un jeune pense ainsi.  J’ai souvent choisi le plus laid entre deux personnes qui me faisaient de l’œil, en pensant qu’il doit avoir moins souvent l’occasion de vivre une telle expérience.  Un geste qui lui sera profitable. 


 » Nous avons qu’une vie à vivre pourquoi la vivre dans la souffrance ?  C’est ma façon de combattre la violence et la misère.  Si je pouvais faire plus je le ferais. 


Fort de cet esprit de solidarité humaine et voulant cesser de geler le plus vite possible ; je me suis tassé contre mon compagnon.  Je l’entendais avaler sa salive.  « Quoiqu’il en pense, aie-je pensé, au moins je n’aurai plus froid ».

J’en étais venu à souhaiter qu’il se décide s’il avait un problème de conscience.  Il a fallu peu de temps avant que je sente une main à la recherche d’un endroit par où pénétrer dans mon sac de couchage.  J’ai facilité l’opération et devenez le reste. 

Ce bonhomme-là était devenu absolument heureux.  Jamais je n’avais vu quelqu’un en profiter avec autant d’intensité et de joie.  Il devait être affreusement frustré pour en profiter ainsi.  Je suis persuadé que personne n’aurait pu lui rendre un plus grand service.  Il était rayonnant, même beau dans son sourire.  Cela l’avait tellement excité qu’il en pleurait, même s’il avait de la difficulté à éjaculer.  J’étais fier de moi, promu dans ma vocation de «soulageur d’âmes en détresse».  Pourquoi ceux que les scrupules n’étouffent pas, comme moi, ne se prêteraient-ils pas aux besoins de certains autres plus frustrés ? 

Au-delà des tabous !  Le besoin sexuel dans notre société est lié à la répression.  Je suis convaincu que les crises diminueraient de 50% si la société acceptait une approche sexuelle, basée sur la liberté, la compréhension de ce besoin naturel.  Cependant, il faudrait du même coup être beaucoup plus sévère face à la violence et démythifier la sexualité. 

Par expérience personnelle, je sais que si tu as fréquemment des relations sexuelles, tu perds tes obsessions.  Celles-ci deviennent de moins en moins importantes, moins nécessaires.  La qualité des relations avec les autres s’en trouve améliorer d’autant.  L’autre n’est plus qu’un objet de désir, mais de découverte, une merveille à connaître. Je trouvais parfois même que j’avais trop de sexe.  Ce n’est pas tout que d’avoir du sexe, il faut que cette relation comble aussi les besoins affectifs.

Le matin, après la vaisselle, j’ai remercié tout le monde sauf mon partenaire de nuit.

— Tu ne me dis pas bonjour comme tout le monde ?

— Non, non.  Je voulais te le dire dehors.

— Je te remercie du fond du coeur.  Tu es bien gentil de m’avoir non seulement deviné, mais m’avoir laissé me défrustrer un peu.

Mon bonhomme était au ciel.  Pour un mystique, il était impossible de d’espérer mieux. J’étais finalement fier de moi d’avoir rendu un autre gars temporairement heureux.

J’ai fumé et je suis parti à pied sur le bord de la route, gouttant aux merveilleuses Rocheuses, tout en faisant de l’autostop. Comme elles avaient été longues à découvrir leur beauté. 

C’était un dimanche, et le dimanche sur le pouce c’est souvent pénible.  Je m’en fichais j’avais les deux yeux en pleine prière de remerciements pour une vue aussi belle.  Comment ne pas parler avec Dieu devant d’aussi beaux paysages ?

Un bonhomme s’arrêta et me fit embarquer.

— Tu peux rendre hommage au Seigneur que je me sois récemment converti.  Si je n’avais pas rencontré Jésus, je ne t’aurais jamais embarqué.

— Curieux !  J’ai toujours cru que Jésus ne veut pas que l’on se vante d’être charitable.

J’étais un peu furieux.  Je déteste être embarqué par quelqu’un pour y subir un sermon.  J’aime mieux me faire silencieux devant ces monologues stupides.  Vivre son christianisme, en se vantant, c’est de l’hypocrisie. J’ai vite trouvé une raison pour débarquer.


J’ai été repêché par une fille qui craignait être violée, tout en le désirant.  Elle m’a ainsi entretenu longuement sur les cours de défense qu’elle avait prise au cas où quelqu’un voudrait s’en prendre à sa virginité qu’elle avait certainement perdue il y a bien longtemps.  

Me voyant examiner les montagnes, écouter la musique, sans chercher à parler, elle a compris que j’étais bien trop gelé pour être dangereux. 


L’atmosphère s’améliora tellement qu’avant de me débarquer elle me proposa que nous prenions une chambre ensemble.  Si j’avais eu de l’argent, cela aurait été un plaisir, car elle avait de jolis petits nichons, Valentine !

Bizarre, plus j’avais des petits gars, plus je m’intéressais aux femmes. Le jardin du voisin est toujours plus beau, j’imagine. 

Je ne comprenais pas mon attraction pour les garçons et je voulais comprendre pourquoi je suis ainsi.

J’ai été embarqué à nouveau par un groupe de jeunes et comme ça arrive souvent sur le pouce, j’ai refumé avec mes bons samaritains.  Ceux-ci se rendaient à Prince George. 

Sur le bord de la route, la nuit était tombée, je me suis mis à craindre d’être devenu possédé du diable.  Pendant la projection d’Exorciste les apparitions du diable étaient plus vite que l’oeil.  D’ailleurs, la Cour les a faites enlever, c’était une façon de nous violer l’esprit.   Cela était d’autant plus effrayant qu’elles ressemblaient comme deux gouttes d’eau au bonhomme avec qui j’avais passé la nuit.

Mon obsession était : « Tu as couché avec le diable.  Tu ne peux échapper à ton destin qu’en te jetant devant une auto.  C’est le pot, pensais-je. Gelé, je suis paranoïaque.  Je dois résister. Il faut que je rendre en ville.  Je coucherai en prison.  Je ne peux pas y aller, les bœufs m’attendent pour me casser les jambes». 


À chaque voiture, je n’avais qu’un espoir : résister jusqu’à ce que l’effet se dissipe.  Résister. Résister. »

Un camionneur m’a pris à bord de son vaisseau.  J’ai voyagé avec lui jusqu’à ce qu’il s’arrête à un hôtel pour la nuit.  Je gelais comme un dingue en petite blouse au pied des montagnes aux neiges éternelles. 

La Colombie-Britannique (BC) est une province canadienne extraordinaire.  Les montagnes au Nord ont un tout autre charme que les Rocheuses près de Vancouver. 


Si je m’étais écouté, je me serais volontiers rendu en Alaska.  On dit que c’est très beau.  

Un sourire d’enfer 40

mars 22, 2023

Un sourire d’enfer  40

Quand nous devions recevoir notre chèque, ce fut toute une déception.  La grève de la poste paralysait tous les services.  Comment survivre ?  C’était déjà un miracle d’avoir tenu jusque-là.  Cet événement m’a cependant permis de voir comment les autorités me saisissaient :

— Tu n’as qu’à téléphoner à ton chum et lui demander de régler la grève plus vite.    

 — Quel chum ?

— Le premier ministre du Canada, ton ami Trudeau, voyons !

J’oubliais facilement cette vision bien particulière des gens de l’Ouest.  À leur avis, Pierre-E. Trudeau était le seul vrai et unique chef du FLQ.  C’est une bien bizarre idée. Trudeau a beau être devenu un conservateur libéral, il demeure un leader antinationaliste québécois.  La nomination du dernier gouverneur général le démontre bien. 

Les libéraux sont prêts à se liguer avec la go-gauche et l’extrême droite dirigée par Claude Ryan pour battre l’indépendance du Québec.

Certains anglophones sont tellement racistes qu’ils n’arrivent pas à comprendre que Trudeau a vendu le Québec pour un plat de lentilles depuis belle lurette 

Pour eux, il suffit que Trudeau porte un nom français pour le haïr.  C’était d’un ridicule absolu.  Trudeau est haï par les nationalistes québécois, donc, ce n’est sûrement pas le chef de file nationaliste québécois. 

J’avoue que bien des Québécois se sont un jour demandé si Trudeau ne s’est pas fait élire pour écœurer les Québécois et ainsi les aider à prendre conscience de leurs contradictions et accéder plus vite à l’indépendance. 

C’était l’avis des anglophones d’où ceux-ci le détestaient autant.  Trudeau pour un Anglais, c’est le suprême affront.  C’est le francophone au pouvoir, le francophone qui réussit, là où échouent tous les anglophones.  C’est humiliant pour un groupe ethnique qui se croit supérieur.  Plus les années passent, plus c’est évident.

Cette vie joyeuse m’a permis de rêver de faire renaître l’émission radiophonique francophone, qui éblouissait les ondes à Dawson Creek. 

J’ai donc rencontré un groupe de francophones pour discuter de l’assimilation et essayer de comprendre comment elle se fait et comment s’y opposer. 

Le principal problème des francophones de l’Ouest : ils doivent payer pour étudier dans leur langue.  Le Québec est la seule province à fournir un réseau d’écoles bilingues, un réseau où souvent les anglophones ont même plus d’avantages que la majorité francophone.  
 
Pour suivre des cours universitaires, les jeunes de l’Ouest doivent s’expatrier.  Pourquoi? Pour revenir dans un pays qui, d’une autre langue et d’une autre culture, refuse leurs diplômes et leur compétence. 

Parce que tu es un francophone, tu es perpétuellement un immigrant dans ton propre pays, le Canada.  Tu es consacré par ta culture à être un « inférieur ».  Les bonnes jobs, ce sont les Anglais qui les ont.  C’est l’essentiel du problème.  Le bilinguisme sert à cacher cette réalité.

Pour faire croire dans le bilinguisme, il faut bien lâcher des miettes: dans les hebdos, parfois à la radio. 

En refusant la culture québécoise et en ne présentant que du western, les jeunes sont sans cesse en état culturel de minoritaires.  Comment ne pas avoir honte d’une culture aussi maigre ?  Comment s’intéresser au problème en rejetant le Québec, la voix française en Amérique ? La France a d’autres problèmes.  Sur le plan social, elle est même cent ans en arrière du Québec. C’est un pays figé.  Plutôt que de passer pour des arriérés les petits francophones s’anglicisent.  

Avec le bilinguisme, il ne reste plus au fédéral que d’attendre que s’éteignent les francophones de l’Ouest et que le bilinguisme au Québec mine assez la francité pour qu’il passe aussi au broyeur de l’assimilation.
  Tout devient clair.

Ce n’est pas pour rien que la radio francophone présente autant de succès américains et anglais dans le domaine de la musique.  L’assimilation passe par le chemin de l’oreille, de l’âme.  Il faut amener l’individu à choisir l’anglais pour améliorer son standard social, sa fierté.  Les communications ont pour objet d’angliciser le Québec à long terme.

Je voulais organiser une émission pour faire renaître chez les jeunes francophones la fierté de leur culture, une culture bien supérieure à tout ce qui existe en terre du Canada anglais. 

Si le chef du département cherchait tous les moyens et toutes les raisons pour me tomber dessus, la chaleur des jeunes compensait bien.

Burney, pour sa part, me collait de plus en plus comme une mouche.  Je lui ai raconté les plaisirs de la vie de candidat Rhinocéros alors qu’en échange, il me raconta sa candidature dans un parti d’extrême-droite.  J’étais de plus en plus certain qu’il était indicateur de la GRC. 


Je ne lui ai pas caché mon amourajoie.  Je l’ai même invité à m’accompagner à la piscine pour rencontrer mes petits amis.  Il jouissait déjà de sa capacité à me faire prendre sur le fait. 

Malheureusement pour lui, dès que j’ai mis les orteils à l’eau, une dizaine de jeunes me sautaient dessus, aux rires de leurs parents qui nous observaient.  La décence scrupuleuse est une paranoïa religieuse, une forme de schizophrénie, un délire entretenu depuis l’enfance qui nous répète que nous sommes pécheurs.  On entretient ainsi la peur de la mort, l’ultime punition étant l’enfer.  Le jugement est même double : particulier et général. 

Ces jeux avec les petits Indiens me rendaient le plus heureux des humains.  Ils n’ont pas du tout plu à Burney qui a quitté la piscine ouvertement en colère.  Ces fous de la victimologie quand ils se rendent compte qu’ils se trompent préfèrent ne rien voir, ne rien écouter, conserver leur idée que ces pauvres enfants souffrent quand ils jouissent.

Tout allait pour le mieux quand j’ai reçu une lettre voulant que Jimmy et tout son groupe d’amis soient en prison.  J’étais seul à parler anglais, aussi j’ai cru de mon devoir d’ami de me rendre à Vancouver.  Être en prison, à plus de 5,000 milles de chez toi, dans un pays étranger et une langue étrangère, ce doit être affreux.  Au nom de l’amitié, je ne pouvais pas rester égoïstement à Dawson Creek. Je suis descendu sur le pouce le plus vite possible à Vancouver.


Je n’avais pas d’endroit où me rendre à Vancouver.  Je ne voulais pas coucher encore une fois sur le plancher d’un terrain de stationnement de peur de rattraper des poux. 

Je me suis dirigé vers un club fréquenté par des Québécois.  Comme prévu, j’y ai rencontré des amis de Jimmy qui, eux, n’étaient pas en tôle.  Ceux-ci étaient tout particulièrement excités par l’arrivée d’une belle fille de seize ans environ, venue du Québec. Nancy, après avoir absorbé quelques comprimés de drogue, était partie sur le pouce.  Un voyage sans but, ni itinéraire. 

J’ai discuté près d’une heure avec les copains, sans attacher d’importance à la nouvelle venue, sans manifester mon intérêt pour elle.  Cette indifférence a eu raison de sa curiosité.  Pourtant, je l’avais observée depuis son arrivée.  Je la trouvais fort belle.

— Tu n’as pas l’air d’aimer les femmes ?

— Je n’ai rien contre les femmes, ce sont des êtres humains. Elles ne m’intéressent tout simplement pas.  J’aime les gars.

 — C’est contre-nature…

— Ce doit être pour cette raison qu’il existe des gars comme moi depuis le début de l’humanité.  En Grèce comme à Rome, le sommet de l’amour a toujours été la passion de l’adulte pour son privilégié.  Un homme comprend mieux un autre homme.  Ce sont les institutions économiques qui ont inventé la nécessité d’être un couple hétéro. 

Dans notre société, on force les jeunes à devenir hétérosexuels.  Si tu n’obéis pas à ce moule, tu es la risée de tout le monde.  Vers dix ans, tes parents te pointent du doigt si tu n’as pas une petite blonde. 

Pourtant, avec la surpopulation, les sociétés devront finir par admettre que l’orientation sexuelle est en grande partie culturelle et que l’homosexualité est la solution la plus respectable et la plus naturelle contre la surpopulation.  Les gens vont se lasser des guerres pour dépeupler et équilibrer les marchés.  Les peuples n’ont plus autant besoin de soldats et l’homme mérite plus que d’être une fonction sociale ou guerrière.

 — Il n’y aura plus d’enfants ?
 
— Il y en aura toujours, mais l’amour ne sera plus intimement lié à la procréation.  Quand ces distinctions naturelles seront faites, il importera peu que la passion éclose entre gens de sexes différents ou du même sexe. L’amour est au-delà de la couchette. Le plaisir est une chose, l’amour en est une autre.

Les enfants ne seront plus considérés comme un symbole de réussite.  Les adultes s’en occuperont par amour.  Ce ne seront plus leur simple projection pour rêver s’immortaliser.  

Combien d’hommes se marient pour échapper à l’opinion des autres ?  Combien d’hétéros ne connaissaient rien aux femmes, les méprisent même, en faisant semblant d’être normaux alors qu’ils se seraient mieux réalisés en tant qu’être humain s’ils avaient été seul ou avec un autre homme ?  Il est urgent que l’on recommence à reconsidérer la femme comme un être humain, non plus comme un simple rôle social.  Celle qui donne des enfants. 

J’ai de la difficulté à comprendre les femmes.  Je leur reproche leur masochisme, leur jalousie, leur obsession sexuelle, leur hystérie religieuse, leur hypocrisie pour dominer en se servant de leur capacité de pleurer pour te rendre coupable.  Il suffit pour une femme de pleurer pour faire ramper n’importe qui.  Elles crient contre leur état d’inférieures et pourtant elles se proclament toujours victimes.

Généralement, les femmes bénéficient d’une multitude de privilèges, dans nos lois civiles surtout, mais elles prétendent encore qu’elles sont exploitées.  Elles blâment les mâles pour leur faible salaire alors qu’elles sont contre les syndicats. Donc, elles encouragent les patrons à les exploiter.  Elles n’ont qu’à se syndicaliser comme les hommes.  Les femmes devront apprendre à accepter une critique constructive et cesser de se comporter toujours comme si elle était un être inférieur.  Elles ont un pouvoir qu’elles ne font que commencer à exercer.  

Les adultes refusent d’admettre que les jeunes ont une sexualité depuis leur naissance. Les jeunes se sentent.  Ils bandent et jouissent, même s’ils n’éjaculent pas encore. 

Les jeunes ont une approche plus saine de la sexualité que la majorité des adultes qui ont été élevés dans la croyance que le sexe est un péché en dehors de la procréation.  Ils ne voient pas le plaisir, la jouissance, comme un péché, mais comme une expérience de son propre développement. 

L’amitié est une toute autre chose, mais l’un n’empêche pas l’autre. Tu peux être ami avec quelqu’un sans qu’il y ait du sexe. Comme disait Freud, il y a le côté génital et la tendresse, les sentiments.

Des jeunes ont déjà voulu se sauver de leur famille avec moi.  N’aurait-il pas été mieux avec moi ? Peut-être, mais ça ne se fait pas.  La famille est la base de notre société.  On pourrait dès la préadolescence avoir le droit de vivre indépendant, mais c’est bien plus hypothétique que réaliste.  Quel jeune pourrait assurer sa survie ? 

J’en ai aussi empêché quelques-uns de se suicider.  J’admets cependant que le rôle que je joue avec eux est très important.  Si je représente l’autorité et que je me permets de les inciter au sexe, je peux effectivement les briser.  La situation crée les règles de vie.

Il y a une très grande responsabilité quand on est amourajeux.  Il faut savoir vraiment écouter l’autre pour être certain que nos gestes ne les brisent pas, mais au contraire, les aident à se développer, à se connaître plus profondément.  Mon contact avec eux en est surtout  un de pur amour. Cet amour est partagé.

Un sourire d’enfer 39

mars 21, 2023

Un sourire d’enfer 39

Quand un peuple a besoin de deux saints pour dormir, c’est une question inquiétante.


En Colombie britannique, le BC, une bonne partie de la population craignait une invasion américaine si le parti au pouvoir réalisait son programme.  Toute personne renseignée le moindrement connaissait la volonté américaine par le biais de la CIA de mettre fin à l’expérience socialiste au Canada. 

Cette opération était connue sous le vocable :  » Opération Étoile du Nord « .  À mon avis, cette peur était non justifiée quoique l’intervention américaine à travers les journaux et les associations patronales fût évidente.

On aurait dit que le NPD avait le tour de se mettre tout le monde à dos en n’étant pas assez radical.  Les industries qu’il étatisait étaient toujours en faillite ou presque.  Plutôt que de changer la direction, la firme reprenait vie avec les mêmes administrateurs, mais sous un autre nom.  Les gens interprétaient cela comme du patronage et une mauvaise capacité de gestion. 

Avec le temps, les gauchistes ont fini par trouver le NPD aussi pire que le Crédit Social, de droite.  D’ailleurs, souvent le Crédit social avait des politiques plus socialistes que le NPD.  Plusieurs ont abandonné la lutte.  Pour les travailleurs, un parti ou un autre, ça ne changeait rien.  Les grèves étaient recommencées de plus bel.

Les jeunes espéraient une libération de la marijuana et la légalisation des plages de nudistes.  Ce fut un rêve vite abandonné.  Les autorités ont essayé d’interdire le nudisme pour des motifs hypocrites.  À Vancouver, on invoquait le danger des bancs de sable.  Sur l’île, on prétendait que le nudisme nuisait au tourisme.   Les vieux ont toujours paniqué avec la sexualité partout au Canada.

La jeunesse qui espérait un renouveau n’a pas pardonné un tel recul du gouvernement.  Pour les jeunes et les travailleurs, plus il y avait de changements, plus c’était pareil. 

Sur le pouce, les plus vieux parlaient souvent de l’inflation, du problème de l’habitation à Vancouver.   Pour eux, il s’agissait de la même situation qu’en 1929.

 » Nous crevions de faim.  Tout était rationné et pourtant un peu partout dans les hangars, la nourriture pourrissait à la tonne.  Les grandes compagnies faisaient la pluie et le beau temps, mais aussi de bien meilleurs profits. 

Partout, les gens étaient insatisfaits, mais ils ne voyaient pas comment s’en sortir, car, les USA apparaissaient dans le portrait.   » Il faudrait aller plus loin », disait-on, mais… La peur les a étouffés.

Le socialisme en Colombie britannique me déplaisait.  Tout n’était qu’économique comme si les hommes étaient des robots.  Exactement, comme cela se passe dans les syndicats du Québec.  Le membre n’est qu’une cotisation. 

J’ai écrit une lettre ouverte dénonçant la situation que le journal titra :  » Are BC workers money monkeys ? » 

Je ne voulais pas m’embarquer davantage dans le débat.  Je n’étais pas chez moi au Canada.  De plus, je n’ai rien contre le socialisme, bien au contraire.  C’est une réponse très intelligente à nos problèmes. 

Par contre, comme toutes les idéologies, la réponse communiste considère encore l’homme comme un membre à exploiter par le parti.  Entre le capitalisme et le communisme, à cause du manque de respect de l’individu, je préfère le capitalisme, mais un capitalisme profondément modifié, un capitalisme beaucoup plus socialiste. 

J’ai été choisi au Centre de la main-d’œuvre pour suivre un cours de cuisine, à Dawson Creek.  C’était encore plus au nord, dans le BC, à la porte du Yukon.  Cela m’enchantait.  Je découvrais ainsi un nouvel aspect des magnifiques montagnes de cette province canadienne.

Malheur de malheur, dans mon dernier voyage à Vancouver, ayant dû coucher dans un terrain de stationnement couvert pour échapper aux pluies, j’avais attrapé des poux.  C’est la pire chose qui puisse arriver à quelqu’un avant de se rendre à une nouvelle école.  J’étais effrayé à l’idée d’en avoir encore et de les passer à mes compagnons.  J’ai travaillé une semaine à les faire disparaître. J’avais de la difficulté à dormir à cause de la peur de ne pas arriver à me départir assez vite des grattements qu’ils provoquent.  J’ai plus honte des poux que du sexe.

À mon arrivée à l’école, j’étais fasciné.  Non seulement, j’ai pris une douche avec les plus jeunes et les plus beaux étudiants ; mais je partageais la chambre avec celui qui me plaisait le plus.  Un magnifique petit bonhomme de seize ou dix-sept ans.  Très intelligent. 

Celui-ci trouvait comique et dangereuse les caricatures que je faisais parvenir à notre Boubou national, premier ministre du Québec.  Cependant, je n’ai pas écrit la lettre ouverte dénonçant la Société Générale de Financement du Québec, comme le voulait Jimmy.  Celui-ci prétendait que la SGF servait à un groupe de libéraux pour créer des industries que le gouvernement rachetait, dès que le déficit devenait trop pesant.  Un système de patronage scandaleux !  Mais, je n’avais pas de preuves et j’étais loin de la politique québécoise.

Le premier avant-midi fut sans incident.  Le midi, nous nous présentions les uns aux autres.  Si mon intérêt porta immédiatement sur une magnifique Indienne, pour la majorité des autres étudiants, j’étais la curiosité parce que je venais du Québec.

Évidemment, les questions ne tardèrent pas à fuser sur mon pays.

— Es-tu en faveur du Parti Québécois ?

— Il n’est pas assez radical, mais il présente un compromis acceptable, en autant qu’il ne finisse pas aussi conservateur que le NPD. 

 — T’es donc pour le FLQ ?

— Fais attention à ce que tu dis ici, nous pensons que Burney est un indicateur de la police RCMP (GRC).

Il faut dire que la GRC a toujours placé des indicateurs dans les milieux étudiants.  Cela avait même été dénoncé à l’université Bishop, à Lennoxville, une université où ni le FLQ, ni la go-gauche n’ont encore mis le gouvernement en danger.  Après cela, le Canada fait croire qu’il respecte la liberté de penser. 

Quant à Burney, il se prétendait un curé d’une paroisse d’Alberta, le maire d’une petite municipalité.  Cette présomption que Burney était de la GRC a augmenté quand celui-ci refusa de répondre à nos questions. 

La solidarité entre jeunes dépasse souvent les frontières artificielles des pays, ces espèces de jouets politiques des aînés.  À cet âge, tu n’as encore de placement à défendre et tu te sens plus humain.

Tout allait pour le mieux.  Je m’entendais à merveille avec tout le monde. Je vivais avec des petits gars charmants et une petite Indienne venait émerveiller mes regards.  Elle était vraiment très belle.


À la fin de l’après-midi, le chef du département est venu me trouver.

— Tu ne sais encore comment te raser ?

— Je ne peux pas.  Je n’ai pas de rasoir et je n’ai pas encore été payé.  Je ne peux pas en acheter un maintenant, je n’ai pas un sou.  Je le ferai dès que je le pourrai.

— Si tu ne t’es pas rasé demain, ne reviens pas. 

J’étais bien malheureux. Je voulais absolument suivre ce cours et je serais congédié parce que je n’ai pas assez d’argent pour m’acheter un rasoir.  Une affaire archi-stupide.

Un des jeunes qui m’appelait « Gros Jambon » m’invita à souper chez lui.  Ce jeune me fournit aussi le rasoir tant espéré.

Ce soir-là, nous avons longuement discuté de politique. J’ai essayé tant j’ai pu d’atténuer le mythe du Québécois raciste et violent.   J’ai essayé de lui faire comprendre qu’à mon avis le FLQ a toujours été une arme défensive contre les fédérastes. C’est comme le coup de poing que tu donnes à force de te faire écœurer. Pour te défendre.

J’ai poursuivi mes études dans un état de quasi-pauvreté, car j’ai réussi à obtenir une petite avance et m’acheter un rasoir.  J’avais une excellente relation avec tous les étudiants, sauf un, qui détestait les francophones et qui inventait toutes sortes de bêtises pour me provoquer.  Ainsi, un jour pour m’écœurer, a-t-il traduit le sigle FLQ par Funny looking Queer ou Drôle de tapette.  Cet étudiant ne jouissait pas d’une grande popularité auprès des autres, mais cette blague était bien rie. 

La ségrégation a commencé à se faire sentir plus fortement sur l’Indienne qui, exaspérée, à quitter les cours.   

En dehors des cours, je me rendais à la bibliothèque ou à la piscine où j’avais une foule de petits amis Indiens.  Je vivais le parfait bonheur.  Personne ne m’emmerdait, je ne pouvais pas demander mieux.  Seul, l’argent manquait, c’est l’histoire de ma vie comme bien d’autres.

UN SOURIRE EN ENFER 38

mars 20, 2023

Un sourire d’enfer  38

Les proposés au travail m’ont formellement défendu de travailler dans les mines: un gars de ta trempe intellectuelle n’a pas le droit de se polluer le cerveau dans un travail aussi servile. Belle invention !  Je ne pouvais rien faire.  C’était comme au Québec : je ne peux pas être journaliste, je suis trop radical.  Je peux travailler dans une usine, mais je n’ai pas assez d’expérience, on ne m’embauche pas.  Je ne peux pas travailler au gouvernement, j’ai un dossier judiciaire et je ne peux pas travailler dans les associations qui me plairaient, je suis amourajeux.  Et, je suis assez fou pour le dire afin de protéger tout le monde.

Évidemment, je suis aux yeux des autres, un paresseux ou un « voyou ».  Je suis sur le bien-être social et ça me révolte.  Je veux travailler. Baptême !  Vouloir travailler, ce n’est pas en demander tant que ça.


Je pourrais physiquement faire autre chose qu’écrire.  Mais quoi ? 

J’avais parfois envie de faire comme un gars de la construction à Prince George : entrer avec un bâton de baseball et menacer tout le monde de leur casser les deux jambes, si je ne trouvais pas un emploi.  Quand tu t’ennuies, ou t’apprends à rire ou tu te révoltes. 

Au début, je riais, j’étais avec un groupe pour qui le rire est aussi important que le boire.  Seul, j’ai commencé à trouver ça moins drôle. J’ai même fait application aux emplois réservés aux femmes.  Ils m’ont refusé évidemment parce que je suis un homme.  Dans un monde libre, il ne devrait pas y avoir de différence entre le fait d’être un homme ou une femme.  Évidemment, on me regardait de travers. 

Pourtant, personne n’a jamais été capable de me prouver que je ne peux pas être une aussi bonne secrétaire ou gardienne d’enfant qu’une femme.  Elles veulent bien des emplois masculins.   J’aurais été moins manipulable qu’une femme ?  J’aurais cherché à faire augmenter les salaires ? Les femmes sont toujours moins bien payées.   Bizarre que les femmes aient plus peur des pédérastes que des machos.  Ce sont pourtant les machos hétéros qui les battent.  C’est vrai que j’aurais eu l’air bête sur les genoux du patron. Un trou dans le fond de mon jean. 

Il ne me restait plus qu’à rire, boire, chanter et voyager.  Vivre mon adolescence. Je suis retourné à Vancouver.

Mes relations avec le journal francophone le Soleil ont fait renaître une vieille passion : le journalisme.   (Ce livre a été écrit en 1978).  C’est ainsi que j’ai pu constater que si la population du BC n’est pas raciste, il n’en est pas du tout de même pour les fonctionnaires. 

L’intérêt pour l’information me replongea nette, drette, frette, sec, en politique.  On ne peut pas se sortir de la politique : même la qualité de l’air que l’on respire est politique.

À Prince George, j’ai appris que les francophones ne peuvent pas bénéficier du service français de radio et télévision à cause de la présence d’une base militaire canado-américaine qui refuse une langue étrangère dans son environnement.

À Terrasse, les gens se plaignaient que les services sociaux du fédéral donnaient des cours de personnalité qui excluent toute remise en question de la société.   Le fédéral acceptait une francisation désincarnée.  Ces cours étaient de vrais services de propagande au service de l’unité nationale.  Dans ces cours, tout ce que l’on apprenait est : le Canada est bon puisqu’il vous offre ses cours. 

Le fédéral a toujours eu un besoin maniaque de se faire valoir, car il sait qu’il vit aux dépends des provinces.  Il a les revenus, mais ce sont les provinces qui ont les dépenses.   C’est une des différences essentielles entre une fédération et une confédération.


Après quelques articles, j’ai dû constater les limites du journal.

Le journal vivait en grande partie avec des abonnements anglophones et gouvernementaux, car le Ministère de l’éducation du BC s’en servait pour l’enseignement du français dans les écoles.   Les autres moyens de survivance provenaient d’Ottawa qui favorisait la culture venant de France, moins subversive pour l’unité nationale que la culture du Québec. 

Les subventions étaient surtout accordées aux organismes regroupés autour des curés.  Et, dans l’histoire du Canada, comme ailleurs, le haut clergé a toujours été du côté du plus fort. 

J’ai temporairement été tenté par ce messianisme du journaliste engagé voué à plus ou moins brève échéance à la faillite. 

Le Soleil ne devait rien dire d’important ou crever ; mais j’avais enfin grâce à ce journal, l’opportunité d’avoir un emploi. 

Le directeur du journal m’a dit avoir communiqué avec la direction de la Tribune qui aurait dit : « Simoneau. C’est un ultra-radical.  Si vous le maîtrisez, vous avez le meilleur journaliste qui soit ; mais s’il vous échappe, vos problèmes commencent.»

J’étais extrêmement fier de cette appréciation de mes ex-patrons, si vraiment le Soleil a communiqué avec eux.  Le constat était très juste à mon avis. 

J’ai beaucoup de difficulté à me calmer les nerfs et comprendre qu’on ne vit pas dans une société sans défaut.   Je suis beaucoup plus frileux sur l’honnêteté, la justice sociale que sur la chasteté.

J’ai quitté le Nord du BC pour participer à une entrevue à Vancouver.  Faute de fonds, j’ai dû coucher dehors.  Journaliste, je perdrais à nouveau ma liberté.  J’ai vite ravisé mes positions.  Pourquoi encore me sacrifier pour une cause perdue?  Plutôt que le dire aussi franchement, j’ai posé des conditions quant à la liberté d’expression si peu réalistes que moi-même si j’avais été patron j’aurais refusé.  J’exigeais d’y débattre la liberté sexuelle, de faire la guerre au racisme de la police de Vancouver, d’écrire tout ce que l’on me déclarait, même les appels aux armes.  Je ne voulais pas être un journaliste-diplomate, mais écrire la vérité toute nue. 

Le journal ne pouvait pas accepter un tel point de mire, c’était se condamner à disparaître. C’est une réalité pour laquelle j’ai toujours eu des problèmes de compréhension.  Pourquoi l’honnêteté est-elle impossible dans nos institutions d’information surtout politiques ? C’est pourtant simple, les journaux ne survivraient pas sans octrois.

Le Soleil ne pouvait même pas dénoncer les fonctionnaires du ministère de la Main-d’œuvre qui répondaient à l’association provinciale regroupant plus de 100,000 francophones :  » Si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à déménager au Québec. »

Une autre preuve que le bilinguisme en dehors du Québec a toujours servi de paravent, de mensonge aux politiques linguistiques de Trudeau. 


Le Québec a toujours eu une âme de missionnaire.   Tant qu’il fut possible de faire croire que les programmes pour les francophones sont réellement aptes à assurer la survie du français, l’unité canadienne était consacrée. 

C’est pourquoi le fédéral a artificiellement maintenu la francophonie dans l’Ouest.  Il a ainsi enlevé le monopole de la francophonie au Québec et il pouvait jouir en même temps des avantages d’être dans le Commonwealth britannique.

Même les francophones n’aidaient pas le journal, lequel était pourtant un outil essentiel de survie.  À Maillardville, la seule école française, établie grâce aux dons des lecteurs du Devoir, était devenue anglophone.   

Les journaux anglais commençaient à combattre la loi 22 parce qu’elle prétendait faire du français la seule langue officielle au Québec.  

Pas un journal anglophone n’acceptait de présenter les Québécois sous leur vrai visage.  Défendre le droit du français au Québec, c’était selon eux être raciste.

Malgré nos écrits pour démontrer les preuves à l’appui que la minorité anglophone au Québec est mieux traitée que toutes les minorités partout au Canada, aucune lettre ne fut publiée en ce sens.  Même les journaux socialistes et freak refusaient de sortir la vérité.  La solidarité coast to coast existait seulement quand ça faisait leur affaire : pour avoir des votes.  

Le NPD était aussi raciste que les conservateurs et les libéraux, mais un peu plus hypocrite. 

Pour le gouvernement provincial, le moyen inventé pour accélérer l’assimilation, tout en se blanchissant les doigts, était de ne rien faire, d’attendre.  Beaucoup de gauchistes à Vancouver se demandaient pourquoi le Canada serait français-anglais et non chinois-anglais, cette minorité étant plus importante en nombre au BC que les francophones.


Mes visites à Vancouver étaient marquées de plus en plus par des brosses à n’en plus finir.  

Jimmy m’avait laissé tomber. Il avait fait connaissance avec un gars qui lui payait des gueuletons dans des restaurants étrangers et il forniquait avec un groupe de jeunes spécialisés dans la vente de marijuana.  Jimmy essayait des drogues fortes, plus souvent qu’à son tour.  Qu’y pouvais-je ?  Je n’étais tout même pas son père.  Plus je lui faisais voir les dangers de la drogue, plus il en mettait pour m’épater, croyant ainsi me faire peur.

J’ai profité dans l’après-midi de ma carte de membre de l’YMCA de Sherbrooke pour me baigner dans les magnifiques piscines de l’YMCA de Vancouver. 

Plusieurs personnes, des familles entières s’y baignaient nues.  On était loin de la stupidité des Québécois face à la sexualité.  Pas de paranoïa et le respect du corps comme quelque chose de très grand et non comme un péché ambulant.

J’ai rencontré un dirigeant syndical qui m’a expliqué que tout n’allait pas pour le mieux dans la province.  Les syndicats étaient très déçus des politiques du NPD, particulièrement dans le domaine du travail.  Les syndicats ne voulaient pas se taire, mais dès qu’ils ouvraient la bouche pour critiquer ; les journaux, propriétés d’américains anti socialistes étalaient en page une et de la façon la plus voyante possible toutes les critiques les plus virulentes.  Tout était noirci, amplifié. 

Les syndiqués considérant le gouvernement trop conservateur, poussaient de plus en plus les dirigeants vers la contestation.  Ainsi, le gouvernement était la cible des progressistes et des conservateurs.

C’est exactement ce qui se passe au Québec avec la manipulation des syndicats par la go-gauche.

La go-gauche se fiche éperdument de l’Indépendance du Québec. 

Le marxisme a toujours méprisé les minorités.  Pour elle, il n’y a qu’une lutte : abolir le système capitaliste. 

La go-gauche profite surtout des libéraux fédéraux, car, elle mine petit à petit la crédibilité du Parti Québécois qui, bourgeois ou pas, est le seul instrument pour obtenir pacifiquement l’indépendance du Québec.

En oubliant ses propres folies, la go-gauche pousse les conflits de façon à les rendre insolubles.  Plus ça va mal, plus la révolution sera vite faite.  Elle oublie que la majorité a toujours choisi plus de conservatisme dans ces situations. 

Au lendemain de la Brinks, une fraude intellectuelle sans précédent, la majorité des gens auraient élus n’importe quel niaiseux à la tête du Québec. 

Cela fait l’affaire des anglophones qui refusent un Québec français. 

Les mouvements socialistes actuels au Québec sont dominés par des anglophones qui rejettent souvent l’indépendance comme notre solution. 

La go-gauche au Québec joue ainsi en faveur de ceux qui s’opposent à la francisation.  Ces mouvements emmerdent assez les gens qu’ils accélèrent un retour au conservatisme, mouvement concentré autour de Claude Ryan, qui aimerait prendre le pouvoir en faisant renaître le vieil épouvantail de l’époque duplessiste : peur du communisme et dès lors de voir disparaître les crucifix des écoles. La faiblesse du Québec est son émotivité.

Les Québécois même si plusieurs ne pratiquent plus sont encore très sensibles aux cordes religieuses.  Et, cet attachement tient à son éducation sexuelle, car c’est le moteur de notre personnalité.

Le Québec se suicidera-t-il pour sauver les intérêts de l’Église au Québec ? 

Un sourire d’enfer 37

mars 19, 2023

Un sourire d’enfer  37

Je vivais mes meilleurs moments sur le pouce.  Je goûtais de plus en plus la beauté des Rocheuses.  J’aimais me sentir dans ce décor grandiose, si petit dans un si grand panorama.  L’air pur jouait aussi un rôle important.  Le ciel sent certainement bon.

Souvent le pot me permettait une perception plus poreuse des décors, une pénétration plus intime des vibrations.  Le pot est un produit assez extraordinaire.  Ceux qui sont contre n’y ont jamais goûté.  Quiconque a fait l’amour une fois « stone » sait que rien ne peut égaler cette sensation de bien-être particulièrement quand tu éjacules. 

Le pot n’a pas le même effet pour tout le monde. Il ne fait qu’amplifier ta personnalité, la qualité de tes sens. 

Quant à moi, il me rend plus contemplatif et parfois plus peureux, plus paranoïaque.  Je suis en même temps plus niaiseux et plus drôle.   Stone, parfois, je sens que je n’ai pas de culture.  Je m’en veux d’être aussi vide, si peu intelligent.  Je n’ai pas d’argent et je n’y tiens pas.  Je suis heureux d’être ainsi, de me contenter de peu.         

J’admire.  Je bois la vie.  Je suis fasciné.  Parfois, c’est un trait de caractère déplaisant parce que je me sens souvent inférieur aux autres. J’avoue ne pas savoir ce qu’est de se sentir aimé.

Je n’ai pas toujours besoin de pot pour être stone.  Mes élans intérieurs suffisent à me rendre très religieux et heureux de connaître Dieu. Pour un gars qui ne croit pas dans les religions, ce n’est pas si mal.

J’ai souvent failli me faire tuer parce qu’en méditation je passais sur des feux rouges que j’avais vus verts.  Je vois ce que je veux.  J’oubliais le volant alors que je conduisais une auto ; je m’apercevais que l’autobus était plein sans avoir vu personne entrer.  Je pleurais parce que je me sentais subjuguer par une trop grande beauté.  Je suis toujours stone devant un petit gars. Je ne peux pas dissimuler mes sentiments.  Je m’excite ou encore, comme me disait Frédéric : «Toi, c’est facile de savoir si un petit gars te plaît, tu bandes des yeux.»    

Jamais un sens n’aura été aussi important pour moi que la vue.  La vue, c’est un moyen de connaître, d’apprécier, de jouir.   Je suis amourajeux juste à cause mes yeux.  Je ressens une jouissance foudroyante quand le visage d’un petit gars me plaît.  Je cherche aussitôt à voir si son corps est en harmonie avec son visage.  Je veux savoir s’il est aussi beau de partout.  Si tout est bien balancé.  Si sa peau a une aussi grande duveté.  Quelle est sa réaction quand il jouit.  Quel est son caractère. J’aime les petits intellectuellement curieux et éveillés. Il me pousse dans mon besoin de connaissance aux derniers retranchements. La jouissance intellectuelle est encore meilleure que la jouissance physique.

Aimer, c’est comme contempler une peinture qui nous éblouit ; c’est être aveuglé et découvrir l’objet contemplé du bout des doigts.  C’est chercher à le connaître, chercher dans sa voix, s’il est timide ou vaniteux, actif ou passif. C’est vouloir percer son langage non verbal. Le connaître à travers sa démarche physique.
 

La contemplation, c’est quasiment un don.  C’est jouir par la beauté, l’harmonie, les vibrations.  Le langage sensuel.  Faire le vide pour tout recevoir, tout goûter d’eux.  La lumière est un pas dans l’infini.  Un regard à l’échelle des atomes.  Une sensation de la fluidité des choses, même des roches.  Le sourire est un éclair de joie.  Un voyage dans l’anti-pesanteur.  C’est vivre plus vite que la lumière.  Un clin d’oeil à l’énergie cosmique.

J’ai bien aimé le BC, mais Pauline Julien me manquait.  Je voulais entendre du français.

Je me suis présenté au journal francophone  » Le Soleil », à Vancouver.  Après diverses rencontres, il fut entendu que j’écrirais de temps en temps des articles sur la communauté francophone.  Rien de difficile, un petit réajustement temporaire de circuit dans ma vie. 

À cette époque, j’ai rencontré un groupe de Québécois.  Le plus jovial venait du Lac Saint-Jean.  Obélix était un gars de Sherbrooke., On l’appelait ainsi parce qu’il ressemblait à celui de la bande dessinée et avait une obsession parallèle : il aurait toujours voulu claquer un Anglais plutôt qu’un Romain. Nous avons essayé de tuer l’ennui que l’on nomme ça « bum » ou pas.   On avait du plaisir, même si c’était souvent complètement fou.

Un après-midi, nous nous sommes mis en cagoule, question de savoir comment réagiraient les gens.  À la bibliothèque de Vancouver, pas un geste.  Les gens nous regardaient et retournaient aussi vite à leur lecture.   Ils n’avaient même pas la curiosité de savoir ce que faisaient des cagoulards à cet endroit.   Les Anglophones sont de vrais morts ambulants.  Je n’ai jamais rencontré, sauf en province, en France, après 11 heures le soir, de gens aussi peu vivants.

Fort de cette expérience, nous nous sommes rendus dans un chic hôtel de Vancouver où nous nous sommes prosternés devant quelques mots de français.  Un Québécois qui y séjournait est venu s’informer à savoir ce qui se passait.  Nous lui avons expliqué que nous voulions créer une nouvelle secte religieuse, car c’est le meilleur moyen pour devenir riche le plus rapidement et avoir le maximum d’occasions de faire l’amour, tout en l’interdisant aux autres pour ne pas avoir de concurrents.

Devant le peu d’intérêt de la population, nous sommes repartis pour visiter cette fois, un centre de vente d’objets précieux. Nous n’avions même pas songé dans notre délire au danger que la police interprète mal notre présence et nous tire dessus.  Cela aurait pu arriver.  Quels cons !  Aucun de nous n’avait de mauvaises intentions, nous voulions rire et connaître la réaction des gens.  Il n’y en a pas eu. Heureusement, pas de policiers non plus.   

Vancouver, c’était la mort.  Nous sommes partis pour le Nord à la recherche de nouvelles sensations.  Nous avons bien ri ensemble.

Dans les auberges de jeunesse, il était souvent possible d’y voir pendre une photo de la reine Elisabeth II.  Nous avions trouvé dans un magazine une caricature de sorcière qui ressemblait beaucoup à la souveraine du Canada.  La nuit nous subtilisions la photo d’Élizabeth par cette caricature.  Quand les Anglais s’en apercevaient, c’était le remue-ménage. Pire qu’un hold-up dans lequel toute la population de toute la ville aurait été tuée.  Un tel fanatisme pour la reine nous faisait bien rire.  Comment des gens peuvent-ils être aussi arriérés ?  

Si vous voulez pousser l’Ouest au séparatisme, le Québec n’a qu’à s’afficher carrément contre la souveraine et demander qu’elle soit retirée de nos institutions.   Toucher à l’image de la souveraine, c’était plus grave que le rapace violant la vierge, dans Les fées ont soif, de Denise Boucher. 

Nous n’avions rien contre la reine elle-même. Ce serait même une personne assez gentille.  Juste pour la beauté du prince André, j’apprendrais à marcher sur des œufs.  Cependant, ce culte des vieux Anglais est la marque de leur conservatisme et l’affirmation de leur prétendue supériorité. 

Malgré mes efforts, il m’était impossible d’obtenir un emploi.

Un sourire d’enfer 36

mars 18, 2023

Un sourire d’enfer  36

Avec les religions, rien n’est bon ici-bas, tout est fonction de l’autre bord, de l’après mort.  Et pourtant, personne ne sait ce qui se passe de l’autre bord.  Il n’y a peut-être rien.  C’est aussi possible que le jugement dernier, même plus plausible.

Scientifiquement, il semble invraisemblable qu’il puisse y avoir conscience après la mort.  Comment pourrait-on ressentir notre réalité si nous n’avons pas un corps pour nous transmettre nos perceptions ?  On ne fait que commencer à comprendre la conscience, une force reliée directement à la vie et rendue possible grâce à notre corps. Pas de corps, pas de cerveau, pas de conscience. 

La conscience est un système de comparaisons entre les éléments perçus par notre corps.  La mémoire nous permet de comparer notre savoir.

Par instinct, on s’accroche à la vie.  Mais toutes ces interprétations ne sont que de la spéculation.  Une seule chose est certaine : chaque individu devra mourir et la vie continuera sans nous.  Qu’est-ce que la vie ?  Des forces qui s’épuisent, se transforment ?  Puisque c’est un cycle, reviendrons-nous ?  Continuerons-nous à avoir une conscience, même si elle doit être différente ?  Avons-nous vraiment une âme ?  Qu’est-elle ?

La morale a été inventée en fonction de la vie pour la mort. Elle doit avoir la capacité d’annihiler la peur, de maintenir l’ordre. 

Les religions sont de vastes fraudes intellectuelles et émotives auxquelles la jeunesse ne peut pas échapper, n’ayant aucune alternative à présenter. On ne réfléchit sur la mort, qu’au moment où elle commence à nous appeler. On découvre la vie à travers les années.

Notre philosophie de la vie est toujours pensée d’avance et très souvent instinctive.   Les religions, elles, sont négatives, car plutôt que de porter sur la vie, elles cherchent à dominer en exploitant notre instabilité, à imposer leur point de vue comme si personne ne pouvait avoir raison en pensant autrement.  Comme si un curé était déjà ressuscité et qu’il avait confirmé leurs hypothèses. 

Depuis des millénaires, malgré les découvertes de la science, rien n’a jamais été remis en question dans ce domaine qui guide pourtant notre quotidien.  N’est-il pas temps que l’on commence à s’y ré intéresser ?  La religion est un mensonge. 

Si le Christ est Dieu, c’est qu’il a ressuscité

Est-ce qu’un homme peut faire autant qu’un Dieu ?  La religion est une interprétation, une incantation, comme chez les païens des siècles derniers, pour subjuguer la mort, d’où à chaque fois que ces valeurs sont remises en question, il y a un retour vers le conservatisme : la peur nous gèle dans notre passé, dans une pseudo-sécurité en appartenant à la majorité.   Freud ne nous a-t-il pas appris que la régression est un mécanisme de défense ?

Cela n’enlève rien à la valeur du Christ.  Sa force et sa philosophie sont axées sur l’amour et la tolérance.  Les livres saints sont des livres de réflexion. La Bible et la Charia nous offrent le contraire des valeurs de notre société actuelle.  Elles prônent la vengeance et la haine.  C’est pourquoi le christianisme est novateur.  Il prêche la tolérance.

Jésus fut le chef d’une rébellion qui mérite encore toute notre admiration, car, son mouvement a renversé l’empire romain.  Sans sa tolérance, son appel au bonheur, le christianisme ne vaut rien de plus que les religions païennes d’où il a tiré son inspiration spirituelle. 

Il est même moins intéressant à certains égards.  Il est en net recul par rapport à certains éléments de la philosophie de la Grèce antique. 

Il faut avoir au moins l’humilité de reconnaître que devant la mort et le sens de la vie nous sommes encore des ignorants.  Les curés sont aussi ignares autant que les autres, puisqu’en aucun temps aucun d’eux n’est revenu de l’autre bord pour nous dire ce qui s’y passe.

Les journées se ressemblaient toutes, sauf quand je me rendais à Prince George. 

J’y retrouve ma seule raison de vivre : l’amourajoie. 

Le soir, je me rends à la piscine ou dans les toilettes du terminus, car j’y rencontre souvent un petit Indien de quatorze ou quinze ans, qui fait tout pour m’aiguiser.  Ou encore, je partage la chambre avec des petits gars de passage. Ils m’arrivent comme sur un plateau. On dirait que le directeur connait mes goûts et m’envoie les jeunes qui se présentent.
 
J’ai vécu ainsi une aventure d’une semaine avec un jeune albertain d’au moins seize ans.  Francophone, il avait été assimilé à cent pourcent.   Il ne savait plus un mot de français.  Nous partagions la même chambre, aussi n’avais-je pas hésité à lui tenir la conversation, glissant à quelques reprises ma fascination pour sa beauté. 

Il était très scrupuleux, très attentif à tout ce que les autres pensaient de lui.  Quand il s’est déshabillé, il semblait mal à l’aise comme s’il aurait pu être vu par toute la ville.

— Sois sans crainte, les fenêtres sont trop hautes.  Personne ne peut te voir ici.

— T’en es sûr ?

J’écrivais une lettre dans laquelle j’exprimais mon vif désir pour ce petit blondin et le désappointement de demeurer sur ma faim.  Plus je le regardais, plus je le trouvais beau.  Je ne pouvais pas m’empêcher de le toucher.  Comment faire?  Je discutais avec lui, tout en le mangeant des yeux. 

Un moment donné, j’ai vaguement eu l’impression qu’il venait de comprendre mon intérêt.  Non seulement il me tenait compagnie, mais il se mit à poser. 

C’est invraisemblable !  Combien de jeunes se trouvent laids et sont étonnés que quelqu’un puisse, au contraire, en être fasciné.  Dans ce cas, les jeunes trouvent beaucoup d’avantages à connaître l’amourajoie.  Ils se sentent enfin revalorisés, voulus, aimés, adorés quand ils rencontrent un véritable amourajeux.

Seul un beau jeune homme comme lui me permet de connaître cet état d’esprit.  C’est une espèce d’ensorcellement, d’envoûtement, une dégustation de l’âme dont la faim ne s’épuise jamais.  Au lieu d’être coupable d’être amourajeux, je ressentais davantage le privilège relié à cette déformation de l’attrait sexuel.  Une raison de remercier Dieu.  L’amourajoie est une félicité indescriptible, le langage d’âme à âme.  Une complicité. Un échange d’énergies vitales.  Elle enveloppe la pédérastie qui elle est plus génitale.

Cette aventure passionnée avait des effets très positifs sur lui.   En ma compagnie, il semblait moins gêné, plus capable de converser avec les autres, plus sûr de lui et plus fier de son corps.  Sans qu’il n’en dise mot, je le savais auparavant un petit complexé.  Il ne passait plus d’heures seul à se tourner les pouces et à brasser du noir.  Depuis notre aventure, il nous accompagnait au restaurant, prenait part aux discussions.

Quand je l’ai quitté ce n’était plus le même petit gars.  Il ne m’attachait plus d’importance. Il cherchait ailleurs pour savoir s’il pourrait revivre avec un autre ce qu’il venait de découvrir. Et, ça semblait très bon.  Il avait enfin saisi le vrai sens de la vie : chercher le bonheur.   Notre société ne nous apprend à nous mépriser si on a le malheur d’avoir la libido un peu forte.

Dans la Colombie britannique, les gens étaient généralement très gentils.  C’était un charme d’y faire du pouce.  Les vieux étaient particulièrement attachants. 

L’un d’eux a déjà fait 200 milles de plus parce qu’il aimait discuter avec moi.  Il prétendait être un ami du premier ministre du BC.    Tout y est passé : l’éducation, la révolution, les problèmes du Québec, etc. 

À la fin de la journée, il me laissa sur le bord de la route puisqu’il devait se trouver un endroit où passer la nuit.  La pluie commence à tomber.  Le vieux revient presque aussitôt parce qu’il ne veut pas que j’aie de la misère.  Nous discutons à nouveau jusqu’à minuit et le lendemain, il fait un cent milles de plus pour nous donner le temps de finir nos argumentations.  

Quand il m’a laissé, nous étions devenus de bons amis.  Il m’a souhaité la meilleure chance possible et en me regardant du coin de l’oeil, il me dit :    » Pas trop de FLQ ! »

Je n’avais à aucun moment parlé de violence.  Peut-être m’avait-il perçu autrement que je le croyais. Ce vieux était formidable.  Il a abandonné une haute situation pour s’acheter une ferme, vivre une dernière idylle avec sa maîtresse d’école et voyager.  Il était bien plus jeune, malgré son âge, que bien des jeunes que je connais.

J’étais aussi très fasciné par les clochards.  J’apprenais beaucoup de choses d’eux, même si plusieurs après quelques paragraphes se mettent à déparler.  Comment peuvent-ils vivre dans un tel état de mendicité ?  D’où tiraient-ils leur courage ?  Souvent ce sont des gens qui ont eu une fortune ou de belles situations.  Ce sont toujours des gens qui n’ont pas su surmonter leur difficulté.  Ils ont décroché lors d’une trop grande épreuve qui les a marqués à jamais.  Ils sont beaucoup plus à plaindre qu’à blâmer. 

J’y voyais ma vocation.  Un ami qui a fait ma carte du ciel m’a prédit que je mourrais dans la mendicité la plus absolue… il suffit d’une crise économique pour que sa prédiction se réalise, car je vis seulement avec ma pension de vieillesse.   

Je me retrouvais en eux.  Comme eux, j’étais banni.  Politiquement catapulqué, socialement scandalisant. 


Comment échapper à ce destin ?  Je ne voulais plus endurer les jugements des supposés gens de bien.  Je me voyais déjà un clochard.  J’aime boire.  Je suis un raté par excellence.  Trop honnête pour être journaliste, trop vieux pour changer de métier, trop radical et politisé pour avoir un emploi stable. 

Comme Samson, je tenais à mes cheveux et à ma langue.  Vivre sans passions, sans amourajoie, autant crever.

Je ne pouvais pas avoir d’autre avenir que d’échouer.  Après être exclus des journaux, je serai oublié dans la mer littéraire. On trouvera bien une raison pour m’empêcher de publier. 

J’irai mourir dans une chambre de Bagota, poignardé par un inconnu.  Je mourrai en l’embrassant ou en le suçant, en pleine éjaculation.  Ce jour-là, le soleil sera heureux.  Il aura récupérer quelques rayons perdus dans ma carcasse.  Le seul moyen de bien mourir, c’est de bien vivre. 

L’éternité est à l’image du moment de ta mort d’où faut-il bien vivre chaque instant pour ne pas être surpris au moment où tu es malheureux, car tu le serais à jamais, si éternité il y a.


Un sourire d’enfer 35

mars 17, 2023

Un sourire d’enfer  35

Le lendemain matin, Jimmy était gravement malade.  Il faisait une fièvre de cheval.  J’ai demandé au responsable que Jimmy reste au lit jusqu’à ce qu’il soit passablement rétabli.  Ce fut refusé.  Toute la charité chrétienne ressortait avec son vrai visage.

Nous nous sommes rendus à l’hôpital où nous où nous avons bénéficié du service de l’assurance-santé du Québec à l’étranger.  C’est quand même assez extraordinaire.  Le médecin nous a fait savoir que les voyageurs attrapent facilement cette maladie en se rendant au Mexique.  C’est la vengeance des Dieux contre les Blancs qui ont presque exterminé tout le monde au nom de leur foi et de l’or.

J’ai ensuite attrapé la même maladie.  Une fièvre à te faire fondre, accompagnée par de soudains maux de ventre et une envie de chier immédiate.  C’était plutôt déplaisant.

À San Francisco, le premier soir, je m’installe chez les Krishna.  J’ai cru mourir en rampant dans les escaliers vers les toilettes.  

Je suis dans le quartier noir.  J’aime bien la ville, quoique je la trouve trop violente.  Partout, tu sens une grande tension.  C’est la visite des parcs.  La parade du Jour de l’an chinois, le jour de ma fête. 

Je recommence à vivre un peu plus libre.  Je demande à un noir ma direction, il me renvoie à un blanc quand je lui dis que chez nous le racisme n’existe pas. Il est étonné. Peut-il exister un pays où les Blancs ne sont pas racistes ? 

Nous discutons et je continue avec toutes les informations nécessaires.  Il vient d’apprendre l’existence du Québec, un pays dont il rêve déjà.

Avant de partir, je me rends à la gare avec Jimmy.  Je décide de passer la prochaine et dernière soirée en m’offrant un service d’accueil gai.  Jimmy ne veut rien savoir, il est hétéro.  Nous nous chicanons, car il ne veut pas qu’on se sépare, mais nous décidons de respecter, comme convenu, notre autonomie individuelle.  

Le soir, j’aboutis dans les draps d’un directeur de journal qui n’en revient pas d’être enfin couché avec un Québécois, car, nous avons une sur-réputation.

C’est ensuite le retour à Vancouver.  Je retrouve Jimmy qui m’explique avoir couché avec un noir.  Je suis épaté.  Jimmy est bourré de poignons.  Est-ce vrai ou encore une de ces inventions ? Une chose certaine, ça payé.

J’avais appris beaucoup quant à la solidarité internationale. 

Je croyais possible une intervention politique des pays riches comme le Québec en faveur des pays sous-développés.  Je m’étais trompé. 

D’abord parce que les gouvernements riches protègent toujours les multinationales.  Dans les pays faibles, la syndicalisation n’a pas encore assez de force pour que soit créé mondialement une échelle minimale des salaires et de conditions de travail. 

Presque tous les pays pauvres sont soumis à des exploiteurs bourgeois ou une dictature.  Les seules interventions possibles sont une meilleure circulation de l’information internationale ; l’organisation à l’échelle planétaire du boycottage des produits des multinationales qui ne respectent pas les peuples. 

Il faut forcer les pays riches à ne pouvoir aider les pays pauvres qu’en versant directement des allocations familiales pour garantir que l’aide se rende vraiment au peuple.  C’est le seul moyen de s’assurer que les argents ne sont pas toujours récupérés par une petite clique.  

Chose certaine, le communisme est pour de nombreux peuples le seul moyen de s’en tirer sur un plan économique, mais ils sont malheureusement les esclaves du communisme idéologique, qui n’a aucun respect pour l’individu. La liberté n’est pas au rendez-vous.

Quant au capitalisme, s’il veut survivre, il n’a qu’un moyen de combattre efficacement le communisme : fournir une qualité de vie qui ne sera jamais atteinte par le communisme.  Le capitalisme doit aussi dompter ses multinationales pour qu’elles apprennent que la vie humaine est plus importante que les profits. 

Quant à la domination armée, il semble évident qu’elle ne sera bientôt plus possible à une échelle planétaire.

C’était de bien grandes considérations pour des personnes aussi peu importantes que moi et Jimmy.  

Les dix mois suivants ont été presque sans histoire.  Je travaillais quasi quotidiennement à la rédaction d’un nouveau roman : La fin d’un état.

De temps en temps, j’écrivais des lettres ouvertes ou je faisais parvenir au Québec des découpures importantes de journaux politiques.  Parfois, j’envoyais des découpures de MAD au gouvernement du Québec.  Question de rappeler mon existence à Bourassa et de remettre mon petit grain de sel dans le combat.

J’étais tombé dans le piège de la monotonie.  Non seulement les journées se ressemblaient, mais leur platitude compétitionait avec les gouttes d’eau, car, il pleut tout le temps, à Vancouver.

À Vancouver, l’hiver, c’est de la pluie, de la pluie et de la pluie.  La pluie, c’est suicidaire. 

Les jours de soleil nous passions des heures à examiner les pigeons se fasciner avant de copuler ou les chauve-souris étendre les ailes, au Stanley Park.

Je me tenais avec les Québécois.  Nous discutions du pays sous toutes ses coutures.  Jamais je ne me suis autant ennuyé de la culture du Québec.

Les discussions étaient souvent plus détendues. 

Plusieurs jeunes Américains étaient convaincus que la fin du monde était pour bientôt.  Cela correspond bien à leur peur du Péril jaune, du péril communiste, du péril économique, du péril d’être descendu en faisant du pouce, des périls de toutes sortes, inventés par le système pour conserver de bonnes raisons de maintenir un arsenal de premier ordre, tout en laissant poiroter ceux qui n’ont pas la chance d’être riches.

Presque tous les jeunes Américains attendaient un messie.  J’avais fait la connaissance de ce phénomène en Europe, en 1972.  Plusieurs jeunes étaient convaincus de la renaissance prochaine du Christ.   

Cela peut plaire aux curés, mais c’est plus un danger qu’un élan vers la sagesse.  Espérer un messie, c’est exprimer le désespoir qu’engendre notre civilisation. 

Pire, le désespoir d’y jamais voir une solution à moins d’une intervention extérieure, au-delà des forces humaines.

La religion avait pris des proportions inquiétantes.  Ces nouveaux disciples du scrupule, les puritains modernes, étaient radicaux comme les Blancs à leur arrivée en Amérique.  Ceux-ci tuaient au nom du Dieu de l’Amour. Hors de la foi en Jésus pas de salut ! 

C’était à l’inverse, d’un noir que j’ai rencontré à San Francisco, il s’exerçait à tous les jours en vue du grand jour où les Noirs balanceraient les Blancs dans l’éternité.

Tous ces jeunes étaient désespérés, perdus, le disant de différentes façons. 

Le désespoir, c’est de cesser de croire dans la société et encore pire, en l’Homme.  C’est la solitude, l’échec de sa sensibilité.

Pour tenir conversation et mieux connaître ces jeunes, j’ai aussi raconté mes rêves à caractère religieux.  Deux les excitaient particulièrement.  Le premier se résumait comme suit :

 » Je descendais l’escalier avec un autre garçon.  Soudain, des bruits à l’étage supérieur.  Nous comprenons tout d’un coup.  Nous sommes les deux seuls survivants de l’humanité.  Nous courons sachant très bien qu’il faut assurer la survie de la race humaine alors que l’on veut attenter à nos vies.  Comment procréer, il n’y a plus de femmes. Nous réfléchissons.  Des images s’accélèrent dans ma tête. En cinq minutes, je visualise et ressens l’histoire de l’humanité.  Plus cette vision s’accélère, plus je suis impressionné, plus je me sens heureux.  À la fin de cette vision, je comprends le principe de la création du monde.  Dieu a créé le monde en se masturbant.  Je ressens une douleur dans la nuque et je m’effondre. »

Le second rêve était beaucoup plus messianique :

 » Je suis soudainement englouti dans une tempête.  Le vent.  La pluie.  La grêle.  Un tremblement de terre.  Le mont Orford, devant moi, se dé souffle comme un ballon libéré de son air.  Je suis près d’un poteau et d’une auto.  Les éclairs surgissent de partout.  Je suis touché.  Je sens l’électricité me mordre et se propager dans tout mon corps. Un autre éclair frappe un buisson devant moi.  Il brûle, mais ne se consume pas.  Je comprends tout à coup la fascination exercée par ce phénomène.  C’est le Dieu de la Bible.  Enragé, je lui reproche les guerres et la violence.  Soudain, je ressens à l’intérieur de moi, la réponse.  Je revis la création et l’évolution du monde.  J’admets mon orgueil.  Chaque étape de la vie défile devant moi avec ses changements.  Je suis émerveillé par la Sagesse de Dieu. Je me lève et je perçois de l’extérieur un prophète aux cheveux et barbe totalement blancs.  Il est comme Moïse, il va avec son bâton.  C’est moi. « 

À cause de ces rêves, je pouvais difficilement reprocher aux jeunes de s’aventurer dans les sentiers émotifs vilement exploités par les gouvernements.  J’en connaissais leur force d’attraction.  J’ai toujours été très profondément religieux, même si j’écris contre les religions.

Cette fièvre religieuse chez les jeunes laisse présager beaucoup plus de violence, de folie que d’amour.  C’est le lien entre le désespoir et la révolte.  Les balbutiements de la négation de la foi par la foi, car cet élan de conscience, de mysticisme, ce cri de culpabilité entraîne impitoyablement une autre révélation encore plus dure à prendre : la corruption de toutes les religions.

La religion servait anciennement de code criminel, civil et moral.  Les prêtres veillaient à maintenir le ciment de l’autorité, autorité qu’ils partageaient avec grands bénéfices.   Ils étaient les guides, les médecins, les juges.  C’étaient eux, en vertu du pouvoir religieux, qui conféraient la divinité au pouvoir civil, au roi. 

Les prêtres se sont petit à petit enfermés dans leur caste, continuant à régir et à interpréter la vie, selon leurs visions et les connaissances de leur temps.  Ils ont essayé d’imposer leur chasteté pour des raisons militaires et économiques.  On croyait qu’un soldat sans relation sexuelle était plus enragé, donc, plus efficace.  La femme était reléguée au second rang.  Elle était la mère.  Tout leur enseignement a dévié, ne servant plus à explorer, mais à dominer. 

Leurs recherches, étant inscrites comme vérité avant même de connaître les résultats, ont donné lieu à des règles morales et sont devenues les grands réservoirs d’hystéries et de névroses.

Peu d’intelligence peut sortir des religions, car, elles rejettent la réalité : le corps et la matière.  Tout le reste découle de cette folie.  La peur de la mort en est le summum et l’aboutissement de cette erreur de point de vue. 

La religion se nourrit de la peur, engendre l’hypocrisie et la violence, car, en partant elle nie notre réalité, la valeur de notre existence.  


Un sourire d’enfer 34

mars 16, 2023

Un sourire d’enfer  34

Dans quel enfer nous étions-nous embarqués ?   Nous regrettions tous les deux de nous être rendus aussi loin, dans un milieu aussi hostile.  Seul un miracle pouvait nous y faire rester.

En me promenant, j’ai remarqué le sourire d’un petit cireur de souliers.  J’étais pâmé, conquis, comme les petits Mexicains sont beaux !  Ils sont même plus beaux que les fleurs.  Plus attirant que les pentes de la Sierra.  Ils éclatent comme des comètes entre les eaux sur les bords de la plage du Pacifique.

Je lui ai donné des sous pour mieux ressentir mon effusion de joie à contempler autant de beauté.   Quelques minutes plus tard, il est arrivé avec un petit compagnon encore plus beau.  Mais, plutôt que de sourire, celui-ci me montra un poignard. Ça annonçait bien.

Nous avons parcouru le pays en autobus à toute vitesse.  Ce peuple me fascinait.  J’aurais couru dans les montagnes où sans l’image de la Madone, tu respires pour la dernière fois.  J’étais aussi étonné de l’aridité du sol.  De la pauvreté des petites villes, mais aussi par leur beauté, leur  originalité.   Hasard?  Des dames et leurs petites filles tentaient de nous faire la conversation.  

Dans les terminus, alors qu’on nous demandait le double du prix quand on voulait acheter des produits, des gens du pays intervenaient pour les faire descendre.  Pour  eux, nous n’étions pas des Américains.

À notre arrivée à Mexico, deux jeunes Mexicains nous ont servi de guides.  L’un d’eux était de toute beauté.  Le plus vieux avait déjà saisi mes attraits, car à un moment donné, il m’a fait remarquer que son petit compagnon avait un très joli derrière. Quoi de plus clair ?  Nous nous sommes installés dans un hôtel de la rue des Enfants perdus. J’ai été surpris du degré de pollution à Mexico.  Je croyais que les pays que l’on disait pauvres avaient au moins échappé au cancer de l’automobile.  

Nous nous sommes rendus aux pyramides.  Sur la pyramide du Soleil, j’ai fait des incantations.  Les pyramides expliquent bien comment la religion a toujours joué un rôle politique.  Lorsque les Indiens avaient assez de prisonniers, ils devaient être offerts au Soleil.  Le peuple était rassemblé.  Il y avait une fête et l’on fumait des drogues légères.  Les prisonniers étaient alors montés sur le sommet de la pyramide pour y être sacrifiés.  Les Mexicains nient l’existence de ces sacrifices humains.

Les premières marches se montent facilement.  Plus tu montes, plus l’escalier est étroit et plus la pyramide est difficile à escalader.  Quand tu redescends, tu dois te tenir pour ne pas piquer du nez.  Cela permettait aux prêtres de prouver que près du Soleil, personne ne peut demeurer debout.  C’est grâce à ces pyramides que les religieux avaient autant de pouvoir. Les marches étaient telles que, souvent en descendant, des prêtres tombaient en bas et se tuaient.

Lors de notre retour des pyramides à Mexico, nous avons rencontré un blanc qui prétendait venir d’Australie et qui voulait assurer notre protection.  Il nous disait trop jeunes pour voyager seul.  Ce fut le seul personnage qui, je crois, en a voulu à nos portefeuilles.

Nous parcourions des distances effarantes en autobus.  Jimmy ne voulait plus se rendre dans les forêts, il voulait à peine sortir de la chambre d’hôtel.  Il expliquait sa peur sous le prétexte de ne pas parler la langue du pays.  À cause de cela, je n’ai presque rien vu du Mexique, du moins, à mon goût.  J’y ai trouvé des jeunes extrêmement sympathiques.  Le Mexique est dix fois plus vivant que l’Ouest canadien. 

Un midi, je me suis garroché à l’eau pour suivre un petit gars et j’ai découvert que l’eau du Pacifique est chaude, à Puerto Vallarta.         

J’étais tellement heureux, j’ai oublié d’enlever la ceinture dans laquelle je gardais tous mes papiers d’identité et mes chèques de voyage.

J’étais fasciné par les petits qui se baignaient nus et un des leurs qui portaient une belle petite culotte par laquelle je pouvais me rendre témoin à savoir que les petits Mexicains ne sont pas circoncis, ce qui ajoute à leur charme.  J’ai suivi ce garçon.  Il me regardait, me souriait.  Je l’adorais davantage.  Il me conduisit directement à sa famille.  J’ai pu y boire de la téquila et manger des huîtres que les adultes allaient directement pêcher à la mer.  Tout ce que je savais dire en espagnol de manière à me faire comprendre : « je n’ai plus d’argent.  Je ne suis pas Américain. Je suis français du Québec. Vive la révolution ! » Ce fut un après-midi extraordinaire.  Je me sentais comme un touriste plus que bienvenu. Pratiquement un frère en visite.

Le retour obligatoire m’a enlevé la joie de pousser plus loin ma curiosité quant aux usages de ce peuple.  Voyager, ce n’est pas toujours aussi simple que ça parait.  J’ai dû faire des milliers de milles sans rien voir de particulier.  Ce fut presque le cas pour le reste du voyage.

J’ai, dans la mesure où j’ai pu m’en faire une idée, trouvé le peuple mexicain extraordinairement vivant et beau.  Il est vrai qu’à cette époque, en voyage, je n’avais d’yeux que pour les petits gars.  Chez les Mexicains, je n’étais pas un gros cochon, un monstre, mais un gars très sympathique.  Je suis certain que les parents avaient très bien compris mon centre d’intérêt, car, ils invitaient les jeunes à se tenir avec moi.  Je me sentais un ami qui essaye de parler espagnol et qui manifestement aime les petits gars.  Un voyageur mexicain, m’a ensuite appris qu’au Mexique aimer les enfants, c’est rendre le plus grand hommage possible aux habitants, car, les enfants, c’est leur fierté.  On n’est loin de la paranoïa québécoise qui voit des prédateurs sexuels partout, comme si on sautait automatiquement sur tous les jeunes que l’on rencontre. 

Une seule chose m’a royalement déplu : la saleté des toilettes publiques. C’était carrément dégueulasse.

Retour à Los Angelès.  Nous décidons d’entrer dans les terres pour y dénicher un travail et pouvoir retourner au Mexique et si possible, en Amérique du Sud, dès qu’on aura assez d’argent. 

Par contre, la chicane est de plus en plus vive entre moi et Jimmy.  Je lui pardonnais mal sa peur maladive des Mexicains alors qu’il avait toujours joué au brave, à l’exploiteur en herbe.

Le travail est rare et la rémunération est très faible.   Nous nous sommes embarqués dans un bateau qui prenait l’eau : travailler en voyageant.  C’est plus facile à dire qu’à faire.  Les Chicanos sont surexploités, c’est connu de tout le monde.  Et, nous sommes avec eux à chercher le même soutien économique.

Dans une petite ville, le soir, nous décidons d’aller coucher dans un Jesus Save.  Nos finances sont trop basses pour se payer une chambre.

Nous avons dû attendre plus d’une heure avant d’entrer dans le Jesus Save, à San Francisco.  Les dirigeants nous mangeaient au nez un succulent repas. 

Pour avoir droit à la nourriture, il fallait nécessairement assister au sermon.  Nous attendions impatiemment.  

À l’église, un gros bonhomme me sourit à pleines dents.  Il vint s’asseoir près de moi.  Après le sermon, il commence à me tâter les mains, me priant de me rendre avec lui à la confession.  Je n’étais pas d’humeur à me laisser charrier dans leur folie religieuse.  

À la salle à manger, nous avons droit à un petit bouillon de poulet, probablement extrait de ceux que nous les avions vu manger par les dirigeants. 

Un des responsables s’installa devant moi et commença à me sermonner.  

«J’aurais dû aller à la confession.  Je suis trop jeune pour voyager.  Mon pays a besoin de toutes nos énergies.  Je devrais cesser de voyager et me faire couper les cheveux.», me disait-il.   Je l’ai laissé aller jusqu’à ce qu’il me tape trop sur les nerfs. 

— Je voudrais, Monsieur, que vous me fichiez la paix.  Je ne suis pas Américain et je ne veux rien savoir de religions subventionnées par la CIA.

— Tu ne crois pas à la Bible ?

— La Bible est un bien beau livre.  C’est l’histoire de la résistance, de la délivrance d’un peuple.  Le peuple Juif. Ce sont les enseignements que les chefs tiraient des événements et qu’ils expliquaient dans des fables.  Vous le savez comme moi.   

— Vous ne croyez pas en Jésus ?

— Écoutez !  Je sais que votre mission est subventionnée par la CIA.  C’est un moyen d’essayer de récupérer les jeunes qui une fois écrasés dans leur misère essaient d’y échapper, en faisant semblant, le pire en y croyant parfois, que Jésus vint les sauver.

Quand t’as rien à manger, tu peux croire n’importe quoi pour bouffer.  Vous savez, comme moi, que la religion est une institution carrément politique. 

On en a inventé de toutes les sortes pour diviser les hommes, car les guerres, c’est ce qui paye le plus.  Les gens sont simplement trop bêtes pour se rendre compte que l’ensemble de l’humanité est dans la misère pour engraisser les trafiquants d’armes, les producteurs d’idéologies, de peurs et de tabous.

Les vieux m’écoutaient, malgré mon mauvais anglais.  Le curé rougit.  Il ne sait plus trop quoi dire.  Il ne s’attendait pas à se faire répondre ainsi.

Aux États-Unis, plusieurs sectes religieuses ont été formées par la CIA.  Elles devaient essayer de récupérer les jeunes drogués.  C’est pourquoi les voyageurs devaient assister à des séances religieuses pour avoir droit de manger. 

D’autres ont été une réponse à la répression.  Les mouvements de gauche devant la persécution, l’assassinat par centaines de Black Panthers, ont essayé de se sauver en s’impliquant dans une nouvelle forme de révolution sociale : la Bible.  Ce livre est un des meilleurs exemples de communisme.

Certains ont conservé cette illusion, plusieurs ont pris cette recherche au sérieux.

Les plus affectés par la persécution de la police américaine ont démesurément poussé leur paranoïa.  Sous cet angle, le suicide de Guyane de plus de 900 personnes se comprend plus facilement.  Il sert à discréditer les sectes.  Leur rôle ayant échappé à la police.

D’autre part, un peu partout des gens avides de profits vite acquis ont sauté sur la religion, le moyen par excellence d’exploiter la naïveté humaine, surtout les pauvres.

Le curé m’a laissé tranquille.  Nous devions attendre avant de pouvoir nous coucher. 

Un des responsables nous a avertis qu’il fallait obligatoirement prendre une douche pour avoir un lit. 

Tout m’a paru bien normal jusqu’à ce que je m’aperçoive de l’intérêt du gardien quand je me suis déshabillé.  J’ai dès lors compris l’intérêt spirituel des dirigeants qui passaient par un regard qui valait bien mieux qu’une confession.

Si le surveillant avait pu me faire fondre la queue du regard, j’en aurais pu depuis longtemps.  Je n’ai jamais autant fasciné quelqu’un.  Ça flattait mon égo, mais en même temps, j’étais vexé à cause de l’hypocrisie. 

Je savais qu’en Californie être gai est chose courante.  Pourquoi ne pas le dire carrément plutôt que de trouver mille artifices pour te faire descendre le pantalon? C’est tellement mieux quand on est tous d’accord.  

Je demeure malgré tout un gars profondément prude.

Un sourire d’enfer 33

mars 15, 2023

Un sourire d’enfer  33 Grâce au responsable de l’Hostel, j’ai trouvé un emploi à la piste de ski.  C’était surtout de la pelle, mais le travail ne m’a jamais fait peur.  Nous avons aménagé la piste.  Jimmy fut ajouté à l’équipe de travail.Notre patron immédiat était d’abord un homme charmant avec une moustache blanche comme la neige. Il faisait montre de beaucoup de gentillesse, particulièrement à mon égard.  Il aimait me faire raconter le Québec et rêver de voyages.  Grâce à lui, j’ai pu dès que la piste fut prête, recevoir les jeunes et les moins jeunes au haut de la piste pour les aider à débarquer du monte-pente.  Je devais arrêter cet appareil dès que je croyais qu’il y avait un danger, maître de la sécurité.  J’étais heureux, je chantais, je dansais. Je donnais des chips aux enfants en passant.  Les jeunes et leurs parents me le rendaient bien. Pour Jimmy, la vie était moins facile.  Son grand patron était une espèce de raciste, un Anglais qui avait quitté le Québec avec octobre 1970.  Il lui donnait toujours les pires corvées.  Un après-midi, après une tempête, il fit courir Jimmy devant son Bombardier pour qu’il écarte les «T» plus vite.  Plus Jimmy courait, plus le patron faisait grimper la vitesse.  Je n’en revenais pas.  Je n’avais jamais voulu croire Jimmy quand il me parlait de discrimination.  Je le pensais plutôt trop paresseux.  Jimmy était à bout de souffle, près du Bombardier.  » J’aurais voulu avoir un revolver et le tirer », de dire Jimmy.   Notre amitié m’attira les mêmes ennuis.  Plus question de travailler avec mon moustachu que j’avais surnommé Papa.  Il le regrettait bien, mais il ne voulait pas perdre son emploi, car il était moins élevé dans l’échelle hiérarchique du patronat, par rapport à celui qui s’occupait de Jimmy.  J’ai été muté à la pelle, puis, à laver les toilettes.  Je m’en fichais, c’était de l’argent pour notre voyage au Mexique.  Le grand patron a doublé d’ardeur.  Il cherchait par tous les moyens à m’humilier, même si j’étais moins bien servi que Jimmy quant à ce qu’il fallait endurer.  Peut-être était-ce aussi parce que Jimmy en plus d’être francophone ressemblait comme deux gouttes d’eau à un autochtone. Les jeunes manquaient leur Alouette.  Après leurs démarches en ma faveur, j’ai été réinstallé dans mes fonctions en haut de la piste.  Cette fois le grand patron se mit dans la tête que j’arrête à la main… tous les «T» à leur arrivée.  J’ai obéi.  Ce n’était pas assez dangereux, il exigea que je les arrête plus loin.  J’ai refusé, je risquais à chaque fois d’être blessé.  Pour m’assurer que je lui obéisse, il a nommé son petit favori pour m’observer.  Peu de temps après, j’avais un nouveau patron.  Le jeune riait de nous faire exécuter toutes les sales besognes.  À tout moment, il nous lançait des bêtises parce que nous étions francophones. J’ai écrit une lettre de protestation au conseil municipal de la ville.  Le lendemain, le jeune y allait plus fort que jamais.  Je me suis emporté et en anglais je lui ai dit : « Tu es jeune.  T’es très beau.  Tu es en bonne santé.  Si tu veux le rester, fiche le camp tout de suite, sinon je te casse les deux jambes.  » Le jeune s’est mis à rire de son frog.  Je n’ai pas perdu une seconde et je suis parti après lui, la pelle dans les airs, prêts à lui faire avaler ses sarcasmes.  Il a eu peur en maudit.  Il s’est rendu pleurnicher à son cher grand patron.  Ce dernier n’en revenait pas, non seulement je maintenais mes menaces, mais je l’informais d’avoir déposé une plainte au conseil municipal ; plainte que j’avais aussi fait parvenir au journal local.                                ———–Entre temps, la semaine suivante, j’ai reçu une lettre qui m’a profondément bouleversé.  Jeff Brown et son épouse, d’Edmonton, m’annonçaient avoir perdu leur emploi.  J’étais consterné.  Je me sentais coupable, car si je n’étais pas passé à Edmonton, cela ne serait jamais arrivé.  Mme Brown avait décidé de publier intégralement ma lettre ouverte dénonçant la francophonie de l’Ouest comme artificielle et bénéficiant qu’à une petite bourgeoisie, appuyée principalement sur le clergé.    Même si Mme Brown travaillait depuis neuf mois au Franco-Albertain, qu’elle était bien correcte avant, elle avait accepté de publier ma lettre, ce qui la rendait incompétente.   Quelle liberté d’expression !  Son mari qui travaillait à la station de radio a démissionné pour appuyer son épouse.  Il a lu entièrement sa lettre de démission sur les ondes. Ce sentiment de culpabilité m’était presque inconnu.  Je me rappelai qu’un attaché de presse de la John’s Manville avait perdu son emploi pour avoir été franc avec moi alors que j’étais journaliste.  Il m’avait donné des informations qu’il ne devait pas livrées. La liberté de presse existe seulement pour les patrons. Mon ami Jean en avait profité pour me discréditer à la CSN, comme si j’en avais été responsable. J’ai protesté dans les journaux tant de l’Ouest que du Québec, contre ce congédiement dégueulasse, mais personne n’en a parlé. J’ai écrit au Secrétariat d’État et au bureau de M. Spicer, ça n’a rien donné.  Je commençais à apprendre pourquoi au Canada les deux peuples fondateurs n’ont jamais su se comprendre.  Les francophones bourgeois censurent tout ce qui ne leur convient pas comme le faisait l’Église quand il était question de sexe.          ————————– Après discussions, nous avons décidé de quitter l’emploi à Prince George, malgré nos démarches pour nous faire respecter ; nous ne voulions pas nous occuper de politique.  Notre but était d’avoir des sous pour voyager. Avant de partir, nous avons appris qu’il y avait eu sabotage à la Baie James.  La nouvelle a eu l’éclat d’un retour en force du FLQ.  Je ne sais pas si la nouvelle a été aussi fracassante quand il a été prouvé que le principal accusé était libéral.  Le sabotage de la Baie James a-t-il été pensé dans les officines du parti libéral pour faire croire qu’il s’agissait de l’œuvre de péquistes, seul groupe officiellement opposé au projet, car il préférait le nucléaire ?     À Vancouver, nous nous sommes installés dans un nouvel hostel du gouvernement.  Au cours de ces journées, j’ai pu constater que le bilinguisme n’existe à toute fin pratique qu’à l’été.  Ainsi, les jeunes pensent vivre dans un vrai pays bilingue. Certains travaux temporaires étaient permis sans nous enlever le droit de recevoir le bien-être.  Les francophones étaient toujours les derniers servis. Nous avons contesté cette situation, ce qui nous a valu d’être menacé d’expulsion.  Fort heureusement, j’ai passé une journée seul à l’auberge ce qui a permis au dirigeant de mieux me connaître.  J’ai appris à mieux tirer mes épingles du jeu, en sachant dorénavant qu’il était gai et que je lui avais tombé dans l’œil.   Quelques jours plus tard, je travaillais avec Jimmy dans une espèce de marché de fourrures.  Notre patron était un Juif de Montréal.  Il parlait français et il était extrêmement gentil avec nous.  Il nous expliqua tout ce que nous voulions savoir, ce qui le paya bien d’ailleurs.  Nous devancions ainsi les expertises pour lui indiquer les plus belles peaux, ce qui lui permettait de précéder tous les autres acheteurs. En voyageant sans argent, tu apprends à être moins puritain.  Mes petites tendances à l’alcoolisme avaient trouvé moyen d’être assouvies, sans que nous ayons à travailler ou se servir de ce que nous avions amassé.  Nous quêtions le premier 0.25$ nécessaire à payer la première chope de bière et nous nous rendions dans une taverne gaie.   Nous nous faisions ensuite payer la traite pour le reste de la journée et de la soirée.  Ça ne manquait jamais.  Les propositions étaient très nombreuses.  Nous étions bien accueillis et bien aimés.  Il m’est arrivé deux fois de tomber sur des racistes.  Chaque fois, la conclusion était la même. Je m’emportais. Un petit exemple. J’ai été racolé aux pissotières du terminus par un bonhomme d’une cinquantaine d’années.  Il m’amena chez lui dans un magnifique appartement surplombant Vancouver.  Le bonhomme me fit boire et nous avons commencé à nous caresser sur le tapis du salon.  Le bonhomme voulait que j’aille avec lui partager un plus petit logement dont j’aurais évidemment payé une partie des dépenses.  Nous avons bu et le bonhomme m’a à nouveau sucé. Jeune, tu fais vite le plein.   Nous avons continué de boire.   À un moment donné quand je bois trop, je pette les plombs.  Il s’est mis à parler contre les francophones.  Nous étions malpropres, mal élevés, sans élégance. Savait-il que j’en étais un ?  À cette époque, je parlais anglais sans trop d’accents. Je lui ai fait savoir.  Il sembla très surpris, mais trop orgueilleux, il a continué à gueuler contre les miens, tout en me disant bien évidemment très différent.  Il comparaît les francophones à des maringouins, sans âme, ni tête. Je me lève, je me dirige vers lui.  Je devais avoir l’air de ce que je ressentais.              — Qu’est-ce que t’as ? — Je savais que je ne ferais rien, car je ne suis pas violent ; mais je voulais qu’il réalise, en ayant un peu peur, la stupidité de ce qu’il disait. — Je vais te tuer.  Je suis aussi bien de le faire tout de suite.  Je ne peux pas être accusé, je suis un insecte irresponsable. Le pauvre s’est mis à blanchir.  Il m’a invité à continuer à boire avec lui disant que nous ferions à nouveau l’amour.  Il m’a raconté avoir été danseur, tout en me donnant une démonstration.  Puis, il m’a invité au restaurant où il a profité de ne plus être seul avec moi pour filer à l’anglaise.  Dommage, il me plaisait vraiment au début.  Maudite boisson!  Maudit racisme ! Non seulement, j’étais moins puritain quant à me laisser payer la bière, J’avais l’entrejambe en offre permanente. Je ne demandais jamais un sou, c’est contre ma vision de la sexualité ; mais j’acceptais de profiter du bien-être que ça me procurait.      Quant au bien-être, payé par le gouvernement, on poussait même la légalité au pied du mur.  — Il en coûte 500 millions $ par année au Québec pour être citoyen du Canada, n’est-il pas normal et juste que nous en profitions un peu ?   Après avoir reçu le bien-être social, nous prenions, Jimmy et moi, notre billet d’autobus pour la Californie. Jimmy avait l’intention d’aller vivre dans les tribus primitives. J’en faisais presque dans mes culottes, juste à y penser.  Pour moi, le Mexique signifiait encore plus de petits gars, en autant que le portefeuille s’ouvre facilement et fraternellement. C’était la réputation de ce pays. San Francisco.  Un arrêt d’une heure ou deux. Los Angelès, nous choisissons un hôtel à prix modique.  Je suis ravi.  Quelques pensionnaires ont tourné de l’oeil en m’apercevant.  Ce sont tous des vieux. J’aurais voulu rencontrer un ami californien, tiré de mon enfance et que j’ai toujours appelé mon oncle Rosaire.  Il demeurait à Barnston, quand j’étais petit.  Il m’a fait don d’une paire de jumelles parce que jeune j’adorais regarder les étoiles.  Je lui vouais encore, malgré les années, une vénération surprenante. Ces jumelles m’avaient permis de regarder la constellation des Pléiades, d’où je croyais être issu. Je me rappellerai toujours de lui comme d’un homme souriant et tendre.  Quand j’aurais pu le voir, je n’avais pas son adresse ; plus tard, je n’avais plus d’argent pour m’y rendre.  Maintenant, c’est trop tard, il est mort.  On dirait que la vie a sa petite destinée. On ne rencontre que ceux que l’on doit rencontrer. ——————————— À Los Angelès, j’ai appris que mon père était très sérieusement malade.  Même si j’avais voulu, je n’aurais pas eu les fonds pour retourner assez vite, si le pire était survenu.  J’ai alors regretté d’être parti.  Étais-je une des raisons de sa maladie ? J’étais responsable de la souffrance de mes parents avec ma maudite amourajoie. Je lui ai écrit une lettre dont l’essentiel portait sur le fait qu’un jour, si je parvenais à lui faire honneur, ce serait grâce à ce qui l’avait tant fait souffrir : mon amourajoie. L’inquiétude et les remords m’ont fait comprendre une fois de plus comment il est important d’aimer ses parents quand ils sont toujours vivants. C’est dans l’anxiété la plus complète que j’ai appris qu’il se portait mieux. San Diego.  Tous les journaux étaient de vrais romans d’espionnage. Il avait tous une histoire d’infiltration communiste.  C’était une vraie maladie mentale.  Une semence de guerre civile.  Il fallait bien justifier les envies de Nixon d’entrer en guerre avec la Russie, de quoi rendre furieux, car les guerres sèment la mort.  Entre Los Angelès et San Diego, nous avons visité Disneyland, un autre rêve de mon enfance avec ses personnages et ses sciences fiction.  J’étais un mordu des émissions, surtout scientifiques, de Disney.  J’ai eu droit à deux petites prises de bec. J’ai discuté avec un universitaire qui a été insulté d’apprendre qu’il est impossible de voyager en bateau entre le Québec et la Californie. — Si vous êtes aussi forts en d’autres sciences qu’en géographie, je comprends que vous vivez dans un monde à l’envers où la haine est plus adulée que l’Amour. Dans le deuxième cas, il s’agissait d’un soldat.  Il affichait ses médailles victorieusement remportées dans des escarmouches au Vietnam, fier comme s’il était un gamin de quatre ans.  Aussi, a-t-il cru à l’effondrement prochain des États-Unis quand je lui ai dit ce que je pensais : — Chez nous, pour avoir des médailles nous n’avons pas besoin d’aller tuer tout le monde.  Nous les cueillons dans les boîtes de Crake Jack.Mes valeurs ont changé avec l’âge; mais je suis toujours contre la guerre. San Diego est une ville splendide à cause de son jardin.  Elle fait cependant mieux ressortir le contraste avec Tijuana, la ville frontière du Mexique.  Comment peut-on passer d’un tel luxe à une telle misère dans un instant ?  Nous nous n’étions jamais doutés d’une telle misère, d’une pauvreté aussi grande.  On aurait dit qu’à Tijuana, tout était pour tomber en lambeaux.  Les hommes nous regardaient comme des ennemis.  Ils étaient tous les uns plus gros que les autres ou plutôt plus terrifiants.  Jimmy, malgré ses protestations, a dû payer deux fois son repas.  Une peur qui lui collera à la peau tout au long de notre voyage au Mexique.

Un sourire d’enfer 32

mars 14, 2023

Un sourire d’enfer   32

De soldat de la révolution, je passais à l’espion.  Je me renseignais du mieux que je pouvais.

De temps en temps, j’allais travailler pour que l’on puisse s’acheter des cigarettes ou se payer une bonne bière.  Je voyais là l’occasion rêvée à travers ces voyages de découvrir ce qui est mieux que chez nous.  Mieux informés, un jour, au Québec, nous vivrons ces améliorations sociales.  Aider le Québec fut une de mes obsessions permanentes. Je vis pour l’indépendance du Québec. 

Gérald trouva un emploi de mécanicien.  Il s’est installé seul dans un appartement. Avec lui, la vie était de plus en plus intenable.  Il était jaloux de mes relations avec Jimmy.  Il me voulait exclusivement. 

C’était la première fois que je vivais une telle situation.  J’étais plutôt attentif à ce que j’apprenais. 

Comment pouvais-je me ramasser avec un bonhomme jaloux alors que j’ai toujours fui les femmes, à cause de leur jalousie et leur maudite manie de vouloir te posséder à elle seule comme si t’étais un meuble de la maison, incapable de vivre ta propre vie ?  Une forme de possession que l’on appelle la vie de couple.  Une vie automatiquement versée dans la jalousie parce que les humains n’ont pas encore réussi à contrôler leur vie sentimentale.

Un midi, à l’hostel du gouvernement, un anglophone se mit à crier contre les maudits « french man ».  Nous n’avons rien dit quand soudain, un vrai bélier mécanique indien saisit l’Anglais par le collet.  Il voulait le forcer à s’excuser.

À son avis, nous, les francophones avons été là avant les Anglais et nous étions moins racistes qu’eux.   » Dans tout français, disait-il, il y a du sang indien. » C’est bizarre que plus tard, Jean Fergusson, à Val-d’Or, m’accordera le statut de métis dans son association.

Entre moi et les Indiens, ça cliquait toujours.  Les Indiens me reluquaient, je leur souriais.   On aurait dit qu’ils ressentaient les sentiments que j’avais pour eux.  Une telle communication est possible seulement quand tu enseignes.  J’avais pour eux un grand respect et une tentation formidable de visiter nos « différences ».  J’aurais donné la lune pour une expérience sexuelle avec un petit Indien. 

J’étais aussi révolté du sort qu’on leur faisait.  Règle générale, les Indiens ne couchent pas dans la même bâtisse que nous, dans des lits soyeux et propres, mais sur le plancher, dans un autre édifice.  Le racisme n’existait pas qu’envers les Indiens.  Gérald ne pouvait même pas parler français avec ses confrères de travail francophones, dans les quinze minutes de détente, sous peine de congédiement.

Edmonton avait un journal francophone et une station de radio française. Le vrai sens du bilinguisme à la Trudeau prenait tout son relief.  Ces instruments d’information, subventionnés par Ottawa, refusait tout ce qui était québécois. Rien n’était bon si ça ne venait pas de la France.

Je reprochais aux journaux francophones de ne pas jouer un rôle positif, non seulement pour une meilleure compréhension du Québec, mais aussi afin d’éliminer bien des préjugés tels : les gouvernements francophones sont automatiquement de la mafia.  C’était probablement vrai dans le temps du roman de Roch Carrier, de De l’amour dans la ferraille, mais ce n’est plus aussi vrai aujourd’hui, depuis le passage de René Lévesque.
 
Je reprochais à la radio francophone de ne pas faire connaître la vraie culture québécoise, une culture hautement d’avant-garde et très humaine.   Il n’y avait que du western à la radio, musique bien minoritaire au Québec, pour nous représenter. 

Les argents versés par Ottawa aux associations francophones servaient au culte religieux, à l’organisation de soirées sociales et de bingos.  Les activités étaient superficielles et devaient évincer toute forme de contestation. Pour eux, Paris était bien plus important que le Québec.

Le bilinguisme était un mythe pour permettre l’anglicisation du Québec, la seule province qui prenait Trudeau au sérieux.

Une petite ville francophone près d’Edmonton venait d’être noyée dans l’élément anglophone et les moyens économiques de la minorité ne parvenaient plus à faire rêver d’une autonomie quelconque.

Au journal, il fut clairement établi que les francophones de l’Ouest préféraient des relations culturelles avec Paris parce que c’est meilleur pour l’unité canadienne. 

Le patron du journal m’a dit, après avoir souligné que le Franco-Albertain avait remporté la médaille du meilleur hebdomadaire canadiens :  » À Montréal, au terminus ou dans les lieux publics, vous n’avez même pas de musique et de chansons québécoises.  Vous n’avez rien à nous montrer. »

Il ne pouvait pas être plus clair : Trudeau maintient folkloriquement la francophonie pour duper les Québécois avec sa politique du bilinguisme, qui ne réussit même pas à stopper l’anglicisation des francophones hors-Québec.

J’ai écrit une lettre ouverte dénonçant cette situation malheureuse et hypocrite.  Le journal l’a publié intégralement.  

J’ai aussi participé à une émission de radio où j’ai affirmé que la crise du pétrole est artificielle et n’existe que pour justifier une augmentation des profits pour les exploiteurs.  Cela a eu l’effet d’une bombe. 

Les deux animateurs de la radio, M. et Mme Jeff Brown ont perdu leur emploi parce qu’ils m’avaient laissé parler sur les ondes de cette station de radio.  Un bel exemple de liberté d’expression.

Mes relations avec Gérald avaient empiré.  Non seulement il exigeait mon exclusivité comme une femme, mais il me menaçait.  Il était assez gros pour me faire labourer le plancher sur une bonne distance.  Cela ne m’empêchait pas de me moquer de lui; car, non seulement, je devais être son petit serin soumis, mais je devais, comme lui, me convertir.  J’ai le fanatisme religieux en horreur.  Il voulait faire un saint avec le diable.

Gérald laissa son emploi et se mit à lire la vie du petit Dominique Savio.  Un petit saint d’une très grande beauté que j’aurais bien aimé soigner.  Il avait décidé de me sauver beau gré, mal gré.  Il voulait me mettre au pas.

Gérald est arrivé un soir dans le dortoir rouge de colère.  Après un long sermon, c’est à coups de taloches qu’il a voulu me faire comprendre le sens de la charité chrétienne.  Cela n’a pas tellement réussi, j’ai décidé que je quitterais Edmonton, seul, s’il le fallait, mais sans lui.  Finie la pensée de couple.  Encore plus la pensée religieuse rétrograde.

Je n’ai jamais regretté ma décision, mais je me suis inquiété.  Était-il dans la misère?  M’en voulait-il ?  Dans le fond, je l’aimais bien, mais j’avais peur de lui.  Après les gifles, ce serait quoi ? 

Jimmy quant à lui attendait fiévreusement son admission et son affectation dans l’armée.

Son rêve s’est estompé le jour où on lui demanda s’il accepterait, connaissant la langue française d’être affecté à l’escouade spéciale.  C’est quoi, cette affaire-là? Après quelques recherches, nous avons appris que l’armée se livrait à des manœuvres d’entraînement dans le but d’envahir le Québec.  Les bras nous sont tombés … l’armée préparait l’occupation militaire du Québec.

Ma dépolitisation venait d’en prendre une claque.  Jimmy, n’ayant rien d’un traitre, il décida que nous allions poursuivre notre route ensemble,
 
Gérald devait se rendre à l’évidence.  C’était fini entre nous. Il nous a annoncé son désir de nous quitter, car ayant reçu une lettre de sa mère, il devait se rendre à New York.  Gérald voulait être du grand pèlerinage à Bayside, New York, où prétendait-on la Vierge Marie apparaissait et devait venir nous livrer un dernier message avant la fin du monde. 

Selon ces dernières révélations, la fin du monde devait être l’écrasement de la comète Kouhoutek, comète qui devait bientôt apparaître dans le firmament.

Est-ce que la terreur annoncée ne serait pas un essai en haute altitude d’une nouvelle bombe atomique ?   Pourquoi la Vierge Marie voulait-elle se rapprocher de Wall Street ?

Gérald avait vraiment peur des foudres du Seigneur.  Sa violence était un geste de frustré qui voulait absolument mon salut.  Aussi fou que ce soit, c’était une violence d’amour. Il m’aimait trop pour me voir crever entre les mains du diable.  C’est ainsi que naît le fanatisme.

J’ai constaté plus que jamais que la force de l’Église est la peur de la mort.  C’est sa force sur les individus.  Personne ne veut admettre le non-sens de la vie.

Freud a-t-il raison d’affirmer que la foi est une forme plus ou moins avancée de schizophrénie ?   La réponse semblait évidente. 

Je comprenais mieux qu’en 1963, après plusieurs années de révolte religieuse, pourquoi je m’étais si totalement converti durant mes trois premiers mois de prison.  Je reprenais ma révolte, là, où je l’avais laissé avant d’être enfermé, donc pour me détruire intérieurement.   La foi devant une peur qui nous submerge apparaît comme un acte régressif et salutaire.  Nous nous cramponnons à ce qui constituait notre sécurité quand nous étions enfants. Voilà pourquoi l’Église tient si ardemment à l’enseignement de la religion aux enfants.  Celui-ci devient une empreinte primaire, un guide inconscient pour le reste de notre vie, plus l’enseignement aura frappé notre imaginaire et notre sensibilité plus nous en serons esclaves. C’est une espèce de lavage de cerveau par l’émotif ou la peur. 

La chasteté est contre-nature : l’annihilation d’un besoin, d’un instinct inscrit à l’intérieur même de tout être humain pour assurer la survie de l’espèce humaine.
 
Les curés essaient de protéger leur phobie pour se justifier, se faciliter la tâche.   Voilà pourquoi ils sacralisent leur état, tout en donnant fonction de péché à la chair, pour ne pas être tenté par les femmes.  La chair est leur ennemi, car on pense que le corps nous éloigne de Dieu, un être jaloux qui n’accepte pas qu’on lui préfère quelqu’un d’autre.

L’Église a souvent dirigé et dicté sa morale à partir de malades mentaux.   Comment associer l’infaillibilité du pape quand on songe aux Borgia ?  À l’amour chrétien, durant les croisades et l’Inquisition ?  St-Thomas d’Aquin, le Père de la doctrine sociale chrétienne n’enseignait-il pas que les femmes n’ont pas d’âme ?

La religion est-elle en soi une maladie mentale ou un mécanisme de défense si elle était utilisée à bonne dose ?  Serait-ce un bouclier contre l’hystérie ?  Quand on écoute les féminounes on serait porté à croire le contraire. 

Les femmes sont généralement plus émotives que les hommes, et forcément plus religieuses.  La foi est irrationnelle.  Quant à moi, la religion est un beau rêve d’enfant : une terre sur laquelle s’aiment tous les humains… rien de plus. 

En ce sens, seulement, je crois que le Christ est le sauveur des hommes.  Et, à ce titre, qu’il est l’idéal à atteindre.  C’est mieux que Mahomet qui était un guerrier.  Que Jésus ait couché avec Marie-Madeleine ou Saint Jean pour faire l’amour, ça n’a pas d’importance.  Qui était le petit soldat au Jardin des Oliviers qui dormait nu ?  Que Jésus ait été le chef pacifique d’un groupe de rebelles contre Rome ce n’est pas ce qui fut le plus important.  L’important, c’est son message : Aimez-vous les uns, les autres, pour l’amour de Dieu « .  Les balises d’un paradis terrestre. 

Tout comme l’admiration est le premier pas vers l’amour, la fascination est la pierre angulaire de l’amourajoie, pédérastie.  La religion est un rêve collectif.   Aujourd’hui, les Églises et les sectes religieuses sont des moyens d’exploiter les plus naïfs.  Il suffit de connaître leur richesse pour en avoir la preuve.

Nous nous sommes installés, Jimmy et moi, à Prince George, Colombie Britannique, à l’hostel du gouvernement.  C’était toujours la même chanson, nous grattions les fonds de l’étagère française de la bibliothèque.  Je n’avais jamais autant lu d’auteurs québécois.


Un sourire d’enfer 31

mars 13, 2023

Un sourire d’enfer  31

Je ne rêvais pas comme les autres, aux mêmes choses, je m’intéressais surtout à la justice sociale, à la violence dans le monde, à l’immoralité de ceux qui nous prêchaient, mais qui nous disaient de faire le contraire de ce qu’ils prêchaient.  Tout ça, simplement pour oublier ou compenser le fait que j’étais amourajeux.  D’ailleurs, tous les scrupuleux et scrupuleuses sont habituellement des gens qui combattent le vice pour échapper à leur profonde perversité. 

L’incompréhension de mon amourajoie me rendait très malheureux.  La réaction de mes parents me peinait énormément, même si je croyais comprendre.  J’acceptais comme normal leur condamnation. Et, si on les en blâmait, je les défendais.

Moi et mon père, on a convenu d’une solution au cours d’une brosse. Il m’avait dit, les larmes aux yeux :

 » Si tu es pour toucher les jeunes d’ici ; j’aime autant que tu ne viennes pas nous voir. » 

Et, j’ai décidé pour ne pas leur faire cette peine de partir et ne pas revenir. Je suis parti pour un petit bout de temps.

Nous nous respections trop profondément pour rester sur ces positions. Il n’y avait que ma pédérastie qui clochait dans ma vie.  À mon avis, mon père ne pouvait pas me comprendre parce qu’il aimait les femmes. 

Mon père aurait même dit à une de mes sœurs :

       » Si au moins, il était homosexuel (le mot gai n’avait pas encore été inventé), mais aimer les enfants… »

Dans le fond, il était comme les autres à qui les curés ont essayé de refiler leur mystique de haine du plaisir et de la chair.  Il croyait qu’aimer voir et sentir les jeunes découvrir la jouissance, c’est les profaner.  Comme si ceux-ci ne ressentaient pas de la complicité dans ces relations.  On refuse de voir la réalité, le mal ne peut pas être un plaisir.  La morale sexuelle est une idiotie.  Elle est le fruit de la peur de la communication des maladies chez les bourgeois.   Elle est devenue avec le temps une obsession de classe sociale. 

Je comprenais ce que mes parents pouvaient ressentir.  Je pouvais peut-être être tellement perverti que je n’arrivais pu à voir le mal où il est. 

Pourquoi le sexe est-il mal ? Je ne voyais rien qui pouvait le justifier. 

De retrouver mon père fut très salutaire. Contrairement, à bien d’autres, je n’ai jamais détesté mes parents.  Ils agissaient comme c’était normal d’agir, avec l’ignorance que l’on avait de la sexualité à cette époque. 

Quand je suis parti, j’aimais encore plus mon père et je ne pouvais même pas imaginer que mes parents ne m’aimaient pas.  Ils n’aimaient pas ma pédérastie, mais ils savaient que j’étais aussi quelque chose d’autre.  Ils n’étaient pas bornés. J’ai toujours été très fier de mes parents.  J’aurais voulu faire quelque chose pour leur témoigner, mais je ne savais pas quoi. 

Ma relation avec Dieu était toute aussi houleuse, car je ne comprenais pas pourquoi il m’avait créé ainsi.  C’était dégueulasse de sa part, mais encore là, je voyais ça comme une épreuve à surmonter.

J’avais la certitude que mes parents et moi, nous nous comprenions, nous nous aimions, malgré nos différences de point de vue.  Pour eux, le sexe était mal ; pour moi, le sexe est la preuve la plus profonde de la grandeur du Créateur, s’il y en a eu un.

Je devais apprendre à transcender mes désirs de nature physique avec les jeunes et de ce fait m’investir davantage dans l’amélioration de la vie de tous. 

Si W. Reich m’avait connu, je crois qu’il se serait servi de moi pour faire comprendre le besoin de se pardonner d’être ce que l’on est.  Il faut vieillir avant de comprendre la stupidité de la perception de la sexualité de nos sociétés. 

On refuse de comprendre l’évolution parce qu’avec les dernières découvertes, on s’aperçoit du ridicule de l’approche que l’on a de la sexualité.  Le diable avait pris la place des hormones.  Il est temps qu’on s’aperçoive que nos interprétations sont le fruit d’une imagination pas mal perturbée.

La fraternité et la tendresse entre mon père et moi ne s’étaient jamais exprimées avec autant d’éloquence.  Je savais qu’il était malade, mais je ne le croyais pas aussi atteint.  Je ne serais jamais parti.  

Nous avons filé dès que nous avons reçu notre bien-être social.

Notre première visite fut pour Darryl, à Winnipeg. Il est venu me rencontrer à l’auto, devant chez lui, où nous avons pris quelques photos.  Elles ont été malheureusement égarées par hasard dans la poste.  Darryl n’a pas voulu me suivre, comme je le savais déjà. Il y a toute une différence entre ce que l’on dit pour épater la galerie et la réalité. 

Gérald lui a raconté mes menaces de le kidnapper, s’il ne voulait pas venir.  Darryl s’est contenté de rire. Il me connaissait assez pour savoir que je ne lui imposerais jamais rien, surtout ce qu’il ne voudrait pas.  Gérald jouait tellement au protecteur qu’on se demandait si on devait en rire.  Il avait même songé avertir la police.  Darryl m’a informé qu’il voulait joindre l’armée.
 
 — Pas contre les Québécois ? lui demanda un Gérald taquin, car on savait que des escouades spéciales d’intervention militaire se pratiquaient dans l’Ouest canadien pour intervenir si le Québec se déclarait indépendant.

 — Ça jamais, de rétorquer Darryl.

Le petit se promenait en bedaine comme pour me rappeler sa beauté, une beauté qui m’envoûtait. 

À cette époque, on ne songeait même pas au mariage gai. Je me fichais qu’il soit de langue ou de race différente.  L’amourajoie est une forme de fascination qui déborde toutes ces limites idiotes.  Un humain, c’est un humain, un être sacré. Chaque être a son « diapason », sa tonalité, son énergie, sa force de communication.

J’ai vu dans ses yeux, la façon qu’il me regardait, qu’il me considérait comme un véritable ami.  Quand il a répliqué à Gérald, j’ai compris qu’il n’était pas gai, mais qu’il me respectait profondément.  J’avais réussi à lui laisser une bonne impression des Québécois, malgré ma pédérastie. 

En Saskatchewan, nos portefeuilles étaient déjà crevés.  Nous avons obtenu l’aide gouvernementale.  À cette époque, l’Ouest canadien était alors plus à gauche et plus généreux que le Québec quant à son aide sociale.   Cela nous a permis de continuer notre chemin.  

À Saskatoon, nous avons dû nous rendre à un comptoir familial.  Puisque nous étions partis pour le soleil du Mexique, nous n’avions pas prévu les rigueurs de l’hiver avant de descendre dans le Sud.  J’ai reçu un manteau que, cinq ans plus tard, je porte encore avec fierté. 

L’absence des petits gars, une réminiscence de mon passage angélique au paradis, et l’insécurité d’être ainsi à la merci de l’aventure a modifié complètement mes rapports avec Gérald.

Gelé comme un bœuf, Gérald tombait amoureux de moi, même s’il reconnaissait le caractère compensatoire de la situation.   J’étais trop aux aguets de nouvelles aventures à découvrir pour comprendre ce qu’il ressentait.  J’étais sa sécurité. 

La tension était trop grande quand nous sommes arrivés à Edmonton.  Faute de place, j’ai dû aller coucher dans une auberge de jeunesse « un hostel du gouvernement », comme on disait, assez crasseuse.  

Quelques jours après, j’avais des rougeurs aux bras et aux mains.  Je croyais que je m’étais empoisonné, cela ne faisait aucun doute.  J’ai aussitôt couru pour une consultation médicale.  Le diagnostic fut une surprise, une honte comme je n’en avais jamais eu : j’étais bourré de puces.  Lavages. Rires. Gêne. L’enfer.

Nous étions installés dans un hostel du gouvernement, un endroit où l’on est nourri, logé, jusqu’à ce qu’on trouve un emploi.  Jimmy et moi ne faisions pas de grands efforts.  Nous passions nos journées à lire des livres québécois à la bibliothèque municipale. 

J’en profitais aussi pour écrire.  Deux nouvelles littéraires furent expédiées à Hélène, à Sherbrooke, pour qu’elle me les garde.  J’écrivais aussi mes impressions à Gaétan Dostie et je lui envoyais les découpures d’articles de journaux que je croyais intéressants. 

Au moins mon exil servait à faire savoir aux Québécois ce qui se passe réellement dans l’Ouest, les politiciens ayant toujours un double langage : un pour les francophones, l’autre, pour les anglophones. 

Un sourire d’enfer 30

mars 12, 2023

Un sourire d’enfer  30

Cette fois, avant de partir, j’ai passé la dernière soirée avec mon père.  Je l’ai vu pleurer pour une des premières fois parce qu’il s’inquiétait pour moi.

Cette fois, j’ai passé la dernière soirée avec mon père.  J’étais gelé comme une balle.  Les dernières animosités étaient tombées entre nous.  Il m’avait pardonné ma pédérastie, mon amourajoie. 

J’étais moins révolté contre la sorte de monde de sa génération et les générations précédentes qui nous ont légué une perception vraiment débile de la sexualité. 

Je l’ai senti très près de moi.  Au fond, nous nous sommes toujours aimés. Mes reproches quant à sa froideur n’étaient plus justifiés.  Mon père ne combattait jamais en meute, peut-être a-t-il été trop souvent trahi dans sa confiance aux autres pour croire dans la fidélité des autres ?  

Papa a toujours connu beaucoup de difficultés pour survivre financièrement.  Il aidait trop de gens. 

D’abord, il s’est fait avoir par la Thérèsa, une mine d’or dans le nord de l’Ontario.  Puis, pour que les enfants ne souffrent pas dans les périodes difficiles, il faisait d’énormes crédits à bien des paroissiens en difficulté.  Nous avions le magasin général.

Politiquement, il était fasciné par le nationalisme de Daniel Johnson, père.  Jamais il n’a été récompensé d’une manière ou d’une autre pour ses services.  Quasi ruiné, il n’y avait pratiquement que la vente de la bière à l’épicerie pour lui permettre de s’en sortir.  À deux reprises, aux deux référendums, le curé est monté en chair et a fait battre l’abolition de la prohibition.  À cause de ces échecs, mon père a dû s’exiler pour nous faire vivre.  Il s’est aussi fait haïr parce qu’il voulait la construction d’une école centrale à Barnston.  Les écoles ce n’était pas à la mode dans le temps. Ce fut une très dure lutte, mais la première école centrale en milieu rurale fut construite à Barnston.

Toute sa vie, il l’a vécue pour nous, ses enfants.  Il l’a vécue aussi à aider les cultivateurs de par chez nous à survivre et s’enrichir.  Tout ce qu’il a récolté : en 1978, une année après sa mort, les gens ont refusé de changer le nom de l’école St-Luc de Barnston pour l’école Émile-Simoneau. La paroisse porte pourtant déjà le nom de St-Luc.  Cette demande a engendré toute une série de jalousies et de gestes hypocrites. 

D’abord, les commissaires de Coaticook ont rejeté la demande, car, elle avait été publiée dans le journal du coin.  Ils avaient peur puisque je suis un gars très politisé.  Ils ne voulaient pas créer de précédent.  Il fut entendu qu’un sondage serait tenu le 3 novembre.  Il fut devancé sans avertissement.  Les articles expliquant ma demande ont ainsi été publiés après le sondage.  Les gens ont préféré garder le nom de saint Luc comme si ce saint avait besoin de ça pour dormir.  Une telle mesquinerie m’a révolté.  La Commission scolaire et le Comité de parents de l’école ont agi malhonnêtement.  La Tribune a publié un article le 4 novembre, confondant ce sondage et les élections municipales. 

Pendant qu’on refusait le changement de nom à Barnston; à Sherbrooke, on élevait un monument à un ennemi francophone, Sir Alexander Galt.  Il faut être un bandit pour être un héros québécois.  C’est un peuple incapable de sortir des jupons des curés.  Une race infériorisée et sans identité.  Un peuple aussi masochiste mérite presque de disparaître.   Cela dépasse ma pensée ; mais il faut parfois se vider le coeur.

Je reprochais à mon père de trop encaisser et d’être trop à droite.  Il n’acceptait pas tout ce qui venait des syndicats.  Comment pouvait-il accepter le si peu de gratitude des gens qu’il avait aidés ?  Comment pouvait-il continuer à croire dans une Église qui l’obligea à bûcher toute sa vie à cause de sa tartufferie, de sa morale maladive?  Comment pouvait-il être fier du monde qu’il nous a construit ?  En fait, je lui reprochais de ne pas être aussi révolté que moi, ce qui d’une manière me condamnait.  Il était plus sage que moi. Il savait que ça ne donnait rien.  On est juste responsable de créer sa propre vie.

La nausée devant les libéraux nous était commune Si quelques années plus tôt, j’avais choisi d’appuyer les libéraux pour être en contradiction avec lui, maintenant qu’on en avait chassé René Lévesque, la politique nous réunissait moi et mon père plus que jamais. 

Il savait ce que je ressentais et il me reprochait à son tour d’être comme lui en politique : à la recherche de trop d’intégrité.  Par exemple : je n’en ai jamais voulu à mes patrons à la Tribune, ils faisaient leur travail.  Je comprends combien je devais être un paquet de problèmes, moi et ma maudite politique.  Le journalisme d’enquête n’existait pas encore. Que j’aimerais faire ce travail !

Quant à mon amour pour les petits gars, mon père n’y comprenait rien.               

 » Comment un gars aussi intelligent que toi, peut-il être pédéraste ? ». 

Ma mère, elle, me disait que je serais mieux mort plutôt que de répandre mon vice et ainsi me permettre d’être sauvé.  Personne à cette époque ne pouvait croire que ce soit vraiment notre nature.  Si on était si méchant, c’est qu’on était la réincarnation de quelque chose de mauvais.  Ces croyances stupides étaient la vérité absolue. 

Ma mère n’était pas mauvaise, au contraire, c’était une femme merveilleuse.  Elle était comme toutes les femmes de son époque au Québec, trop religieuse.  Même si les femmes sont dénigrées par la Bible, la Bible a raison.  Elles n’ont pas changé depuis, au contraire, elles remplacent l’Église dans sa lutte pour la chasteté.

Grâce à la bêtise religieuse, jouer au docteur, c’était le mal d’entre tous les maux, même si c’était pour plusieurs le jeu le plus amusant. C’était pire que d’assassiner. Il suffisait à un jeune de dire que l’adulte tué avait peut-être voulu l’agresser sexuellement pour qu’on lui pardonne son crime et qu’il devienne presque un héros. Un martyr comme les saintes nitouches qui préfèrent mourir à succomber au plaisir. 

L’éducation des femmes fait que le sexe est pour elle encore plus important que la vie. Nous sommes une société rendue débile par la chasteté. 

Il y avait même un groupe de folles qui se battaient pour interdire la vente des Playboys, car un enfant pouvait mettre la main dessus.  C’était, d’ailleurs, le rêve normal de tous les jeunes garçons de plus de dix ans, sauf ceux qui se déniaisaient plus vieux, faute d’en avoir entendu parler avant. 

La censure était présente partout.  Ces folles pensaient qu’elles protégeaient la société.  Elles n’avaient certainement pas lu grand-chose pour être aussi arriérées.  Ça n’a pas évolué depuis au Québec, ça même empiré partout dans le monde, toujours à cause des religions.

Aujourd’hui, pour ces mêmes folles, on crée des services de police spéciaux pour combattre la pornographie enfantine pendant que les jeunes se font défoncer le cerveau par les drogues ou attrapent des maladies vénériennes, car il ne faut surtout pas parler de sexe.  

Nos jeunes deviennent fous, mais au moins ils sont chastes à cause la drogue et de la violence dans les jeux vidéo, mais ils sont chastes.   Ces maniaques de la chasteté capotent même quand il est question de filles en brassières sur les calendriers ou à la télévision. 

Dans ce temps-là, les féministes n’avaient pas encore inventé le mot pédophile — et atteint l’irrationnelle peur du sexe des féminounes.  Être pédéraste, c’était comme si j’avais attrapé la peste ou si le diable commençait à me dévorer tout cru.

Mon père était tellement hétéro qu’il ne pouvait certainement pas comprendre mon obsession.  Moi non, plus d’ailleurs.  Je ne sais pas comment elles sont devenues aussi importantes dans mes intérêts ou même le sens profond de ce besoin, mais il était de plus en plus envahissant.

Ma pédérastie, c’était d’abord l’émerveillement face à la beauté d’un petit gars.  J’aurais passé ma vie à regarder des photos de petits gars, tant je les trouvais beaux.  Puis, avec le temps, j’ai commencé à me demander si nus ils étaient tous aussi élégants ou encore plus beaux. J’étais habité par le goût de découvrir toutes les races et toutes les nations.  Quelle différence peut-il bien exister entre un petit Québécois et un Inuit?  Pourquoi chacun est-il si différent, tout en étant si identique, était devenu la question de ma vie.

Je ne m’intéressais plus qu’à la beauté de mes petits camarades de Barnston et de Coaticook, mon interrogation était devenue planétaire, même universelle, car je m’interrogeais même à savoir ce qu’un petit gars extra-terrestre aurait l’air. 

Plus j’en apprenais sur la sexualité, plus j’étais ébahi par la grandeur de ce phénomène. Comment un petit liquide qui te fait jouir autant peut-il être responsable d’une naissance? Comment la vie pouvait-elle se transmettre ainsi ?  Par quel miracle le sperme est-il secrété en chacun, sans même qu’on sache la recette ? N’est-ce pas la chose la plus fabuleuse ?  C’est meilleur qu’un miracle.

La pédérastie était une forme d’émerveillement, d’envoûtement qui naissait avec la présence du semblable.  La présence d’un autre que j’aimais.  C’était comme naître dans une autre dimension où le bonheur de l’autre devenait ma principale préoccupation.

Si selon les lois de la nature, le pareil éloigne ; dans mon cas, c’était le contraire.  J’étais soudé à mon propre sexe. Je recherchais la vitalité et surtout la beauté dans l’énergie d’un petit gars, mais surtout son intelligence et sa gaité.  

Les filles, c’étaient au contraire, la vanité, le scrupule, surtout la jalousie, les problèmes, mais il fallait les endurer pour être normal aux yeux des autres.  Par contre, j’adorais mes sœurs et mes cousines, car il y avait une sorte de communication qui s’établissait entre nous qui était différente. 

La danse et la poésie étaient rattachées aux filles avec lesquels je correspondais.  Elle m’envoûtait intellectuellement.

Pourquoi les filles ne m’attiraient-elles pas physiquement ? Je n’arrivais simplement pas à savoir de quoi leur parler.   Tout ce que l’on nous présentait comme le plaisir des plaisirs, embrasser par exemple, ne m’excitait pas du tout.  Au contraire, «frencher» me semblait assez dégueulasse.

Cette perception normale avant l’adolescence, d’un monde exclusivement de gars lors de la période de latence, a simplement continué quand je suis devenu adulte plutôt que de prendre la direction habituelle, hétérosexuelle. 


Changement temporaire.

mars 10, 2023

Adieu

J’ai appris hier que mon ami Jacques sera opéré prochainement. Nous vivons ensemble depuis plus de 10ans.  Pour l’assister dans cette épreuve, je cesserai temporairement, je l’espère, de publier des textes quotidiennement.  

Je commenterai la vie, de temps en temps, du haut de mes 80 ans.  La retraite absolue est pour plus tard.  Le moment est encore non déterminé.  L’âge oblige à des changements imprévus. 

Merci de m’avoir été fidèle et je souhaite que les scrupuleuses et scrupuleux de ce monde réalisent la bêtise de leur morale asséchée.  Ils sont une source de violence qu’un jour il faudra combattre avec autant d’acharnement qu’ils combattent la liberté sexuelle.

Un sourire d’enfer 29

mars 9, 2023

Un sourire d’enfer   29

Mon voyage dans l’Ouest, ce fut Darryl.  Darryl.  Une rencontre fortuite.  Une surprise. Un cadeau de Dieu.  Un arc-en-ciel dans ma vie.  Darryl, comme tous les autres que j’ai aimés était le symbole parfait de mon idéal de vie.  Ma vie n’aurait pas eu de sens sans cette profonde fascination, cet envoûtement pour leur beauté.  Ce besoin d’eux est aussi vital qu’une source d’eau fraîche dans le désert.  Ce n’est pas qu’un attrait sexuel, quoique ce le soit aussi. 

Une nuit dans le lit, près l’un de l’autre, suffit à apprécier Dieu et sa création. 


L’amourajoie est un échange de vitalité, presqu’une adoration de la vie à travers leurs jeux, leur beauté.  L’amourajoie, c’est vivre intérieurement en petit gars, malgré l’âge adulte.  C’est un échange émotif.  L’osmose de l’adoration avec la beauté. Une vibration sur une même harmonie.  

Darryl savait fort bien qu’il me fascinait beaucoup trop pour que je puisse être le moindrement dangereux.  Je me suis ruiné pour qu’il ne gèle pas la nuit

À mon retour, j’ai été consterné d’apprendre qu’après la censure à La Tribune et à L’R du Q, je faisais face à une nouvelle forme de «tais-toi».

Il était une fois dans les Cantons de l’Est
 n’avait pas été distribué.  Le responsable de la distribution, toujours mon bon ami Jean, avait décidé que le livre n’était pas assez intellectuel, trop contre-culture pour plaire à la population.  Pourtant, ce livre a été exposé au salon du livre de Paris pour son originalité et comme pamphlet de contre-culture politique d’avant-garde. Il s’est vendu comme des pains chauds.

J’avais le feu au cul.  Ni le Parti Québécois, ni la CSN n’étaient intéressés à en faire la promotion.  Pour les péquistes, je ne prônais pas assez clairement l’indépendance, mais ce n’était pas le but du livre.  Quant à la CSN, je ne l’ai jamais su. En fait, avec le temps, je m’aperçois que je rêvais beaucoup plus de la révolution que de l’indépendance. 


L’indépendance, c’est le moyen, le chemin à suivre pour permettre la révolution, c’est-à-dire changer les choses en profondeur.

À mon sens si,  avec un tel livre, les gens ne savaient pas trouver la solution, c’est qu’ils étaient trop masochistes pour s’ouvrir les yeux et méritaient leur sort.   Tu ne peux quand même pas les aider, malgré eux.  Si les gens sont trop bêtes pour comprendre qu’Ottawa écrase toujours et depuis toujours les Québécois, que veux-tu faire ? Rien de plus sourd qu’un sourd qui ne veut rien entendre. 

À Sherbrooke, déjà ma popularité s’était estompée.  Presque plus personne ne savait qui j’étais.
 
Dans les milieux militants, les dirigeants me trouvaient trop radical, trop « show off ».  Je n’étais pas mieux accepté.  J’étais haï à mort par les libéraux et repoussé comme un lépreux par les indépendantistes. 

C’était ma récompense de m’être battu, malgré ma peur peut-être paranoïaque (comme si une peur maladive est moins épeurante) de me faire battre ou descendre à tout bout de champ. C’était déjà arrivé ailleurs, donc, ça pouvait se répéter.

Je me demandais pourquoi autant de froideur à mon égard.  J’aurais peut-être même été plus considéré si j’avais été un agent de la Gendarmerie Royale. On aurait eu au moins une raison de m’écarter. 

Cela mettait fin à une grande ambition.  Comme tout le monde, j’avais rêvé à la postérité.  Je trouvais mon message tellement essentiel et clair qu’il m’apparaissait absurde de susciter autant d’indifférence. 

L’essentiel, le message avait été publié à 5,000 copies et la vente se faisait extrêmement bien, partout, où le livre était disponible. 

Quant aux critiques, elles étaient excellentes. On encensait Il était une fois les Cantons de l’Est dans bien des journaux.

Une jeune fille du journal « Contact« , duquel j’avais pourtant été écarté, m’a touché en écrivant : « Il est allé au bout de ce qu’il lui était possible de faire.  Il ne nous reste qu’à en faire autant.»  J’ai bien apprécié ce geste de reconnaissance.
 
J’ai difficilement avalé ces moments d’indifférence à cause de mon orgueil démesuré.  Une telle indifférence permettait au moins d’éliminer mes peurs. 

Quant à la gloire, quand tu n’es pas mort, ça ne donne pas grand-chose.  Pire la gloire, c’est un paquet d’emmerdements.  C’est ne plus avoir de vie privée, ne plus pouvoir créer.  Tu dois répondre à la demande et non plus vivre selon ton rythme.  La gloire, c’est la misère.  Je l’apprenais lentement, mais sûrement. 

Il suffisait d’examiner la jalousie qui existe entre les artistes et les auteurs pour  vouloir se passer de la gloire.  Elle a pourtant  des avantages : plus besoin de t’inquiéter pour faire accepter tes textes, des droits d’auteur, etc.  

Mon français était mauvais et en regardant les autres, je me sentais un bien piètre écrivain.  Que veux-tu ?  La réalité, c’est la réalité.  Fuck la gloire !   


À Sherbrooke, j’ai à nouveau rencontré Gérald, le béret blanc, pédéraste ou amourajeux, selon le choix.  Il y avait au moins une personne sincèrement heureuse de me revoir.

À ma consternation, Gérald s’était passagèrement converti.  Persuadé d’être responsable de ma damnation, il avait brûlé toutes les revues pornographiques que je lui avais achetées et laissées à mon départ. Une valeur de plus de 100$. Il avait été l’intermédiaire des achats et se sentait responsable. Pourquoi faut-il toujours brûler ce qui nous semble sale ?  Une « relance » d’Inquisition ? Pourquoi les autres doivent-ils toujours décider ce qui est bien ou mal pour moi ?
 
Nous avons vite recommencé à faire la noce.  Il m’écoutait religieusement raconter mes aventures de voyage et vanter la beauté de Darryl.

Les libéraux ont déclenché des élections.

Ma participation fut très modeste.  J’étais persuadé que le vent de droite identifié dans l’Ouest canadien soufflerait aussi au Québec.

Je n’avais plus le feu sacré d’antan.

Les peintres de Vauxcouleurs avaient organisé une exposition pas mal politisée pour un centre d’achats.  Réginald Dupuis y participait et m’invita à la visiter.  J’étais fier de nos artistes.

Nous sommes repartis prendre une bière et discuter un peu.  Aucun incident. Beaucoup de satisfaction.

À notre grande surprise, une rumeur commença à circuler à l’effet que j’étais été mêlé au vol mystérieux de ces peintures.  Nous n’y comprenions rien. Une autre tentative libérale de me faire passer pour un petit bandit.

Un peu plus tard, l’enquête policière a éclairci les faits.  La police a retrouvé les peintures dans un local du parti libéral.  C’était toute une leçon à recevoir quant à l’honnêteté des libéraux.  Étaient pris qui voulaient prendre. Mais, ça n’avait plus d’importance, les élections étaient passées et cette rumeur me rendait inapte à agir pendant la campagne électorale.  

Quant aux résultats des élections, ils ne m’ont pas surpris. Presque tous les comtés étaient passés au parti libéral.

La visite surprise des chars d’assaut dans la Vieille Capitale et tous les shows libéraux avaient encore une fois roulé la bonne foi des Québécois. 

Au moins, le Parti Québécois devenait l’Opposition officielle.  Ainsi, il prendrait le pouvoir la prochaine fois puisque les libéraux ne pourront pas voler les élections aussi facilement.  Dans certains comtés, le vol était manifeste.  Les libéraux avaient emporté les élections par 100 ou 500 voix.  J’ai rencontré un bonhomme qui me raconta avoir voté 17 fois à $20 chaque fois contre René Lévesque.

Je ne pouvais pas changer les résultats des élections.  Le monde aime se faire fourrer.  Plus Trudeau botte le cul des francophones, plus il reçoit un appui inconditionnel.  Plus Bourassa mentait et plus ses libéraux empochaient, plus les gens votaient pour eux.

Il a suffi à Claude Ryan de mêler la religion à la politique pour faire une entrée fracassante.  Pendant que Ryan dénonçait le patronage par ses voix parlementaires, je me suis laissé dire que dans le ministère de l’Agriculture, un sous-ministre libéral gardait sous clé, pendant deux mois, les chèques  d’allocation des cultivateurs pour les travaux de drainage dans les comtés qui avaient trop voté en faveur du Parti Québécois.  Il espérait ainsi que les agriculteurs rejetteraient encore plus le Parti Québécois.  

Pendant que ses amis sortaient le prétendu scandale du divorce de René Lévesque, Ryan se pavanait avec sa famille pour mieux faire ressortir ses qualités chrétiennes.  L’hypocrisie, ça paye, surtout en politique.  Ça pogne.  Les gens aiment se faire charrier par de tels artifices.


J’ai été parfois surpris des pensées de Gérald.  

Béret blanc, d’une secte religieuse fanatique, il était pourtant comme moi contre les Big boss.  Selon lui, le Vatican a trahi le christianisme depuis belle lurette.

Politiquement, nous étions évidemment à l’opposée : sa politique combat le communisme en faveur du capitalisme alors que je considère essentiel d’éliminer toutes formes d’impérialisme et de dictature, bénévole ou pas, de gauche autant que de droite.  Le capitalisme est aussi impérialiste, dictatorial et sûrement aussi corrompu que le communisme.  Les deux régimes sont aussi sanguinaires l’un que l’autre. Tout ce qui compte c’est le pouvoir et le profit.

Nous ne parlions que très rarement de nos options religieuses ou politiques, la beauté des jeunes  avait trop d’importance pour être salie par ces mesquineries.

Gérald était béret blanc à cause de sa famille.  Il identifiait Gilberte-Côté Mercier à sa mère.  C’était touchant de l’entendre parler de la douceur, de la compréhension de Madame Mercier.  Il avait pour elle une très profonde admiration : c’était la martyre, celle qui a sacrifié sa richesse à sa foi. 

Quant à moi, c’était une névrosée, une frustrée sexuelle.  Gérald refusait d’admettre que les bérets blancs sont aussi riches que les autres sectes religieuses. Par contre, si je considérais leur approche de la sexualité comme parfaitement débile, j’admirais leur solidarité.  Une solidarité digne d’un peuple libre et adulte. 

Mes récits de voyage aidant, Gérald sentait jaillir en lui l’appel des grandes étendues.  Le bruit de la liberté, le goût amourajeux qui en avait assez d’être écrasé.  Gérald voulait fuir la maison paternelle en grimpant dans ses 34 ans. 

Malgré nos âges, nous étions tous les deux, devant la grande route, la grande aventure, deux préadolescents qui voulaient être libres.  Nous rêvions tous les deux aux fesses de Darryl, même si chacun de nous condamnait la sodomie. 

Le flo, c’est l’harmonie, la beauté comme le modèle d’un peintre ou d’un sculpteur.  Un moyen de rendre positive une obsession du pénis, obsession stupide qui ne disparaîtra qu’avec la mort.   Nous étions des préadolescents qui ne se sentaient pas assez aimés chez eux. 

Le voyage, c’était une symphonie.  Les petits constructeurs de châteaux sur la plage de Vancouver.  Les deux autres qui étaient venus me provoquer pour que je m’amuse avec eux dans le sable.  C’était leur rire, leur peau bronzée, la main qui cherche l’attention. La surprise du moment où celle-ci se découvre.  Les feux qui allumaient alors les yeux du furtif qui réagissait comme s’il ne savait pas que c’était nécessairement pour arriver.  C’était la sensation de l’espace, de l’air à perte de narines. La fluidité des verts dans la forêt, près de Long Beach, sur l’île de Vancouver.  L’éléphant d’un artiste, en Saskatchewan, sur le toit d’une école.  Une impression folle à se rendre malade de vouloir vivre. 

Ma fièvre se propageait.  Darryl valait plus que nos saouleries, nos recherches, toujours infructueuses et dont le seul avantage était de nous épater mutuellement.  Nous nous étions contentés de peu assez longtemps, il nous fallait prendre cette liberté coûte que coûte. 

— Nous nous rendrons à Winnipeg et nous inviterons Darryl à nous suivre.  Si ces parents s’objectent, je le kidnapperai.  Si tu voyais comme il est beau. Il vaut bien quelques problèmes.   

Autres paroles en l’air, entre deux bières.  On a toujours l’art de se vanter parce qu’on a besoin de se croire un objet qui n’est pas inutile. 

La vague a atteint un nouveau paroxysme en rencontrant Jimmy, un gars connu à Vancouver et que le souffle du voyage poussait de Montréal à Sherbrooke.

Jimmy était en rupture de ban avec sa famille. Ses parents étaient dirigeants d’une petite industrie québécoise.  Comme tous ceux qui ont de l’argent, ils ne comprenaient pas que dans la vie ; il n’y a qu’une chose qui importe : aimé et être aimé, se sentir bien dans sa peau. La vie est une suite d’expériences.

Jimmy n’avait encore connu aucune expérience sexuelle et il avait été entendu que ce ne serait pas moi qui l’initierais.  On se parlait franchement entre ceux qui faisaient du pouce.  Nous, on ne se racontait pas de mensonges.  Une loi de la vérité ou de la survie.  Même s’il était trop vieux pour correspondre à mes désirs, le défi que représentait son impuissance sexuelle étant fort alléchant.  Que décidera-t-il quand il saura ce qu’est le plaisir ?  Le sexe se marie souvent avec les sentiments que l’on ressent l’un pour l’autre.  C’est encore plus vrai chez un amourajeux.

Je me sentais un peu comme une «guidoune dans ses chaleurs» qui est encore membre assidu des Enfants de Marie.  Je ne voulais plus faire de politique, tout en m’engageant un peu. Je voulais travailler, mais pas trop.  Je n’avais pas d’emploi et aucune chance d’en trouver : je n’avais pas de métier, j’étais trop vieux ou trop dangereux ayant été journaliste trop longtemps.  J’avais les cheveux trop longs ou je ne voulais pas être bilingue par fanatisme. Je voulais repartir en voyage, mais je ne voulais pas passer pour un lâche.  Les braves s’attaquent au système plutôt que fuir.

La fièvre a fait sauter toutes les barrières.  Nous partirions tous les trois pour l’Amérique du Sud.  Gérald a laissé son travail ; Jimmy, ses études. Nous avons décidé de mettre nos chèques de bien-être en commun et de partir avec l’auto de Gérald. 

La vraie révolution est celle qui ne croit pas dans le système, qui croit en rien pour chercher la vérité et qui rejette toutes formes de soumission aux règles débiles qui ont été créées pour mieux exploiter chaque individu.


Un sourire d’enfer 28

mars 8, 2023

Un sourire d’enfer  28

Chez mon nouvel ami, à Edmonton, j’ai reparlé politique pour la première fois depuis départ.  Un séparatiste en terre canadienne, cela a de quoi attirer l’attention.  

Un groupe de jeunes avaient décidé de me passer un savon et mieux me faire apprécier les beautés « canadians ».  Ils m’ont amené prendre une bière pour me persuader de mon péché contre ce beau et grand pays qu’est le Canada. Mais, aucun n’avait encore visité ce beau et grand pays. J’aurais été plus intéressé à courir les jeux forains avec les jeunes, mais j’étais invité et je devais me prêter au jeu.

La soirée ne s’est pas déroulée comme ils l’avaient prévue : après quelques heures de discussion je les avais persuadé que l’indépendance n’était pas bonne que pour le Québec, mais souhaitable et réalisable pour l’Ouest canadien également.

Nous avons passé le reste de la nuit à courir les stripteases et à boire.

Le retour au Québec s’amorçait.  Je voyais le Canada très différemment.  J’étais surpris que la majorité des gens loin d’être racistes fût très sympathique. Ils étaient malheureusement mal informés et influencés par leurs journaux, monopolisés en grande partie entre les mains de propriétaires américains.

Je n’étais plus certain d’avoir raison en étant séparatiste. Je ne les voyais plus comme nos ennemis.  D’autant plus que les artistes francophones rencontrés étaient exceptionnellement sympathiques.  Même les écrivains anglophones se plaignaient de la concentration culturelle à Toronto, d’où les artistes des Prairies crèvent de faim.  Par contre, on ne me cacha pas que le public de l’Ouest est encore plus conservateur qu’au Québec.

Pour survivre, je suis arrêté au Manitoba travailler au journal La Liberté.

Pour la première fois, j’ai été confronté au vrai sort des francophones hors-Québec.  L’assimilation se faisait à un rythme effarant.  St-Boniface n’était plus une ville française, mais un quartier de Winnipeg. 

Pourquoi dans toutes les auberges de jeunesse, les responsables étaient-ils presque toujours bilingues ?  Comment cette situation pouvait-elle être compatible avec la réalité?

J’ai travaillé à un seul reportage : la francisation dans la fonction publique.  Il m’a suffi de cet exemple pour comprendre à jamais que le bilinguisme à Trudeau, c’est du tape-à-l’œil.   Malgré leur bonne volonté ou le goût d’augmenter leur salaire, certains anglophones, après avoir buché comme des fous pour apprendre le français, le perdent vite, faute de ne pas pouvoir le pratiquer.

Il faut aussi comprendre la population francophone.  Pour se faire servir en français, il faut faire venir le fonctionnaire qui connait le français.  Ça prend beaucoup de temps avant que leurs confrères les trouvent. On fait payer ainsi le coût du bilinguisme. 

Les gens sont fatigués de devoir ainsi attendre pour être servis dans leur langue.  Ils savent aussi que de parler français c’est de s’assurer de ne pas avoir d’avancement ou du moins ça le rend terriblement difficile.  Ils finissent par lâcher.  C’est moins d’efforts.

J’étais aussi révolté du fait que l’Église catholique venait de mener une campagne contre le seul ministre francophone du Manitoba, à cause de son appartenance au Nouveau Parti Démocratique (NPD).  Il fallait combattre le socialisme aux dépends des francophones.  Partout dans l’Ouest, on pouvait voir un virage à droite. 

Le christianisme servait à faire oublier que le les capitalistes et les communistes font crever des millions de gens pour conserver leur suprématie monétaire.  Une belle vacherie qui montre le jeu des religions en politique !   Pour se déculpabiliser, il suffit de se dire chrétien, continuer de regarder en silence ces systèmes tuer pour garder le pouvoir et faire de l’argent.  Pourvu que le sang paie, l’Église ferme les yeux. 

Cette nouvelle vague était facile à comprendre : le Vatican aimerait bien élargir son empire en Amérique du Nord, d’où l’œcuménisme, alors que la CIA veut faire sauter la Russie. 

Pour arriver à leurs fins les deux se sont réunis dans une nouvelle croisade : les mouvements charismatiques.  Les pro-américains, comme Ryan, sont poussés au pouvoir.  Il faut sauver l’homme du communisme et permettre l’exploitation capitaliste.

Avec mes nouveaux avoirs financiers, j’ai décidé de faire un pèlerinage à un héros francophones de l’Ouest : Louis Riel.

Je me suis rendu à Batoche.  J’ai été conduit aux lieux historiques par des Indiens qui s’efforçaient de me dire quelques mots en français.  J’ai visité la classe où Riel a enseigné.  À ma surprise, j’ai découvert mes initiales «JS» sur un des bancs de cette école.  Cela m’a bouleversé.

De retour sur la route, j’ai été embarqué par une dame qui voyageait en compagnie de deux parents.  Son chauffeur était un militaire.  Cette dame se disait la cousine de la reine Élizabeth.  Je n’en croyais rien au début, mais j’ai dû convenir que c’était possible.  Celle-ci parlait un peu le français et voulait que je lui apprenne quelques mots.

— Votre cousine n’est pas très gentille.  Je faisais du pouce près de Toronto et elle m’a passé au nez sans s’arrêter, dis-je, en riant. Elle me dit qu’Élisabeth n’est pas toujours souriante.

La dame m’a questionné sur la vie politique du Canada. Le militaire essayait à chaque fois de faire valoir le beau côté des choses alors qu’au contraire, je tentais de lui faire comprendre l’injustice du racisme anglo-saxon.  La dame me parla de l’homosexualité de Trudeau qui, selon le soldat, avait cessé d’être le sujet de discussions des gens du pays depuis son mariage. Je ne pouvais pas en parler, car je n’ai jamais couché avec Trudeau.
Je ne sais pas ce qu’elle a pensé de mes opinions, mais pour elle, j’étais définitivement un petit nègre blanc d’Amérique fort sympathique.

Je me suis arrêté dans une auberge de jeunesse dans le nord de l’Ontario.  Pour la deuxième fois, il était évident que l’on avait essayé de m’écraser. Alors que je pouçais, une auto m’a foncé dessus. Les Indiens étaient alors en guerre contre les Blancs, dans ce coin du pays.  Sur le pouce, il est difficile de faire savoir au chauffeur que t’es québécois, car, les Indiens respectent les francophones.    

Tous les humains sont égaux et on s’en aperçoit très vite.  Il fonçait sur un Blanc avec les cheveux longs. À cause des luttes raciales en cours, cela était très compréhensible.  Je n’en ai gardé aucune animosité. Je n’étais pas visé comme individu, mais comme Blanc.

C’était la deuxième fois que ça se produisait. C’était arrivé une autre fois dans l’Ouest.  Un camion s’est tassé sur moi alors qu’une pipe dépassait à l’arrière.  Celle-ci m’a heurté la main.  Il n’y avait rien de surprenant dans ce comportement. 

Dans l’Ouest et aux États-Unis particulièrement, il était fréquent que des voyageurs seuls mangent une raclée ou soient tirés à bout portant par des gens dont le conservatisme rend cinglé.  Rien n’est plus stupide et borné qu’un individu qui juge les autres. 

À l’auberge de jeunesse, une jeune fille me proposa de l’accompagner jusqu’au Québec.  Cela ne m’intéressait pas particulièrement. J’ai donc refilé l’invitation à un jeune chanteur qui semblait aimer mieux la présence des femmes que moi.  Il les aimait assez (avec ses mains, j’imagine) que je l’ai aperçu un peu plus loin sur le bord du chemin.  Les femmes aiment rencontrer des gars qui ne pensent pas qu’au sexe.  C’est d’ailleurs ce qui les rend intéressantes. 

Quant à moi, j’ai entrepris le voyage en compagnie d’un petit bonhomme de 15 ans environ. Il venait visiter le Québec.  On n’est pas tous paralysé de peur d’être abordé sexuellement…on laisse ça aux femmes. 

Nous avons eu toutes les misères à nous trouver une «ride».  Nous sommes arrivés à Thunder Bay, morts de fatigue. 

Malgré nos efforts, pas moyen de dénicher l’auberge de jeunesse.  Si les informations fournies étaient claires pour elle, celles-ci ne l’étaient pas pour nous.  C’était un vrai casse-tête.  Découragés, enragés, nous avons décidé de coucher dans le champ, si dans les dix minutes nous n’avions pas découvert un gîte. 

À ma stupéfaction, le jeune lançait des roches, avec succès, dans les feux de circulation.  J’étais trop conforme au respect de la propriété privée et publique pour accepter sans rouspéter un tel comportement.  C’était la fatigue, aie-je pensé pour l’excuser.

Quelques secondes plus tard, une auto-patrouille fit son apparition.

Papiers !  Papia !, comme dit Léo Ferré, dans une de ces chansons.

La police a pris beaucoup de temps à vérifier mon identification.  Il y avait, selon elle, un autre Jean Simoneau qui, lors de son passage avant moi, avait la malencontreuse habitude de faire des hold-up.

À ma surprise, la police embarqua le jeune, me laissant pour seule explication qu’ils avaient eu une dépêche de Vancouver les informant de la fuite de mon compagnon.  Il était recherché à la demande de ses parents.

C’était la première fois que j’en entendais parler.  J’avais chaud.  Je me voyais déjà arrêté pour détournement de mineur.  Comment pouvais-je prouver que je n’en savais rien ?  J’hésitais.  Peut-être le jeune leur dira-t-il que nous venons à peine de nous rencontrer ?  Crevé de fatigue devais-je trouver l’auberge ou fuir avant que la police revienne encore m’emmerder. ?  De toute façon, je ne pouvais rien faire pour lui.  Quand tu as les cheveux longs, t’es coupable automatiquement.  C’est encore pire si tu es trop jeune.

Mort de peur, j’ai décidé de continuer ma route.  Un camion m’a embarqué et j’ai fait quelque 200 milles avant de m’arrêter.  J’étais peiné d’avoir été obligé d’abandonner un aussi beau petit protégé.

J’ai passé la journée étendu sur le bord du chemin pendant qu’un nommé Trudeau faisait du pouce avec moi.  Je ne me rappelle pas son prénom. Il m’a bien fait rire, en me racontant tous les tours joués à la police, en disant simplement qu’il était de la famille du premier ministre Trudeau. 

Il n’avait que Trudeau comme nom répercutant.  Rien à voir avec le célèbre Pierre, même qu’il était séparatiste à 110%.

 » Je suis sûr de frapper », lui aie-je dit, car il fallait bien expliquer mon comportement bizarre, soit de me coucher sur le bord de la route.  Aussi bien dire adieu à toutes les chances qui pouvaient se présenter.

La faim a commencé à nous jouer dans les tripes.  Je m’étais acheté un macaroni Kraft, sans songer qu’il pourrait y avoir des problèmes pour le faire cuire. Pas très brillant. J’ai cherché autant comme autant à découvrir un endroit assez charitable pour nous donner l’eau nécessaire et nous le laisser cuire.  Inutile.

À la fin de l’après -midi, nous nous en allions à l’auberge de jeunesse quand nous avons aperçu deux personnes travaillant à réparer une petite Volsk, bourrée de marchandises.

— Allons les aider, aie-je proposé.

Trudeau refusa sous prétexte que nous aurions jamais la chance d’embarquer dans un char aussi bourré de victuailles et que nous devrions, au contraire, voir à nous percher pour la nuit.  J’ai insisté pour qu’on les aide, non pour s’attirer leurs faveurs, mais par pure amabilité entre voyageurs. 

Nous avons travaillé plus d’une heure.  Trudeau était en beau joual vert.  Le soir venait et nous avions passé la journée sur le bord de la route pour rien.  Nous n’avions même pas été capables de dénicher un endroit où faire cuire nos nouilles.  Je commençais aussi à être révolté. « L’Ontario est le paradis des racistes. », dis-je., mais dans le fonds c’était à moi d’être assez intelligent pour acheter quelque chose qui ne nous place pas à la merci des autres. Je me fiais sur les auberges pour obtenir les produits pour le faire cuire.

À l’auberge de jeunesse, les dirigeants refusèrent à leur tour de nous laisser préparer notre petit repas.  Ils riaient de nous.  J’avais le feu au cul.

— On défait la baraque, criais-je à Trudeau, en m’emparant d’un bon gourdin.

Le jeune anglais qui nous répondait a pris peur.  Il nous a demandé de patienter un peu.  Songeant probablement à ses os plus qu’à notre misère, il nous revint avec quelques sandwichs pour nous aider à patienter jusqu’au repas.

Nous étions à notre sieste quand les voyageurs que nous avions aidés réapparurent.  Ils avaient tout rangé et libéré le siège arrière.  Ce fut un tour jusqu’à Toronto, plusieurs centaines de milles plus loin.  Ces jeunes étaient des amis d’Angela Davis, ce qui ne fut pas sans provoquer mon admiration.

J’étais ravi de les écouter m’apprendre dans quel sens les jeunes américains bougeaient.  Je me sentais devenu citoyen du monde.  Ça me rappelait tout ce que j’avais vécu avec Darryl.  L’amour est une fiction même dans la mémoire. Elle est encore plus belle que la réalité.

Le reste du voyage s’est déroulé sans incident.  Tout était beau, intéressant.

Les frontières entre les jeunes, c’est une aberration.  Ça n’existe pas. Les problèmes sont les mêmes partout : l’abus de pouvoir, l’impérialisme, la violence.  Les vrais responsables sont toujours intouchables. 

La crise canadienne est imaginée aux États-Unis et pour les intérêts des multinationales américaines.  Ils ont les moyens de s’installer et les politiciens vont chercher dans les poches des contribuables l’argent qui manque. 

Un sourire d’enfer 27

mars 7, 2023

Un sourire d’enfer  27

Le soir, j’ai trouvé une auberge de jeunesse et j’ai cherché à me refaire des forces. Pratiquement fauché, les auberges de jeunesse ou du gouvernement m’ont permis de m’en sortir.  Je n’avais qu’à voyager de 200 à 300 milles par jour.  Ce fut toujours facile, sauf, une fois en Ontario.  Un bonhomme m’avait attendu pour m’amener avec lui. Il a passé droit à la route indiquée pour que je débarque et m’a demandé 12 milles plus loin où je devais coucher.  J’ai été trop cave pour comprendre l’invitation et j’ai dû marcher les 12 milles pour souper et dormir.

Ce n’était pas que j’étais scrupuleux, mais parfois je n’y pensais même pas.

Les scrupuleux manquent d’ouverture d’esprit, ce sont des paranoïaques qui s’imaginent que leur petit zizi est source de tous les maux s’il est partagé. S’ils ouvraient leur braguette, ils découvriraient que ce petit morceau de chair ne peut que nous révéler bien des plaisirs.

Bien des auberges acceptaient que l’on fasse le ménage comme mode de paiement.  Le moins qu’on puisse dire : dans l’Ouest les auberges de jeunesse sont mieux organisées pour les jeunes que dans l’Est.  Au Québec, elles coûtent beaucoup plus cher et si tu n’as pas d’argent tu couches dehors.  Dans l’Ouest, de nombreuses auberges se font rembourser les repas que nous ne pouvons pas payer par le gouvernement local ou fédéral.

À Vancouver, j’ai volé pour la première et seule fois.  J’avais des timbres et je n’avais pas de carte postale. Après de longs moments d’hésitation, j’ai décidé d’employer ce seul moyen à ma disposition.  Pour quelqu’un qui a le vol en horreur, c’est un événement très important.  Pas à cause des sous, mais le danger de prendre ce mauvais pli.  C’est une solution peut-être plus dangereuse, mais définitivement plus facile. Avec un mauvais pli : t’es mal pris, tu voles pour t’en sortir.

À Vancouver, j’ai voulu visiter une amie que j’avais quelque fois rencontrée au Québec. J’étais fier de mon exploit et je voulais lui faire partager.  Je fus surpris d’y apprendre son absence et son mari me donna 10$.  J’étais ravi de visiter l’île. 

Je compris plus tard que cette générosité imprévue était seulement un moyen de se débarrasser de moi.   À mon retour de l’île, il a prétendu que mon amie était partie pour longtemps, ce qui m’a déplu ; car, celui qui m’en reparla, en visite chez ce monsieur, mentait trop mal pour que je ne m’en aperçoive pas.  Monsieur n’aimait pas mes cheveux longs… il aurait pu me le dire tout de suite.  

La femme avec qui j’avais fait le voyage avec l’ex- soldat habitait Nanaimo.  Je me suis rendu prendre un café chez elle.  Elle m’indiqua les endroits intéressants à visiter sur l’île dont un sentier de huit milles dans les bois du Pacifique.

J’ai trouvé cette île si belle qu’elle a renforcé par mille mon goût du voyage.  J’étais fasciné par les fleurs de la petite ville.  Plus tard, dans le sentier «Rain Forest  Trail», j’avais l’impression de m’être trompé de planète.  Le vert était si tendre, il avait l’air plus vivant.  J’étais fasciné. La beauté de la nature est certainement une des expressions employées par Dieu pour nous le faire découvrir.  Dieu est une extase. Une explosion de beauté intérieure, ressentie comme un parfum qui nous habite soudainement, de l’intérieur.

N’ayant plus d’argent, je devais retourner à Vancouver, car, les auberges sur l’île nous nourrissaient très mal.  Je n’avais pas assez d’argent pour visiter un parc de fleurs et j’en étais bien peiné.  Fauché, on ne peut pas tout voir.

Je pouçais, près de Victoria, quand un bonhomme chauve m’offrit de faire un bout de chemin. J’ai vite compris son intérêt à le voir essayer de m’effleurer la cuisse du bout des doigts quand il changeait de vitesse.


Il me fit voir de nouveaux paysages, puis, m’offrit de visiter le secteur des millionnaires.  Il s’arrêtait devant les plus belles maisons et m’expliquait l’originalité de chacune, tout en essayant, en se penchant sur moi, de me tâter un peu.  Certain que je ne prendrais pas le mors aux dents, car, je trouvais ça plutôt comique de le voir se donner tout ce mal, il m’entraîna dans une de ces maisons qu’il habitait.  Le reste est facile à deviner.
 

Il vint me reconduire, tout en me donnant les sous nécessaires pour me permettre de visiter le jardin que je souhaitais tant voir.  Malheureusement, si le jardin était splendide, à mon avis, il manquait l’aspect sauvage qui m’avait tant plu à Nanaimo.


De retour à Vancouver, j’ai été amené à une plage publique naturiste, derrière l’université, dans les bancs de sable.  Ce fut pour moi, toute une révélation.  Nu, les rapports avec les gens semblent plus faciles, plus vrais.  Tu en viens même à oublier ta nudité et celle des autres.  Les cochons sont ceux qui se baladent habillés, les yeux plus grands que la panse pour ne rien manquer.

J’ai longuement joué avec deux petits gars dans un trou d’eau qu’ils avaient aménagé en lac, l’eau de l’océan étant trop froide pour s’y baigner à l’aise.  C’était merveilleux !  Leurs rires se perdaient dans le chant des vagues.  Nous construisions un château.  Leur mère nous souriait entre deux regards.  Quelle image ! 

Je me rappellerai toujours : en gros plan un magnifique petit bonhomme de onze ans environ, nu, riant comme le petit prince à son étoile ; la mer à perte de vue qui caquasse pire qu’une vieille pie, le soleil qui te brûle comme un coq sur une brochette, et devant, comme toile de fond, comme si les vagues en surgissaient, une montagne blanche avec ses neiges éternelles.  Si Dieu a créé mieux, il l’a gardé pour lui.

J’ai passé tellement de temps dans ce décor, j’en suis reparti brûlé par le soleil     (mon vitiligo aujourd’hui), la peau rose comme une truite saumonées, et, marchant comme un pingouin, tant j’avais les cuisses brûlées à l’intérieur.  Je m’étais endormi.

Au cours de ce voyage, je revivais une valeur qui m’a toujours paru essentielle dans le développement humain : la solidarité.

J’attachais beaucoup d’importance aux rencontres des voyageurs comme moi.  Ce sont des jeunes qui cherchent non seulement souvent à découvrir des paysages, mais à comprendre la vie.  Je croyais plus que jamais dans cette nouvelle génération.  J’ai été d’autant plus scandalisé le jour où dans une auberge un jeune en vola un autre. Comment peut-on se voler entre pauvres ?

Tous les soirs où l’occasion se présentait, je me rendais avec un jeune d’Edmonton assister à un coucher de soleil sur le Pacifique.  La merveille de ces couleurs nous éblouissait presque autant que le silence et la méditation.  Ce nouveau camarade m’invita à lui rendre visite chez lui à Edmonton.  

Le retour était déjà amorcé. Je suis embarqué avec un jeune Américain qui possédait un camion fortement équipé pour le voyage. Celui-ci était d’une gentillesse à te faire rêver de la Californie.

Dans les Rocheuses, à Banff, son camion est tombé en panne.  Le jeune américain nous a offert de poursuivre notre chemin afin d’éviter les retards.  La majorité des jeunes ont gagné le bord de la route.  Nous n’étions plus que deux avec lui. Nous voulions l’aider puisqu’il avait eu l’amabilité de nous amener. 

L’Américain n’en revenait pas. Il nous dit n’avoir jamais connu un tel geste dans toute sa vie.  Nous l’avons assisté jusqu’à ce que son problème soit réglé et que sa route ne concorde plus avec la nôtre.  J’ai fait seul le voyage de Calgary à Edmonton. 

Les Rocheuses m’ont paru de plus en plus belles dans ce deuxième voyage dans les montagnes, car, je ne cherchais plus la surprise, la hauteur, mais à mieux profiter de la vue générale.

1950

mars 6, 2023

Les féministes nous ramènent aux années 1950 alors qu’on nous faisait croire que le sexe est un péché. Le Québec recule.

1950

mars 6, 2023

Les féministes nous ramènent aux années 1950 alors qu’on nous faisait croire que le sexe est un péché. Le Québec recule.

Un sourire d’enfer 26

mars 6, 2023

Un sourire d’enfer   26À Montréal, j’ai passé la première soirée dans un club gai.  Au Lincoln, les jeunes sont rares.  Tu es plus facilement remarqué par les plus âgés, car il n’y a pas de compétition.  J’avais choisi cet endroit, car, je gardais un mauvais souvenir des autres clubs, où même si les jeunes y étaient rarissimes, on ne m’apercevait même pas. Je sortais ordinairement de ces clubs encore plus frustrés.   J’avais l’impression que ces gars sont tellement à la recherche d’une queue à dévorer qu’ils ne pouvaient pas tenir compte du fait que l’on soit beau ou non, ce qui est tout à fait le contraire du désir chez les amourajeux. Ordinairement, je ne poignais pas, mais cette fois, je me suis trouvé un endroit où aller coucher sans frais.  La dernière année à Sherbrooke, la scrupuleuse, m’avait permis de connaître quelques belles expériences avec des plus vieux que moi et de cesser de m’imaginer, comme mon éducation le prétendait, que j’allais automatiquement, en allant avec un partenaire plus âgé, être coupé en petits morceaux. Les nouvelles à caractère sexuel servent à faire peur aux enfants et parfois chez nous, on lisait Allo Police, ce qui me rendait méfiant envers tous les étrangers. C’est à partir de cette expérience que j’ai toujours trouvé profondément paranoïaque les annonces demandant aux enfants de toujours avoir peur des étrangers. Une vraie maladie ! Le lendemain matin, j’étais sur le bord de la route pour Toronto.  C’était à la fois épeurant et extraordinairement excitant.  Comment survivre avec si peu d’argent ?  Une des pires peurs de mon adolescence : j’étais convaincu que je n’arriverais jamais à m’en tirer dans la vie, car en plus d’être « faiblesse », je ne savais rien faire de mes dix doigts. J’étais devenu journaliste par accident. Seul, c’est un vrai charme de voyager sur le pouce.  Les gens ont rarement peur de toi et tu te sens vite en terrain ami avec ceux qui t’embarquent.  C’est ainsi que dès le premier soir, j’ai couché dans une auberge de jeunesse à Toronto. J’ai particulièrement aimé cette soirée puisqu’un magnifique petit bonhomme d’environ 15 ans est venu prendre sa douche avec moi.  J’aurais bien vécu le reste de ma vie à Toronto, mais mes avoirs ne me le permettaient pas et, de toute façon, ce premier petit compagnon de rêve prenait le lendemain une autre route que la mienne.  Le dimanche, j’ai visité un peu la ville.  J’ai commencé à chercher les indications quant à la route à suivre pour continuer mon voyage.  Ce n’est pas facile quand tu es en terrain étranger. Le lendemain, j’ai connu mon premier incident.  J’étais allé chercher de l’eau dans un garage et m’informer à savoir quelles routes prendre.  Tout allait bien, quand près de la clôture, j’ai aperçu un immense chien qui me courait après.  J’ai grimpé le plus vite possible et j’ai échappé de justesse aux crocs du chien, mais pas aux barbelés. J’étais étonné qu’un bonhomme qui m’avait paru si gentil envoie ensuite son chien après moi.  Quel raciste !  Je me suis retrouvé sur une autoroute où un cortège de motos est passé à toute allure.  Un des pilotes a ralenti pour m’engueuler.  Je me suis cru dans un endroit défendu.  J’ai vite appris que mes craintes étaient fondées. Je fus embarqué par un groupe de jeunes qui, m’ont appris, que ces motos étaient l’escorte de la reine en visite dans le coin. C’était à mourir de rire : je venais de faire du pouce à la reine d’Angleterre.  À Sault-Ste-Marie, j’ai rencontré un jeune garçon de 14 ans environ, blond, beau comme un dieu.  Il se rendait sur le pouce à Winnipeg.  Il était là avec deux autres jeunes de son âge. Quel cadeau du bon dieu ! Nous avons fait du pouce ensemble toute la journée sans succès.  Le soir, à l’auberge de jeunesse, nous avons couché tous les quatre ensembles. Je n’aurais jamais cru que mon petit blond exigerait de changer de place avec les autres afin d’être encore plus collé à moi. Une chance inouïe ! Et, la vie est si courte qu’il ne faut pas la manquer. Ça valait mieux que le bonhomme venu me conduire à un ou deux milles en dehors de la ville, m’examinant sans cesse entre les deux jambes, à un point tel que je n’avais plus à me demander ce qu’il cherchait.  Par contre, le bonhomme avait trop peur pour s’aventurer plus loin et je ne me suis pas offert.  Il m’a donc laissé choir. Sur le bord du chemin, j’avais cru ce soir-là devoir marcher les quatre autres milles, mais heureusement, les dirigeants de l’auberge avaient eu le génie d’organiser un système de vannes qui paradaient les parages afin de récupérer ceux qui n’avaient pas eu de chance et qui était restés sur le bord de la route.   Il est souvent difficile de décoller à Sault-Ste-Marie et c’est encore pire si tu restes pris à Wawa, endroit légendaire.  Certains y sont demeurés assez longtemps qu’un pouceux a même eu le temps d’y rencontrer sa pouceuse et de la marier sur place.   À ma surprise, le lendemain matin, les jeunes avaient décidé de se séparer et de laisser le jeune blond poursuivre la route avec moi.  Ce que j’ai accepté sans rouspéter, bien évidemment.  Cela permettrait à ses compagnons d’avoir plus de chance sur le bord de la route.   C’était plus que je ne pouvais en espérer. Mes palpitations cardiaques ont augmenté du même coup.  La liberté a un charme que je n’avais jamais même soupçonné. J’étais déjà follement amoureux.  Darryl était superbe.  Il avait un sourire aussi éclatant que le soleil qui nous rôtissait sur le bord de la route. C’était plus que je pouvais espérer de la vie.  Nous avons été chanceux et nous avons réussi à faire quelque deux cents milles dans l’arrière d’une camionnette.  Mais, le soir, nous étions mal pris.  Il était impensable d’avoir une nouvelle «ride» et la température était à la fois trop humide et trop froide pour que nous couchions dehors.  L’idée que mon petit privilégié puisse avoir des embêtements me fit vite délasser les cordons de ma bourse, quitte à avoir plus de problèmes plus tard.  Nous nous sommes installés dans une chambre d’hôtel à Marathon. Avant de me coucher, j’ai pris une douche avec Darryl.  Jamais je n’avais été aussi séduit par la beauté des rondeurs des fesses d’un petit bonhomme comme lui. J’étais là, comme un imbécile, sans dire un mot, à le contempler se laver.  J’avais plein les yeux de la Grèce antique.  Comment est-il possible d’être aussi beau ?  L’amourajoie est envahie par la beauté des garçons.  C’est son moteur principal. Un amourajeux jouit juste à voir un garçon qui lui plaît. Partager ses jeux, ses rires, c’est un voyage divin. Malheureusement, j’étais encore trop scrupuleux pour en profiter sans remords.  J’ai avoué à Darryl que je suis amourajeux.  J’avais honte d’être aussi profondément charmé.  Le petit n’a pas été long à comprendre qu’il pouvait tirer parti de la situation : qu’est-ce que de se laisser embrasser pour s’assurer un maximum de confort et de sécurité ?  Darryl me regardait comme une bête rare.  Comme Daniel, il ne semblait pas comprendre pourquoi j’étais soudainement aussi scrupuleux.  Il devait rire intérieurement de moi et se demander comme il est possible d’être aussi stupide.  Le scrupule est une forme d’attardement émotif, une peur de la beauté de l’autre ou son incapacité à régir ses désirs. J’étais fou de lui, disponible à ses moindres désirs, même à ne plus le retoucher, s’il le voulait, ce qu’il ne tarda pas à comprendre et à me demander. Winnipeg vint trop vite.  Cet ange n’avait été qu’un espoir.  Si Darryl avait été le Canada anglais, je l’aurais vite accepté.  J’aurais eu une brèche en plein coeur de mon nationalisme. Darryl savait comme tous les petits gars qui ont du flair, comment instinctivement me mener par le bout du nez afin d’obtenir tout ce qu’il désirait.  J’étais le portefeuille ; un moyen d’échapper à la misère.  Darryl était mon bonheur.  Le pont de réconciliation politique.  Un pont que la nature a elle-même rendue infranchissable puisque nous devions bientôt nous quitter.  Nous sommes deux solitudes. Darryl avait bien compris qu’il ne devait pas, pour maintenir mes extases, être une proie trop facile.  Il avait droit à sa liberté. Malgré mes scrupules, j’ai vécu des moments inoubliables avec lui.  Il avait une vitalité extraordinaire.  Un regard de renard.  Les paysages se baignaient en lui. Il était un miroir magique. Winnipeg.  Sur le bord de la route, seul, je n’avais plus qu’un dollar en poche.  J’hésitais.  Devrais-je retourner au Québec ou poursuivre mon chemin ?   J’étais désespéré.  Il me fallait choisir. Crever de faim au Québec ou dans l’Ouest canadien ?  Quelle différence ? J’ai décidé de continuer et de ne pas abandonner par lâcheté. J’ai rencontré un bonhomme qui avait fait du pouce longtemps et qui me livra quelques secrets. À son avis, le seul moyen de voyager heureux, c’est comme dans la vie, de toujours se contenter des occasions qui se présentent, de toujours voir la vie de façon très positive.  Il prétendait que si tu es ouvert à la chance, celle-ci ne peut pas faire autrement que de te sourire.  Une vraie cure d’optimisme. Ce n’était pas loin de ma philosophie de vie, car, que je le veuille ou non, j’ai été marqué par la religion et ma foi dans la Divine Providence était inébranlable.  Rien ne pouvait m’arriver sans avoir une leçon à en tirer.   C’est bien beau à entendre ; mais c’est plus difficile à vivre, surtout sous un soleil qui te rôtit, l’estomac vide.  Un dollar pour survivre, à plus de 2,000 milles de chez toi, sans métier. Mais, j’y croyais. La récompense n’a pas tardé.  Quelques heures plus tard, un ex-soldat me prit à bord de son auto afin d’avoir quelqu’un à qui parler.  Quelque 200 milles plus loin, une femme fut ajoutée à l’équipage.  Je devenais un membre inutile.  Évidemment, les deux décidèrent de passer la nuit à l’hôtel.  — Nous te reprendrons demain, si tu n’as pas eu de chance avant. J’ai profité de l’occasion pour assister à un coucher du soleil dans les Prairies.  Ces spectacles sont supposés être les plus beaux de la terre.  J’en ai effectivement eu plein la vue, mais un coucher de soleil sur le lac St-Jean est aussi un spectacle hallucinant.  Découragé, je me suis blotti près de l’automobile abandonnée devant l’hôtel. Que veux-tu en voyage, il y a quatre genres de personnes qui t’embarquent : a) pour te rendre service, c’est un voyage silencieux b) pour tenir la conversation c) un gai à la recherche d’un jeune abandonné sur le bord de la route d) un hétéro ou une femme qui ont déjà fait du pouce et qui sont curieux de savoir ce que tu as dans le ventre ; car l’auto-stop est une école extrêmement riche. Si j’avais le coeur gros, j’ai commencé à ressentir l’appel de la route.  Aucune vie, aucun moment n’est comparable à celui qui marque le départ d’un long voyage sur le pouce.  C’est la grande aventure.  Tout est possible et plus souvent qu’autrement, la vie est très agréable.  Ça ne donne rien de s’apitoyer sur son sort. Il s’établit une communion entre le pouceux (auto-stoppeur) et la terre qu’il foule.   D’une part, tu as peur, t’es grugé d’insécurité, et d’autre part, la liberté te pénètre dans les cheveux et les narines comme une naissance ressortie dans chaque pore de ton corps.  Quant aux yeux, il est inutile de dire qu’ils font la fête sans avoir le temps de se reposer. Dès le lendemain, Vancouver est apparu avec le Pacifique.  La traversée pour Nanaimo m’a encore plus séduit que les Rocheuses.  J’avais tellement aperçu les Rocheuses sur des photos superbes qu’à première vue, elles étaient décevantes.  Les Madeleine sont encore plus belles. Elles sont imprévisibles.  Elles te précipitent dans le fleuve.

Un sourire d’enfer 25

mars 5, 2023

Un sourire d’enfer  25

La vie était alors assez intéressante.  Je rencontrais Lynn, qui continuait à venir me voir à la cachette.  Je lisais beaucoup.  Le soir, quand les moyens nous le permettaient, nous sortions participer à un jam ou encore prendre un verre quelque part à Sherbrooke.

Mes discussions avec Pierre, comme avec tout le monde d’ailleurs, se gâtaient avec le nombre de verres.  Faire un livre en quelques mois, c’est pénible, à cause de la concentration demandée.  Aussi avec le temps, entre deux Léo Ferré, les voix s’élevaient.  Pierre n’était pas encore habitué à mes crises de paranoïa.  Je n’en parlais à personne, de peur de faire rire de moi.

À chaque fois que je me mettais à la dactylo, j’avais la certitude de recevoir une balle dans le cabochon.  Je croyais braver la mort pour le triomphe de la Vérité.  Rien de moins.  Du vrai théâtre antique dans lequel j’avais hâte de finir de jouer.  Cette peur resurgissait avec le bruit des frappes de la dactylo, peut-être parce que je me mettais à écrire après quelques bons joints.

J’étais tout à fait changé quand je fumais.  Je trippais plus fort.  Je parlais de moins en moins.  Je divaguais mentalement.  Pierre était persuadé que gelé, j’étais parfaitement schizophrène.  Il s’amusait à se moquer de moi.

Une seule personne, un visiteur, a compris ce qui se passait.  Il avait appris dans le lit à mieux me connaître.  Stone, je m’amusais trop pour vouloir me défendre si je me sentais attaqué. Tout était bizarre, drôle.  Je visualisais parfois jusqu’à trois degré de réalité, en même temps.

Quand j’étais saoul, c’était le contraire, Pierre se ramassait avec des engueulades à n’en plus finir.  Il ne comprenait pas les raisons de mes colères.  Quant à Francine, elle ne manquait pas une occasion de me rappeler mon manifeste de la non-violence, même verbale. C’était mon testament écrit à un moment où j’étais certain de me faire descendre parce que j’entrais un peu trop dans le nez de l’establishment. Il faut vraiment se prendre pour un autre pour en arriver à croire ça.

Par contre, la plupart du temps, nous vivions des moments fort chaleureux et heureux… à jeun. 

Depuis plusieurs mois, je connaissais un béret blanc (un groupe religieux fanatique) amourajeux comme moi.  Il me fit vite partager ses goûts pour les revues pornographiques américaines.  Nous partions souvent ensemble à la chasse autant à la bière ainsi qu’aux aventures.  C’était la folie au pluriel : La chanson de Diane Dufresne multipliée par dix. 

Le pauvre «stock up» fut aussi amené à goûter au pot.  Sa réaction fut très étrange.  Il se mit à faire des signes de croix, croyant que nous étions des diables, avant de se précipiter à l’hôpital, certain que nous avions tenté de l’empoisonner. C’est ce qui arrive quand tu ne peux pas comprendre le changement de réalité que t’apporte la drogue.

Le fait de se sentir étrange t’apparaît comme le début de ton agonie jusqu’à ce que la musique te fasse péter les plombs de joie. C’était mon cas.
 
Malgré ces moments, la poésie reprenait place dans ma vie et notre travail avançait à grande vitesse.

Gérald, mon ami béret blanc, me rendait de plus en plus souvent visite.  Nous partions ensemble à la recherche des moments d’admiration.  La beauté nous propulsait dans des cieux de plus en plus beaux. 

Malheureusement, nous finissions saouls la plupart du temps, faute de candidats à vanter les beautés au-delà des paroles et de l’imagination. Les amourajeux passent presque toute leur vie à se rappeler la rare fois où ils furent séduits et en amour par-dessus la tête. 

Une vie de peur qui se pare de la beauté pour ne pas voir la méchanceté humaine, celle de ceux qui prétendent défendre les jeunes.

Lors d’une de ces excursions, un matin de printemps, j’ai vu le soleil comme un nuage vital s’incruster partout, même dans la pierre. 

Nous avions assez bu et fumé pour halluciner.  J’étais près de l’auto et j’arrêtais les petits gars en vantant leur beauté.  Les flos repartaient le sourire aux lèvres et bombant le torse.

J’ai essayé de décrire cette vision extraordinaire des éléments de la nature dans un poème que j’ai inclus dans mon livre Il était une fois les Cantons de l’Est.

La fiesta ne peut pas durer éternellement.

Un fonctionnaire décida, sous le faux prétexte que j’allais encore en classe, de me faire perdre mes allocations du bien-être.  Toutes mes tentatives pour faire valoir mes droits et ressortir la vérité furent inutiles.

Il ne me restait que l’exil pour survivre.

Je ne pouvais plus retourner au journalisme.  J’étais devenu trop paranoïaque et je n’avais pas assez d’argent pour me permettre de chercher un emploi.

Malgré mes dettes, je suis parti en voyage.

Je me disais : «Le système m’a mis à la porte, je rembourserai le système quand il m’aura rendu un emploi que j’aime et qui paie autant qu’à l’époque où j’étais journaliste.  En attendant, vous n’aurez pas une crisse de cenne !» 

                Partie 2


                                
L’EXIL

Chu tanné d’être préadolescent
me faire piéger, espionner, humilier.
J’en ai assez de passer pour un bum
je ne veux rien casser
je veux sacrer le camp
je veux tout aimer
voir le désert, nager dans la mer,
caresser un petit gars
ressusciter encore plus jeune
sentir dans chaque fibre de mon corps
un concerto d’hallucinations
de lunes-nombrils, de visages-soleils
je veux mourir en terre inculte
être enterré sous un érable
être un printemps en plein hiver.

Je n’avais plus qu’un espoir : vivre comme tout le monde. J’ai quitté Sherbrooke avec 35$ en poche.  Il est difficile de survivre bien des années avec une telle somme.


Un sourire d’enfer 24

mars 4, 2023

Un sourire d’enfer  24

À la parution de Il était une fois dans les Cantons de l’Est ou Lettres ouvertes aux gens de par chez nous, le journal n’a jamais osé maintenir ses menaces, sachant très bien que je pouvais prouver tout ce que j’avançais. 

Le directeur du cégep s’est contenté de me dire : La liberté, c’est bien beau ; mais on ne peut pas tout dire « .   La saisie du journal L’R du Q tenait d’une raison politique évidente.  L’administration du cégep a confirmé s’y être opposé du fait qu’il n’était pas question du parti libéral.

Elle visait aussi les articles touchant la liberté sexuelle, le droit à la masturbation et l’hypocrisie innée du christianisme à partir des textes du psychiatre W. Reich, Révolution sexuelle.

La saisie de ce journal a aussi permis à un péquiste de m’attaquer en tant que pédéraste (amourajeux) dans la Tribune.  Selon lui, j’exigeais que tout le monde partage mes options sexuelles ce qui n’a jamais été vrai.   Comme moyen de me dépéquiser, tu ne peux pas trouver mieux !  Un autre bonhomme publia même une conversation privée.  À qui se fier ?  Quand t’arrives à griller un peu le cul du système, il met tous les moyens à sa disposition pour te détruire le plus irréversiblement possible.

                                              15
Ma candidature rhinocéros dans Sherbrooke a été organisée très vite.  Je ne pouvais rien faire sur le plan politique.  Les gens croyaient encore trop dans les partis traditionnels pour comprendre qu’ils se faisaient avoir autant par les conservateurs que les libéraux.  Le peuple est encore plus naïf que moi.

Je payais de ma poche pour défendre pour défendre les intérêts des Vauxcouleurs puisque toutes les campagnes de financement s’étaient soldées par un échec.  On veut que les choses changent, mais on ne veut pas en payer le prix. Quand certains travaillent pour la révolution, on les accuse d’être trop radicaux. .

À court terme, c’était la seule action possible pour faire comprendre aux gens que le fédéral travaille toujours pour les intérêts de l’Ontario.  Les élections fédérales sont une bouffonnerie, car tout ce qui compte pour les fédérastes c’est d’avoir des votes pour garder le pouvoir.  Pas de pouvoir, sans le Québec.  Voter, c’était choisir le parti politique qui nous exploitera pendant les quatre prochaines années.

À moyen terme, il était évident que cela aurait pour effet de me faire perdre ma crédibilité puisque les gens ne comprenaient pas tout le sérieux d’annuler leurs votes.  On croyait plutôt que pour être rhinocéros, il fallait être des ignares.  On ne savait pas que j’étais à l’origine de presque tous les plans de développement économique dont il avait été question auparavant. 

À ma surprise, si La Tribune ne cherchait qu’à m’ignorer, le Sherbrooke Daily record m’accorda un article de première page.  J’ai aussi accepté de participer à un débat entre tous les candidats au cégep de Sherbrooke. 

Ma figuration ne fut pas tellement éblouissante, car je me prenais encore trop au sérieux, même si j’essayais de jouer le jeu.  Je fumais avec ma pseudo-secrétaire quelques joints bien roulés (c’était du vrai pot).  Mon déguisement pour donner le ton à cette grande mascarade fut plus apprécié.

Je portais la culotte courte pour signifier le retour à l’enfance, une immense rose à la boutonnière comme Trudeau, des lunettes noires pour avoir la même perspective que les députés d’Ottawa et une grosse montre déréglée pour être à l’heure des fédérastes.

J’ai débuté mon exposé sur le français en affirmant que contrairement à mes adversaires je ne promettrais pas de « peanuts » ou des bonbons, mais que je les donnais.  Je lançais immédiatement des bonbons dans la salle.

M. Irénée Pelletier, candidat libéral, promettait une zone spéciale (un projet que j’avais inventé quand j’étais journaliste).  Je savais que ce projet demeurerait sans suite.  Ayant travaillé sur ce dossier, je me rappelais que le ministre de l’expansion économique, Jean Marchand, avait refusé une telle proposition un mois ou deux auparavant.

C’est pour ridiculiser cette promesse que j’ai promis de faire de l’Estrie, le grenier de la culture du pot en Amérique.

Les supporteurs des partis traditionnels étaient en maudit.  J’ai dû quitter la salle sous escorte alors que certains me conseillaient de prendre la place à Paris d’un felquiste qui venait d’entrer au Québec.

Cette première expérience était psychologiquement difficile à prendre.  J’étais bien conscient que la majorité des gens comprenaient rien à mon attitude et me prenait pour un fou.

Il n’était pas question d’abandonner, il fallait foncer et mon organisation était fort restreinte.

Jean avait honte de ma performance.  Il ne voulait absolument pas être identifié à ce show, même s’il avait accepté d’être mon représentant officiel.

Quant à Pierre, mon attaché de presse, il travaillait de jour et il pouvait s’occuper de la campagne qu’à temps partiel.  Celui-ci fut quand même d’un grand support et à l’origine de bien des idées de campagne.  La jeunesse a plus d’imagination, car, elle se prend moins au sérieux.

Les étudiants aimaient le show rhinocéros.  Aussi, j’ai été invité à participer à deux autres débats : l’un a Bishop, l’autre, à l’université de Sherbrooke.

À ce troisième débat, j’ai décidé de m’attaquer au caractère conservateur des Vauxcouleurs et à l’esprit de masochisme religieux dominant chez nous.

J’ai fait mon entrée déguisé en évêque.  Je promettais des taudis, d’administrer péchés et sacrifices, de déménager l’université dans les locaux de Household Finance, sur la rue Wellington.

 » Vous allez y aller au ciel. »

De plus, j’avais installé un poster du petit René Simard, devant la place du candidat libéral, M. Irénée Pelletier, et je me plaisais à dire que » le petit René était beaucoup plus jolie qu’Irénée ».

C’était la foire générale.  J’ai même retrouvé le plaisir du théâtre comme quand j’étais enfant et que je faisais le petit Herman dans une pièce de théâtre.  Herman remettait une pomme à la Vierge que jouait Doriane Laperle.  Nous avions tellement de plaisir que je m’en rappelle encore. 

Pendant ce temps, les libéraux me dénonçaient comme felquiste et homosexuel.

Cette fois, j’avais le goût du théâtre.  Je me découvrais des talents dont je ne me rappelais plus.  C’était la foire.  À chaque fois qu’un candidat mentait ou exagérait, je me mettais les pieds sur la table, ou je fumais à noyer tous les candidats ou toutes sortes de farces, amenant les gens à éclater de rire à la face du menteur.

Que de choses aie-je inventé pour tourner les adversaires au ridicule, même le strip- tease pour échapper au rouge de l’habit d’évêque que je portais.  Et pourtant, souvent, mes bêtises étaient encore moins savoureuses que les énoncés de mes sérieux adversaires. J’ai adoré cette expérience.  Elle m’a permis de tuer ma tendance à me prendre un peu trop pour le messie de L’Estrie.

                                                    16

Si le candidat conservateur de Sherbrooke avait choisi de ne plus se présenter à ses face-à-face, il n’en était pas de même des libéraux.

J’avais été averti que le garçon de table du PUP, un bar que je fréquentais presque quotidiennement était libéral et qu’il m’aimait de moins en moins la face.  Je n’ai pas pris cela au sérieux.  Rien n’appuyait un tel ressentiment.  Je lui donnais toujours de bons pourboires et il me semblait sympathique.

Un vendredi soir, un paraplégique s’approcha de moi.  Le garçon de table, un nommé Gaston, vint lui dire de retourner à sa table et de me ficher la paix.  Le pauvre handicapé n’avait pas encore eu le temps de s’expliquer et dire ce qu’il voulait, selon son droit,  parler avec son futur Président de la République, que Gaston lui sautait dessus.

J’ai aussitôt protesté.

 » Laisse-le tranquille, c’est un infirme. »

Je n’ai pas fait un geste, les coups s’abattaient déjà sur moi.  J’ai été envoyé au plancher où un petit groupe de jeunes sont venus me frapper à coups de pied, en affirmant :
 » Tiens, mon maudit fifi ! »

Était-ce parce que dans la soirée contradictoire à l’université de Sherbrooke, j’avais mis le poster de René Simard, encore enfant, pour dire au candidat libéral qu’il était beaucoup moins joli que lui ?  Les fanatiques prennent tout au sérieux.

Ce fut le seul incident violent de cette campagne. 

J’ai obtenu plus de votes que prévus. 911. Juste un peu moins que Raoul Duguay, en Abitibi.

Le soir des élections, je me suis rendu à la télévision pour des entrevues, lesquelles ont été enregistrées, mais jamais diffusées. C’est un peu normal, car je riais de la réputation de felquistes que l’on me prêtait.   » Imaginez-vous 911 poseurs de bombes dans une petite ville comme Sherbrooke. », dis-je.

Une telle initiative de ma part ne pouvait pas être laissée sans représailles.  Pour les fanatiques, je ridiculisais le système.  

Pourtant, un peu plus tard, quand je faisais du pouce entre Montréal et Sherbrooke, j’ai été ramassé par nul autre que M. Irénée Pelletier, le candidat libéral, qui me dit avoir eu beaucoup de plaisir à m’avoir comme adversaire.  Il était très sympathique, mais ses organisateurs l’avaient été moins.  Le fanatisme en politique ou en religion est une véritable maladie mentale.  Pas étonnant que nous ayons des guerres.

Quand de tels événements se produisent, tu deviens nécessairement plus radical.  C’est comme ça que le système devient de plus en plus pourri.   Et, c’est pour ça que j’étais de plus en plus paranoïaque. J’avais en plus mon amourajoie à porter, un autre danger encore pire, car n’importe qui peut te faire coffrer…juste pour se venger ou te faire chanter.

Je me savais très vulnérable, mais je devais avoir un peu de cette maladie mentale qu’on nomme fanatisme pour continuer la lutte.

J’ai abandonné mes études au Cégep pour me conformer aux normes du bien-être puisque mon temps d’assurance-chômage était écoulé.  Je voulais aussi me consacrer exclusivement à la rédaction de mon deuxième livre sur les Vaucouleurs. Il était une fois dans les Cantons de l’Est.

Un sourire d’en fer 23

mars 3, 2023

Un sourire d’enfer 23

                                               14

Ma participation à la vie politique était restreinte. Je ne voulais plus rien savoir.  J’écrivais parce que je me faisais pousser dans le dos.  La démarche du  » péquiste bon curé » qui voulait que j’abandonne mes amours illicites et les outrages de Jean étaient les claques de trop.

Se faire combattre par les libéraux, c’est compréhensif ; mais que des amis en fassent autant, c’était impardonnable.  

Je comprenais que pour beaucoup être amourajeux, boys lover ou pédéraste, c’était inacceptable, une maladie mentale affreuse.  Je ne respectais pas leurs lois.  Je savais qu’on mentait quand on en parlait, car rien ne se passe comme on le prétend dans ces relations amoureuses. 

Il n’y a jamais de violence, mais énormément de plaisirs partagés.  C’était selon notre sainte société un vice impardonnable. 

Tu ne peux pas prêcher la libération, en acceptant d’être aussi quotidiennement offensé, dénigré.  Pour eux, j’étais seulement un vieux maudit  cochon.  Pour moi, c’était une société d’arriérés qui s’est fait emplir par ses curés.

C’est beau être masochiste, mais pas au point de mettre ta vie en danger, imaginairement ou autrement, pour aider une région et être méprisé par ceux que tu aides.  C’est de la folie. 


Quand ceux pour et avec qui tu combats décident de te prouver que tu n’es qu’un malade mental, l’enthousiasme s’envole assez vite. 


Avec le temps, j’en suis venu à me demander si cela ne faisait pas aussi parti des plans des libéraux.  C’était d’une certaine manière la prolongation de la politique de la Tribune de Sherbrooke : me forcer sur tous les plans à aller trop loin afin de perdre toute forme de crédibilité.  C’était du moins ce que j’imaginais.

J’étais bien d’accord avec un ami qui disait qu’en quittant la Tribune, j’avais en quelque sorte été désarmé.  Le journal était ma seule force, mon arme de révolution.   À son avis, ma plume contre les fédérastes était plus importante que dix mitrailleuses.  Maintenant, je n’avais rien ou presque.

Je n’avais plus d’instrument pour sensibiliser les gens, sinon un mensuel, dont le champ de rayonnement était très restreint et la publication de livres, encore plus restreinte.  Or, la publication des livres, ça prend tellement de temps que t’arrive en retard plus souvent qu’autrement dans l’actualité.

Les libéraux avaient réussi à me bâillonner.  La tâche s’est poursuivie avec L’R du Q, le journal étudiant du CÉGEP de Sherbrooke. 

J’avais écrit de nombreux articles pour ce journal dont un sur la liberté sexuelle.  

Un soir, Jean me fit part de son intention d’y joindre un article dans le mien sur la liberté de presse, la liberté en général.  Il devait rencontrer la jeune fille qui avait pondu l’article afin d’avoir sa permission de le fondre au mien. 

Quant à moi, je n’avais pas d’objection en autant que tout le monde soit d’accord.  J’admirais le courage et l’ouverture d’esprit de cette jeune fille que je ne connaissais pas.   Une seule fois, j’ai songé à demander à Jean ce qu’il était advenu de ses démarches ; mais la mise en page ne me regardait pas. 

Jean était le directeur et nous vivions à couteaux tirés à cause de mon amourajoie.  J’ai opté pour lui faire confiance et ne pas lui donner l’impression de vouloir tout régenter dans le journal.

Nous avons travaillé à sa préparation, dans les termes convenus J’écrivais et Jean s’occupait du montage et de la mise en page.

Ma vie amoureuse était quelque peu en souffrance.  Quelle folie que d’être prêt à endurer le martyr pour proclamer ce que je crois être la VÉRITÉ.  Une folie qui m’a hanté toute ma vie et qui est plus déterminée que jamais puisque depuis j’ai appris l’histoire de la répression sexuelle, un  moyen de dominer chaque individu. Je ne m’en veux plus, j’en veux au système de nous mentir et de nous écraser.

 
Ma guerre avec Jean dégénéra.  Je ne croyais pas que cet interdit reposait sur des motifs intelligents.

Cependant, j’étais bien conscient qu’il peut y avoir des gens dangereux pour les jeunes.  Je les classais surtout comme psychopathes plutôt que pédérastes. Quel danger peut-on représenter quand on tombe en amour avec quelqu’un? Pourquoi parler de vice ? Quand tu aimes quelqu’un, tu travailles à son épanouissement.  Est-on la seule société à défendre les rapports intergénérationnels ? Y a-t-il des endroits sur terre où ces relations ne sont pas vues comme mauvaises ? Pourquoi ces peuples seraient plus stupides que nous qui condamnons tout ce qui n’est pas conforme aux règles établies ?  La rage des scrupuleux mènent au suicide de ses victimes. Moi, je fais jouir, le système conduit les jeunes trop émancipés au suicide.

J’ai décidé de déménager.  Puisque je m’entendais bien avec Pierre, nous avons pris un appartement ensemble. 

Tout le temps était consacré à la rédaction d’un nouveau livre sur les Vauxcouleurs (Il était une fois les Cantons de l’est, deuxième version) puisque la première formule avait été refusée.  Cela était d’autant plus intéressant que Pierre avait décidé d’aménager avec une fille à la fois belle et intelligente. 

Ce n’est pas parce que je suis amourajeux que je doive être complètement indifférent aux femmes.  Elles ont aussi beaucoup à nous apporter sur le plan de la création. 

Le projet ne pouvait que réussir : nous venions de vivre, Pierre et moi, une expérience enrichissante : la campagne rhinocéros à Sherbrooke.  

J’avais terminé les articles pour L’R du Q et obtenu en récompense, de publier une annonce de l’Homo-vicièr, mon premier roman, quand il fut décidé que je serais candidat rhinocéros dans Sherbrooke.

Cette décision a été prise après quelques joints au cours d’une soirée fort agréable.  Le lendemain, je faisais de nouveaux textes pour L’R du Q. Je me suis immédiatement présenté chez le président des élections, verser mon dépôt, soit 200$ que j’avais économisés avec mon assurance-chômage.

Notre premier pépin fut la saisie de L’R du Q.  Cette manigance a été réussie, grâce à un groupe d’amis de la jeune fille qui contresignait l’article sur la liberté sexuelle.  Elle prétendait que cette situation l’attaquait dans sa réputation.  Ces imbéciles avaient déjà consulté un avocat comme, si informé de la situation, il n’était pas possible de trouver une solution. 

Ces faux révolutionnaires ont réussi à faire saisir le journal par l’administration du cégep.  

Les étudiants du cégep ont avaient été appelés à trancher le débat  en assemblée.  Je reconnaissais parfaitement que cet article publié, sans le consentement de la jeune fille, si c’était le cas, était une grossière erreur ; mais par solidarité pour Jean, j’ai défendu notre position sans expliquer que je n’avais rien à faire dans cette transaction.  Du début à la fin, Jean était responsable de cette situation et des négociations.  Nous avait-il induits en erreur ? 

Il prétendait que cette fille avait accepté que l’on distribue quand même le journal (puisqu’il était déjà imprimé, mais son nom devait être biffé auparavant). Ça me semblait un compromis très raisonnable quand on m’en fit part.

En réalité, je n’ai jamais transigé ni de près ni de loin le problème, car toute l’autorité avait été remise aux mains de Jean.  Il m’informait de la situation.  Je lui faisais simplement confiance. 

Cela a permis à certains de m’accuser de manquer d’impartialité et d’honnêteté comme journaliste.  Certains m’ont même accusé de me servir du journal pour des raisons personnelles alors que je n’avais rien à dire dans le montage et la distribution.  Mon seul engagement fut de donner mes articles à Pierre et Jean qui étaient responsables de L’R du Q.  J’étais juste un étudiant prolifique parce que je venais de quitter la Tribune.  J’avais de l’expérience en journalisme.

À la suite de multiples interventions, nous nous sommes tous mis d’accord à distribuer quand même le journal, en ayant soin de rayer auparavant la signature de la jeune fille.  Malheureusement, le journal était déjà imprimé. L’administration du cégep a eu vent de l’entente qui était sur le point d’intervenir.  Elle exigea que les copies soient brûlées. C’est devant des cendres que nous nous sommes retrouvés.  Quel respect des étudiants.  La censure ne venait plus de la jeune fille, mais de l’administration du cégep.

Ce geste anti-démocratique nous a finalement servi puisque nous nous en sommes plaints dans tous les journaux du Québec.  Nous avons organisé une contre-offensive, soit un concours pour désigner le média d’information régional le plus pourri au Québec.  La Tribune de Sherbrooke a remporté le prix haut la main.

Le plus comique, le comité d’administration basait sa décision sur le désir de la Tribune de nous poursuivre en justice si le journal était publié.


Un sourire d’enfer 22

mars 2, 2023

Un sourire d’enfer  22

Je n’ai pas à demander à qui que ce soit à devenir amourajeux. 

Qu’on l’admette ou non, l’orientation sexuelle est d’abord et avant tout, un phénomène génétique. 

Les scientifiques ont pu découvrir les changements qui surviennent à partir d’une dizaine de gênes, contrairement à ce que l’on pensait auparavant, soit que l’homosexualité était causée par un seul changement, toujours au même gêne. 

Donc, il peut même y avoir plus d’une modification génétique qui explique  les différences de comportement de chacun.

L’environnement  sert ensuite à développer ta personnalité à partir de cette réalité. La réaction sera différente selon que tu vives dans une société scrupuleuse ou une société tolérante. 

Aujourd’hui, on sait que les sentiments sont créés par les émissions d’hormones. Qui peut se dire vraiment libre ? Qui est assez pur pour pouvoir juger le comportement des autres ?

Si les gens se mêlaient de leur affaire, tout irait mieux.  La seule chose en sexualité qui est inacceptable est la violence et la domination.

Les scrupules sont des violences qui ont été semées par la religion catholique puisque le biais religieux modifie la réalité en faveur de ses élucubrations.

On est ce qu’on est et on doit apprendre à vivre avec ou s’auto flageller toute sa vie et se prendre pour une victime.

Quant à moi, j’ai décidé d’essayer de trouver comment vivre cette réalité inacceptable pour tous , en créant une forme d’éthique de vie sexuelle qui soit acceptable et surtout non pas un danger, mais un plaisir.

Je voulais simplement être accepté et respecté comme n’importe qui, pour ce que je suis.  Je me posais déjà la limite la plus raisonnable, soit celle d’être assez honnête pour accepter le droit de me dire non.  Je ne pensais pas qu’à mon nombril.  Je m’interrogeais très souvent à savoir si cela pouvait vraiment nuire aux jeunes.  Je m’interrogeais, autant que le font bien des gens, quant à mon comportement et ses effets. Je vivais mon amourajoie en m’assurant que je ne nuisais pas à ceux que j’aimais.

Toutes ces bonnes âmes chrétiennes exigent la prison pour te faire comprendre la charité chrétienne.  Ce sont des hypocrites qui nous prêchent le christianisme et qui n’ont rien compris de la compassion. « Tu ne jugeras pas », les féminounes ne connaissent pas ça. 

On a qu’à écouter l’Église prêcher pour comprendre que le progrès n’est pas sa première priorité.  Les religions veulent toutes nous garder prisonniers de leur imaginaire passé, de leur morale de constipés.

Mon amourajoie m’amenait à prendre conscience que l’économie de notre système autant que celle du système communiste repose sur la nécessité d’avoir des guerres.  Or, l’amourajoie implique d’éliminer la violence sur le globe terrestre pour diminuer la mort des enfants.  Forcer un enfant à travailler en bas âge au lieu d’aller à l’école ou pire à être un enfant soldat, c’est mille fois plus condamnable qu’une pipe ou une caresse.

Pour satisfaire le standard de vie économique occidental, il faudrait remplacer la violence physique faites à des millions d’êtres humains par un amour volontairement gai, qui soit apte tout autant que la violence à garantir un jour un mur contre la surpopulation.

Comment un système qui pousse tant d’enfants à la mort peut-il m’accuser de leur nuire en les faisant jouir ? Comment un tel système sans âme peut-il prétendre défendre les jeunes en leur imposant l’ascétisme sexuel ?  Pourquoi emprisonner ceux qui ne partagent pas cette morale ? A-t-on le droit d’aimer jouir?  Une fellation n’a jamais blessé qui que ce soit.  Mais, le système trouve ça pire que de frauder la population de centaines de millions de dollars ou d’abuser violemment des vieux qu’on garde.

Être caressé sexuellement n’a jamais détruit psychiquement une personne, à moins, qu’elle soit élevée dans un monde de scrupuleux, ce qui peut créer une distorsion entre ce qu’elle a besoin de vivre physiquement et ce que la morale exige.  Il y a plus de gens mentalement malades parce qu’ils ne peuvent pas vivre leur sexualité qu’il y en a parmi ceux qui la vivent en plein épanouissement. 

Il est invraisemblable d’être emprisonné pour ce plaisir alors que ces juges moralistes acceptent de créer une bombe à neutrons.  Quels hypocrites !  Pour les fanatiques, la chasteté est plus importante que d’échapper à la misère.  Elle est même plus importante que la vie.  Il faut être profondément malade pour le croire. 

J’en voulais, que ce soit charitable ou non, aux libéraux parce qu’ils sont les pires vipères, qui n’hésitent pas à mentir pour conserver le pouvoir et ses profits.  Ils sont aussi menteurs que le pape.  Ce sont des requins pour qui le bien du peuple se confond à celui de leur portefeuille.  Ils sont prostitués au pouvoir.  Pour eux, l’argent a plus de valeur que leur âme. 

J’étais de plus en plus fanatique.  Possiblement aussi, de moins en moins équilibré. La pression était trop forte pour mes petites capacités.  Amourajoie et politique mélangées, c’est plus qu’explosif, car ça te rend de plus en plus paranoïaque.  Tous les autres semblent te juger et tu te sens attaqué par tout le monde. 

La réalité n’a rien pour te prouver que nos institutions ne sont pas strictement des moyens d’exploitation et de domination.  Rendre une personne coupable, c’est la rendre vulnérable.


Avec mes petites idées révolutionnaires, j’avais un champ d’action beaucoup trop large pour mes faibles épaules et surtout mon système émotif.  Étant pisseux de nature, j’avais tendance à devenir plus paranoïaque.  Je paniquais facilement et, pour cette raison, il était impérieux que je laisse la politique de côté.

À ma sortie du journal, j’étais non seulement peiné et révolté ; mais j’étais tout aussi content.  Enfin, je pourrais mettre un frein au fanatisme que l’on cultivait en moi, en essayant de faire de moi une petite vedette révolutionnaire.  Une image que je ne méritais pas.

Pour survivre, car, tout est mené par les finances, j’ai dû d’abord prouver au comité de révision de l’assurance-chômage que j’avais abandonné mon métier pour rester honnête.  Le témoignage surprise du syndicat me fit avoir justice.  Cette fois, les libéraux ne m’ont pas eu, même s’ils s’y préparaient.  Je pouvais revivre.

N’ayant plus à m’occuper de politique, je pouvais enfin être strictement  amourajeux.  Ma réalité ne mettait personne en danger. La frustration avait multiplié mes besoins sexuels. 

J’ai commencé à me rincer l’oeil,  à voir un peu de beauté dans la vie, tout en travaillant au deuxième numéro de L’R du Q, le journal étudiant du CEGEP de Sherbrooke.

Lynn est devenu dans ma tête l’image du monde désiré.  J’ai écrit des poèmes pour lui.  Un journal gai a publié un poème pour marquer mes amours que j’avais intitulé La Lynnofrançoisie. Je voulais marquer ce qui me semblait essentiel de retenir de ces rencontres : le mariage de deux âmes peut créer une seule personnalité, le besoin de se faire plaisir réciproquement.  


Jean, un jeune révolutionnaire qui habitait chez moi, croyait que j’étais un dégénéré, mais aussi un petit génie en politique.  Il ne me cachait pas ce qu’il pensait. 

J’écrivais pour L’R du Q ainsi qu’un livre que l’on m’avait demandé aux Éditions Québécoises.   Le premier manuscrit a été refusé parce qu’il était trop intellectuel.  Il comptait plus de 200 pages.   J’ai donc repris la commande autrement et j’ai écrit plus tard, en compagnie d’autres colocataires, moins stressants, ce qui est devenu Il était une fois dans les Cantons de l’Est. 

Pierre Brisson s’occupait des dossiers de fins de chapitres, alors que Francine Quinty faisait les petits dessins.  

Un de mes correspondants présenta ce livre au salon du livre à Paris comme étant un petit chef-d’œuvre d’originalité.         

Je ne voulais pas d’un traitement spécial, mais je voulais que l’on me respecte, que l’on m’accepte comme je suis.  Je ne représentais aucun danger pour les jeunes.  J’avais même déjà consulté pour m’en assurer.  J’avais beau être aux yeux des gens un maudit fifi, je n’étais pas dangereux.  On n’avait pas encore inventé l’expression pédophile qui est venue avec les féminounes.  

Je considérais avoir risqué ma vie pour les Vauxcouleurs par amourajoie et je me condamnais à la misère, en devenant chômeur par honnêteté pour cette région.  C’est assez, non ?

C’était un peu « sonné » comme point de vue, car, en fait, il y avait une forme de déséquilibre dans ce besoin de vivre le contraire de ce que la société est capable d’accepter et ma liberté.

J’ai toujours trouvé le Québec maladivement scrupuleux devant tout ce qui est sexe à cause de la présence de la religion partout. 

Que ce soit par scrupule ou que la société ait raison, la pression était telle qu’elle dégénérait dans une espèce de paranoïa. Mais, à certains endroits je pouvais sentir que le rejet que je vivais était bien réel. 

Je courais d’une certaine façon après les troubles, en voulant affirmer ce que je vivais contre tous, car la majorité des gens condamnaient mon point de vue sur la sexualité.  C’était une partie du complexe du sauveur dont je souffrais ou de mon courage, je n’en sais rien.  D’autre part, les gens se font mentir quant à ce qui se passe dans un lien amourajeux pour entretenir la peur.

Ma chicane avec Jean empirait.  C’était de moins en moins tolérable, mais j’endurais tout ça en croyant que c’était pour la cause.  Jean exprimait très bien ma servitude envers les Vauxcouleurs et le Québec. Il me demanda ce que je choisirais si un jour, l’avenir du Québec dépendrait de moi et serait définitif, à partir de mon proche choix entre l’amourajoie et l’indépendance du Québec. C’était une torture intérieure insoutenable.  À qui serais-je fidèle ?  À moi ou au Québec ?

Je voyais un élément très important dans mes relations avec Lynn : puisque Lynn était anglophone, ça m’assurait que je ne deviendrai jamais un fanatique. L’aspect humain demeure essentiel dans les luttes.  Je devais garder en vue que pour moi la plus grande révolution est l’amour. 


Pour moi, il y avait une différence très nette entre l’anglophone arrogant de Westmount qui veut nous obliger à nous angliciser et le travailleur anglophone qui souvent, de peine et de misère, essaie d’apprendre le français.  La voix et les yeux de Lynn avaient autant d’importance que son sexe. Sa vitalité se transférait en moi. Je me demandais déjà pourquoi je n’avais un enfant.  Je croyais que je serais, malgré mon amourajoie, le meilleur des pères. 

Lynn était mon assurance de demeurer un être humain intégral.  C’était la promesse de ne jamais trouver les besoins économiques plus impérieux que l’Amour. C’était ce qui restait en moi de l’enseignement religieux et même si je le niais, ça prenait encore un grand espace intérieur. 

Pour Jean, comme pour la majorité j’imagine, j’étais un dégénéré, point à la ligne. Mais, je savais aussi avoir une toute aussi une grande valeur sur le plan de la révolution.  Je ressentais profondément ce paradoxe intérieur qui me déchirait.

Je suis devenu plus agressif avec Jean.  Je me sentais tellement dévalué que parfois ça remettait en doute ma valeur personnelle. Suis-je vraiment qu’un cochon qui ne sait pas se contrôler ?  C’était juste drôle de le voir à la fois m’admirer pour mes engagements politiques et me haïr tout autant parce que je suis amourajeux.

De cette bataille verbale, émotive, j’ai décidé d’écrire Laissez venir à moi les petits gars.  Malheureusement, à cette époque, je n’en étais pas encore à l’affirmation de la beauté de l’amourajoie.  Je me sentais obligé de toujours essayé de me justifier, de me forcer pour ne pas me percevoir comme un criminel. 

J’avais assez pensé aux autres, je voulais maintenant m’occuper de moi.  Faire le point avant de devenir complètement fou, reprendre le contrôle de mes actes et cesser d’être le jouet de tout le monde comme un robot qui répond automatiquement à des thèmes précis.  J’en avais assez d’être influençable, de toujours me sentir inférieur à tout le monde.  Je savais que ce sentiment venait tout simplement avec mon amourajoie.  C’était le prix à payer.


Afin de départager les chicanes, un nouveau pensionnaire est venu s’ajouter.  Pierre ne s’entendait pas mieux avec Jean, car ce dernier avait la maudite manie de voir les choses que d’une façon théorique, comme un pur intellectuel, alors que j’étais un gars de terrain, d’action.

J’étais peut-être déséquilibré émotivement, mais au lieu d’avoir de plus en plus honte, je croyais dans la nécessité de me battre contre l’hystérie, la peur que l’on a du sexe au Québec.  Comment un plaisir peut-il devenir négatif, une agression? Pourquoi fait-on semblant de croire qu’une relation sexuelle est un acte violent  si tous les participants sont d’accord ?  Pourquoi un plaisir pourrait-il te traumatiser ?  C’est une réalité seulement dans leur tête d’aliéné qui accepte ces règles sans même y réfléchir.
 
Un Haïtien qui nous rendait aussi visite plus souvent qu’à son tour s’est finalement ajouté au groupe. 

Si j’aimais la poésie avec Claude, j’admirais la facilité de ce Haïtien à se dénicher des filles.  Il pouvait coucher avec trois filles, une à la suite de l’autre, dans la même soirée.  Je n’ai jamais rencontré un tel chanteur de pomme et un gars qui fasse l’amour aussi vite.  Après ses prouesses, il lui fallait son éternel verre de lait.   

Après un certain temps, j’ai dû lui indiquer la porte, car tout le monde était d’avis qu’il nous exploitait.  J’ai malheureusement mis la décision de tout le monde en pratique, un soir que j’étais saoul, ce qui a laissé un certain froid. 

Quand je suis saoul, autant je peux être un bon gars à jeun, autant je deviens baveux et fou quand je bois trop.  C’était d’autant plus malheureux que j’ai toujours eu beaucoup d’attrait pour les étrangers.  Une fascination qui m’aide à mieux vivre mon côté primitif de la vie. Je trouvais que le rire de cet Haïtien valait bien les inconvénients, mais ce n’était pas l’avis des autres.  J’ai obéi à la majorité.

Je me sentais d’autant plus solidaire avec les Noirs que jeune j’ai souffert de la couleur de ma peau. J’étais trop brun pour un blanc.  Je ne vivais pas toutes les injustices qu’ils connaissent, c’est impossible ; mais, je vivais en complète solidarité avec eux.  

Comment demeurer indifférent à l’assassinat des noirs américains par le FBI ou la CIA ? Comment ne pas avoir honte d’être blanc devant le racisme qui gruge notre histoire, soit à cause des noirs ou des Indiens ?
 
À cause de mon amourajoie, du rêve de connaître des jeunes de toutes les races et de toutes les nationalités, de comparer leur corps, je ne pouvais que me révolter encore un peu plus devant le racisme.   Comment peut-on aujourd’hui, avec toute notre science, être assez stupide pour être raciste, pour croire dans la supériorité du blanc chrétien qui doit aimer jusqu’à ses ennemis ? 

De belles paroles, mais les personnes religieuses sont toujours fanatiques surtout quand il s’agit de sexe, le poids de la tradition. On croit avoir raison et ainsi pouvoir condamner tous ceux qui pensent autrement.

Un sourire d’enfer 21

mars 1, 2023

Un sourire d’enfer   21 J’ai mis autant de coeur à l’ouvrage que possible en de telles circonstances.   Des amis m’ont refilé un dossier sur un cas évident de patronage du parti libéral, à East Angus.  Celui-ci fut très vite censuré et mis au rancart, même si j’avais toutes les preuves.    J’étais révolté.  La Tribune aurait fendu un cheveu en quatre pour dénicher un scandale contre le Parti Québécois, mais rejetait un fait prouvé contre le parti libéral. C’était son impartialité traditionnelle. J’ai décidé de régler le problème une fois pour toute : j’ai écrit au patron que s’il ne publiait pas ce dossier bien étoffé et véritable, je ne travaillerais plus à la Tribune.  Il publiait ou je sortais.  En d’autres termes, le journal était honnête ou il me mettait à la porte, en décidant de ne pas se conformer aux normes d’un journalisme authentique.  Il n’y a pas eu d’articles, je suis parti. Ça été une décision extrêmement pénible.  J’adorais être journaliste.  Comment comprendre que des Québécois soient assez sales pour refuser de défendre les intérêts du Québec au dépend d’une bande de patronneux ?  Je choisissais le chômage pour rester honnête.  J’étais encore une fois un imbécile, Qui apprécierait ce geste ? Cette saga, d’une manière, faisait l’affaire des deux parties.  En ayant un tel dossier, je pouvais accuser la Tribune et prouver ce pourquoi  je l’accusais et pour le journal c’était la chance en or de se débarrasser de moi sans que personne ne le sache.  Il ne le publierait certainement pas.  La gratitude n’a pas tardé. Plusieurs péquistes me trouvaient trop radical.  Certains, même s’ils étaient très rares, me croyaient un agent provocateur à cause de mes envolées en faveur de mon amourajoie.  L’un de ces derniers est même venu me voir pour me dire :  » Qu’allons-nous faire de toi ?  Si, au moins, tu lâchais les petits gars. » Belle mentalité !  C’étaient ceux que j’appelais mes faux prêtres.  Ils acceptaient que tu contestes tout, excepté la religion.  En étant plus catholiques que le pape, ils étaient incapables de voir vivre un autre individu plus librement qu’eux, surtout pas un amourajeux.  Ce n’était tout de même pas de ma faute si j’avais réussi à sortir de leurs malaises existentialistes.   À force de défendre la pédérastie, j’en étais devenu fier.  Aucune révolution ne réussira tant qu’on n’aura pas le courage de rejeter notre façon d’aborder la sexualité.  Même la gauche est trop bornée pour voir la nécessité de réajuster le tir. Les faux révolutionnaires ne voient pas les liens entre les religions et l’état pour maintenir les Québécois dans le joug.  Le respect d’une autorité qui nous ment est à l’origine de notre aliénation.  L’Église ne prenait plus parti pour un clan politique comme à l’époque de Maurice Duplessis.  Elle était devenue plus hypocrite. Son rôle, tout particulièrement dans les Vauxcouleurs (Estrie), demeurait tout aussi néfaste. Il se manifestait surtout dans les lettres ouvertes et dans l’action de différents mouvements.  Dans notre région, le scrupule était la principale force religieuse.  Cela permettait d’entretenir, grâce à la haine de la sexualité, le mépris du corps, donnant naissance à des sentiments de culpabilité, allant du masochisme pur et simple à l’obéissance aveugle. Je connaissais l’influence de l’Église dans la vie politique ; mais jamais je n’aurais cru qu’elle avait autant d’importance.  Les religieux sont vite apparus comme le ciment de la société ; car, leur philosophie constitue pour leurs sujets une façon de voir, de juger la vie et les événements. La religion ne repose-t-elle pas surtout sur la peur de la mort et de sa sexualité ?  L’interprétation de la mort est un domaine purement spéculatif.  Personne ne peut affirmer si ce que l’on prétend est vrai. De tous temps, les systèmes politiques ont été soutenus par des religions, des philosophies, des conceptions ou des interprétations de la réalité.  Les pyramides ont été possibles grâce aux croyances du temps sur l’immortalité et la divinité.  L’Inquisition a été le meurtre légal de milliers de gens qui voulaient remettre en cause la foi de cette époque.  Combien sont morts pour avoir osé prétendre que la terre est ronde ?  Le Christ lui-même n’était-il pas un révolutionnaire qui contesta aussi sa religion et se fit crucifier par ses paires ? L’Église au Québec n’a jamais été indifférente à la politique du pouvoir.  Elle a toujours soutenu le pouvoir des Anglais et appuyé leur domination tant qu’elle bénéficiait de sa part du gâteau.  Elle ne voulait pas que les gens s’instruisent parce qu’elle craignait de perdre son contrôle.  En 1837, elle excommunia les Patriotes.  Elle leur refusait d’être enterrés dans un cimetière catholique.  Elle n’a pas changé depuis car, aux élections scolaires, pour défendre sa confessionnalité, ses intérêts financiers, l’Église a permis de faire élire à la CECM tous ceux qui étaient contre la loi 101.  Ces trahisons sont presqu’impossible à calculer tant elles sont nombreuses. Dans les Vauxcouleurs (Estrie), l’Église prenait la relève pour le conservatisme et la peur du changement, là, où le système politique avait échoué.  Combien de péquistes sont plus catholiques que le pape et refusent ainsi de voir l’indépendance du Québec comme étant plus qu’un simple réajustement administratif du régime politique ?  L’indépendance, ce n’est pas seulement mettre Ottawa à sa place.  C’est un changement de mode de vie dans lequel le plus important soit le respect de l’humain, de la nature, la tolérance, le vrai christianisme, comme il nous a été enseigné.  Sauf, sur le plan de l’enseignement sexuel, l’Église a sa raison d’exciter.  Pour cela, l’Église doit séparer les affaires religieuses des choses politiques ou judiciaires. Les religions ont presque toujours conduit au fanatisme et inévitablement aux guerres.  Cela est encore vrai même de nos jours.  Les religions sont intolérantes : hors de l’Église point de salut. Avec l’Islam, c’est encore pire. Je me devais de combattre cet empiétement religieux dans des juridictions qui ne la concernent pas.  C’est aussi un élément important de la révolution. Les systèmes politiques s’appuient sur les croyances religieuses pour s’immiscer dans la vie privée des gens.   La foi est la plus grande justification des guerres.  L’Église a gratifié l’esclavage noir et béatifié la guerre au Vietnam.  Sans un appui religieux profond en ce sens, les USA ne pouvaient pas justifier leur intervention militaire.  Tout a été mis sur le dos du communisme.   Quant au Canada, le défenseur de la paix, celui-ci vivait grassement de la vente de ses canons et de ses armes de guerre.  Le débat est donc forcément politique.  Quant à l’aspect moral, je n’avais pas besoin de réfléchir longtemps pour saisir l’importance de la vie religieuse dans la vie politique des Vauxcouleurs. (Estrie) Il suffisait de me dire amourajeux, incroyant ou croyant non pratiquant, pour que personne ne prête attention à mes paroles, même si elles y étaient favorables. 

Un sourire d’enfer 20

février 28, 2023

Un sourire d’enfer   20                                                     13 Un soir, à Sherbrooke, comme à l’habitude, la bière avait remplacé la poésie.   Quand je bois, je deviens le contraire de ce que je suis à jeun.  Je suis aussi baveux saoul que je suis paranoïaque quand je ne bois pas. C’est probablement parce que la tension finit par faire sauter les plombs, ce qui se manifeste dès que je n’ai plus le contrôle sur moi,  En sortant de la taverne, je « zigzaguais » sur le trottoir, criant contre mes fantômes intérieurs, quand un policier m’a sommé de le rejoindre.  J’ai refusé.  Rien ne lui permettait de se mêler de mes affaires.  Je gueulais, mais je venais de comprendre qu’il fallait que je me la ferme.  Celui-ci me prit par un bras et me tira.  J’ai résisté en m’accrochant à un parcomètre.  Le policier a commencé à me frapper à coups de poing.  Puisque j’étais contre la violence, mais que je ne suis pas masochiste, j’ai couru dans la rue pour me protéger.  J’ai été rattrapé par le policier et un autre groupe de policiers venus le rejoindre. Les policiers me frappaient de plus belle.  J’ai décidé d’assouvir ma colère en frappant sur une automobile devant moi puisque je ne voulais pas frapper un humain.   Le propriétaire de la voiture n’a pas tardé d’arriver, demandant aux policiers de m’assommer.  J’ai cessé de me débattre, car je le reconnaissais comme le propriétaire du restaurant devant lequel on se trouvait. Je me suis relevé et le regardant, je lui demandai :   — Pourquoi prends-tu pour eux ?  Ce sont eux qui me frappent, pas moi qui les frappe. Étant donné sa réputation, j’ai ajouté pour l’intervenant : Depuis quand la pègre appuie-t-elle la police ? J’ai recommencé à me débattre.  Puis, ce fut le noir total.  Tout ce que je me rappelle, j’étais couché dans le fond d’une cellule à Sherbrooke, seul, et un pied m’arrivait sur le corps. Les policiers m’ont abandonné.  Ils sont revenus plus tard avec un autre qu’ils ont enfermé dans la cellule voisine.  J’avais un témoin, donc, ils ne pouvaient pas recommencer à me frapper.  J’ai commencé à gueuler, à exiger la présence de mon avocat, à scander les noms de deux avocats. Rien. — Vous devez être comme Saulnier.  Vous avez des problèmes de tv. (Saulnier, chef de police, si je me rappelle, venait de se faire prendre en ayant accepté une télévision en cadeau). Je me suis foutu à poil et j’ai crié de plus belle. Soudain, un groupe de flics est arrivé.  Je connaissais un des policiers, il demeurait comme moi au Parthénon, avant de devenir policier.  Le gros qui m’avait frappé me regardait et fessait à coups de pied dans le bas de la cellule, essayant de me rejoindre alors que je lui criais : — Prend ton gun, mon gros Christ de chien sale, et tire.  Demain, c’est toi qui va les avoir les problèmes.  J’étais journaliste et j’étais conscient du pouvoir que cela me conférait. Celui-ci s’est retourné et m’a demandé si je le trouvais beau.  Je n’en revenais pas.  Où était-il allé chercher ça ? — On sait que t’as deux serins à Sherbrooke. — T’es mieux que moi, j’en connais qu’un. — Laisse faire, mon Hostie, je vais te dompter.  Tu ne toucheras jamais à mon gars. Un peu plus tard, les policiers sont venus me relâcher.  Il faisait encore nuit.  J’ai pensé qu’il s’agissait d’un moyen pour me rabattre à l’extérieur et ainsi pouvoir recommencer à me battre, puisqu’il était impossible de me battre à nouveau en dedans à cause des témoins.  Je suis donc resté en prison jusqu’au matin. En sortant, un des policiers m’a remis mon foulard des Patriotes, en disant : — Tu peux être chanceux qu’on n’ait pas su avant que tu penses comme ça. T’en aurais mangé une bien meilleure. Le matin même, je devais passer en cour.  Le juge était reconnu comme, par hasard, pour un fervent libéral.  J’ai aussitôt averti le journaliste qui s’occupait du judiciaire à la Tribune et  qui était aussi président de notre syndicat, de cette histoire. Il s’est présenté chez le juge et à la suite d’une conversation, il m’a informé qu’on me rendrait ma liberté à la condition que je ne fasse aucune pression auprès de la Tribune pour publiciser cet incident.  J’ai accepté cette condition. En Cour, j’ai révélé au juge avoir été battu et celui-ci se contenta de me dire de porter plaintes au chef de police d’alors, reconnu comme un fervent de ces méthodes dures. En fin de semaine, Québec-Presse relatait les événements.  Il n’avait été question que de La Tribune dans notre entente et non des journaux diffusant à l’échelle nationale. Comment porter plaintes ?  Comment prouver qu’on a été battu ?  Les policiers, souvent sous peine de perdre leur emploi, témoigneront que c’est faux.  Les flics fascistes sont pires que la pègre. Les juges leur sont déjà acquis, comme si leurs paroles venaient de Dieu. Ce n’était pas d’abord politique, pensais-je, mais parce que j’étais paranoïaque et saoul comme une balle. Une semaine ou deux plus tard, je recevais un appel téléphonique me demandant si je voulais témoigner dans un accident.  Je ne me rappelais pas d’un tel événement.  À force de chercher, de questionner, même auprès de la police, de quel accident il s’agissait ; j’ai appris que le propriétaire de la voiture sur laquelle je me défrustrais exigeait 55$ en dommages.  Lors de notre conversation, l’inspecteur de police ajouta :  » Je te conseille fortement de payer, t’auras beaucoup moins de problèmes. » J’étais contre ce remboursement.  » C’est la police qui frappait, j’étais en légitime défense. » Par contre, mes amis me rappelèrent que mon créancier était le chef de la petite pègre locale.  J’ai pris rendez-vous avec lui.  Je ne me rappelais pas exactement comment ça s’était passé.  Je lui ai demandé de me le rappeler.  Ce fut facile ensuite de replacer le moment, grâce aux brides que je gardais dans la tête.  Je lui ai aussi demandé de manière à peine voilée depuis quand la pègre fonctionne avec la police.   Quant à lui, ça n’avait rien à voir.  Il ajouta :  » si au moins tu n’étais pas séparatiste, nous serions peut-être plus compréhensif. » J’étais de plus en plus convaincu que tout était politique, une intuition que j’avais depuis le début.  Ecœuré, j’ai fait parvenir les 55$ demandés sous forme de 55 chèques de un dollar par mois, soit jusqu’en 1978 environ.  Je n’en n’ai pas réentendu parler avant mon congédiement.        En apprenant mes problèmes financiers, mon créancier m’en a souhaité d’autres pour me faire réaliser la bêtise du choix de mon option politique.  Il a fini en disant :  » tu peux être chanceux, des gars comme toi, habituellement, nous leur faisons casser les jambes.  »  Il m’a raconté avoir bien ri quand il a reçu mes 55 chèques, car, à son avis, ça prenait bien du courage pour réagir ainsi ; mais, affirma-t-il, j’ai vite changé d’idée quand j’ai pensé qu’en agissant ainsi, tu riais de moi. » Durant mes trois semaines de pénalités à la Tribune, j’ai pratiquement écrit seul le premier numéro e L’R du Q, le journal étudiant du CÉGEP de Sherbrooke.  Le titre a été choisi pour continuer le travail de Gaston Gouin qui voulait publier une revue littéraire ayant ce titre. Je suis retourné au travail plus certain que jamais de l’utilité de mon retour : je journal voulait me congédier à moins que je change radicalement.  De ce côté, les espoirs étaient pratiquement inexistants.

Un sourire d’enfer 19

février 27, 2023

Un sourire d’enfer  19

                                                    12


Tous les moyens étaient bons pour essayer de me faire perdre la face.  Le cas de Waterville a été le plus significatif.    

À la suite d’un reportage, j’ai appris que les jeunes d’une maison de réhabilitation avait ni gymnase, ni piscine.
 
Les travailleurs sociaux étaient ainsi privés d’un instrument indispensable à la rééducation des jeunes.

Si je sautais sur toutes les situations dans lesquelles les enfants pouvaient souffrir pour les défendre, comment pouvais-je demeurer insensible à celle-ci?  Ma plume fut vite absorbée par les volutes d’une sainte colère.  J’ai pris en main ce dossier, après avoir averti le directeur de l’établissement de mes tendances peu communes.

Mes entrevues avec les petits gars se firent par personnes interposée afin d’éliminer toutes les possibilités de scandale et s’assurer que je ne nuirais pas à l’Institution plutôt que de l’aider.  C’était un minimum d’honnêteté. 

On pouvait parler pas parler franchement de notre pédérastie et fonctionner dans le monde sans créer de crise d’hystérie chez les féminounes et tous les scrupuleux de ce genre.

Le coup de cochon ne tarda pas.  Bientôt, un gros bonnet du gouvernement a fait remarquer au directeur de l’époque qu’il était plutôt bizarre d’accepter qu’un pédéraste se porte à la défense des petits gars.  

Que venait faire ma vie sexuelle dans un problème de gymnase et de piscine ? Sauf qu’ainsi, on pensait m’écarter d’un dossier qui pouvait devenir très chaud politiquement.   Encore une fois, La Tribune refusa de publier les deux reportages (qui le furent dans le journal étudiant du CEGEP de Sherbrooke, L’R du Q). 

Les jeunes n’eurent pas leur gymnase à cause de ce fonctionnaire mentalement vicieux.


Le gouvernement pouvait  agir ainsi comme si les jeunes délinquants n’ont aucun droit.  Les droits commencent à 18 ans, quand tu travailles et tu payes des taxes.   Avant ça, tu n’existes pas et tu n’as aucun droit. 

Pourtant, ce sont eux qui ont le plus besoin d’un milieu qui leur permette de ré-accepter la société.  Parfois les parents sont les vrais coupables.  Les délinquants sont souvent des jeunes qui ont manqué d’amour ou eu un amour trop inconditionnel.  Ils sont des victimes. C’est aussi révoltant que d’être trop pourri.  
 
Les institutions de réhabilitation devraient être comme Summerhill, des écoles libres.

Ce cas n’était pas unique.  L’information était manipulée.  Les patrons pouvaient étudier mes textes une semaine ou deux alors qu’ils traitaient les conflits en cours.  C’était un moyen de prendre position pour le patronat.  

Souvent les informations étaient coupées, même s’il était facile d’en prouver la véracité.  Les textes d’importance étaient perdus dans un coin du journal.  Ils étaient transmis dans un seul secteur alors qu’ils pouvaient intéresser toute la région. 

Malgré mes efforts, il n’y avait pas encore de comité rédactionnel.  Ce comité n’aurait pas cherché à éliminer la présence des patrons ; mais grâce à plus de coordination, assurer une meilleure information et voir les vrais problèmes sous tous les angles.


Un seul journaliste ne peut pas tout savoir même s’il est le plus compétent du monde. À moins d’être sans conscience, aucun journaliste ne peut être à 100 pour cent impartial, simplement parce que nous avons des sentiments et un inconscient.  On n’accordera pas la même importance, selon que l’on est d’accord ou pas avec ce que l’on écrit. C’est juste humain !
 
Les négociations pour le renouvèlement de la convention collective étaient en cours au journal.  Les dirigeants syndicaux, croyant que le journal puisse être imprimé à Granby plutôt qu’à Sherbrooke, ont recommandé l’acceptation d’une entente tellement pourrie qu’elle comportait des baisses de salaires pour les employés d’un département, par hasard , toutes des femmes. 

Pas un mot sur la liberté de presse, problème qui m’intéressait particulièrement.

Les journalistes ne se souciaient que de leur augmentation de salaires et d’avoir des conférences de presse au cours desquelles ils soient bien traités.  Nous n’étions qu’un petit nombre à nous objecter au projet de convention collective recommandée par le syndicat.

À une assemblée suivante, j’ai présenté avec deux confrères un projet comique, ridiculisant toutes les concessions acceptées sous prétexte que Power Corp. est trop pauvre.

Certains y virent mon intention de rire des membres, mais d’autres reconnurent que ce texte caricaturait une convention acceptée sous la peur.   Curieusement, le gouvernement fédéral a consenti , peu de temps après, une subvention qui, par hasard,  représentait exactement le montant du déficit prévu par les patrons.  Ces argents avaient justifié les baisses de salaires.

Les journalistes ne voulaient rien savoir de la qualité de leur travail.  Pour eux, c’était un métier comme les autres. 

Cela n’a pas tellement changé, aucun journaliste ne semble se soucier du problème de la liberté de presse et d’expression.  Le rôle socioculturel d’un média, ils s’en fichent éperdument. 

Pourtant, des médias d’information libres sont la garantie d’une saine démocratie.  Il est impossible de connaître une dictature ou un mouvement de violentes contestations tant qu’il y a une presse libre.  C’est sa raison fondamentale d’exister.  De faire connaître la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Permettre aux gens de faire un choix éclairé, connaissant tous les détails. 

La presse ne doit pas être qu’un commerce, elle doit nécessairement effectuer son travail de chien de garde de la liberté, de la vérité.

Je devais me contenter de me taire, d’écrire des banalités ou quitter le journal. 

Pour faire valoir mon opinion et m’assurer que le journal ne se servirait pas de mes mémos pour monter un dossier disciplinaire qui camouflerait le dossier politique, j’ai transmis mes notes avec ironie et humour, empruntant mes expressions au langage indien ou d’autres images du genre.

J’ai d’abord été suspendu trois semaines.  Tout était fait pour m’écœurer.   On me reprochait de porter la barbe, d’avoir les cheveux longs alors que d’autres journalistes le faisaient sans être réprimandés.  Je répliquais toujours par de nouvelles luttes. 
 
Ainsi, un jour, j’ai placé sur mon bureau la photo d’un petit gars que j’adorais en silence et en secret.  J’ai immédiatement été sommé de l’enlever. J’ai refusé en disant que tous avaient la photo de leur épouse et de leur famille et qu’ainsi j’avais donc le même droit qu’eux, même si c’était à leur avis, contraire à leur mœurs puisqu’en dehors de l’hétérosexualité tu es monstre, un péché ambulant.  Ce qui contrevient à la Charte des droits aujourd’hui et qui est complètement débile, car personne n’est pareil dans son orientation sexuelle et sa façon de la vivre. Tout doit être permis, s’il n’y a pas de violence ou de domination.   La sexualité est aussi et peut-être surtout une question de sentiments, non seulement une question de plaisir.

Pourquoi n’aurais-je pas le droit d’avoir sur mon bureau la photo de celui que j’aime alors que tout le monde à celle de sa femme ou de ses enfants ?  Est-ce que parce que je suis amourajeux que je n’ai pas le droit d’exprimer ce que je ressens ?  Ce n’était pas un film pornographique, mais une photo d’une personne que j’adorais.  Ça ne regarde que moi. 

Le journal défendait son point de vue en affirmant qu’en agissant ainsi, qu’en faisant connaître ouvertement ma pédérastie, je nuisais à sa bonne réputation.   Qui pouvait deviner en voyant la photo que c’était un de mes nombreux amants platoniques?  Ça aurait pu être un de mes fils. Il fallait le savoir pour créer le lien.

 
Ma suspension visait à justifier plus tard mon congédiement.  Trois semaines pour me forcer à réfléchir, pour me faire comprendre la nécessité d’obéir et de prendre conscience que je n’étais pas très bien accepté dans tous les Vauxcouleurs. 


Je crois trop dans la liberté d’esprit pour lâcher prise.

Un sourire d’enfer 18

février 26, 2023

Un sourire d’enfer   18

À mon avis, tous les hommes naissent ni bons, ni mauvais.  Ils se développent en fonction de leur environnement, mais à partir de ce qu’ils sont fondamentalement. 

Est-ce que j’étais responsable de ce goût bizarre qu’est l’amourajoie ?

Le problème avec notre système, c’est que l’on ne fait aucune nuance. Le sexe est mal si tu es jeune. Point à la ligne. Quelle stupidité religieuse !


Non seulement, même en se livrant à ces plaisirs, je respecte les jeunes, mais j’arrive à mieux les saisir, les comprendre et les aimer comme ils sont.  

Dans ma vie, il n’y a que quatre choses extrêmement belles : la nature, l’amourajoie, l’intelligence et la conscience.  Je suis facilement fasciné par la beauté qui peut-être autant psychique que physique.

Je rêve à l’époque où tous les efforts seront axés sur le besoin de créer un monde beau, honnête et juste envers tout le monde.  Je me sens d’une générosité sans borne. Pourtant, je suis aux yeux des autres le galée, l’horreur.

Les adultes me sont apparus et m’apparaissent encore avec leur morale comme étant les pires pollueurs de la beauté, de la spontanéité et de l’amour.  Pour  eux, tout est commerce, tout est partiel, tout est calculé, tout est stéréotypé pour répondre aux seuls besoins pécuniaires.  

La vie est une toile d’araignée, une prison invisible.  Il ne peut pas y avoir d’évasion, sans remettre le fondement même de la vie en question.

Comment peut-on me traiter de criminel parce que j’arrive à vivre au même niveau qu’un enfant et chercher les mêmes satisfactions ?  Est-ce que la contemplation n’est pas une expérience de vie ? Que faisons-nous sur cette terre? L’amourajoie est une forme d’amour, donc, de spiritualité.

Comment peut-il être criminel d’adorer les petits gars en voulant créer un monde dans lequel le bonheur le plus absolu serait un droit fondamental ?  Qui utilisent le plus les jeunes à des fins perverses, moi, en jouant avec eux aux fesses sans contrainte et avec adoration ou le système économique qui organisent des guerres locales pour maintenir et élever le taux des profits ?  Un système qui crée des enfants-soldats ?  Pourquoi devons-nous vivre comme les féminounes, comme des aliénés ?

Comment puis-je être plus néfaste pour les enfants que les heures de violence à la télévision, dans tous les média et leurs jeux ?   Comment être plus dangereux pour la santé mentale d’un enfant  qui a des parents qui lui sacrent la raclée et le traumatisent à jamais parce qu’il se touche quand il est petit ?    Pourquoi est-il mal de vouloir éliminer les problèmes de la frigidité, de la névrose et de l’hystérie, en combattant l’imbécilité de notre conception de la sexualité créée spécifiquement pour faire de nous des machines de production ?  Des gens qui ont honte d’être eux-mêmes dans toute leur réalité .

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Ces problèmes étaient très aigus. 

Un soir, en travaillant à Scotstown, j’ai pris une brosse affreuse.  J’ai voulu regagner une tente où j’avais été invité par les parents à aller coucher ; mais les jeunes n’ont trouvé rien d’autre à me dire que d’aller coucher ailleurs ou ils me casseraient la gueule, car ils ne voulaient rien savoir d’une tapette.  

Je n’avais jamais fait de propositions à aucun d’eux pour la simple et bonne raison qu’ils n’étaient pas de mon goût et que je ne les avais jamais rencontrés. 
 
Je suis parti à pied bien décidé de me rendre à Sherbrooke. De ce que je me rappelle de ce moment difficile, ce fut un des bouts de chemin qui a marqué ma vie. 

En marchant, je faisais exactement comme quand je fais du pouce : je priais ou je parlais à Dieu, si on veut.  C’est une habitude que je n’ai jamais perdue, même si je ne pratique plus.  C’est une sensation de dialogue intense, comme rencontrer un extraterrestre et se parler par télépathie. 

Je lui démontrais que les hommes de pouvoir ne méritent pas grand respect avec leur violence.   Je lui criais de tous mes poumons ma révolte contre la guerre au Vietnam. 

 » Comment peux-tu prétendre que tu existes, que tu aimes les humains, quand tu les laisses se déchirer entre eux ?  Pourquoi laisses-tu des enfants se faire tuer?  Pourquoi ne pourrais-je pas en adopter un ou deux, je serais sûrement mieux intentionné à leur égard.  Est-ce que leur chasteté est si importante qu’ils doivent vivre dans la misère plutôt qu’être à mes côtés ?  C’est de la folie pure. », criais-je à Dieu.
 
Certains diront que je n’ai jamais eu de réponse.  Au contraire, j’ai ressenti soudainement le sentiment que si Dieu existe et respecte vraiment la liberté de l’homme, il ne peut pas intervenir.  La conscience humaine est aussi question de mémoire, de liberté dans le sens d’avoir le droit de choisir son destin et son éducation.  La vie est un hasard organisé, comme dit Einstein, je crois.

Une autre fois tout s’était mal terminé.  Je m’étais tellement saoulé que je m’étais endormi sur un perron.  Quand je me suis réveillé, il y avait un bonhomme qui était à me faire les poches.  En me voyant ouvrir les yeux, ainsi que la venue d’une autre personne dans notre direction, il s’était contenté de me donner un petit coup de pied, en me traitant de sale ivrogne.

J’ai eu ma réponse divine, si on veut, plus de dix ans plus tard. 


Je venais de me faire violer par un bonhomme qui m’avait embarqué sur le pouce et je ne voulais plus coucher dans ma tente d’où je me suis loué une chambre dans une auberge gouvernementale en Ontario. J’ai rencontré à cette occasion un petit vietnamien, un petit boat people, de qui je suis tombé amoureux.  Nous avons joué ensemble.  Nous sommes allés nous baigner.  Je le portais sans cesse sur mes épaules.        

J’ai voulu lui acheter une crème glacée, mais il ne parlait ni français, ni anglais. Je lui disais des «  » Si .Si. Good ! Good ! », en faisant semblant de lécher le cornet.   Et alors, pour aucune raison inconnue, je me suis rappelé exactement les paroles d’injures que j’adressais à Dieu entre Scotstown et Sherbrooke.  J’étais profondément bouleversé.  Dieu répondait à mes invectives en me permettant de rencontrer un petit vietnamien.  Et, ce jeune est devenu le premier garçon que j’ai voulu et tenté d’adopter. 

J’y voyais une confirmation que je n’étais pas qu’un pourri parce que je suis amourajeux.

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Pour les patrons, j’étais devenu fou, imparlable.

J’étais très fier des résultats de mes luttes et de mes interventions pour l’Estrie.  Il n’était pas question de m’enfler la tête, mais de reconnaître mon petit grain de sel dans l’amélioration de la situation.  J’évaluais les millions que le fédéral ou le provincial investissait dans la région après mes interventions comme journaliste.  Dire qu’au début, on ne savait même pas qu’on existait.

J’étais aux yeux de ceux qui nous dirigeaient un malade mental, j’imagine, mais au moins j’étais un fou payant.  Quand je prenais un projet, le gouvernement avait intérêt à s’en occuper.

Je travaillais sur un papier concernant une rumeur de nouvelle taxe entre le Québec et les USA.  Les patrons tremblaient à l’idée que cela puisse se traduire dans la politique québécoise.  Ils m’empêchèrent de téléphoner à Washington.  Conséquence, dix jours plus tard, Nixon annonçait un nouveau programme presqu’en tout point conforme à ce que je voulais publier.

La Tribune de Sherbrooke venait de rater un « scoop » international.  En journalisme, c’est une faute impardonnable.

À ma connaissance, jamais les patrons n’ont mis ma compétence en doute. Il fallait juste essayer de me calmer un peu les nerfs. Je reconnais aujourd’hui que je n’étais pas un cadeau.  Je suis allergique à la censure.  Tant qu’on respecte la vie individuelle des autres et que l’on ne prêche pas la violence, on a le droit de tout dire.  Ça ne veut pas dire que l’on sera cru. La censure est le poison de la vérité, une paralysie de la démocratie, un paralysant pour le cerveau.  Les gens sont assez intelligents pour savoir choisir dans le lot d’informations qu’ils reçoivent.

Quand Daniel Johnson père s’était rendu à la Manic, la Tribune y avait délégué M. Louis O’Neill pour le récompenser de son travail après avoir hésité quant à m’y envoyer.  Les patrons le regrettèrent quand la mort de M. Johnson fut annoncée.  Ils prétendaient que je si j »y étais allé, les informations seraient arrivées plus vite et plus complètes. « Il aurait annoncé, dit-on, la mort de Johnson avant même que ça arrive ».

Cela ne les empêcha pas de me refuser un reportage de deux semaines à Cap Kennedy et Houston, même si j’avais déjà obtenu l’autorisation de Washington et reçut ma carte de journaliste visiteur. Je voulais faire un reportage sur les OVNIS.

C’était une époque fort troublée.  Il y avait même eu un attentat à la Tribune. 

Je me promenais en voiture avec des amis.  Un des nôtres redit une phase que j’avais déjà entendue durant les événements d’octobre, lors de notre premier accident :  » Ces maudits fous, ils nous foncent dedans. »

Peu de temps après, notre voiture avait été emboutie par une autre.  Heureusement aucun blessé.  L’automobile nous avait encore une fois frappé dans le côté.  Était-ce vraiment un accident ?  Un attentat ?  À partir de ce moment, je devins paranoïaque.  Les hasards d’accidents se reproduisaient trop souvent.

J’ai commencé à craindre que l’on s’attaque davantage à mes amis ou à mes parents.  Qui serait le prochain Gaston Gouin que je croyais avoir été tué par la GRC ?  

Les pédophiles

février 25, 2023

Que l’on aime ça ou pas, la pédophilie est moins dangereuse que les vendeurs de drogues, la violence dans les sports ou les fraudeurs de personnes aînées.

Un sourire d’enfer 17

février 25, 2023

Un sourire d’enfer  17

                                     Chapitre 3

 Ennemi no un des libéraux, je devais m’attendre à être sauvagement combattu.
 
J’ai eu « l’honneur » d’être le seul journaliste à devoir produire par écrit, le matin, une liste de toutes les occupations de la journée et de fournir à la fin de la soirée un rapport écrit, encore une fois, de ce que j’avais fait.  J’étais le seul journaliste qui devait produire de tels rapports écrits de son emploi du temps et du genre de nouvelles qui seraient touchées.

Dès qu’on sentait qu’un texte pouvait se transformer en informations politiques, il était mis de côté pour être étudié et souvent rejeté.

Ma tâche consistait à ramasser les nouvelles partout en Estrie.  Le journal me fournissait une auto. On aurait dit qu’on avait peur que mes textes se transforment automatiquement en pamphlet politique. J’étais fanatique, c’est vrai.  Je me prenais un peu pour le «superman» de la région. J’inventais projet de développement par-dessus projet de développement et je trouvais une personne en autorité pour en faire la promotion. 

Ceux qui se croient inférieurs se pensent aussitôt supérieurs dès qu’ils attrapent un peu de pouvoir.  Le mien était dans ma plume.

Ma première réaction fut de contester ce privilège en m’absentant du travail, mais ça ne donnait rien.

J’allongeais, sur la liste, le temps prévu pour les assignations.  Je passais les minutes gagnées dans une taverne ou à courir les urinoirs, à la quête d’une aventure.  Cela ne changeait pas grand-chose, je demeurais malgré ces changements un des journalistes les plus productifs.

Ma conception de l’information était non seulement rentable pour la population, mais aussi pour le journal.  À long terme, La Tribune aurait été gagnante de mieux défendre les intérêts de la population.

J’aurais aimé voir le journal prendre plus au sérieux son rôle social. 

Par conséquent, je trouvais nécessaire d’impliquer les journalistes dans la recherche d’une meilleure couverture des événements, et, grâce à un comité rédactionnel, de mieux faire ressortir les besoins et les solutions préconisées dans la vie du milieu.  La Tribune ne voulait rien savoir.  J’étais à leur avis, selon ce que M. Dubé me dit,  dix ans en avant de mon temps en ce qui a trait à l’information.    C’était peut-être un autre moyen de m’enfler la tête.

Quand je dépassais le mot à mot de ce que les gens déclaraient, on disait que je faisais de l’éditorialisme.  Je n’avais pas le droit de chercher un lien entre les événements.  Tout ce que je faisais, je remettais ce qui était dit dans son contexte, ce qui faisait que certains politiciens se contredisaient dans leurs affirmations. Je n’étais pas capable de vivre sans développer chez-moi et les autres un esprit critique. 

Comme me le disait le président, M. Yvon Dubé, il y a deux versions dans toutes les situations.

J’ai dénoncé cette nouvelle obligation au syndicat. Je voyais dans ces tactiques, une nouvelle méthode pour contrôler le contenu de l’information.  Le président du syndicat a abondé dans le sens des patrons à l’effet que c’était son droit rédactionnel.  Il préférait les avantages d’être dirigeant syndical à se battre pour la liberté de presse.

Au journal, très peu de journalistes m’appuyaient.  Tout le monde, sauf quelques journalistes engagés comme moi, me trouvaient excessif.   J’étais pour eux à la fois fanatique et paranoïaque.  Les rédacteurs sportifs me croyaient tout simplement fou.  Pour eux, j’étais un «trouble maker».


La façon de travailler, la nomination d’un nouveau patron dont la responsabilité première semblait être de m’empêcher de toucher à toutes nouvelles susceptibles de devenir politiques, rendaient évidentes les raisons de ce soudain intérêt des patrons à mon endroit. Il fallait m’écarter de tout ce qui pouvait chatouiller les politiciens.  C’était la guerre ouverte. 
 
Selon ce que l’on m’a dit alors, Robert Bourassa et Jean Marchand exigeaient mon départ.  Cette nouvelle a été plus tard démentie par M. Dubé, qui était alors président du journal.  J’ai été heureux de reparler avec lui bien plus tard, car je comprends que pour des patrons,  je n’étais pas une sinécure.

Selon M. Dubé, ce sont les gens de Sherbrooke qui ne cessaient de se plaindre parce que La Tribune parlait trop du projet d’aéroport international à Drummondville.  Il m’a affirmé que jamais un politicien ne fit pression pour avoir ma tête.  J’étais probablement plus paranoïaque que je le pensais.

Pour faire contrepoids à cette censure, je suis devenu un fidèle de la bouteille.  J’étais devenu une espèce d’alcoolique avec tous les délires que cela suppose.   La frustration apporte des écarts de caractère souvent inimaginables.  Puisque je jouais toujours au terroriste, je faisais verbalement tout sauter dès que j’étais saoul. 

Par contre, j’avais peur qu’il y ait du vrai dès que j’étais à jeun.  Juste avoir une pensée violente était pour moi un cas de conscience, car un bon chrétien ne peut même pas accepter la violence en pensée.   Je buvais pour oublier et ainsi être certain de ne jamais dénoncer qui que ce soit par accident.  Pour moi, un stool, c’est la charogne la plus dégueulasse qui existe. 

J’ai toujours pensé que de boire ainsi est une forme de suicide trop lâche pour se nommer.


C’était totalement fou, car je n’avais rien à voir avec le FLQ.   C’était débile, je l’admets ; mais quand tu te sens combattu de partout, tu ne peux demeurer complètement intact.  Et, je n’ai jamais manqué d’imagination. J’avais aussi peur de me raconter des histoires.

J’avais déjà de tels changements d’humeur et de comportements que certains me croyaient devenu menteur.  Pour un gars, prêt à crever pour la Vérité, c’était quand même effrayant comme problème moral.

Je n’aurais pas voulu, même verbalement préconiser la violence ; mais dès que j’étais saoul, je ne faisais qu’exprimer la révolte que je ressentais face à la pourriture politique que je devais combattre à tous les jours. 

La situation était rendue d’autant plus invivable qu’ayant décidé de faire valoir mon droit à être amourajeux, personne ne pouvait être de mon bord, même pas mes parents.  Je n’étais pas assez imbécile pour ne pas voir la vérité en face et essayer de la comprendre.  Qui avait raison : moi ou le système, la société ?  Je ne pouvais pas être seul à posséder la vérité.

Je ne vivais plus dans le beau nid de l’appartement partagé avec Gaétan Dostie.   Avant, même si rien n’était luxueux, l’atmosphère était très saine.  Tout était axé sur la création et la connaissance du milieu des arts.  Sans qu’il y ait de relations sexuelles entre nous, Gaétan acceptait que je sois amourajeux, car à son avis, j’étais tout simplement demeuré un enfant.  Ce qui me comblait d’orgueil.

Dans ma nouvelle demeure, il n’en était plus de même.  Je vivais dans une chambre où je n’avais même pas défait mes bagages, une espèce de trou que l’on appelait la vie en commune.


Mon amourajoie radicalisait ma perception de la vie.  Je me sentais encore plus rejeté. Plus différent.  J’évoluais entre l’extase et la culpabilité.  La réalité était bien inférieure à l’idéal que je m’étais fixé.  J’avais un surmoi plus grand que la panse.

Cette passion, cette adoration avait depuis longtemps dépassé la fixation des pénis quoiqu’elle y ait pris naissance.  Qu’est-ce qui m’avait si totalement inconsciemment envoûté quand j’étais encore enfant ?   Pourquoi cela est-il devenu une forme d’obsession par la suite? Qu’est-ce qui faisait que j’étais ainsi?  Ça modifiait toute ma vie. 

C’était une approche, une conception globale de l’homme qui en était transformée.  D’où venait ce besoin, cette curiosité ?   C’était plus facile de comprendre ma colère que se savoir d’où venaient mes obsessions sexuelles.  


Un sourire d’enfer 16

février 24, 2023

Un sourire d’enfer  16

Nous avons entendu dire que la Commission sur la Constitution canadienne, présidée par le sénateur Molgat, viendrait siéger à Sherbrooke.  Tous les médias devaient assister à cet événement, créé exprès chez nous pour prouver la bonne entente français-anglais. 

Je me suis aussitôt mis à la rédaction d’un manifeste qu’on appela : Le manifeste du royaume des amorphes. 

Pour donner plus de poids sur le plan provincial à cet écrit, il fut décidé d’avoir recours à un groupe d’étudiants, dont mon ami Jean, pour en faire la distribution, lors de la première d’un film.   Cet exploit ne manqua pas d’éclat.  Le manifeste avait bon ton et se terminait par  » avec ou sans vous, nous vaincrons ».  Les étudiants portaient des foulards aux couleurs des patriotes et, à notre surprise, le matin, la radio parlait d’un communiqué du FLQ.  La chose fut démentie le plus tôt possible.  Cela n’avait rien à voir avec le FLQ.

Au cours d’une assemblée des gars de la construction de la CSN, le manifeste avait été accepté par les travailleurs et il avait été décidé de le remettre aux membres de la Commission Molgat.

Certains dans le groupe espéraient, au contraire, que l’on ne se serve pas de ce document puisque j’en avais fait seul la rédaction quoique les sujets abordés dans le texte venaient de nos ateliers de travail en vue d’une plus grande sensibilisation de ces futurs leaders aux problèmes des Vauxcouleurs.

On voulait aussi faire connaître par cette publication les problèmes de la région à l’extérieur, but qui devait être très bien atteint pour nous donner du poids auprès des gouvernements.  Quant aux moyens de pression, ils furent d’une efficacité indéniable.  J’avais exhorté les travailleurs à ne jamais utiliser la violence sous toutes ses formes. Souvent le système se sert de casseurs pour détourner l’information.  On parle de la casse et non du pourquoi des manifestations.

La non-violence a toujours été une condition préalable à toutes les actions auxquelles j’ai participé. 

Malgré cette demande, certains me pointaient, en me surnommant le Paul Rose de la région.  J’avais une telle admiration pour le FLQ que j’ai vu là un des plus beaux compliments de ma vie.  Puisque je ne suis pas orgueilleux, j’ai accepté volontiers de passer pour un coq.  Plus j’avais peur, je pense, plus je me prenais pour un dur. Je croyais me défendre.

La soirée ne se déroula pas comme prévue.   Au début, les travailleurs ont remis le Manifeste à tous les commissaires.  

Les délibérations ont commencé, et plutôt que de nous respecter, les sénateurs parlaient seulement anglais.  

Sans se consulter, une toux se propagea à la majorité des poitrines.  Ce fut un fouillis général, malgré les appels à la discipline du maire et du député de Sherbrooke.  Cette toux resurgissait aussitôt que les commissaires s’exprimaient en anglais devant une assistance à 98% francophone.  

Dans l’enthousiasme, j’ai décidé de faire connaître aussi mon opinion.  De toute évidence, les commissaires ne voulaient rien savoir.  Ce n’était pas le message que les média devaient passer. 

Quand je me suis présenté, M. Molgat m’a demandé à au moins trois reprises de répéter mon nom sous prétexte qu’il prétendait ne pas comprendre.   Je lui ai alors répondu :  » John Simonez », prononcé à l’anglais.  Ce qui marqua le début de la contestation.

J’ai invité les travailleurs à me suivre à l’extérieur.  J’ai quitté la salle le poing fermé levé comme dans tous les gestes de révolution.  

Le député fédéral de Sherbrooke, M. Paul Gervais, en profita pour demander au journal de manifester de façon concrète sa désapprobation aux propos que j’avais tenus.  « Il vient enfin de faire connaître son vrai visage», de dire le député.

Nous sommes allés à l’extérieur chercher des pancartes en chantant.  Certains ont essayé, en notre absence, d’obtenir des excuses du député, excuses qui ne vinrent jamais. Mes patrons de la Tribune étaient présents.  En aucun moment, il n’y eut de violence. 

  • Le lendemain le journal mentait en faisant croire que le député de Sherbrooke, M. Gervais, avait été menacé.  Il me semble cependant que certains travailleurs avaient dit à  » mes boss » que si j’étais congédié comme le demandait le député Gervais, c’était pour La Tribune, le baril de poudre et le six pouces de mèche. »  

    J’ai été étonné d’autant de solidarité.  Je n’ai donc pas été surpris quand les gars ont décidé d’occuper le journal si le manifeste n’était pas publié intégralement.  Pour eux, la Tribune publierait pour une fois la vérité si le manifeste s’y retrouvait.

    La réplique de l’establishment n’a pas tardé.    

    L’Association des cités et villes a organisé une assemblée spéciale, à Richmond, invitant contrairement à son habitude, tous les médias d’information.

    Les maires de la région ont écouté le maire de Sherbrooke, M. Marc Bureau, récité un texte farfelu et plus qu’idiot, dans lequel celui-ci dénonçait les agissements d’une cellule FLQ-information, travaillant à Sherbrooke et reliée aux terroristes de Montréal.

    Il n’y avait pas de doute, c’était de moi dont il s’agissait.  Moi et qui ?  Quel rapport avais-je avec Montréal ?  Je collaborais avec l’Agence de presse libre (la même qui fut volée par la police fédérale) pour diffuser à l’extérieur les nouvelles que La Tribune refusait de rendre publique.   Je coopérais aussi avec un mouvement qui combattait la construction de l’autoroute est-ouest.  Le but de cette union visait à de faire valoir que les argents devant servir à construire cette autoroute que les Montréalais ne voulaient pas servent plutôt à la construction de la Transquébécoise que tout le monde voulait chez nous.   La Transquébécoise était une autoroute reliant Sherbrooke au Lac St-Jean.

    Autant que je sache, l’Agence de presse libre n’a jamais été reliée au FLQ, mais aux mouvements de la gauche montréalaise et le groupe contre l’autoroute est-ouest était fortement enraciné dans la population anglophone.

    La GRC doubla ses effectifs à Sherbrooke.  Devant les enquêtes qui s’annonçaient , nous n’avions rien à cacher, rien fait d’illégal ou de violent,  aussi avons-nous invité la police à participer à nos délibérations.    Malgré cela, j’ai reçu au journal la visite d’un officier de la Sûreté du Québec qui voulait m’entendre dire que j’avais rédigé le manifeste.  Comme nous l’avions convenu en assemblée, j’ai refusé de répondre à ces questions. Le dire aurait été de l’orgueil mal placé.

    Plus tard, certains me l’ont reproché disant que j’avais ainsi fait rejaillir la responsabilité sur tout le monde et fait que l’enquête se poursuive.  J’avais simplement fait ce qui avait été décidé en réunion.  L’agent est reparti, en claquant sur mon pupitre avec son bâton, et en me criant que l’on n’attendrait pas que je sois un second Charbonneau, un felquiste de la cellule Libération, avant d’agir.  Il ne savait pas que je ne connaissais pas les felquistes, car tout ce que je connaissais du FLQ je le lisais dans les journaux comme tout le monde. 

Certains m’ont alors reproché de jouer la vedette, mais je réagissais comme je le pouvais à une tempête pour laquelle je n’avais pas été formé.

Le responsable du syndicat à la Tribune me fit part du désir des policiers municipaux de Sherbrooke.  Ils voulaient que je sois aussi leur animateur.  J’aurais à leur faire connaître, eux aussi, les problèmes de la région, à l’occasion des négociations pour leur convention collective.  J’ai accepté, même si cela pouvait être un piège à ours, en me disant que si les policiers voyaient comment on se fait « crosser» par nos députés, peut-être seraient-ils favorables aux manifestants dans les luttes futures.


J’étais un journaliste de plus en plus encombrant.  Puisque je n’étais pas violent, il était impossible de me coffrer.  M’accrocher parce que je suis amourajeux était tout aussi improbable : il faut des plaintes. 

Partout, je parlais de ces amours insolites dès que je m’embarquais dans une lutte de manière à ce que personne n’ait de mauvaises surprises.

Tout le monde savait que, sauf les aventures racontées dans ce livre, que mes amours étaient plus souvent platoniques que physiques, tout se passait dans ma tête et dans mes poèmes.  Pour eux, mon amourajoie n’était pas dangereuse et surtout ça « nous » regardait. 

C’est une obsession étrange que d’aimer les adolescents comme dans la Grèce antique.  Elle correspond à une vision, une façon de sentir le monde.  Quand j’ai appris la culture de la Grèce antique chez les Jésuites, je me suis rendu compte que je me suis trompé de siècle et de pays. Je dois être une réincarnation d’une âme de cette époque. Qu’est-ce qui fait que tu sois amourajeux ?  Ce n’est pas un choix.

Le carcan se fit de plus en plus lourd à la Tribune.  On avait décidé de toute évidence de me mettre à la porte.  De me faire taire par tous les moyens, comme si l’on ne comprenait pas que plus on essayait de m’étouffer, plus je me débattais.

Un sourire d’enfer 15

février 23, 2023

Un sourire d’enfer  15

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Je n’avais pas encore lu W. Reich qui prouve que la répression sexuelle des jeunes vise dans notre système à créer une situation permanente de culpabilisation n’ayant d’autre but qu’améliorer les performances de la production pour recouvrer l’absolution sociale. 

Tout ce que je pouvais expliquer, c’était le comportement des jeunes garçons avec qui j’avais eu une expérience amoureuse.

Tout le monde était étonné d’apprendre que ça se passait en dehors de la sodomie, sans violence ou domination de ma part.  Plus souvent qu’on le croyait, le jeune était tout aussi intéressé, sinon plus que moi, à cause d’une curiosité qui n’a pas encore été satisfaite. 

Les jeunes devenaient mes amis, même s’il ne s’agissait que d’aventures passagères et encore plus surprenant, les gars qui étaient hétérosexuels mettaient eux-mêmes fin à la relation génitale, tout en demeurant mes amis.  Les émotions jouent un rôle primordial dans une relation amourajeuse.

Loin d’être négatifs, mes rapports avec eux permettaient souvent qu’ils prennent encore plus confiance en eux.  Ils repartaient le sourire aux lèvres et ils manifestaient beaucoup de plaisir de me revoir.  Pourquoi en aurait-il été autrement ? 

Le sexe physique est un plaisir à découvrir.  Une expression d’amitié sicère, s’il est accompagné de sentiments. 

Évidemment, toutes ses activités se déroulaient à travers le jeu et le plaisir.  La question qui revenait toujours, dans la tête de ceux qui me jugeaient , était la domination. 

On admettait difficilement qu’un jeune puisse se sentir vraiment égal à un adulte.  Peu de personnes ont eu la chance d’expérimenter la liberté dans le cadre d’une morale ouverte.

Contrairement, à ce que la vie m’apprenait, on croyait qu’une relation durable avec un jeune n’avait pour but que d’obtenir une confiance inébranlable pour pouvoir en abuser par la suite.  On oubliait que l’amourajeux tombe littéralement en amour avec le jeune qui lui plaît.  La relation est souvent plus émotive que génitale ; quoique l’une n’empêche pas l’autre.

On dirait que les gens refusent la réalité, simplement parce qu’ils ont toujours entendu dire que le jeune est une victime comme s’il ne pouvait pas jouir de la situation.  La relation intergénérationnelle est une réalité depuis le début de la vie; car, le garçon apprend à être un homme à travers l’homme plus âgé.

Comment peut-on continuer de baser son agir en hypocrite quand on sait que ce que l’on nous a appris est parfaitement faux.  C’était pourtant ce qui arrive dans notre société.  Je savais, par expérience, que les jeunes en ressortaient plus heureux. Ceux qui parlent d’un profond traumatisme doivent avoir beaucoup d’imagination et très peu de connaissance de l’adolescent pour se le faire croire.

La vérité n’est-elle pas plus importante que le mensonge, même si ce qu’on enseignait a pour but de contrôler les émotions de tous les individus ?  Pour maintenir le pouvoir moral, il faut mentir et laver les cerveaux dès l’enfance.


Je connaissais aussi la névrose que l’on alimente en s’interdisant ces plaisirs, somme toute insignifiants, quand ils ne donnent pas naissance à nouvel être ou qu’ils se déroulent en dehors de toute forme de violence et de domination. L’amour est d’abord un partage.

Cette morale unidimensionnelle de notre société est fortement implantée dès la naissance chez tous.  Dès que tu en dévies,  tu es écrasé par une honte terrible.  T’es un cochon, un monstre, un pervers.  Mais, dans le fond, tu n’y peux rien, c’est strictement ta «petite nature», une réalité que tu n’as même pas choisie et qui, sans violence, ne procure que du plaisir et du bien.
 
Pire,  tu vis constamment dans la peur des langues sales qui sont prêtes à te faire exécuter au nom de leur dieu d’amour.  Comment ne pas être fasciné par la beauté d’un enfant ?  Comment ne pas être paranoïaque en sachant que chaque moment de ta vie pourrait être le dernier en liberté ?  Comment accepter des règles de la société quand tu sais que le point de départ est faux, basé sur une ignorance crasse de la réalité humaine ?

Comment peux-tu croire que tu peux nuire à ton amant quand tu sais que cet interdit est ridicule et contre-nature ?   Il y a bien des niveaux et beaucoup de formes en amitié comme en amour. La peur de la sexualité à l’adolescence repose sur le fait que la jeune fille peut être enceinte ; mais dans le cas d’une liaison gaie, ce problème n’existe plus. Sans entacher l’égalité homme –femme, il faut savoir reconnaître l’existence des différences.

Personne n’est pareil.  La répression sexuelle est une mode, une façon de vivre qu’on t’imprime dans la tête dès la plus tendre enfance. Cette règle est non seulement payante pour la mode ; mais pour les religions, les psychiatres, les avocats et les juges. 

Il y a évidemment des détraqués dangereux dont la société doit protéger les personnes vulnérables,  c’est évident, mais les règles ne font aucune nuance entre ce qui est violent et ce qui ne l’est pas. Ce qui est viol ou un plaisir partagé.   On agit comme si le plaisir sexuel était le mal en soi. 

C’est d’ailleurs pourquoi ce sont les parents, qui décident de ce qui est bien ou mal, plutôt que les individus concernés. Comment peut-on ainsi créer une conscience personnelle ? Comment peut-on vire des expériences qui forment notre propre jugement ?

C’est le racket de la protection des jeunes dans sa totalité.  L’interdit repose sur la sacralisation d’une partie du corps,  celle qui transmet la vie et qui est donc difficile à comprendre et à expliquer


Le meilleur moyen pour les religions de tout contrôler face à une telle ignorance, c’est de tout interdire en dehors de la procréation, s’assurer qu’il ne peut pas y avoir d’amour en dehors des règles établies.  

Le rôle des religions est pourtant de donner un sens à la vie, à l’expliquer, ce qui est impossible quand tu ne connais pas encore l’existence des spermatozoïdes ainsi que le fonctionnement de l’homme et de la femme.  Tout ce qu’on savait  quand on a édicté les règles sexuelles est que si on faisait l’amour on pouvait avoir un enfant et, dans la Grèce antique,  l’homme devait abandonner une partie de son cerveau.  Pauvre homme ! 

Plusieurs sociétés ont créé des rites différents à partir de leur expérience de la vie.  Les règles sexuelles sont donc des ententes sociales. Une interprétation de la nature. Une manière de conjurer ses peurs.

Avec les religieux, ce fut encore pire : on prétendit que le sexe nous éloignait de Dieu parce que c’était la seule force intérieure assez forte pour être quasi incontrôlable, capable de faire face aux interdits, capable de devenir plus importante que dieu lui-même.  Sans contrôler la sexualité, l’homme était encore pire que la bête.

L’homme est un animal qui a dû apprendre qu’il ne domine pas un troupeau de femmes et d’enfants comme certains autres animaux.  Il a dû apprendre à contrôler son rut. . 

Avec le temps pour arriver à se contrôler, les interdits prirent des proportions maladives, grâce à la confession et après grâce à la bourgeoisie.  La peur a aussi empiré dans les cas d’épidémie. Les autres devenaient un danger.

En fait, le contrôle émotif humain n’a pas évolué, contrairement à son côté intellectuel.

La Grèce antique était plus intelligente dans son ignorance.   Elle avait compris qu’un jeune ne pouvait pas procréer, d’où il n’y avait  pas de danger de faire l’amour avec lui.  Elle respectait aussi le besoin d’apprendre par imitation qui existe chez les jeunes.  L’adulte était un modèle de vie pour son jeune amant.  Sur certains plans, cette explication n’était pas tellement plus intelligente, car, on croyait que les veines du garçon étaient trop petites pour permettre le passage du sperme.  Tomber en amour, être aimé par homme de rang, permettait cependant au jeune de se hisser dans la hiérarchie, grâce à l’enseignement de son aimé.  La pédérastie jouait un rôle de politique et d’éducation.

Comment mieux connaître la pédérastie, sinon en la vivant et en acceptant d’en parler.  

J’intuitionnais le rôle économique de la sexualité ainsi que sa valeur politique.  Il suffit de vivre la sexualité en dehors des normes fixées pour ne pas pouvoir être candidat en politique, surtout aux Etats-Unis, par exemple.  C’est plus important d’être « politically correct « que d’être intelligent.  


La sexualité est devenue une obsession planétaire à cause des religions et leur fausse interprétation du phénomène sexuel. L’Islam a une approche totalement maladive en croyant que la fidélité féminine est plus importante que la vie.

Je n’étais pas qu’un amourajeux, mais un fiévreux défenseur des intérêts de la population comme journaliste engagé.  C’était plus important pour moi qu’il y ait moins de chômage que ma propre augmentation de salaire.  Mon engagement, c’était ma façon de dire que j’aimais les fils de la patrie. C’était, comme le dit Reich, un moyen de me déculpabiliser.

Les Vauxcouleurs, c’était un jeune, tout comme le Québec.  Un peuple enfant.  Les parents fédérastes étaient oppressifs d’où voulais-je aider à mettre fin à cette oppression.   

Pour les libéraux, j’étais le felquiste à détruire, le grand responsable de toutes les contestations dans la région.  Le bouc émissaire parfait.

Pour se débarrasser de mes pressions, les libéraux agissaient à deux niveaux : me faire connaître sous une image beaucoup plus radicale que la réalité et gruger mon appui auprès de ceux qui les contestaient, en semant le doute quant à mes allégations réelles.  Il restait mon talon d’Achille pour me forcer à me taire : l’amourajoie.  Amourajeux, personne ne peut t’aimer sans passer pour un pareil. Tu es ostracisé. T’es le parfait « reject».

J’étais convaincu que le système finirait un jour par m’attaquer en se servant de cette réalité.  La première tentative est survenue quand j’étais animateur chez les gars de la construction.  C’est du moins ainsi que je le vis.

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Je me rendais quelque part sur la rue King, à Sherbrooke, quand j’ai aperçu deux magnifiques garçons au terminus.  L’un était un peu plus vieux que l’autre, mais ils étaient tous les deux jeunes et beaux.

J’ai poursuivi mon chemin afin de compléter ma commission, car, ce soir-là, j’attendais des amis de Montréal.  À mon retour, il n’y avait plus de jeunes.  Je me suis rendu aux toilettes et je les ai aperçus, en revenant au haut des escaliers, près des appareils téléphoniques.  Je me suis installé à côté d’eux et j’ai simulé une conversation téléphonique afin de pouvoir les observer.  Les jeunes en ont profité pour se rapprocher dès que j’eus accroché le téléphone.   Ils m’ont affirmé venir tous les deux de Montréal voir un ami.   Ça me semblait assez invraisemblable,  car jamais je n’aurais autorisé mon fils à se promener aussi loin sans être présent.    

L’amourajoie est bien plus responsable qu’on veut bien le faire croire.  La préoccupation du bien-être de l’amant est une obsession.   Un amourajeux ne veut pas que son amant souffre ou vive quelque chose qui risque de compromettre son bien-être.

Ça ressemblait plus à une fugue.

Les jeunes étaient trempés jusqu’aux os et ne savaient pas où aller pour se réchauffer.

Je les ai invités chez moi.  Ils m’ont suivi avec joie.  J’étais déjà au paradis.

À la maison, j’ai fait couler un bain pour le plus vieux qui semblait plus transis et qui prétendait avoir mal aux pieds.  Je l’ai invité à s’y laver et se réchauffer les pieds.  Je l’ai aidé à enlever ses chaussures.  Je lui ai baigné les pieds et  les lui ai frictionnés.  Il sourit.  Une invitation ?  Je ne peux pas résister.  Ma main saute un peu plus haut.  J’y découvre une cuisse ferme.  Le cœur me palpite au-dessus de la vitesse de la lumière.  Son sourire est encore plus angélique.   J’ose.  Le feu de son regard élimine tous les doutes quant à son approbation.   Je veux m’arrêter, mais il me presse de continuer affirmant que cela lui fait grand bien. 

Je l’aide à sortir du bain, je le déshabille, mais j’arrête quand il affirme que son copain ne connaît rien à ces jeux alors que lui, au contraire, est un expert des rues de Montréal.  

Plus tard, dans la nuit, neuf visiteurs nous arrivent effrayés puisqu’ils ont été chassés par la police alors qu’ils avaient des drogues en leur possession.  C’est le scandale.  La panique.  

En plus de leur peur précédente, je leur ajoute celle de me retrouver couché avec des jeunes. 

Je m’installe seul avec les jeunes dans la chambre près de la cuisine alors qu’eux couchent dans une autre chambre.  

Le lendemain, je vais travailler à reculons.  Je n’ai pas dormi de la nuit.  Je vais faire une commission. J’embrasse le plus vieux au départ et au retour à la maison.  Le bonheur ne peut pas être plus complet. Je décide d’aller prendre une bière avec mes visiteurs et de laisser les jeunes à la maison.  Je les retrouverai dans une heure ou deux.

À mon retour, plus de jeunes et plus d’argent.  Ils ont vidé tous les tiroirs et pris tout ce qui les intéressait.  Quelle folie !  S’ils m’avaient attendu, ils auraient été encore plus gâtés.  Les amourajeux sont forts sur les cadeaux comme l’étaient les pédérastes du temps de Platon.  Je leur aurais sûrement tout au moins payé les billets pour retourner à Montréal. 


On m’a raconté que le lendemain les jeunes avaient été surpris dans une auto patrouille.  On disait que Mario était de Sherbrooke, qu’il était le fils d’un policier. La peur n’arriva pas à me faire oublier cette première nuit de plaisirs.  J’avais peur, mais les jeunes m’avaient volé avant de partir ce qui me protégeait d’une certaine façon.

Je fume un joint avec mes compagnons durant ma promenade, ceux que je croyais des felquistes me réprimandent.  Ils me reprochent mes extravagances dangereuses.  Je ne trouve rien d’autre à dire pour me défendre : « je ne suis pas un oiseau qu’on garde en cage. »

Le lundi ou le mardi, je reçois au journal un appel des jeunes : « As-tu eu beaucoup de plaisir dans la nuit de samedi ? »

C’est de toute évidence, une tentative de chantage.  Juste au moment où il ne faut surtout pas que je me fasse arrêter à cause de mon travail d’animateur avec les gars de la construction qui entreprennent une lutte contre une diminution de salaires.

Je fixe rendez-vous en en demandant qu’on me donne du même coup les 20$ volés.  Je n’entends plus parler de rien. 

J’ai aimé Mario à la folie.  S’il a servi à me tendre un piège tant pis. Il était quand même adorable.  J’espère seulement que cette expérience lui a donné confiance en lui et l’a rendu heureux.  C’était un ange dans mon lit, d’une beauté plus que fascinante. Un visage avec un sourire dans la peau quand il dormait.  Je lui aurais donné le monde entier pour l’avoir plus longtemps.  Cependant, je n’aurais jamais accepté de me prostituer dans mon travail pour continuer à avoir des rapports sexuels que ce soit avec lui ou avec tout autre d’ailleurs. 

La vie est ainsi faite.  Je ne l’ai jamais revu.  Il a tellement hanté mes désirs que j’ai écrit une nouvelle à sa mémoire MARIO. 

C’est peut-être mon texte le plus monotone, mais c’est celui qui définit le mieux ce que je ressens face à la révolution culturelle.  Un concerto de Schubert en paroles.

J’ai poursuivi mon travail à la CSN, oubliant cet incident.

Les histoires selon lesquelles la police essaie d’obtenir des informations en t’amenant dans un bois pour jouer à la roulette russe sur le crâne avec leur revolver ou la raclée sans qu’il y reste de marques auraient dû suffire à me forcer à démissionner.  J’ai tenu bon. 

J’étais amourajeux et je l’assumais.  J’avoue que c’était encore une façon bien animale de vivre mon amourajoie.  J’apprenais sur le tas.  Les questions venaient au fur et à mesure.  C’est ainsi que s’est développé ma perception et ma conception d’une morale acceptable pour un amourajeux.

J’ai depuis beaucoup écrit sur la liberté sexuelle, en insistant sur l’existence absolue du consentement mutuel et du respect de l’autre. La beauté des plaisirs sexuels ne peut pas exister sans ça. Il faut apprendre qu’un oui, c’est un oui ; un non, c’est un non, et qu’il n’y a rien d’autre. Il faut apprendre à manifester clairement son approbation ou sa désapprobation, car sinon la vie sera une suite paranoïaque de peur que la vérité éclate.

Pour éviter une telle vie d’enfer, il faut que les écoles aient le courage d’aborder sans scrupule, la vie sexuelle ainsi que les comportements  appropriés dans ses relations avec les autres.

Un sourire d’enfer 14

février 22, 2023

Un sourire d’enfer 14

Grâce à Gaétan Dostie, j’ai fait connaissance avec une foule d’écrivains québécois qui me fascinaient toujours plus les uns que les autres.  Je me sentais bien inférieur, mais j’espérais qu’un jour ma plume soit aussi riche. 

J’attachais beaucoup d’importance à ce que j’écrivais puisque je voulais m’en servir, si un jour je devenais assez populaire, pour indiquer aux jeunes que le talent est quelque chose qui se cultive.  Il ne faut pas espérer dès le premier vers être plus grand que Rimbaud.  Les génies sont extrêmement rares.  

Sur un plan régional, j’étais déjà devenu un poète écouté et attendu, ce qui était déjà beaucoup.


Un soir, à Sherbrooke, alors que je n’y croyais plus, ma poésie triompha. 

Après avoir chanté dans mes poèmes mes amours avec Coco, je vis en descendant de scène un jeune, assis seul, qui semblait me sourire.  J’ai été immédiatement saisi par sa beauté, l’élément fondamental de l’amourajoie, comme au temps de la Grèce antique. Sa raison d’exister. L’amourajoie  est semblable à l’extase et le besoin de toucher, comme ce que l’on ressent devant une œuvre d’art.

Évidemment, plusieurs se scandalisent quand on raconte ainsi comment un jeune peut traduire dans son corps un appel que même bien des adultes ont oublié.  Ce n’est pourtant que la stricte vérité.  C’est facile à comprendre : tous les jeunes ne meurent de peur en entendant le mot péché.  Ils aiment aussi le plaisir.

Dans notre société, le sexe est devenu quelque chose d’effroyablement important parce qu’on essaie de l’interdire aux jeunes qui le découvrent.  On ne voulait même pas en parler.  On fait abstraction totale de notre propre expérience pour mieux se faire croire qu’être innocent, c’est être chaste.

Je n’ai jamais été et je ne serai jamais seul à ne pas comprendre une telle folie de la part de la société.  Probablement, parce qu’on est trop borné pour constater qu’il n’y a pas que la procréation dans la sexualité. Pourquoi un pénis est-il plus important qu’un autre organe de notre corps, sinon parce qu’on est ignorant et qu’on s’est fait laver le cerveau.

J’étais moins scrupuleux, plus heureux.  Je voulais vivre mon amourajoie et la défendre, même si je savais que presque tout le monde est contre de telles relations sexuelles parce qu’on s’imagine que l’autre est profané comme s’il ne vivait pas sa propre sexualité, à son propre rythme. Une réalité qui a été fortement démontrée par la science.
 
En fait, cet interdit donne le droit aux adultes de contrôler la vie sexuelle des jeunes. On a peur que si un jeune a une relation gaie, il le deviendra automatiquement.  Pourtant, mon expérience me prouve que c’est absolument faux.   

La religion a créé cette répression et l’interdiction aux jeunes de disposer de leur corps ; mais cette surprotection maladive est née, selon Foucault,  avec la bourgeoisie et est l’œuvre de la médecine.
 
Cette nouvelle façon d’affirmer mon droit de partager avec ceux qui le désirent les joies sexuelles n’était pas sans me créer différents problèmes.  Ceux qui ne me connaissaient pas pouvaient facilement me prendre pour un maniaque.  Par contre, dans mon entourage, on se montrait tolérant envers moi parce qu’on reconnaissait que je cultivais un tel culte, une telle vénération pour la jeunesse  qu’il m’était impossible de mettre qui que ce soit en danger. Cependant, je ne me sentais pas totalement accepté comme j’étais.  Étais-je paranoïaque ? Sûrement !

Politiquement, certains m’admiraient ; mais cela tournait toujours contre moi, dès qu’on apprenait que je suis amourajeux, comme si mon orientation sexuelle avait strictement rapport avec mon goût pour un Québec indépendant. C’est vrai que j’ai toujours pensé que le Québec est plus tolérant que les autres pays d’Amérique du Nord , protestants, et qu’il serait peut-être  ainsi plus facile d’essayer de faire comprendre mon point de vue à la majorité.

D’autres mettaient en doute ma loyauté envers mon engagement, du fait que je n’étais pas sans cesse achalé par la police.  Une nouvelle peur s’installa : qu’est-ce qu’on pense de moi ?

J’allais voir Coco persuadé que certains étaient assez fous pour croire qu’il s’agissait là d’un moyen employé par le système pour me récompenser ou essayer de me posséder.  J’en suis venu à croire que j’y jouais une fois de plus ma vie.  Braver la mort en valait la chandelle.  Mes amours n’en étaient que plus sublimes ;  mais probablement moins équilibrés parce qu’ils prenaient une dimension qui n’existe pas dans la réalité.  Ma vie politique se mariait très mal avec ma vie sexuelle délinquante.   ¨


Pourtant, c’est humiliant en maudit de risquer — vraiment ou en imagination– sa vie pour une population qui pouvait du jour au lendemain te « lyncher » parce que tu n’acceptes pas toutes ses règles.  Comment les assurer que tu ne te fais pas acheter par la police ?   Je n’étais quand même pas pour courir après les policiers pour leur demander de me tapocher, juste pour éliminer tous les soupçons. Je savais qu’un jour ou l’autre, ça arriverait et que dès lors mourront d’eux-mêmes tous les soupçons.  Je ne pouvais rien d’autre.

Je travaillais de toutes mes forces pour les Vauxcouleurs, en songeant que je le faisais indirectement pour l’avenir des jeunes.  L’interdit rend toujours un peu fou.

Mon amour était cosmique : la nature était plus belle que jamais.  J’étais un peu moins frustré et jamais la guerre ne me répugnait autant,  car je songeais aux enfants qui y sont tués.  J’étais devenu grâce à ma liberté, un adorateur de la Vie.

J’ai entrepris, en me sentant aussi bon que les autres malgré mon amourajoie, luttes sur luttes pour le bien-être de l’Estrie, les Vauxcouleurs…

Je m’engageais surtout dans ce qui me semblait une question de justice.   Journaliste, j’avais un pouvoir réel. Je pouvais facilement entrer en communication avec ceux qui nous représentent.  On oublie trop facilement qu’ils sont élus pour nous servir.

J’étais bien conscient que pour une bonne partie des humains,  je n’étais qu’une charogne dès qu’on découvrait ma tendance à la liberté sexuelle.  Être amourajeux , pour la majorité des gens, c’est pire que tuer… c’est stupide, mais c’est ainsi. 

Je considérais qu’il était important de dire que je suis amourajeux , ne serait-ce que pour être honnête avec les gens qui m’entourent, mais en parler, c’est t’assurer d’être crucifié.   Qu’est-ce que tu fais dans ce temps-là ?

Je suis persuadé que la plus grande sécurité pour les jeunes serait que l’on puisse en parler ouvertement, de manière à ce que le sujet puisse être abordé sans devenir fou.  Ainsi, le jeune serait aussi libre de se confier sans gêne et sans peur à ses parents ou un prof ami, s’il en a besoin. On essaie de nous faire croire qu’on est libre, mais qu’on a seulement le droit de dire non.

Pour moi, la cause des Vauxcouleurs, c’était la même que celle de mes amours, de ma sincérité, de mon honnêteté.  Dans un cas comme dans l’autre, j’étais décidé à crever, s’il le fallait, pour aider la région à se sortir de sa situation financière difficile.

Ainsi,  durant quatre ans, sans pouvoir le contrôler, à plusieurs reprises, j’ai revécu ces pénibles moments au cours desquels j’avais la certitude de me faire tuer.  Était-ce l’effet des deux accidents qui devinrent une raison de croire que c’était possible d’être tué par le système, sans compter que de nombreuses personnes étaient tuées ailleurs pour des raisons politiques ou sexuelles comme cela s’est produit en Italie, par exemple.  La droite religieuse s’imagine faire ainsi l’œuvre de Dieu en tuant ceux qui ne partageant pas leurs croyances… J’étais fier de moi.  Je bravais la mort par amour.

Si mon amourajoie permettait sans traumatisme quelques petites expériences génitales ; par ci par là, elle me portait à croire dans un très haut degré de sacralisation de l’enfant, de ses droits et de ses besoins.   Aucune peur ne pouvait m’empêcher d’agir comme il me semblait bon de le faire.  Mes amours, c’était ma révolution : le besoin de rendre la vie plus humaine, plus tolérante, plus fascinante.

Mon fan club augmentait.  Quand on me parlait de révolution, on discutait aussi d’amourajoie.  Si je n’ai pas dû révolutionnairement justifier mes amours presque tous les soirs, je n’en ai jamais parlé.  C’était un autre poids à porter. Plusieurs essayaient  de semer le doute en moi parce que je suis différent.

Un sourire d’enfer 13

février 21, 2023

Un sourire d’enfer  13

J’ai essayé de faire retomber sur moi tous les soupçons, en croyant qu’on ne toucherait pas à un journaliste, mais en réalité, je faisais dans mes culottes.

Malgré mes efforts, j’étais tout au plus un allumeur de conscience comme tout bon journaliste.  Mais, je prenais mon rôle très au sérieux.  J’en étais même prisonnier. Plus j’allais, plus j’étais fanatique. Mais, cela était dû surtout au contexte : la guerre entre les séparatistes québécois et le gouvernement fédéral.

J’ai inconsciemment modifié mon langage et développé l’image du vrai terroriste. De fait, je croyais totalement l’un des leurs.  J’étais fier de me considérer felquiste d’âme, même si cela n’avait de réalité que dans ma tête et peut-être dans celle de la police qui me talonnait de plus en plus. Plus j’étais fier de moi, plus j’étais paranoïaque.

Je me suis tellement pris pour un révolutionnaire, que j’en suis venu à prendre tout le monde pour des policiers.  Je n’avais pas l’étoffe d’un terroriste.  Cela devait déprendre de la sorte de pot que je consommais. Une chose est certaine, la musique rendait les voyages très agréables.

Je vivais un vrai calvaire intérieur.  Je prenais conscience que j’étais très insécurisé, fruit de la chicane permanente entre mon éducation et la vraie vie.  Mes valeurs et celles de la société. 

Ça ne paraissait pas, car, j’étais tout autant brave que paranoïaque quand il s’agissait de défendre les intérêts de la région. 

Je croyais dans ma mission.  Je voulais aider aux pauvres de la région à se sortir de la misère.  J’étais prêt à mourir pour améliorer la situation des miens. 


J’étais heureux seulement quand je me sentais en amour.

Ce problème de conscience venait peut-être du fait que durant toute mon enfance, je voulais devenir un saint.   L’amour est le centre de l’enseignement chrétien, le summum de cette religion, et non, l’interdit sexuel, le péché.   

Il y a dans la pédérastie l’amourajoie, une complicité intergénérationnelle qui vaut toutes les éternités de contemplation religieuse.  Être en amour avec l’amour, nous permet de vivre comme sur un nuage, avec l’impression d’être branché directement à Dieu.

Si tout allait mal dans la région, heureusement, mon amourajoie permettait de rétablir l’équilibre.  Mes aventures amoureuses me permettaient de trouver la vie extraordinaire.  Elles me projetaient à l’extérieur de la douleur intérieure et devenait un chemin à suivre pour continuer le combat.  

Un soir près d’une auto accidentée, près de chez moi, un jeune garçon examinait les dommages.  Sa beauté était très grande.  Je l’ai invité chez moi, malgré les dangers. Il s’appelait Gaétan. Il avait 16 ans.

Il prit une bière en me racontant comment il se protégeait des fifis avec l’arme qu’il dissimulait dans sa poche.  Sa beauté m’attirait trop pour ne rien risquer.  Je m’avançai, je le complimentai sur sa beauté et sa jeunesse, et lentement, mais sûrement, j’étendis les doigts sur son pantalon. 

On a pu les garçons de 16 ans qu’on avait.  Non seulement ils sont plus émancipés qu’on l’était, mais ils sont aussi plus développés.  On pourra jamais me faire croire que ça ressemble à de la pédophilie, car non seulement chacun est consentant, mais chacun en jouit.  Il savait ce qu’il voulait et il avait les instruments pour tracer son chemin.

Fort de cet exploit, la chasse fut ouverte avec frénésie.  Chez les amourajeux  comme chez les gais, la chasse ou la cruise est un instant privilégié.   L’excitation de l’incertitude titille autant que le partage concrétisé.   Celui qui te vire le plus l’âme à l’envers.  Le moment, la seconde du « oui mutuel » ou du dur « rejet humiliant ».

L’amourajoie ne m’apparaissait pas comme un défaut. 


Ces jeunes aimaient ces expériences sexuelles et j’aurais été un imbécile de m’en priver, sous prétexte que la majorité n’y comprend rien et l’interdit par ignorance. 

Ces nouvelles aventures et mes poèmes m’ont amené à discuter ouvertement de mon amourajoie. Je ne craignais plus de dire à un petit  » t’es si beau que je te voudrais ».  Dans les Vauxcouleurs conservateurs, c’était plus qu’osé ; mais j’étais heureux de ne plus toujours devoir vivre en hypocrite.  

J’étais convaincu que légalement, ces aventures ne pouvaient pas attirer d’ennui à personne d’autre que moi.  Je m’en étais informé auprès d’avocats qui me l’avaient confirmé.  Ainsi, j’étais certain que jamais on ne pourrait se servir de mes relations amoureuses pour attaquer mes amis.

Dans ma famille, à cette époque, peu était au courant.  Mon père rejetait complètement mes amours et ma mère me dit parfois qu’elle préférerait me voir mort et sauvé que vivant et amourajeux.  Ce n’était pas par méchanceté, c’est ce que l’Église nous apprenait.  C’était le genre d’intolérance que la charité chrétienne prônait à cœur de jour.  Une ineptie du genre : tu dois détester le péché et non le pécheur qui se mélangeait dans la tête des bons catholiques.

Ces principes religieux sont devenus des formes de discrimination de la part de la majorité qui croyait détenir seule la vérité.  C’était normal pour eux le sexe, c’était le péché des péchés. La Cadillac pour se rendre en enfer. Le contraire de ce que nous propose la religion si on y réfléchit.


Parce que j’étais encore un bon petit catholique, les remords de conscience faisaient rapidement surface ; mais mes expériences m’avaient profondément éloigné de la religion catholique.  J’ai toujours eu un petit problème avec l’autorité.

Je doutais de plus en plus de la pertinence de m’interdire de partager une expérience sexuelle avec un autre garçon s’il en manifestait le désir.  Je ne voyais réellement pas en quoi ces plaisirs pouvaient être dangereux ou néfastes pour eux.  Il n’y a rien de souffrant à se faire toucher la queue, même si on nous a appris que c’est pire que la bombe d’Hiroshima.

Pour une fille, ça pouvait être différent, car elles croient plus facilement que tout ce tout ce qui est sexe est mal, honte ou sévices.  Les conséquences sont aussi différentes.  Et, les filles n’ont pas la même émotivité que nous.

Pour moi, la seule chose qui comptait, c’était la vérité.  Pourquoi nous mentait-on sur tout ce qui touche la sexualité ?  Pourquoi en avoir honte ? La sexualité est humaine, personne n’y échappe.

La prison m’avait appris que le christianisme est profondément hypocrite, car il confond ses racines avec la Bible, qui elle repose sur la punition, la condamnation du sexe et l’Évangile.  L’Évangile, au contraire, repose sur la tolérance et l’amour du prochain.  Plus je méditais, plus je percevais la différence entre Dieu et Jésus.  Plus je m’approchais de Jésus, plus je trouvais le Dieu de la Bible fanatique et pervers, car il ne pensait qu’à punir et faire la guerre.  Ce fut d’ailleurs un des points que j’ai développé dans l’Homo-vicièr. 

Les chrétiens ont choisi le chemin de la lutte contre leur nature profonde et leur sexualité.  Ils oublient que dans les Évangiles en aucun moment Jésus ne considère le sexe comme quelque chose de mal.  Il dit même à Marie-Madeleine qu’elle est pardonnée parce qu’elle a su aimer. Jésus condamnait aussi ceux qui jugeaient leurs voisins.  L’amour était le centre de son message et non d’interdire le sexe.  Pour lui, l’amour à l’intérieur du péché éliminait le mal.

 
Le rôle du plaisir dans ses rapports était évident, autant pour lui que pour moi, mais je savais aussi que cela ne pouvait pas durer, tourner en grand amour, ce que je cherchais.  La très grande majorité du temps, je partageais ce plaisir avec des gens que je revoyais que très rarement ou pas du tout.  Le plaisir pour le plaisir. Le plaisir espacé d’une éternité entre chaque aventure.  Mais, ça nourrissait ma mémoire et le désir de recommencer.  Je trouvais plus normal de rechercher le plaisir que le sacrifice.
 
Pour moi, l’amourajoie était la porte d’entrée de l’amour.  Il y avait déjà une différence entre mettre la main sur le pénis par curiosité, par hommage à la beauté, et vivre à ses côtés et l’aimer. 

Bizarrement, le sexe prend moins de place dans les relations quand elles se prolongent.  La tendresse, la complicité, le partage du bonheur, le plaisir d’être ensemble prennent tout l’espace.  Les joies ne se meublent pas seulement par une aventure sexuelle momentanée, mais exige sa répétition à travers l’amitié naissante.

Je commençais à faire de sérieuses différences entre le message du Christ et le fanatisme chrétien des mangeuses de balustrades qui se centrait sur l’unique interdit du sexe.  Une vraie maladie. 

C’était tellement fou qu’on ne pouvait même pas se questionner sur sa propre sexualité sans passer pour un cochon.


Par contre, tu ne peux pas vivre le contraire de ce que tu es, seulement parce qu’une société est assez bornée pour condamner toutes formes de relations sexuelles en dehors du mariage.

Cette année fut assez heureuse.  J’étais politiquement devenu fanatique, mais il me semblait que la police ne s’intéressait plus à nous.  Petit à petit, les choses revenaient au naturel et la poésie reprenait le dessus.


Un sourire d’enfer 12

février 20, 2023

Un sourire d’enfer 12


 
                                             6

 Un soir, nous nous rendions à l’hôpital, moi, Réginald Dupuis et Gaétan Dostie, donner du sang.  Un appel venait d’être lancé à la radio et notre sang correspondait à ce qui était demandé.

J’avais la tête appuyée sur le bord du camion, à l’intérieur, derrière le chauffeur.  Tout à coup, Gaétan cria :  » mais ces fous-là vont nous rentrer dedans. « 

Je me suis relevé.  J’entendis un grand bruit.  Je vis le champ de vision devant moi tournoyer, puis, les outils me flotter de chaque bord de la tête.  Ce fut un beau spectacle.  Je ne sais pas si j’ai perdu conscience, mais quand je suis sorti, j’ai senti une immense « prune » au front. 

Des gens demandaient que l’on fasse venir une ambulance, alors que Gaétan s’intéressait à ce qui m’était arrivé.  Je trouvais que le temps était très long.   Plutôt que d’attendre, je suis parti à pied pour l’hôpital qui n’était plus tellement  loin.

À mon arrivée, je me suis senti crever.  J’ai affreusement eu peur, puis, en songeant au fait que Dieu ne peut pas être contre l’amourajoie, la sérénité m’a envahi.  Il n’y avait plus que la lumière, et petit à petit, les infirmières s’agitèrent autour de moi. 

Bizarre, mais c’est par cette situation que je venais de comprendre un message: Dieu existe.  Je mourrais comme dans  le rêve que j’avais fait quelques jours auparavant.  Ma montre, un cadeau de Mme Gosselin et de Réjean s’était avancé et arrêté net à l’heure et à la date où Mme Gosselin fut ensevelie.  Je savais que Mme Gosselin venait de mourir à Québec.  Et, comme elle me l’avait promis, elle venait me donner la réponse qu’elle avait juré m’apporter à sa mort : OUI. Dieu existe.  C’était son dernier message.

Si Gaétan n’avait pas parlé au moment de l’accident, j’aurais aussi été du grand voyage sans retour.

Pour moi, la mort de Mme Gosselin fut très cruelle.  J’en ai ressenti une révolte viscérale contre l’injustice divine.  Je venais de perdre celle que j’appelais  » ma mère spirituelle. »  Celle qui me montrait que le christianisme est d’abord et avant tout fait de compassion, de compréhension et de pardon.

Elle venait de transformer ma vie, en me laissant aimer Réjean plutôt que de m’invectiver et me promettre toutes les peines de la terre.  Elle était la charité incarnée.

Je n’avais pas tout à fait bonne conscience.  Je me reprochais de ne pas y être allé assez souvent.  Mme Gosselin calma mes appréhensions dans un rêve. 

J’étais avec Réjean.  Je voulais l’embrasser et demeurer avec lui plutôt que de me rendre aux funérailles.  Après un effort quasi-surhumain de sincérité, je me retrouvais dans un autobus, en route vers Québec, avec Réjean comme compagnon de route.  Alors que je l’embrassais, tout se mit à tourner.  Je me suis retrouvé face à face avec Dieu, un dieu à l’air païen.  Il s’approcha de moi et me tendit une coupe.  J’étais fou de peur. J’ai bu en écoutant Dieu me dire de boire  » à la coupe de la Vie ».  Je me suis réveillé avec une sensation de bienfait extraordinaire.  L’inconscient a des armes défensives invraisemblables.  Ce rêve bénissait et consacrait mon amourajoie. 

Je ressentais très profondément que l’amour ne peut pas être condamnable. 

Aimer Dieu comme on contemple amoureusement un petit gars, c’était un paradis qui me tentait, me fascinait. .L’amour, ça se ressent.  Ça n’a pas besoin d’autre chose pour nous combler. Pourquoi ce ne serait pas ce qui se passera quand on sera mort ?  Ressentir Dieu, s’y intégrer dans une osmose qui n’a pas besoin d’autre chose pour nous rendre absolument heureux.  Est-ce que voir, c’est aussi ressentir ?


Dans la réalité, j’étais sur-révolté.  En l’espace de quelques mois, j’avais perdu trois amis et un amant.  C’en était trop. Une vie qui s’arrête en plein milieu alors qu’elle pourrait devenir agréable.  Je n’arrivais pas à comprendre les signes d’une bonté divine dans cette réalité.  Quand on est humain on ne peut pas comprendre l’ordre cosmique. C’est trop pour notre petite cervelle.

Je jugeais aussi de plus en plus négativement le système dans lequel on vit. Un monde pourri qui laisse souffrir la majorité de la population pour les intérêts de quelques-uns.  Un monde assez corrompu pour que la police fédérale assassine ceux qui combattent le régime.  Des êtres assez hypocrites et fanatiques pour condamner toutes les formes d’amour, en dehors du mariage.  Condamnation selon laquelle le plaisir sexuel est plus grave qu’un meurtre.  Qu’elle folie!  Jamais, sauf à mon deuxième procès, je n’ai autant souffert de l’étroitesse d’esprit de certains Québécois.
 
Si le christianisme est qu’hypocrisie, Mme Gosselin, par sa tolérance, me prouvait qu’il pourrait facilement en être autrement.  Je me sentais mieux compris, accepté par elle.   Ma mère comprenait mal mes sentiments envers Mme Gosselin.  Je ne la jugeais pas et je ne lui en voulais pas.  Elle était à sa manière, tout aussi fantastique que mon père, ce qui la rendait différente de Mme Gosselin.  Maman était plus croyante et moins politisée que papa, à mon avis. C’était, cependant, loin du fanatisme irrecevable de certains autres.  Elle voulait mon salut, non me condamner.  Maman était juste plus à cheval sur les règles sexuelles.  Une question d’éducation probablement.  Mme Gosselin, ce qui en faisait à mon avis une vraie chrétienne, était quelqu’un qui était plus capable de comprendre les autres sans les condamner.

Je me révoltais contre les tentatives pour me faire réfléchir, me convertir, car c’était toujours la même histoire religieuse qui sous-tendait cette prétendue prise de conscience.  Au lieu de comprendre pourquoi le sexe est le mal, j’avais la certitude au contraire qu’au Québec, on exagère tout ce qui touche à la sexualité. 

On accepte les règles sans même savoir pourquoi elles existent.  Je ne savais pas encore que c’était pire ailleurs. C’est tout simplement plus fou dans certaines autres religions. Dans l’islam, ça devient de la folie furieuse avec la Charia.


Chez moi, on me trouvait tellement baveux que mes parents craignaient que je me fasse tuer ou battre au cours d’une de mes brosses.

Comment mes parents qui me voyaient peu souvent à cette époque, pouvaient-ils comprendre qu’un être si doux, si gélatineux, soit devenu un tel volcan ? Le journalisme me faisait voir la vie autrement.

La corruption politique était évidente, criante. La liberté d’expression était très mince et c’est au compte-goutte qu’on laissait paraître l’information complète. J’avais déjà perdu deux fois mon emploi à la Tribune.  J’avais appris, que dans ce journal, il ne faut pas s’en prendre efficacement au parti libéral, car, la Tribune est rouge.  Comment faire éclater la vérité sans être à nouveau congédié ?

À force de te faire piller sur les orteils, t’as beau ne pas être malin, la chaleur finit par faire monter la moutarde au nez.   Avec tout le ressentiment accumulé, j’ai accueilli avec joie l’enlèvement de James Cross.

Je croyais, comme tout le monde j’imagine, assister « live » à un roman-réalité de télévision.  C’était tout au moins aussi excitant.

J’étais d’autant plus heureux que le FLQ ne se gênait pas pour dénoncer la situation pénible faite au peuple du Québec.

Le FLQ, c’était Mandrin.

Mandrin est un bandit français qui volait aux riches pour distribuer ensuite les résultats de ses prouesses aux pauvres. Il est mort guillotiné. 

J’avais peut-être 14 ans quand j’ai vu cette histoire à la télévision. J’étais outré par ce manque de justice sociale.  Je me suis juré de rétablir sa réputation.  Voler pour le remettre aux pauvres, ce n’est pas voler.  Si j’étais contre la violence, j’appréciais l’audace, le courage de ce gars qui risquait sa vie pour un peule qui lui cracha au visage.

Après Cross, ce fut Laporte.  Le FLQ devint tout simplement héroïque à mes yeux. 

À lui seul, il tenait tête à deux gouvernements corrompus. 

La crise d’octobre est un souffle de liberté.  Enfin, des hommes se tiennent debout, face au pouvoir et lui crachent au visage.

J’admirais une telle force.  J’aurais voulu avoir autant de cran.    

          7   

Les soirées de poésie dans les petites villes de la région se poursuivaient de plus bel.  Nous avons même élargi notre territoire. À Thetford Mines, nous avons tenu un récital à la mémoire de Gaston Gouin et une exposition de peinture.  Pierre Vallières nous accompagnait.  Nous avons connu deux poètes qui furent de bons amis. 

Jean Grondin me plaisait beaucoup parce qu’il était simple et franc.  Il est mort quelques mois après notre rencontre dans un drame tout à fait bizarre qui emporta aussi une autre poétesse du groupe.


Quant à Gisèle Morissette, de Richmond, c’était ma préférée.  Son amour de la poésie était si intense qu’il fallait oublier certaines faiblesses de sa plume.  Je n’ai jamais rencontré une autre poète, sauf Janou St-Denis, qui ait autant le feu sacré.  Gisèle était toute maternelle, toute tendresse.  Elle organisa souvent des rencontres poétiques à son magnifique chalet qui fut plus tard la proie des flammes.  J’aimais Gisèle parce que même si elle n’acceptait pas mon amourajoie, elle ne se mêlait pas de mes amours avec un petit anglais de la région de Richmond.  C’était un amour platonique dont elle était témoin et confidente. 

Nous ne nous sommes chamaillés qu’une fois en parlant des partis politiques que nous appuyions. Gisèle avait ce sens du respect des autres qui m’avait conquis chez Mme Gosselin.  Elle comprenait que même dans la morale, il peut y avoir pluralisme.  Tout sauf la violence.  Pauvre Gisèle, les malheurs se sont abattus sur elle.  Elle est décédée dans un accident d’avion.

J’aimais organiser des soirées, des récitals, répandre la poésie et boire la beauté, la fraîcheur de cette jeunesse qui s’éveillait à la magie des mots.  La poésie est le premier cri d’un individu qui se libère. Vouloir la censurer, c’est la tuer.

Un soir alors que nous rendions chez Gaétan Dostie le chercher pour participer à une soirée de poésie, à Valcourt, nous avons été averti de ne pas l’attendre : la police était chez lui et il serait vraisemblablement amené en prison.  Pourquoi était-il arrêté ?  Parce qu’il était indépendantiste ?  Ami de Gouin ?  

Ce soir-là, à Valcourt, entre nos poèmes, nous dénoncions ces arrestations arbitraires.  Les événements d’octobre n’étaient plus un événement étranger.  Ils s’attaquaient à tous ceux qui ne partageaient pas les vues de Trudeau.

Pour s’assurer que Gaétan ne soit pas tué lui aussi, comme cela se faisait en Amérique du Sud et aux États-Unis, par cette meute de policiers enragés, j’ai travaillé avec un groupe de jeunes à publier des pamphlets.  J’ai rencontré ces jeunes, car ils disaient vouloir travailler pour la révolution du Québec.

L’un d’eux était particulièrement beau.  Malheureusement, lui et son compagnon, ne voulaient rien savoir de mes amours.  Saoul, cela a même soulevé quelques étincelles ; car, quand je bois, je suis probablement comme tous les autres, affreusement idiot.  Un double de moi-même. Ma vie de frustré sort au grand jour. 

J’ai donc dit au plus radical, pour qui tout n’était que politique : « Pour moi, la révolution et le cul, c’est indissociable.  Ça ne donne rien d’avoir un Québec politiquement libre, si on est sexuellement arriéré et prisonnier de la morale religieuse.»  J’ai temporairement rompu mes relations avec lui, sous prétexte que je ne voulais pas jouer le rôle de père.

Malgré ces incidents, le premier tract fut préparé.  Cette résistance passive permettrait au moins, à mon avis, qu’aucun ami ne soit tué par la police.  Tous les pays peuvent devenir fascistes du jour au lendemain.

Chose curieuse, avant même que les tracts soient distribués, ils étaient saisis par la police.  Nous voulions recommencer ailleurs, mais la police était au rendez-vous avant nous.  Qui nous trahissait ?  Je ne l’ai jamais su, mais l’évidence parlait d’elle-même : c’était quelqu’un du groupe.  La police n’aurait jamais pu le savoir autrement. 

J’ai bien aimé cette première lutte. C’était comme quand nous étions petits et nous jouions au cowboy.  La même intrigue.  Tout se faisait secrètement.  Les ballades en moto, gelés comme des balles, étaient bien plus excitantes.  C’était vivifiant.  Tout en prenant mon rôle très au sérieux, je m’amusais.    


Un dimanche soir, la direction de la Tribune me demanda de faire du temps supplémentaire et de couvrir un événement à Roch Forest. 

En m’y rendant, avec le vétéran photographe Royal Roy, celui-ci m’informa que des felquistes avaient été repérés à Magog et arrêtés à East Angus.  Même si Cross avait été enlevé, je venais de faire parvenir deux dossiers à Pierre Vallières, le chef présumé du FLQ.  Les deux dossiers portaient sur la pénible situation des travailleurs de ces deux localités, espérant qu’il trouverait quelqu’un à Montréal qui les publie. La peur me prit.  J’ai aussitôt cru que ces dossiers avaient été interceptés par la police et la cause de ces arrestations.

J’étais malheureux.  Sans le savoir, à cause de mon imbécilité, j’étais devenu un traitre.  J’avais si honte que j’eus de la difficulté à couvrir convenablement mon assignation.  Par contre, j’étais intrigué que la radio n’en fasse aucune mention dans leurs bulletins de nouvelles.  Pourquoi ne parlait-on pas d’une primeur d’une telle importance ?

De retour au bureau, le grand Alain Guilbert se moqua des felquistes arrêtés. Il me dit qu’ils étaient au moins seize.  Selon mon peu de connaissance et les pauvres lectures que j’avais faites pour comprendre comment fonctionne un mouvement terroriste, cela était impossible, chaque cellule ne se compose tout au plus de trois ou quatre personnes.  Je lui ai alors fait remarquer victorieusement ; quoique certain plus que jamais d’être piégé.  La salle de rédaction n’était-elle pas liée par un service intercom avec l’atelier ?  Ainsi, tout pouvait être entendu ailleurs sans être vu. 

J’étais fait.  Je venais de m’aventurer sur un terrain dont je ne connaissais pas la composition des sables mouvants.  J’avais à l’idée les cinq ans de prison pour tous ceux qui s’avouaient pro-felquistes, moi, qui avait à peine la capacité de tolérer l’idée d’y retourner ne serait qu’une seule journée.

Malgré la peur, je me suis déclaré solidaire de cette révolution.  Quant aux objectifs, c’était parfaitement vrai ; mais pour ce qui était des moyens, c’était totalement faux. Même Vallières savait que j’étais opposé à la violence. 

J’attendis patiemment que les questions m’indiquent le sens de cette mise en scène.  Cela ne tarda pas.  Les questions fusèrent de partout concernant Gaétan Dostie.  Animé par le désir de le sauver, comme se devait de le faire tout bon ami, j’affirmai que Gaétan Dostie n’était qu’un petit « passeur de journaux».  Je croyais lui éviter ainsi bien des problèmes, comme s’il avait été mêlé aux événements, comme je le croyais possible.  Gaétan a toujours été mieux informé que moi et plus radicalement indépendantiste. C’était donc normal que je le prenne pour un felquiste.

Pour être cru, je devais, à mon dire, passer pour un vrai felquiste.  C’était le premier acte de bravoure de ma vie, je devrais plutôt parler de première prise de position envers une amitié naissante.  Mon premier vrai acte de solidarité humaine.

J’avais rencontré Gaétan Dostie qu’à l’occasion de soirées de poésie.  Je ne connaissais rien de ses opinions, sauf, qu’il était sans compromis en faveur de l’Indépendance. 

Cet interrogatoire m’amenait à une autre question : Gaétan était-il felquiste?  Pour que l’on fasse autant de chichis, cela était bien possible.  Juste ce doute, le montait encore d’un cran dans mon estime.

À mon départ du bureau, je vis un bonhomme me suivre, puis, un flic qui faisait semblant de coller un billet sur un pare-brise devant la sortie à La Tribune.  Il en passa d’autres à toutes les intersections dès que je les avais franchies.   Finalement, après être entré chez ma tante, je vis un autre individu quitter la maison-appartement, comme si j’avais été suivi.  

J’étais convaincu que c’était un coup monté par la police.    

Aussi ce soir-là, je me suis couché tout habillé, prêt à être arrêté.  Que c’est long cinq ans ! 

J’avais une peur bleue.  Je n’ai jamais été bien brave.  Mais, plus j’avais peur, plus je me montrais sous un visage radical et fanatique.  On me pensait ainsi beaucoup plus baveux que je le suis en réalité.


Quand Gaétan Dostie fut libéré, j’ai appris qu’en dedans il aurait eu bien des difficultés à obtenir les médicaments dont il avait besoin, ayant attrapé la malaria en Afrique.  Nous avons loué un appartement ensemble.

On l’accusait d’être communiste puisqu’il était en possession d’un livre traitant de ce sujet, livre qui avait d’ailleurs l’imprimatur de l’archevêque de Sherbrooke, probablement un autre communiste.

Les perquisitions ont frappé d’autres membres des Auteurs réunis.  

Même Réginald Dupuis n’y échappa pas.  Pour ne pas nuire à ce que j’avais dit pour protéger Gaétan, j’ai continué à affirmer mon appui au FLQ, mouvement qui n’existait probablement pas à Sherbrooke.  C’est du moins ce qu’a déjà affirmé Paul Rose. 

J’aurais bien aimé être aussi brave que les felquistes, mais j’étais toujours à me reprocher un petit fond de lâcheté. Les «j’aurais dû» ou «j’aurais peut-être dû» parsemaient ma vie.  

Ma poésie changea de ton.  Elle devint plus révolté, plus révolutionnaire.

Un sourire d’enfer 11

février 19, 2023

         Un sourire d’enfer 11

                                        Chapitre 2



Mon travail me forçait à prendre conscience d’une autre réalité, moins angélique celle-là, la plupart des gens sont exploités, prisonniers d’une structure qui nous condamne à lutter entre nous, les uns contre les autres, comme dans une jungle.

Heureusement, les Vauxcouleurs (Estrie) sont une des plus belles régions que j’ai connues et mon travail me forçait à la visiter, à apprendre que la terre est parsemée de gens très bons. 
 
La Tribune de Sherbrooke m’avait affecté à la couverture des événements régionaux, c’est-à-dire tout ce qui se passe en dehors de Sherbrooke.  Elle avait mis une auto à ma disposition pour me déplacer dans la région.

La nature et une certaine liberté dans mon travail commençaient à me permettre de rêver à un monde dans lequel le bonheur, la sincérité, la franchise étaient des éléments de base.  J’étais aussi naïf qu’à mes douze ans. 

Il me semblait impossible qu’il puisse exister des gens pour qui la fortune, la gloire, le pouvoir, l’argent puissent être plus importants que la vie humaine.  Sans le savoir, j’étais profondément chrétien, malgré mon amourajoie. C’était normal avec l’enfance que j’avais vécue. On n’envoie pas Dieu promener quand on l’a vécu très profondément dans sa chair. Je rêvais et j’apprenais petit à petit que ce monde idéal n’existe que dans ma tête.

Puis, comme l’avait prédit le poète Gaston Gouin, il se mit à faire mauvais sur tout ce territoire.


Lors d’une visite à Québec, j’ai appris que Mme Gosselin avait juste quelques mois à vivre.  Elle était atteinte du cancer. Mme Gosselin m’appris la nouvelle avec tant de douceur que j’ai cru qu’il s’agissait d’une farce.  L’humour était chez elle un trait de caractère qu’elle employait parfois pour nous sonder ou pour nous faire confronter les réalités de la vie.  Je ne l’ai pas crue. Cela me semblait beaucoup trop injuste.  Elle était trop bonne pour mourir aussi jeune.  Maintenant qu’elle était heureuse, elle mourait.

Je n’ai rien retenu de cette nouvelle qui me semblait invraisemblable puisque Mme Gosselin semblait encore en pleine santé, malgré sa dernière opération.
 
Je m’interrogeais aussi sur l’amour.  Aimer son prochain, est-ce se battre comme journaliste pour le bien de la région ?  Est-ce plutôt s’attacher à un individu en particulier comme j’aimais Réjean?  Est-ce manquer de charité que de combattre les politiciens qui nous semblent malhonnêtes ?

Ma conception du christianisme avait émergé avec ma première visite en prison.  J’étais devenu plus croyant, mais aussi plus conscient que ce que l’on nous demandait sur le plan sexuel était carrément contre nature.  Il faut toujours se vaincre. Pourquoi ?  Ça apporte quoi aux autres ? En quoi la chasteté nous rend-elle meilleur ou plus pur ?

Je croyais que la plus grande des prières est la joie de connaître Dieu dans tout ce qu’il a de plus beau. 

Par conséquent, l’amourajoie était ma réalisation la plus sublime quand je l’acceptais et que je cherchais à la vivre honnêtement.  Est-ce erroné ?  Qu’est-ce que la vie ?  Pourquoi un Dieu, qui se dit amour, laisse-t-il souffrir et mourir de misère autant de monde?


Ma grande peur était, comme je l’entendais partout, de blesser, de nuire aux autres.  J’étais à ce sujet extrêmement scrupuleux.  Je croyais possible que les jeunes soient sans défense et facilement brisables, influençables comme on le prétendait, même si toutes mes aventures me prouvaient le contraire.  Sans violence, un jeune ne fait que ce qui lui plaît.

J’ai pris des années à découvrir que les adultes perçoivent la réalité sexuelle des jeunes à travers leur propre peur, née de leur éducation.  En imposant leur morale, ils se fichent bien de briser la curiosité sensitive des jeunes.  Une curiosité toute normale, tout aussi essentielle pour garder une attitude positive devant la vie.  Ils leur apprennent à haïr leur corps, comme ils le font pour eux-mêmes. 

Pourquoi plus de femmes souffrent de névrose que d’hommes, sinon parce que la perception du corps de la femme est dans notre éducation la fin, la tentation sexuelle de tout individu, le mal ? Qu’elles doivent répondre à tous les critères inventés par une société de mâles qui profitent de leur soit disant besoin d’intimité. Les femmes sont esclaves de leur besoin de bien paraître.  L’Église les condamne, ce qui les place dans un perpétuel état d’infériorité par rapport à l’homme.  Ainsi, plus de femmes ne savent pas vivre dans la joie d’avoir un corps.  Comment accepter que la société continue à entretenir une telle imbécilité ?   
 
Je ne pouvais pas nuire à Réjean en l’aimant, en lui prouvant l’intérêt que je lui portais. 

D’autre part, à Sherbrooke, Hélène m’attirait toujours  quoique nos relations fussent de plus en plus espacées.  Nos passions avaient été parfois très éblouissantes, avant que Réjean ne fasse partie du décor.  Il a tout changé quand je l’ai rencontré.  J’étais devenu follement amoureux de lui.  Je travaillais et je m’ennuyais de lui.  À Sherbrooke, Hélène partageait ma ferveur grandissante pour la cause du peuple, mon besoin de révolution dans le sens d’un changement profond.   Hélène m’entraînait dans la poésie.  Nous étions heureux.  J’aimais cette ambiguïté sécuritaire, même si c’était de bien moindre importance que mon besoin d’authenticité.   

Comment un amourajeux peut-il aimer vraiment une femme ?  Un amourajeux  (un terme que j’avais inventé pour titre d’un de mes livres de poésie) est-il nécessairement et uniquement gai ?  Est-ce que l’âge entre amoureux a réellement de l’importance ?   Aussi, comment ne pas sertir la joie des autres qui t’estiment maintenant sur la « voie de la guérison » ? 

J’étais encore assez niaiseux pour croire qu’il est mal d’être amourajeux, de croire qu’être amourajeux est anormal. J’adorais Réjean et, plus il le savait, plus il s’en servait pour me manipuler.   Son petit copain de quelques années plus vieux que moi ne servait qu’à me le rendre encore plus indispensable. Mes hésitations à monter à Québec tenaient d’une chose que je ne connaissais pas avant : la jalousie.

 Quant aux Vauxcouleurs (Estrie), la flamme politique se faisait plus rare et toute autre forme de vie m’ennuyait.

J’avais complètement perdu foi dans la députation.  Nos représentants ne connaissaient rien à nos problèmes et nous en avions à revendre. Tout ce qui les intéressait, c’était leur maudit pouvoir, être réélus.

Aucun secteur économique ne se portait bien et dans chaque cas, le fédéral était toujours le principal responsable. Les deux paliers de gouvernement se garochaient les problèmes, ce qui permettait de rien solutionner.

J’attachais autant d’importance au sort de la région qu’à mes propres amours.

 Les gens réagiront.  Ils finiront bien par comprendre.  Ils ne peuvent pas se faire emplir tout le temps, sans finir par identifier les menteurs et les profiteurs, pensais-je.

Mais on aurait dit que la majorité était  totalement aveuglée par les discours des politiciens  ou plutôt qu’elle était trop paresseuse pour chercher à bien s’informer.  Les gens croyaient tellement dans les gouvernements qu’ils ne pouvaient accepter les changements globaux qui leur permettraient de s’en tirer.

J’attachais une importance sans limite à la vérité. Une vraie croisade.  Du journalisme d’information, j’étais passé au journalisme de combat.  J’exigeais de faire des liens entre les événements et de les resituer dans leur vraie perspective, ce que les patrons appelaient de l’éditorialisme. 

Pour moi, ce n’était qu’éclairé l’événement pour que les gens comprennent. J »étais un chevalier sans cheval, ni armure.  Un Don Quichotte. J’étais très vulnérable.  J’étais amourajeux, un défaut que personne ne saurait me pardonner parce qu’au Québec on s’imagine encore que la sexualité sans violence, c’est pire que de prendre de la cocaïne ou de tuer.  On n’évolue pas très vite parce qu’on a peur d’être mal jugé par les autres. 


Je suis retourné à Québec. Je ne pouvais pas être plus longtemps sans Réjean, ça me faisait trop souffrir.  Cette fin de semaine, non seulement mes amours avec Réjean ont ré ouvert une plaie ; mais voir Mme Gosselin littéralement fondre me bouleversa.

Elle me dit avoir apprécié Re-jean, le dernier livre qu’elle lut.  Elle affirma y avoir trouvé la franchise et la sincérité qui me caractérisent et qu’elle admirait en moi.  Cependant, elle doutait à savoir si c’était bon.  À mon départ, Mme Gosselin fondit en larmes et me dit en guise d’adieu « Mon pauvre Jean ».

Plus que jamais j’ai ressenti mon incapacité à supporter autant de souffrance.  Je ne pouvais plus me rendre à Québec. C’était trop dur… trop d’émotions.

Peu de temps après, un autre événement néfaste se produisit. 

Gaston Gouin eut un accident en motocyclette.  L’accident fut vite considéré par ses amis comme un meurtre. Plusieurs faits demeuraient énigmatiques.  Est-ce que le trou dans son gant était vraiment un trou de balle de revolver ? Comme plusieurs, j’ai cru que la GRC ou les services secrets canadiens venait d’assassiner un des nôtres, le poète en noir.

J’étais révolté.  Si j’avais toujours été radicalement opposé à la violence, je commençais à comprendre que d’autres ne le soient pas et qu’il faut parfois y avoir recours pour se défendre. Pour des millions de dollars l’establishment hésiterait-il à tuer, à truquer des procès ?

Quand un ami est tué par la police ou que du moins tu le crois, tu réfléchis sur la valeur démocratique de ta société.  Il est impossible de ne pas se radicaliser. Ce que je fis.

Dorénavant, si j’étais toujours contre la violence, j’étais pour le droit de se défendre.  Si Gouin avait été tué, qui serait le prochain ?  Non seulement les fédérastes étaient des menteurs, mais aussi des assassins. 

J’ai commencé à envisager la révolution non plus comme un acte condamnable, mais une juste guerre.  C’était la justice ou la vengeance.  Je croyais les felquistes tellement purs qu’il m’était impossible d’entrevoir qu’ils puissent mentir.

Je n’avais pas oublié la mort de Gouin quand j’ai rencontré un ami d’enfance qui organisait un festival de la peinture à Scotstown avec Frédéric.  Réginald m’y invita.  J’ai passé plusieurs jours en compagnie des peintres qui participaient à ce festival.


Quoiqu’il en soit, à la fin de ce festival à Scotstown, Claude, mon copain d’enfance partit en voyage afin de se reposer.  Il apportait sans doute avec lui les pincements au cœur qui nous avaient effrayés quand les membres d’une jeune troupe s’étaient effondrés avec le plancher, au cours d’une représentation théâtrale intitulée «  Oliver Twist ».

Le festival avait été un succès, nous en étions tous fiers. 

Deux jours plus tard, les patrons me demandaient de préparer un papier sur sa mort.  J’ai noté, comme tout bon journaliste, tous les détails de son accident d’auto.  Je vivais comme dans un nuage, tant ce malheur me secouait.  Cela me semblait impossible.  Je croyais dans un coup monté.  J’écrivais la nouvelle entre deux larmes.  C’était une partie de moi qui venait de partir, de beaux souvenirs d’enfance.  Les patrons ne m’auraient peut-être jamais laissé travailler sur cette nouvelle s’ils avaient su que Claude était un ami d’enfance.

J’étais encore sous le choc quand j’appris la mort de Mme Gosselin.  Cette période me ma vie fut tellement douloureuse, à cause de toutes ces morts, que je ne suis plus certain de l’ordre chronologique du déroulement des événements.

Un sourire d’enfer 10

février 18, 2023

Un sourire d’enfer  10

Re-jean m’apporta une lueur d’espoir.  Peu de critiques de mon ouvrage furent négatives, certaines étaient même fortement encourageantes.  J’étais, selon un docteur en lettres à l’université de Washington, que m’avais présenté Antoine Naaman, le premier écrivain depuis Rimbaud chez qui elle trouvait autant de souffle. 

Pour sa part, Roger Peyrefitte que j’admirais pour Les amitiés particulières, me félicita, tout en me faisant savoir qu’il avait des correspondants à Sherbrooke. 

À cette période poétique de ma vie, je fis connaissance avec Réginald Dupuis, un peintre qui, pour gagner sa croûte, travaillait dans la décoration intérieure.  Réginald était un pur hétérosexuel, nullement intéressé à changer de gibier.  Il devint mon meilleur ami.

À chaque fin de semaine, je me rendais dans sa famille (qui habitait juste au-dessus de chez ma tante où je logeais) où nous avions des discussions sur toutes sortes de sujets. La poésie était à l’honneur et nous faisions ensemble de la peinture.  Son épouse Denise était non seulement très gentille, mais elle était très intelligente.  Elle avait une noblesse d »âme que j’admirais beaucoup.

Réginald devait souvent parler de moi puisqu’un jour il m’apprit qu’une poétesse voulait faire ma connaissance.  Fort de mes mésaventures, j’étais quelque peu misogyne.  Cette rencontre retarda jusqu’à ce qu’elle s’impose d’elle-même.

À mon arrivée, j’ai été ébloui par la beauté de cette femme, sa jeunesse et son ouverture d’esprit.  Elle avait un air égyptien, exotique. 

La conversation porta évidemment sur mes écrits et mon amourajoie.  Elle faisait preuve d’une très grande érudition.  Elle m’arracha un aveu : Réginald m’avait vanté son intelligence, mais il m’avait caché sa beauté.  Je l’ai regardé avec fascination.

L’amitié souda les deux groupes.

Cette rencontre cristallisa toutes mes émotions autour de la poésie, de sa signification, et petit à petit, je devins moins sauvage avec la belle qui se découvrait aussi folle que moi dans sa recherche de la beauté, de la jeunesse et de la joie. 

Ensemble, nous étions comme deux enfants, deux amants de la nature.  Nous vivions des moments de joie si intenses que j’en oubliai ma misogynie.  Alors que je récitais publiquement mon adoration amourajeuse,  je vivais une aventure presque sublime avec une femme. 

Quel changement !   Nous avions ensemble la passion poétique et Réginald nous introduisait lentement à l’amour des couleurs, de la peinture. Tout était art dans notre vie.  J’étais tellement souvent chez Réginald que je me suis souvent demandé si je n’abusais pas.

La vie de groupe s’élargit à d’autres poètes et peintres des deux sexes, un véritable petit cénacle.   On parlait de plus en plus d’école littéraire de Sherbrooke.  Notre réputation atteignait même Montréal.  Ma petite amie m’apprivoisait petit à petit.

Au fond, elle aurait bien voulu me guérir de ce qui lui semblait  » ma maladie ».  Tout au moins aurait-elle aimé que je puisse écrire, un jour pour une femme, une aussi belle lettre d’amour que celle que je venais de publier pour Réjean. 

Je prévenais ceux avec qui je travaillais de mes « vrais attraits amourajeux » afin de m’assurer que jamais il ne soit possible de m’accuser d’avoir trahi leur confiance.  Un échec dans la maîtrise de la petite nature était toujours possible…


Un souci d’honnêteté que l’on me reprocha très souvent.  Certains pensaient que c’était de la provocation alors que c’était simplement un désir de respect pour les gens qui ne partageaient pas ma perception de la morale sexuelle.


Cette époque fut très importante à bien des points de vue.  J’apprenais qu’il est possible d’avoir des amis, même si toute ton âme est dirigée par l’amourajoie.    
Mes relations étaient franches et ne souffraient pas l’hypocrisie vomie dans l’Homo-vicièr.  Tout était poésie, peinture, musique Un fleuve d’énergies vitales,  d’amour, de rire et de beauté. 

Ainsi, savoir que je suis amourajeux permettait de parler franchement.  Elles pouvaient en parler sans déclencher de drame.  Elles pouvaient leur faire part de leur morale, tout en les laissant libres de juger par eux-mêmes. C’était beaucoup mieux ainsi. La vérité est préférable au silence de la censure.

Personne ne paniquait ou ne paranoïait à cause de ma réalité. Elles me disaient franchement ne pas partager mon point de vue, mais que de le savoir permettait d’avoir la vérité sut tout ce qui se passait.  En fait, le seul danger qui puisse exister dans une telle relation, c’est qu’une personne soit violente. 

Dans notre société, les jeunes n’existaient pas, les parents décidaient tout pour eux.  Ils n’avaient pas droit au chapitre, même si c’était leur vie.

Puis, j’ai connu la marijuana. Fumer était presqu’un rite sacré.

J’adorais cette nouvelle dimension.  Ce miroir qui révèle un aspect de la vie qui demeure inconnu sans cet artifice.  Petit à petit, le pot devint un instrument pour mieux saisir la musicalité de la poésie, la richesse des structures et des images.

La mari eut des retombées d’abord très positives. Elle transforma, grâce aux contacts de meilleurs poètes que moi, toute ma perception poétique.  Gelé, j’étais méditatif ou rieur.

Contrairement à ce que m’avait dit mon psychiatre, je n’ai jamais cherché à dépasser le stade de haschisch.  J’avais peur.  Je me trouvais assez fou pour ne pas risquer de le devenir plus.  J’avais assez de mon besoin compulsif de sexe que j’identifiais à l’amour. Trop fumer me rendait encore plus paranoïaque.  Je ne voulais pas me brûler le cerveau comme des milliers de jeunes l’ont fait depuis.

Mon expérience avec l’école libre m’aidait aussi . La base de l’école libre était de donner une place aux jeunes dans la société, de les considérer comme des humains à part entière.  C’est le contraire d’une société qui élève ses enfants en exigeant l’obéissance aveugle, sous prétexte que les adultes connaissent tout.

UN SOURIRE D’ENFER 9

février 17, 2023

Un sourire d’enfer 9

Ma guerre avec La Tribune commença, non seulement parce que j’étais devenu fanatique; mais parce que j’y vis une forme de censure. 

On me dit que Bourassa et Marchand demandaient ma tête presqu’à toutes les semaines.  Plus tard, M. Dubé m’a affirmé qu’il n’y a jamais eu de telles pressions politiques à mon endroit, mais que les instances régionales étaient fatiguées de voir l’intérêt que la Tribune portait au projet d’aéroport international.  C’était simplement la survie économique de notre région qui était en jeu ;  mais l’appartenance aux libéraux était plus importante que le bien de la population.

Quoiqu’il en soit, je suis depuis absolument indépendantiste et chaque jour m’apporte une raison nouvelle de nous séparer du Canada.  


La décision du gouvernement fédéral quant à l’aéroport international est ce qui venait compléter les raisons pour être à jamais séparatiste. 

C’était évident que les décisions se prennent toujours en fonction des intérêts du Canada anglais.  D’ailleurs, si on lit l’histoire du Québec, on s’aperçoit que si notre peuple a toujours été vaillant, il a toujours été dirigé par une bande de moumounes quant au besoin de s’émanciper.

Nous sommes dirigés par des politiciens qui se prétendent les voix du peuple, des menteurs prédicateurs au service des intérêts anglophones plutôt que ce celui du vrai peuple francophone.

Avec l’Église, nous sommes habitués à écouter les ordres venues de Dieu et de ses représentants.


La décision fédéraste était prise par Trudeau et Marchand.  Ils savaient que c’était contraire aux besoins du Québec, mais ils s’en fichaient.  Je les ai classés, Trudeau, Marchand et Cie, à titre de vendus.  Au lieu de s’améliorer, leurs pareils ont toujours été juste un peu plus dégueulasses, comme les Lalonde et Jean Chrétien.

Le Québec vivait des moments difficiles et ce projet aurait transformé le visage économique du Québec.  Ils nous auraient donné une raison d’espérer ; mais non, Toronto avait le dernier mot. 

Quand le fédéral a ordonné une étude, c’était juste pour justifier le choix qui avait déjà était fait : Ste-Scholastique. 

Smiley Pépin, qui était ministre fédéral à Drummondville, ne connaissait même pas l’impact qu’avait ce projet sur sa région.  Ce qui prouve bien que ce n’est pas d’avoir des ministres dans un cabinet qui change quoi que ce soit pour une région.  Même le projet de St-Jean-sur Richelieu ne fut pas retenu.

C’était évident pour moi qu’économiquement le Canada ne s’arrête même pas une seconde aux besoins du Québec.  La vache à lait de la fédération.  La crème qui permet au Canada d’avoir un tel train de vie… Furieux, n’est pas le mot pour dire ce que je ressentais. Et dire qu’aujourd’hui, on est assez fou pour appeler Dorval, l’aéroport Trudeau. Quelle bande de masochistes ! Célébrer une trahison de l’histoire.

Pour oublier un peu mon désarroi, je me suis remis à l’écriture.  J’ai recommencé à crier dans mes poèmes mon amour amourajeux.  La fascination qu’exerce leur corps sur moi et mon désir de vivre pour eux et d’eux seulement.

Vauxcouleurs, c’était eux.

Toute la passion que j’avais pour Réjean se fondait dans cet amour impersonnel que représente le combat pour l’amélioration de la situation socio-économique des gens.  Vauxcouleurs, c’était Réjean en désir.

Bizarrement, la décision fédérale quant à Mirabel a coïncidé avec les premiers refroidissements entre moi et Réjean.

Après une année, Réjean tournait les yeux vers un autre. Cette situation m’asphyxiait la vie.  Pour lui dire, j’ai écrit une longue lettre d’amour que les Auteurs Réunis décidèrent de publier. Ce fut Re-jean, un petit récit. 

Je remis cette longue lettre d’amour au Réjean concerné sous forme de livre, le livre était encore la seule forme de cri que je pouvais lui adresser.  Pourtant, ma poésie était rejetée partout.

Quand Réjean lut mon récit, il se contenta d’y critiquer ma dernière phrase dans laquelle je disais : « Petit prince, je t’adore». Il était visiblement fier d’avoir été la muse de ce texte écrit pour lui spécifiquement, mais il était aussi tellement religieux qu’il ne pouvait pas accepter mon cri d’amour. « On adore que Dieu», avait-il tranché.

                                                  5

  Gaston Gouin était le seul à trouver une certaine originalité à mes poèmes.  J’étais refusé partout.  Aussi, quand Gouin organisa sa nuit de poésie au cégep de Sherbrooke, il ne manqua pas de m’inviter.  Je faisais face à un public pour la première fois.  J’étais convaincu d’être mal reçu puisque je terminais mon récital en proclamant de toute évidence et sans cachette, ma pédérastie.

                          Pourquoi pas toi ?

Si tu le veux dès demain
tous les deux nous irons
au banquet chez Satan
des amants favoris du feu.

Je boirai sur et par ton corps
le sang blanc de ta jeunesse
dans le mot, j’immortaliserai ce rite.

Abandonne-moi tes lèvres
laisse sur ton corps sous ma main
t’introduire à l’extase.


Ne dit pas non trop vite
le bonheur est le plaisir
le plaisir serait
mes mains, mes lèvres
sur ta courte verge.

Ma poésie se cueille 
sur les lèvres d’un garçon.   

L’assistance sidérée écouta en silence parfait.  Elle était tout à fait muette, ce qui me faisait de plus en plus peur, jusqu’à ce que j’entende crier dans un coin un  petit mot : Bravo !

Cette soirée et la publication de Re-jean m’embarquaient de plein pied dans la vie littéraire de la région. 

À cette époque, j’étais encore boudé par le groupe de Gaétan Dostie qui réclamait une poésie plus substantielle.  Pour nous, les Gaston Gouin, Gaétan Dostie et Jocelyn Fournier étaient les grands maîtres.  Il était naturel qu’ils ne m’accordent pas leur attention.  Il suffisait d’être écouté pour être complètement flatté. 

Contrairement, à ce que j’avais cru, ce sont les femmes qui acceptèrent le mieux mon ouverture et ma sincérité.  Ce qui donna lieu à des discussions à n’en plus finir et des amitiés tout aussi longues.

La publication de Re-jean fut bien accueillie partout au début.  On ignorait que c’était une lettre d’amour pour un vrai Réjean. 

Toutes les copies furent vendues et le texte a même servi dans quelques classes de littérature de la région. Mais, j’ai dû quitter bientôt les Auteurs réunis

Presque personne n’avait pris connaissance du contenu, faisant confiance à Jean-Pierre Labbé, qui était au centre des publications.  Alors, quand on découvrit que le texte pouvait être interprété autrement que selon la morale, on ne tarda pas à vouloir ma peau.

Comment expliquer aux autorités du petit séminaire qu’un texte amourajeux ait été retenu, aussi poétique fut-il ?  Mais, il fallait l’avoir lu attentivement pour déceler cette réalité amourajeuse.   Il n’y avait qu’une solution : se dissocier immédiatement de la racine de ce scandale, c’est -à-dire de moi.  Et, c’est ainsi, que de loin, j’ai peut-être hanté les dortoirs et les toilettes du petit séminaire alors que de belles petites brebis, songeant à autant de tendresse et d’amour, branlaient l’arbre à la racine pour y laisser se perdre la semence pour laquelle j’aurais bien sacrifié une partie de ma vie.

Je n’étais pas du genre à désespérer.  Avec d’autres membres et poètes, j’ai commencé à mettre sur pied des soirées de poésie au parc Jacques Cartier. 

Plus tard nous nous rendions dans les villes de la région, donner des récitals de poésie.  Aie-je eu espoir qu’un jour ces poèmes me permettent de vivre une aventure avec un des petits auditeurs ?  Sûrement.  Je ne suis pas si fou. Par ailleurs, ceux qui venaient nous écouter étaient tous des adultes, aimant la littératureTrès rare sont lesjeunes qui courent les récitals de poésie.

Donc, ceux qui à un moment donné se sont excités et ont réclamé ma tête, souffraient d’un manque absolu de respect du droit d’être ce que tu es, s’il n’y a pas de violence.

Un sourire d’enfer 8

février 16, 2023

Un sourire d’enfer 8

Le hasard fit que pendant mes vacances, j’ai été appelé à remplacer un journaliste à Drummondville.  Selon les patrons, j’étais celui qui pouvait s’adapter le plus vite à une telle situation. 

J’ai poussé là aussi l’idée d’un gouvernement régional.  Et, petit à petit, j’ai connu un projet qui fut la plaque tournante de mon travail : construire un nouvel aéroport international devant remplacer Dorval, à Drummondville. 

Je me suis fait le propagandiste de ce projet puisque sa réalisation devait entraîner la création d’au moins 100,000 nouveaux emplois dans les Vauxcouleurs (Estrie). 

J’ai mis toutes mes énergies, toutes mes capacités à faire valoir le bien-fondé de cette solution. 

J’ai même rédigé un mémoire plutôt niaiseux qui insistait sur l’unité canadienne. Je préconisais de faire de ce projet le symbole de l’unité nationale. 

L’argumentation reposait sur des notions de psychologies plutôt mal assimilées.  Je croyais en jouant le trémolo de l’unité nationale donner plus de chance de succès au projet de Drummondville, celui-ci étant du ressort fédéral.

À cette époque, je croyais encore dans le Canada et j’étais convaincu qu’on y avait notre place. Je ne pouvais même pas penser que le fédéral boude le Québec  pour plaire à Toronto.

J’ai profité du Carnaval de Québec auquel Pet Trudeau devait assister pour lui remettre mon mémoire en main propre.

Je suis arrivé en retard à l’ouverture, ce qui me priva de mon macaron de journaliste.  En arrivant à l’hôtel de ville, j’ai présenté ma lettre de créance.  Les responsables, sans hésiter, m’ont aussitôt fait passer à la salle de réception.  Ces derniers m’avaient probablement confondu à un invité. 

J’avais l’air stupide avec mes bottes sur le beau tapis de l’hôtel de ville.

Trudeau était là avec une meute de femmes.  J’ai dû attendre que les femmes cessent de lui parler, lui frapper sur l’épaule pour attirer son attention, avant de pouvoir lui remettre mon document.  Trudeau se contenta de me dire en riant :            » Vous ne voulez tout de même pas que je vous lise tout ça en fin de semaine?  Est-ce du Platon ? « 

Jean Marchand se trouvait plus loin, je lui ai aussi remis une copie.  Il tâta l’enveloppe et me demanda :  » Ce n’est pas une bombe toujours ? »

Le samedi, je me suis rendu au Patro Roc Amadour poursuivre les entrevues que le journal se hâtait de publier.  Les journalistes de la Tribune me disaient fou ; les patrons disaient que j’avais eu au moins l’audace de m’essayer.

Infiltré dans le cordon de protection de M. Trudeau, j’ai réquisitionné les ministres pour avoir mes entrevues.  Ainsi, pour la deuxième fois, je démentais les organisateurs du festival qui avaient insisté sur le fait que je ne pouvais pas approcher le premier ministre à plus de 30 pieds. 

Le samedi soir, c’était la parade et le bal de la reine du Carnaval.  J’ai convenu avec Réjean de me rendre seul au bal, mais de regarder la parade avec lui.  Je ne voulais pas que Réjean soit pris seul dans une manifestation anti-Trudeau, comme cela était annoncé dans les journaux.

Au Château Frontenac, j’ai rencontré une femme qui se disait étudiante en journalisme et qui voulait voir Trudeau de près.  Nous nous sommes installés près des marches au bas de l’escalier et quand Trudeau passa, j’y suis allé d’une nouvelle question. Trudeau s’arrêta et répondit à moitié.  Insatisfait, j’ai passé sous le cordon de sécurité, entraînant l’étudiante par la main, et nous sommes allés nous installer à l’entrée de la salle de bal. 

Quand Trudeau y arriva, j’ai repris ma question.  Trudeau s’arrêta, laissa sa reine, s’approcha de moi et me dit :  » Ne vous en faites pas, votre mémoire, je le lirai. » 

J’étais fou de joie.  Aussi, j’ai flanqué une claque sur l’épaule du premier ministre avec un éclatant  » Merci Monsieur Trudeau ». C’était le délire.  Les policiers de la Gendarmerie royale se précipitèrent inquiets.  J’ai eu droit à un sermon genre :

 » T’es complètement fou. Nous aurions pu croire qu’il s’agissait là d’un attentat et te descendre.  » Je m’en fichais, j’avais réussi.  

J’avais parfaitement accompli ma mission et comme journaliste j’avais eu beaucoup d’entrevues concernant le projet d’aéroport international à Drummondville.  

Il me fallait maintenant me débarrasser de l’étudiante afin d’aller rejoindre Réjean.  Comment lui dire :  » C’est mon amant, je l’adore, et je ne veux pas passer cette soirée sans être à ses côtés. »  L’homosexualité était encore honnie.  La guerre étant la guerre, j’ai menti, je lui fis croire que Réjean était mon fils et qu’il m’attendait comme il l’avait été convenu ensemble. 

Quelques mois plus tard, un photographe de la Tribune qui avait rencontré cette même étudiante à Québec, m’a demandé combien de petits bâtards j’avais ainsi semé à travers le Québec.  À ses yeux, je n’étais plus complètement le vieux garçon qui ignore à quoi sert cette bibitte entre les deux jambes…

Ces rencontres furtives avec Trudeau m’avaient marqué.  Il m’avait littéralement fasciné.  J’ai continué au téléphone de m’occuper du projet à partir de la salle de rédaction à Sherbrooke.  Je me suis ainsi fait des contacts.

Fort de mon premier succès, à Québec, j’ai obtenu du journal la permission de me rendre à Ottawa rencontrer les ministres concernés par le projet d’aéroport international.  

Le président du journal, M. Yvon Dubé, m’avait auparavant demandé à son bureau, voulant s’assurer que je refuserais un poste dans les six chiffres, si on m’offrait un emploi.

M. Dubé est une des personnes que je respecte le plus dans le monde journalistique.  Il a essayé de m’apprendre qu’un bon journaliste cherche toujours à trouver la vérité, à comprendre les deux côtés de la médaille quand il se produit un évènement. 

Je ne crois pas dans l’impartialité, car nous sommes tous gérés par notre inconscient qui, lui, ne ment pas. Nous sommes tous animés par des sentiments ; mais la conception de M. Dubé demeure à mon sens le but premier du journalisme : la recherche de la vérité dans le respect de ses lecteurs.

Je n’étais toujours pas achetable.  Personne ne pouvait en douter. J’aimais trop les Vauxcouleurs (Estrie) pour y préférer mes intérêts personnels.

J’ai quitté le parlement d’Ottawa avec en poche une promesse d’entrevue avec Trudeau au cours des quelques mois qui suivaient.

C’est une belle expérience que de représenter un journal sur la Colline parlementaire.  Ça te donne un accès privilégié aux différents ministres.

Le ministre responsable des transports, M. Hellyer, refusait toutes les entrevues et s’organisaient pour les rendre impossible. Ce qu’il ne savait pas, j’entretenais une relation avec son secrétaire particulier depuis des mois afin de savoir exactement où en était le projet de l’aéroport international.  

Vu son importance celui-ci était devenu l’élément qui me ferait pencher, en faveur ou contre, notre appartenance au Canada. 

En travaillant sur les problèmes économiques, je me suis vite rendu compte que les intérêts du Québec sont incompatibles avec ceux du Canada.  

Je rêvais d’un gouvernement régional,  car j’y voyais là le seul moyen de répondre efficacement à nos problèmes régionaux à cause de l’ignorance d’Ottawa quant à notre existence même.  Ottawa se fiche du Québec.          

N’avons-nous pas assez d’un gouvernement du Québec?  Pourquoi en ajouter un qui contredit les décisions prises par l’Assemblée nationale?    C’est exactement la même lutte pour un gouvernement responsable qu’ont mené les Patriotes de 1837.

Je croyais encore que le Canada voulait de nous à l’intérieur de la fédération canadienne. L’aéroport devait être la preuve que le Canada se soucie de nous, car un tel projet mettait fin à la misère de économique dans l’Estrie. C’était plus d’un milliard d’investissements et plus de 100,000 emplois.

Évidemment, Trudeau et compagnies ont engagé une firme d’ingénieurs pour prétendre que ce projet devait se réaliser à Ste-Scholastique pour des raisons économiques.  Un aéroport qui détruisait les meilleures fermes du Québec.  Ce rapport permettait simplement à Toronto de garder la main haute sur le trafic aérien avec l’Europe. 

La décision de ne pas choisir Drummondville était d’empêcher le Québec de réclamer cet aéroport advenant son indépendance.

Malgré l’appui des trois quarts des municipalités du Québec au projet de Drummondville, Ottawa annonça son choix : Ste- Scholastique. 

Cet endroit permettait, parce que les avions passaient au-dessus du Canada, de ne pas devenir un enjeu si l’indépendance se faisait.   Il serait automatiquement, à cause de cet élément, une propriété fédérale alors qu’à Drummondville, l’aéroport devenait propriété du Québec, advenant l’indépendance.

J’étais furieux.  Je comparai Jean Marchand au  traitre des Plaines d’Abraham. Et je refusai l’entrevue personnelle avec Trudeau, même si c’était le premier ministre du Canada.  Évidemment, je fus retiré du dossier. 

Ce n’était pas une pure coïncidence que toutes les décisions étaient prises à l’encontre des intérêts du Québec.  C’était une réalité historique.  Ottawa est la marionnette de l’Ontario, son double testicule économique.

Après le coup des textiles, c’était maintenant celui de l’aéroport international.  Le Québec ne serait pas le port d’entrée aérien de l’Europe en Amérique parce que Toronto n’acceptait pas le projet de Drummondville. La concurrence était trop forte.
 
Ma fascination pour Trudeau se muta en haine d’Ottawa. J’ai alors décidé que dorénavant je serais membre du Parti Québécois, comme je l’avais dit au secrétaire particulier du ministre des transports.    

Un sourire d’enfer 7

février 15, 2023

           Un sourire d’enfer  7

                                                      4



Je m’étais installé chez ma tante Aurore et son fils.

Un dimanche soir, en retournant à la maison, j’ai rencontré un humain splendide.  J’ai lutté avec lui.  Il était léger comme une plume et s’abandonnait dans mes bras avec une espèce d’appel à l’embrasser. Ses yeux flambaient de désir et ses lèvres peu entrouvertes m’offraient la résurrection. 

Cette soirée, pourtant insignifiante pour la plupart des gens, a été le moteur de tous mes désirs, mes actions, une année durant.  Le soir et le matin, je déambulais dans le parc où je l’avais rencontré, dans l’unique espoir de le revoir.   La vie d’amourajeux est souvent un rêve qui s’est manifesté quelques secondes dans la réalité.  Un rien prend l’allure d’un univers. Une explosion de la sensibilité. Le bing bang individuel.

Il s’était offert à moi comme une fleur.  L’amour reprenait place. Encore une fois, j’étais toute sensibilité, à l’écoute de la vie, à la recherche de la beauté.  La vie à travers le corps n’est-elle pas à la fois une communion et une préscience de ce que sera le paradis ?  Un endroit où on joue la vie.

Une explosion se produisait en moi.  Un miracle était encore possible.  Je n’étais pas tout à fait mort à l’amour.  

Un samedi, en me rendant à Québec ; j’ai fait connaissance avec Réjean.  Ce fut la folie la plus belle de ma vie.  Réjean prenait la place de Daniel, il était aussi la réincarnation de l’ange rencontré à Sherbrooke. 

Je l’adorai immédiatement entre deux remords, fruit de mon éducation. 

Réjean ne fut pas long à comprendre ce qui se passait entre nous et ce que je désirais.  Hésitant et scrupuleux, Réjean ne se laissait pas toucher, mais il savait comment me rendre fou de lui, me posséder, me faire fléchir, ramper à ses désirs.  Ce fut un coup de foudre. 

Une explosion gronda dans mes yeux, dans mes doigts.  Réjean devenait la lumière, la pierre philosophale.  


Mon âme dansait, retrouvait sa légèreté, et pourtant en même temps, j’étais envahi d’une foule de scrupules : je ne pouvais pas salir une telle beauté.  Pour rendre suspect un si beau désir, des gestes aussi naturels, seule la religion peut nous corrompre à ce point en nous lavant le cerveau dès notre enfance. 

J’avais peur comme en prison de lui faire du mal.  Je l’adorais trop pour oublier que la chasteté est une déviation maniaque, une maladie religieuse qui s’imagine que Dieu est contre la beauté de la sexualité.  Il a pourtant lui-même crée le corps.

Je frémissais entre deux désirs comme un piano sous la main d’un grand Maître. Un appel d’âme à âme, d’énergie à énergie.  La fascination d’une beauté d’un autre ordre que celui de la matière.  Un appel à boire la beauté et l’innocence, c’est-à-dire l’absence de restrictions mentales.

Par peur de moi et par amitié, j’ai révélé mes sentiments envers Réjean à Mme Gosselin.  

Je croyais qu’elle me fermerait à jamais la porte de sa maison.  Surprise !  Elle m’avoua me connaître depuis le début, et, même être au courant de mes trois mois passés en prison.   » Tu sais la petite nature !  » Disait-elle amicalement.

Pour une des premières fois de ma vie, une adulte m’acceptait comme je suis.  Si Mme Gosselin n’avait pas été là, je n’aurais jamais écrit.  Ce fut la lumière spirituelle dans ma vie.  Cette femme m’a plus appris sur la tolérance et l’amour que toutes les leçons de catéchisme aussitôt violées.  Ce fut le premier héros véritable que j’ai rencontré. 

Mme Gosselin savait fort bien que j’aimais beaucoup trop Réjean pour risquer de le corrompre.  J’en faisais trop de scrupule.  Cependant, si la chose devait arriver, il était évident, forcé par cet aveu que je venais de faire, qu’il serait consentant.   D’ailleurs, la curiosité sexuelle est-elle corruptrice ou simplement naturelle ?  Notre société n’a-t-elle pas inventé le mal à travers tout ce qui est sexuel pour introduire en nous l’idée que nous sommes tous pécheurs ?   Une perception maladive d’une réalité essentielle pour la survie de l’espèce ? En fait, je me sentais coupable d’être amourajeux.  J’avais la prison pour me le rappeler

 
Réjean me tentait toujours.  Je m’essayais.  Je manquais mon coup.  Je le regrettais.  Je me contentais de sentir son haleine sur ma joue quand nous luttions ensemble.  Une vapeur qui nourrissait mes rêves.  Nous jouions de longues heures au billard sur la table que je venais de lui donner en cadeau.  Si ces relations n’étaient pas toujours chastes, elles étaient toujours pures.

Au journal, à Sherbrooke, tout le monde croyait que j’avais rencontré la femme de ma vie.

Je brûlais le temps.  Les semaines étaient trop longues.  J’aurais quitté mon emploi pour être à chaque instant près de lui.  Réjean, c’était ma raison de vivre.  Un pan de ciel en enfer. 

J’avais le feu aux entrailles et la tête en fête chaque fois qu’il était entendu que je descendais à Québec.  Réjean, c’était pour moi, la beauté à l’état pur.  Le désir volcanique de mes sens étouffés depuis si longtemps.  C’était le sourire, l’allure de serpent.  


Réjean, c’était celui à qui j’aurais acheté une lampe d’Aladin.  Réjean, c’était celui pour qui j’allais à la messe chanter les  » je t’aime » des sanctus parce qu’il m’accompagnait et que je pouvais ainsi lui crier mon amour en public. 

Réjean, c’était tout, c’était les métamorphoses ressenties quand j’allais communier petit, celles où le monde devenait sujet d’adoration puisque partie intégrante de Dieu. 

Réjean, c’était la vie. L’anxiété, le désir, la fable du bonheur.  J’étais l’amant qui se promenait avec lui, main dans la main, qui l’embrassait malgré la foule, au départ, au terminus.   Réjean, c’était le feu de la St-Jean, la promesse de vivre.  C’était l’échelle de Jacob.   

Pour ne pas trop souffrir de son absence, je me jetais tête première dans le travail à un point tel que les Vauxcouleurs (Estrie, Cantons de l’Est) devinrent Réjean. 

J’attachais toutes mes énergies à publier la vérité sur la situation économique peu reluisante de la région.  Chaque semaine, je devenais plus conscient de la situation.  Je cherchais des solutions concrètes.  Tout l’amour que j’avais pour Réjean, je l’orientais dans mon travail, devenu une espèce de mission. 

La méconnaissance des députés des problèmes régionaux m’exaspéraient.  À mon avis, la seule façon de régler les problèmes exigeait un traitement à l’échelle régionale.  J’en vins à rechercher la création d’un gouvernement régional, pour compenser l’absence des gouvernements provincial et fédéral.  Pour eux, on n’existait pratiquement pas.

Ce gouvernement du peuple devait être formé des autorités locales et des mouvements de base, particulièrement, le Conseil de développement.  Il était ainsi plus susceptible de créer une meilleure confiance, un meilleur climat de travail apte à solutionner les problèmes.  Cette solution fut vite écartée par les autorités locales.  Les députés et les maires ne cherchaient qu’à augmenter leur capital politique.  L’esprit de clocher régnait en maître partout. (Voir Il était une fois dans les Cantons de l’Est ou Lettres ouvertes aux gens de par chez-nous.)

La situation empirait de jour en jour.  L’économie régionale était dans l’impasse.  Le chômage et l’assurance sociale montaient en flèche.  Ces problèmes m’auraient certainement laissé indifférent si à chaque endroit où j’étais assigné, il n’y avait pas eu des mères qui pleuraient, des enfants épouvantés devant la détresse des adultes, détresse qui leur était incompréhensible.  Je n’étais pas seulement le clairon, mais le miroir de ces petits.  Je souffrais comme les Vauxcouleurs à chaque mauvaise nouvelle.

Les nouvelles idées étaient plus souvent qu’autrement rejetées.  Tout le monde avait peur du changement. 

La situation se détériora à un tel degré que j’ai réussi à faire proclamer l’état d’urgence par le président de l’Association des cités et villes, M. Dorilas Gagnon, un des rares maires assez honnêtes pour se soucier davantage du bien de la région que de ses petits intérêts politiques personnels.

Mon combat échappait dorénavant à la notion régionaliste, il était devenu national.  Il fallait forcer les gouvernements supérieurs à se rendre compte qu’on existait.  Comme tout journaliste, j’étais l’expression, le cri du désespoir d’une bonne partie de la population.  Souvent, je devais littéralement arracher les déclarations.  Heureusement, mes rencontres exprimaient le désir d’un avenir, d’un changement, d’une libération.  Je vivais chaque état d’âme régional.  J’adorais les Vauxcouleurs et sa population. Je m’y confondais parfaitement.

Les patrons n’y voyaient encore aucun inconvénient.  Le journal semblait ainsi prendre ses responsabilités sociales et défendre les hauts intérêts de la région.   En réalité, le journal était manipulé et au service du parti libéral.  Mes écrits faisaient plaisir aux patrons puisqu’au provincial les libéraux étaient dans l’opposition et je préparais ainsi inconsciemment la voie du changement.

Un sourire d’enfer 6

février 14, 2023

Un sourire d’enfer 6

                                                    3

Ma première année à La Tribune fut sans histoire, sauf, que je m’amourachais vite des gens rencontrés.  J’avais aussitôt de l’admiration et de la sympathie.  J’étais ainsi à fleur de peau comme un radar sentant jusqu’aux entrailles les malheurs dont je devais rendre compte dans le journal.  J’étais vite bouleversé, peiné, impuissant.   Rien de plus difficile à vivre que l’impuissance.

Lors de mes premières vacances, j »ai cru faire une dépression nerveuse tant les larmes d’un petit bonhomme qui venait de perdre sa mère dans un accident m’avaient terrorisé.  Je digérais mal un autre événement : j’avais interrogé un petit gars sur ses réactions quand son petit ami a été happé par une automobile et s’était fait arracher la jambe.  Il mourrait quelques heures plus tard à l’hôpital. 

C’est écœurant de jouer ainsi avec les sentiments des gens, ce n’est plus du journalisme, mais pour le journal, cette sensibilité était payante. 

Ce « jaunisme » allait parfois très loin.  Pour avoir plus de détails, j’ai dû interroger un bonhomme qui venait tout juste de perdre trois amis dans une noyade à savoir ce qu’il avait ressenti.  Je me rappelle aussi le cas d’un malade condamné à mort à cause d’une maladie des reins. J’ai rapporté ses pensées jusqu’à sa mort.

J’étais alors un journaliste estimé des patrons.  J’étais assez curieux pour toujours vouloir aller au fond des choses et je devinais assez vite les événements à venir.  Il me suffisait de quelques indications.
 
Spécialisé à décrire les malheurs des gens, j’ai travaillé peu à peu sur le sort des travailleurs du textile, celui des producteurs de lait, etc.  Je faisais pleurer les lectrices, c’était bon.  L’insolite a toujours fait vendre des journaux.  Certains propriétaires de journaux sont de vrais fossoyeurs afin de bien gaver les vampires qu’ils alimentent.  Quelle saloperie !

Hymne à l’amour, le vice, la révolte produisait lentement ses fruits même si selon mon patron, il faut un haut taux de folie pour écrire une poésie comme la mienne.  

Pour la première fois, j’ai affirmé la nécessité de mon amourajoie pour bien réaliser mon travail.  Mes amours sont mon moteur. 

 « Ne vous en faites pas, à chaque fois qu’il y a du jus dans mes reportages, il y a toujours quelqu’un qui me fascine derrière l’événement.  Plus je suis fasciné, plus les mots viennent facilement.» Cette réponse a très vite clos la discussion.

 À cette époque, la beauté était des noms et des visages.  Une obsession sans doute absolument folle, mais non dangereuse… La vie, c’était la vibration en voyant la beauté, la sensation de communiquer la poésie vivante qui m’envahissait.  La flamme du désir inassouvi. 

Le premier poète à me critiquer sans me démolir complètement fut nul autre qu’Alfred Desrochers. 

Après avoir lu Hymne à l’amour, le vice et la révolte, Desrochers me fit parvenir une note dans laquelle il disait : «  Ni ne me conseiller, ni ne me déconseiller de continuer d’écrire ».  J’étais fou de joie. 

L’hommage de cette neutralité venait de haut, mais Guilbert, mon patron immédiat, après avoir lu cette lettre, prétendit que M. Desrochers voulait rire de moi, car il avait ajouté à peu près ceci :

  » Dommage que tu ne sois pas venu avant St-Denis-Garneau, t’as beaucoup plus de couille que lui.  » 

Selon Guilbert, il s’agissait là d’une plaisanterie quant la mon amourajoie.  «Desrochers a voulu rire de toi.», me dit-il.

Ce livre attira aussi  l’attention (je lui avais envoyé) de celui qu’il est bien convenu d’appeler le leader littéraire régional de cette époque : Gaston Gouin. 

Gouin, tout en y reconnaissant des faiblesses littéraires, trouvait très courageux d’y révéler mes amours bizarres.  J’ai rencontré Gouin quelques fois.  Il me fit une critique de l’Homo-vicièr et il me fit retirer près de la moitié du contenu.   Nos divergences politiques refroidirent nos échanges.  Il était trop radical pour moi. 

Gouin admettait la nécessité de la violence pour obtenir l’indépendance du Québec alors que je m’y objectais viscéralement.  Pourtant, on me raconta, que cela n’a pas empêché Gouin de choisir Hymne à l’amour, le vice, la révolte, comme lecture de chevet.  


Quelques mois après mon arrivée, j’ai eu un incident avec Gouin et ses amis.

C’était à l’époque du fameux bill 63 sur la langue française au Québec.

 
Les protestations étaient si vives partout qu’une manifestation fut organisée avec la venue du premier ministre Jean-Jacques Bertrand, à East Angus. 

J’avais discuté avec les manifestants, avant de me rendre à la réception du premier ministre, organisée à cette occasion par les autorités locales. 

Je n’ai pas pu me retenir, mes questions étaient directes et j’eus une prise de bec avec le premier ministre et ses ministres concernant cette législation impopulaire.  J’étais déjà très sensible au sort du français.

Je m’étais entendu avec le premier ministre que je lui ferais parvenir un projet de loi qui serait mieux reçu par les Québécois. Probablement que le premier ministre Jean-Jacques Bertrand m’avait dit de lui écrire un meilleur projet de loi, si celui-ci était si mauvais ou si je me croyais si fin.  Une offre que je ne pouvais pas refuser, car je croyais, à cette époque, que j’avais du talent.  C’est ce qu’on appelle avoir la tête enflée.

Je suis parti ensuite pour la salle où devait se dérouler  la cérémonie officielle et à l’extérieur d’autres manifestations s’agitaient.


La cohorte du premier ministre devait prendre le chemin quelques minutes plus tard.

Durant ce transfert des lieux, les manifestants encerclèrent les dignitaires et à ce que je vis, l’un frappa un député avec sa pancarte alors qu’un autre flaqua un solide coup de pied au cul au ministre des Terres et forêts, Claude Gosselin.  Un des ministres présents entra en traitant les manifestants de maudits cochons.

J’étais à rédiger mon texte sur les événements, à partir des notes prises lors de ces incidents,  à la salle de rédaction quand mes partons arrivèrent pour vérifier s’il était exact que le premier ministre s’était fait cracher au visage. 

J’avouai ne pas en avoir eu connaissance quoique j’aie assisté, me semble-t-il, à toute la scène de la manifestation. 

Le lendemain, nous étions les seuls à ne pas avoir relaté cet incident ou cet exploit, selon où on se trouve sur l’échiquier politique.

Il n’en fallut pas plus pour que Gaétan Dostie me rencontre et me manifeste en son nom et au nom de ses amis son étonnement du fait que le seul journaliste vu comme étant honnête à ce journal fut aussi tarte.  La Tribune a toujours été identifiée au parti libéral.

J’ai expliqué mon point de vue : j’aurais été malhonnête d’écrire qu’il s’était passé quelque chose sans avoir la preuve qu’un tel geste aussi peu banal avait eu lieu.  L’entretien tourna au vinaigre et je fus couché sur la liste des journalistes vendus.

Cela ne m’empêcha pas de participer à titre personnel aux manifestations organisées, à Sherbrooke, contre le bill 63 et même entrer en conflit avec mes confrères ; car, l’association des gens de la presse (qui ne fit pas long feu) refusa, comme je le demandais, de se prononcer sur le problème de la langue et celui de la liberté de presse. 

Comme convenu, j’ai fait parvenir au premier ministre, ce qui me semblait une loi contenant un minimum de justice pour les francophones.

J’étais déjà trop radical et trop mou à la fois, selon d’où on m’observait.  Plus tard, il a été confirmé que Gaston Gouin avait effectivement craché au visage du premier ministre Jean-Jacques Bertrand.

J’admirais profondément Gouin.  C’était un vrai poète.  Il parlait avec tant de passion de la poésie qu’il ne pouvait pas nous laisser indifférents.  Je l’ai malheureusement rencontré trop peu souvent.  Gouin avait la voix.  Il fascinait.  Il était impossible de demeurer indifférent au poète en noir.

Sur le plan politique, je me faisais écœurer par un groupe de maoïstes.  Ils m’ont certainement plus retardé dans mon cheminement politique qu’autrement.  Ils passaient leur temps à nous dire que les petits bourgeois de mon espèce seraient liquidés le jour de la révolution.  Je gagnais 135$ par semaine quand j’ai laissé la Tribune en 1972.  J’avais commencé au salaire de 35$ par semaine.  Quel bourgeois !  Ce langage m’écœurait.  Comment croire que l’Indépendance sert les Québécois quand elle est présentée aussi bêtement.

Je travaillais avec acharnement.  J’adore le journalisme.  J’y mettais toutes mes énergies. 

Après le travail, je redevenais ce deuxième être qui avait pointé en moi à Québec: une espèce de fou assoiffé de poésie, d’amour, d’ironie et de vie vraie.  On en a qu’une, il ne faut pas la manquer.   

Un sourire d’enfer 5

février 13, 2023

Un sourire d’enfer 5

Vers la fin de l’année, j’ai publié deux autres textes dans Le Garnier, soit le journal des étudiants des Jésuites. Le premier affirmait que les enfants ne doivent rien à leurs parents puisque l’Amour est gratuit. 

Ce fut au tour des professeurs de morale et de philosophie de faire l’apologie de ma folie dans leurs classes. 

Dans l’autre texte, je dénonçais la prison, tout en faisant connaître mon amour des garçons.  Les Jésuites n’ont pas tenu le coup.  J’eus le choix entre payer tout de suite ou ne pas pouvoir me présenter aux examens de fin d’année.  Une façon de me renvoyer, car ils savaient très bien que je n’avais pas d’argent…  C’était un noble moyen pour me forcer à débarrasser le plancher.  Et, une bonne justification, si je devais tenter une nouvelle action, susceptible d’intéresser les journaux.   

Mon professeur de sociologie me reprocha d’avoir abandonné la lutte : « un type de ton intelligence n’a pas le droit de laisser tomber.»

Le professeur venait de découvrir les événements de mai 1968, en France, et le souffle de la nouvelle révolution sexuelle annoncée en Californie.  Puisque j’avais exprimé ces idées quelques mois auparavant, que l’Homo-vicièr  en parlait du début à la fin, j’étais devenu pour les étudiants un héros ou tout au moins un prophète.  C’était trop tard.  Ma décision était prise.  Je me servirais de ma bourse d’études pour publier mon premier livre.
 
J’ai travaillé à la publication d’Hymne à l’amour, le vice et la révolte.  Tout au long de l’année, j’ai pondu L’homo-vicièr.

À ce point de vue, ma rencontre avec Micheline a été très profitable. 

Une fois, par semaine, nous nous rendions danser, mettre notre émotivité en danger… Nous cherchions tous les moyens pour entrer en transe et dès que nous le pouvions, nous nous faisions part de nos découvertes, en vue de s’en servir dans nos écrits.  Malgré nos chicanes, ces soirées étaient consacrées au rire et à l’ironie.  Elle était très intelligente et mon admiration pour elle me la rendait vraiment très attachante.  Pourquoi quand nous sommes jeunes ne nous apprend-on pas qu’il est normal d’avoir la libido forte ? On préfère la censure et l’hypocrisie… une société de moutons… On oublie que ceux qui ont créé les règles de la civilisation actuelle vivaient dans un tout autre contexte.  Mais, c’est plus facile de ne pas les remettre en cause. 


Une année plus tard, je rêvais encore à Daniel.  Aussi, avais-je pensé qu’en publiant Hymne à l’amour, le vice et la révolte la police ferait enquête afin de me condamner.  Au moins au procès, je pourrais le voir ne serait-ce que quelques minutes, le temps qu’il témoigne contre moi.  J’étais prêt à faire cinq ans de prison pour le revoir une minute.  La folie ne porte pas qu’à tuer.  L’amour est un besoin tellement essentiel.  En être privé peut nous déranger les méninges…

Mon livre de poésie ne connut pas le succès escompté.  Tous les critiques littéraires étaient unanimes « je n’ai pas de talent».

« Plus équivoque et pas très prometteur s’annonce le recueil difficile à nommer et à décrire de Jean Simoneau … Enfin, Jean Simoneau nous promet une œuvre fort abondante et nous prie, sur un feuillet publicitaire, de commander vivement car  » le nombre est restreint ».  Comme M. Simoneau est étudiant, il s’agit peut-être d’une farce, après tout ! » (Livres et auteurs canadiens 1968, p.114). 


Villon faisait aussi des farces et il fut pendu. Dans lejournal Le Devoir, Jean-Ethier Blais affirma que même si je n’ai pas de talent, je devais être un étudiant agréable à rencontrer à la taverne. Je sais maintenant pourquoi, ce n’était pas pour mon talent d’écrivain, mais mon apostrophe entre les deux jambes.

Dans le milieu littéraire de Québec, ce livre m’a valu toutes les foudres possibles.  Personne ne voulait plus me parler.  Scandalisé par son contenu amourajeux, on digérait encore moins mes dédicaces.  On les interprétait tout de travers, comme si j’avais couché avec tous ceux à qui je dédiais un texte. Le Québec niaiseux s’agitait. 

Écrire un livre t’immortalise, car, tu laisses une trace après ta mort.  Aussi, pour moi, une dédicace c’était la plus grande preuve d’amour, c’était offrir mon cœur et mon âme pour rendre cette personne immortelle à travers moi.  Mon livre en était parsemé.  Chez moi, on me fit remarquer un oubli terrible.  J’avais oublié d’en dédicacer un à mon frère Serge.   Cela me peinait beaucoup. Comment peut-on faire un oubli aussi stupide ?

De guerre lasse, je suis retourné à Barnston.  J’en ai profité pour descendre de la Vieille Capitale avec le député libéral Georges Vaillancourt, car, de toute façon, il se rendait à Coaticook.  M. Vaillancourt me conseilla de me présenter à La Tribune de Sherbrooke, où l’on cherchait un bon journaliste.  J’ai été vite réengagé, les patrons ayant déjà entrepris des démarches afin de me localiser et m’embaucher.

Sur le plan politique, je n’avais pas évolué, sauf, dans le sens, de l’écœurement total.

D’abord, dans une assemblée libérale, un ex-ministre était venu promettre qu’en reprenant le pouvoir les libéraux créeraient un ministère fantoche dont le patronage serait la fonction véritable.  Un autre nous informa de la guerre Lesage-Lévesque.

J’avais rien compris avant le congrès des jeunesses libérales où j’ai été informé du projet d’Indépendance du Québec de René Lévesque.  J’étais plus préoccupé par mon projet visant à nettoyer les mœurs politiques.

J’ai pris position pour une espèce de troisième voie, présentée par M. Paul Gérin-Lajoie, projet qui m’apparaît encore aujourd’hui comme étant très autonomiste, sans en porter le nom.

J’étais délégué au congrès des adultes, mais je n’avais pas les sous nécessaires pour y participer.  L’équipe de Jean Lesage m’offrit de payer à la condition de voter contre René Lévesque.  J’ai refusé.  Je me suis présenté au clan de Lévesque afin d’avoir le financement nécessaire, tout en leur disant que j’avais déjà voté contre le projet de leur chef et que je ne changerais probablement pas d’idée par ce simple soutien financier.  Malgré ma franchise, ils acceptèrent.

Le congrès était complètement paqueté.  Les libéraux avaient sorti tous les petits vieux des hospices pour venir battre le communiste Lévesque.

Le projet que j’appuyais fut rejeté.  Nous n’avions plus que le choix entre le statut quo et l’option indépendantiste.  Quand je me suis présenté au micro, tout le monde écoutait.  J’étais jeune et, venant de Limoilou, je ne pouvais être que du bon bord.

« Entre le statut quo, qui ne va pas assez loin dans les réformes souhaitées et une option qui m’apparaît comme allant trop loin, je ne peux que choisir d’aller le plus loin possible, dans l’intérêt du Québec.  Pour cette raison, je voterai en faveur du projet de René Lévesque.»
 
Les protestations fusèrent de partout.  Les délégués de comté m’ont aussi vite désigné comme « un traitre».  Ils prétendaient même que j’avais infiltré le parti pour appuyer l’Indépendance.   Ce qui était absolument faux et débile. 

J’étais très désappointé du peu de démocratie à l’intérieur de ce congrès.  Chose certaine, je n’étais pas genre à appuyer les propositions visant à augmenter le patronage.  Je suis allé manger seul, réfléchissant à ce que je devais faire.  Lévesque s’était déjà exclus du parti. Ses supporteurs avaient quitté la salle.

De retour au congrès, je suis allé dire à peu près ceci à l’assistance : « Il est évident que j’ai perdu toute crédibilité.  Je ne crois plus représenter dorénavant les vœux des membres de mon comté et, par conséquent, je démissionne de la présidence des Jeunes libéraux de Limoilou.  Cependant, je considère qu’il est urgent, comme le disait M. Lesage, de s’occuper du pain et du beurre et à ce chapitre, je crois, qu’il me sera possible de mieux servir le Québec en demeurant dans le parti.  Il faut s’unir et reprendre le pouvoir.»

Espèce de cave !  J’espérais toujours que mon projet, référé à un comité d’étude, puisse un jour aboutir à des actions concrètes.

J’ai eu droit au seul  » standing ovation » de ma vie.  Les gens me tendaient la main de chaque côté des rangs comme si j’avais été le chef de ce parti.  Kierans et Lévesque me donnèrent l’accolade.

Je savais pourtant au fond de moi-même qu’il n’était plus question pour moi de continuer dans la politique active : la foi venait de tomber pour très longtemps.  La blessure était profonde.  Je ne croyais plus dans la démocratie. 

J’ai écouté les discours.  J’ai eu presque mal au cœur d’entendre Pierre Laporte et cies vanter le fédéral.  C’était à se demander ce qu’il faisait au Québec.
 Aussi, suis-je entré une troisième fois à La Tribune. 

Je n’avais surtout pas l’intention de m’occuper de politique à nouveau. C’était, à mon avis, bien trop sale !

Un sourire d’enfer 4

février 12, 2023

Un sourire d’enfer   4

Un jour, en entrant du travail, une lettre de France m’annonçait que j’étais lauréat d’un concours de poésie en Normandie.  C’était un poème que j’avais écrit pour illustrer mes tentations amourajeuses : LA NOCE.  En même temps, le lieu d’où je gagnais le concours, était lié directement à un autre personnage religieux qui m’influençait énormément : Ste -Thérèse-de-l ‘Enfant-Jésus. Elle était arrivée dans ma vie à travers la THÉRÈSA, une mine d’or.   

Je ne savais plus si je devais être heureux ou découragé.  Je priais pour revoir Daniel.  J’avais peur, mais cette fois l’amour fut si vif que ce fut la grande métamorphose.  Plutôt que de percevoir Dieu comme un juge, je le découvrais comme un protecteur : il ne pouvait pas condamner l’amour, Lui, qui se dit l’Amour.
 
Daniel.  C’était déjà un rêve, une force comme je n’en n’avais jamais vécue.  J’étais prêt à tout pour le revoir, pour lui dire combien je l’aimais.  Son absence m’a mené à encore plus de révolte.

J’ai commencé à écrire des poèmes dans lesquels Jésus était un adepte des Amitiés particulières.  À chaque mot, je mourrais de peur puisque je craignais que ce soit des blasphèmes.  J’écrivais en tremblotant et bien conscient qu’il y avait une nouvelle force en moi.  Une force de nature insoupçonnée : j’étais prêt à défier la peur du péché pour revoir Daniel. 

Je me fichais pour la première fois des cinq ans de prison possible, même de la mort, ne serait-ce que pour le revoir une minute, l’aimer encore autant, avec autant de passion. 

Heureusement, la poésie m’aida à retrouver mon équilibre. 

Je me suis rappelé peu à peu ma grande découverte en prison : aimer, jouir sont aussi des prières.  Je ne culpabilisais plus.  Daniel ne m’entraînait pas aux blasphèmes, il consacrait l’amour que j’ai en moi.  Il m’unissait à Dieu par un nouveau moyen, par une nouvelle route. 

Ainsi, Daniel me permettait de m’accepter comme amourajeux, sans être en contradiction avec ma foi.  Quelle importance cela avait-il que Jésus ait aimé son petit cousin au Jardins des Oliviers ?  Pour moi, Jésus devenait encore plus grand, tout aussi divin.   Qu’il ait aimé la chair en s’incarnant, rien de plus naturel ; le contraire, en faisait un masochiste pur. 

Dieu cessait d’être un exécrable individu pour devenir véritablement un AMI.


Je suis retourné à Québec dans cet état d’esprit.  Cela ne m’avait rien donné financièrement de travailler tout l’été.  Je n’avais réussi qu’à payer mes dettes de l’année précédente. 

À nouveau, le service d’aide aux étudiants me refusa l’argent nécessaire pour compléter ma deuxième année chez les Jésuites.  J’étais puni d’avoir travaillé.  Puisque j’avais essayé de me débrouiller, j’avais droit à moins d’aide.  Quel genre de débiles dirigent tous les services d’ordre social ?  Ils ne comprennent rien.  Tu es puni, dès que tu veux faire un effort pour t’en sortir.  Au lieu de t’aider, ils te calent encore plus.  

Je voulais me suicider, même si je savais que je ne mettrais jamais ce désir à exécution.Le suicide est une maladie mentale ou un manque de courage ou trop de souffrances. Comment vivre sans aimer ?  Comment trouver un sens à mes actions, si je ne pouvais pas partager la tendresse qui me dévorait ?
 
À la fin du premier semestre, mon désespoir s’est transformé en révolte.  Il ne suffisait plus d’écrire l’Homo-vicièr, je devais m’affirmer. 
 
En décembre ou janvier, à l’occasion des examens, j’ai écrit dans le journal étudiant un grand extrait de mon roman dénonçant les examens.  En sociologie, quand le professeur demanda d’expliquer le haut taux de suicides chez les étudiants, j’ai répondu que l’imbécilité de ces cours était une raison viscérale de vouloir en finir.  Celui-ci me traita de fou en classe.  J’ai repris les examens avec succès et l’incident fut oublié. 

Au cours du second semestre, je me suis fait une petite amie.  Nous avions été attirés l’un à l’autre par le même amour des lettres.  La chicane ne tarde pas à nous opposer.  Elle fut d’abord jalouse du petit gars qui recevait nos manteaux à l’entrée de la salle de danse. Elle trouvait que je mettais trop de passion à le regarder.  La jalousie est un déséquilibre. Un juron contre la liberté.  Il était très beau, j’en conviens.  Je serais demeuré planté là à l’examiner durant des heures.  Malheureusement, quand on est avec une femme, il faut qu’il n’y ait qu’elle dans le paysage.  Une forme d’autisme nommé couple. Tout autour doit être laid ou invisible, à part elle. 

Elle vit ensuite dans la visite d’un de mes cousins, un autre danger.  Les flammèches ne tardèrent pas.  Je ne tolère pas la jalousie.  C’est refuser à l’autre son droit de choix fondamental.  Les féminounes s’imaginent que jouir de la présence d’un autre, c’est leur manquer de respect, car l’autre peut leur être supérieur.  En fait, elles vivent d’insécurité et de complexes d’infériorité. Elles projettent sur les autres leurs complexes d’infériorité et leur paranoïa.

La jalousie est un élément décadent, ressurgissant de l’inconscience de la vie des harems et du statut de la femme dans une société de machos hétérosexuels. 

Le statut de la femme dans nos civilisations a toujours été celui de l’infériorité.  Pourtant, nos civilisations s’imaginent que l’hétérosexualité est tout ce qui a de normal. J’aime les femmes qui ont dépassé cet état mental et émotif.  Les femmes qui ont su intégrer la beauté de leur sexualité. J’aime les vraies féministes.

La crise a pris de l’ampleur.  Elle s’identifiait, sans avoir tort, à Esther, un personnage de L’homo-vicièr qui présage des luttes des mouvements de libération de la femme.  La femme qui, sous prétexte d’égalité, veut dominer non plus en cachant son jeu comme elle l’a toujours fait, mais ouvertement, sans artifice. 

Ce fut une période très riche d’échange de lettres d’amour.  Finalement, elle me reprochait d’être trop cochon parce qu’à force de me faire agacer : elle aurait pu me passer à travers un mur pour me sentir bandé en dansant, ce qui arrivait moins souvent que je l’aurais souhaité, mais qui m’amenait à vouloir lui poigner les seins et mettre sa main dans mes culottes.  Chaque fois, cela la scandalisait, mais chaque fois j’y décelais un désir qui était bien celui d’une victime (un mot féminin) qui se cherche un bourreau.  Bien agréable le bourreau à petite matraque… Plutôt que nous apprendre à contrôler nos désirs sexuels, on préfère ne pas en parler parce qu’on les craints, d’où notre incapacité d’avoir un équilibre émotif…

Mon professeur de sociologie fit sa connaissance.  Une fois, sous prétexte de connaître mes réactions, il lui fit croire que je m’étais suicidé de chagrin par sa faute.  La pauvre fille n’en a pas dormi de la nuit.
 

La rupture était inévitable, j’étais trop cochon, trop chaud, et je ne comprenais pas pourquoi cette invasion des remords de conscience, fruit de notre ignorance de la nature humaine, Pourquoi devenir fous pour des gestes somme tout très agréables ?  Quel danger y a-t-il à se caresser ? 


À cette époque, si je l’avais mis enceinte, je l’aurais mariée.  Je crois même qu’on se serait beaucoup aimé, car le sexe était tout ce qui nous séparait et marié cela n’aurait plus été un problème… il devrait y avoir une loi garantissant que tout gars qui met une fille enceinte se doive de l’aider à élever l’enfant, soit en la mariant, soit en lui versant une pension jusqu’à ce que l’enfant ait atteint la fin de son secondaire. 


Ainsi, on aurait plus besoin de l’avortement pour protéger les filles-mères contre la vindicte sociale.


Un sourire d’enfer 3

février 10, 2023

Un sourire d’enfer  3

Cette fois, seuls, les Jésuites m’acceptaient, mais il fallait payer des frais de scolarité énormes.  Pour y arriver, je devais obtenir une bourse d’études.

J’ai ré entrepris les démarches, sans succès, auprès du Ministère de l’Éducation.  Révolté, avec le chapeau de M. Gosselin et un communiqué de presse, je me suis rendu au bureau du ministre, M. Gérin-Lajoie, passer le chapeau.  Je n’ai récolté que quelques sous, mais l’intérêt soulevé par la presse incita le ministère à bouger.  Première réaction : il me fit passer pour fou. 

Il fut aussitôt décrété que je devais passer un examen psychiatrique avant d’avoir une bourse, car, on devait savoir en qui  on investissait avec l’argent des contribuables.  Cet examen suscita la colère des mouvements étudiants qui se battaient pour l’enseignement gratuit.   Ceux-ci invitèrent les autorités à passer le même test.  Manque de peau, l’examen révéla seulement une certaine tendance à éparpiller mes énergies (c’est ce que j’imagine, on appela névrose), mais on insistait sur ma capacité définitive de pouvoir poursuivre des études universitaires et bien au-delà.  Ce bien au-delà m’a toujours tracassé.

En politique, j’étais toujours persuadé de la nécessité de se débarrasser du système du patronage.  J’ai entrepris la lutte dans une section de la Société Saint-Jean-Baptiste, à Québec. 

La lutte au patronage m’était apparue plusieurs années plus tôt comme un élément essentiel pour répondre à Gordon, cette espèce de chien en culotte du Pacifique Canadien, qui prétendait que les francophones étaient trop idiots pour occuper un poste de commande.

À mon avis, il fallait nettoyer notre vie politique de sa réputation et de ses sangsues.  Par la suite, si les Anglais continuaient à nous traiter injustement, il n’y aurait qu’une solution : la révolution pour l’Indépendance du Québec.

Si j’acceptais cette voie, je refusais celle qui montait à Montréal : le FLQ.  J’avais peur, depuis mon premier emprisonnement et mes lectures du Reader Digest, de la guerre civile et des communistes.   Par contre, j’étais un chaud partisan de René Lévesque.  J’avais même conseillé au secrétaire de Lesage, Raymond Garneau, la tenue d’un congrès à la direction des libéraux où Lévesque serait appelé à remplacer Jean Lesage.

Je cherchais toutes sortes de solutions qui auraient fait du Québec, une province riche et heureuse.  Je m’étais penché sur le rôle des députés et j’avais essayé de vendre l’idée d’une espèce de régime présidentiel où les mouvements de base joueraient un rôle indispensable.  À cette époque, je voyais l’indépendance du Québec comme une bombe atomique, apte à permettre aux Québécois d’être traités avec égalité par les anglophones. 

La SSJB-Québec ne voulait rien entendre sous prétexte qu’elle se voulait apolitique.  J’ai été forcé de laisser ce mouvement.  J’étais en larmes.  J’affirmai que si un jour le FLQ grossissait, ce serait la faute de tous ces irresponsables qui refusent de faire face à la musique et optent pour le statut quo alors que l’injustice est flagrante.

J’ai à nouveau joint les rangs des libéraux.  Je voulais cette réforme à tout prix : un gouvernement du peuple, un gouvernement honnête.  Pour ce faire, fallait bien que je fasse de la politique.

Je me suis réembarqué assez vite dans ma nouvelle mission.  J’écrivais aux députés, aux ex-ministres libéraux qui étaient alors dans l’opposition. 

À mon avis, la politique était tout comme le journalisme, la tâche la plus noble qui soit, puisque comme le disait l’Éthique à Nicomaque, elle consiste à travailler au mieux-être de ses concitoyens.  La politique est donc le summum normal de l’amour.  J’ai vite déchanté.

Je m’étais fait la réputation d’un gars du centre-gauche.  Pour moi, le Québec devait développer le Nord, accentuer la participation des travailleurs à la gestion des entreprises.  Le Québec devait assurer universellement les droits fondamentaux pour chaque individu que sont la nourriture, le logement, la santé, le travail et l’éducation. L’état ne devait pas remplacer l’individu, mais garantir qu’il aurait au moins accès au minimum de ces moyens pour se réaliser personnellement et socialement.  Les moyens de s’en sortir…

Toujours coupable d’être pédéraste (amourajeux), je me suis présenté en clinique pour me faire traiter.  J’avais inutilement demandé au député Vaillancourt de m’aider à obtenir les services pour défrayer le coût d’un tel traitement.  Après une semaine d’observation à la clinique Roy-Rousseau, j’ai été renvoyé sous prétexte que je peux m’en sortir seul.  Le médecin m’avoua n’avoir rien contre la pédérastie (l’amourajoie) telle que je la vis ; mais que je risquais à nouveau la prison, ce que je ne saurais pas supporter.  Il me conseilla, comme si cela était possible, que je devienne gai et de cesser d’écrire aux députés puisque mes lettres et mes documents se retrouvaient sûrement au panier.  

J’avais trouvé ce verdict très pertinent.  Une semaine plus tard, pourtant, je recevais un appel du ministre Éric Kierans qui m’offrait de le rencontrer.  Je me suis rendu à son bureau et à ma grande surprise, j’ai été présenté à Jean Lesage.  Les politiciens discutèrent avec moi et finirent par m’offrir d’apprendre le métier de politicien avec Jean Lesage.  J’aurais eu un salaire de 100$ par semaine.  J’ai refusé, croyant qu’ainsi je préserverais mieux ma liberté et que je n’aurais pas besoin de devenir un singe pour faire mon chemin en politique.  Kierans venait de donner tort à mon psychiatre.

Mon année scolaire s’est très bien terminée.  J’ai facilement réussi.  Je ne pouvais pas être distrait, je n’avais que 0.50$ pour mes dépenses, autres que ma pension.

Je me suis rendu à Montréal pour travailler durant l’été afin de payer les frais de la prochaine année scolaire.  Tout ce que j’ai su dénicher : éclairagiste dans un club pseudo-arabe, puis, dans un club à gogo, comme desserveur de tables.  Cette dernière expérience me marqua davantage puisqu’on m’appelait « le petit gars » et que je fus confronté pour la première fois de ma vie à la réalité gaie.

Ma première rencontre fut celle d’un noir.  Il s’organisait toujours pour m’attirer à sa table.  Il a même inventé de renverser sa bière.  Il me tapait sur les nerfs. À la fin de la soirée. il me fit part de ses ennuis : il ne savait pas où aller.  Je lui ai conseillé un endroit en lui indiquant bêtement que je m’y rendais toujours après le travail.  Il m’a aussitôt fait part de son intention de m’y retrouver.  Ce soir-là, j’ai sorti plus tard qu’à l’habitude.  Je n’étais pas naïf, j’étais niaiseux.

J’aimais bien ce travail.  Le milieu insolite. La demande des filles du club arabe de leur envoyer des petits vieux, quand j’ai commencé à travailler au club de gogos-femmes.  En retour, j’avais droit à une commission payée en nature.  Salaire que je n’ai jamais eu, même si j’ai envoyé bien des intéressés.  Cependant, l’honnêteté n’était pas toujours de rigueur dans ces clubs. 

J’ai passé pour le roi des imbéciles un après-midi parce que j’ai défendu un client qui avait oublié un appareil photo et qu’une des serveuses voulait la garder pour elle.  Ce qu’elle fit, malgré mes protestations.  Je n’aimais pas non plus qu’on fasse les poches des clients quand ils étaient trop saouls à la fin de la soirée, avant de les mettre dehors.  

Ma jeunesse me valait des avantages. Une des serveuses me fit une crise de jalousie parce que souvent j’avais de bons pourboires pour rien ou encore des clients qui me payaient volontiers un verre.  Je ne comprenais pas pourquoi tant de générosité jusqu’à ce qu’une serveuse me dise :  » T’as qu’à regarder ces messieurs te convoiter l’arrière-train pour saisir ce qui se passe. « 

Plus tard, les patrons s’amusèrent à m’envoyer chercher de la glace dans un club gai de la rue Stanley.  Ils prétendaient que je serais un jour un des futurs clients de ce bar.     

C’était toute une découverte : je voyais pour la première fois de ma vie, dans ma vingtaine, deux hommes danser ensemble.  Un seul spectacle a su me distraire autant : le club des lesbiennes.  Je les ai vues un soir sortir un bonhomme qui s’était probablement trompé d’adresse… il toucha très peu aux marches.  Les femmes sont parfois aussi très fortes…

Montréal me semblait propice à une expérience pédéraste (amourajeuse).  Il était impossible qu’avec autant de petits gars, je ne finisse pas par en rencontrer un qui soit intéressé.  En attendant, je travaillais et j’écrivais de la poésie.  Parfois, je me permettais de partir à la recherche de l’âme sœur.


Un après-midi, dans le métro, en me rendant au travail, j’aperçus un magnifique petit bonhomme.  Il était blond et semblait avoir environ 14 ans.  Je lui fis des clins d’œil, il me sourit , je lui montrai deux dollars, tout en lui faisant signe de me suivre, ce qu’il fit sans hésitation.  J’étais au ciel.  Je croyais rêver.  Je me suis rendu avec lui dans une toilette d’un restaurant où il accepta, après des caresses préliminaires, à se rendre chez moi.  J’étais fou de joie. Je n’aurais jamais cru qu’une telle chose était possible.  Je remerciais le bon Dieu d’avoir créé Montréal.

Je m’absentais du travail pour la première fois.  J’ai passé l’après-midi avec lui.         

Je le revois nu dans mon lit alors que ma langue voyageait encore moins vite sur son corps que le plaisir qui courait dans ma tête.  Pour la première fois, je sentais que le plaisir était complètement partagé.

Son sourire, les gestes de son corps prouvaient qu’il goûtait tout aussi bien la situation que moi.  Daniel était divin.  Il avait en plus un drôle de façon de réagir à nos baisers.  À chaque fois, il branlait le nez.  Nous avons parlé assez longtemps pour que je le connaisse assez bien.  Son père était dans l’armée et sa mère vivait, à Montréal, avec lui.  La séparation de ses parents l’affectait beaucoup.  Son grand rêve était de s’acheter une bicyclette. 

Peu à peu, les remords m’ont envahi, car je me sentais encore coupable d’être pédéraste.  Je l’aimais trop pour le rendre à jamais malheureux.  J’avais peur que mes goûts se transmettent et je ne voulais pas lui rendre la vie aussi malheureuse que la mienne.  

J’ai supplié Daniel de me pardonner.  J’ai voulu lui faire peur en lui disant qu’une telle dégénérescence conduit à la prison.  Daniel se contenta de s’approcher de moi et me dire que lui aussi avait déjà eu des problèmes avec la police.  Et, il m’embrassa avec passion.  Que pouvais-je dire de plus ?

Après que Daniel m’eut laissé, la vie n’était plus pareille.  J’étais follement amoureux de lui.  Daniel m’avait promis de revenir bientôt et de me présenter sa petite amie.  Il ne le fit jamais et je me suis mis à le rechercher.

Daniel, c’était tout ce qui comptait dorénavant.  Je vivais dans l’anxiété de le revoir.  J’ai tenté de le rejoindre au téléphone, épuisant le répertoire de toutes les familles qui répondaient à son nom.  Le soir quand j’arrêtais une seconde de travailler, je me rendais près de la porte où je scrutais les passants.  Viendra-t-il enfin ? 


Pour le graver davantage dans ma mémoire, je griffonnais cet amour sur un bout de papier.  Je me fichais bien maintenant que ma mère ait hésité à me livrer à la police puisque le dimanche précédent, elle et mon père, m’avaient surpris la main dans le pantalon d’un autre petit garçon qui aimait bien se faire tâter le moineau.  La faim justifie les imprudences… 

Peut-être que mes parents n’auraient jamais osé mettre leur menace à exécution ; mais je savais être, encore une fois, une raison pour eux d’être malheureux de m’avoir comme fils. Ça m’affligeait beaucoup, c’était même une raison de plus pour m’haïr.

J’étais quasiment fou de visions.  Je voulais revoir Daniel par tous les moyens.  Chaque endroit où j’avais vécu quelques secondes avec lui étaient devenus de véritables lieux de pèlerinage et le sont demeurés plus de dix ans…

Ce fut comme si les patrons auraient compris qu’il se passait quelque chose de nouveau en moi.  Ils multipliaient mes missions dans le club gai.  Ce travail a eu un avantage extraordinaire : il enleva à jamais ma peur des gais.   Si j’en étais un d’une certaine façon, j’avais conservé toutes les peurs que mon éducation avait créées.  Loin d’être dangereux, comme on me l’avait appris, ces messieurs étaient tout égard, toute tendresse.  Je me sentais de plus en plus valorisé quand un homme me regardait avec avidité.  Moi, qui m’était toujours cru si laid, je découvrais que pour certains je pouvais même leur paraître très beau.  Ce n’est pas une petite découverte, ce fut extrêmement important pour moi.  

Petit à petit, j’ai commencé à fréquenter les pissotières.  Le travail s’en trouva valorisé d’autant.


Un sourire d’enfer 2

février 9, 2023

Un sourire d’enfer  2

                                                2

Septembre. J’ai voulu continuer mes études à l’école Normale pour hommes à Sherbrooke.  Je n’avais pas d’argent et le service d’aide aux étudiants refusaient mes demandes.  C’était comme au secondaire ; pour avoir des sous il aurait fallu que j’affirme que mes parents, en êtres anormaux, m’avaient foutu dehors du bercail.  Je tenais à la vérité, et par conséquent, à la bonne réputation de mes parents.  La décision de mon père de ne pas me nourrir jusqu’à 75 ans était pleine de bon sens : il me forçait ainsi à apprendre à compter sur moi-même, à me déniaiser un peu.

Mes parents me remettaient parfois mes trois mois de prison sur le nez, mais qui ne l’aurait pas fait ?  Puisque je comprenais leur attitude sans les blâmer, j’étais de l’avis d’un psychiatre, d’un masochisme maladif. 

À cette époque, je me croyais vraiment un salaud d’être pédéraste (amourajeux).  Je ne savais pas que cet interdit est le fruit d’une savante formule de répression pour mieux abuser des gens.  Je n’avais pas encore de morale personnelle. Je croyais ce que dit le système.

Par hasard, j’ai appris que l’ancien président de la Commission scolaire de Victoriaville, un Monsieur Morissette, était devenu ministre adjoint à l’Éducation.  J’avais travaillé souvent avec lui et ce dernier ne pouvait avoir qu’un bon souvenir de mon professionnalisme comme journaliste.  Il n’en fallait pas plus pour que je frappe à sa porte.  Il me prêta l’argent pour poursuivre mes études à Sherbrooke. 

J’ai ainsi renoué connaissance avec les libéraux.  Ils étaient au pouvoir et ma seule planche de salut.  J’ai pensé que ce n’était peut-être pas vrai que les libéraux aient été les instigateurs de mon arrestation en 1963.  Après tout, ces gens n’étaient que des organisateurs locaux.

Ce fut toute une expérience d’entrer à  » l’École Normale de Sherbrooke », sous la protection du ministre adjoint à l’Éducation.  Jamais tout n’avait été si bien préparé pour me recevoir ; jamais le prêt d’honneur n’avait été aussi rapide à m’accorder une bourse d’études.

Mes études furent complètement bouleversées par une nouvelle fièvre de poésie.  J’ai essayé d’écrire.  Personne ne croyait dans mon talent.  Je faisais aussi des paroles pour les chansons de mes jeunes frères.  Une version de No where man, des Beatles devint :


                             C’était un homme bohème
                             sans famille, sans patrie,
                             qui parcourait sans relâche
                                    l’univers.

                                Par amour de la liberté
                                il n’apprit aucun métier
                                faisant mille petits travaux
                                     par le monde.

                                  Homme libre de la terre
                                  ton pays est ta planète
                                  et tous les hommes
                                         ta famille.

 Cette nouvelle dimension de la vie m’éblouissait, mais me traumatisait tout autant.
 
Tous les journaux, toutes les revues refusaient mes textes.  Ceux-ci étaient pourtant de moins en moins religieux.  Selon les auteurs-modèles qui m’avaient amené à la plume, Rimbaud, c’est un si joli garçon, et Jacques Prévert, dont la révolte m’obsédait, il était impossible que j’évolue autrement. 

Je correspondais avec une poétesse de Québec, Madeleine Guimont.  Elle était toute sensibilité et douceur.  Malgré mes échecs, j’écrivais, j’écrivais, j’écrivais.  J’adorais ce nouveau monde où tout est imagination, jeux de mots.  Peut-être aujourd’hui dirais-je, je pleurais, je braillais.  Poèmes et chansons étaient ma vie.  Je me lamentais et je ne me pardonnais pas d’être amourajeux.

J’étais profondément vexé que les orchestres de mes frères ne connaissent pas autant le succès que je le voulais et qu’ils le méritaient.  Leur premier orchestre fut les Stellairs, qui fut dissous et remplacé par les Pyramides et les Rembrandt, qui connurent un certain succès.

Cette création, baignant dans une atmosphère de révolte et de sensualité, fut la source de mes problèmes.  Mes textes étaient de plus en plus révoltés et seul l’aumônier de l’école normale semblait y attacher de l’importance.  Ce fut alors ma période de recherches ésotériques.  J’étais obsédé par un nouveau thème : la mort.  Par contre, j’étouffais ma peur et je commençais à décrire mes émois pédérastes (amourajeux).  Les petits gars reprenaient du terrain.  Mon texte La Mort du beau Pierrot devint le symbole de ma nouvelle façon d’embrasser la vie. Tout maintenant.

Les études n’avaient plus d’importance.  J’allais boire avec un groupe d’amis étudiants et je cherchais ce qui pouvait arriver après la mort. J’avais l’obsession de l’au-delà.

Pour moi, tout devint clair.  Puisque le cerveau est l’outil essentiel, le centre de la perception, à la mort, il n’y a rien qui puisse subsister, c’est le grand vide total éternel, mais l’énergie que nous sommes ne peut pas disparaître totalement.  Avec la mort, nous devenons une énergie diffuse et inconsciente, car rien ne se perd et rien ne se crée. De l’énergie noire.  La plus en abondance dans l’univers, mais dont on ne sait rien. Demeure-t-elle une source de conscience ?  Conscience de quoi ?  Serait-ce comme les nuages noirs perçus dans ma vision en prison ?  Le bonheur serait-il quant à lui une énergie blanche ?    

La vie est une force énergétique plus concentrée que l’énergie nucléaire.  Une énergie, qui, comme la vie sexuelle, n’a pas encore été mesurée puisque l’on n’a pas encore découvert les moyens d’y parvenir.  Une énergie plus concentrée, d’une plus grande qualité.  Ce qui permet la conscience et donc la création de ce qu’on considère comme la réalité.  Notre vie ne serait qu’un regard sur les énergies qui passent. Sentir ce qui se passe serait notre seule réalité.

Les étudiants les plus âgés me comparaient à Teilhard de Chardin.  Je ne l’avais encore jamais lu, aussi, je ne sais pas si ces rapprochements étaient plus ou moins fondés.  Sa théorie, que j’ai lue plus tard, est fascinante.

Je faisais des expériences d’hypnose et de télépathie, expériences que j’ai vite mises au service de mon amourajoie.  Ce fut une période assez féconde pour trouver un sens à ma vie personnelle : aimer les petits gars. Je me découvrais pédéraste (amourajeux) dans toutes les fibres de mon corps.  C’était encore à mes yeux quelque chose de défendu, de mal, d’où bien des tourments et une association Satan-amourajoie dans mes poèmes.  Mais je ne savais pas encore (je l’ai appris à 67 ans) que mon ange de naissance était Samaël.  Satan.

La poésie m’amena à appliquer la même recherche à la prose.  Une rédaction sur mon premier voyage en avion, comparé à un voyage dans le ventre d’un aigle, me fit échouer en français.  Mon professeur n’avait pas aimé l’allégorie.

Je détestais les mathématiques et puisque j’aurais voulu enseigner le français, j’ai répondu par un poème au concours du ministère de l’Éducation.  Ce poème reprochait à la civilisation occidentale de n’avoir qu’un but : l’argent.  Je visais aussi le ministre de l’Éducation, car, à mon sens, il n’avait fait qu’une réforme administrative.

Cette offense me valut l’avertissement de ne plus me représenter à cette école supérieure, car, si j’étais un petit gars de grand talent ; mon éducation familiale était à la source de grandes carences. Pour les autorités, je n’étais rien d’autre qu’un névrosé.  Un révolté.  Un instable.
 
Avant la fin de l’année, les libéraux avaient décidé d’en appeler au peuple.  J’ai offert mes services à ceux que je connaissais : Émilien Lafrance, qui gardait un bon souvenir de moi, à cause de mes prises de position au temps des Disciples de la Croix ; M. Morissette qui venait de m’aider ; Georges Vaillancourt pour qui j’avais déjà fait deux discours aux élections précédentes, et Carrier Fortin, ministre du Travail, que j’avertissais de mon impopularité à cause des réformes que je préconisais.  Seule l’organisation de Carrier Fortin sembla intéressée. 

On désirait que je me présente à la télévision afin de rassurer les gens à l’effet que la réforme de l’éducation n’entraînerait pas la sortie des crucifix des écoles.   J’ai refusé ce geste de politicaillerie, car je croyais que d’autres idéaux étaient bien plus importants pour le Québec : un changement dans le système électoral, trouver des façons d’éliminer le patronage.  Ces réformes avaient même été timidement entreprises par Jean Lesage (sans que j’aie un mot à dire évidemment), mais ces sujets me captivaient davantage que la religion dans les écoles.  D’ailleurs, j’étais encore assez religieux pour m’opposer à la laïcisation des écoles.  Ce qui prouve que je n’étais pas encore bien éveillé.  Tout ça, ça ne me fournissait pas un moyen de gagner ma vie.  Et, je le devais.  Je n’avais pas le choix…


Ce fut obligatoirement le retour à l’école à Québec. 

Un sourire d’enfer 1

février 8, 2023

Un sourire d’enfer       1
                                       

À mon grand ami, poète et compositeur
GABRIEL CHARPENTIER.


                                         Chapitre 1

1963. —
Pour se débarrasser de moi, les libéraux avaient réussi à me faire incarcérer trois mois pour mes activités pédérastes (amourajeuses).  Ces trois mois de prison se sont traduits par un retour à la religion.
 
À ma sortie, j’ai travaillé une année à la Dominion textile, à Magog.  J’essayais aussi sous l’impulsion de la pièce, El Condor, de créer mon propre mouvement religieux.  Les Disciples de la Croix n’ont pas fait long feu.  Le temps de rencontrer un petit gars qui m’incendie l`âme.
 
Durant cette année, je demeurais avec mon père.  J’apprenais à le connaître et à l’admirer.  C’était un homme très généreux, aimant l’humour et la politique.  Il travaillait à l’extérieur pour assurer la survie financière du magasin dont il était propriétaire à Barnston, depuis de nombreuses années.

Le curé Vel pensait que j’étais devenu un saint.

                                                    – 1 –

À ma surprise, mon ex-patron de Lac-Etchemin fit appel à mes services pour créer un nouvel hebdomadaire dans Limoilou, à Québec.      

Québec, c’était le retour à la vie normale.  Le déracinement. Adorant le journalisme, je ne pouvais refuser une telle occasion. 

À mon arrivée à Québec, je me suis mis à la recherche d’une chambre et pension. 

Après quelques coups de fil, j’avais retenu différentes adresses et rejeté d’autres.  Je ne voulais surtout pas me rendre où la dame semblait autoritaire et bizarre au téléphone : elle ne cessait de me répéter le coût de la pension sans que j’aie d’abord vu la chambre.  Je me suis mêlé dans mes papiers.  J’ai sonné exactement chez elle.  Trop gêné pour refuser, j’ai accepté de partager la chambre avec un jeune Français.

Mme Alice Thibodeau Gosselin louait chambre et pension aux immigrants.  Cette annonce dans le journal fut l’unique tentative pour y attirer des Québécois.  Quelle coïncidence !  Cette dame, à qui je veux absolument rendre hommage joua par la suite un rôle extrêmement important dans ma vie.

Elle avait un fils et deux filles : Maurice, Colette et Roxanne.
Son mari était très religieux.  De prime abord, il semblait dur, mais l’expérience me le fit connaître sous un meilleur visage.  

Je rejetais son besoin de discipline et le fait qu’il semblait préférer Dieu à sa fille aînée ; mais quelque chose m’attirait en lui, quelque chose comme la sagesse et la sincérité.

Colette s’amouracha de moi.  J’étais, à la fois, son confident, le révolté, le bouffon, le poète.  L’enfant à la quête de tout ce qui s’appelait plaisir et jouissance, entre deux enseignements religieux.  Je ne pouvais pas envisager avec elle autre chose qu’une amitié ; car, je cherchais plutôt désespérément un petit gars à aimer.  Je me suis contenté de lui expliquer que pour des raisons personnelles, il nous était impossible de se marier.

Mon expérience au journal était très importante.  Elle m’assurait qu’un jour il me serait possible de vivre normalement. 

Dans mes moments de loisir, les Français se déconstipaient lentement.  Au lieu de brailler, je réapprenais à rire.  Nous ne pensions qu’à courir les filles et jouer des tours. 

Aussi, dans un magasin, je fis longuement chercher l’objet dont j’avais besoin pour exercer mon nouveau travail.  Le commis impatient me fit avouer mon nouveau métier : cambrioleur.   Il fallait voir la tête du pauvre commis. Une chance qu’il n’avait pas un fusil mitrailleur, je serais allé voler en enfer.

Une autre fois, costumés, nous avons parcouru les principales rues de la ville avant de nous rendre voir une comédie.  Nous avons tenu la vedette autant que le film.

Petit à petit, j’oubliais ma conversion et je laissais à nouveau s’exprimer le révolté. 

L’expérience journalistique fut de courte durée : le journal ne se finançait pas.  J’étais trop moche dans la vente des annonces pour lui permettre de faire ses frais.


L’hebdomadaire abandonné, l’équipe s’est aventurée dans la rédaction de petits livres d’histoire locale, projet qui a dû être aussi laissé pour compte.  Le gars engagé pour s’occuper de la publicité n’était pas ce qu’il y avait de plus honnête, ce qui précipita la fin de ce travail.

J’étais un assez bon vendeur, mais je détestais cet emploi.  Je déteste vendre.

À nouveau chômeur, je suis retourné chez moi jusqu’à ce que mon père m’avertisse qu’à mon âge, je devais gagner ma vie puisqu’il ne pouvait pas subvenir à ses besoins jusqu’à la fin de mes jours.  J’étais majeur.  Il avait absolument raison.

Je suis reparti pour Québec et la pension Gosselin.  Le plaisir laisse toujours un goût de retour.

Il était essentiel pour moi de cacher aux autres mes penchants naturels : j’en avais trop honte.  Je voulais oublier le passé, la prison.  Je faisais, malgré ma révolte, des efforts surhumains pour me réhabiliter.  Dans cet esprit, j’ai décidé de retourner à l’école.

Après de longues démarches, j’ai été accepté à l’école Jean-François Perrault.  Le désir de servir, bien caractéristique chez tous ceux qui veulent se convertir, m’attirait bien des sympathies.  J’étais presque un héros ; mais je n’avais pas le choix. Je devais trouver un moyen pour m’en sortir, de gagner ma vie.

J’ai été élu à la vice-présidence de l’association des étudiants de l’école.  Je prêchais la responsabilité sociale. J’en arrachais en maudit pour survivre.  M. Gosselin, qui au début, ne m’aimait pas plus qu’il ne le faut, se prit petit à petit d’admiration pour mon courage.  Il ne comprenait pas pourquoi il m’était si difficile de concrétiser ce besoin d’apprendre pour mieux servir mes semblables.  C’était un très brave homme au-dessus des mesquineries sociales.

Cette année ne fut marquée que par un incident : le samedi de la matraque.

À cette époque, j’étais encore bien naïf et surtout un bon petit fédéraste.  Je voulais servir mon pays.  Tout ce que je connaissais du mouvement indépendantiste était ce que l’on entendait dire avec mépris à Québec : « c’est un groupe de gens qui veulent nous forcer à parler en cul de poule comme les tapettes de Radio-Canada. »   Ce n’était pas très respectueux, mais c’est tout ce qu’on en disait.    Québec a toujours trainé de la patte sur le plan de l’évolution politique.

Il était de plus en plus question de la venue de la reine, visite qui était fortement contestée par le groupe de Pierre Bourgault, chef indépendantiste de l’époque.

Si je n’étais pas encore favorable à la séparation du Québec, une idée nouvelle qui croissait surtout à Montréal, et qui n’existait pratiquement pas dans l’esprit des gens de Québec, j’étais un fiévreux partisan de l’indépendance du Canada vis-à-vis de l’Angleterre.

Devant la montée des protestations, j’ai fait accepter par les étudiants de l’école d’écrire à sa Majesté, soulignant qu’elle parlait mieux le français que la très grande majorité de nos ministres fédéraux.  Je voulais juste calmer le jeu, en attirant l’attention sur la piètre figure du français à Ottawa.

Cette lettre fut interprétée comme un serment de fidélité à la reine à un point tel qu’un journal de Toronto prédisait que le jeune auteur de cette lettre serait un jour un personnage important du gouvernement canadien.  Le samedi se passa dans un massacre sans précédent de la population par la police.  L’association étudiante a blâmé sévèrement cette effusion de sang inexcusable, mais cette fois, personne ne remarqua l’intervention.  

En cadeau de Noël, les quelques étudiants indépendantistes me firent remettre un Union Jack, drapeau national de l’Angleterre.  J’étais navré que l’on interprète aussi mal mon geste qui voulait souligner simplement qu’il faudrait d’abord se faire respecter comme francophone dans le gouvernement canadien. 

J’étais assez stupide pour être d’avis, cette même année, que l’on arbore le               «nouveau» drapeau canadien parce que ce geste représentait à mon sens un début de changement : les Anglais comprenaient enfin que les Québécois ne sont pas des trous-de-cul.  

Si j’avais su que la feuille d’érable a été choisie rouge par mépris des Québécois, j’aurais sûrement pensé autrement. 

La deuxième session fut plus difficile à réussir, même si j’avais démissionné de la vice-présidence pour ne m’attaquer qu’à mes problèmes de finance.


Pour m’en sortir, j’ai travaillé le soir comme placier dans un cinéma, et la fin de semaine, dans un restaurant. 

J’ai ainsi revu des centaines de fois un film qui m’a beaucoup bouleversé. MONDO CANE.  C’était un film, traitant à la fois de la misère et des mœurs étranges dans le monde des humains.  J’ai commencé, grâce à ce film, à comprendre comment les religions ne sont qu’aberrations mentales, fruits de la peur et de l’ignorance.

J’ai terminé avec succès mes études, et l’été, je me suis rendu travailler pour le Journal de Magog.  Ce fut la redécouverte de l’écriture.  Si, à l’époque de la Tribune, première vague, ma poésie fut celle de la morale et de l’amitié ; cet été là, ce fut celle du repentir.  J’étais plus chrétien que le pape.   Amoureux d’une jeune fille pieuse, je scrutais masochistement mon état de pédéraste (amourajeux). 

J’ai dû quitter le journal parce qu’il refusait de publier toute la vérité sur les coûts d’un projet municipal. 

À cette époque j’ai appris que mon père, Émile Simoneau, mon parrain Hormisdas Turgeon, et mon oncle, Arthur Simoneau, étaient depuis longtemps des nationalistes convaincus et actifs.

J’avais du journalisme, une très haute opinion.  C’était une espèce de chevalerie.  À mon avis, un bon journaliste se devait à ses lecteurs, plus précisément à la Vérité, au Bien commun.  Au péril de sa vie, il devait faire jaillir la Vérité, exposer problèmes et solutions, servir les pauvres en dénonçant leur détresse.

Les libéraux

février 7, 2023

Les Anglophones du West Island sont les vrais patrons des partis libéraux (provincial et fédéral).  

Radioactif 638

février 7, 2023

Radioactif 638

Textes de 2014, p. 1704 à 1708

07 Octobre 2014

Le faux dilemme de Pierre Karl Péladeau


C’est drôle de voir comment nous sommes une société de deux poids deux mesures. Les politiciens sont vraiment une bande d’hypocrites.
Depuis des dizaines d’années, les fédéralistes manipulent l’information. Ils avaient même le monopole absolu, mais ça n’excitait pas les journalistes. C’était juste la famille libérale Desmarais, Power corporation. Ce monopole de l’information n’avait pas de visage. M. Desmarais qui menait tout n’était pas député, même si ses journaux étaient les organes informatiques du parti libéral. Même le Conseil de la presse faisait semblant de ne pas voir cet état de fait. Les fédéralistes avaient complètement le champ libre.  


Puis, il y a eu Québec-Presse et Le Jour. Les libéraux au pouvoir ont décidé que ces journaux n’auraient jamais d’annonces publicitaires du gouvernement ce qui entraîna leur faillite. Les fédéralistes étaient redevenus les rois et maîtres de l’information.

De son côté, le Devoir défendait l’Église.

Quand ce sont les forces fédéralistes qui manipulent l’information c’est bien correct; mais la venue d’un corps indépendantiste nuit à la version uniforme. On risque de se mettre à comprendre la nécessité de devenir un pays.    


Il y a eu le phénomène Péladeau. Celui-ci était loin d’être un gars de gauche, mais il avait le mérite de publier les lettres ouvertes qui préconisaient l’indépendance ou du moins des changements profonds. On a eu droit à un peu plus la vérité quoique le sensationnalisme l’emporte toujours.

Quand je lis le Journal de Montréal, je suis loin d’y voir un journal de combat indépendantiste. En fait, c’est la rédaction qui décide et le propriétaire n’a pas grand-chose à dire, sinon d’avoir une orientation générale comme les médias fédéralistes en ont une avec ou sans la présence du propriétaire.

Est-ce que La Presse sera aussi vendue, car elle est l’arme des fédéralistes avec Radio-Canada ? En fait, cette croisade contre M. Péladeau, c’est simplement une crise pour maintenir le pouvoir absolu de l’opinion entre les mains des fédéralistes.

09 Octobre 2014

Liberté de presse

La CAQ et les libéraux ne semblent pas tellement savoir comment fonctionne une rédaction pour croire que le simple fait que PKP soit propriétaire, soit une façon de s’immiscer dans un journal.

Desmarais, de Power Corp., ne met pas les pieds à La Presse, mais son équipe sait tout ce qu’elle doit savoir : pas un journaliste indépendantiste n’y sera embauché. On pourrait peut-être y ajouter Radio-Canada. (Ce n’est plus vrai, si ce le fut).

Mais, ça ne joue pas dans le problème de la liberté de presse. Il faut être fédéraste ou indépendantiste camouflé pour faire le travail de journaliste. Vive la liberté d’expression !

10 Octobre 2014

La liberté de presse

La liberté de presse ne tient pas seulement à qui est propriétaire, mais surtout à qui prend les décisions quant au contenu rédactionnel.

Il faudrait que les propriétaires de journaux aient seulement accès au conseil d’administration, donc, sur le plan financier, sans diriger la politique éditoriale, qui elle serait entre les mains d’un comité de rédaction formé des journalistes nommé par la salle de rédaction et non par le propriétaire.  

Les syndicats de journalistes ont aussi un rôle de regard essentiel pour défendre les journalistes aux prises avec un conflit sur la liberté de presse.

16 Octobre 2014

Vendre, vendre, vendre

J’ai une nouvelle obsession vendre de mes livres. Je suis tanné de tout donner et de toujours tirer le diable par la queue en plus d’endurer la censure et l’hypocrisie sociale.

Donc, je travaille comme un fou pour terminer la page web qui me le permettra. (Ça n’a rien donné).

24 Octobre 2014

PKP

M. Péladeau est-il plus dangereux pour ses adversaires (libéraux, caquistes et solidaires, en fait les fédérastes) comme chef de pupitre d’entreprises de presse engagées pour l’indépendance ou comme chef du PQ ?

28 Octobre 2014

L’hystérie

L’hystérie part toujours d’une peur irrationnelle. On a peur maintenant de l’Afrique et de la terrible maladie qui empire un peu plus chaque jour. Ici au Québec, la pire hystérie est certainement la peur de la pédophilie.
Les religions tiennent leur pouvoir de savoir abuser de l’irrationnel pour maintenir les gens esclaves de leur morale.


L’hystérie est toujours nourrit par la peur répandue par les media et l’insistance de ceux-ci sur le côté troublant des activités qu’on répète et dont on ne se laisse pas de parler pour faire encore plus peur. Cette peur devient de plus en plus irrationnelle.

04 Novembre 2014

Le trou du cul


Denis Lebel qui était ministres des Transports fédéral lors des événements de Lac-Mégantic, qui est le ministre qui crée chicane sur chicane concernant le pont Champlain?

9 NOVEMBRE

Le délire canadien

La poésie est morte
étouffée dans sa censure
emportée dans un bac      
de fleurs bleues     
Vive la poésie !

Elle est morte avec le pays          
dans une vague orange   
qui l’emporta d’un coup.   
On pense même que ce fut         
un tsunami.

La souveraineté s’est installée    
directement de Mc Gill :    
Un pays souverain c’est aussi    
dit-on, un pays de souveraine.   

Les flutes féminounes      
sur tout le territoire québécois     
chantent les louanges de la peur :        
manifestation d’enfants castrés.

Mieux vaut jouir      
un peu          
avant de mourir.

La fin

Oui ! C’est bien la fin de mes textes radioactifs d’une autre époque.

Maintenant, avec mes 80 ans, j’ai décidé de prendre ma retraite, tant politique que d’écrivain.

Par ailleurs, j’aime tellement jouer au gars qui connaît tout que je vais le plus souvent possible écrire un tout petit JOURNAL DE BORD. juste pour me faire croire que je ne suis pas un être inutile. Je publierai aussi sur WordPress pour que les abonnés n’aient pas payé pour rien, s’il l’ont fait.

Mes livres ne se vendent pas et après ? Ils ont joué le rôle qu’ils avaient à jouer. Je les ai toujours donnés, donc, si quelqu’un en veut, juste à me le faire savoir ;  je me ferai plaisir de lui envoyer par la poste.

Quant à la vie, je suis très heureux d’avoir autant vécu. La vie est un phénomène extraordinaire et, surprenant. Je remercie souvent Dieu de nous avoir baigné dans autant de beauté.

J’ai adoré les gens qui m’ont entouré. J’ai connu plus d’amour que je ne l’aurais cru possible. Le plus difficile demeure la mort de mes fils et de mes amis. Mais, me rappeler d’eux procure beaucoup de mercis de les avoir eus dans ma vie.

J’ai écrit sur la pédérastie, ce qui m’a valu d’être exclus des écrivains ; mais je ne le regrette pas. Je l’ai fait pour créer une distance entre la pédérastie et l’homosexualité afin qu’il y ait un peu plus de tolérance, car être scrupuleux, c’est aussi un déséquilibre mental et, selon ce que j’ai lu, la frustration est la meilleure source de la violence. Aujourd’hui, on dirait que la violence finit par tout dominer.

J’espère que l’humanité retrouvera plus d’humanisme dans tous nos comportements. Chaque individu est une merveille qui  a pris des millions d’années avant d’’exister.

Je vais m’occuper d’apprendre sur les trous noirs  et célébrer le fait que les scientifiques annoncent aujourd’hui que l’on a repéré pour la première fois les signaux radio d’une civilisation extraterrestre.

Vraiment énervant !  On vient d’identifier pour la première fois un signal radio d’une civilisation extraterrestre. C’est ce que je viens de lire dans un magazine scientifique. Il faut maintenant la preuve que c’est bien ça et non un canular ou une erreur.

A partir de demain, je publierai : Un sourire arraché à l’enfer. Tome 1.  Un livre que je viens de publier.

Wow!

février 6, 2023

Vraiment énervant !  On vient d’identifier pour la première fois un signal radio d’une civilisation extraterrestre. C’est ce que je viens de lire dans un magazine scientifique. Il faut maintenant la preuve que c’est bien ça et non un canular.

Radioactif 637

février 6, 2023

Radioactif 637

Textes de 2014, p. 1694/1708

02 Septembre 2014

Où couper ?

Le gouvernement Couillard devrait cesser de chercher dans quoi couper pour améliorer les finances du Québec et examiner la possibilité que l’indépendance du Québec, soit exactement la réponse à ses interrogations. Vivre dans le fédéralisme, nous coûte plus d’un milliard par année. Une maudite belle économie si on était indépendant.         


Trois points en attendant :

1 — on paye une fortune pour la santé alors que le fédéral n’entretient même pas un hôpital pour les gens du Québec.

 2— que les compagnies qui nous amènent les gaz bitumineux paient un droit de passage en plus de s’engager à défrayer les coûts d’un éventuel accident pour qu’on ne revive pas un second Lac-Mégantic

3 — que notre part pour défrayer le coût de l’armement en vue de guerres nous soit remboursée, car nous sommes, le Québécois des pacifistes nés.        


Dans un Québec indépendant, je serais le premier à appuyer les mesures pour effacer notre dette en très grande partie créée par les libéraux.

03 Septembre 2014

L’indépendance, maintenant.

Il est urgent que l’on prépare l’indépendance du Québec et que l’on cesse de se rappeler 1995, sinon comme une pratique, une étude de ce qui peut arriver. DestiNation en septembre devrait nous redonner ce goût de construire l’indépendance. L’union de toutes les forces indépendantistes est le seul moyen pour y arriver.

Le PQ doit comprendre qu’on en n’est plus à un bon gouvernement, mais à faire de l’indépendance, l’objectif ultime des prochaines années. S’il n’a pas compris ça, il disparaîtra.

07 Septembre 2014

La constitution.

Il faut d’abord comprendre la différence entre une Confédération et une fédération.

Même les libéraux savent que le Canada n’a rien d’une Confédération (comme le dit si bien M. Werner). Il ne faut pas oublier non plus que le Canada de Macdonald est responsable de centaines d’assassinats, lors de la guerre contre le Métis pour réaliser le chemin de fer. Harper sera probablement le premier à l’oublier. La fondation du Canada n’a rien de tellement glorieuse.
Comme le démontrait si bien Gilles Duceppe, il est impossible dans la réalité actuelle de croire dans la possibilité de changer la Constitution. Elle est tellement encarcannée pour empêcher que le Québec y retire quoique ce soit qu’on ne peut plus changer une virgule sans l’unanimité ou la majorité des provinces. L’effort du Lac Meech est le début de la preuve qu’il n’y a aucune possibilité de modifier la Constitution. On a eu un autre exemple avec les résultats du référendum de Charlottetown. Pour les canadiens, le Québec en demandait trop et pour les Québécois, c’était trop peu trop tard.      


On est plus comme en 1995 où on pouvait encore espérer choisir entre le statut quo et le fédéralisme renouvelé. Aujourd’hui, la réalité c’est que l’on n’est plus partie prenante de la nouvelle constitution de P.-E. Trudeau que l’on respecte pourtant supposément pour obéir aux lois et à l’ordre. Ou on s’agenouille et on signe ou on devient un pays avec sa propre constitution.     


Les Québécois sont rendus à devoir créer leur propre constitution pour créer une république indépendante et démocratique. On n’a pas besoin d’être au pouvoir pour avancer. C’est d’ailleurs un des projets du Conseil de la souveraineté.
Il suffit que l’on soit assez intelligent pour s’unir au lieu de se battre ensemble.

08 Septembre 2014

La course péquiste.

La position des dirigeants du Parti québécois confirme que l’on a raison de s’en tenir maintenant au Conseil de la souveraineté et sortir le rêve de l’indépendance d’entre les mains des partis politiques. Malheureusement, il semble bien que le PQ soit devenu une course à la chefferie.    


Le Conseil de la souveraineté est le seul organisme qui parle de continuer le travail de création d’une république indépendante et qui n’est pas pris dans le piège absurde de la date du prochain référendum.

           
Si on attend un réveil subit du peuple pour revoir la motivation en faveur de l’indépendance, on risque de ne jamais voir notre idéal se réaliser. Il ne faut plus se fier au politique pour nous donner un pays francophone en Amérique du Nord. Trop de calculs pour le pouvoir, ça corrompt les idéaux.

09 Septembre 2014

Mensonges du Non.

C’est le temps plus que jamais de rappeler que les fédéralistes n’ont jamais tenu parole à la suite d’un referendum. Un non était un oui. On était prêt à mettre les sièges en jeu pour garantir du changement, mais un changement contre nous. La malhonnêteté intellectuelle des fédérastes est sans borne. Même Dion préconisait une partition qui pouvait conduire à une guerre civile. Et, les libéraux nous ont bien volé pour se prémunir des vrais changements comme nous l’a démontré les commandites. Les fédéralistes ont créé le pays en tuant les Métis, pas étonnant que cet esprit que l’on honore dans les fêtes du 150è anniversaire d’une Confédération qui est en réalité une fédération centralisatrice. On a même tenu des camps militaires dans l’Ouest pour se préparer en cas de séparation. La GRC était aussi devenue spécialiste dans les gestes illégaux pour combattre l’idée d’indépendance du Québec. L’honnêteté n’a jamais étouffé les fédéralistes.

22 Septembre 2014

OUI-Québec.

OUI-Québec. C’est un nom magnifique et plein d’avenir. Nous étions environ 1,000 indépendantistes à discuter des moyens de réaliser le pays du Québec. On a accepté que l’on crée une constituante. Pour ce qui est de la date du referendum, c’est notre dernière préoccupation, car ce qui compte c’est le résultat et non dans combien de temps

23 Septembre 2014

Ça fait peur.

Le Nouveau-Brunswick est plus intelligent. Les gens ont voté pour un parti politique opposé aux gaz de schiste. On devrait dire shit.        

Quand on se rappelle Lac-Mégantic, on se rappelle que la MMA devait obéir aux lois de sécurité édictées par le Ministère des Transports du Canada, ce même ministère qui nous garantit les sécurités en ce qui concerne le pétrole dans le St-Laurent, c’est à faire peur.

25 Septembre 2014

Quelle honte, M. Couillard !

C’est une honte que le premier ministre Couillard prétende que le fait d’appartenir au Canada nous oblige à laisser les pollueurs utiliser le Saint-Laurent pour grossir leurs profits dans la vente internationale des gaz bitumineux.

26 Septembre 2014

Après Lac-Mégantic, le Saint-Laurent.

Où était M. Couillard quand il y a eu la tragédie de Lac-Mégantic ? Qui devait assurer la sécurité des Québécois ? Le ministère des Transport du Canada. Qui doit assurer la sécurité sur le fleuve St-Laurent ? Le ministère des Transports du Canada. La juridiction ? C’est la preuve de la nécessité de devenir une république indépendante. M. Couillard ne le fera jamais, comme il n’arrivera jamais à ouvrir de nouveaux débats sur la constitution, simplement parce que c’est devenu impossible de la changer. Et, avec l’élection du 7 avril, nous avons mis une nouvelle équipe pour mieux nous écraser pour ne pas dire mieux nous voler. Faut vivre avec nos choix aussi stupides soient-ils.

30 Septembre 2014

Meurtre et pédophilie.


Il suffit maintenant d’être malade mental pour avoir le droit de tuer et encore pire les libéraux enlèvent les argents nécessaires pour combattre la maladie mentale. De l’autre côté, avec Stephen Bush-Harper, on introduit une liste permanente des délinquants sexuels. Les jeux de fesses deviennent pires que de tuer, ce qui prouve la folie furieuse créée par la peur du sexe par les religions et la bourgeoisie.

Habituellement, ceux qui jouent aux fesses ont du plaisir et à moins qu’il y ait de la violence ou de la domination, ce fait existe quel que soit l’âge. Voir la sexualité hors-norme comme un vice crée automatiquement à long terme une forme de discrimination pour ceux qui ont la libido forte. À remarquer que tu ne choisis pas ta libido quand tu nais, pas plus que la maladie mentale qui peut survenir dans la vie de n’importe qui, à n’importe quel âge. Pourtant, on essaie de nous faire croire que le plaisir traumatise plus que la violence. Avec cette mentalité, on crée une société qui a peur du sexe, qui a peur de tout ce qui est différent de la majorité et pour éliminer l’homophobie on verse des millions. L’homophobie est le résultat naturel de nos lois sur la sexualité qui condamne celle-ci à pleine page dans nos journaux grâce aux tribunaux.

02 Octobre 2014

Les exclus


M. Couillard, vous dites qu’il ne faut pas avoir d’exclus au Québec, or, je suis exclus de l’UNEQ, des bibliothèques de Magog et Coaticook. Pourtant, mon livre a été en vente libre partout. Merci de dire que c’est inacceptable (par ricochet). La censure est une des premières raisons de l’existence de la discrimination. On a le droit de ne pas penser comme les religions et leur lavage de cerveaux. Je crois davantage dans la science dont un certain Freud, W. Reich.

03 Octobre 2014

Une autre guerre sainte

Il s’agit là d’une guerre de religion entre factions islamiques qui s’entre-tuent à savoir qui rapportent les vraies paroles du Prophète. Une guerre de religion régionale. Une guerre aussi de pétrole. D’ailleurs, dans le livre La paix indésirable, on disait que le système économique ne peut pas survivre s’il n’y a pas des guerres régionales pour stimuler l’industrie des armes au bénéfice des grandes puissances mondiales.

04 Octobre 2014

L’indépendance est urgente.

D’abord j’ai été très heureux d’avoir pu vous rencontrer. Je crois que l’indépendance doit être une obsession, car le fédéral n’hésitera pas à prendre tous les moyens pour empêcher le Québec de devenir une république indépendante. Pour cela, il faut immédiatement faire comprendre aux Québécois (le pont Champlain, les bateaux sur le St-Laurent pour nourrir l’économie canadienne sans rien nous apporter au Québec sinon les dangers) de la nécessité d’ouvrir à nouveau la constitution pour revendiquer plus de pouvoirs. Mais, comme le disait si bien Gilles Duceppe, ce n’est plus possible. C’est là la faiblesse des libéraux fédéralistes. Alors, on a deux voies : l’indépendance ou le statut quo ( le Canada en guerre de Stéphane Harper). Autant la société civile que le PQ doivent travailler pour nous redonner le goût d’être maîtres chez nous. Comment peut-on faire le ménage dans nos finances quand près de la moitié nous échappe dans le cadre fédéral ?

ÂGE

février 5, 2023

Je ne sais si c’est parce que je viens d’avoir 80; mais on dirait qu’il fait plus froid ces jours-ci.

Radioactif 636

février 5, 2023

Radioactif 636
     

Textes de 2014, p. 1694/1708

09 Août 2014

Ça ne vaut pas cher.


Il y a des journées comme ça. Tu te lèves et tout ce que tu lis t’inspire une honte de plus en plus profonde de la race humaine. Le meilleur stimulant pour ce faire est de lire les quotidiens.   

On prétendait mourir de peur quand PKP a levé le poing en l’air, mais quand on lit ce journal, on s’enfonce dans un tel puisard d’informations qu’on comprend vite que ce n’est pas avec ce journal que l’indépendance franchira un pas de plus vers sa réalisation. Quant au Devoir, le seul organe d’information à se prétendre neutre, il n’y a même pas moyen d’y publier son opinion. C’est le journal de QS.    

Dans le Journal de Montréal, on a plus d’articles sur le danger pédophile que de l’indépendance ou comment les religions sont devenues une autoroute conduisant à la maladie mentale, laquelle finit par aboutir à des guerres régionales, car comme le disait le livre La paix indésirable, l’humanité ne peut plus se permettre de guerres utilisant les armes nucléaires. Faute de guerres, l’économie se porte mal.            Le système est basé sur les dépenses inutiles pour survive.

On se bat pour Allah, Yahvé ou Dieu au nom d’un amour qui ordonne de tuer tous ceux qui n’ont pas la même foi que ceux qui croient en lui.

Tuer doit être plus élégant que de jouer aux fesses. Ça fait moins mal et ça ne crée pas de séquelles. Des tonnes de gens n’ont plus de foyer, souffrent à cause de la débilité religieuse ou pétrolière et ça ne traumatise personne. Il faut sauver les religions alors on crée des lois pour défendre leur bêtise humaine.

Même la Constitution canadienne protège le droit à sa religion. Vous avez le droit d’entretenir leurs préjugés contre ceux qui ne sont pas aussi chastes que vous ou qui ont le malheur de manger du porc. Des bêtises qu’on retrouve dans toutes les religions. Les religions sont comme la politique, on y prêche le contraire de ce que l’on vit.     

Et le Québec, en ayant élu le parti politique le plus corrompu de notre histoire, renoue la tradition de l’époque de Duplessis, mais cette fois en faisant semblant que la religion n’y a rien à voir comme si notre morale n’était pas née de ce qu’elle nous prêchait. On forme les âmes durant la tendre enfance à obéir même si cela nous semble complètement débile.        

Le Québec est devenu l’Afghanistan de l’Amérique, ce par là où passent les pétrolières pour exercer leur commerce international.

On paye les dégâts comme à Lac-Mégantic, mais nos gouvernements fédérastes leur donnent la voie libre. C’est vrai la majorité libérale vient des dernières élections. Il faut être crétin pour croire que le Québec est au bord du gouffre économique. C’est le cas s’il obéit à la grande mafia de la mondialisation. Maudite politique!

12 Août 2014

Robin Williams-La société des poètes disparus

Ce film m’inspire de nombreuses réflexions, car je m’en servais dans mes cours pour introduire la poésie. C’était d’autant plus comique du fait que je crois avoir été un professeur qui lui ressemblait, du moins, pour ce qui est du contact avec les étudiants.           


Oui ! J’adorais enseigner et j’adorais mes élèves qui ont même organisé une soirée de poésie qui a fait mourir de rage la mère Lepage parce qu’elle y voyait une trop grande affirmation d’amour pour un Québec indépendant. Mme Lepage était une libérale tout aussi fanatiquement fédéraste que j’étais indépendantiste.

J’étais président de la Société nationale des Québécois de Val-d’Or. On me trouvait trop radical évidemment. Il suffit de savoir ce que l’on veut pour être trop radical aux yeux de ceux qui sont trop mous. Je n’étais pas un carriériste politique, mais quelqu’un qui croit sincèrement que l’avenir du Québec réside nécessairement et seulement dans l’indépendance du Québec.


Je me rappelle aussi que je devais parfois m’en aller au fond de la classe pour assister à la représentation de ce film, car je devais cacher mes pleurs du fait que mon fils adoptif Rouhed s’était aussi suicidé parce qu’une fille l’avait quitté. Dire que j’avais peur de lui transmettre mes goûts d’amourajeux. Si cela lui avait sauvé la vie, je n’aurais pas hésité une seconde, car notre morale sexuelle québécoise tient de la débilité et de l’ignorance. Mais, il était hétéro et je ne voulais pas le forcer à penser comme moi. J’ai trop de respect pour la liberté pour forcer quelqu’un à faire ce qu’il ne veut pas.

           
La société des poètes disparus
, c’est aussi une des 10 ou 11 cassettes vidéo saisies par la police de Val-d’Or afin de m’inculper. On cherchait des preuves pour un crime (je dirais plutôt la folie de la répression sexuelle) dans ce film et dans les deux soirées de poésie qui ont eu lieu à Montréal en 1970 et 1980. Bizarre, n’est-ce pas?    


J’ai toujours cru que ce qui m’était arrivé était un coup monté politique bien plus que sexuel. Le juge m’a dit que je n’étais pas très dangereux pour les jeunes, mais que je l’étais pour les institutions du pays. D’ailleurs, on m’a dit durant mon séjour à Bordeaux Beach que je ne serais pas un second Mandela. Ce doit être aussi une allusion à la chasteté.       


Le dernier message a été que si je continuais à chialer, je risquais d’être retrouvé mort comme le Dr Ferron. Heureusement, je l’ai pris comme un commentaire venant d’un ami.

13 Août 2014

Les opportunistes.          

J’hésitais ce matin à choisir à savoir qui étaient les plus opportunistes, M. Fortin qui se prétend encore souverainiste en claquant la porte du Bloc parce que son chef est trop indépendantiste ou ces gars qui ont eu du plaisir avec des Pères Rédemptoristes et qui se font maintenant payer plusieurs dizaines de milliers de dollars pour des plaisirs devenus séquelles avec la folie du discours féminoune actuel sur la sexualité des jeunes.        


Comme je l’ai déjà écrit, je suis désespéré de ne pas pouvoir me faire un tel salaire pour avoir eu des petits moments de plaisirs défendus. Malheureusement pour moi, un plaisir est un plaisir et ce n’est pas un discours basé sur une ignorance crasse de la réalité humaine qui me fera croire qu’un plaisir crée une telle souffrance pour que 20 ans plus tard, je souffre encore de la séquelle d’avoir éjaculé.


Pire, quand je ne étais pas encore capable d’éjaculer, tous les gestes sexuels, sauf se faire enculer, étaient plutôt grisants. Je me rappelle comment ça me chatouillait dans le vendre quand quelqu’un d’autre s’amusait avec mon petit pénis. Je n’essaierai pas aujourd’hui de faire croire aux autres que ce plaisir était le vol de mon enfance ou d’une innocence provoquée par la contrainte des adultes qui nous empêchait même d’y penser sans être un ignoble cochon.

Aujourd’hui, au contraire, la science a établi que ta vie sexuelle apparaît à ta naissance ce qui confirme que tout ce que les religions nous apprennent sur la sexualité est de la pure folie. Au Québec, la peur du sexe, de la nudité, est une véritable paranoïa.  


J’avais peur moi aussi de me faire prendre parce que les adultes avaient décidé pour moi que c’était mal. Ils ne savent même pas pourquoi, mais c’est mal. Ce fut toujours ainsi et ce sera toujours ainsi. Ce principe était quant à moi de l’obéissance aveugle.  


Dans ma vie, je ne connais personne, sauf si tu es violé, qui souffre d’un petit jeu sexuel. Il faut avouer que pour certains l’attrait des sous peut changer le sens des gestes et faire croire qu’un plaisir a transformé votre vie angélique en vie d’enfer. Tout ça m’apparaît comme une profonde tristesse. J’ai du mal à comprendre jusqu’à quel point des gens peuvent devenir hypocrites à ce point pour avoir un peu plus de sous.          


Si l’Église était intelligente elle refuserait de payer et ça tuerait tous les mouvements de chantage contre elle.

Elle ne peut pas dire qu’elle nous a menti en inventant les péchés de la chairs, car ce serait semer le doute sur le reste des enseignements.


14 Août 2014

Jean-François Fortin

Mon cher Jean-François Fortin. 

Je suis littéralement tombé à la renverse quand je vous ai entendu commenter votre démission du Bloc québécois. Je croyais que vous étiez vraiment un indépendantiste, j’ai même voté pour vous quand vous vous êtes présenté chef, mais c’était semble-t-il mal vous connaître.          


J’ai toujours cru que le Bloc était un mouvement indépendantiste, donc, que sa première raison d’exister est l’indépendance. Si je ne l’avais pas cru, je ne serais jamais devenu membre du Bloc québécois. Je savais comme tout le monde que ce n’est pas le Bloc qui fera l’indépendance, mais c’était un instrument qui pouvait apporter sa contribution à la réalisation de ce grand rêve.
Malheureusement, plusieurs ont commencé à croire que le parti était plus important que sa raison d’être.  Comme dans le PQ, on a commencé à voir surgir les carriéristes de l’indépendance. C’est normal tant que l’indépendance n’est pas faite, mais il ne faut pas que la carrière devienne plus importante que la raison d’être du parti.        


Le Bloc avait plus que sa légitimité, il était capable de vraiment changer des choses à Ottawa. Le Bloc a même déjà été l’opposition officielle. Malheureusement, le non l’a emporté en 1995 et nous payons pour notre manque de courage. Nous sommes devenus la première nation à se refuser le droit de naître.


Depuis, les choses ont bien changé. Il y eut la loi de la clarté, les commandites et surtout des changements qui font que maintenant il est quasi impossible de modifier la constitution. Il est clair que les promesses d’un nouveau fédéralisme sont devenues des illusions. Le choix est très clair on est pour le statu quo et on disparaît ou on est pour l’indépendance.        


Personnellement, j’ai compris grâce au Bloc et surtout aux discours de Gilles Duceppe que l’on ne peut plus prendre notre temps pour réaliser l’indépendance. On la fait maintenant, c’est-à-dire au cours des 10 prochaines années ou on lâche tout. Et dans ce cas, ça ne donne rien d’avoir une Assemblée nationale, car c’est à Ottawa que les décisions sont prises pour nous par ceux qui défendent des intérêts qui sont économiquement le contraire de nos besoins.

Seulement quatre députés bloquistes ça permet à M. Lebel de nous dire qu’il y aura un péage sur le pont Champlain point à la ligne. Sans les indépendantistes, le Québec sera une région comme les autres qui apprendra vite à parler anglais et aller se battre s’il le faut pour la reine d’Angleterre. Vive la soumission volontaire !         


17 Août 2014

Génocide arménien

Rien ne justifie le meurtre d’un humain. Celui qui tue au nom de Dieu, au nom du pouvoir, au nom de son pays est un assassin au même titre que ceux que l’on exécute pour meurtres, sauf que ceux-ci sont protégés par les préjugés et l’ignorance.

Qu’on le veuille ou pas, les pires discriminations naissent avec le fanatisme religieux. Ces institutions nous prêchent l’amour, mais n’obtiennent avec leur morale humaine prétendue divine qu’à créer la haine. À quand l’égalité entre tous les humains? Personne n’est mieux que l’autre, il faut juste savoir le reconnaître pour donner une chance à la paix de naître.

20 Août 2014

Lucien Bouchard

C’est clair pour Bouchard, il n’y aurait plus de Bloc. Deviendra-t-on des NPD, des Libéraux ou des Conservateurs ? C’est de la merde ! Le Bloc doit avoir deux buts:

a) promouvoir l’indépendance, tout faire ce qui est possible pour améliorer l’éducation à cette fin, mettre sur pied une caisse pour subventionner les recherches et les actions indépendantistes

b) continuer de défendre les intérêts du Québec. Se présenter que dans les dossiers où le Québec a de quoi à retirer. Dénoncer ce qui va à l’encontre des besoins du Québec. Il n’y a pas qu’un référendum pour réaliser l’indépendance. Créer notre constitution est un autre moyen.

C’est drôle que les rumeurs partent de la Presse, organe officiel du parti libéral. On dirait que les souverainistes s’opposent à l’indépendance, mais ils sont trop hypocrites pour l’affirmer. On s’est fait fourrer durant des années, si c’est le cas.

Suicidaire ou pas, il faut que ça sorte et qu’il y ait un lavage dans l’establishment indépendantiste. Je pense comme le fils de Bouchard, son père est un looser.

21 Août 2014

L’indépendance à redéfinir.

L’indépendance n’est pas morte. Elle est en mode redéfinition. Ce qui arrive maintenant est différent de ce qui se passait en 1962. Cependant, on est dans le même moule : on essaie de nous faire croire que si on est indépendant, on se portera mal. C’est ce qu’on nous disait lors de la nationalisation de l’électricité.

Si on était intelligent, on ne se servirait plus de pétrole au Québec, mais de notre électricité. Et on réclamerait des redevances pour ceux qui se servent du Québec pour envoyer le pétrole dans le monde. Le problème n’est pas la question. Elle est simple. Voulez-vous que le Québec devienne une république indépendante?

Par contre, pour avoir droit de vote, il faudrait vivre au Québec depuis au moins cinq ans. Ainsi, on n’aurait pas des juges du Nouveau-Brunswick pour venir voler le référendum. D’ailleurs, d’ici là, les indépendantistes devraient organiser un mécanisme pour se doter immédiatement d’une nouvelle constitution.

27 Août 2014

Le temps d’agir.

Il faut retrouver des gens de conviction et de courage pour réussir l’indépendance. Est-ce qu’on pourra dépasser un jour les limites des partis politiques pour atteindre celles du pays à construire ?

Avec ce qui se passe au Bloc, on est porté à croire qu’on est plutôt appelé à disparaître comme peuple/nation par notre propre faute. Si on ne réussit pas à réaliser notre indépendance au cours des 10 prochaines années, on est condamné à disparaître. Comme le chantait si bien Pauline Julien.

29 Août 2014

Jean Lapierre

Malheureusement, le cas de Jean Lapierre permet seulement de constater que le journalisme au Québec est profondément malade.        


Loin de s’en tenir aux faits et au jugement subséquent des lecteurs, on nous impose constamment l’opinion de chroniqueurs. Ce n’est pas ce qu’ils pensent qui nous intéresse; mais les faits. Que l’on explique des situations difficiles à comprendre est louable, mais pourvu que ces explications ne soient pas des catéchismes partisans. Il suffit d’écouter les médias, de lire les journaux pour se rendre compte du peu d’impartialité de certains journalistes qui défendent les intérêts du fédéralisme.         


On dirait que les journalistes obéissent à des patrons qui dictent des lignes qui doivent absolument diminuer la valeur du rêve indépendantiste. Ou qu’ils ont pour mission de mousser les chicanes au sein des organismes indépendantistes (remarquer qu’ils n’ont pas un très grand effort à faire).

De mon temps, on exigeait l’impartialité, même si les mises en page et le choix des nouvelles affichaient presque toujours le parti pris des journaux.     


C’est vrai que la poésie souffre encore parfois d’une maladie que l’on appelle la censure quand il est question de sexualité. Elle est encore bien présente dans certaines de nos institutions, même certaines bibliothèques publiques. Le jansénisme n’est pas tout à fait mort.

Radioactif 635

février 4, 2023

Radioactif  635    
Textes de 2014, p. 1687/1708

06 Juillet 2014

Lac-Mégantic.

Sommes-nous maîtres chez nous?       

Jean Lesage a été le premier à nous dire qu’il faut être maître chez nous avant que René Lévesque nous en donne le pouvoir en nationalisant l’électricité. À cette époque, les « gros » nous disaient que nous serions ruinés si on osait se prendre en main.

Au moins 40 ans plus tard, le gouvernement fédéral continue de nous mener par le bout du nez. Qu’attend le fédéral puisqu’il a été après MMA le principal responsable de la tragédie de Lac-Mégantic pour défrayer les coûts d’une voie de contournement? Qu’attend-on au gouvernement du Québec pour exiger que le fédéral prenne ses responsabilités? Est-ce que l’union fédéraste au Québec est plus importante que la vie des citoyens? Que faisait le gouverneur général du Canada, le symbole même de notre colonialisme, à Lac-Mégantic?     

Lac-Mégantic n’est malheureusement pas le seul exemple du colonialisme qu’entretient notre appartenance au Canada. Malgré toutes les voix, le fédéral maintient qu’envers et contre tous nous devrons accepter un poste de péage sur le pont Champlain.         

Quand le Québec passe des lois, le fédéral ou la Cour suprême remet le Québec à sa place. Quand aurons-nous le courage et le respect envers nous-mêmes pour devenir les vrais maîtres chez nous?

07 Juillet 2014

La pédophilie.

Richard Martineau joue encore au grand prêtre en dénonçant la pédophilie. C’est son droit, mais il devrait avoir l’honnêteté de dire que son opinion repose sur l’ignorance, car depuis Freud on sait que tout individu est sexué dès sa naissance.

Ainsi, décider de la sexualité des autres, même s’ils sont mineurs, c’est un abus de pouvoir. Tu ne te mets pas à te « sentir » exactement le premier jour de tes seize ans. De plus, la sexualité est le centre de la vie privée. Ton corps et ton esprit n’appartiennent qu’à toi.

La honte de la sexualité ne repose sur aucun critère intelligent. C’est purement du lavage de cerveau. Un état duquel personne ne peut échapper sans la punition des autres, le désaveu social.  

Deux points sont fondamentaux. Les règles sur la sexualité nous viennent principalement des religions. Elles ont décidé que le sexe est dangereux pour mieux encadrer la procréation. Dominer la sexualité, c’est dominer les individus.

Par la suite, à cause de la conception religieuse, on essaie de servir des femmes pour maintenir que les premières relations sexuelles peuvent être une certaine forme de violence.

On agit comme si tous les rapports homme–femme sont automatiquement des situations de domination et on projette cela sur le dos des plus jeunes, ces pauvres « innocents » qui ne peuvent pas se défendre contre les attaques diaboliques de la tentation.  En fait, on défendait les jeux sexuels  des jeunes garçons pour leur épargner de devenir gais, la peur des peurs pour les parents.          
Il faut bien trouver quelque chose pour justifier de mêler l’âge à la sexualité alors on ajoute que certains jeunes sont aussi exploités par leurs aînés. Pourtant tout le monde sait que la surprotection est le pire ennemi du développement. La vie se construit autour de ses expériences. Il n’appartient qu’à l’individu de décider ce qu’il veut si ça ne nuit pas aux autres.       

Cependant, en ce qui concerne la pédophilie (rapport avec des très jeunes), je crois qu’il est de mise à s’entendre sur une forme de régularisation, car même si les jeunes ne vivent pas et ne pensent pas la sexualité comme les adultes, il faut leur éviter des aventures qui pourraient être négatives. Pour ce qui est des traumatismes automatiques,  lors d’une relation sexuelle en bas âge, c’est dans la tête des adultes. Tout dépend de comment ça se passe.         

C’est évident qu’en voyant les adultes devenir fous dès qu’il est question de sexe est mauditement traumatisant pour un enfant. Il ne peut pas comprendre que des gestes comme un toucher puisse avoir une telle importance que les adultes deviennent parfaitement hystériques. C’est le traumatisme : la réaction des adultes à un geste qui leur semble bien banal. Et, ils ont raison, car à moins qu’il y ait une relation exercée par la violence ou la peur, c’est un plaisir. Malheureusement, quand on en parle il n’est jamais question des émotions.    

Cependant, il est préférable ne pas prendre de chance d’où je crois qu’il est raisonnable d’interdire toutes formes de pénétration avant l’âge de consentement. Et cet âge doit être respecté par tout le monde. Puisque celui-ci varie selon les individus, pour respecter tout le monde, je préconise que l’entrée au secondaire devienne l’âge de consentement.

Par ailleurs, si on accepte ça il faut absolument qu’il y ait une formation adéquate qui soit donnée dès la fin du primaire pour que le jeune comprenne absolument ce que c’est le consentement, le droit de dire autant oui que non. Ce n’est pas un jeu.         

Si on avait l’honnêteté intellectuelle de faire la différence entre la pédophilie et la pédérastie, ce problème serait résolu avec l’âge de consentement.       

Pour les adolescents, un rapport sexuel fait partie des jeux et c’est pour cela que dorénavant je parle d’amourajoie.

10 Juillet 2014

Dieu et le sexe


Les livres saints sont des inventions humaines que l’on prétend venir directement de Dieu. On sait maintenant que les premiers évangiles ont été écrits au moins deux cents ans après la mort du Christ et que la Bible est l’histoire du peuple hébreu et non des faits divins. La Bible est un beau roman et il faut vraiment être attardé pour croire qu’elle doive être encore appliquée à la lettre de nos jours.

Il est vrai que les intuitions humaines peuvent exister sans tenir compte du temps. C’est ainsi que la science cosmique a guidé de nombreux peuples et que les symboliques sont encore très actuels pour des réflexions en profondeur sur la nature humaine. Les humains ne changent pas, mais les milieux incitent à méditer et concevoir des théories qui sont parfois des siècles en avance sur son temps.

Ce qui est assez innocent dans cette foi aveugle qui conduit à la paranoïa et l’hystérie collective, c’est de ne pas voir que les religions se servent de Dieu pour maintenir une forme d’esclavage moral. Elles prétendent que leur enseignement vient directement de Dieu. On peut se permettre d’en douter quand les religions tuent et incitent à tuer pour maintenir leur pouvoir moral.     

Que Dieu existe ou pas, que l’on y croie ou pas, n’a rien à voir avec ce que prétendent les religions. Le spiritualisme est à un autre niveau. Il y a une limite entre l’existence de Dieu et le fait que les religions essaient de nous forcer à vivre comme il y a des millénaires au nom de Dieu. Les révoltes lorsqu’il est question de Mahomet et non d’Allah qui conduisent à la mort d’hommes est un exemple plausible que la foi aveugle baignée dans l’ignorance rendent débile.      

Comme je l’ai écrit précédemment, Dieu ne peut pas nous donner des règles de conduite dans notre rapport avec notre sexe puisqu’il n’en a pas et qu’il est simplement un summum d’énergies qui ne peut pas devenir temporel et humain juste pour nous dire comment il faut se comporter face au sexe. C’est de l’idiotie parfaite de croire que cela puisse être une préoccupation divine. Tout au plus Dieu pourrait-il s’intéresser à la qualité de l’amour puisqu’il est amour, selon ce que l’on en dit. Dieu ne peut pas nous conduire dans la haine humaine pour des raisons d’ordre moral, ce serait le contraire absolu de ce qu’il est.    

Les moralistes ont un regard qui condamne ceux qui ne pensent pas comme eux. C’est le contraire absolu de l’amour et par conséquent de ce que Dieu peut exiger de nous.


 12 Juillet 2014       

L’important, c’est l’avenir.

Jamais on n’a autant de raisons de critiquer le fédéral que maintenant. Il y a eu Lac-Mégantic, il y a le pont Champlain. Pire, le fédéral songe à mettre le nez dans l’éducation, les finances, même si les champs de compétence sont carrément de juridiction provinciale. Pendant que le fédéral veut couper dans les services, les transferts dans la santé, voilà qu’on veut avoir des drones. Faire du Canada un pays belliqueux.     

Qui paye pour ce changement d’attitude internationale, en très bonne partie, nous, au moins selon la part du Québec. En avons-nous assez de nous faire imposer les dictats fédéraux? En avons-nous assez de payer à deux places pour que finalement notre argent serve à aller tuer des gens pour les intérêts pétroliers et leur maniganceux ?         

Pourtant, on n’entend jamais un indépendantiste dénoncer ces situations. Qu’attend-on pour démonter qu’un Québec indépendant soit la seule solution à tous ces problèmes et que si on continue d’attendre pour nous réveiller, il sera trop tard, car nous serons seulement d’éternels minoritaires chez nous.


13 Juillet 2014

Dieu et le sexe 2

Pendant des décennies on s’est servi de Sodome et Gomorrhe pour condamner l’homosexualité. Pourtant, quand on lit le texte dans la Bible de Jérusalem, on se rend compte que cela n’est réellement pas clair dans les versets cités. Il s’agit d’interprétations humaines pour arriver à cette prise de position divine.          

Il est possible de lire le texte tout autrement. Les gens de ces villes n’aimaient plus d’où leur vie n’avait plus aucune importance. Ces passages non seulement ne pas portent pas sur le sexe, mais sur l’essentielle existence de l’amour entre humains. C’est bien différent. Juste voir ces citadins nous assèche intérieurement d’où le changement en statue de sel. Le symbolisme ambivalent des textes religieux permet à ceux qui se prétendent plus instruits de nous faire croire n’importe quoi au nom de l’illumination divine dans leur interprétation. Les papes ne se prétendent-ils pas infaillibles?           

Pourtant, toutes les religions basées sur la Bible interprètent ce passage ambigu pour faire croire que Dieu est contre l’homosexualité. Heureusement, la science nous prouve que l’homosexualité est une orientation sexuelle tout aussi normale que l’hétérosexualité. Un jour, on sera peut-être assez intelligent pour s’apercevoir qu’en réalité il n’y a aucune différence (sauf celles que les hommes ont créées) entre un homme et une femme parce que nous sommes tous des humains.

L’ignorance de masses est la force des religions.      

C’est évident, même si on n’en parle pas nommément du moins dans le Coran que l’homosexualité n’est pas ce que Mahomet aimait le plus. Il avait quatre femmes et sa dernière femme qui lui servait de lien avec l’ange qui lui disait ce que Dieu voulait nous faire savoir n’avait que neuf ans. Et, Mahomet aurait été un gars assez jaloux laisse-t-on entendre. Toutes les féministes d’Occident devraient s’en souvenir quand elles défendent les vertus de l’Islam. Il faut dans ce cas se rappeler les guerres de clans et des modes de vie de chaque clan pour comprendre pourquoi Dieu s’en serait mêlé, comme s’il avait des préférences entre l’un ou l’autre clan.       

Quand on regarde ce qui se passe sur la terre et que l’on constate que les religions sont avec le pétrole sont la cause principale des guerres et que les discriminations humaines viennent surtout des règles morales religieuses, on est en droit de se demander pourquoi nos sociétés civiles protègent tant ces institutions.

À remarquer qu’au Canada, le gouvernement transfère les règles religieuses sexuelles sur le plan juridique, à cause probablement du fait que les gens quittent les pratiques religieuses et ne peuvent plus ainsi se faire laver le cerveau comme avant.

http://jeansimoneau.com

18 Juillet 2014

Le vol fédéral

Je viens de changer de tour et je me ramasse avec un 8.1. C’est l’enfer puisque rien n’est même semblable à ce que j’avais auparavant, mais avec le temps je pense que ce sera bien meilleur.       

Il faudrait que l’Assemblée nationale accepte d’exiger d’Ottawa que le fédéral remette les 54 milliards qui ont été volés aux travailleurs du Québec avec le vol de l’assurance-emploi. Cet argent pourrait être directement versé sur la dette du Québec.

Il est temps que les Québécois se rendent compte que le fédéralisme a un prix. Si on était intelligent nous serions déjà maîtres chez nous.

22 Juillet 2014

Dieu et le sexe.      

Ainsi, si Dieu est un être infini, éternel, il ne peut pas se demander ce qu’il fera de sa quéquette. Il serait donc étrange qu’il prenne le temps de venir dire aux humains de ne pas se masturber alors qu’il a lui-même créé (s’il l’a fait) le plaisir autour du sexe et des zones érogènes animales juste pour s’assurer que cette bête ait l’instinct de se reproduire. Si, au contraire, ce qui est plus plausible, l’évolution a fait ce choix. C’est ni bon, ni mauvais, mais essentiellement nécessaire. Donc, voir du mal dans la création de Dieu, ça revient à l’insurrection du diable contre le créateur, un gros péché d’orgueil. Quand nos religieux le reconnaîtront-ils ?     

Les religieux qui prêchent le péché parce que l’on s’amuse avec son organe génital sont donc complètement dans le champ. D’abord, pour qu’il y ait péché, il faut vouloir faire du mal à soi ou à autrui, consciemment et méchamment, il faut manquer d’amour. C’est l’essence même du péché. En quoi le geste de se masturber ou se faire sucer consiste-t-il en un geste qui a des répercussions néfastes ? À moins de ne pas savoir comment faire, ces deux gestes apportent plutôt un grand plaisir. Pourquoi le plaisir serait-il plus néfaste à l’humain que la souffrance qui, selon les religieux, nous propulse au ciel ? C’est complètement masochiste que de penser que de faire jeûne nous approche de Dieu.     

Donc, où pourrait-on faire le mal en ayant un rapport sexuel? Je ne parlerai pas des femmes, car dans ce cas, les institutions ont donné des rôles qui méritent d’être contestés, car il s’appuie sur une autre bêtise : l’inégalité entre l’homme et la femme. Une autre bêtise nourrie par les religions. C’est un autre débat. L’homme et la femme sont des humains égaux quoique différents.   

Pourquoi donc diable le sexe est-il aussi mal et aussi dénoncé dans toutes nos sociétés ? Serait-ce que ce préjugé qui prend des proportions d’hystérie est le propre d’une conception qui s’appuie en partant sur des faits erronés ? Comment peut-on espérer qu’une erreur se transforme en vérité ?     

C’est ainsi d’ailleurs que nos cours judiciaires prétendent que les jeunes subissent des dommages irréparables, des préjudices plus grands que la mort, alors que si la société se taisait les jeunes ne se rappelleraient que du plaisir qu’ils ont vécu.   

Un autre argument que nous tiennent les religieux et qui nous prouvent combien ils ont une idée fausse et dépassée du sexe : se masturber est un meurtre, car les spermatozoïdes meurent dans l’éjaculation. Quelle connerie !   

Si on ne se masturbait pas, notre corps risquerait d’être empoisonné. C’est tellement ça que la nature plus intelligente que les religions a décidé que si des spermatozoïdes qui dépassent leur temps de vie et pour éviter que le mâle en soit empoisonné de produire des rêves cochons qui évacuent tout le sperme mort. Ce sont des rêves tellement agréables que je préférais attendre un mois sans me masturber juste pour avoir un de ces rêves fantastiques. Pas fou le bonhomme, je cherchais ce qui procurait le plus de jouissance.  

03 Août 2014

Pauvre Stéphane Dion.

La malhonnêteté intellectuelle de M. Dion s’exprime à travers deux faits:

1- II a essayé d’imposer sa loi de la clarté qui a été partiellement acceptée par la Cour suprême. Mais celle-ci exige, il ne faut pas l’oublier, des négociations entre le Canada et le Québec si le Québec remporte le référendum

2- Au cas où le Québec gagnerait, M. Dion a fait la promotion de la partition.

Je lui avais alors fait parvenir une lettre dans laquelle je soulignais qu’il était vraiment indécent de prôner d’avance une possibilité de guerre civile. La partition est un appel à la violence.

Mais, les libéraux forcent le Québec à demeurer dans une fédération ce qui nous coûte environ 2 milliards par année de plus que si on était indépendant et le fédéral vient de voler 57 milliards aux travailleurs à partir de la caisse de l’assurance-chômage. Si on avait tout cet argent, on aurait un budget annuel équilibré et on pourrait diminuer notre dette. Il serait temps qu’on se parle de vraies affaires.

Quant à la question il n’y en a qu’une : voulez-vous que le Québec devienne un pays indépendant ?

Les indépendantistes devront en faire la promotion comme le veut M. Beaulieu du Bloc québécois et cesser de zigonner.

Radioactif 634

février 3, 2023

Radioactif  634

06 Juin 2014

La prostitution 1

Interdire la prostitution, c’est essayer d’avoir un regard sur la vie sexuelle des adultes, en faisant semblant de respecter la vie individuelle et la vie privée des individus.

Le système est parvenu à faire croire qu’une relation sexuelle est un danger pour un mineur. Tout le monde a approuvé, même si le sexe n’a rien de dangereux, ni de mauvais. Cette peur est vivifiée par des cas rarissimes de prédateurs violents, cas qui relèvent davantage de la maladie mentale ou d’un très profond déséquilibre affectif où l’enfant a été violenté ou parfois même tué.      

Cette possibilité, à elle seule, mérite effectivement qu’on prévienne tous les dérapages. Mais, le système est passé de la protection à la surprotection, en faisant croire comme les religions qu’il est pervers de s’intéresser au sexe alors que c’est le propre de l’homme. Le problème n’est pas la sexualité, mais la violence qui l’entoure.          

En fait, criminaliser la prostitution, c’est le cheval de Troie pour mettre le nez dans la sexualité des adultes.        

En quoi gagner sa vie avec son sexe est-ce pire que de bosser des heures dans une entreprise pour avoir un salaire? Serait-ce parce que ça paye davantage? Comment le plaisir peut-il blesser ou faire mal, s’il est sans violence et de consentement mutuel?       

La peur du sexe est un élément religieux soutenu par la bourgeoisie.     

Il serait temps que l’on regarde la sexualité avec l’œil de la science et que l’on s’aperçoive qu’être trop scrupuleux est un mépris du corps, et donc, de la réalité. On appelle ça un déséquilibre émotif.      

Rien ne peut justifier la peur et la haine du sexe, sinon à cause de l’aliénation dans laquelle les religions nous ont emprisonnés.            

La peur du sexe au Québec est une véritable paranoïa, entretenue principalement, pas les mouvements féminounes et bien évidemment les religieux, ceux qui ont créé une perception négative de la sexualité. Les féminounes plutôt que de s’en prendre au patriarcat, surtout religieux, amènent les femmes à toujours se voir comme des victimes. C’est tout le contraire, des projets féministes.       


Si on réfléchit trois secondes, on s’aperçoit que faire du sexe un crime, c’est une véritable schizophrénie, car on présente ce plaisir comme pire que la violence.     (Je ne connais pas grand monde qui, à moins d’un viol, ait souffert d’avoir joué aux fesses, comme on disait quand j’étais petit.)            

Cette peur est un préjugé, une aliénation que l’on nous impose enfant alors qu’on ne peut pas comprendre ce qui se passe. Cette attitude devient un leitmotiv dans la vie. Le sexe, c’est mauvais, c’est mal, c’est laid.         

Pourtant, y a-t-il quelque chose de plus grand que la procréation, y a-t-il quelque chose de plus agréable que d’avoir une relation sexuelle? Peut-on vraiment aimer sans sexe?          

Pour interdire la prostitution, on doit nécessairement y voir quelque chose de fondamentalement mal, alors que la prostitution sans violence et respectueuse du consentement est un moyen d’éliminer la frustration et par conséquent la violence. Qu’il y ait un rapport d’argent ou pas.            

D’ailleurs, le jugement de la Cour suprême est très clair. La façon dont les autorités voient la lutte à la prostitution met la vie des prostituées en danger.

Pourquoi devrait-on interdire la prostitution? S’il n’y a pas de violence et un consentement mutuel, rien ne justifie une telle mainmise sur la vie des gens. En quoi une relation sexuelle en dehors des normes religieuses peut-elle porter préjudice à la société?    

Pourquoi dans une société où dieu est l’argent, le sexe serait la seule chose qui serait criminelle d’acheter? Quelle hypocrisie!      

Le gouvernement Harper ne fait qu’obéir au lobbysme religieux.

09 Juin 2014

La prostitution 2

La sexualité est l’élément fondamental du respect du droit à la vie privée. Le sexe ne regarde ni les religions, ni les états et encore moins la police, sauf s’il y a violence ou/et domination.           

Considérer le sexe comme une perversion, c’est l’effet de l’ignorance dans laquelle les religions nous ont baignés depuis notre plus tendre enfance. Qui ne s’est pas fait réprimander parce qu’il se touchait ?

Voir la sexualité et la nudité comme des perversions, c’est carrément débile, c’est se mépriser et mépriser son corps. En fait, cet enseignement de l’interdit nous rentre dans la peau parce que c’est celui de notre enfance, soit au moment où on ne peut pas juger de ce qu’on nous enseigne. Cette aliénation devient vite une « règle préjugée », c’est-à-dire une loi indélébile dont on ne connaît pas le pourquoi de l’existence et que l’on n’ose jamais remettre en question.    

Pourquoi n’a-t-on pas le droit de penser ainsi? Parce que tout le monde pense pareil? Pour qu’il y ait un interdit, il faut qu’il y ait une raison valable et dans le cas de la sexualité, il n’y en a aucune sauf que cette règle nous vient de la préhistoire religieuse. Jusqu’en 1700, la sexualité n’était pas régie et personne n’y pensait. Il faut les lire les livres de Reich, de Michel Foucault pour se rendre compte qu’au contraire, l’interdit sexuel servait l’institution et non le bien des individus. L’interdit permet aux institutions de créer un tel mépris du corps qu’on en vient jusqu’à prétendre que quelqu’un en petite culotte est nu.         

Par contre, les lois sur le proxénétisme doivent absolument exister pour protéger les prostitués (es) et même le public.
C’est l’aspect qui ne peut pas être contredit dans la nouvelle loi fédérale. Il faudrait ajouter des normes de sécurités médicales pour celles qui exercent ce métier pour éliminer les dangers de répandre des maladies vénériennes.      

Par ailleurs, cette loi qui devrait décriminaliser tous les rapports sexuels faits sans violence (attouchements, fellation, masturbation), car ces pratiques ne créent aucun danger pour qui que ce soit, mieux du plaisir. Cependant, on devrait aussi prohiber toutes formes de pénétrations sexuelles chez les moins de 16 ans.    

12 Juin 2014

Le St-Laurent.

Sujet: Aidez-moi à protéger le golfe du Saint-Laurent.          
Je viens tout juste de participer à la campagne de la Fondation David Suzuki qui demande au gouvernement fédéral et provincial de protéger le golfe du Saint-Laurent des activités pétrolières.


13 Juin 2014

Élection: clef en mains

Les dernières élections ? Très bizarre les dernières élections. On aurait dit que le PQ voulait être battu, tant la stratégie d’élection était débile : il ne fallait pas parler d’indépendance et du fédéralisme.      

On ne voulait pas parler de l’indépendance et c’est le poing en l’air de PKP a mis le feu aux poudres. Les journalistes demandaient la date du référendum, la pire des imbécilités, car qui pourrait fournir une date précise à un référendum. Le Québec ne peut pas se payer le luxe de perdre un autre référendum. Il a perdu en 1980, il a gagné le référendum de Charlottetown, mais il s’est fait voler celui de 1995.   

Tout le monde sait que les fédérastes ne respectent pas la loi. Tout ce qui compte c’est gagner.   La Commission Charbonneau démontre aussi le jeu de l’argent dans les décisions politiques. Être professionnels semble nous projeter à un niveau supérieur dans la pyramide de la mafia légale. Les pauvres, la classe moyenne, les professionnels qui bouffent ceux qui sont plus bas (classe moyenne et les pauvres). Professionnels qui payent un tribut aux institutions pour avoir une carte de passage au monde un peu plus riche. Et les riches qui bouffent tout comme un trou noir.   

En fait, on s’aperçoit également que nos institutions sont les lieux de préservation de la mafia légale. Le judiciaire protège la religion et la politique. Si tu as de l’argent, tu as toutes les chances de réussir, car il faut de l’argent pour faire de l’argent. Belle société!  

La violence est normale et le sexe est honni. Une belle projection des âmes des religieux frustrés.            

Pire, les religions ont orchestré une recrudescence du vote de droite en se servant de la Charte. L’Islam croit avoir le contrôle sur le Québec, grâce à l’immigration, d’ici trois ans. Bonne chance après! Quand on constatera ce que ça veut dire.         

Finalement, quand on se demande si tout ça n’était pas orchestré d’avance, on pense aux sondages qui du jour au lendemain ont passé d’une majorité PQ à une majorité libérale. Ça ressemble en tabarnouche à l’élection que l’invité mystère de la Commission Charbonneau nous a racontée. Faire miroiter la victoire une semaine avant.

Heureusement, au moins demain, le Bloc québécois aura un nouveau chef qui j’espère sera obsédé par le besoin urgent pour le Québec de devenir une république indépendante.


14 Juin 2014

Gilles Duceppe


RDI a tenté de mettre la pagaille au sein du Bloc québécois en interrogeant Gilles Duceppe sur le discours de Mario Beaulieu. Celui-ci aurait pu se garder une petite gêne plutôt que s’en prendre à son successeur, M. Beaulieu a simplement dit tout haut ce que bien des indépendantistes pensent tout bas. Ce n’est pas de toute évidence ce que pensent tous les bloquistes.        

Cependant, il faudrait remettre les pendules à l’heure et s’entendre sur le point que tout le monde a fait son possible, selon sa conscience. Le nouveau discours indépendantiste n’a pas à reprocher aux autres quoi que ce soit, mais au contraire, partir de l’expérience de chacun pour créer un immense consensus sur l’urgence absolue de faire l’indépendance. D’ailleurs, cette urgence est visible justement grâce aux discours de Gilles Duceppe, entre autres.            

Par contre, M. Duceppe a eu exactement la même réflexion que moi quand il a entendu crier « Nous vaincrons ». Étant clairement identifié au FLQ, ce cri n’a plus sa place aujourd’hui dans nos rencontres politiques et dessert au contraire la cause indépendantiste. Je ne nie pas mon passé de petit révolutionnaire, dont je suis toujours fier, mais je suis bien conscient que nous ne sommes plus en 1970.

Si on veut faire l’indépendance, c’est en ralliant tous les Québécois derrière la cause et non en essayant de faire peur. Ce geste permettra aux médias de prétendre que le Bloc est devenu un mouvement extrémiste, ce qui pourrait causer sa perte. Il y a mieux : vive le Québec libre. Le Québec, un pays.

En après-midi j’assistais à des funérailles me donnant l’occasion de rencontrer des amis que je n’avais pas vus depuis longtemps. À ma surprise, ces indépendantistes ne l’étaient plus. La raison invoquée est qu’ils ne voulaient plus rien savoir parce que les indépendantistes ne font que se chicaner entre eux.   

L’indépendance ne sera possible que si on arrive à ne plus se déchirer entre nous sur la place publique.

16 Juin 2014

Christian Paradis


Il fallait entendre le colonisé aliéné Christian Paradis prétendre que ne pas se laisser manger la laine sur le dos, c’est chercher la chicane et être revanchard. Quel esprit tordu à l’image même de son parti!            

Le meilleur exemple de l’hypocrisie des conservateurs vient d’être à nouveau pointé du doigt alors que son ministre de la Justice nomme un juge au Québec afin de pouvoir le pousser à la Cour Suprême. C’est honteux qu’un ministre essaie ainsi de contourner les règles pour faire passer son point de vue. Les conservateurs sont de faux curés et des sirènes de l’économie.

Je ne crois pas que Jean Lesage avec « Son maître chez nous» et Daniel Johnson, avec « Égalité ou indépendance » étaient des revanchards.

On n’est pas des revanchards, on est juste pas des masochistes !

19 Juin 2014

Le Big bang

Est-il possible que le Big bang ne soit pas une explosion à cause de l’infiniment petit comme le veut la théorie des cordes, mais la rencontre d’un monde d’antimatière avec le nôtre fait de matière.

Cette possibilité pourrait peut-être expliquer pourquoi l’antimatière a disparu alors que notre univers est parsemé d’énergie noire. Se pourrait-il que l’énergie noire soit simplement le résidu, ce qui reste du monde d’antimatière neutralisé d’où elle ne répond pas à nos critères d’évaluation? Cette question sous-tend également d’où vient la vie? La conscience est-elle possible sans le cerveau? Y répondre c’est dire ce qui arrive après la mort.


20 Juin 2014

L’indépendance pour se sortir du déficit structurel.

Le déficit structurel du Québec est, comme dans le système mondial, l’effet pervers du nouveau système capitaliste ou si ‘on veut du capitalisme sauvage.      

Auparavant, les riches étaient principalement les banques, quelques super riches surtout des industriels, qui dominaient dans leurs sphères d’activités lucratives et les religions.    

Ces institutions continuent de prospérer; mais avec le temps, une couche de citoyens a réussi à amasser assez d’argent pour devenir eux aussi des petits investisseurs. Cependant, leur richesse étant très fragile, cette rigidité se manifeste dans la manière de faire des affaires et donne une place prépondérante à la lutte aux syndicats. Selon ces nouveaux arrivants, le petit peuple en veut trop.

Ainsi pour avoir plus de profits faut-il selon nos nouveaux capitalistes diminuer au maximum les dépenses (les coupures de la CAQ et des conservateurs). Par contre, ces nouveaux aisés de la société se recrutent surtout chez certains professionnels qui à cause de l’emploi de la technologie se doivent d’augmenter le prix des services offerts à la population. Ce qui a pour effet évident d’augmenter le coût de la vie. Le pire est qu’on a converti l’agriculture en industrie.

Puisque les riches deviennent riches grâce aux plus pauvres beaucoup plus nombreux, créant la mort lente de la classe moyenne, l’augmentation du coût de vie fait en sorte que ceux-ci ne peuvent plus dépenser. Puisque ceux qui sont taxés ne peuvent plus payer plus, les gouvernements doivent rogner dans les services.

Ce qui devient intenable pour la très grande majorité qui elle est plus pauvre. Comme mon père disait, les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres. La preuve, l’endettement.           

Si la majorité des gens sont trop taxés, les plus riches eux pour devenir plus riches se tournent vers les paradis fiscaux. Ce qui constitue un manque à gagner très important pour nos gouvernements de plus en plus impuissants devant la force du capital et des multinationales.     

Il faut ajouter que le nouveau capitalisme a aussi introduit un accroissement du lobbyisme, d’où nos belles commissions d’enquête pour essayer de comprendre la collusion et la corruption. Taux majorés, dépassement de coût, tout est permis pour faire plus d’argent.       

En fait, le vrai problème du capitalisme, c’est qu’il agit comme un trou noir. Plus t’as d’argent, plus t’attires de l’argent, plus t’en fais; mais elle doit venir de quelque part soit de la multitude, de la caste inférieure qui elle se fait de plus en plus pauvre, donc, qui consomme moins. Qui dit consomme moins, dit achète moins. Et, c’est parti mon kiki.          

En fait, à part de l’orgueil politique d’un déficit zéro pour les prochaines élections, le gouvernement fédéral a remis à l’an prochain la possibilité d’augmenter les pensions de vieillesse. Ce moyen permettra d’avoir un profit envisagé de plusieurs milliards l’an prochain, juste avant les élections.         

Pendant ce temps, à cause de la structure même du fédéralisme, le fédéral s’enrichit et les provinces s’appauvrissent.     

Le gouvernement devrait se faire un devoir de redonner à la majorité un meilleur pouvoir de dépenser pour relancer l’économie.

Or, le fédéral au lieu d’augmenter les pensions de vieillesse et ainsi créer une nouvelle distribution de l’argent, s’achète des avions de combat. On sait que le système capitaliste repose sur la nécessité de guerres régionales pour créer des dépenses inutiles et des besoins de reconstruction; mais notre pays n’est pas censé être une puissance colonialiste.       

En fait, la structure économique du Québec est pervertie à cause du nouveau capitalisme et surtout à cause de la structure même de l’état fédéral. Le fédéral empoche alors que les provinces crèvent de plus en plus de faim ayant à fournir les services à la majorité.    

Cette structure protégée par notre constitution devient de plus en plus un poison pour les provinces (sauf celles qui produisent du pétrole). Pire, la rigidité pour amender la constitution est telle qu’elle ne peut plus être amendée pratiquement.

Le Québec serait-il mieux s’il récupérait les 45 milliards envoyés à Ottawa (qui servent à acheter des avions de guerre) et prendre en main la gérance de son économie ? Oui bien sûr ! Poser la question, c’est y répondre. C’est pourquoi le Québec doit devenir indépendant.     


23 Juin 2014

Bonne Saint-Jean!

Vive l’indépendance du Québec !

24 Juin 2014

Quelle honte !

Québec: la seule nation dans le monde à avoir voté pour sa disparition.

27 Juin 2014

Changer


J’aurai un  dernier Cd en septembre comprenant tout ce que j’ai écrit jusqu’à maintenant. J’ouvrirai aussi une page pour les éditions du Temps, question de commencer à vendre ce que j’ai fait jusqu’à maintenant.

J’ai perdu toutes mes illusions et je dois réorienter ma vie pour avoir un peu de plaisir avant de mourir.

30 Juin 2014

Incertitude.


Pour la première fois de ma vie, je vis dans l’incertitude quant à ce que doit être le but d’ici ma mort. Ça paraît incroyable tant ma vie fut un combat incessant pour l’indépendance du Québec et essayer de faire comprendre aux gens que la peur du sexe au Québec est une forme de paranoïa, héritage du clergé et des féminounes.

Auparavant, j’avais l’impression d’être important, d’être écouté, d’avoir un mot à dire quant à l’avenir. Aujourd’hui, je réalise très bien jusqu’à quel point Doriane avait raison et que je me prends pour un autre. Pour les féminounes qui ne savent pas la différence entre la pédérastie, l’amourajoie et la pédophilie, je suis un monstre.   

Pourtant, je ne me rappelle pas d’un seul jeune avec qui j’ai eu des relations sexuelles qui n’a pas adoré ça. Le problème est que l’on croit comme il y a 4,000 ans que le sexe est mal, honteux, violent alors que tous savent que c’est le contraire le sexe fait partie de l’amour, de la tendresse, du respect de l’autre pour ne pas dire de l’admiration, voire l’adoration.     

C’est absolument débile qu’un attouchement sexuel conduise quelqu’un à devoir vivre pour le reste de sa vie habiter une liste de réprobation sociale absolue alors que le père qui tue sa fille d’une gifle n’a que six fins de semaine de travaux forcés sous prétexte de respecter sa culture. C’est de la bêtise totale et pourtant c’est là où en est rendu notre système. C’est comme la GRC qui croit que Foucault est un terroriste. Quand aurons-nous droit à des policiers qui savent de quoi ils parlent?       

Le pire tu ne peux même pas le contester, car les associations d’écrivains te répudient et te mettent sur la liste de la censure.        

Puisque tu n’as plus d’influence, tu ne sers à rien, il faut revoir la vie future autrement.

Radioactif 633

février 2, 2023

Radioactif  633

30 Avril 2014

La suite

Le temps de brailler parce qu’on a perdu nos élections est terminé. On ne peut pas perdre notre temps en revenant sans cesse sur le passé.   

Que faut-il faire maintenant pour s’en sortir? D’abord, cesser d’utiliser le mot souveraineté et parler d’indépendance nationale. Ça veut dire cesser d’avoir peur de parler de ce que l’on croit. Si l’indépendance ne plait pas aux jeunes, c’est qu’ils n’en ont jamais entendu parler. On ne peut pas dire que le peuple est peureux quand on l’est encore plus que lui.      

L’indépendance doit devenir un mouvement citoyen à partir du Conseil de la souveraineté. Jamais l’indépendance ne se fera si on la laisse entre les mains des partis politiques. Leur petit désir du pouvoir les empêche de voir leur raison d’être, soit de créer un pays.

Par contre, les partis qui se prétendent indépendantistes doivent faire rejaillir dans l’information toutes les contradictions inhérentes au fédéralisme et nettement montrer le coût de notre appartenance à ce système. Ce doit être la première mission de l’équipe parlementaire et non de jouer à une opposition provinciale. Un parti indépendantiste qui critique un autre parti indépendantiste et qui ainsi divise les forces doit être vu comme un parti à la solde des fédérastes.          
Tous les indépendantistes devraient, quelle que soit leur allégeance politique, se mobiliser dans ce pouvoir citoyen. Il appartient au Conseil de la souveraineté, appuyé par le Bloc, de tenir les rencontres sur le fameux livre blanc de l’indépendance. Toute cette étape d’éducation populaire doit être l’affaire de tous les indépendantistes et il faut éliminer les barrières de partis politiques. Si on n’y arrive pas, on a qu’à oublier ce projet, car ça ne fonctionnera jamais.            

La prochaine étape doit être de définir ce que nous apporterait l’indépendance. Ce travail fait, on doit passer à rédiger une constitution et dans ce sens de tenir une constituante.     

Les partis politiques doivent se positionner de manière à pouvoir vraiment aider le Conseil de la souveraineté à tenir ses rencontres. Il doit pouvoir aider à réaliser ses recherches et la diffusion de l’idée de l’indépendance. Donc, participer directement à l’éducation indépendantiste. On doit comme indépendantiste garantir que le mouvement citoyen touche tout le monde et ait les moyens financiers pour le faire.            

D’autre part, il faut forcer les médias à revoir le travail d’information et que l’on revienne à la nouvelle au lieu des commentaires et des pseudos analyses. Québecor doit s’investir davantage dans le combat de l’indépendance comme le font plus hypocritement les Desmarais. On doit aussi revoir le rôle des sondages qui servent présentement à manipuler plutôt que de comprendre ce que la population veut.  

Il faut regarder tous les moyens de faire l’indépendance sans nécessairement commencer par un référendum.

06 Mai 2014

Le pontife Gérard Bouchard.

Le pontife Gérard Bouchard se prend vraiment pour un autre en exigeant la démission de M. Drainville. Il serait temps que ce Monsieur apprenne que l’on a le droit de ne pas penser comme lui et que le Québec dont il semble rêver ne nous intéresse pas.

Un Québec fédéraste, inclusif,  juste dans le sens de faire partie du Canada et de ses valeurs (on peut voter le visage découvert), c’est le meilleur moyen de nous faire assimiler.

D’ailleurs, la religion devient maintenant un autre cadenas pour clouer le cercueil de la nation québécoise suicidaire.      

07 Mai 2014

Pavane 10 (début)


Louis étant à la retraite, il était inutile de jouer le gars bien occupé pour laisser le désir monté en Michel. Il décida donc de lui indiquer immédiatement le plaisir qu’il aurait à le revoir.    

Michel par contre demeura quelques jours silencieux, rendant ainsi Louis de plus en plus vexé.    

Comme la vie est ainsi faite, quand Michel indiqua où et quand le rendez-vous, il était trop tard, Louis avait reçu le message d’un certain Réal qui l’invitait justement le même soir à passer chez lui.         

Louis ne savait pas si le désir de revoir Michel était plus important que la curiosité de rencontrer un nouvel homme qui semblait d’une grande beauté, car il lui avait fait parvenir une photo. Incapable de prendre une décision finale, Louis remit le rendez-vous de Michel au lendemain et se rendit chez Réal.

10 Mai 2014

Présentation.

Ce texte présentera mon dernier Cd qui contient tout ce que j’ai écrit et qui devrait être lancé au mois de juin

J’ai passé la majorité de ma vie à contester. Devenu sage, je constate que ça n’a pas donné grand-chose. Je suis interdit dans les bibliothèques de Magog (où je suis né) et de Coaticook (donc de Barnston où je fus élevé comme on dit). Et, il ne faut pas oublier l’UNEQ qui m’a banni de ses rangs. Cependant, la censure n’existe pas au Québec.       

La censure c’est le début de la débilité, le pire ennemi de la démocratie et de la transparence. La censure c’est empêcher les individus d’avoir une perception différente de la vie et des valeurs.      

La Commission des droits est aussi devenue trop légaliste pour protéger les individus contre les «lois préjugées» comme l’exige pourtant la raison pour laquelle elle a été fondée. Elle protège les religions qui sont à cause de violences et d’abus de toutes sortes plutôt que le droit individuel et la vie privée.

Je suis comme le mot « référendum ». Il suffit de me nommer pour que l’on imagine tous les complots du monde simplement parce que je suis amourajeux. J’ai adoré des garçons et j’ai vécu avec deux femmes et autant d’hommes. Je considère que la perversité est opposée à l’amour. J’ai adopté deux enfants. Et, j’ai surtout été perçu comme un méchant révolutionnaire. Je manifestais souvent seul pour ne pas mettre les autres en danger.      

Sur le plan sexuel, je reconnais ne pas être comme les autres et même un peu déséquilibré, mais je suis encore moins fou que la peur viscérale que l’on a du sexe au Québec. La chasteté est un mépris du corps. Voir la sexualité en soi ainsi que la nudité comme des perversions, c’est de la maladie mentale.      
Par ignorance à cause des religions, on ne sait pas que la sexualité existe chez tous les individus dès leur naissance. On ignore que le sexe est noble s’il est vécu sans violence, dans un consentement mutuel et le plaisir, comme dans la Grèce antique.   

Les morales sexuelles religieuses conduisent à des déséquilibres émotifs et souvent à la folie dont les femmes sont les principales victimes. Elles sont la source d’aliénation.  

Diriger la sexualité des gens permet d’en faire des esclaves. On combat le sexe tout en déifiant la violence. On est traumatisé si on voit un corps nu, mais on peut voir gicler le sang dans l’indifférence.            

Quoi qu’on dise, j’ai essayé de créer une vision morale de la sexualité qui soit plus fidèle à la réalité humaine, une sexualité qui respecte autant les jeunes que les adultes. La sexualité est un plaisir et non un mal comme le veulent nos institutions judiciaires qui ne font pas la nuance entre un crime avec ou sans violence, avec ou sans consentement mutuel. L’âge n’est qu’un moyen hypocrite de décrier la sexualité, particulièrement, l’homosexualité.         

Sur le plan politique, je rêve toujours d’un Québec indépendant, car ce serait ce qui peut nous arriver de mieux. Je n’ai aucun instinct social suicidaire, donc, je ne peux pas être fédéraste.    

Ce petit CD comprend tout ce que j’ai écrit à date. On peut y puiser ce que l’on veut et oublier le reste.            

Je dois avouer qu’écrire est la plus grande et la plus fascinante masturbation intellectuelle. C’est une drogue comme la politique, du moins, dans mon cas.

12 Mai 2014

La prostitution est un droit individuel.


Tant qu’il n’y a pas de violence et consentement, la prostitution est un droit individuel qui ne regarde ni la police, ni l’État, ni les religions. Ce n’est pas pire de faire de l’argent en jouant aux fesses qu’en s’épuisant à un travail qui fait appel à nos bras ou à notre cerveau.         

C’est temps en fait de se rendre compte que l’approche religieuse est basée sur l’ignorance pour ne pas parler carrément de stupidité. Le sexe est une forme de jouissance et ce n’est pas parce qu’on le pratique que l’on est pervers. La perversité c’est de voir du mal dans la sexualité, car la sexualité est ce que la vie a créé de plus beau et de mieux. C’est miraculeux de penser qu’un petit ovaire et un spermatozoïde donneront naissance à un enfant. Que voulez-vous de plus beau!

La sexualité est une liberté que l’on ne retrouve pas chez les autres animaux et qui manifeste tout autant que le langage le développement intellectuel de l’homme. L’animal en rut n’aime pas. Il obéit à ses instincts. On dirait que les religions ont oublié cet aspect fondamental spécifique aux humains capables d’émotions et ayant une vie affective.         

Par ailleurs, avec la nouvelle approche de la police de Montréal tant que ce ne soit pas une nouvelle façon hypocrite de combattre la sexualité est fort louable.   

Enfin, les prostituées (és) seront protégées (ées), mais on a besoin de protection quand il est question de violence. En ce sens, la lutte aux proxénètes est un très bon pas dans la bonne direction.   

Cependant, si on ne veut pas remettre la sexualité dans la paranoïa collective québécoise due à son enracinement religieux, il faudrait cesser de voir des victimes chez toutes les prostituées. On peut très bien choisir la prostitution comme mode de vie ou occupation principale.

16 Mai 2014

Pavane 10 (suite)



Louis étant à la retraite, il était inutile de jouer le gars bien occupé pour laisser le désir monté en Michel. Il décida donc de lui indiquer immédiatement le plaisir qu’il aurait à le revoir.    

Michel par contre demeura quelques jours silencieux, rendant ainsi Louis de plus en plus vexé.    

Comme la vie est ainsi faite, quand Michel indiqua où et quand le rendez-vous, il était trop tard, Louis avait reçu le message d’un certain Réal qui l’invitait justement le même soir à passer chez lui.         

Louis ne savait pas si le désir de revoir Michel était plus important que la curiosité de rencontrer un nouvel homme qui semblait d’une grande beauté, car il lui avait fait parvenir une photo. Incapable de prendre une décision finale, Louis remit le rendez-vous de Michel au lendemain et se rendit chez Réal.            

Réal n’était pas tout à fait le même gars que la photographie envoyée. Sur la photo, Réal devait avoir dans la quarantaine alors qu’en réalité il n’avait certainement pas moins de 78 ans.   

Par contre, Réal avait une connaissance de la vie exceptionnelle. Il avait été militaire et par la suite il était devenu riche en vendant des assurances. Réal avait fait le tour du monde et avait ainsi perdu tous les scrupules qui s’agitent habituellement dans les âmes qui n’ont pas beaucoup voyagé.   

C’est donc avec plaisir que Louis se laissa masser et sucer.          

Louis n’en revenait pas de voir avec qu’elle facilité il participait à ces rencontres gaies. On aurait dit que ces nouveautés nourrissaient un espace émotif dont il avait jusque-là ignoré l’existence,

20 Mai 2014

Bloc québécois

Résolution d’urgence pour le congrès.

Attendu la nouvelle situation politique au Québec.   

Attendu que si nous ne parvenons pas à unir nos forces, les partis politiques souverainistes sont appelés à disparaître au cours des prochaines années.      

Attendu que l’indépendance doit émerger d’un mouvement citoyen, appuyé par les partis politiques.            

Attendu que la cause indépendantiste doit prendre naissance à la base et non à partir des dirigeants des partis politiques.         

Attendu que la principale lacune est qu’on n’explique pas assez les intérêts de faire l’indépendance.            

Attendu que l’existence du Bloc québécois est essentielle, mais que ce parti doit se redéfinir pour répondre à la nouvelle situation politique du Québec.         

Attendu que le travail aux Communes est devenu une pure illusion, car étant minoritaire notre formation n’a plus même la chance de modifier les lois présentées (même avec plus de députés).        

Attendu qu’il faut absolument recréer l’unité des forces pour l’indépendance et que c’est impossible à l’intérieur des partis politiques.   

Il est proposé par Jean Simoneau         
appuyé par Laurent Sirois           

Que le Bloc Québécois participe activement aux activités du Conseil de la souveraineté du Québec, en occupant une place prépondérante dans le rôle pédagogique et la promotion de l’indépendance du Québec auprès des citoyens. 

22 mai 2014

La péréquation

Les mensonges économiques fédéralistes.    

Les fédéralistes ont lancé une campagne économique de désinformation invraisemblable. Pour essayer de nous écraser mentalement, ils ne cessent de nous parler de leur fameuse péréquation comme si le Canada versait du bien-être social au Québec.          

Or, la péréquation est justement le centre constitutif de la fédération canadienne (que l’on nomme faussement confédération) depuis sa création.          

Le but de la péréquation est de permettre à chaque région du Canada de bénéficier des mêmes retombées économiques et du même degré de richesse. Ce fut la condition sine qua non pour que les provinces acceptent le projet nommé Canada.           

Selon les fédéralistes actuels, nous sommes des quêteux; mais la réalité est toute autre. Si la situation économique est maintenant différente, c’est que l’on exploite à certains endroits du pétrole ce qui a fait en soi que le cœur économique canadien est dorénavant dans l’Ouest du pays, car c’est là surtout que l’on trouve du pétrole. Quant à Terre-Neuve, on a qu’à voir la position fédérale quant au gisement que l’on vient de découvrir et qui appartient surtout au Québec pour comprendre que l’on est encore à se faire passer un Labrador.

Le Québec n’est pas seul à être moins riche. C’est aussi le cas de l’Ontario, car l’industrie automobile va mal. Par contre, le fédéral a investi 10 fois plus dans le salut de l’automobile que dans celui d’un secteur prépondérant dans l’économe québécoise, la foresterie. La structure économique canadienne a toujours bénéficié davantage à l’Ontario qu’au Québec à cause du poids des investissements fédéraux faits pour structurer l’économie ontarienne, situation entretenue en partie avec nos taxes et impôts.     

Le Québec est plus pauvre, car le fédéral investit dans l’économie ailleurs que chez nous. Ça ne nous empêche pas de payer notre quote-part pour des navires construits partout ailleurs qu’à Lévis. On continue de nourrir ces subventions fédérales avec nos taxes. Ce sont ces mêmes argents qui ont développé les sables bitumineux. Ainsi, on contribue à rendre ces régions plus prospères. Il est donc normal que l’on en bénéficie aussi. Un retour normal des choses.           

Dans son livre, Un gouvernement de trop, VLB, Stéphane Gobeil démontre à partir des chiffres d’Ottawa que si le Québec était indépendant, non seulement il serait le seul maître de son économie, mais que le Québec réussirait à avoir un plus annuel (par rapport à être fédéraste) entre 2 à 7.5 milliards par année.   

Bizarrement, son étude rejoint celles qui ont déjà été faites lors de la Commission Bélanger-Campeau. Malheureusement, les fédéralistes ne reconnaissent pas les chiffres qui sont pourtant tirés de leur propre livre. Est-ce de la mauvaise foi? Je le crois.    

On appelle ça en marketing une campagne de propagande.

30 Mai 2014

Où sont les libéraux ?

J’arrive de voyage et à ma grande surprise personne ne dit avoir voté pour le parti libéral. Est-ce parce que l’on a honte d’avoir voté pour la mafia ? Je ne sais pas, mais on dirait que les gens ont honte maintenant de leur choix.

Pire, les fédérastes se montrent de plus en plus arrogants envers les indépendantistes. Si on n’est pas fédéraste au Canada, on n’a pas le droit de survivre. C’est pire qu’être pédéraste, mais moins que d`’être pédophile. Par contre, si tu es d’une autre culture, tu peux tuer au nom de ta religion. Quel monde de fous ! « 

31 Mai 2014

Baveux, Alain bouchard

Baveux, Alain bouchard. (Il ne mérite pas la majuscule de respect)

Il faut avoir reçu l’aide du gouvernement du Québec pour cracher ainsi sur les contribuables qui lui ont permis de faire de l’argent. Quel ignorant également !          

Non la péréquation n’est pas le BS, mais la structure même de ce qui constitue le Canada. Si le Québec est plus pauvre que les autres provinces c’est que nos milliards payés en taxes et en impôts servent à constituer une vie économique dynamique partout au Canada, sauf au Québec, grâce à nos argents. Et oui !   

Tous les bourgeois détestent les moins bien nantis. Des moins bien nantis parce que ces bourgeois qui nous crachent dessus payent des salaires de famine habituellement. On augmente les salaires de 0.25$ mais le coût de la vie ne cesse d’augmenter de manière vertigineuse nous forçant à être de plus en plus pauvres quand on est pauvre.

Bien oui ! Il faut avoir de l’argent pour faire de l’argent. Nous les Québécois on vient à peine de sortir des petites écoles et les professionnels qui veulent absolument vivre comme ailleurs étouffent ceux qui doivent avoir recours à leur service.

Pis, selon le journal Les Affaires, M. Bouchard gagnerait plus qu’il ne vaut. Il peut se péter les bretelles, mais selon un sondage, il est le 32/35 en efficacité, donc, un des moins productifs chez les patrons.

Facile de cracher sur le Québec quand il nous a mis au monde. Mais, c’est royalement dégueulasse. Des Bouchard de ce genre il y en trop au Québec.  Je ne sais pas si c’est le nom qui les rend aussi tête enflée. 

03 Juin 2014           
Pavane 11


Louis était vraiment content d’avoir rencontré quelqu’un qui pouvait nourrir un peu son intellect. Si de bonnes relations sexuelles rendent temporairement la vie plus agréable, oublier que la vie est beaucoup plus vaste et plus fascinante que ce simple fait, c’est privilégier le vide. Aussi fut-il ravi de prendre rendez-vous pour une nouvelle visite avec Réal.   

Évidemment, Louis n’avait pas oublié qu’il aurait dû peut-être donné préséance à Michel. Mais, ce dernier ne pourrait probablement pas lui offrir quelque chose d’aussi neuf que Réal. Une façon de voir la vie qui régénère et rende le quotidien un peu plus agréable. Quels plaisirs que se raconter des anecdotes de voyages, de vibrer aux mêmes fantaisies autour d’un bon verre de Masi.          

Par contre, Michel n’en finissait plus d’écrire et d’exiger des explications à savoir pourquoi son rendez-vous devait être reporté.   

Louis commençait à s’impatienter. Après tout, il ne lui devait rien et il n’était pas intéressé à devenir un jouet sexuel. Fort de cette conception, il décida de ne plus communiquer avec Michel dont le caractère violent explosait parfois dans les messages.

Peine perdue ! Michel modifia son registre et commença un véritable chantage émotif. Il prétendit que l’absence de Louis lui était affreusement pénible, que pour la première fois, il se sentait amoureux fou. Il arriva même à trouver le numéro de téléphone de Louis et à l’appeler très souvent pour lui montrer l’importance qu’il avait prise dans sa vie. Michel y alla même à prétendre qu’il se suiciderait s’il ne le revoyait pas bientôt.          

Louis ne comprenait pas qu’un gars puisse du jour au lendemain tomber amoureux d’un autre, mais cela demeurait quand même possible. Les fameux coups de foudre.       

Louis ne pouvait pas laisser un individu quel qu’il soit dans un tel désespoir. Il accepta donc de revoir Michel au même endroit.  

Quand il arriva à l’hôtel, Michel l’attendait avec anxiété. Ils se dirigèrent immédiatement vers la chambre. À sa surprise, il n’était pas encore dévêtu que Michel le frappa sans retenue.   

– Toi aussi, tu vas apprendre ce que c’est de souffrir pour l’autre, martelait Michel qui semblait avoir complètement perdu la tête.        

Louis fut laissé gravement blessé. Heureusement Louis, en se sauvant, n’avait pas fermé la porte. Il put ainsi être rescapé. 

Michel ne sait pas s’il devait ou non alerter la police. Par contre, comment expliquerait-il sa présence dans ce bordel pour hommes ? Aussi, laissa-t-il tomber cette possibilité.

Radioactif 632

février 1, 2023

Radioactif 632

03 Avril 2014

L’indépendance


L’indépendance, c’est comme la femme vis-à-vis son mari. Elle veut porter son propre nom, parler en son nom, pouvoir prendre soin d’elle et de ses enfants, pouvoir prendre les décisions que son rôle lui accorde dans la famille.

L’indépendance, c’est comme la liberté ça se vit et ne se commande pas.

03 Avril 2014

Pavane internationale 2

Cette vision négative de la vie lui était venue à la suite du suicide de son fils unique. Ce dernier n’avait pas accepté une séparation avec sa petite amie et encore moins la peur de ne pas pouvoir connaître l’enfant qu’ils avaient conçu trois mois plus tôt. Puis, ce fut la longue agonie souffrante de son épouse. Le cancer est le pire des drames, car tu sais que tu mourras, mais tu ne peux rien pour l’empêcher vraiment. Il n’avait pu que faire de son mieux pour lui épargner les souffrances. Ce fut pour lui un enfer que de voir la personne qu’il avait adoré mourir dans de si affreuses conditions. Louis croyait que le ciel s’acharnait contre lui.

Il avait songé au suicide pour se débarrasser de ces malheurs, mais cette solution prenait en lui l’allure d’une trahison envers sa destinée. Louis croyait qu’il n’arrive jamais rien à un individu sans avoir les ressources nécessaires pour les supporter. Cependant, il mettait souvent cette intuition en doute. Qui demande de souffrir sans être masochiste au point de devenir suicidaire? Nous sommes tous nés pour être heureux reprenait la première place dans ses pensées.

06 Avril 2014

Votez !

Votez !   Votez !  Votez !    Q

07 Avril 2014

Speak white !

Nous assistons ce soir au génocide du peuple québécois. Génocide ou suicide ?

08 Avril 2014

Disparaître au plus vite.

Je n’ai jamais eu aussi honte d’être québécois qu’en ce 7 avril 2014. Peuple judéo-chrétien, donc, profondément masochiste, nous avons collectivement décidé de disparaître comme société distincte avant de nous angliciser et disparaître dans l’Amérique anglais.

Les fédérastes ont gagné sur toute la ligne. Adieu le français !

09 Avril 2014

La police politique reprend du galon.

Pour qu’un système subsiste, il faut que la police soit dans le coup. Ce n’est pas par hasard que Philippe Couillard envisage déjà un changement à la direction de la police du Québec. Mon ami Faucher, un ex-SQ, me disait toujours que la police québécoise est d’abord politique. N’ayant plus rien à craindre, la pègre peut se restructurer. La police a déjà les yeux vitreux.

Le seul changement, l’électrification remplacera la construction. Dans la santé, ce sera le party. Les libéraux sont au nirvana. Les vieux seront épluchés comme des bananes. J’aime ma banane, je veux ma banane comme le dit une certaine chanson qui nous montre à quel degré d’imbécillité est rendu le peuple, comme on dit à gauche.            

Les plus perdantes dans cette élection sont les femmes. On continuera à leur faire croire que la pédophilie est le plus grand danger alors que toute personne intelligente sait que les religions se servent de la sexualité pour obtenir un degré maximal d’aliénation qui, elle, porte aussi bien à gauche qu’à droite.

10 Avril 2014

La santé, une industrie privée ?

La santé deviendra-t-elle une industrie privée ?  Plus t’es riche, plus tu peux te payer de services.  Malheureusement, c’est ce qui risque d’arriver. L’avenir nous les dira. La santé sera-t-elle américanisée comme l’est notre culture ?

11 Avril 2014

Réflexions

La peur du référendum est comme la peur de la pédophilie. Irrationnelle. Carrément paranoïaque. Une peur entretenue par la presse.    

Les fédérastes comme les religieux se servent de modes d’aliénation pour diriger le peuple inconscient.            

Poutine est notre Hitler moderne.

11 Avril 2014

Le vote libéral : une stupidité.

Le vote du 7 avril est le geste le plus stupide que j’ai connu. Cependant, il y a plusieurs raisons qui expliquent comment les gens ont été bernés par les fédérastes.

On a d’abord créé une fausse élection référendaire. Il s’agissait de se choisir un bon gouvernement et non de voter pour ou contre que le Québec devienne un pays. Bien évidemment si le PQ avait été majoritaire, plusieurs, dont moi le premier, se seraient excités pour enfin réussir le rêve le plus noble de notre vie : faire du Québec une république libre. Couillard ne disait-il pas qu’il signerait la constitution? Ce serait nous emprisonner à jamais.   

Le PQ a fait des erreurs monumentales en continuant de répondre sur la date probable d’un référendum aux journalistes qui sont là pour informer la population et qui maintenant cherchent plutôt à dominer la population. Les journalistes s’imaginent très intelligents, mais prouvent qu’ils ne savent plus faire leur métier. Les journalistes n’informent plus, ils nous disent ce qu’il faut penser et on doit penser comme eux pour ne pas être taxés de retard.

Dans un point de presse, sur 15 questions 14 furent identiques avec variations de mots : quand le référendum? Lorsqu’on répond « quand le peuple sera prêt  » pour moi, cela signifie très clairement qu’au moment où l’on se parle le peuple ne l’est pas, donc, qu’il n’y aura pas de référendum. Mais, pour les journalistes, ce ne l’était pas, car leurs patrons voulaient entendre autre chose. Qui sont-ils pour interpréter les réponses et nous amener à penser comme eux?    

Le PQ aurait dû voir venir le coup. Il aurait dû expliquer la noblesse du mot référendum et faire voir aux gens que c’est un investissement puisque l’indépendance nous serait économiquement très profitable. Mais on préfère avoir honte d’être indépendantiste et ne pas faire valoir notre point de vue.  

D’autre part, je n’ai jamais vu une campagne aussi sale. Politisé au bout, j’étais vraiment écœuré de la tournure des événements. Il ne nous reste plus que recommencer et mieux informer. Espérons qu’un jour la politique sera une recherche du bien commun et de la vérité et non une chicane de bas étage.            

Il faut enterrer la déception et redevenir positif. Même dans l’opposition on peut faire comprendre que le Québec sera plus riche indépendant.   

12 Avril 2014

La mafia

La mafia est internationale, mondiale, on appelle ça la mondialisation.   

Les riches qui s’abreuvent à en être malades du sang (travail) de la majorité humaine. La mafia,  c’est un vaste vase communicant qui siphonne les travailleurs pour grossir le portefeuille des institutions qui dirigent. D’où prétend-on que de faire de la politique, c’est servir.

La mafia est comme le corps humain. Les organes sont simplement des institutions, chacune ayant son propre rôle à jouer. Certains organes sont là pour défendre l’institution mafia (le corps) dont le sang est le profit. C’est comme le corps mystique.          

Les religions servent à indiquer à chaque cellule son rôle et sa raison d’être. L’arme employée pour que tout soit conforme au plan global est la sexualité. Faire d’un plaisir une raison de peur et de haine a été la plus grande réalisation des religions. Elles nourrissent l’aliénation individuelle : hors du troupeau pas de salut. Elles cultivent la haine de ceux qui sont différents et surtout si ces différents ne servent pas l’intérêt de la grande mafia.           

La mafia parcourt comme le sang un double cycle. Pour pomper l’argent des travailleurs dans des institutions (gouvernements, religions, idéologies). Deux voies sont empruntées : la légale et l’illégale- la police et la pègre- mais les deux ramènent les profits à la tête après le cœur. Convertir le sang illégal en sang légal, le blanchiment d’argent, les paradis fiscaux.     

La meilleure preuve est le changement de direction de la police immédiatement après les élections. Notre police est politique et la GRC est le grand patron.

Nos institutions doivent drainer leurs avoirs à celui qui mène et ici ce sont les fédérastes. Diviser pour régner, le quatrième pouvoir de la presse aux mains des fédérastes de Desmarais (d’où a-t-on aussi peur de Péladeau). Si ses médias suivaient le patron, l’indépendance est acquise dans peu de temps, le temps de commencer à voir clair.

14 Avril 2014

L’état de grâce

J’ai décidé de reproduire tous les romans que j’ai écrits depuis des années. Je commence avec l’État de Grâce parce que c’est non seulement le plus osé, mais aussi le plus court. En reproduisant les textes à l’unité, ce sera une nouvelle possibilité pour les gens d’avoir seulement ceux qu’ils voudront. Je ne sais pas encore si je les publierai sur papier, car je ne suis pas riche et en plus je suis censuré.

15 Avril 2014

Pavane internationale.

Louis avait passé sa vie à travailler comme un fou à nourrir sa petite famille. Il était maintenant à la retraite et avait tout le temps voulu pour s’amuser sur internet, ce diable de la communication.         

Il savait que tous les systèmes d’espionnage prétendent tout lire et tout voir; mais ayant été forcé par la mort de son épouse à réprimer ses penchants sexuels, il avait décidé de se présenter au tableau de hi5 en se disant gai.     

Il espérait ainsi élargir sa connaissance de la vie. Après tout, on a qu’une vie à vivre. Pourquoi vouloir mourir innocent et ignorant ? Est-ce que l’homme doit nécessairement se marier, avoir des enfants et laisser un héritage pour avoir réussi sa vie ?  

Louis se sentait de moins en moins heureux.


Pavane internationale 2   

Cette vision négative de la vie lui était venue à la suite du suicide de son fils unique. Ce dernier n’avait pas accepté une séparation avec sa petite amie et encore moins la peur de ne pas pouvoir connaître l’enfant qu’ils avaient conçu trois mois plus tôt. Puis, ce fut la longue agonie souffrante de son épouse. Le cancer est le pire des drames, car tu sais que tu mourras, mais tu ne peux rien pour l’empêcher vraiment. Il n’avait pu que faire de son mieux pour lui épargner les souffrances. Ce fut pour lui un enfer que de voir la personne qu’il avait adoré mourir dans de si affreuses conditions. Louis croyait que le ciel s’acharnait contre lui.

Il avait songé au suicide pour se débarrasser de ces malheurs, mais cette solution prenait en lui l’allure d’une trahison envers sa destinée. Louis croyait qu’il n’arrive jamais rien à un individu sans avoir les ressources nécessaires pour les supporter. Cependant, il mettait souvent cette intuition en doute. Qui demande de souffrir sans être masochiste au point de devenir suicidaire? Nous sommes tous nés pour être heureux reprenait la première place dans ses pensées.

Pavane internationale 3   

Est-ce que jouir est une parcelle de bonheur? Une chose est certaine, ça ne peut que contribuer à rendre la vie plus agréable pour ne pas dire soutenable.

Louis n’espérait tout de même pas trouver ainsi le grand amour, mais tout au plus quelques secondes qui lui feraient oublier le vide que créait en lui la mort des personnes aimées? Aussi, se présenta-t-il comme un gars à la recherche d’une aventure sexuelle et peut-être une amitié.           

Il fut très surpris que sa photo incite un homme de Montréal à lui donner rendez-vous. Malgré ses 30ans, cet homme aimait les gars beaucoup plus âgés que lui. Il raconta comment il était tombé en amour avec son grand-père qui l’avait jadis initié. Depuis la disparition de celui-ci, il recherche son grand-père à travers la barbe de tous ceux qui se présentent à lui.           

Louis accepta le rendez-vous, mais ne savait pas s’il y trouverait le moindre plaisir. Il n’avait jamais exploré l’aspect gai de sa personnalité et ne savait pas si la présence mâle saurait le contenter. Qui sait. Peut-être cela calmera-t-il la douleur intérieure qui le précipitait de plus en plus en plus vers le suicide.


17 Avril 2014

Mes livres interdits.

La censure. C’est incroyable, mon livre La liberté en péril, pourtant en vente partout, présenté à divers salons du livre, est interdit dans les bibliothèques des villes de Magog et Coaticook. Pourtant, je suis né à Magog et j’ai été élevé à Barnston, un petit village situé à cinq milles de Coaticook. D’ailleurs, Barnston fait maintenant partie de Coaticook.


La raison est simple : je suis à leur point de vue un pédophile, donc, il ne faut pas que j’existe dans le monde littéraire. On trouve certains des textes osés. Pourtant, dans nos bibliothèques, nous avons maintenant des sections adultes et jeunesses. Que j’aie joué aux fesses avec qui que ce soit ne regarde pas les dirigeants bornés de ces bibliothèques. Ce qui compte est la valeur littéraire de mes écrits.


Les Québécois sont devenus carrément paranoïaques dès qu’il est question de sexe. Même l’association des éditeurs songe à devoir censurer mes livres avant de les numériser de façon à pouvoir être lus sur les i Pad. C’est simplement écoeurant.


Dans la Charte des droits de la personne, il est dit que l’on doit protéger l’intégrité de tous les individus. Mais si tu es pédéraste, même la Commission oublie son devoir de défendre les individus contre la majorité.
J’ai le droit le plus strict de ne pas croire dans leur peur et leur folie morale en ce qui concerne le sexe, un outil religieux de domination humaine. Je n’ai pas tué comme les religions l’ont fait et ce sont pourtant elles qui sont protégées.
J’ai de plus en plus honte de l’intelligentsia québécoise.

Radioactif 631

janvier 31, 2023

Radioactif 631,    
Textes de 2014, p. 1656/1708

22 Mars 2014

L’indépendance est payante.

MM. Couillard et Charest admettent que l’indépendance est économiquement réalisable, mais c’est plus que ça. Le Québec serait plus riche s’il était indépendant.

Actuellement, il paye 52 % des taxes et des impôts au fédéral, mais n’obtient pratiquement aucun service du fédéral. Les services gouvernementaux (santé, éducation) sont surtout défrayés par le gouvernement du Québec.          

Notre argent sert à mousser la vie économique du reste du Canada souvent à nos dépens comme la valeur de l’argent qui est fixée surtout en fonction de l’Ouest et de l’Ontario. Pendant que le fédéral subventionnait les gaz et l’industrie automobile avec une partie de nos taxes et impôts, le fédéral refusait d’accorder des subventions qui auraient permis de sauver l’industrie forestière.        

On a juste à penser à tout l’argent que l’on aurait sauvé en ne se rendant pas en Afghanistan. On a qu’à penser à la qualité du transport des matières dangereuses pour se rendre compte que notre argent serait dépensé autrement pour nous et non pour les autres qui nous crachent dessus.

23 Mars 2014

Le référendum fut volé par les votes ethniques…


Comme notre bourgeoisie s’est exclamée devant la honte d’un Jacques Parizeau qui disait la vérité au lendemain du référendum de 1995.      

On essaie aujourd’hui de voler les élections pour empêcher la tenue d’un quatrième référendum (1980, Charlottetown et 1995), car mieux informés les Québécois risquent enfin d’être assez fiers pour se dire oui dans un futur référendum. Évidemment, puisque le système ne peut plus mentir sans qu’on apporte la preuve de leur mensonge, il faut empêcher la tenue du prochain référendum.

En 1980, le NON l’a emporté parce qu’un certain P-E Trudeau a menti aux gens en disant qu’il mettait en jeu ses sièges pour apporter des changements constitutionnels, mais une fois le référendum gagné, il a plutôt mis les Québécois dans la cage à homard fédéraste.      

Nous avons gagné le référendum pancanadien de Charlottetown parce qu’une madame Willemny (je ne suis pas certain de l’orthographe du nom) a rendu publique la trahison de Robert Bourassa qui s’apprêtait à nous vendre pour un plat de lentilles. Bourassa et les libéraux avaient promis un référendum si Meech échouait. S’il avait tenu parole, on serait indépendant depuis au moins 1994. Donc, on aurait encaissé plus de 40 milliards en sortant de la fédération canadienne. Ce surplus représente combien on gagnerait dans un calcul réel, car il n’y a pas que la péréquation dans le calcul.            

Le fédéral gagne en mentant ou en volant. En 1995, deux juges du Nouveau-Brunswick furent nommés pour assermenter des immigrants (près de 55,000 soit le nombre qui a donné la victoire aux fédérastes). Incroyable! On s’est servi de juges pour voler le référendum. Et après, on a mieux volé comme nous l’ont prouvé les commandites.

À cette époque, les fédérastes ont aussi méprisé la loi en organisant des activités illégales.

Ça n’a pas changé depuis. Sauf que maintenant on ajoute la religion pour dominer encore plus.   

Ainsi, ceux qui ont décrié M. Parizeau manipulaient l’opinion publique pour marquer la mainmise fédéraste sur le Québec.  

On aime ça se faire fourrer au Québec, car on revit la même chose contre un référendum appréhendé… ça me rappelle la révolution appréhendée de 1970, les mesures de guerre et la partition que les libéraux voulaient imposer si le OUI l’avait emporté. Dion et Crétin prônaient d’une certaine manière la guerre civile pour empêcher le Québec de devenir un pays.           


25 Mars 2014

Les libéraux menteurs.

Avant le PQ, alors que j’étais président des Jeunesses libérales de Limoilou, j’ai goûté à la malhonnêteté de la machine libérale qui, pour battre René Lévesque, avait fait croire qu’il était un communiste. L’ayant appuyé, j’ai dû démissionner de la présidence. Le plus drôle, j’avais présenté des résolutions pour combattre la corruption libérale et ces dernières ont été reléguées en commission, donc, à la poubelle.

Pierre Laporte disait que le PQ faisait fuir les industries et ruinait le Québec (on a même eu le coup de la Brinks). J’étais journaliste et M. Laporte m’a avoué que ces mensonges avaient un seul but : caricaturer la situation parce que les Québécois sont incapables de comprendre. Mentir est donc dans leurs gênes. Pas étonnant qu’aujourd’hui, on essaie de faire croire que la charge contre le référendum n’est pas une autre grande manœuvre pour manipuler les gens. Le premier à parler de signer la Constitution, sans référendum, est M. Couillard avant que ne soient déclenchées les élections. Il voulait une élection référendaire parce que tous les sondages montraient une grande majorité de gens opposés à la souveraineté. Sa campagne de peur avait pour but de rallier tous ces gens et il a réussi grâce à la manipulation journalistique.        

Quelques années plus tard, attaché de presse du candidat conservateur dans Sherbrooke, M. Joe Clark me confirmait que le fédéral et l’Ontario subventionnaient les industries qui voulaient déménager en Ontario. Il n’a pas voulu me dire le nombre, car affirma-t-il :  » Si on le savait, on aurait une révolution. »

C’est aussi ce qui se passe avec la péréquation. On nous fait croire que le Québec crèverait de faim s’il ne l’avait pas. La péréquation ce n’est pas du bien-être social, c’est une entente selon laquelle le fédéral remet aux provinces qui ont moins reçu d’aide ou services les argents pour compenser ce fait.        

Or, le problème économique actuel est surtout créé par les choix du fédéral. Il a donné 13 milliards (qu’on a en partie payé) pour sauver l’industrie de l’automobile en Ontario contre 100 millions pour la forêt au Québec. Il augmente la valeur de la monnaie ce qui désavantage aussi le Québec.

Normal que le Québec ait de la péréquation, car, un exemple, tous les chantiers de construction de bateau, sauf au Québec ont reçu des contrats. Il faut bien que le fédéral nous redonne des sous puisque 52 pour cent de nos argents vont au fédéral en taxes et en impôts et que le fédéral nous donne de moins en moins de services alors que le provincial lui doit faire face aux vrais problèmes avec seulement 42 % des 100 % possible.    

Tout ça pour dire que les campagnes de peur c’est dans l’ADN fédéraste.          

27 Mars 2014

L’espion Couillard

J’ai eu nettement l’impression que l’animateur redonnait souvent et facilement la parole à Philippe Couillard ou pour couper Mme Marois, il passait vite à François Legault.  Par contre ce fut un débat très intéressant où on laissait peu de place à Mme Marois.

Les libéraux continuent d’essayer de faire croire que l’élection porte sur un référendum.

Personne n’est au-dessus de la loi et pourtant Porter est toujours en prison au Panama, protégé par une pseudo valise diplomatique africaine. Une petite fraude de plus de 10millions au frais des Québécois.

Non seulement M. Couillard est mêlé à Porter par une compagnie bidon; mais il est sur la liste  de paye avec Porter dans l’espionnage canadien. C’est aussi à creuser.

28 Mars 2014

Écrivain crève-faim

Enfin, j’ai terminé le CD CENSURÉ. Ainsiavec  Le poète maudit du Québec et L’insoumis il sera possible d’avoir accès à presque que tout ce que j’ai écrit (sauf les articles dans les journaux).  Je peux dorénavant vendre ces trois CD pour une somme minime.

Ce sera intéressant de voir ce que ça va donner, car je suis encore un grand inconnu. Ça me coûte une fortune de publier parce que je ne vends presque rien.

La vie d’écrivain est  celle de crève-faim. Je comprends que pour la morale je suis un gros méchant vicieux; mais je crois que justement cette morale sexuelle débile est la responsable des multitudes de suicides chez les jeunes.

Si certains veulent avoir les 3 CD on a qu’à communiquer avec moi à  jeansimoneau@cgocable.ca 

29 Mars 2014

Campagne électorale folle.

C’est une campagne électorale tellement folle qu’on a des fois l’impression de rêver. Les libéraux disent n’importe quoi. La meilleure est d’essayer de faire croire qu’un vote pour la CAQ, c’est un vote pour le référendum. Il faut être tellement menteur que même les mensonges ne font plus sourciller. Les libéraux pensent même que la Commission Charbonneau est dépassée. Ils verront à son retour. Peut-être que si Porter perd sa valise diplomatique, on verra certains de nos dirigeants subir le même sort que Vaillancourt.            

C’est incroyable que l’on puisse continuer à être libéral. Quand tu vois ça, tu doutes que l’intelligence existe, mais tu n’oses pas le dire, car parfois certains de tes proches sont dans ce grand troupeau d’aveugles. On appelle ça de l’aliénation. On s’accroche à un parti politique, comme on croyait aveuglément ce que les religions nous disaient sur la sexualité. Reich disait que l’interdit sexuel prive ceux qui en sont victimes de toute capacité de sens critique.   

C’est évident que tous les indépendantistes comme moi rêvent que le Québec soit le plus tôt possible une république. On veut voir notre rêve se réaliser avant de mourir. Les gens n’étant pas prêts Mme Marois n’a de choix que de s’en tenir à son livre blanc. Dans ce cas, c’est la faute des indépendantistes qui ne parlent jamais de leur option comme si c’était une maladie vénérienne.


Les gens ont peur du mot « référendum » parce qu’on ne leur a jamais expliqué que c’est le plus grand, le plus noble mot d’une société démocratique. On ne leur dit pas non plus que selon les calculs le Québec indépendant sera plus riche qu’en étant dans une fédération qui écrase les besoins du Québec. On oublie notre histoire.         

Quand je regarde aller les choses – – que les trois médecins du parti libéral sont ceux qui nous ont donné les principaux problèmes en santé et que l’on s’apprête à les remettre au pouvoir, — je me demande si on a, ce que l’on mérite.

29 Mars 2014

Québec solidaire fédéraste.

J’ai toujours été un gars de gauche, mais là, Québec solidaire me fait royalement chier. J’ai toujours cru que l’indépendance devait passer en premier parce que la majorité des progressistes sont de mon époque et on passera bientôt l’épée à gauche. Québec solidaire est un parti opportuniste. Quel dommage ! Je pensais qu’il fallait faire l’indépendance puis voter à gauche, mais à cause de leur hypocrisie souverainiste on n’arrivera jamais à faire l’indépendance. Donc, QS demeura le parti qui a contribué à tuer l’indépendance. C’est donc un parti fédéraste puisque c’est cette cause que ce parti sert.

Vous remarquerez que les libéraux sont les seuls à vraiment profiter de la présence de  QS.  Au-delà des mots, il y a ce que ça donne et c’est clair que QS ne fait que le bonheur des fédérastes.

30 Mars 2014

Le référendum

Il faudrait créer un vaste mouvement d’éducation pour démontrer la noblesse et la place d’un référendum dans une société démocratique.

À date, on s’en sert pour faire peur grâce à l’ignorance. Un référendum, c’est un moyen de s’assurer la cohésion sociale et de choisir l’avenir pour son peuple. C’est loin d’être négatif. Les gens ont peur de ce que ça coûte, mais ne se demande pas ce que ça rapporte.

31 Mars 2014

La clause dérogatoire.

La décision de se servir de la clause dérogatoire est d’une sagesse absolue. On se rappellera comment les fédérastes ont massacré la loi 101. Et, les fédérastes essaieront de faire la même chose avec la charte. Ils se fichent de savoir comment leurs interventions coûteront aux citoyens du Québec.      

Aussi pour prévenir ce vent de folie, il est préférable de couper d’avance toute capacité de s’en prendre à la charte.   

C’est vraiment comique de voir les fédérastes accuser Pauline Marois de créer un complot alors que celui-ci a pris naissance dans les rangs libéraux quand Philippe Couillard a promis de signer la constitution. Il croyait que la souveraineté étant très minoritaire, il réussirait à créer une élection référendaire et ainsi rallier les opposants. Mais, ça n’a pas marché.         

La présente élection n’a rien de référendaire sauf qu’on assiste de plus en plus à un retour à la polarisation des votes : indépendantistes vs fédérastes. Tous les caquistes et QS sont retournés temporairement dans les rangs libéraux. Ces partis ont ainsi montré leurs vrais visages.       

Les libéraux sont si mal pris qu’ils ont ressorti une vieille affaire contre le mari de Pauline Marois. On sait que les libéraux agissent toujours par pure projection. Ils sont croches alors ils voient tout le monde croche.         

Ça me rappelle une élection. Je revenais de voyage à Sherbrooke. Il y avait des élections et à cette époque j’étais un petit révolutionnaire cru et perçu comme dangereux par le système. Il y avait une exposition de peintures. Pendant que j’étais parti avec mon ami Réginald Dupuis manger au restaurant les peintures de Réginald sont toutes disparues. On m’accusa. J’avais beau dire que ça n’avait pas de sens puisque je ne volerais pas mon ami Réginald, cette accusation me ferma la boîte durant toutes les élections. Celles-ci finies, la police à retrouver les peintures dans le local du parti libéral. Ils sont les maîtres de ces stratégies.

Peut-être que finalement les francophones ont appris de la sagesse anglophone et qu’ils ont décidé de s’unir pour combattre leur disparition par assimilation.

01 Avril 2014

Pavane internationale (Tentative de roman)

Louis avait passé sa vie à travailler comme un fou à nourrir sa petite famille. Il était maintenant à la retraite et avait tout le temps voulu pour s’amuser sur internet, ce diable de la communication.         

Il savait que tous les systèmes d’espionnage prétendaient tout lire et tout voir; mais ayant été forcé par la mort de son épouse à réprimer ses penchants sexuels, il avait décidé de se présenter au tableau de hi5 en se disant gai. Il espérait ainsi élargir sa connaissance de la vie. Après tout, on a qu’une vie à vivre. Pourquoi vouloir mourir innocent et ignorant ? Est-ce que l’homme doit nécessairement se marier, avoir des enfants et laisser un héritage pour avoir réussi sa vie ?

02 Avril 2014

Le système

Tuer la poésie, c’est assassiner la race humaine.   
Janou St-Denis         


LE SYSTÈME         


Mafia planétaire institutionnalisée         
Hollywood de démocratie
Avec CIA ou services secrets      
D’ici et d’ailleurs     
Appui aux générateurs de taxes            
Pour pauvres          
De profits – intérêts
De valeur ajoutée   
Pour riches et multinationales.   

La Trinité de l’exploitation            
Politico-militaire
Religio judiciaire    
Industrio politique  

Grande efficacité millénaire        
En croissance linéaire      
Trois mousquetaires éternels      
éjaculateurs de structures de dépendance…   

Politiciens-marionnettes :
couchés dans les draps de la haute finance   
vendeurs de dope  
Protecteurs de proxénètes           
Pourvoyeurs de violence
Assaut-secours de la castration  
Autoroute de l’autorité dictatoriale         


Religions judiciarisées     
Assises entre les cuisses de juges        
Entretenus à l’arsenic       
D’une morale médiévale  
Chasse aux sorcières       
À la liberté sexuelle individuelle.           

Justice d’avocats fournisseurs de mots            
Pour contrôler la pensée populaire       
Entretenue par des curés schizophrènes        

Catholiques
Musulmans
Bouddhistes
Chamans
Juifs, etc., et il y en a…      
religions maximums de profits assurés

Conquête de l’esprit          
Par l’opium de l’inconscient-tradition    
De la peur et de l’insécurité         
Du grand voyage absolu  
Révolu à tous et chacun…           

… Grande schizophrénie freudienne    

D’un océan d’informations-manipulation        
Tout ça pour entretenir le grand dieu    
CAPITALISME
Assoiffé de profits et de pouvoirs           
Tout ça pour entretenir le grand dieu    
COMMUNISME
Assoiffé de pouvoirs et de profits …       
Le système : vampire des pauvres…      


Français

janvier 30, 2023

Je ne sais pas pourquoi, mais mon intuition me dit que le sort du français au Québec se joue dans les trois prochaines années. Nous sommes sur la pente de la disparition.

Radioactif 630

janvier 30, 2023

Radioactif 630
Textes de 2014, p. 1649/1708

27 Février 2014

L’obsession pédophile

L’obsession pédophile du gouvernement fédéral est vraiment maladive.            

Tout le monde sait qu’un registre ne servira qu’à permettre aux parents aussi sautés que le fédéral de se faire vengeance. Par contre, on laisse ressortir après quelques années à peine un gars qui en a tué un autre voyageur dans un autobus. Est-ce que la pauvre victime était capable de se défendre mieux qu’un enfant?

Un attouchement sans violence et souvent beaucoup de tendresse serait-il devenu pire qu’un meurtre simplement parce que c’est sexuel? C’est complètement fou.        

On s’entend : personne ne peut être pour la pédophilie, si elle bien définie. C’est une règle admise par pratiquement tout le monde. Cependant, il faudrait faire une nuance entre les cas où l’on emploie de la violence ou non.

Aux États-Unis, des études ont démontré que les jeunes très souvent au lieu de crier au meurtre aiment beaucoup ces petites démonstrations de curiosité intergénérationnelle.   À moins de violence ou de domination, aucun geste sexuel ne blesse ou n’engendre du déplaisir.       

On oublie que la sexualité existe depuis la naissance. Tout individu est sexué, même si les religions prétendent le contraire et en font un péché pour mieux contrôler la vie émotive de tous les individus.            

Tout le monde est d’accord de proscrire la pédophilie pour de nombreuses raisons, mais de prétendre au danger pour une relation sexuelle comme l’a toujours préconisé les religions ça tient de l’ignorance et de la bêtise pure.    

Même la Commission des droits de la personne qui devrait permettre à chaque individu de vivre sans ostracisme ne remplit pas son rôle préférant défendre le point de vue majoritaire légal de l’interdit. Pourtant, comme l’ont indiqué de nobles psychiatres, les pédophiles naissent et mourront pédophiles. Que l’on veuille protéger les jeunes est noble, mais cela doit-il empêcher des individus de vivre?

Je préfère l’option de la Grèce antique qui voyait la pédérastie comme le summum de l’amour et du plaisir à celui du rejet borné du corps comme les religions nous l’ont imposé moralement par les lavages de cerveau dès la plus tendre enfance.           

Ces peurs existent pour pouvoir un jour justifier le contrôle de la sexualité chez les adultes sous prétexte que les nouveaux moyens de communication permettent à des jeunes de voir ce que l’on a défini comme étant un droit que pour adultes seulement. Cette folie se manifeste d’ailleurs déjà en Ouganda, en Gambie et en Russie. On préfère la violence au sexe.

05 Mars 2014

Le nouveau style Couillard.

Nous aussi on est tanné des libéraux qui nous font croire que le ciel va nous tomber sur la tête à chaque élection. Ils sont tellement menteurs et hypocrites qu’ils essaient de nous faire croire qu’ils auraient pu voter pour le budget. Les libéraux réclament des élections depuis les dernières élections. Qui écrit les textes de Couillard. C’est à lui que l’on doit son changement de ton. Jusqu’à maintenant c’est Pierre Moreau qui est le vrai chef du parti libéral, car on a suivi ses ordres plutôt que celles de Couillard.

08 Mars 2014

Legault, chef de l’Opposition.


Il est de plus en plus évident que François Legault fera un meilleur chef de l’Opposition que Philippe Couillard puisque le parti libéral s’est peinturé nettement dans le clan fédéraste auquel il appartient depuis qu’ils ont mis René Lévesque à la porte.        

François Legault prône des solutions parfois un peu loufoques, mais au moins il cherche à améliorer le sort des Québécois et non seulement celui de son parti. Si les Québécois demandent éventuellement un référendum, ce sera aussi son option. Quant à Couillard, le fédéral vient de découvrir avec lui le St-Laurent pour le temps des élections. Jamais le parti libéral n’admettra que l’indépendance du Québec ça signifie au moins deux milliards de plus par année dans les poches du Québec. Il faut parler des vraies affaires.        

Les invasions fédérastes seront hypocrites, mais elles se feront décidément, car le fédéral sait que le Québec existe seulement quand il a peur que l’indépendance. Il faut se préparer à une foule de bonnes nouvelles venant d’Ottawa puisque l’on croit que Pauline Marois et son équipe sortiront gagnantes de la prochaine campagne électorale. Cependant, il faut faire attention pour le fédéral d’en faire trop, car ça pourrait réveiller le reste du pays qui croit que le Québec en reçoit toujours trop.          

Ce qui est aussi intéressant, c’est le besoin pour Québec solidaire d’affirmer sa foi dans l’indépendance alors que tout le monde sait que voter avec sa tête c’est un vote stratégique et que dans ce cas la seule chose qui compte c’est de faire avancer la cause indépendantiste donc de donner une majorité au PQ,            

Quant au référendum, on verra. Il faut d’abord exposer les avantages de l’indépendance du Québec sur le fédéralisme si on veut tenir un quelconque référendum. Ce ne sera sûrement pas fait en 30 jours de campagne quoiqu’on doive commencer maintenant.           

10 Mars 2014

Les fédérastes manipulent la presse à la cachette.

Ayant perdu mon emploi alors que je travaillais à La Tribune de Sherbrooke en 1972 parce que le journal refusait de publier un dossier sur un cas de patronage libéral, je peux affirmer que les Couillard et Legault ne sont que de vils hypocrites. Les pires censeurs sont les fédérastes.        

Je relate cet événement dans mon livre Il était une fois les Cantons de l’Est.  

Si j’étais Pauline Marois je m’arrangerais avec M. Péladeau, puisqu’on n’en veut pas comme ministre, pour être le chef du ralliement pour l’indépendance du Québec. N’étant pas ministre, il n’aurait pas à vendre ses actions. Et, dans une telle éventualité, M. Péladeau pourrait mettre en pratique la ligne éditoriale dont on l’accuse.          

Quand on sait comment la presse et l’expression d’opinions sont manipulées par tous les médias au Québec, on ne peut que rire de cette hypocrisie.       

Les libéraux ont toujours réussi à semer la peur pour mieux se remplir les poches au pouvoir.

11 Mars 2014

Le Québec est riche.

Le Québec est plus riche que les fédérastes veulent bien nous le dire.   

Les fédérastes sont prêts à tout pour garder le Québec, c’est donc que le Québec est payant, sinon pourquoi voudraient-ils nous garder?   

12 Mars 2014

Les mensonges libéraux

La ligne éditoriale est fixée par les fédérastes à travers les questions de leurs journalistes. On la retrouve dans les points de presse et la mise en page. Les fédérastes veulent parler de référendum, car c’est impopulaire. C’est bizarre qu’ils s’attaquent autant à PKP en prétendant qu’il met la liberté de presse en danger. J’ai perdu mon emploi de journaliste pour des raisons politiques alors que je travaillais à la Tribune de Sherbrooke.    

Quant aux croisades de peur, elle existe depuis 1970. Alors que je le couvrais comme journaliste, Pierre Laporte m’a dit qu’il savait que leurs discours parfois faux étaient exagérés parce que le peuple du Québec doit avoir des caricatures pour comprendre.

D’autre part, je ne comprends pas pourquoi le PQ ne présente pas l’indépendance comme un investissement puisque nous perdons 2 milliards par année en demeurant dans le Canada.           

Il me semble que nous sommes en élections et non en campagne référendaire. Cependant, il faudrait inviter les gens à lire  » Un gouvernement de trop » ou « Le tricheur ». On s’est fait voler le référendum de 1995 et on a gagné le référendum de Charlottetown. On l’oublie celui-là.

13 Mars 2014

Québec solidaire

QS et Option nationale s’en prennent toujours au PQ au lieu des libéraux probablement parce qu’ainsi ils peuvent ainsi mieux faire le jeu fédéraste de division en hypocrite. Ils mélangent leurs intérêts de parti avec celui du peuple québécois qui ne peut pas perdre au moins deux milliards par année pour faire durer la lutte payante d’un Québec qui n’arrive pas à se brancher.

Les vrais indépendantistes de ces deux partis politiques voteront stratégiquement en faveur du PQ, car c’est notre dernière chance de faire avancer réellement l’indépendance. Pas à droite, pas à gauche, en avant pour un pays. Après on se chicanera à nouveau.

On n’est pas progressiste seulement parce qu’on prononce le mot « femme » à tous les paragraphes et le communisme est encore pire que le capitalisme. Donc, les idéologies méritent qu’on en prenne, mais qu’on en laisse aussi.


Ce n’est pas vrai que QS fut toujours indépendantiste, vous le demanderez à Paul Rose qui voulait que l’indépendance soit inscrite dans cette naissance de gauche. L’indépendance traîne des pieds à QS, car on prend surtout pour le NPD qui est définitivement un parti fédéraste.  

Le seul point où je suis d’accord avec QS c’est que plus on parle de l’indépendance mieux c’est. Mais parler de l’indépendance c’est le contraire à cracher sur le PQ.

16 Mars 2014

Un référendum obligatoire.


Qu’on le veuille ou non, que ce soit le Parti québécois ou le Parti libéral du Québec, la population aura à voter le plus vite possible pour choisir son avenir.  

Tout ce qui entoure la peur d’un référendum est de l’hypocrisie pure. Avec Philippe Couillard, c’est le french kiss au fédéralisme et la signature d’un semblant de Lac Meech qui a déjà des airs d’entente à la Charlottetown. Avec Pauline Marois, c’est la création de la République démocratique du Québec.  

La vie économique exige que ce référendum soit effectué le plus rapidement possible, car la pire chose pour un pays est une « ère d’incertitude ». C’était d’ailleurs l’argument favori de Robert Bourassa et il avait parfaitement raison. Le Québec doit nécessairement se brancher définitivement d’un bord ou de l’autre.

Par contre, Mme Marois a été très claire, si elle est élue, il y aura un livre blanc et des consultations de la population. C’est de toute évidence, le meilleur moyen de respecter l’intelligence des Québécois. Il faudra aussi obtenir des chiffres sur le coût de notre choix. Pour ce qui est d’un référendum, il viendra quand ces audiences publiques auront été faites. Il faut absolument connaître tous les bienfaits et tous les inconvénients liés à créer un pays avant de le faire. D’autre part, l’étude de la situation doit être tellement honnête qu’il soit possible de prendre une décision éclairée et non reposer sur une guerre de chiffres tronqués.

Une telle situation fait en sorte que si M. Couillard est élu à cause de la division du vote indépendantiste, ce seront les « souverainistes » qui auront tué toutes les possibilités d’avoir notre propre pays. La position de M. Couillard démontre que l’intégration au reste du Canada est définitive s’il prend le pouvoir.    

C’est la raison pour laquelle la position constitutionnelle de Mme Marois est la plus logique et la plus respectueuse de la démocratie

16 Mars 2014

Un référendum obligatoire.


Qu’on le veuille ou non, que ce soit le Parti québécois ou le Parti libéral du Québec, la population aura à voter le plus vite possible pour choisir son avenir.  

Tout ce qui entoure la peur d’un référendum est de l’hypocrisie pure. Avec Philippe Couillard, c’est le french kiss au fédéralisme et la signature d’un semblant de Lac Meech qui a déjà des airs d’entente à la Charlottetown. Avec Pauline Marois, c’est la création de la République démocratique du Québec.  

La vie économique exige que ce référendum soit effectué le plus rapidement possible, car la pire chose pour un pays est une « ère d’incertitude ». C’était d’ailleurs l’argument favori de Robert Bourassa et il avait parfaitement raison. Le Québec doit nécessairement se brancher définitivement d’un bord ou de l’autre.

Par contre, Mme Marois a été très claire, si elle est élue, il y aura un livre blanc et des consultations de la population. C’est de toute évidence, le meilleur moyen de respecter l’intelligence des Québécois. Il faudra aussi obtenir des chiffres sur le coût de notre choix. Pour ce qui est d’un référendum, il viendra quand ces audiences publiques auront été faites. Il faut absolument connaître tous les bienfaits et tous les inconvénients liés à créer un pays avant de le faire. D’autre part, l’étude de la situation doit être tellement honnête qu’il soit possible de prendre une décision éclairée et non reposer sur une guerre de chiffres tronqués.

Une telle situation fait en sorte que si M. Couillard est élu à cause de la division du vote indépendantiste, ce seront les « souverainistes » qui auront tué toutes les possibilités d’avoir notre propre pays. La position de M. Couillard démontre que l’intégration au reste du Canada est définitive s’il prend le pouvoir.

C’est la raison pour laquelle la position constitutionnelle de Mme Marois est la plus logique et la plus respectueuse de la démocratie

18 Mars 2014

Sondage libéral

La malhonnêteté intellectuelle des libéraux éclate au grand jour avec le sondage de La Presse, ce matin. Pour manipuler l’information, CROP a interviewé deux personnes contre une de la région de Québec et la couronne de Montréal, mais présente le sondage comme étant le reflet du Québec. Il faut lire le texte pour comprendre que ce sondage ne veut rien dire, sauf que la CAQ passe aux libéraux.

D’autre part, dans le Journal de Montréal, Samson, le libéral, prétend que la souveraineté coûterait sept milliards. Il compte comme les libéraux en prenant pour acquis que seuls les transferts et la péréquation comptent, oubliant ce que nous coûte et ce que rapporte le fédéralisme. Or, quand les calculs sont complets, notre participation au fédéralisme nous prive de deux milliards. C’est tout une différence.            

Voilà pourquoi Mme Marois veut faire d’abord un livre blanc. Ce livre permettra de savoir enfin quels chiffres sont vrais et ce que la souveraineté nous coûterait ou nous apporterait. Quand on le saura, on décidera de la pertinence d’un référendum.

Il semble bien évident que Couillard soit mêlé dans des gestes illégaux avec Porter, ça n’a pas d’importance.

18 Mars 2014

Le seul choix.

Si on n’a pas l’intelligence de créer le pays du Québec avant de décider si on est de droite ou de gauche, on n’aura jamais un pays et en réalité, on l’aura mérité. La situation est claire. Elle est mathématique. Il suffit que tous les indépendantistes, pour une fois, votent PQ afin d’avoir un gouvernement majoritaire.           

Si le PQ majoritaire ne prend pas les moyens pour créer le pays et que ces députés préfèrent faire une carrière de l’indépendance (se dire pour et ne rien faire à pouvoir faire avancer la cause), il faudra s’en débarrasser radicalement à la prochaine élection. Pour le moment, il est le seul parti à pouvoir faire avancer l’indépendance d’où faut-il absolument lui en donner la chance.         

Québec solidaire était opposé à l’indépendance quand ce parti a fait surface. Il a peut-être évolué avec le temps, mais il est encore fédéraste puisqu’aux dernières élections, la gauche prônait plutôt de voter NPD. Dans ce cas, le Bloc s’était tiré dans les pieds en pensant que son existence doit perdurer alors que ce parti existe pour faire du Québec un pays. On l’a oublié et on en a payé le prix.          

On n’a pas de millions d’années pour créer le pays. Couillard élu s’empressera « d’encarcaner » encore plus le Québec au sein de la fédération canadienne. Actuellement, M. Couillard ne peut qu’embrasser le statu quo, car la constitution a été rapatriée et on mit des règles pour qu’elle ne puisse plus être changée.     

Et, le Québec est devenu tellement minoritaire sur la scène fédérale qu’il ne peut même pas changer un iota des lois qui sont présentées à Ottawa.      

Le vrai choix est simple au cours de cette élection, le Québec sera un pays francophone ou il disparaîtra très vite.

20 Mars 2014

Où est la nouvelle équipe Couillard ?

Les libéraux se vantent d’avoir une nouvelle équipe. Où est cette nouvelle équipe? À ce que je sache les Moreau, Fournier, Hamad, St-Pierre, etc., sont toujours les grands gueules libéraux. M. Couillard a même adopté leur langage durant les derniers jours avant de s’excuser. Comme ses flips flop naissaient des contradictions entre son authenticité et le langage des libéraux. Les libéraux utilisent la projection pour dénigrer les autres.  

Oui ! En 18 mois et minoritaire, tu ne peux renverser les gaffes d’un gouvernement qui a été là durant neuf ans. Un groupe pour qui la corruption fait partie des mœurs politiques et qui a endetté le Québec comme jamais.        

Les libéraux se vantent d’être l’équipe de la santé et de l’économie ; mais le portrait qu’ils font du Québec actuel est le Québec qu’ils ont eux-mêmes créé. Quant à la santé, ce sont les trois libéraux actuels qui ont créé le problème que l’on vit aujourd’hui.     

Oui les libéraux se cachent derrière la peur d’un référendum de peur qu’on se rappelle de ce qu’ils ont été récemment au pouvoir.          

Ce n’est pas Jean Charest qui a dit en France que le Québec avait les moyens de faire son indépendance. Évidemment, il faudra faire un peu de nettoyage avant d’où il est possible qu’un référendum ne puisse être tenu probablement que dans un autre mandat. Il faut d’abord démontré que le Québec vivra mieux indépendant. On veut la vérité avant un nouveau référendum. En ce sens, un gouvernement du PQ fera les analyses nécessaires pour prendre la plus sage des décisions sur notre avenir.

21 Mars 2014

Mort de la Commission Charbonneau


C’est incroyable qu’à partir d’un sondage dont on a réussi une telle distorsion de la réalité qu’on prétend maintenant que Philippe Couillard mène le bal, qu’il remportera les élections.  

C’est étonnant de voir la CAQ s’en prendre toujours au Parti Québécois alors que c’est le parti libéral qui la saigne à blanc. Même Duchesneau qui se prend pour la pureté absolue ira faire campagne contre Péladeau en prétendant que les bévues du PQ sont presque comparables à celles du parti libéral.            

Je gage qu’avec les libéraux au pouvoir la Commission Charbonneau ne fera pas long feu.

Radioactif 629

janvier 29, 2023

Radioactif 629
Textes de 2014, p. 1643/1708

30 Janvier 2014

La mafia légale se tient.


Comme les libéraux, les fédérastes, le Conseil du patronat prend parti contre la charte des valeurs ou lois 60 au nom de l’économie, mais quelle économie ? Celle des avocats qui perdraient une tonne d’activités si fallait que les règles soient claires. Ces rats de l’économie se fichent de ce qui se passera dans 10 ans au Québec pour empocher un peu plus maintenant.            

Le Québec semble le paradis pour les intégristes parce qu’on est toujours incapables de prendre une décision. Le peuple est toujours divisé en deux. Les fédérastes et les indépendantistes.       

C’est bizarre comme le monde se scinde en deux, face à la charte. Les bourgeois contre le peuple. Les bourgeois contre les petits sans diplôme.        

Ce n’est pas surprenant que l’on défende les religions, car celles-ci sont des institutions qui sèment la violence, les stigmatisations, les guerres, en fait, tout ce qui paye et les fait vivre grassement.           

Les libéraux sont les maîtres du chantage économique, des semeurs de peur.

C’est vrai que la charte ne règlera pas tout, mais on espère que M. Drainville aura l’esprit assez large pour tenir compte des avis de ceux qui se présentent et qui comme les deux dames cet après-midi nous rappellent, comme je l’avais fait, que les jeunes sont totalement ignorés dans cette réflexion.           

31 Janvier 2014

Le football avec contact chez les jeunes.

C’est très intéressant de regarder/écouter le débat sur les commotions cérébrales chez les jeunes. Par contre, on se demande si les adultes ne sont pas tombés sur la tête.       

On est prêt à lancer des guerres internationales contre un pédophile. La police se sert de cette peur devenue une hystérie paranoïde pour justifier de se pointer sur internet. La vie privée n’existe plus, mais on est disposé à tous les compromis pour sauver le football avec contact chez les jeunes sous prétexte qu’ils aiment ça.     

Quel que soit le contact sexuel, s’il est consenti, il ne marquera pas le cerveau des jeunes alors que des commotions peuvent aller jusqu’à réduire le nombre d’années de vie.     

La répression sexuelle est tellement bien ancrée dans la vie des gens qu’on s’imagine vraiment qu’une pipe, ça fait plus mal qu’un traumatisme cérébral.     

02 Février 2014

Un acte honteux

Je suis vraiment déçu de lire que des gens auraient été impolis avec la famille de la dame qui est décédée dans le métro, Je trouve que c’est un manque effrayant de savoir vivre. Il n’y a pas de couleur, de nationalité, de sexe quand un/une humain perd la vie. C’est toujours triste pour l’entourage. Mes sympathies à cette dame et comme la majorité des Québécois une telle nouvelle nous affecte.

04 Février 2014

De vrais chiffres.

Si on pouvait croire dans la bonne foi des libéraux et de la CAQ, le gouvernement Marois devrait effectuer une étude sur ce que l’indépendance rapportera pour les Québécois. Il faudrait que les chiffres soient vérifiés et que les Québécois cessent de se faire charrier par les peurs fédérastes. M. Legault ne disait-il pas que l’on aurait au moins 2 milliards de plus par année si on était indépendant ? On a droit à la vérité.

05 Février 2014

Il ne faut pas devenir fanatique

Si on accepte la Charte, on aura qu’à préciser qu’au Québec la religion se vit dans la maison chez soi, avec sa communauté et dans le temple de son choix. Il ne faut pas devenir fanatique, l’immigration on en a besoin.

Si on a des règles claires, les nouveaux arrivants s’y conformeront. Il faut aussi faire une nuance entre les musulmans et l’Islam politique appuyée par l’Arabie Saoudite (d’où vient de travailler M. Couillard). Toutes les religions placent les femmes dans une situation d’infériorité. Toutes les religions ont assassinées au nom de la foi. On devrait peut-être se demander pourquoi le système donne une telle place aux religions ? Les religions devraient nous apprendre à s’aimer, mais à cause de leur morale elles nous incitent toutes à mépriser les autres, différents de nous.         

08 Février 2014

Quand prend-on conscience ?


Très jeune, comme presque tous les jeunes, je voulais savoir comment les autres étaient équipés en pénis. Cependant, je n’avais aucun remords et je n’y voyais aucun mal. J’étais simplement très curieux, une curiosité qui existait aussi dans presque tous les domaines. Je n’étais pas très vite dans la compréhension des choses. J’étais plutôt entier à tout ce que je découvrais. Le langage que les adultes employaient sur le plan sexuel ne correspondait en rien à ce que je comprenais quand mes paires parlaient du sujet.  

J’étais super précoce, car une de mes premières enseignantes me rappela ma première crise de jalousie vers six ans parce qu’elle voulait marier quelqu’un d’autre que moi. Je crois que tout jeune, on peut être follement amoureux même si on ne sait même pas ce que c’est.   

Comment ai-je compris? Difficile à dire. Je me souviens avoir été bouleversé d’entendre et comprendre pour la première fois que le sexe est un péché.    

Je n’y comprenais rien, car la sexualité ne signifiait pas pour moi un malaise, un problème, mais tout au contraire, un plaisir évident. Ceux que je touchais pour voir aimaient définitivement ce que je faisais. Alors, pourquoi en faire tout un plat?            

Probablement que sans m’en rendre compte je commençais à comprendre la folie des adultes quand ils font face à la sexualité.

Cette hystérie m’était quand même incompréhensible. Je la sentais dans tout ce qu’ils disaient. Qu’est-ce qui était mal? Je ne l’ai jamais compris, sinon que les adultes transmettent la peur qu’on leur a inculquée. Personne ne sait, s’il n’y a pas de violence, pourquoi cela devrait être interdit et pourtant tout le monde est d’accord avec cette stupidité qui vient certainement de la religion.           

Peut-être est-ce aussi parce que ma mère avait été alarmée par une de mes sœurs des jeux que nous avions dans le foin. ce qui avait provoqué toute une tempête.

J’ai pris du temps à comprendre pourquoi ces plaisirs avaient cessé, mais je gardais une curiosité évidente de ce que j’avais vu. Contrairement à ce que l’on dit, je n’étais pas refoulé sur moi-même, j’étais au contraire ouvert à tous ceux qui me semblaient beaux. .

10 Février 2014

Question d’équilibre.


À son passage à Tout le monde en parle, le poète Daoust a affirmé que tout trempait dans l’huile dans les premières années de relation avec un adulte. Ce n’est qu’au moment où il prit conscience du message extérieur adulte de la conscience du bien et du mal que les choses prirent une tournure de culpabilisation.

Cela n’a rien d’étonnant parce que dans notre éducation avoir une libido un peu développée apparaît comme une perversité. Tu es très vite qualifié de petit cochon alors qu’avant cette peur absurde de la sexualité était plutôt perçue comme une forme de précocité.          

On oublie que la libido est le fondement de ton identité. Il établit ta relation entre ta force intérieure et celle de l’opinion des autres. C’est d’ailleurs ce déséquilibre entre le ça et le surmoi qui à mon avis est responsable de la majorité des suicides chez les adolescents qui se découvrent différents.  

Quand tu es jeune, ton père est toujours le plus fort. Le jeune est une forme de copier-coller des valeurs familiales durant quelques années c’est-à-dire jusqu’à ce que le jeune ait une carapace assez développée pour construire sa propre conscience. C’est la même chose quant à la perception que tu établis face à tes paires. Tu dois prendre ta place et ta différence fait souvent de toi une victime ou un meneur, selon ta force intérieure qui correspond souvent à ta force physique.

Ce n’est pas étonnant, car chez 99 pour cent des gens, la sexualité vécue dans l’enfance est mal. Cette notion est complètement basée sur l’ignorance de la réalité humaine remplacée par des préceptes établis par des religieux souffrant probablement un peu trop de leur dualité entre la réalité sexuelle et les préceptes religieux de ceux qui les ont précédés.           

Personnellement, je crois que toute forme de fanatisme, spécialement, en matière sexuelle, conduit à un déséquilibre qui s’apparente étrangement à la maladie mentale
. Si ce n’est pas ça, on peut douter de la valeur de compassion humaine, car on doit tous obéir à des normes préétablies et être conformes aux moules dans lesquelles on nous élève.       

C’est bizarre comment les gens n’ont pas appris à se mêler de leur affaire sur le plan sexuel. Rien n’est plus individuel et privé que la sexualité et pourtant il y a toujours des bandes de scrupuleux (ses) qui te tombent dessus. Malheureusement, à ce jour, ce sont ceux qui décrètent les normes.

12 Février 2014

Mme Fatima Pépin.

Intéressant son projet de loi, mais il est impossible de le concrétiser tant que le Québec fera partie du Canada. En effet, le Code criminel est sous juridiction fédérale. Ce projet prouve la nécessité pour le Québec de devenir un pays.       

Je suis complètement d’accord avec elle sur la liberté dans les mariages. Le refus des mutilations génitales pour obéir aux religions fait ressortir comment les religions sont ignorantes et dangereuses quand elles se mettent le nez dans les questions sexuelles. Cependant, les mutilations sont déjà inscrites dans la Charte de la personne quand on garantit l’intégrité physique, mais ce ne serait qu’une précaution que de l’inscrire encore plus clairement.

Il faut en effet que la charte des valeurs soit plus large et aborde ces éléments. Elle doit servir à nous protéger contre l’intégrisme religieux, même catholique.           

Les religions sont mille ans en arrière des connaissances scientifiques en matière de sexualité.

22 Février 2014

Ça brasse en politique

 
Est-ce que Mme Marois devrait obéir à l’invitation des orduriers (es) qui réclament de la rencontrer avec son mari en Commission parlementaire?         

La libérale et son vis-à-vis de la CAQ sont vraiment dégueulasses en essayant d’entretenir un faux scandale tout au long de la campagne électorale.     

Une chose est certaine ce scandale ne peut pas être pire que l’épisode « Porter» ainsi que les liens entre la Caisse de dépôt du Québec et Power Corp., de Desmarais, lors de la grande fraude de 2008. Vous savez cet épisode où le parti libéral a menti à la population. Ce qui nous a coûté 40 milliards.

Pourtant, aucune enquête n’a cours sur ce geste criminel. Le système étant la vraie mafia il n’y en aura pas, car les manœuvres de la mafia internationale sont au-dessus de nos lois et de nos gouvernements. L’Inquisition internationale ce sont les maisons de cotation. Leur apparition démontre que la grande table mondiale commence à prendre au sérieux que le Québec se sépare bientôt du Canada.        

Ne serait-il pas préférable pour Mme Marois de se présenter et faire adopter la loi sur la mort dans la dignité que les libéraux et la CAQ essaieront d’empêcher d’être adoptée?          

C’est une bonne question, même si le geste des oppositions est ignoble et de plus en plus à leur image. Mais, qui peut s’attendre à mieux quand il est question des libéraux? La CAQ se spécialise dans un visage digne du Journal de Montréal.

Ces vautours seront encore plus amaigris quand il sera prouvé que Mme Marois n’a rien à faire dans ce faux scandale.        

C’est fou, mais puisque Mme Marois n’a rien à se reprocher, sinon qu’une rencontre avec Arsenault arrive comme par hasard le jour même où la police écoute la direction de la FTQ, se présenter en commission permet de la laver de tous les soupçons. Elle n’est pas responsable des gestes de son mari.            

Par contre, elle a ensuite la voie libre. L’honnêteté est une valeur essentielle à la démocratie. Après les élections, il faudra penser à créer un système qui ne soit plus basé sur les lignes de parti.

23 Février 2014

Le loup et la louve hurlent dans le vent.


Les libéraux sont comme dans le conte où on fait croire à la venue imminente d’un loup à tant de reprises qu’au moment où il pointe le nez il réussit à tout dévorer parce que plus personne ne croit dans sa présence.           

Si l’enquête Charbonneau a un sens, il faudra analyser la participation aux caisses électorales, regarder l’affaire « Porter » après s’être assuré que personne n’est vraiment au-dessus de la loi, savoir s’il y a un lien entre la guerre islamiste entretenue financièrement par l’Arabie Saoudite et la position libérale puisque M. Couillard en revient. Il ne faut pas surtout oublier la crise de la Caisse de dépôt qui a coûté 40 milliards au Québec. Est-il vrai que Power a refilé ses titres à la Caisse dès que l’on a su que ceux-ci étaient vides? Là, on parle des vraies choses.         

Dans le cas du « deal », c’est comme le cas Boisclair. On lance de la boue au cas où ça tiendrait la route. Comment Mme Marois pouvait-elle savoir qu’Arsenault se questionnait sur les possibilités de la faire éventuellement chanter pour que le PQ n’appuie pas la tenue de la Commission Charbonneau? Ce qui n’a pas marché de toute évidence. Nos deux faux inspecteurs (Stéphane Le Bouyonnec, député de La Prairie, et Lise Thériault, d’Anjou-Louis Riel) oublient que Pauline Marois n’était alors que la chef du deuxième groupe d’opposition. Elle n’était pas la femme de pouvoir d’aujourd’hui ce qui fait toute la différence. Là encore les détracteurs nagent dans les hallucinations. D’ailleurs, M. Arsenault a lui-même dit que l’idée de chantage fut vite oubliée et que parler avec Pauline Marois sur l’enquête c’était comme parler à un mur. Ce qui prouve qu’elle sait se tenir debout.

S’il y a eu des tractations entre M. Blanchet et le Fonds de la FTQ, c’est à la FTQ d’expliquer ses décisions et non à Pauline Marois qui n’a rien à faire là-dedans puisque d’être marié à quelqu’un n’exclut pas que chacun peut avoir une vie individuelle, même si on est en couple.   

Ainsi dans le fond si on examine le sujet, on se ramasse comme à l’époque de l’Inquisition où celui qui posait les questions était tellement certain de ses réponses qu’il croyait que l’accusé mentait quand il ne disait pas comme lui. Le pouvoir de l’Aveu, le pouvoir d’être aveuglé par ses convictions au point de croire que tous les autres mentent s’ils ne disent pas ce que tu veux entendre.            

Retourner en session parlementaire ne tient donc qu’à la possibilité d’accepter la loi sur le droit de mourir dans la dignité. Ce projet de loi sera-t-il moins en danger après les élections si le PQ est élu majoritairement. Certainement pas.       

En fait, si le Québec est en danger c’est que les gouvernements minoritaires ne peuvent pas réaliser ce qu’ils croient être le meilleur pour le peuple.   

Radioactif 628

janvier 28, 2023

Radioactif   628   
Textes de 2014, p. 1637/1708

15 Janvier 2014

La peur


Je présenterai mon mémoire sur la laïcité, le 21 janvier, à 20 h.     

Même si presque tout le monde écoutera alors Unité 9, je suis très nerveux, car je crains de ne pas pouvoir répondre correctement. Si pour moi écrire est un moyen de donner ad vitam æternam mon opinion avec une certaine logique lorsque je réponds oralement, je ne suis pas très rapide et très mauvais. Je le sais, mais je crois que ce que j’ai à dire mérite d’être entendu. Du moins, j’en lirai un bon bout.  

À date, la Commission nous a appris beaucoup. Mais, il est de plus en plus évident qu’il s’agit d’une lutte à finir entre les tenants de la République démocratique du Québec et les fédérastes.    

Il y aussi celles qui se disent féministes (que j’appelle habituellement féminounes, car c’est une récupération négative du grand mouvement extraordinaire qu’est le féminisme) pour qui la lutte féministe sexuelle remplace les religions. Cette aliénation leur fait oublier que toutes les religions méprisent les femmes.

C’est très étonnant de voir comment ces femmes ont repris le discours des religions qui les ont toujours méprisées.   

Dans de telles situations, je me rends compte que je ne suis plus le petit baveux révolutionnaire des années 1970.

17 Janvier 2014

Le judiciaire au service de la bourgeoisie.

Les libéraux pensent reprendre le pouvoir grâce au système judiciaire qui nous force à vivre une nouvelle forme de dictature : celle du judiciaire et des Marie.         

Dans la laïcisation, la religion est remplacée par le judiciaire. Nos institutions, pour se défendre et empêcher le peuple de réfléchir et comprendre ce qu’il faut, doivent maintenir le mystère par des lois difficiles d’accès.    

Pour maintenir un peuple dans une dictature bénévole, il faut garder un certain niveau d’aliénation. C’est pourquoi tous les fédérastes et libéraux de ce monde grimpent maintenant aux barricades contre la charte de la laïcité, car les libéraux pas plus fous, mais souvent plus croches que les autres, veulent reprendre le pouvoir pour asseoir leurs tentacules et ainsi continuer l’exploitation des plus pauvres.

On se sert donc de la Charte des droits de la personne pour entretenir un débat émotif, car les Québécois sont ainsi plus facilement manipulables.        

Actuellement, à la Commission sur la laïcité, les bourgeois s’unissent aux libéraux, car ceux-ci permettent plus facilement de nourrir leur portefeuille. Pour rendre les choses moins compréhensibles, ils se sont regroupés derrière la loi, le légalisme pour influencer le petit peuple.

Comment des avocats, des gens si instruits peuvent-ils être contre la charte et avoir tort? Difficile de comprendre que plus le système est gris, plus les avocats s’en mettent plein les poches.       

C’est pourquoi d’ailleurs cette classe sociale refuse que l’on ait recours à la dérogation. Si la Charte est acceptée avec cette clause, les avocats ne pourront pas s’enrichir et les Blanche-Neige de la politique devront se rabattre sur une lutte à la prostitution pour s’engraisser.          

En quoi être privé de son voile durant huit heures est-il plus dommageable pour les femmes que d’avoir la police et la pègre en même temps contre elles? Où est le droit de conscience de ceux et celles qui n’acceptent pas la morale sexuelle de la société actuelle?  

La Charte des droits de la personne ne doit-elle pas protéger l’intégrité physique de ces personnes aussi ? La Commission des droits de la personne n’existe-t-elle pas pour protéger les individus contre la dictature des masses? Protéger ceux qui sont trop vulnérables pour se défendre eux-mêmes?        

Le propre de notre système, ses plus grands atouts sont l’ignorance et l’hypocrisie.

18 Janvier 2014

La peur


Il faut s’habituer au fait que les libéraux (caquistes aussi maintenant )se servent de la peur depuis des décennies pour combattre l’idée d’indépendance du Québec.

Je travaillais pour un candidat de Joe Clark quand j’ai demandé à M. Clark s’il était vrai que des industries quittaient le Québec grâce des subventions fédérales et ontariennes. Il le confirma. Quand j’ai demandé combien, il a refusé de donner un nombre, car avait-il dit :  » si les Québécois savaient la vérité ce serait aussitôt la révolution. »

18 Janvier 2014

Ouganda/Russie

Rien n’est plus hypocrite et triste que ces gens qui se permettent de légiférer sur la sexualité, car souvent elles ne savent même pas de quoi elles parlent.

La sexualité est une réalité, un droit individuel et strictement de l’ordre du privé. Honte à ceux qui s’émissent dans la vie sexuelle des autres.

19 Janvier 2014

Un abus de pouvoir policier.

La police et les médias ne respectent pas la loi et les droits du bonhomme de St-Jérôme, je crois, qu’ils pourchassent sous prétexte d’être un pédophile. Ils vont même jusqu’à publier la photo de ce gars à la télévision. C’est un homme condamné à la mort vu le fanatisme que l’on a envers la sexualité au Québec, plus spécifiquement contre les pédophiles qui sont automatiquement des « sans voix ».  

Condamnés avant même de subir un procès, c’est contre notre droit, mais ce n’est pas important c’est un événement sexuel vécue par des jeunes.        

C’est un abus dégueulasse et pourtant la Commission des droits de la personne ne dit pas un mot. Comment ce gars peut-il se défendre contre une société qui boit déjà son sang tant elle est enragée que des jeunes aient eu des relations sexuelles dans des partys? Ces pauvres jeunes seront traumatisés pour le reste de leur vie parce qu’ils ont eu le malheur de connaître le sens du mot « plaisir ». Mais, ils n’en sont pas conscients comme à l’époque de l’aveu au temps de l’Inquisition.     

Il faut même que la police aille à la télévision pour chercher les participants, ce qui démontre que le mal subi par ces jeunes existe bien plus dans la tête des poursuivants que dans celles des participants à ces jeux.       

Ce gars, que je ne connais pas, est accusé. Donc, il n’est pas encore reconnu coupable. Ainsi. on met de côté le principe fondamental de notre droit sociétal : personne n’est coupable, tant qu’il n’a pas été reconnu coupable par une cour. C’est carrément dégueulasse.    

D’abord, pour être pédophile il faut que les jeunes aient moins de 10 ans, sinon on doit parler de pédérastie. Une nuance que le droit refuse de faire pour pouvoir continuer à mettre le nez dans la sexualité des gens. Ne veut-on pas criminaliser encore la prostitution entre adultes?

Dans ce cas, l’entente est claire : il ne doit y avoir aucun geste de nature pédophile dans notre société ce dont je suis tout à fait d’accord.         

Cependant, quand on parle d’adolescents, on fait abstraction du droit fondamental de ces jeunes au consentement, lequel a été changé par le faux prêtre Stephen Harper et sa horde religieuse politique.      

Ce droit reconnu par la Charte des droits a été modifié sans l’accord de l’Assemblée nationale, responsable de faire les lois, par un gouvernement non seulement étranger, mais colonialiste.       

Est-ce que la Commission des droits a dénoncé cet abus de pouvoir ? La vérité est trop importante pour qu’on en reste là.   

20 Janvier 2014

Parti libéral.

Le parti libéral du Québec joue à l’autruche quand il prétend que la crise actuelle vient du PQ et n’existe pas.   

S’il y a une crise, c’est qu’auparavant il y avait des musulmans, mais ils ne revendiquaient pas d’accommodements raisonnables et n’essayaient pas de nous dire comment vivre chez nous. Cela change quand il s’agit de fanatiques de l’Islam.

Ils savaient que la religion, ça se vit chez toi et dans le temple de ta profession religieuse. Rien n’empêche qui que ce soit de vivre sa religion dans le respect des autres, sans prosélytisme.          

Il suffit de regarder ce qui se passe dans le monde pour se rendre compte que c’est ainsi que l’Islam politique opère, en mettant la chicane partout pour des détails, les laisser s’infiltrer sans dire un mot, c’est une bombe à retardement. Voilà pourquoi il faut mettre ses culottes et dire ici l’état est strictement laïc.    

Certains pays musulmans dont la Turquie et la Tunisie ainsi que certains pays de l’ex Union soviétique interdisent chez eux le port du voile. Aussi, les femmes musulmanes peuvent ne pas porter le voile chez elles.

Celles qui veulent absolument nous culpabiliser en prétendant que nous sommes des racistes sont-elles des intégristes, des fanatiques?   

Les fédérastes croyaient qu’en plus de l’anglais au travail, la religion deviendrait un moyen d’assimiler le Québec. Il est urgent que le Québec soit le seul maître de l’immigration sur son territoire. Combien de familles immigrantes francophones ont été renvoyées dans leur pays ?            

Notre petite bourgeoisie peut bien jouer les gorges chaudes et rire du peuple, mais on n’est pas dupe. On sait que toutes les religions sont rétrogrades.       

Chaque jour j’ai un peu plus honte d’être, malgré moi, canadien.


23 Janvier 2014

La commission


Ce fut toute une expérience que de me présenter à la Commission des institutions, sur la charte de la laïcité ou loi 60.      

Je ne sais pas si c’était de même pour tous les intervenants, mais les agents de la sécurité n’arrêtaient pas de s’appeler et parler de moi, car ils me nommaient. Pourquoi? Je n’en sais rien. Mais une fois admis, ce fut formidable. Nous avons pu visiter le parlement. Puis, on était là quand M. Richer a présenté son texte. Le philosophe qui me précéda était extraordinaire et il me dit : j’étais affreusement nerveux ce à quoi j’ai répondu « moi aussi ».

Après mon texte, M. Drainville m’a posé quelques questions, mais ce fut tout autrement pour les représentants de l’Opposition. Pas une question des libéraux, seule la représentante de la CAQ me félicita d’avoir appris le Coran pour comprendre mes enfants.        

Après la représentation, Mme Weil est venue me serrer la main et me recommanda de lire « Jefferson et le Coran ». Quel était le message? J’ai cherché sur internet et je crois que finalement ce n’est pas un reproche en soi; mais ce que la représentante du parti libéral ne sait pas, c’est que les dirigeants de l’Islam actuellement envoient les gars à l’université parce qu’ils veulent trouver moyen de prouver que leurs enseignements peuvent être appuyés par la science. On peut écouter mon intervention au lien suivant.        

Le lien est le suivant :       
http://www.dailymotion.com/video/x1a3gv0_c-p-pl60-charte-des-valeurs-quebecoise-audition-m-jean-simoneau-21-01-2014_news


26 Janvier 2014

La différence

Un musulman obéit au Coran alors qu’un intégriste obéit à la charia.

La charia est une loi criminelle qui invite les pratiquants à tuer les gais et à couper la main des voleurs.  En Angleterre, les livres donnés aux enfants pour apprendre ses règles débiles sont subventionnés par l’Arabie Saoudite.  Il faut savoir que le chef de l’Opposition M. Couillard est un grand ami du ministre de la Santé de l’Arabie Saoudite.  Qui sert-il : le Québec ou l’Arabie Saoudite.

Coderre se prend vraiment pour un autre. L’immigration dont il a été le ministre est une des sources du problème. Une chance que les médias lui servent de miroirs et il ne fait aucun doute qu’il s’adore.

Bravo à Mme Pépin. Espérons que le PQ l’invitera à déposer son projet de loi.  

28 Janvier 2014

Les riches tuent.

Les riches se sont mis riches sur le dos des petits. Il me semble qu’aujourd’hui on devrait avoir compris que c’est dû strictement à la structure hiérarchique de notre société. Plus tu es riche, plus tu as de pouvoir.       

Les intérêts des multinationales n’ont rien à voir avec le bien-être des habitants d’un pays. Les proprios des multinationales ne pensent qu’à leurs profits. Aussi quand ils ferment une usine ou l’installent ailleurs, ils créent des drames humains, mais ça ne les touche pas.

C’est ce qui est le plus dégueulasse de notre système et la raison pour laquelle je dis que le système est une mafia légale.

Radioactif 627

janvier 27, 2023

Radioactif  627    
Textes de 2013, p. 1631/1708

20 Décembre 2013

Bravo à la Cour suprême.

Bravo à la Cour suprême pour son jugement sur la prostitution. Est-ce qu’enfin on apprendra aux scrupuleux-ses de vivre leur vie et de laisser les autres vivre la leur en paix?

Cependant, ce jugement apporte aussi son lot de problèmes, on doit créer le plus tôt possible des balises qui permettront à individualiser son choix sexuel et avoir des lois basées sur le consentement mutuel et la non-violence. Comment peut-on admettre le proxénétisme?

La liberté sexuelle est une étape, mais habituellement le sexe est affaire de pègre, alors comment repenser cet aspect de la vie pour que ce soit le meilleur possible pour chaque individu et éviter que la pègre en profite. Il faudrait que le proxénétisme devienne le crime des crimes, après le meurtre.

Au moins, la morale ne sera plus la norme, mais dorénavant ce sera la sécurité et le bien-être des individus.


 23 Décembre 2013

La liberté sexuelle doit exister.


Ceux et celles qui veulent absolument interdire la prostitution se trompent de cible et voient la sexualité avec un esprit tordu.          

La prostitution est un droit individuel.           

Ce n’est pas pire de vendre la force de ses bras pour un salaire que de jouer aux fesses pour un salaire encore plus élevé. Ce qui est anormal, c’est la domination des proxénètes, domination qui se perpétuera tant et aussi longtemps que la prostitution sera illégale.      

La sexualité ne peut pas se vivre dans le plaisir et la joie si elle n’est pas un geste de liberté, un choix personnel.  Qui sommes-nous pour juger les prostitués (es)?   Comment peut-on parler en connaissance de cause, si on ne l’a pas expérimenté?       

Les chastes sont des ignares qui se croient investis de la vérité et qui décident que les prostituées (es) sont des êtres méprisables et inférieurs, une vision entretenue par les religions. Où est la différence entre la soumission et l’amour? Les féminounes et les religieux sont les seuls à interdire la prostitution. Pourtant dans les Évangiles, Marie-Madeleine est pardonnée parce qu’elle a su aimer.            

Chacun étant maître de son corps et de son esprit, il faut interdire toute forme de proxénétisme et cesser de voir la sexualité à travers les yeux pervertis des religions ou du discours des féminounes qui consciemment ou non nous replongent dans la morale sexuelle dépravée des religions.      

Tous les humains naissent sexués et mourront sexués. Personne ne choisit la force de sa libido laquelle donnera d’ailleurs naissance à sa personnalité. Il est temps que la science l’emporte contre la perception débile de la sexualité par les religions.     

En fait, il faut  s’assurer que les relations sexuelles soient libres et plaisantes d’où la nécessité d’un plein consentement.

26 Décembre 2013

La peur du sexe au Québec.

Depuis que je suis tout petit, je me demande pourquoi on devient aussi fou au Québec dès qu’il est question de sexe. Quel mal peut bien naître d’un petit jeu de fesse ou de docteur ?    

Une chose est certaine ce n’est pas violent et c’est loin de faire mal, bien au contraire. Pourquoi quelque chose d’aussi le fun peut-il être aussi dangereux que le prétendent les adultes ?       

Je croyais qu’il y avait un grand secret que je n’arrivais pas à comprendre. J’ai donc durant les 60 années de ma vie employé tous les moyens pour comprendre.

Le plus important pour saisir une telle folie, c’est de savoir d’où elle vient. Je crois que tout naît de l’ignorance et des religions qui ont combiné leur manière dépravée de voir le sexe aux peurs de la bourgeoisie. C’est du moins ce que m’enseignaient tous les écrits sur lesquels je suis tombé.         

Si leur manière de voir tient de l’ignorance que les hommes avaient de la sexualité pourquoi aujourd’hui avec la science continue-t-on à propager toutes ces bêtises qui rendent les gens complètement dépendants des enseignements religieux sur le sexe?

           2014

03 Janvier 2014

La marijuana

C’est fou comme les temps changent certaines façons de voir. En 1972, comme Rhinocéros, j’avais promis de légaliser la marijuana et de faire des Cantons de l’Est le grenier de la culture du pot, manière de résoudre nos problèmes économiques.

Aujourd’hui, c’est le Colorado qui empoche, car on a été assez intelligent pour comprendre.

La marijuana n’est pas dangereuse si on la contrôle, car elle serait moins forte si on la vendait en pharmacie. Elle permettrait aussi de soigner en diminuant la souffrance pour certains cancers.      

Le problème est que la mari est le territoire de la pègre, son appartenance. Les pushers n’aimeraient pas tellement ça, la légalisation.  Et, notre société repose sur un compromis avec la pègre– tu ne touches pas à notre territoire et nous ne te ferons pas de problèmes –.       

Le système est complètement basé sur ce compromis. Mieux vaut éviter un débordement de la pègre dans le civil.

05 Janvier 2014

Le faux débat


La prétendue perte d’emploi des musulmanes parce qu’on ne veut pas se conformer à la loi 60 est un faux débat. C’est plutôt le choix d‘une personne devenue si fanatique qu’elle confond religion et rites. La religion est à la base ce que l’on doit croire, c’est spirituel.

Les règles qui découlent des interprétations viennent d’humains qui sont souvent bornés dans leur manière de voir la sexualité, car, qu’on le veuille ou non, le voile est un signe sexuel bien plus qu’un signe religieux. Il faut en connaître l’histoire avant de sauter au plafond et traiter tout le monde de racistes.        

D’abord, le Coran n’exige pas le port du voile. Est-ce qu’une femme qui se conforme à la loi 60 serait renvoyée de sa religion? Absolument pas, plusieurs femmes musulmanes ne portent pas le voile. C’est comme notre religion. Il y a les principes, les Évangiles et des rites. Avant manger de la viande le vendredi, c’était péché mortel, aujourd’hui, presque tout le monde en mange. Serons- nous damnés ou exclus de la religion pour autant?          

La vérité est que la loi 60 remet en question l’immigration et l’intégration. Le Canada a créé le multiculturalisme pour nous noyer et ainsi tuer à jamais l’idée d’indépendance. Ce n’est pas étonnant que tous les fédérastes et toutes les féminounes se lèvent pour combattre ce qui empêcherait une assimilation pure et simple du Québec par asphyxie culturelle.   

Il est étonnant que des professeurs d’université aient l’impudeur de prétendre qu’un texte n’appartient plus à son auteur quand il est public. Quelle idiotie ! L’auteur sait mieux ce qu’il veut dire que celui qui l’interprète. La vérité a ses droits.

L’université ne semble pas nécessairement rendre plus intelligent.         

07 Janvier 2014

La sexualité dans le bas âge.

La sexualité quand tu es très jeune n’a, selon mon expérience, aucune forme d’importance. Je ne me rappelle pas avoir été obsédé par le sexe quand j’étais plus jeune, même si j’ai voulu explorer le sexe des autres garçons pour comparer.       

Quant au plaisir, ça n’existe pas tellement dans l’enfance. Tu peux te demander ce qui t’arrive quand tu bandes, mais jouer avec ton sexe ne te procure pas encore un plaisir marquant, ce qui changera totalement vers 10 ans et plus, selon chacun, soit au moment où tu commences à éjaculer.

Le problème avec le sexe quand tu es jeune, ce sont les adultes.       

Dès qu’il y a un nu, qu’on s’imagine la possibilité d’un jeu sexuel entre petits, les adultes deviennent littéralement fous. Cette folie est si vive qu’elle touche même le langage parce qu’on inculque la honte de certaines parties de ton corps.           

Cette folie n’est pas dans notre nature comme la libido et la sexualité, mais c’est le fruit de l’éducation janséniste. On fait croire faussement que l’enfant n’a pas de sexualité. C’est à partir de cette fausseté que l’on interprétera la sexualité pour le reste de notre vie.

Les religions pervertissent les individus dès leur entrée dans ce monde. Le mal s’inscrit à travers la réaction des adultes qui nous entourent d’autant plus qu’enfant tu recherches l’amour et l’approbation des plus âgés. Les paires prendront de l’importance avec l’adolescence.            

Freud a non seulement établi qu’il y a des stades de développement dans la prime enfance et que la plupart sont vécus avant cinq ans. Ces stades coïncident avec le développement de la conscience de soi. La symbolisation est le dernier stade et survient vers les premières années de l’adolescence. Ces stades arrivent aussi avec le développement du cerveau. Très tôt on a déjà une connaissance de son corps et la sexualité devient ton identité. Réprimer la sexualité, c’est insérer en toi une forme de honte et de culpabilisation. Si tu es élevé dans cette atmosphère, tu es à jamais dans le camp des perdants et des soumis.

Le problème vient aussi du fait que l’éducation ne se fait pas seulement à partir seulement de la parole, mais quand tu es jeune, le langage non verbal est l’instrument privilégié pour acquérir des savoirs.

09 Janvier 2014

Paris

Je capote. Pour la première fois de ma vie, une radio à Paris a lu un de mes textes sur ses ondes. On a lu Amérique, un poème dans mon recueil  La liberté en péril.

11 Janvier 2014

Dieudonné


La république a remporté la victoire sur Dieudonné, mais la liberté d’expression en souffre affreusement.         

Je ne peux pas juger du contenu des textes de Dieudonné, humoriste, je ne le connais pas, mais je vois dans l’intervention de l’État un moyen d’imposer sa philosophie selon laquelle tout le monde doit penser comme les grands patrons.

Par contre, si je suis d’accord que l’on puisse tout dire tant que l’on ne s’en prend pas à un individu ou que l’on ne prêche pas pour la violence ;   il m’appartient d’écouter et de décider si je vais payer pour entendre les propos d’un spectacle. Ayant visité un site d’extermination des juifs, je crois vraiment déplacé de s’en prendre à eux. Pour cette simple raison, je ne serais pas du nombre des spectateurs.

Par ailleurs, cette situation démontre jusqu’à quel point la censure existe toujours. Il a suffi ici que Martineau me prête des intentions dans le Journal de Montréal pour que des gens ne veuillent plus me parler pour le reste de leur vie. Pourtant, tous mes écrits affirmaient le contraire des allégations de Martineau. Même si règle générale, j’aime bien lire ces textes, il a créé une forme d’ostracisme dans certains milieux quant à tout ce que j’écris.     

Ainsi, même si mon livre La liberté en péril est en vente partout, que j’aie assisté à deux ou trois salons du livre pour ce livre, certaines bibliothèques le refusent encore.  

Pire, la Commission des droits leur donne raison en me disant que je n’ai qu’à recourir au service d’un bon avocat. (La Commission des droits  a été créée pour prendre la défense de ceux qui n’ont pas l’argent nécessaire pour faire prévaloir leur droit). 

Le système est à ce point pourri que les injustices nourrissent le système judiciaire. On ajoutait qu’en diffusant mes propos je ne pouvais pas m’attendre à autre chose, ce qui est en partie juste, mais tu penses toujours que les gens sont assez évolués pour être capables de discuter,  même si le sujet est très controversé.     

Cet ostracisme tue carrément toute possibilité de publier.
Pire, l’imprimeur de mon éditeur refuse d’imprimer mes textes avec les éditions du Temps, sous prétexte que l’on n’est pas d’accord avec ce que je pense sur le plan sexuel. C’est incroyable qu’en 2014 l’on soit aussi borné.

Je me sers de mon expérience de vie pour comprendre un phénomène humain et essayer de trouver une façon de respecter tout le monde, même ceux qui comme moi ne vivent pas avec la même morale que la majorité.       


12 Janvier 2014

Penser pour l’autre.

Comme je l’écrivais auparavant, petit, je ne pensais pas à la sexualité. La mort était pour moi plus préoccupante, même si elle était pour moi, des vaches dont les carcasses puaient dans le dépotoir.            

Je n’avais donc aucune raison en soi d’avoir peur. J’étais candidement noyé dans la beauté de la religion, de l’amour du prochain et de la beauté des êtres humains, particulièrement, les petits de mon âge, qu’ils viennent de partout ou aient une couleur de peau différente. Au contraire, les différences attiraient davantage mes curiosités physiologiques.

Je n’avais pas encore été perverti par ce que l’on appelle le péché. Je connaissais et ne comprenais absolument rien quand on parlait de sexualité et pourtant par le comportement des adultes, je savais déjà que pour un adulte le sexe est le pire des crimes. On nous apprend avant même que l’on comprenne que l’on est mauvais, si l’on s’intéresse à ce sujet. La pudeur est probablement la folie qui justifie toutes les guerres qui très souvent prennent racine dans les religions. Et, les religions sont obsédées par le sexe.       

Cependant, quand je suis arrivé à l’école ce fut tout à fait différent. La mort est devenue la grande peur.  J’avais une professeure qui s’amusait à nous raconter des histoires dans lesquelles des gens ne mouraient pas parce qu’ils priaient la vierge ou mouraient en allant communier parce qu’ils avaient communié en état de péché mortel. La débilité adulte ne peut pas laisser les enfants indifférents parce qu’ils ne savent pas que ce qu’on leur raconte est carrément débile.       

Une très grande partie de notre savoir vient de l’environnement. Si les adultes passent leur temps à décrier les homosexuels, tu apprends à faire de même. Et, si par malheur, tu l’es, que tu ne peux rien pour changer ta vie, que tu te crois par le fait même un pourri, tu risques fort d’être dans la liste des jeunes suicidés. Le pire, c’est qu’étant jeune,  si on te dit qu’un libertaire sexuel ou un gai est un pervers, tu le crois et tu te méprises si tu penses être de cette catégorie, bien malgré toi.

En somme, notre éducation au Québec est un crime contre les droits de la personne, car elle ne respecte pas l’intégrité intellectuelle des enfants. On les pousse à cause de l’environnement créé dans une réflexion que l’on a normalement que bien plus tard.     

En ce sens, notre morale qui condamne de donner naissance à un enfant en dehors du mariage ou aujourd’hui, d’être pédéraste est le sommet de l’esprit tordu et de la perversité.  La vraie perversité peut exister seulement quand il est question de sexualité où il y a violence et domination.

Que les autres jugent tes sentiments et croient mieux savoir ce que tu ressens que toi-même,  c’est la folie que l’on retrouvait lors des Inquisitions. C’est le propre de toutes les chasses aux sorcières. C’est le propre des adultes qui se croient investies de devoir faire ton éducation morale.          

L’aliénation est directement liée à l’ostracisme. On est souvent prêt à tout accepter pour se sentir aimer. C’est pourquoi c’est si important de penser comme tout le monde, même si tout le monde est dans le champ.
On disait que c’était impossible d’avoir raison quand tout le monde pensait autrement que toi.         

La terre n’était pas ronde, selon la religion, et pourtant elle l’a toujours été. Si t’avais le malheur de penser autrement que les aliénés qui se pliaient à cette croyance, tu étais l’être tout désigné pour finir au bucher.   

(Coïncidence : Renaud-Bray m’annonce aujourd’hui que mon livre  Le temps des cauchemars ne sera même pas en consignation, donc, en vente en librairie. Les copies s’accumuleront dans une chambre à la maison, en attendant ma mort et  probablement être mis à la poubelle.)  

Radioactif 626

janvier 26, 2023

Radioactif 627
Textes de 2013, p. 1623/1708

01 Décembre 2013


Les religions conduisent à l’intolérance.

Les religions conduisent nécessairement à l’intolérance, car elles reposent surtout sur la pudeur, une manière de rejeter, de haïr ou avoir honte de son corps.

Malheureusement, elles oublient qu’elles devraient exister pour promouvoir l’amour en quantité et qualité; mais avec la notion de péché ou de mal, les religions créent deux classes d’individus ceux qui croient et les impies comme le dit l’Islam.         

Les religions, même si certaines appellent à la violence, au meurtre des homosexuels, à l’infériorisation systématique de la femme, sont protégées par le système judiciaire.       

Ainsi, nous avons une société qui privilégie la violence et condamne systématiquement la sexualité.

De ce cette manière, tout individu ayant honte de sa sexualité est prisonnier de la morale de la majorité reposant sur l’ignorance de la beauté du corps au détriment de l’esprit.   

W. Reich explique pourquoi dans notre société il est aussi important de garder les individus dans une forme de culpabilité ou de paranoïa afin d’avoir des travailleurs serviles.            

Cette réalité nous indique que finalement le système judiciaire, le bras armé de ceux qui se croient supérieurs maintiennent une institution criminelle au pouvoir. Non seulement les religions maintiennent leurs membres dans l’ignorance la plus totale, souvent dans une paranoïa qui ressemble à une fixation au passé; mais elles tentent de nous garder dans leur enseignement contre nature, car l’homme est autant un corps qu’une âme.       

Les religions sont créées par les hommes et cherchent à dominer par la morale la sensibilité et l’émotivité des individus.           

Pendant que l’on pense à la sexualité, on oublie de voir comment les humains sont esclaves d’une poignée de riches, lesquels détiennent le seul pouvoir réel.          

11 Décembre 2013

Dans l’ombre de mes rêves



Drôle de période ! Je dois vivre ce que mes psys appelaient « ma névrose » quand j’avais une vingtaine d’années. J’aurais eu un sérieux manque d’ordre, un fouillis général dans mon petit cerveau.

En réalité, j’en étais à me définir et j’envoyais promener la société que je voulais pourtant aimer jusqu’à la sainteté. Je sautais à grande vitesse dans les culpabilités à cause de mes goûts sexuels bien évidemment.

Je vivais de plaisir et je me culpabilisais de le faire, car dans les religions plus tu souffres plus tu es saint. Une connerie née des frustrations de ceux qui nous dirigent moralement et qui se refusent le plaisir. Des masochistes aveugles.

Je viens de terminer mon troisième CD, CENSURÉ. Il s’agit de tous les textes littéraires : romans, nouvelles littéraires, théâtre et même une tentative de scénario pour un film. Pourtant, je ne sais pas ce que je devrais faire de ma vie. Est-ce qu’il me reste une vie? Celle de l’oublié probablement.         

Ça ne donne rien d’écrire. Même L’Arc-en-ciel littéraire au début ne voulait rien savoir de moi. On disait même que je nuisais à la maison d’édition juste à me rendre au lancement. Ça permettait à ma blonde de dire que même les gais ne veulent pas de moi.    

Pourtant, La liberté en péril a été publiée à la suite de Sophie voudrait savoir. Dans le cas de Sophie, j’ai participé au concours, mais mon texte n’a pas été retenu. J’ai payé et j’ai participé; mais j’avais été invité par Réjean Roy. Pour lui, c’était déjà de la bravoure que de me publier.   

Dans le cas de La Liberté en péril, on m’a dit que ce livre a vu le jour parce que Marcel Raymond l’aurait demandé avant sa mort. Ce serait un cadeau qu’il m’a fait. Sans le savoir, Marcel m’en a fait un bien meilleur quand il m’a dit un jour qu’on lui a confirmé que je fus un très bon professeur. C’est la chose dont je suis le plus fier.     

Actuellement, ma névrose est que j’ai tellement de choses à faire que je ne sais plus lesquelles choisir. Vivre, écrire ou publier? Une chose est certaine je n’en ai pas pour bien des décennies.       

12 Décembre 2013

La tête enflée.

Dans le fond, Doriane Laperle a raison : je suis une tête enflée.   

Je suis dévoré par la curiosité et la recherche perpétuelle d’un nouveau plaisir. Je voudrais être un écrivain reconnu, mais je ne suis pas lu. Je le disais d’ailleurs dans REJEAN, dès le début de ma carrière d’écrivain. Donc, je l’ai toujours su, même si je fais semblant de l’ignorer.        

J’aurais bien aimé vivre le feeling d’être « quelqu’un, un petit peu plus grand que nature », genre un héros national, un révolutionnaire qui a réussi son coup. Ça doit te chatouiller les tripes quand une foule te crie bravo.

C’est quand même mieux que devoir s’auto adorer. Par contre, je me suffis nettement de ma petite popularité actuelle. Je suis très fier de ce que j’ai fait de ma vie et du refus de compromis qui m’a toujours animé. Je sais reconnaître ma folie.  

J’ai réussi à me faire censurer partout dans un pays qui prétend à la liberté d’expression. Selon la Commission des droits, je devais m’y attendre avec mes positions sur la sexualité. La Commission s’est prostituée jusqu’à modifier l’esprit de la Charte des droits de la personne, tel qu’on l’avait pensé. On ne respecte plus l’intégrité physique et morale des jeunes. Au Québec, il faut penser comme tout le monde.            

Je fais une différence entre la pédophilie et la pédérastie, entre ce qui est violent et ce qui est plaisir, ce qui ne plait pas aux féminounes qui dirigent maintenant notre façon de penser la sexualité avec la même approche et les mêmes stupidités que les curés nous ont enseigné. On vit comme si la science n’existait pas.

Je trouve la société débile. Je crois toujours que les malades mentaux sont ceux qui voient du mal dans le sexe, à moins qu’il y ait violence ou domination. Les gens sont si aliénés qu’ils ne se rendent même pas compte que c’est ce que nous offrent les religions depuis des siècles. La peur du sexe permet aux dirigeants d’investir des fortunes dans les détournements de fonds.        

Avec le temps, je dois me rendre compte que personne n’est intéressé par ce que j’écris. Je suis le seul à me croire intelligent. Je ne sais même pas si une seule personne lit mes textes sur radioactif.tv et le pire, ça n’a pas d’importance.

C’est très frustrant; mais en même temps, c’est un grand avantage.          

J’ai passé ma vie à écrire en croyant que mes divines paroles avaient une importance exceptionnelle pour en arriver à la création de la République démocratique du Québec.

Pire, j’ai à plus d’une reprise manifesté mon opinion alors que je croyais que je pourrais être tué. Je pensais vraiment influencer le cours des choses.     

Croire dans le besoin d’un pays à ce point, c’est semble-t-il un peu fou; mais je demeure très profondément convaincu que seule l’indépendance du Québec nous permettra d’échapper à la mafia mondiale qui, elle, ne s’occupe pas de pédophilie pour assommer les plus naïfs, mais une mafia qui crée des guerres locales pour améliorer ses performances économiques. Une mafia qui ne rêve que de profits comme dans la Commission Charbonneau, mais à l’échelle planétaire.

Bizarre que l’on n’ait pas l’argent pour continuer un service postal individuel au Canada alors qu’on trouve des milliards pour acheter des armes dont on a pas besoin ou construire des stades qui resteront plutôt vides.

Nos dirigeants sont partie prenante de la grande mafia économique.      

Je suis malade, mais tellement moins que notre système.

16 Décembre 2013

Mémoire sur la laïcité – Loi 60

Par Jean Simoneau          

Pour un débat rationnel et non purement émotif, la charte ou loi 60 doit absolument déborder le cadre du port des signes religieux dans la fonction publique.

On doit par exemple éliminer tous les cours sur les religions avant le CÉGEP, c’est-à-dire s’assurer que les jeunes ont l’âge de décider par eux-mêmes de ce qu’ils doivent penser. L’éducation doit avoir comme premier but de nous conduire à l’autonomie personnelle et à une conscience individuelle. Puisque le Québec a décidé d’avoir des écoles linguistiques, aucune institution qui enseigne la religion ne devrait être subventionnée.          

La loi 60 doit être le début d’une profonde réflexion philosophique sur les valeurs qui doivent orienter ce que nous voulons que le Québec de demain soit. Par exemple, être libre, démocrate, pacifique, tolérant, honnête, généreux et respectueux de la nature. Ces vertus pourraient être à la base de nos actions comme société. Un sujet qui pourrait éventuellement être débattu en vue de la création d’une constitution de la République démocratique du Québec et la définition de la citoyenneté québécoise. Qui sommes-nous? Quel genre de pays voulons-nous?

Nous prendrions probablement conscience à travers ce débat que les valeurs canadiennes sont loin d’être les mêmes que celles du Québec.          

Évidemment, les signes religieux occupent toute la place parce que des pays souffrent encore de l’intolérance des religions qui donnent naissance à toutes sortes de discriminations et conduisent souvent à des guerres locales.   

La charia est une loi criminelle qui non seulement place les femmes dans une classe sociale totalement inférieure, mais va même jusqu’à inciter aux meurtres des homosexuels. Les castes religieuses en Asie sont de même nature. Les femmes sont des membres inférieurs.  

On pourrait dire que ce problème ne concerne pas le Québec, mais le passé nous apprend comment les pays européens se sont placés dans une situation intenable, car on n’avait pas compris le fonctionnement de l’invasion religieuse qui se doit d’abord d’être très discrète si on ne veut pas la faire échouer. Il est intéressant de voir comment la natalité et l’immigration furent importantes dans la mise en place de ce problème.       

Je rappellerai que des centaines de personnes en Afrique et en Asie sont tuées toutes les semaines pour des motifs religieux qui ne le sont pas, car être musulman est une chose, être un fidèle de l’Islam dans ses divisions en est une autre.

Il serait intéressant que les Québécois soient informés sur ce qui se passe dans le monde quant aux religions. On se rendrait vite compte que les religions ne sont pas que des institutions spirituelles, mais des multinationales affreusement riches grâce à la domination de leur morale. L’Islam n’est pas une religion, mais un pouvoir politique qui kidnappe la religion musulmane. L’Islam désire grâce à la charia dominer un jour le monde. Ce n’est pas un fait unique dans l’histoire des religions. Les protestants existent parce que la Rome chrétienne abusait des reliques pour étendre son pouvoir et nourrir son portefeuille. Les dieux romains ont avalé les dieux grecs parce qu’ils étaient ceux des conquérants. Chaque fois ces guerres religieuses ont été très sanglantes. Heureusement, c’est le passé; mais est-il si lointain? Bizarre que l’on défende autant les religions quand on a lu leur histoire.      

Quand je fus reçu chez les musulmans parce que, pour comprendre mes enfants, j’avais lu deux fois le Coran et je pouvais en toute conscience répondre oui aux questions d’initiation; on m’a aussi offert de parfaire ma connaissance au Pakistan, car on croyait que la France serait musulmane en 20 ans et l’Europe en 30. Ce qui se déroule en Europe se passe aussi dans d’autres pays d’Afrique et d’Asie. Pourquoi serions-nous différents des autres continents? L’Islam tient son pouvoir au nombre et doit démontrer sa force par l’apparence du corps.  

Presque tous les mouvements d’islamisation sont appuyés par la très riche Arabie Saoudite. Est-ce que M. Couillard, qui en revient, défend davantage le Québec que l’Arabie Saoudite quand il dit qu’on devra lui passer sur le corps avant d’accepter la charte? Oui, je suis islamophobe parce que je respecte la religion musulmane.         

Il est à souhaiter qu’après l’adoption de cette loi on examine les valeurs qui devraient marquer l’aménagement d’une constitution québécoise et la possibilité de créer une Cour suprême du Québec afin d’être les uniques responsables de notre manière de vivre. On n’a pas à être l’esclave d’une Cour suprême étrangère.

L’Assemblée nationale doit être le maître suprême sur notre territoire, car il lui appartient de créer les lois. La Cour suprême doit selon son rôle déterminer si une loi est opposée à d’autres lois et ainsi être réaménagée de manière à respecter la logique de nos règles. Étant donné nos différences profondes avec le Canada il faut d’urgence, si on se respecte, devenir un pays indépendant.     

La solidarité d’une nation ne tient pas qu’à sa religion, mais à sa langue et sa culture. L’histoire nous démontre que les religions nous entraînent toutes vers des discriminations, parfois à des guerres, parce qu’elles définissent les classes sociales et le rôle des individus dans une société reposant sur la hiérarchie. C’est aussi pourquoi la loi 60 doit proclamer l’égalité entre tous les individus.       

Il suffit de se rappeler les Croisades et l’Inquisition. Plus près de nous, on a qu’à écouter les nouvelles internationales pour comprendre que ce problème est vécu sur tous les continents maintenant. Toute forme de fanatisme conduit à la violence.

À mon sens, sur le plan spirituel, toutes les religions sont bonnes; mais dès qu’on examine les actions qui naissent de leur morale, on s’aperçoit que les pieds ne suivent pas les babines, car les règles et les rites sont des inventions humaines basées principalement sur un phénomène de projection comme dirait Freud. Pourquoi ces rites seraient-ils inchangeables?           


Rites et religions.   


Nous sommes pris dans le débat de l’habillement parce que nous confondons rites et religions; religion et spiritualité. Toutes les religions ont leurs rites, leurs règles pour influencer notre manière de vivre, mais ces rites sont des inventions humaines et non la foi et les règles que Dieu nous invite à vivre si on croit dans les religions.     

Par exemple, on allait en enfer si on touchait l’hostie; aujourd’hui nous prenons tous l’hostie dans la main pour communier. Je n’aimerais pas m’appeler St-Pierre pour départager ceux qui iront au ciel de ceux qui vont en enfer. Selon les religions on se rend au ciel par un tout petit sentier, mais à l’enfer par autoroute. Pourquoi faut-il nécessairement souffrir pour aller au ciel?    

Le voile est un rite que seuls certains musulmans préconisent ici. Le voile n’est pas une obligation religieuse, car le Coran ne l’oblige pas. Ceux qui prétendent que c’est une obligation religieuse ne font qu’interpréter la parole du prophète Mahomet, car une bonne partie des musulmanes vivent sans respecter ce rite et pourtant elles ne sont pas chassées, elles peuvent se présenter voilées à la mosquée et participer à leur religion, dans une salle située à l’arrière de la salle des prières réservée aux mâles.            

Personnellement, je crois que les religions doivent se vivre en chacun de nous et dans le temple de notre choix. La religion est un choix absolument privé et individuel. L’imposer aux autres directement ou par des symboles c’est manquer de respect pour les autres individus qui ne sont pas obligés de croire la même chose.

En fait, le voile si on étudie son histoire est un symbole sexuel plutôt que religieux; car sa fonction est d’éliminer les cheveux qui représentent le pubis féminin. Une pudeur excessive est un dérèglement émotif promu par les religions.

Quoiqu’en pense la Commission des droits, ses interprétations voguent souvent à l’encontre de l’esprit qui a défini pourquoi la Charte des droits de la personne a été acceptée au Québec. Cette distorsion vient du fait que le fédéral nous en a imposé une autre. Ce colonialisme devient une véritable aliénation parce qu’on oublie les raisons de l’existence des règles.         

D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’on ne vit pas selon toutes les règles d’une religion que l’on ne fait pas partie de cette religion. Combien sont catholiques et ne fréquentent plus l’église? Où est le droit fondamental de la liberté de conscience?

Le droit aux religions vient de la peur du communisme qui interdisait toutes les religions. Or le droit d’exister des religions devrait se limiter au droit de pratiquer la religion de son choix chez soi et dans le temple de son choix. Ce que permet la loi 60.

La loi 60 s’en prend au prosélytisme religieux et non au droit de vivre sa religion. Éliminer certains rites permettra une meilleure cohésion sociale. On n’aura pas ainsi à avoir peur d’appeler un sapin de Noël, un arbre de Noël et non un arbre de vie. Qu’arrivera-t-il quand on commencera à revendiquer que Jésus n’est pas Dieu, mais un prophète? Où cela s’arrêtera-t-il?   

Vouloir priver les autres de leurs croyances parce que celles-ci choquent la sienne, c’est une forme d’irrespect par fanatisme dans une société qui veut respecter toutes les religions.       

Le besoin de démontrer ta foi est une forme de prosélytisme en soi. Je ne suis pas plus catholique parce que je porte une croix et je ne suis pas une meilleure musulmane parce que je porte un voile. Je ne porte pas la barbe parce que Dieu (Allah) me trouve plus beau ainsi que le prétendent certains interprètes de Mahomet.


Forcer les autres à te voir exhiber ta foi est un choix qui ne respecte pas le choix des autres qui appellent à la neutralité religieuse dans la vie publique.     

La religion comme la sexualité sont strictement du domaine de la vie privée.     

Les rites religieux doivent être conformes aux lois civiles du pays. Ces dernières doivent avoir préséance sur les rites religieux.            

Quant à l’urgence d’agir, on a qu’à regarder l’espace que le présent débat occupe alors qu’il a été provoqué que par quelques demandes d’accommodements raisonnables pour voir ce qui en serait s’il était tenu dans 15 ans alors que l’immigration sera plus de 50% de la population. Ce sera le bordel total, car les « de souche » seront minoritaires et se feront imposer une manière de vie qui n’est pas la leur.            

On doit interdire le niqab sur notre territoire en tout temps pour des raisons de sécurité.

Quant à moi, le voile musulman ne me dérange absolument pas. Son interdit doit strictement se limiter à la fonction publique pour bien faire valoir la neutralité religieuse de l’état.         

Quant à la barbe, c’est aussi un rite religieux pour certains, mais on doit s’en remettre comme au voile à sa symbolique selon les circonstances. Pour certains la barbe, c’est une obligation religieuse, pour d’autres une marque de révolution et pour les plus jeunes c’est le Père Noël. Il faut donc apprendre la tolérance dans l’espace public pourvu qu’un rite respecte les autres. La seule limite dans la liberté doit être la violence.      

D’ailleurs, je remarque que l’on parle toujours de l’égalité homme femme alors qu’on devrait parler plutôt d’égalité homme femme et enfant; car les enfants ont aussi des droits reconnus. Leur protection ne doit-elle pas s’étendre autant à leur cerveau qu’à leur sexe? Même là le fédéral nous a imposé sa façon de voir en changeant l’âge du consentement de 14 à 16 ans.  

Personnellement, je trouve insultant que le fédéral et la Cour suprême se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Ce débat sur la laïcité appartient aux Québécois et à eux seuls, si nous sommes vraiment une société distincte, une nation.          

Si la charte est acceptée, il faudrait à l’avenir que tous les immigrants et immigrantes avant de venir ici connaissent exactement là où l’on se situe dans nos valeurs au Québec. Personne ne doit avoir la mauvaise surprise de se retrouver dans une situation infernale parce qu’on n’a pas eu l’honnêteté de bien l’informer avant de venir ici. L’état ne choisit pas ton appartenance religieuse en interdisant un rite. Si tu fais le choix de privilégier ce rite, tu repousses toi-même l’ouverture d’esprit que certaines fonctions exigent; c’est un choix personnel que tu dois assumer.       

Pour ce qui est de l’application de la charte, il serait sage de définir la tolérance et s’assurer qu’une tolérance temporaire ne devienne pas permanente. Heureusement, en envisageant immédiatement la laïcité de l’état, on a encore le temps de pouvoir changer les choses.      

Je termine par une petite anecdote. Devant subir une intervention chirurgicale, je pensais plutôt à la charte, un moyen de ne pas penser au mal à venir. J’ai demandé à une infirmière ce qu’elle en pensait, car on m’avait dit qu’avec le voile le patient serait protégé pour qu’il ne tombe pas un cheveu sur sa blessure, ce qui me semble d’une logique absolu; mais cette infirmière m’a fait remarquer qu’en ayant ainsi le même vêtement partout, tout le temps, le voile devient une forme de transport en commun pour les virus et les bactéries. Cette image m’a bien fait rigoler.

Radioactif 625

janvier 25, 2023

Radioactif 625
Texte de 2013, p. 1617/1708

16 Octobre 2013

Dalida et Québec solidaire.

La charte. Est-ce que Dalida défend les femmes ou son combat politique, car elle est une éventuelle candidate de Québec Solidaire?            

Le Coran ne parle pas de voile. C’est une interprétation des religieux et non un ordre divin. Le voile est interdit, car les cheveux rappellent à l’homme le pubis féminin. C’est donc un interdit sexuel plus que religieux.      

La femme qui refuse un emploi pour sa religion n’est-elle pas déjà une intégriste?

L’interdit du voile ne touche que la fonction publique. Donc, aucune femme ne doit renoncer à sa religion pour respecter la laïcité. Tu peux être musulmane et ne pas porter le voile.

27 Octobre 2013

Le faux débat.


Combien de musulmanes seront bannies de la religion musulmane si elles ne portent pas le voile pour travailler dans la fonction publique du Québec? Aucune.

La raison est très simple : il n’en est pas question dans le Coran. Le voile est simplement un rite musulman comme les fidèles doivent se laver avant de pénétrer dans la mosquée ou encore de garder le Coran dans un endroit élevé par respect pour les paroles divines.       

Ainsi, on nous induit en erreur quand on dit que les femmes ont le choix entre pouvoir travailler et leur religion.  Aucune ne sera «excommuniée» pour employer un mot compris ici.  

Le port du voile est du même type que la règle en Arabie Saoudite où la femme ne peut pas conduire une auto pour protéger ses ovaires.      

En plus du voile, la deuxième étape islamiste est de pouvoir faire croire que les vérités islamistes sont conformes à ce que la science nous apprend.           

Quand on m’a reçu musulman (début des années 2000), on m’a offert non seulement d’aller au Pakistan pour parfaire mon éducation ; mais on disait que la France serait musulmane dans les 20 ans et l’Europe dans les 30 ans.        

Évidemment, on dit que c’est différent ici, car on ne veut pas faire peur. Si seulement quelques intégristes peuvent nous précipiter dans un tel mouvement social, qu’est-ce que ce sera si on les laisse nous leurrer maintenant? Ce fut exactement ainsi en Europe et ailleurs dans le monde.       

Au Québec, on ne connaît pas la différence entre musulman et Islam. C’est normal ce n’est pas notre religion alors on peut nous faire croire n’importe quoi. C’est par respect pour la religion musulmane que je suis islamophobe.         

31 Octobre 2013

Quand l’Opposition est comme les républicains.


Avec ce qui se passe à l’Assemblée nationale, on peut affirmer que non seulement les libéraux sont le parti de la corruption, mais aussi celui de la haute finance et des crises organisées par eux par leur obstruction économique. Ils sont ainsi une réplique parfaite des républicains.  

Plus intéressante, la situation actuelle prouve que la CAQ est une bouture parfaite du parti libéral. Le vote contre la loi 43 sur les mines le prouve sans équivoque.

Ces partis veulent comme les républicains aux É.-U. s’opposer à tout ce qui vient du Parti québécois. Ils ne rêvent qu’à des élections rapides d’où leur demande de budget.         

Ces deux entités politiques ne s’intéressent qu’aux intérêts de leurs différentes formations. Ce qui serait normal si elles prenaient aussi en compte celui de la population du Québec.    

Le parti libéral est bien celui de la Brinks, un parti fédéraste prêt à faire croire qu’il y a crise pour mieux manipuler le peuple.         

Quand il accompagne Alcoa dans son grand chantage économique, le parti libéral entretient la peur. . Il faut juste retenir que l’avenir du Québec réside dans l’aide aux petites et moyennes entreprises québécoises, car les multinationales sont irresponsables quand il s’agit de leur implantation dans un pays. Seuls les profits comptent.            


5 Novembre 2013

La loi des riches et des biens placés.

On nous sonne tout le temps les oreilles avec la célèbre phrase : « Personne n’est au-dessus des lois ».            

Si cela est vrai pourquoi Monsieur Porter qui a floué les Québécois pour des millions est-il capable de résister à une extradition parce qu’il a un papier diplomatique?

Qui le protège?       

Tout le monde sait que des gars comme Poutine ne seront jamais traduits en justice, car ils ont le droit de dévaster la planète sans danger. Ils n’ont aucune conscience. Malheureusement, c’est le cas d’à peu près tous ceux qui sont riches. Ils ne pensent qu’à leur avoir.        

La vraie mafia, c’est le système. Elle joue avec les millions et les milliards et non avec des petits milliers de dollars. Pour la vraie mafia, la vie n’a pas d’importance ainsi que la nature.

11 Novembre 2013

M. Couillard et le patriarcat.

M. Couillard, qui défend les rites d’un vieux patriarcat qui infériorise les femmes au point de les rendre heureuses de cacher leurs cheveux pour obéir à des religions qui les ont toujours infériorisées, n’a absolument rien de courageux.

Avoir du courage ce serait de témoigner de ce que vous avez vu quant au sort des femmes en Arabie Saoudite. Eh oui ! Si on laisse les religions nous mener par le bout du nez, jamais l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera possible. On en est déjà rendu au Canada à ne plus parler d’arbres de Noël parce que ça fait trop chrétien. Où les femmes se tiennent-elles dans une mosquée ? Complètement à l’arrière, car les hommes ne peuvent pas prier sans être distraits par la présence féminine. C’est ça défendre des droits individuels qui font de la femme un être inférieur.  Pourquoi les femmes devaient-elles porter un chapeau chez les chrétiens ? La même raison : aucune religion n’accepte la femme à cause de leur approche de la sexualité. Les religions ont toujours eu une approche perverse de la sexualité.

19 Novembre 2013

Couillard défend-il l’Arabie Saoudite ?

Philippe Couillard défend-il les intérêts du Québec ou ceux de l’Arabie Saoudite où il travaillait récemment? Est-ce ainsi que l’on doit interpréter sa déclaration  » qu’on lui passera sur le corps » qu’il ne changera pas d’opinion?

L’Arabie Saoudite est le pays qui subventionne tous les mouvements intégristes en Europe; mais des juifs et des catholiques sont tout aussi intégristes d’où, est-il normal que la charte des valeurs s’applique à toutes les religions. Vouloir montrer sa foi, c’est du prosélytisme en soi; mais qui l’interdira quand les religions dominent la vie de tous?         

Un jour on aura probablement l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que toutes les religions méritent d’être écoutées quand il s’agit de leur dogme, mais toutes envisagent la sexualité comme une honte et un péché en dehors des règles qu’elles ont créées pour dominer la conscience de tous les individus en s’attaquant et en infériorisant les femmes.       

Évidemment, personne n’ose s’y attaquer, car presque la terre entière croit encore dans ces préceptes débiles. La police remplacera bientôt les religions pour écraser la sexualité sous prétexte de nous protéger contre le plaisir (quand il y a consentement, non-domination et aucune violence). D’ailleurs, c’est déjà commencé.

19 Novembre 2013

La fausse chicane libérale.


Les libéraux ont réussi à faire parler d’eux durant quatre jours en dehors de l’enquête Charbonneau. Merveilleux! Rien ne vaut une chicane quand personne ne s’occupe de nous. Mais, la solution est condamnée à un autre virage en rond.

M. Couillard, en mettant comme condition le respect de la charte des droits sait très bien que cet organisme étant le porte-parole libéral, il n’aura jamais à accepter d’aller très loin. C’est du pur électoralisme.

Après la dictature religieuse, celle des féminounes, voilà que nous avons celle des tribunaux. L’homme est un être désespérant.

20 Novembre 2013

L’hypocrisie fédéraste.


La nouvelle loi fédéraste sur l’intimidation est louable soit, mais c’est aussi d’une hypocrisie totale.            

Cette loi prend pour de l’intimidation les photos sexuelles explicites. Heureusement, on parle de photos montrées sans le consentement de la personne intéressée. Ce qui en fait une règle normale et nécessaire, mais où les médias ne nous disent pas tout, où l’on oublie que le centre, le cœur de l’intimidation est de la violence. L’intimidation ce n’est pas que sexuel.   

L’intimidation est une menace, un chantage, un coup. Ce sont des paroles et des gestes qui blessent. Pas un mot de ce facteur dans cette loi qui semble viser à faire accepter une nouvelle règle quant à la sexualité. Un drôle de silence et surtout un drôle de message. Comment prouvera-t-on qu’il n’y a pas de consentement ?     

La vie sexuelle des individus ne regarde pas plus les gouvernements, la police que les religions s’il n’y a pas de violence. La répression sexuelle est une forme hypocrite de violence.

21 Novembre 2013

McGill et la charte.


Il semble exister un lien intéressant autour de l’université McGill et la lutte contre la charte. D’abord, un ancien recteur de l’université et porte-parole du non est maintenant gouverneur général. Il venait de McGill.

Dans le discours du trône, Harper promet plus d’aides pour les étudiants étrangers et l’université spécialisée dans les étudiants étrangers est par hasard McGill. Des psychiatres de McGill prétendent que la charte est cause d’à peu près toutes les maladies mentales dont sont atteints ces psychiatres et comme par hasard, les deux gardiennes de la garderie qui portent un niqab sont du moins une ancienne étudiante en ingénierie à l’université McGill. Serait-ce que finalement l’islamophophie devient le centre d’une campagne orchestrée par McGill?

Cette campagne aurait-elle pour objet de faire savoir au monde que le Québec n’est plus une terre d’accueil, mais une terre souffrant d’islamophobie? Une façon d’aller chercher des votes contre le Québec si jamais il y avait un oui au futur référendum? Est-il vrai que 30 bons islamistes de Montréal auraient récemment été arrêtés parce qu’ils prenaient une partie de leur bien-être social pour couvrir les coffres d’un groupe d’Al Qu’Aïda? Les vrais musulmans ne participeraient pas à ces scénarios, d’où une des gardiennes vient du Québec où plus précisément de l’université McGill. On ne peut pas lui dire d’aller vivre dans un pays qui accepte le niqab, une expérience qui la guérirait probablement de son zèle à vouloir se vêtir ainsi.

22 Novembre 2013

Lettre de Jacques Brassard à réfléchir.

Je parle rarement des livres des autres, mais cette lettre de M. Brassard demande réflexions.

« Déjà, la haine déborde ! » Publié par Jacques Brassard en H2O Blog, Jacques Brassard.

Les Musulmans du Québec ont donc jugé impérieux de sortir dans la rue pour vilipender le gouvernement du Québec, l’accusant de racisme, de xénophobie, d’islamophobie, de discrimination. Déjà la haine déborde !    

Sur les pancartes, on pouvait lire qu’ils revendiquent la tolérance et la démocratie. Il faut vraiment avoir du front ! Il suffit d’observer le monde musulman pour vite constater qu’il est fortement marqué par une intolérance globalisante à l’égard des autres religions.        

Cette intolérance se manifeste par le refus institutionnel de reconnaître la liberté de culte et prend la forme de la persécution meurtrière des autres religions dont, particulièrement, le christianisme.      

Les Chrétiens, un peu partout à travers le monde musulman, sont massacrés et leurs églises sont incendiées. Ces temps-ci, il ne fait pas bon être un Chrétien, que ce soit en Égypte, au Nigeria ou en Syrie. Meurtres, viols, tortures, font partie de la vie quotidienne des Chrétiens. Il faut aussi dire que les Musulmans ont l’habitude de s’entretuer. Sunnites et Chiites se massacrent mutuellement. Ayant cela à l’esprit, vous comprendrez que d’entendre des Musulmans, défilant dans les rues de Montréal, accuser les Québécois d’intolérance, m’incommode un tantinet !     

Est-ce que la liberté de pratiquer leur religion est brimée au Québec ? Est-ce qu’il leur est interdit de construire des mosquées ? Les empêche-t-on de déambuler en portant des signes religieux ostentatoires ? Évidemment non à toutes ces questions ! À propos, vous essaierez d’ériger une église en Arabie Saoudite, au Pakistan ou en Égypte ? Interdiction absolue ! Alors, pour les leçons de tolérance, on repassera !  

Par ailleurs, qu’y a-t-il d’intolérant et de xénophobe à vouloir garantir la neutralité de l’État en interdisant à ses employés le port de signes religieux ostentatoires ? Il y a là une logique et une cohérence manifestes. Ceci étant dit, je me pose la question de l’urgence prioritaire d’adopter de telles mesures. Parmi les milliers d’employés de l’État, combien sont concernés ? Sans doute pas beaucoup ! Et en agissant ainsi, va-t-on vraiment et sérieusement enclencher le démantèlement du multiculturalisme, ce fléau qui ravage les sociétés occidentales, dont la nôtre ? C’est parce qu’on confère aux nouveaux venus le droit de conserver et de promouvoir leur propre identité que les États occidentaux ne parviennent plus à les intégrer à la société d’accueil. Ce droit est enchâssé dans la Constitution et jalousement protégé par « le gouvernement des juges ».    

Et cela concerne aussi la France dont on vante la laïcité pure et dure. Cette laïcité, la plus contraignante d’Europe, n’a pas empêché le pays de nos ancêtres de voir, dans des banlieues devenues des zones de non-droit, des millions de personnes issues de l’immigration musulmane, non seulement se soustraire à une véritable intégration, mais cracher la haine envers la société d’accueil et ses valeurs. Si nous ne voulons pas connaître le sort des États européens, il nous faut de toute nécessité revoir à la baisse les seuils d’immigration et renforcer notre capacité d’intégrer correctement les nouveaux venus à la majorité. La charte des valeurs envoie certes un message pertinent, mais elle ne s’attaque pas à la question de fond (mise sous le boisseau en Europe) et que Guy Millière posait dans un livre publié il y a dix ans en ces termes : « La démocratie est-elle soluble dans l’Islam ? » Ceux qui répondent oui à une telle question font confiance à ce qu’on appelle « l’Islam modéré ». Mais l’Islam modéré existe-t-il vraiment ? En tout cas, s’il existe, il est fort discret !   

Jacques Brassard           

Jacques Brassard a publié « Hérésies », un livre au contenu percutant, dérangeant, aux antipodes de la langue de bois, dans lequel il expose ses vues sur la société québécoise et le monde d’aujourd’hui.

Radioactif 624

janvier 24, 2023

Radioactif  624

Testes de 2013, p. 1612/1708

2 Septembre 2013

Des aveugles qui refusent de voir.

Partout en Europe où l’on vénérait le multiculturalisme, « l’idéologie divine de nos fédéralistes Trudeau et Couillard », c’est la pagaille. On demanda d’abord un pouce au nom de la religion pour occuper tout le territoire. Le nombre crée la loi, d’où le besoin de la manifester.

Non! Les vêtements ne sont pas étrangers à ces guerres religieuses. Ils sont le symbole des forces en présence, le nombre, donc, la force. Oui, le port d’un vêtement est une forme de prosélytisme.

Ce n’est pas tout à fait innocent de s’habiller pour faire la promotion de sa foi; mais c’est un droit individuel, sauf, si on travaille pour l’état qui se doit d’être neutre pour respecter tout le monde et ne pas créer de sectarismes religieux. Les religions ne sont pas leurs rites comme le prétend Bouchard-Taylor. Les rites sont des accessoires inventés par les religieux, en se servant surtout de leur propre projection.            

C’est incroyable que l’on puisse prétendre que l’on est raciste alors que l’on ne fait que demander d’être respecté. Si je vais ailleurs, je respecte le pays qui me reçoit, je n’essaie pas de le changer pour qu’il me ressemble. Qu’on ne me dise pas que je suis islamophobe, j’ai adopté deux fils musulmans. Les vrais musulmans ne s’attaquent pas aux arbres de Noël et mes fils n’ont jamais demandé l’application de la charia, ce qui prouve que tu peux vivre ta religion, même si on ne partage pas tous la même foi.     

Justin Trudeau essaie de se créer une place au Canada en vomissant sur le Québec à toutes les fois que les médias lui en donnent la chance. Il est fort sur les petites phrases lapidaires qui pourtant nous prouvent le peu de profondeur de sa pensée. Il suffit d’être contre le Québec pour être applaudi au Canada. Sa politique a fait ses preuves d’échecs en Europe.        

Évidemment, les fédérastes ne comprennent pas que les pays européens se soient mis les pieds dans les plats en refusant d’être assez radicaux pour créer un espace laïc et ainsi s’assurer que la religion demeure dans la sphère des choix individuels, donc, de la vie privée. On dirait qu’ils ne lisent pas les nouvelles internationales. Un libéral ne peut pas accepter une idée péquiste. Et, l’intérêt du parti passe bien avant celui du Québec.       

C’est la même chose avec M. Philippe Couillard. Il refuse de défendre le Québec contre la possibilité d’un éventuel fanatisme comme dans certains pays d’Europe. Est-ce son passage en Arabie Saoudite qui le rend si peu ouvert à des changements? Est-il conscient que le pays qui paye pour le radicalisme islamique dans le monde est nul autre que l’Arabie Saoudite? Ses liens avec le prince ministre de la Santé de l’Arabie Saoudite le rendent-il aveugle? C’est une réalité connue comme le fait qu’Al Quaïda se sert du Pakistan pour mieux s’organiser.

Ce n’est pas radical de demander que l’état soit neutre, c’est vouloir éviter les problèmes que les autres ont déjà expérimentés. Si cela avait été fait avant en Europe, ces pays connaîtraient moins de problèmes. Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, mais de prévention.    

Ottawa nous ignore quand il s’agit de nous aider économiquement comme l’a prouvé son aide à la foresterie, sa compréhension des travailleurs saisonniers, son silence pour Lac-Mégantic alors qu’il continue de nous ignorer.

On n’a pas besoin d’un gouvernement fédéral pour gérer l’Assemblée nationale. Il faut non seulement être maître chez nous, mais savoir se respecter. Il faut savoir aller plus loin que les intérêts de son parti politique. Être dans l’Opposition, ce n’est pas être contre tout ce que présente le gouvernement.

8 Septembre 2013

Voyage.

Et oui ! C’est aujourd’hui que je pars en voyage avec Jacques de Grandmont.  Nous irons aux Iles de la Madeleine, en Gaspésie, sur la Côte Nord en plus des Maritimes. Ça ne pourra que faire du bien à nos 70 ans.  Je n’oublierai surtout pas Lac-Mégantic, le silence fédéral et l’absolue nécessité actuelle de devenir un pays. J’espère que le projet péquiste sur la laïcité passera, car je ne veux pas que le Québec devienne une terre de combat comme en Europe.  Je me rappelle qu’au cours d’une de mes visites, on me dit que l’Europe serait tombé dans les 20 ans…. le linge sert, par le nombre, à démontrer la force de cette religion politique… rien à voir avec les vrais musulmans non fanatiques. Aurons-nous le courage d’envoyer promener ceux qui prétendent que l’on est raciste quand on veut juste se faire respecter ?            

26 Septembre 2013

Bravo Mme Maltais

Bravo Mme Maltais. Le vote d’hier est simplement un vote de ligne de parti, Quand, dans 20 ans, l’Islam aura pris du poids au Québec et que la Charia sera acceptée, j’entends vos petites filles vous maudire de les forcer à porter un voile sans quoi elles seront des putains au service sexuel des martyrs de la police, C’est déjà ce qui se passe dans de nombreux pays. Vous pouviez lire les journaux de l’international comme tout le monde.

Vous devriez, les femmes, lire Pouvoirs de l’horreur, vous comprendrez peut-être comment votre prise de position contribue à faire de la femme une mère ou une guidoune, incapable de reconnaître dans la sexualité une réalité humaine et une beauté de la création.

28 Septembre 2013

Des preuves ou se taire.

Duchesneau parle d’évèments survenus il y a 10 ans. Ce qui compte, c’est que M. Boisclair fasse bien son travail de représentant du Québec. Les allégations de M. Duchesneau entachent encore la réputation du Québec à l’étranger. C’est ça l’esprit obtus de l’ancien policier: présumer des réponses. De la petite politique qui donne mal au coeur.      

Dans son œuvre, le philosophe Michel Foucault nous rappelle que l’Inquisition avait cette même formule d’aveu. Les personnes accusées ne savaient les réponses, la vérité, seulement celui qui interrogeait savait la vérité. Quand l’accusé répondait autre chose on prétendait qu’il mentait. Évidemment, celui qui interrogeait savait mieux que l’accusé ce que ce dernier avait l’intention de faire ou de dire. C’est avoir l’esprit absolument tordu. Cet esprit se retrouve très souvent dans nos procès. Le procureur de la Couronne sait mieux que toi ce que dont tu avais dans la tête.

J’invite les gens à inviter M. Duchesneau à donner ses preuves ou se taire.

02 Octobre 2013

 Pouvoirs de l’horreur (à lire)

Suggestion de lecture: Pouvoirs de l’horreur, de Julia Kristeva, Seuil 1980. C’est une psychiatre féministe qui démontre que les religions faisant de la femme des Marie (les bonnes mères) et les Marie-Madeleine (la femme putain parce qu’elle accepte sa sexualité) permettent de maintenir la femme dans un état perpétuel d’infériorité.

Et. cette double identification fait de la femme l’instrument privilégié pour maintenir le pouvoir de l’abjection. Dès l’enfance, on inculque à la jeune fille cette double identification à son sexe qui la mène dans le déchirement religieux. Ne pas maintenir la laïcité, sans signes ostentatoires dans la fonction publique, c’est désavouer clairement le principe de l’égalité homme-femme. Une solution hypocrite.

06 Octobre 2013

L’unanimité du silence.

 
C’est étrange de voir jusqu’où les médias recrutent facilement la très grande majorité des informations sur la Charte des valeurs en ne laissant la parole qu’à presque seulement aux opposants à la Charte des valeurs. On sait que les nouvelles dépendent habituellement des chefs de pupitre qui obéissent à leurs propriétaires, car les médias ont une ligne d’opération à suivre comme les partis politiques.

On peut classer sans se tromper Le Devoir (quoiqu’il change en se prétendant neutre) comme pro indépendantiste alors que La Presse et Radio-Canada sont fédérastes et les organes de propagande du parti libéral.  

Quant aux médias de M. Péladeau, ils ont créé la CAQ. Ils maintiennent une atmosphère morale qui a donné la Commission Charbonneau. On a inventé la CAQ pour faire oublier les écarts du parti libéral. Le propre de la CAQ est de blanchir plus blanc que blanc.

Ce sont les médias qui, sans le paraître, manipulent la pensée majoritaire.        

Dans le débat sur la Charte, on doit faire une analyse encore plus pointue. Qui subventionne les mouvements prétendument musulmans? L’Arabie Saoudite, comme en Europe? Pourquoi ne fait-on pas la différence entre les musulmans et l’Islam ? La différence est essentielle.

08 Octobre 2013

L’hypocrite M. Couillard.


C’est comique d’entendre M. Couillard prétendre que le Parti québécois n’a que des intentions électoralistes alors que c’est lui qui rêve d’élections.

La projection est un phénomène qui est propre aux libéraux. Ils se voient toujours dans le miroir des autres partis. On dirait que les gens ne remarquent rien. En exigeant un budget, l’Opposition peut provoquer des élections.  

Pourtant, on a voté une loi pour des élections à date fixe, gouvernement minoritaire ou majoritaire. Si une loi d’un gouvernement minoritaire est défaite, il faut simplement passer à autre chose et y revenir quand on sera majoritaire. Quant à l’Opposition, même si elle remporte le vote, cela ne devrait pas entraîner des élections. La loi, c’est la loi. Si un parti est trop bête, comme les républicains aux É.-U., ils en subiront le prix.

11 Octobre 2013

L’hijab n’est pas sacré.

Je me permets de publier ce texte pour nous éclairer.

L’imam Tareq Oubrou s’insurge : «Le hijab n’a rien de sacré»       
ARTICLE | 13. NOVEMBRE 2012 – 17:52        

L’imam Tareq Oubrou. D. R.

           
«Je n’ai trouvé aucun texte qui oblige la femme à se couvrir la chevelure. Le combat que les musulmans ont mené pour le port du voile me désole, parce qu’il donne une image négative de la façon dont l’islam perçoit la femme», a déclaré Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, dans une interview accordée à L’Express.

Religieux érudit, cet imam français d’origine marocaine prône un islam moins «tape-à-l’œil» et appelle à un ajustement des pratiques rituelles avec les réalités de la société. «Cette tendance à tout ritualiser conduit certains fidèles à parler plus de la pratique que de Dieu lui-même», regrette-t-il. Ce fils d’instituteur marocain, élevé aux confluents de la tradition musulmane et de la modernité occidentale, n’hésite pas à s’en prendre aux «ignares qui déterminent aujourd’hui ce qui est orthodoxe». Auteur du livre Un imam en colère, Oubrou dénonce vivement «l’islam d’apparence», affirmant que le plus important n’est ni le look ni la tenue vestimentaire, mais plutôt la foi. «On est musulman lorsqu’on a la foi ; c’est la grâce de Dieu qui sauve. Les pratiques cultuelles, elles, sont aménageables», martèle-t-il, estimant que l’islam est «une religion qui évolue avec la société».

Il considère, à titre indicatif, que les prières peuvent être effectuées après le travail et que le jeûne du Ramadhan peut être reporté en cas de maladie. Pour lui, l’islam se trouve confronté à un vrai problème, celui des comportements qui relèvent de l’éthique personnelle et qui sont devenus des marqueurs pour beaucoup de musulmans : manger halal, porter le voile, etc. «Avec le halal, nous ne sommes pas dans le sacré. Le fidèle a seulement pour obligation d’alléger au maximum la souffrance de l’animal», explique-t-il.

Il assure en bon théologien que le hijab et ses dérivés (niqab, foulard, burka…) n’ont absolument rien de sacré. Tareq Oubrou appelle les musulmans à ne pas confondre religion et identité. Il demande aux musulmans de renoncer «à une certaine visibilité» pour redorer leur blason. «Il faut que les musulmans puissent accorder leurs gestes à leur foi sans perturber le fonctionnement de la société par des revendications outrancières, quitte à renoncer à une certaine visibilité», estime cet imam qui a mené une vaste réflexion théologique-canonique sur les conditions de l’expression et de la pratique musulmane dans un espace sécularisé. Sonia B.

Radioactif 623

janvier 23, 2023

Radioactif 623
Textes de 2013, p. 1606/1708

16 Juillet 2013

L’urgence de se débarrasser du multiculturalisme.


De nombreux pays d’Europe sont aux prises avec l’effet multiculturalisme. Une réalité toute canadienne.            

Au nom de la religion, on est prêt à étouffer le voisin. On dirait que seul l’Islam a droit d’exister. On commence à ressentir ici aussi l’effet islamique, car les pays comme l’Arabie Saoudite défraient les gestes qui se posent pour faire avancer cette religion politique qui devrait être répudiée par les musulmans qui sont moins sautés.       

Il serait temps que les musulmans se lèvent et fassent bien comprendre aux dirigeants religieux que la folie a assez duré. La religion est là pour unir, pour créer un espoir dans la vie, pas pour avoir des fanatiques qui ‘en prennent à leurs frères et sont prêts à tuer tous ceux qui ne pensent pas comme eux.   
Quand la religion devient assez fanatique pour aller en cour Supérieure pour faire éliminer le nom d’une localité parce qu’il y a le mot cochon, on est rendu à un point où l’imbécillité n’a plus de nom.            

Pourtant, ces fanatiques ont toutes les chances du monde de gagner leur procès grâce à notre constitution qui donne le droit à tout individu de professer dans la religion de son choix. La religion ne devrait pas inclure les rites, mais devrait se borner à être une croyance. Ce prosélytisme indique jusqu’où certains sont prêts à aller pour que les autres n’aient pas la même liberté qu’eux. Le respect commence par la liberté de conscience individuelle.       

Ceux qui se sentent brimer par le nom d’une municipalité devraient recevoir leurs billets d’avion et retourner de là où ils viennent. Le masochisme ne doit pas être une de nos vertus. On a déjà assez du capitalisme sauvage qui permet des accidents comme Lac-Mégantic.            

Le respect, ça ne se joue pas dans un seul sens. La religion, ça se vit à la maison et dans son temple, point à la ligne. Vive Saut-aux-cochons !         

18 Juillet 2013

Économie rime avec multinationale.

Que Madame Marois ait la décence de s’occuper d’abord de bien gérer la crise à Lac-Mégantic démontre son pouvoir de diriger un pays qui se refuse à être autonome parce que sa population croit encore dans les chantres fédérastes de l’économie.

Il faut bien prendre conscience avec ce qui se passe à Lac-Mégantic que l’économie pour les conservateurs, les libéraux et la CAQ, ça revient à dire défendre les intérêts des multinationales ou si l’on veut des « Big  boss ».          

La préoccupation première de la compagnie MMA c’est son chiffre d’affaires tout comme la préoccupation du ministère des Transports fédéraste était d’accommoder cette compagnie. La priorité est de remettre les rails de l’économie en place. God is money.          

Comme le disait si bien un résident de Lac-Mégantic, qui a perdu des parents dans cet accident, nous donnons des vies pour permettre à des étrangers de passer sur notre territoire, sans même avoir un mot à dire sur la sécurité, sans que cela nous donne un sou, car ça dépend du fédéral pour qui les intérêts des sables bitumineux et du Canada sont plus importants que les vies et la qualité de vie des gens du Québec.       

Si on était indépendant, nous serions responsables de la qualité des infrastructures alors que maintenant tout repose entre les mains d’un gouvernement qui ne favorise pas, mais pas du tout, les intérêts de la population du Québec. Ce qui les inquiète ce n’est pas que 50 personnes aient perdu la vie; mais combien de temps le service sera interrompu. Et le pire, le Québec même tout entier n’a pas un mot à dire quant à la sécurité des transports, donc sur les normes qui devront dorénavant prévaloir dans le transport.  

Eh oui ! Lac-Mégantic prouve hors de tout doute raisonnable que nos chantres de l’économie sont nos fossoyeurs par leur négligence. Ils préfèrent les profits à notre sécurité.

Le Québec paye 52 pour cent de ses impôts au fédéral et ne peut même pas avoir assez d’inspecteurs dans les transports pour lui garantir que la sécurité est au maximum. C’est normal, les intérêts économiques du Canada exigent que les matières dangereuses passent sur le territoire québécois sans qu’un québécois n’ait un mot à dire.     

L’indépendance, ça veut dire être maître chez nous et pouvoir décider ce que l’on fait pour la sécurité et ainsi porter par la suite la responsabilité de la qualité de cette sécurité.   

Continuons à penser que l’économie c’est plus important que la vie et on aura d’autres Lac-Mégantic.   Magog commence aussi à trembler, car si un accident survenait dans la courbe au centre-ville, ce serait peut-être l’hôpital qui y passerait.

Ce ne sont pas que des petites réformes des règlements qu’il nous faut, c’est le pouvoir de faire nous même, pour nous, les règlements.

25 Juillet 2013

Trudeau contre le Québec.

Depuis son arrivée au parti libéral du Canada, Justin Trudeau ne cesse d’afficher un mépris total du Québec comme son père. Rien qui  vient de l’Assemblée nationale n’a de valeur.       

Il suffit que le Québec ait des revendications pour que Trudeau prétendent qu’il s’agit là de vieilles querelles ou de voter avec les conservateurs comme ce fut le cas en commission parlementaire sur la tragédie de Lac-Mégantic.            

Trudeau au pouvoir avec Philippe Couillard en tête au Québec, ça veut dire que le Québec sera vite mis à sa place dans la poubelle canadienne, Voter Trudeau aux prochaines élections, c’est faire taire le Québec ad vitam aeternam. Le Québec deviendra une province comme les autres et signera une constitution qui continuera à maintenir la domination canadienne sur les intérêts du Québec.        

Qu’on le veuille ou non, à la prochaine élection provinciale, il faudra déjà choisir entre le fédéralisme pur et dur de Couillard ou un nouveau pays nommé République du Québec.

06 Août 2013

L’indigné ou Lac-Mégantic blues

Je suis l’indigné des indignés    
le reclus, l’écrasé, le sans voix    
Je suis celui            
que l’on méprise     
qu’on égorge           

celui qui refuse d’obéir     
à ceux qui cherche            
à le mettre à genoux.         

Je voyage les poches vides         
sur les flots des caprices  
d’un monde sans coeur    
où l’homme et la vie          
sont moins valables          
qu’une poignée de sous.

Je suis l’indigné     
de la dignité humaine bafouée   
de la liberté piétinée          
Je suis le refus sans compromis            
de la misère érigée en systèmes            

À l’injustice sociale            
j’oppose le droit à l’égalité humaine       
je suis l’indigné des bidonvilles  
des cafés virtuels africains.         

J’appelle au grand changement
à chausser les souliers neufs     
d’un nouveau monde       
où l’amour est plus important      
que les milliards du pétrole.         

Je ne tue pas          
je ne suis pas chef d’état  
rondelet président  

Je ne censure pas
je crois dans les vérités de la nature      
et non dans la démocratie du silence   
qui écoute pourtant chaque mot
de vos langues dénouées.          

je marche dans le nouveau sentier       
de la solidarité des pauvres         
unis contre la perversité des riches.      

je ne suis pas de ce monde         
mais je l’endure.     
je vomis la violence           
du désespoir           
ce train qui détruit  
jusqu’aux caresses            

Le feu crie vengeance      
contre l’exploitation qui me brûle           
comme si mon sang était devenu          
une nappe de pétrole        
au coeur de ma ville.

Qu’attend-on
pour permettre à nouveau
au soleil de sourire ?


12 Août 2013

Je me souviens d’avoir tout oublié.

 

La mémoire est une faculté qui oublie très vite, car on repousse ce qui ne nous plaît pas dans l’ordre de l’inconscient, en se servant du temps.  

C’est ainsi que l’on essaie politiquement de drainer de notre mémoire les principaux enseignements des événements survenus récemment à Lac-Mégantic, en nous disant qu’il faut attendre les résultats des examens pour tirer des conclusions; mais des faits sont déjà d’une clarté exceptionnelle.     

D’abord, le principal responsable de cette tragédie, c’est le gouvernement fédéral, car pour envoyer l’or noir de l’Alberta aux États-Unis et au reste du monde ( pour faire des profits exorbitants) on a permis à une société capitaliste irresponsable de devoir répondre à des règles moins strictes en ce qui concerne le transport des matières dangereuses. Est-ce que l’on a appris? Les pétrolières essaient maintenant à partir de ce constat de nous faire croire que l’on doit se servir d’oléoduc, ce qui serait moins explosif, apparent s’il y avait déversement, mais où les conséquences pour notre eau et la terre seraient encore plus grandes.

Qui paierait encore une fois la note pour un déversement? Les Québécois, car le propriétaire est, grâce aux tribunaux, souvent insolvable dans de telles occasions et les procès sont si longs que les victimes doivent se sortir seules du trou. D’autre part, il faut voir aussi que pour le fédéral, le Québec c’est le dernier de ses soucis. On essaie vraiment de nous prendre pour des dindes.   

Le Québec est dans ce cas comme l’Afghanistan et la Tchétchénie, une terre de passage qui ne reçoit pas un sou de dividende, même pas une goutte de pétrole pour baisser le coût du produit pour les consommateurs québécois, mais qui doit assumer le coût des accidents. De plus, les Québécois payent pour les décisions fédérales, sans même pouvoir y changer un iota.       

Le deuxième constat est tout aussi grave. Non seulement le Québec n’a aucun pouvoir sur ce qui se passe sur son territoire tant qu’il ne sera pas un pays indépendant; mais les autorités fédérales n’ont pas changé d’idées et veulent se servir de notre territoire comme terre de passage. On changera des règles pour faire croire qu’on a résolu le problème; mais le vrai problème à la base demeure le même, soit que le gouvernement du Québec est impuissant devant les dictats du fédéralisme et qu’il en sera ainsi tant que le Québec ne sera pas un pays, une république indépendante.

26 Août 2013

L’hypocrisie de Poutine.

La loi contre l’homosexualité en Russie est un moyen pour Poutine de préparer le retrait des Occidentaux de l’Afghanistan. Poutine essaie de revitaliser la vieille Russie en l’alignant au côté de l’Islam. La loi contre les gais est un pas important dans ce sens.   

En s’en prenant à l’homosexualité, Poutine fait un pas dans la même direction que la sharia, dans laquelle les pratiquants sont invités à tuer les homosexuels.
Cela n’a rien d’étonnant, car Poutine est un assassin légal qui n’a pas hésité à faire tuer des milliers de gens en Tchétchénie et en Afghanistan pour protéger ses oléoducs. Ces pays étaient un peu comme le Québec, une terre de passage ce qui n’apportait rien aux habitants des pays. Ces derniers n’avaient qu’un droit : regarder faire. Ceux-ci ont été assez fiers pour tenter d’empêcher cet abus des autorités.       

Poutine et la Russie ont perdu leur première occupation en Afghanistan. Ils savent que les États-Unis partis, l’Afghanistan va retomber du jour au lendemain entre les mains des talibans, venant directement du quartier général situé au Pakistan. Avec cette loi, Poutine espère un rapprochement significatif, tout comme sa protection au régime qui gouverne la Syrie.

29 Août 2013

La Charia


Religieuse ou pas, la Charia constitue une loi criminelle, car non seulement elle traite les femmes avec mépris, mais elle invite les pratiquants à éliminer physiquement, tuer les homosexuels.

La Charia préconise aussi les mutations pour les personnes qui commettent des vols. L’Islam se fait passer pour la religion musulmane, mais c’est un mélange de religion et de politique. Si le Québec veut éviter les troubles qui sévissent en Europe, il faut immédiatement sévir contre toute forme de radicalisme religieux, basé sur les rites et le prosélytisme.

Le droit a religion doit donc se borner à permettre à chacun de vivre la religion de son choix chez lui et dans le temple de sa profession religieuse, en autant que cette religion respecte les règles civiles du pays.

La Commission Bouchard-Tayler n’est pas la solution, car c’est une demi-mesure facilement contournable. Les signes (vêtements) sont autant de messages pour asseoir la force islamique par le nombre. Il ne faut pas être naïf.

Radioactif 622

janvier 22, 2023

Radioactif 622

25 Juin 2013

Les religions sont des multinationales.

Aucune religion n’est pauvre. Ce sont toutes des institutions multimilliardaires.           

C’est normal, car chacune s’est inventé une morale pour tenir les gens dans la peur de la mort et du sexe. Les règles de cette morale servent à ramasser de l’argent pour devenir plus riche et asseoir la domination d’une religion sur les autres.

La mort et le sexe sont les deux éléments sur lesquels les individus n’ont aucun pouvoir. Pire, aucune personne ne peut leur échapper. C’est une réalité fondamentale. Tous vont mourir et tous vont chercher à assouvir leur besoin sexuel, lequel est d’ailleurs strictement essentiel pour maintenir la vie humaine. Aujourd’hui, dans notre paranoïa, on essaie de convertir ce plaisir en « raison » d’avoir peur des autres. Le regard est même devenu un viol.     

C’est le dominant qui crée la règle et l’oriente vers son propre profit.        

La mort est la peur suprême. On nous la montre comme quelque chose d’effrayant alors que la souffrance qui l’accompagne est ce qui est horrible.

Tout le monde a peur de la mort. Créer une résurrection avec un ciel et un enfer, c’est mener tout le monde par le bout du nez de la naissance à la mort. Pas étonnant que les religions veulent absolument être enseignées dans les écoles. Le lavage de cerveau doit commencer dès la tendre enfance si on veut qu’il soit efficace. Dès l’adolescence, on commence à vouloir penser par soi-même, donc, c’est trop tard pour créer une domination émotive de l’individu.   

La peur de la mort est naturelle, car elle est la grande illustration de notre ignorance.

La mort est un simple aboutissement de notre réalité. On naît condamné à mourir. Pour diriger la conscience individuelle, on a inventé l’enfer et les jugements particuliers et généraux pour entretenir la peur, mais ils servent aussi à consolider la morale que l’on impose aux individus qui n’ont pas de temps à perdre à se demander ce qu’il adviendra après la mort. On se sert de la peur de la mort pour contrôler la vie des individus.  

Pour mériter le ciel, il faut… sinon c’est l’enfer. La souffrance éternelle. Et, dans ce il faut, il y a les moyens pécuniaires pour racheter le fait que l’on est un être limité, donc un pécheur, état auquel personne ne peut échapper.    

Pourtant, d’une manière ou d’une autre, personne ne sait ce qu’il y a après la mort. Dieu ou le vide absolu? C’est une question de conscience ou si l’on veut de perception de la réalité. Si on a plus conscience de ce qui se passe, c’est comme perdre connaissance, on ne se souvient de rien. C’est le vide absolu. Une négation même des forces qui nous constituent et de celles qui nous entourent en dehors de notre propre champ de conscience. Qui est revenu pour nous prouver que cela a le moindre sens?            

On ne sait même pas d’où on vient, sinon de la transmission de la vie, un phénomène génétique.

La domination religieuse repose sur la capacité de créer une forme de mésestime de soi qui doit être compensée par des dons. Le problème des indulgences a d’ailleurs amené à un premier divorce chez les chrétiens ce qui créa le protestantisme.       

Aujourd’hui, on a d’un bord les créationnistes et de l’autre la théorie de l’évolution, laquelle est définitivement plus intelligente et plus réaliste. Personne ne peut prouver qu’il y a eu un créateur; mais grâce à la science, on peut comprendre comment notre monde a été créé. Dieu serait-il une force, une direction vers une conscience globale? Personne ne peut le prouver et personne ne peut prouver le contraire. On croit en Dieu ou pas; mais les religions ont interprété cette réalité pour se constituer et devenir des institutions toutes puissantes. Parler au nom de Dieu, c’est s’approprier son pouvoir.   

Quant au sexe, c’est l’énergie la plus fondamentale de l’être humain. Elle se résorbe seulement dans le plaisir qui le réalise. Le sexe est si puissant que s’il ne gagne pas directement à tirer son plaisir, il contournera tout pour le réaliser quand même. C’est d’ailleurs ainsi qu’est né le capitalisme. C’est une déformation du but de la vie humaine où l’Être est remplacé par l’Avoir. C’est simplement un détournement de but. Dieu devient le pouvoir de la richesse. C’est une perception absolument athée de la vie. Le riche s’imagine être Dieu.       

Puisque le désir sexuel peut entraîner une foule de désordres, on a fait de celui-ci l’ennemi no 1. On a créé des règles pour le régir, des règles mur à mur comme si cette énergie s’exprimait de la même façon chez tous les êtres humains.      

Ainsi, au lieu de privilégier le plaisir, on l’a rendu coupable. (À lire : Pouvoirs de l’horreur, de Julia Kristeva, Seuil 1980) On a, au contraire, et c’est la logique même, définit la violence comme le moyen de dominer pour combattre « le mal». La création de la hiérarchie dans notre société est le fruit de cette façon de penser. On vient de sociétés qui ont été dirigées par des rois. Leur pouvoir venait de Dieu et l’entretien d’armées pour asseoir ce pouvoir était strictement nécessaire, car de chaque force inexplicable naissait un dieu. La guerre s’est donc implantée entre les dieux, ou si l’on veut, entre les détenteurs du pouvoir.      
En fondant leur vision de la vie sur ces deux points, la peur du sexe et de la mort, les religions sont certaines qu’elles atteignent tout le monde. Un individu peut être extrêmement pauvre, mais si ce sont des milliards d’individus qui travaillent, il suffit d’un tout petit don de chacun pour que le commerce soit absolument payant. C’est la raison pour laquelle on tient tant à ce que les religions soient protégées par les lois. Elles permettent aux riches d’étendre leur pouvoir sur les pauvres qui nourrissent leur portefeuille de leur travail.           

Il est bien de vendre ta force de travail, mais il est mal que ce travail soit effectué à partir de ton cul. On nomme ce travail prostitution. On entretient la peur du sexe par la honte. On force la libido à réaliser ses rêves dans le cadre de ce que l’autorité a décrété.       

Les religions sont une formule pour contrôler d’une manière absolue l’émotivité des individus. Et, pour que cette domination soit totale, les individus doivent obéir à des règles qui se concrétisent dans les signes extérieurs, le prosélytisme.   

En défendant leurs signes extérieurs, les religions ne parlent pas au nom d’un dieu; mais elles concrétisent les moyens humains de devenir un peu plus riches. Plus elles ont de fidèles, plus c’est payant. Plus c’est payant, plus elles sont puissantes.

La domination humaine repose sur le symbolisme, l’inconscient. Notre conscience est une infime partie de la réalité.

29 Juin 2013

Le bon côté des religions.

Si les religions servent à dominer les individus, elles ne sont pas intégralement mauvaises. La foi peut aussi apporter un gage d’espérance et de respect pour autrui.

La seule chose qui condamne les religions, c’est le fanatisme, le prosélytisme.
C’est leur refus d’évoluer. Elles reposent souvent sur des préjugés qui sont de l’ignorance crasse. C’est surtout le cas en ce qui concerne la sexualité.      

Aussi, si on les dépouille de ce pouvoir de tuer au nom de Dieu, Yahvé ou d’Allah (c’est le même gars), elles peuvent jouer un rôle très important de sécurité intérieure chez les individus.     

Les religions ont d’abord été inventées pour fournir une explication aux éléments dangereux pour l’homme. C’est une tentative d’explication de ce que nous sommes et de notre but. En principe, les religions doivent à travers leur morale assurer que leurs membres ne s’entretuent pas, se respectent, s’aiment même. Avec le temps, les religions sont devenues des pommes de discorde.            

C’est une distinction de taille, car si on reconnaît que les saints écrits sont la parole de Dieu, on ne peut pas en dire autant des rites qui sont carrément des inventions humaines pour mieux dominer ses moutons. Pire, les artéfacts religieux ont pour fondement d’asseoir le pouvoir de sa religion sur les méchants qui ne croient pas comme eux au même dieu. En fait, les rites sont des gestes politiques.

C’est pourquoi on doit interdire la prédominance des rites sur les règles de société. Je ne vois pas comment un dieu peut se sentir plus respecté parce qu’on se lave les pieds avant d’entrer dans un temple. C’est de la pure projection humaine. Qu’est-ce que Dieu doit penser de sa créature qui passe son temps à avoir honte de son corps, comme si sa création était une pure erreur?     

Aussi, les sociétés se doivent de protéger le droit absolu des individus de pouvoir pratiquer la religion de leur choix, si elle obéit aux normes civiles.
Pratiquer sa religion, c’est le droit de croire et de prier. C’est le droit d’obéir à certaines obligations et s’en tenir à certaines règles de comportement. Chaque individu doit être assuré de ce droit. C’est aussi le droit de prier ensemble dans un même temple. Cependant, quand l’enseignement devient politique, on ne fait plus d’actes religieux, on s’engage politiquement dans une lutte de pouvoir.   

En ce sens, la Commission des droits a été piratée. On l’a détourné de son but : protéger les individus contre la majorité.   

La Commission protège les institutions religieuses quand elles protègent les rites de ces institutions.

9 Juillet 2013

 Les dessous du cas Lac-Mégantic…1

C’est invraisemblable que le Québec n’ait même pas un mot à dire quant aux normes qui doivent réglementer le transport de matières dangereuses sur son territoire.

Cette incongruité nous amène à plus de 40 morts, car pour faire plus d’argent on achemine du pétrole quelle que soit le degré de dangerosité d’un océan à l’autre. Moins les équipements et leurs installations coûtent chers, moins il y a du personnel, plus les contrats se font grands, plus l’argent entre. C’est ainsi que fonctionne tous les systèmes financiers et économiques capitalistes et communistes (sauf que ce ne sont pas les mêmes poches qui encaissent les bénéfices).

L’argent est roi et maître ici-bas au nom de l’économie ou de la finance. Ça se passe à tous les échelons de la société.

Eh oui ! La tragédie de Lac-Mégantic dénonce le système capitaliste et son insatiabilité. Et, quand on écoute les reportages, l’anglais prend assez de valeur pour nous rappeler notre américanisation.   

Non seulement les trains dangereux, les bombes de la mort, passent-ils dans nos villes et villages, mais on ne peut même pas dire un mot sur les règles de transport, la décision est prise par d’autres que nous. C’est le fédéral et le fédéral a un budget qu’il gère de pire en pire, car nos gouvernements commencent à penser qu’on régit un pays comme une entreprise.


C’est exactement cela le dédoublement. Le fédéral qui impose sa façon de penser, sa façon de faire, qui tire nos taxes et impôts, mais laisse aux gouvernements locaux le soin de payer la majorité de la facture. C’est une des principales raisons pour lesquelles il faut que le Québec devienne un pays. Pourquoi le pétrole de l’Ouest doit-il passer dans nos villes et villages ? Pour nourrir les Américains, l’économie, la finance.

Pourquoi la nature nous menace-t-elle d’éliminer l’homme ? Les mêmes raisons que l’on nie toujours… On veut tout dompter pour faire plus de cash.      

Bien évidemment, les fédérastes feront tout pour faire oublier cet aspect essentiel de la liberté, soit le pouvoir de changer les règles. On essaiera, au contraire, de vanter ce que l’on a déjà fait pour améliorer les choses comme si les 40 morts étaient un simple accident.        

Je venais la semaine précédente d’aller visiter Lac-Mégantic avec mon ami Jacques de Grandmont, juste pour me rappeler la ville où en 1962, je crois,  j’y fus correspondant pour La Tribune.    

Continuons de fermer les yeux et croire que les grands ensembles sont là pour notre bénéfice personnel. C’est moins exigeant que de construire un pays comme on le veut

 11 Juillet 2013

Être maître chez soi.

L’accident de Lac-Mégantic nous démontre la nécessité d’être maître chez nous et d’avoir ainsi la capacité de décider ce qui se produit sur notre territoire. Il met aussi en évidence le fait que la finance et l’économie ne sont pas les seules choses importantes dans la vie, d’autant plus que tout bon capitaliste passe le besoin d’avoir de bons rendements bien avant celui du bien-être et la sécurité de la population.            

Comme le disait le grand patron, la compagnie fera probablement faillite et comme dans toutes les bonnes faillites cette même compagnie repartira probablement sous un autre nom. Qui paiera la note? Le gouvernement du Québec, donc, tous les citoyens du Québec. Pourquoi? Pour permettre à l’Alberta de vendre son pétrole aux Américains. Vive le fédéralisme qui coupe de plus en plus dans les transferts aux provinces!        

Est-ce qu’on interdira le passage aux convois qui transportent des matières dangereuses dans les villes ? Jamais, les gros perdraient trop d’argent. Et, l’argent est bien plus important que la vie.       

Quand nos gouvernements nous parlent de la sécurité, ce n’est pas celle de sa population, mais celle de ses dirigeants. La sécurité de l’économie.  

J’étais abasourdi quand j’ai entendu le ministre fédéraste Lebel nous vanter les efforts de sécurité de son ministère. Il parlait comme si ce qui s’est passé à Lac-Mégantic était un simple accident. Y a des morts, mais on pourrait en avoir plus. Quelle belle mentalité!         

Le train a pris feu. Il a déambulé la pente parce qu’il n’avait pas de frein. Ce n’est pas un accident ordinaire, c’est vraiment un crime que des compagnies puissent en toute impunité n’avoir rien à se reprocher, car les règles fédérastes ont été observées. Ces règles ont d’ailleurs de toute évidence été modifiées pour accommoder la compagnie qui transporte du pétrole, non pas pour les gens de Lac-Mégantic et la région, mais pour les Américains. L’économie.        

C’est ça être un peuple conquis : devoir subir les règles de l’autre et cet autre dans ce cas c’est le gouvernement fédéral.     

Je tombe de ma chaise quand j’entends les fédérastes nous dire que la sécurité s’est améliorée de façon drastique depuis des années alors qu’on nous montre des photos de rails pourris et d’endroits multiples où les trains sont mis en danger de dérailler si le rail demeure dans un si mauvais état.   

Combien de morts sommes-nous prêts à accepter pour que le système continue de se faire de l’argent grâce au pétrole, la principale cause des changements climatiques?

Ne me dites pas qu’il n’y a pas de lien. Au contraire, ce sont les multinationales qui vendent du pétrole qui sont les principales responsables des changements climatiques et de tous les désordres climatiques qui en résultent.     

Le lien c’est cette voracité économique qui devient la priorité des priorités, oubliant que les riches n’ont jamais assez de profits. Les libéraux, caquistes et conservateurs ont le même discours : l’importance de l’économie.  

Lebel et le président américain ne sont pas les seuls à minimiser l’accident de Lac-Mégantic en se pétant les bretelles sur les normes de sécurité établies.       

Pire que la compagnie américaine, c’est le fédéral qui crée les normes. C’est le principal responsable, car il fait une génuflexion devant les besoins de profits.      

Radioactif 621

janvier 21, 2023

Radioactif  621

16 Avril 2013

La censure au Québec.

Magog, 20 mars 2013        

Commission des droits de la personne
360, rue St-Jacques, deuxième étage,  
Montréal H2Y 1P5

Quand la protection devient de l’ostracisme           
La censure québécoise
 


Je porte plainte contre la bibliothèque du Memphrémagog qui refuse mon livre La liberté en péril alors que cette bibliothèque a, comme toutes les bibliothèques, une section adulte et une section enfant.            

Ce geste crée ainsi une forme de censure injustifiable, un geste contre la liberté d’expression au Québec. Tout le système de distribution des livres, les possibilités de marketing et d’octrois, même de crédits d’impôt devraient reposer sur le droit d’une distribution équitable et non sur une dictature idéologique religieuse capable de censurer tout ce qui s’écrit au Québec, surtout lorsqu’on aborde de près ou de loin le sujet de la sexualité.

Qu’on ne l’achète pas, c’est un choix; mais qu’on le refuse totalement, même en don, c’est de la censure et un manque à mon droit à la liberté d’expression. Pourquoi un lecteur ne peut-il pas avoir accès dans une bibliothèque publique à un livre, sous prétexte que la direction n’aime pas ce qui est écrit dans ce livre? On m’a informé qu’on ne trouvait pas mon livre alors que je savais avoir donné un exemplaire.            

Comme le disait un célèbre psychiatre Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, dans Le bonheur, ça s’apprend, la surprotection est la pire chose qui puisse arriver à un individu. C’est tout aussi vrai avec un peuple que l’on prive du droit de lire ce qui s’écrit, sous prétexte de le protéger contre les idées exprimées.   

Je ferai remarquer que ce livre est en vente partout et ne comporte aucun élément pornographique ou autre. Il n’incite personne à quoi que ce soit.  

Comme le disait si bien Michael Ignatieff dans La révolution des droits : « Le respect signifie simplement que l’on accepte d’écouter ce que l’on préférerait de ne pas entendre. » (p.36)  

Ce livre ne contient rien de litigieux en soi, c’est une réflexion sur ma vie et les expériences vécues. Il est présenté dans les salons du livre du Québec. C’est un retour sur ma poésie.          

Le système a créé une littérature de la jeunesse pour les bibliothèques publiques. Or, j’ai demandé, en donnant mon livre à la bibliothèque, qu’il soit classé dans la section « adulte » , car à mon avis la morale canadienne sur la sexualité tient plus de la paranoïa que de l’intelligence. Elle repose sur les religions et non sur des vérités scientifiques. J’ai étudié le sujet durant des années avant d’en venir à cette conclusion.  

C’est étonnant que les gouvernements multiplient les dépenses contre l’homophobie et acceptent en même temps une censure religieuse qui s’attaque à la liberté de conscience et de pensée individuelle. Personne ne devrait être obligé de croire qu’un attouchement sexuel sans violence soit puni d’ostracisme et soit plus dangereux (et puni comme tel), que le meurtre d’enfants ou la consommation d’alcool au volant entrainant la mort.  Pourtant, c’est ce qui se passe présentement au Canada.      

L’atmosphère créée par la répression sexuelle en est une de honte, de mésestime de soi et conduit bien des jeunes adolescents à se suicider quand ils se découvrent différents. La haine sociale maintenue face à la sexualité par les religions et les médias est le principal responsable des suicides chez les adolescents qui n’arrivent pas à comprendre ce qui les touche individuellement et le jugement social. C’est exactement ce que je dénonce dans mes écrits.          

Faites n’importe quelle étude sérieuse et vous ne trouverez aucune raison valable d’interdire la liberté sexuelle tant qu’elle est absente de violence ou de domination, ce que j’écris dans mes livres.        

Au contraire, si on mettait autant d’acharnement à combattre la violence (vol, meurtre, viol) que la sexualité nous aurions une société dans laquelle nous pourrions compter sur la compassion. La morale religieuse conduit à tous les excès de discrimination.          

De plus, les bibliothèques sont des institutions publiques et personne dans ces institutions n’a un pouvoir de censure. On fait semblant au Québec que la censure a été abolie, mais on la pratique sans cesse.           

Il est temps que le Québec s’écarte de la pensée religieuse en ce qui a trait à la sexualité et donne le droit à ceux qui ne pensent pas comme la majorité de pouvoir s’exprimer.          

Je considère ce refus comme une attaque à mes droits de citoyen, de mes droits d’expression et, je crois, avoir le droit de dire que les règles sociales mises de l’avant maintenant créent plus de tort à notre société que ce que j’écris.            

22 Avril 2013

La réponse de la Commission des droits.

J’ai reçu le 4 avril 2013, la réponse de Commission de la protection et de la défense des droits, bureau de Sherbrooke. Même si on dit que c’est confidentiel, en voici le contenu.         

Nous avons pris connaissance de votre correspondance datée du 20 mars 2013.

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec est l’organisme chargé d’assurer, par toutes les mesures appropriées, la promotion et le respect des principes contenus dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec (L.R.Q.c.C-12). Elle doit également assurer la promotion et de respect des droits reconnus à l’enfant par la Loi sur la protection de la jeunesse.    

À titre indicatif, notez que la Commission peut recevoir une plainte et faire enquête, notamment, dans les cas suivants :    

* discrimination et harcèlement fondés sur  l’un ou l’autre des motifs énumérés à l’article 10 de Charte;            

* en matière d’antécédents judiciaires, mais uniquement les situations qui touchent le secteur du travail (art. 18.2);     

* sur demande ou de sa propre initiative, dans les cas d’exploitation de personnes âgées ou handicapées (art 48, 1è alinéa).

Dans les circonstances, et vu l’objet de votre demande, nous vous conseillons de vous adresser à un avocat qui, croyons-nous, est plus approprié pour répondre à vos interrogations.        

Francis Lavoie


26 Avril 2013

On fait sec.

Je ne suis pas très fier de ceux qui dirigent le Québec actuellement et je pense de plus en plus comme mon ami Claude que les partis politiques sont les pires ennemis du développement du Québec. La chicane pour le pouvoir l’emporte très nettement sur le besoin de changement à tel point que personne n’ose parler d’indépendance.

Comment sous prétexte de garder la barre le Parti québécois accepte-t-il de jouer à la roulette russe avec l’avenir du français ? Le problème de la langue ne se pose pas à l’extérieur de Montréal. Ici, on ne fait pas une crise linguistique, chacun s’efforce de communiquer plutôt que de se cantonner sur des positions qui sont souvent hautement émotives. Le seul compromis que le PQ peut faire est sur le statut bilingue, car d’une manière ou d’une autre, les anglophones auront toujours tous les services dans leur langue qu’ils soient reconnus bilingues ou pas. Eux, ils pourront faire appel à la Commission des droits et se faire entendre. Il suffit d’être du côté de l’assimilation pour avoir droit au chapitre dans nos institutions ou encore faire partie d’une religion ou de la pègre puisque les gens de la mafia se font payer leurs procès par les Droits de la personne. Nos institutions font comme les partis politiques, ils défendent leur intérêt qui se confond à celui du système.         

C’est incroyable que le PQ soit au pied du mur pour faire accepter une loi qui a les doigts coupés. Comment peut-on être assez bas pour que le parti libéral refuse de se joindre au PQ sur un plan aussi crucial que la langue ? Il faut être sans cœur et sans valeur pour refuser de défendre ce qui constitue l’essentiel de la nation québécoise.      

Les libéraux se sont peinturés dans le coin en allant chercher l’appui des anglophones alors qu’on essaie de nous noyer avec l’immigration pour nous assimiler lentement. Ce sont vraiment les défenseurs des anglophones, des big boss, du multiculturalisme, en fait les valets de la mafia mondiale qu’est le système économique.   

Rien de surprenant là-dedans. Notre vrai problème c’est que pendant que les Québécois se chicanent entre eux, les fédérastes changent tellement les règles du jeu que l’on peut dire que l’Assemblée nationale est totalement impuissante à imposer ce qui est bien pour le Québec.          

Mais, que les francophones soient assez masochistes pour suivre Philippe Couillard simplement parce qu’il a l’air d’un bon gars, d’un bon père, c’est plus que du masochisme, c’est un appel à la disparition.            

On est rendu tellement moumoune au Québec qu’il ne faut plus défendre ce que l’on est sans passer pour des racistes. On n’a pas assez de couilles pour se défendre.

Je n’en demeure pas moins pour l’instant qu’il faut permettre au Parti québécois de devenir majoritaire afin de savoir ce qu’il a dans le ventre, car jusqu’à maintenant ce n’est pas très reluisant, sauf quand on a des nouvelles venant du ministre de la Santé, Réjean Hébert. Au moins lui, il garde le cap vers les buts qu’il s’était fixés.        

Il faudrait trouver un moyen de pouvoir faire l’indépendance sans les partis politiques, car jamais aucun d’eux ne sera assez sincère pour défendre réellement cette avenue d’avenir.

30 Avril 2013

Larocque -Lapierre: des tordus.



J’ai recompris, en écoutant dimanche dernier Larocque-Lapierre, pourquoi Madame Marois est si basse dans les intentions de vote. Les commentateurs politiques.

Pour faire semblant d’être neutre, on ne peut pas ne pas critiquer les actions du PQ. Il faut chercher tout ce qui ne va pas plutôt que d’être objectif. Qui cherche la bataille avec une loi sur l’emploi qui va à l’encontre du bien collectif des Québécois ? Les fédérastes et pourtant les commentateurs continuent de prétendre que c’est le PQ qui cherche la bataille en dénonçant ce problème.    

Ces deux animateurs ne sont pas des journalistes honnêtes en prétendant être objectifs, car ce sont des journalistes de combat pour le compte de l’Opposition, particulièrement, libérale et la CAQ. Une opposition qui ne voit absolument rien de bien dans tout ce que fait ou fera le gouvernement.  C’est évident, car ils font le combat fédéraste en se présentant comme des chefs provinciaux. Ils sont chefs de la succursale québécoise du Canada et sont fiers de l’être.            

La loi fédéraste sur l’emploi démontre jusqu’à quel point le fédéralisme ne veut rien savoir du Québec, sauf pour les impôts récoltés. On ne semble même pas se rendre compte quand on est libéral ou caquiste qu’il est impossible de planifier un avenir pour le Québec tant et aussi longtemps que le fédéral pourra venir tout modifier par ses nouvelles règles.  

C’est étonnant que TVA continue d’avoir des commentateurs aussi tordus. Ils ne sont même pas capables de juger de ce qui se passe. Ils sont tellement rouges que les tomates ont honte de leur couleur. Madame Marois s’en est tiré royalement. J’en étais tout aussi fier que j’avais été en maudit des règles pour obtenir le déficit zéro, une obsession de Lucien Bouchard qui n’a pas encore compris que la véritable mafia c’est le système économique mondial.          

Je m’efforce pour ne pas être indûment influencé d’écouter le moins d’informations possibles et de lire le moins de journaux pour comprendre un peu comment raisonnent nos Québécois. Je veux ressentir à partir de ce que j’entends et non ce que je lis dans les journaux. Mais, je redeviendrai le journaliste de combat pour l’indépendance.      

Inutile de dire que la partialité de Larocque-Lapierre confirme le combat que mènent les journaux fédérastes (libéral-Caq confondus) contre l’indépendance du Québec. Comme les princes serviles, ils cherchent tous les poux possibles sur la tête du PQ, car ça divise les indépendantistes. Ce ne serait pas un problème, s’ils avaient un minimum d’impartialité; mais is ne cachent même pas jusqu’à quel point ils sont teints en rouge. Le pire, on dirait que les Québécois restent figés aux questions.

Les journaux servent à créer l’atmosphère en politique. Leur orientation est de plus en plus celle de leurs patrons.

06 Mai 2013

Peut-on s’en sortir?

Les politiciens n’ont plus besoin des journaux pour mousser le cynisme face à la vie politique, ils n’ont qu’à ouvrir la bouche.                   

Le Québec, à mon avis, ne s’en sortira jamais, s’il n’a pas l’intelligence de tenir rapidement une élection et un référendum qui le situe d’une manière définitive dans son choix d’appartenir au Canada ou de devenir un pays.    

Le choix du pays est le choix de notre mode de vie.  

Le congrès sur la divergence nationale en vue de créer un pays n’est pas encore tenu que les chefs des formations politiques ont la tête tellement grosse à l’idée du pouvoir qu’ils se campent dans l’idée d’aucun compromis. Des têtes enflées ou des gens qui sont incapables de sortir de leurs intérêts de parti politique? Pense-t-on du côté indépendantiste que nous accepterons encore longtemps de nous servir de l’idée d’un pays pour créer une nouvelle classe de « carriéristes de l’indépendance »?     

L’indépendance est devenue le  » nanane  » dont les partis souverainistes (un nom de compromis) se servent pour garder leurs brebis; mais les brebis commencent à être tannées de voir que ce projet essentiel pour le bien des Québécois est toujours tué par l’absence d’éducation populaire. On n’est pas indépendantiste seulement pour être le contraire de fédéraste. On a trop de partis souverainistes, mais on n’en a pas un maudit qui fait de l’éducation populaire pour permettre aux gens de comprendre la nature des vrais enjeux.   

Comment peut-on prétendre que la Constitution c’est une vieille chicane quand c’est la loi qui régit toutes nos vies? Le Québec comme nation glisse inexorablement et lentement vers l’assimilation et sa disparition. Même ceux de qui on serait en droit d’attendre des gestes qui nous rendent de plus en plus maîtres chez nous cherchent d’abord le pouvoir pour eux.  

Comment un Philippe Couillard peut-il se présenter comme le défenseur des anglophones, des big boss et des fédérastes sans que son parti soit voué à la disparition? Nous sommes un peuple de détails, on ne peut pas ou on ne veut pas avoir de vue d’ensemble. On ne veut pas aller au fonds des choses. On n’a pas le courage de décider qui nous sommes. On est un peuple qui pour avoir la paix est prêt à sacrifier son identité. De bons petits catholiques !     

Qu’on le veuille ou non, la lutte pour l’indépendance aujourd’hui est la même que pour avoir un gouvernement responsable du temps des Patriotes. On voulait alors que notre gouvernement du Québec ait plein pouvoir comme aujourd’hui.

Si on est déjà à genoux avant la bataille contre le fédéralisme, imaginons ce que ce sera quand le fédéral passera davantage à l’attaque. Il le fait déjà en voulant réviser l’histoire. Pire on s’américanise au point d’avoir une association qui demande que les écoles soient protégées par des gardes armées comme chez nos voisins républicains débiles.           

À droite toute, il me semble que c’est un poème que j’ai écrit au début du siècle.

11 Mai 2013

La très libérale ville de Laval !


C’est étrange que les sondages placent encore Philippe Couillard en tête dans les sondages alors que ce dernier est déjà soupçonné d’avoir contribué aux plans de son ami qui est maintenant accusé de fraude et, somme toute, le gouvernement Marois n’a rien fait d’assez grave pour être renié.  

Pourtant, on continue toujours d’entendre « la Marois je ne peux pas la sentir ». Un préjugé débile, mais qui a encore vie dans certains milieux souverainistes. Elle est là et elle n’est pas si mauvaise que ça. Sauf que le PQ a le reculons beaucoup trop facile. La descendre tout le temps, c’est se tirer dans les pieds.            

Les gens ne semblent pas faire le lien entre le gouvernement municipal de Laval et le parti libéral auquel les acteurs appartenaient. Ils ont oublié que le parti libéral fédéral de Justin Trudeau est celui qui a le plus écrasé le Québec, qui a mené les commandites et qui l’a mis dans une camisole de force avec la loi de la clarté et la fameuse partition. Ce n’est pas en changeant le chef que tu changes le parti. La preuve Couillard est moins nationaliste que je l’aurais cru.       

Pire, si les souverainistes ne peuvent pas s’entendre, ils mettent eux-mêmes les fédéralistes au pouvoir. Les gens se disent comment peuvent-ils faire un pays s’ils ne peuvent même pas s’entendre entre eux. Les grosses têtes semblent croire que le pouvoir est plus important que l’indépendance, ce qui revient à dire que leurs intérêts personnels ou du parti l’emportent sur le bien du peuple.          

Encore plus étrange de voir Philippe Couillard se ranger carrément du côté anglophone en ce qui a trait au problème de la langue. La seule explication semble être le parti pris maladif de TVA pour les libéraux et les nouvelles à sensation. On dirait que les Québécois se sous-estiment tellement qu’ils n’ont même plus le courage de rêver de liberté. Ils pensent comme autrefois qu’ils ne sont rien s’ils ne parlent pas anglais.        

Lapierre et les journalistes de TVA sont tellement rouges qu’ils en sont aveugles. Ils ne peuvent pas poser une question sans accuser en même temps le PQ. Tous les journalistes s’efforcent pour garder leur image en crachant sur le PQ, ce qui est devenu la mode du jour. On sait qui sont les propriétaires de la presse parlée et écrite au Québec.          

Le PQ s’aide pas avec son maudit déficit zéro qui se construit toujours sur le dos des plus faibles de la société. La ministre Maltais a l’art de mettre son parti KO, car c’est elle a précipité la crise dans laquelle Option nationale a pris naissance et maintenant elle force tous les progressistes à s’interroger à savoir si le PQ est différent du parti libéral. On agit en carriériste de l’indépendance. On sait qu’on ne la fera pas, mais on en parlera toutes les fois jugées nécessaires pour rallier ceux qui en rêvent encore; mais la détérioration a presque pris un tournant de non-retour.       

Quant à la ville de Québec, elle a toujours trainé de la patte quant à l’évolution de la cause souverainiste chez elle. La majorité a voté non au référendum de 1995.

La commission d’étude sur la crise est une stupidité absolue. On sait que cette crise a été provoquée par Charest qui croyait que tous se rangeraient à droite derrière la loi et l’ordre.  On a un paquet d’avocats en politique qui essaient de remplacer la sainte Église catholique. Il fallait être complètement déconnecté pour ne pas savoir que cet événement n’était qu’un moyen de taper aveuglément sur tout ce qui bougeait. Se rendre à Victoriaville, c’était masochiste, car l’antiémeute avait enfin une raison valable pour montrer son fascisme. Dépenser un demi-million pour se faire dire ce qu’on sait tous, c’est un peu fort.    

Il est urgent que le PQ revoie sa stratégie, car toutes les chances de voir les fédérastes revenir au pouvoir sont là.

11 Juin 2013

Quand la religion devient de la politique.

La religion est une forme d’autoritarisme au service du politique et du financier. La religion dessert l’oligarchie, c’est-à-dire un pouvoir venu d’en haut qui n’a pas à être justifié, car son existence même lui confère tous les pouvoirs.  

On en sait quelque chose, car on nous impose une reine colonialiste à travers la constitution que Trudeau nous a imposée au nom des fédérastes. Cette constitution est la source de tous les accommodements raisonnables qui vont à contresens de la laïcité. On impose ainsi une fausse tolérance au proxénétisme religieux.

Le droit à la religion c’est celui de fréquenter le temple de ta foi et de vivre librement cette même foi chez soi tant qu’elle ne contrevient pas aux valeurs de ta société.          

Les religions sont strictement du domaine du spirituel et tous les rites sont une forme d’asservissement aux projections faites par les dirigeants religieux pour dominer les consciences. Par exemple, on allait en enfer si on touchait un ciboire. C’était une règle de mon enfance. Aujourd’hui, on reçoit l’hostie dans la main quand on va communier. Qu’est-ce qui a changé? Que deviendront les damnés d’hier quand ils apprendront que leur geste n’était pas un péché?     

La raison d’exister de cette règle était le respect de Dieu dans l’hostie. C’est la même chose pour les musulmans qui se lavent les pieds en entrant dans la mosquée pour ne pas salir la maison de Dieu, comme si Dieu était un être limité qui connait ce qu’est la poussière.       

Pourtant, les religions devraient être essentiellement spirituelles. Tous les rites sont donc des inventions humaines au nom d’un dieu quelconque. Ce sont ces rites que les religions essaient de nous imposer, car ils permettent un recensement dont le vrai pouvoir est le nombre. Plus tu as d’adeptes, plus tu es riche, plus tu as le pouvoir. Et, plus les individus sont aveuglément soumis. Voilà la vraie raison du port du turban ou autre signe religieux. Ce qui se passe dans le soccer nous démontre comment le fédéral sert des religions pour nous imposer une forme de vie et des valeurs qui ne sont pas les nôtres.     

L’autoritarisme repose sur des règles inventées sous prétexte de te servir, mais pour faire de toi un beau mouton. Comment ne pas agir comme tous les autres? Qu’est-ce qui te permet d’avoir une conscience personnelle? Pour qui te prends-tu pour te permettre de croire que les religions peuvent être un abus du pouvoir de l’ignorance? Cette autorité sert à créer une forme de dictature acceptée par tous, car elle s’impose d’elle-même.       

La dictature bénévole se sert d’une fausse démocratie pour se maintenir au pouvoir. On a qu’à regarder ce qui se passe en Russie, aux États-Unis, en Turquie, en Irak pour comprendre que la religion devenue fanatique s’apparente à une forme de maladie mentale que les psychiatres appellent schizophrénie. Une maladie qui tue.  


D’ailleurs, Freud disait que les religions avec leur proposition sur l’après-mort sont en soi une forme de schizophrénie. Mais aucun pouvoir ne peut se passer de la religion pour se maintenir dans le temps. Les religions sont en soi un moyen d’empêcher l’évolution de la pensée et maintenir le pouvoir. La religion crée l’atmosphère émotive d’où sa propagation à travers les liens familiaux.      

Pourtant, toutes les religions par leur manière d’approcher la sexualité mènent à la discrimination.
On a qu’à regarder de leur approche face aux femmes ou aux gais pour comprendre que les religions sont là pour créer un état d’esprit qui correspond au rôle et au rang que tu dois avoir dans la société. Certaines vont jusqu’à préconiser de tuer les gais. Pourquoi ces appels aux meurtres sont-ils protégés par les lois?

Les sociologues s’entendent pour dire qu’elles jouent le rôle de ciment social. Ce n’est pas pour rien que les règles religieuses s’attaquent à tous les individus et reposent sur le plus d’ignorance possible.            

Plus tu es naïf, plus tu es religieux. D’ailleurs, on s’aperçoit de plus en plus à travers le multiculturalisme fédéraste et les fameux accommodements dits raisonnables que ces valeurs sont des moyens de nous maintenir dans un état de dépendance. Il faut penser comme tout le monde sous peine de sanction.

Il n’y a rien de religieux là-dedans; c’est carrément politique.

24 Juin 2013

Les religions : la cause de meurtres.

Les religions sont de toute évidence avec les guerres la principale raison qui a amené la mort de milliers pour ne pas dire millions de gens simplement à cause de leur fanatisme.          

La majorité des guerres qui ont encore cours en ce bas monde sont dues au fanatisme religieux. Le terrorisme est directement lié à des guerres de religion. La morale religieuse est un abus de pouvoir, car elle est principalement fondée sur des raisons qui sont souvent idiotes ou de l’ignorance crasse.   

Il ne se passe pas un mois sans que l’on apprenne qu’un groupe religieux a tué des adversaires de leur foi. C’est une véritable épidémie.           

De plus, quand on analyse l’histoire, on constate comment le fanatisme religieux a conduit à l’extinction de milliers d’autochtones autour de la planète. On peut sérieusement se demander si le fanatisme religieux n’est pas aussi pire que le sida ou la peste. Chose certaine, on n’a pas encore trouvé le remède au fanatisme lequel, à mon avis, est une forme de déséquilibre mental.    

Ce n’est pas étonnant que le système légal protège les crimes religieux au nom de la foi parce que les religions sont le ciment de l’autoritarisme et ainsi de l’oligarchie. On prétend accomplir les désirs d’un dieu. Que l’on tue de bonne volonté ou pas, on est un assassin. Les religions servent à maintenir le respect de la hiérarchie.   

Non seulement les religions entraînent les gens dans le terrorisme pour défendre des paroles prononcées il y a des milliers d’années ou des écrits sans même pouvoir vérifier leur fondement; mais elles statuent sur la façon morale de vivre actuellement. Elles éliminent toute forme de liberté de conscience et de vie privée en s’attaquant particulièrement à la sexualité.  

Elles sont à cause de leur point de vue sur la sexualité la principale cause des discriminations envers les femmes et les gais.      

Bref, même si on assassine au nom de Dieu, le pouvoir légal défend les religions parce que celles-ci sont essentielles au maintien des guerres locales et que le système ne peut pas survivre sans guerre locale ou régionale.           

Cette situation est un mal qui s’étend maintenant presque partout sur la planète.        
On est trop endoctriné pour se rendre compte que les religions n’ont rien à voir avec le spiritualisme et que de fait les religions par leur mot à dire sur la morale sont des institutions qui permettent aux systèmes abusant d’autorité de se maintenir en poste.         

Il faut l’appui de la majorité pour détenir le pouvoir. La morale s’attaquant aux individus est ce qui permet aux religions d’être milliardaires. Pourtant, même si les religions sont des institutions, elles sont protégées et défendues par la Charte des droits. C’est donc un cas d’abus, car la charte est là pour défendre des individus et non des rites religieux qui n’ont rien à voir avec l’existence ou non de cette foi. Ces règles sont humaines et non divines.       

Donc, on devrait permettre aux gens de vivre leur religion chez eux et dans leurs temples si la religion se contente de spiritualité. Les rites (rubans, turbans, etc.) ne sont pas au service des religions, mais de leur prosélytisme.

Radioactif 620

janvier 20, 2023

Radioactif  620

03 Avril 2013

L’assurance emploi examinée…


Pourquoi une Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi?           

Dorénavant, lorsque le gouvernement du Québec sera opposé à une politique fédérale comme c’est le cas avec la réforme de l’assurance-emploi, on se donne des moyens pour défendre les intérêts du Québec devant des initiatives du gouvernement fédéral qui touchent de plein fouet le Québec.      

Le gouvernement va au-delà des motions de l’Assemblée nationale et crée un outil inédit pour défendre les intérêts du Québec, les Commissions nationales d’examen.

04 Avril 2013          
Les libéraux, CAQ et malhonnêteté intellectuelle.

C’est invraisemblable de voir les libéraux et les caquistes défendre le fédéralisme alors que celui-ci attaque encore une fois le Québec de plein fouet sur le plan économique avec les changements dans l’assurance-emploi. Ces deux partis préfèrent défendre le fédéralisme plutôt que les intérêts du peuple du Québec.

Ça prouve bien hors de tout doute que libéraux-caquistes sont strictement non seulement bornés, mais de mauvaise foi.     

Il suffit que le PQ pense d’une manière pour qu’ils soient contre. Ils prouvent ainsi que leurs petits intérêts mesquins l’emportent sur le Bien des Québécois. Pas surprenant qu’ils soient pris dans des scandales dont on entrevoit de plus en plus l’ampleur avec la Commission Charbonneau. Dès 1970, on savait que les Libéraux sont fortement envahis par la pègre.          

En fait, ils prouvent par leur démarche, l’urgence pour le Québec de choisir de manière irréversible entre le fédéralisme et l’indépendance du Québec. C’est un problème permanent que les Québécois n’ont jamais eu le courage de régler parce qu’on sait qu’un libéral ou un caquiste voterait pour un cochon plutôt que d’accepter le changement. Ils sont tout simplement de mauvaise foi. Évidemment, si on est le moindrement informé, on voit qu’il existe actuellement qu’une vraie guerre : fédéralisme vs indépendance.       

Le Québec paie fortement le prix économique en voyant le fédéralisme dynamiter toute possibilité de gérer une planification à long terme, car le fédéral vient, dans ses intérêts, détruire le système implanté au Québec.  

Évidemment, sur un autre plan, on blâme le PQ. On prétend que les investissements fuient à cause des nouvelles règles; mais on oublie que dans les années 1970, le fédéral et l’Ontario subventionnaient le départ des industries du Québec pour mieux faire peur aux Québécois. Je le tiens de Joe Clark qui avait admis l’existence d’une telle réalité. C’est vrai que cette fois, cette fuite est plutôt due au fait que le système capitaliste trouve avantage à exploiter des pays plus vulnérables comme l’Afrique, par exemple.      

Le programme mis de l’avant dans le domaine du logement, voir Avant de se retrouver dans la rue, Parti pris, faisait ressortir comment le fédéral peut mieux investir en dehors du Québec à partir des frais partagés. Puisque les villes et le gouvernement québécois ne pouvaient pas investir dans le logement social, les sommes mises à leur disposition devenaient accessibles à l’Ontario. Le fédéral renoue avec cette manière de faire.      

Il est temps qu’on se rende compte que rien ne peut être réglé tant qu’on n’aura pas choisi définitivement entre le fédéralisme et l’indépendance.

Cela permet aussi de voir comment opèrent les médias pour appuyer les fédérastes. La ligne journalistique était simple : est-ce que le projet du PQ n’équivaut pas à mettre la chicane. Or, qui a créé la loi sur l’emploi, qui a créé la division? Les fédérastes. Mais ceux-ci dominent dans le domaine de l’information. Paul Desmarais et Péladeau sont des fédérastes. On aborde donc l’information en respectant les grandes lignes des propriétaires. (On sait depuis que M. Péladeau était indépendantiste. 19-01-2023)

08 Avril 2013

L’indépendance, au-delà des partis politiques.1

L’indépendance est un projet qui doit exister bien au-delà des partis politiques.   

Plus j’observe ce qui se passe, plus je crois qu’il faut définitivement sortir l’indépendance du carton des partis politiques. Les États généraux de la fin de semaine sont un premier pas en ce sens et fort probablement un gage de réussite.

Je ne sens nullement un besoin réel de la part des partis indépendantistes de faire l’indépendance à tout prix maintenant, quitte à reprendre les vieilles luttes une fois la question résolue.           

Cette situation permet aux fédérastes de mépriser les efforts de réunification des forces indépendantistes. Toutes les nouvelles entretenaient l’idée de la chicane à l’intérieur des mouvements indépendantistes. On commençait les informations avec un gros « Malgré », un malgré à la hauteur de la malhonnêteté intellectuelle de nos média d’information.

L’indépendance, c’est une urgence nationale. C’est faux de prétendre dans le contexte international actuel qu’il s’agit d’un besoin dépassé. Plus la mondialisation s’installe, plus l’indépendance est une nécessité absolue. C’est le seul moyen pour un pays de se défendre de la gourmandise des empires et des multinationales.          

Ou nous sommes d’éternels minoritaires dans le fédéralisme ou nous devenons maîtres de nos vies. Des acteurs ou des sans voix sur le plan international.       

L’indépendance est plus importante que le pouvoir et elle doit être un mouvement populaire. Bravo si nos chefs politiques ont l’intelligence de créer une coalition qui assure que les indépendantistes cessent de s’attaquer entre eux et comprennent que l’ennemi c’est le fédéralisme.      

D’ailleurs, sur le plan de la propagande, ce sont les fédérastes qui manipulent tous les médias au Québec. Gesca et Power sont ouvertement fédérastes alors que le Journal de Montréal et TVA sont les instruments de la CAQ.  Ces derniers nourrissent l’atmosphère qui permet de croire que l’honnêteté est en compétition avec l’indépendance pour obtenir un régime de vie qui respecte ses citoyens. Il faut toujours parler de crimes pour maintenir le degré d’insécurité nécessaire pour créer le besoin de changement que représente la CAQ.    

Il faut qu’on cesse d’avoir honte de l’indépendance, ce n’est pas une idée dépassée comme le prétendent les journalistes; mais un problème pour lequel on n’a jamais eu le courage de régler de façon définitive. Personnellement, je suis indépendantiste, un indépendantiste parce que je crois sincèrement que c’est la seule structure politique qui nous permettra de nous réaliser comme peuple et comme individu.     

L’indépendance doit être le fruit d’un mouvement citoyen. Ce serait évidemment plus accéléré si nos partis politiques avaient l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que ce choix entre fédéralisme et indépendance est à la base même du développement économique et social du Québec. Malheureusement, les libéraux par exemple n’auront jamais l’honnêteté intellectuelle nécessaire pour effectuer un virage qui remet en question le fédéralisme. Ils se sont toujours identifiés au fédéralisme.            

Il est urgent que ce sujet cesse d’être la raison première d’exister des partis politiques pour que l’intérêt du Québec actuel et futur devienne la priorité des priorités. Il faut absolument choisir de façon définitive entre le fédéralisme ou l’indépendance. D’ailleurs, la question du prochain référendum doit être strictement : voulez-vous que le Québec devienne un pays? Rien d’autre.        

Pour y répondre de manière responsable, il faut connaître la Vérité pour effectuer un choix éclairé; mais tant que ce seront les partis politiques qui répondront aux questions vitales, nous ferons face à un désir partisan plutôt qu’une recherche de la vérité. Les Québécois doivent savoir dans quel système la vie sera la meilleure. Ce n’est pas qu’un choix strictement émotif, mais aussi économique. Et, de toute vraisemblance, on a bien des chances de découvrir que le fédéralisme fait partie de la grande mafia de la mondialisation.   

Si dans les années 1970, l’indépendance était d’abord un cri en faveur de la justice sociale aujourd’hui le choix est, dans quel cadre le Québec sera-t-il le mieux servi dans l’avenir.    

Exiger que les études sur le coût du fédéralisme et de l’indépendance soient remises à date, ce n’est pas une partisannerie péquiste; mais bien et bien un instrument essentiel pour décider dans quel régime les Québécois seront les plus aptes à se réaliser comme peuple et comme individu. S’il est un domaine où les partis politiques ne pourront jamais s’entendre, c’est sur l’économie, car chaque parti politique s’est peinturé dans un coin idéologique qui ne permet pas de répondre de façon vraiment neutre à la question à savoir dans quelles structures les Québécois seront le plus heureux.            

L’économie ne règle pas tout, ne comprend pas tout; la culture, le cœur a aussi sa raison d’être, mais si on fait le choix d’abord sur le plan économique, il sera ensuite plus facile de s’entendre entre les diverses communautés pour que la vie au Québec élimine la pauvreté et donne naissance à une vraie terre de liberté, de paix et de tolérance. Une société qui évolue vers le respect de la conscience individuelle et la responsabilité collective.       

Il faut maintenant tout mettre de côté et choisir entre fédéralisme et indépendance afin que l’on puisse construire un pays dont on sera fier.     

Si on veut y arriver, il faut déborder du cadre des partis politiques et ça presse. 

09 Avril 2013

Les fédérastes s’énervent!

Les fédérastes peuvent parler des indépendantistes comme si c’étaient des diables en personne; mais ne peuvent pas endurer qu’on dise qu’ils sont fédéralistes, sans être insultés. (La Tribune, Le ministre Cloutier a insulté les Québécois, p. 24, 9 avril 2013) Oui, les fédérastes sont les vrais et les seuls ennemis de l’indépendance, car ils feront tout jusqu’à mentir comme à l’habitude pour préserver leur option constitutionnelle. Le futur sera-t-il la répétition du passé?

Ils ont bien raison de se sentir ainsi, car c’est un réflexe normal d’auto culpabilisation. Ils savent très bien que maintenir le Québec dans la Confédération canadienne (qui est en réalité une fédération, donc un premier mensonge) fait perdre plus de deux milliards par année au Québec; mais ils ne peuvent pas se sortir de l’engrenage, car leur existence même est le refus de l’indépendance ou on devrait parler plutôt de dépendance à la mafia mondiale qu’est le système capitaliste sauvage dans lequel nous vivons. Les libéraux sont devenus les républicains du nord. Les défenseurs des riches. S’ils veulent s’identifier au Québec, il faudrait qu’ils commencent à défendre les intérêts des Québécois et non se peinturer dans une idéologie dépassée : le fédéralisme.

Être fédéraliste, défendre cette option, même si tout prouve que cette structure politique désavantage nettement les Québécois, c’est honteux. Cela signifie qu’ils pensent vraiment qu’à part leur nombril rien n’existe. Ils préfèrent leur petit intérêt personnel, de parti politique, au Bien du Québec.         

La Commission Charbonneau nous indique chaque jour la valeur du système économique que les libéraux défendent.           

On a qu’à se rappeler le problème qu’ont eu les partis politiques fédéraux à se joindre d’une manière partielle au Bloc québécois pour voir une fois de plus que tous ceux qui ne pensent pas fédérastes sont des ogres, des méchants. Selon eux, cela n’a rien d’insultant pour les Québécois, car ce sont les fédérastes qui le disent. Pourquoi un indépendantiste n’est-il pas un citoyen canadien tant que l’indépendance n’est pas faite? En fait, la réalité est que nous devons maintenant pour notre bien choisir le plus tôt possible dans quelle structure se développera le mieux le Québec pour tous les citoyens… pas seulement les riches. À remarquer qu’il n’y a rien de mal à être riche, au contraire, ça prend de la richesse pour entretenir un bon système social basé sur la justice sociale.          

Cette réalité ne nous est pas arrivée au visage subitement et ça ne s’est pas passé il y a 20 ans. C’est tout récent quand il a été question de coalition pour se débarrasser du dictateur Stephen Harper, le Bush du Nord.        

Ce n’est pas différent depuis que les libéraux ont éliminé de leur rang, le communiste René Lévesque. Qu’on le veuille ou non, le discours pour l’écarter n’était pas la souveraineté-association; mais bel et bien parce qu’on disait que c’était un communiste. Une autre vision de peur.    

Le Québec a toujours tremblé aux peurs que la religion a inventées pour l’empêcher de se libérer. Libérer le Québec, c’est avant tout se libérer du fédéralisme et des religions qui nous maintiennent dans un état d’asservissement perpétuel.

12 Avril 2013

Les bas du matin.

Le problème des Québécois francophones est qu’ils sont éparpillés dans leurs valeurs et même fanatiques quand il s’agit de sexualité. (Moi, le premier)

On avance d’un pas et on recule d’un mille à force d’avoir peur, d’avoir peur, d’avoir tort. Notre éducation judéo-chrétienne mine notre possibilité d’avoir confiance en nous.          

On agit souvent en hypocrite sur le plan culturel en se faisant croire que l’on est libre alors que la censure est tout simplement plus pernicieuse, plus hypocrite et entre les mains de nos institutions. C’est entre autres le cas avec les Droits de la personne qu’on a converti en droit de la personne et de la jeunesse pour continuer de dominer les plus jeunes sur le plan sexuel.

Il faut penser comme le système, agir dans ses limites, oubliant que le système c’est la mafia à l’échelle mondiale. C’est surtout l’économie. C’est là qu’on vole, c’est là qu’on abuse des plus pauvres parce que les riches ne peuvent pas sentir qu’un pauvre puisse posséder quoi que ce soit.         

Je dois avouer que le Parti québécois sur le plan de la sociale démocratie me fait drôlement honte depuis qu’il est au pouvoir. On dirait que c’est Lucien Bouchard qui est redevenu premier ministre.            

Je préconise toujours la thèse qu’il faut d’urgence faire l’indépendance et qu’on s’attaquera au choix de la droite et de la gauche après. L’indépendance est un instrument essentiel pour diriger le Québec selon les intérêts et les valeurs du peuple québécois.      

Il faut que ça accouche, sinon nous serons encore plus cyniques et la foi, l’espérance auront fondu avec la neige du printemps.        

Maudit que je suis pessimiste ce matin ! Trop de vin, hier, j’imagine         

Radioactif 619

janvier 19, 2023

Radioactif  619         
Textes de 2013, p. 1575/1708

18 Février 2013

La malhonnêteté intellectuelle des fédérastes

Les fédérastes canadiens sont d’une malhonnêteté intellectuelle sans précédent, car leur discours tient souvent de la désinformation.     

Quand ils parlent des référendums du Québec, ils disent toujours qu’il y en a eu deux. Or, la vérité c’est qu’il y en a eu trois et qu’un seul, le premier, a été vraiment perdu en faveur d’Ottawa.           

En 1980, les résultats sont indéniables 60-40 pour demeurer au sein du Canada. Il est à noter qu’à ce référendum, il n’était même pas question d’indépendance, mais de souveraineté-association. On demandait aux Québécois la permission de négocier un changement constitutionnel avec le Canada.       

Juste avant ce référendum, le premier ministre canadien P.-E. Trudeau, mettait ses sièges en jeu, promettant aux Québécois d’effectuer des changements dans la constitution canadienne. Or, au lendemain du référendum, Trudeau avait oublié ses promesses. Il a rapatrié sans le consentement du Québec une constitution que l’on n’a jamais signée et il a ajouté une Charte des droits pour concurrencer la Charte des droits de la personne du Québec. Le propre des fédéralistes est de mentir maintenant pour gagner plus tard.         

Les pires mensonges tiennent toujours sur le plan économique, ce n’est pas pour rien qu’il faut à tout bout de champ tenir des commissions d’enquête pour un peu nettoyer le système. On a qu’à se rappeler le coup de la Brinks. On a fait semblant que les capitaux des financiers apeurés fuyaient le Québec mettant tous les papiers en ce sens dans des camions de la Brinks. Il n’y avait rien de vrai, c’était juste pour démontrer aux gens la réalité de cette peur entretenue par les fédérastes. Le pire, les gens y crurent.         

C’était aussi le discours de Pierre Laporte, il me dit lors des élections de 1970 qu’il fallait employer des caricatures pour que les Québécois comprennent. Les Québécois ne sont pas tellement forts en connaissances économiques. On peut facilement les bourrer comme des dindes. Cette naïveté vient de la religion. Quand tu peux croire qu’un attouchement sexuel est une agression et non un plaisir, tu es déjà passablement aveuglé par la morale et tu peux facilement croire n’importe quoi après.            

Le deuxième référendum fut tenu cette fois par le gouvernement fédéral, après l’échec de Meech. Bourassa n’avait pas eu assez de colonnes vertébrales pour déclencher un référendum sur la souveraineté, référendum que la Commission Bélanger-Campeau et même le parti libéral avaient accepté et qui aurait passé comme une lettre à la poste. Cette fois, le Canada plus vrai que jamais braillait parce que le Québec obtenait trop alors que les Québécois, moins divisés qu’aujourd’hui, ce qui les rend impuissants, dirent NON au référendum fédéraste de Charlottetown. Il est à noter que ce référendum était une suite directe du premier qui avait été perdu. C’était une tentative de rapprochement entre le Québec et le reste du Canada. Brian Mulroney essayait de réparer les pots cassés.

Quant au dernier en 1995, on ne l’a pas perdu, on se l’est fait voler.        

Les fédérastes respectent la loi seulement quand ça fait leur affaire. On a organisé une manifestation dont les dépenses sont illégales, mais afin de sauver le Canada, on peut toujours repasser pour le respect de la légalité.  Pire, le fédéral a fait venir au Québec deux juges du Nouveau-Brunswick pour assermenter de nouveaux arrivants afin que ceux-ci votent non au référendum. Comme par hasard, la majorité des Non est quasi identique à celui de la majorité du NON au référendum. Si ce n’est pas voler un référendum, c’est tout comme.       

Quand on a passé la loi sur la clarté, comme par hasard, j’étais en prison où tout le monde dans mon secteur me prenait pour un des nouveaux chefs du FLQ. Ce n’est qu’un pur hasard, bien évidemment. Je ne crois pas à la violence comme un moyen d’améliorer les choses. Cette réalité avait aussi le mérite de me faire perdre toute forme de crédibilité et d’influence.

C’est drôle de voir Harper se rapprocher de la pensée américaine de George Bush et ses républicains.  Ils rêvent à la fin du règne d’Obama et Harper à celui d’avoir des alliés au sud. Il crée un nouveau Canada. Le Canada américain. Le Québec devra accepter de vivre dans un monde à l’antipode de ses valeurs.            

28 Février 2013

La loi des dépôts volontaires…

À la suite de ma condamnation pour attouchement sexuel sur un jeune qui manquait d’une semaine le droit au consentement, que le juge m’ait avoué que je représentais surtout un danger pour les institutions du pays ( j’ai toujours cru que ce coup monté avait pour but de me fermer la gueule politiquement, car je veux un pays et non une province ), j’ai toujours été mis en échec par le système à chaque fois que j’essaie de m’en sortir. Cette fois on va juste un peu plus loin comme en témoigne cette lettre.

Magog,
28 février 2013        

Cour du Québec, services financiers    


Presque tout ce que je dois est dû au gouvernement du Québec, grâce aux intérêts. Depuis le début, j’ai toujours versé 40 $ par mois, soit le montant que je peux comme me l’avait indiqué le juge, car j’ai 70 ans et je n’ai pas de revenu.    

Je n’ai jamais cessé de travailler, d’écrire,  et croyez-le ou non, même si j’ai plus de 20 livres de publier, que je travaille plusieurs heures tous les jours, tout ce que j’ai reçu pour ce travail vient du fédéral et est de 115 $ pour l’année. Au provincial, ce fut 0.32 $. Il y a cinq ans, je recevais environ 1,000 $ en droit d’auteur. Je ne peux pas payer plus, en ayant de moins en moins de revenus, quoique ce soit la formule normale du système. On est étranglé un peu plus chaque année.           

Si j’étais payé au salaire minimum, c’est le gouvernement qui me devrait plus de 60,000 $. Il en coûte plus cher d’essayer de s’en sortir que le salaire minimum ne rapporte et de loin. Malheureusement, je suis né en étant du mauvais côté… je n’ai pas de frais de dépassement…         

Il me semble avoir, à quelques reprises, été mené des versements à Magog, mais on n’a pas de reçu. Je suis un des rares à me prévaloir de ce système m’a-t-on fait remarquer. La raison pour laquelle je dépose moins souvent est que le gouvernement se paye déjà. Tous les mois, le gouvernement retient ma TPS de plus de 40 $. Il se repaye. Malheureusement pour moi, je n’ai pas le pouvoir de renflouer l’argent que l’on me donne en moins.  

Cependant, je veux continuer à me prévaloir de cette loi, mais j’aimerais bien que l’on m’indique en quoi j’ai un défaut de paiement. Et combien, je devrais payer.     

1 Mars 2013

Crois ou meurt judiciaire.


Du crois ou meurs religieux au crois ou meurs judiciaire.    

Enfin, il y a eu une personne assez intelligente dans l’immédiat de Stephen Harper pour admettre qu’il n’y a aucun danger et aucune conséquence à ce qu’un bonhomme regarde de la pornographie infantile.       

Au contraire, s’il se masturbe en même temps, il y a de fortes chances qu’il ne passera jamais à l’acte puisque son besoin de plaisir est comblé; mais c’est un interdit est populaire et amène des votes. C’est une gifle au droit à la vie privée, mais ça n’a pas d’importance.      

Le pire ennemi pour les jeunes est la peur entretenue par le système face à la sexualité et la frustration des gens qui ont un œil sur les jeunes et doivent vivre contre nature à cause de règles trop sévères, surprotectrices pour ne pas dire paranoïaques.

Ce fut le cas des tueurs d’enfants. Là, où le besoin et la peur s’égalisent et forment un cocktail dangereux.  

Là, où le système a raison d’intervenir, c’est la production de pornographie infantile, car là les jeunes y sont directement mêlés et souvent ces milieux sont aussi des royaumes pour la drogue.       

Pas besoin d’être très intelligent pour constater qu’aucun enfant n’est victime dans le fait de regarder de la pornographie infantile. Personne ne le sait, sauf la personne qui le fait et les réseaux de policiers payés à même les taxes pour regarder.

La loi crée alors des voyeurs et des sadiques. Il n’y a aucun contact, ni de près, ni de loin. Sauf, qu’une fois la personne incarcérée, tu viens de détruire une parenté et un voisinage. Cette peur est maintenue par les médias et est une des causes pour laquelle indirectement les jeunes qui ne s’acceptent pas à cause de ces préjugés se suicident. Qui est le plus criminel? Celui qui regarde ou celui qui détruit des vies pour maintenir une idéologie débile et dépassée.         

En quoi cette règle protège-t-elle davantage un enfant? Souvent, ces films sont produits dans des pays qui le tolèrent ou incapables d’en empêcher la création. Il est impossible pour un voyeur de localiser l’objet de désir qui très souvent n’a qu’un pseudonyme. D’autre part, cette règle n’est qu’un moyen hypocrite pour défendre la nudité. L’interdire, en faire un drame, ça suffit pour inculquer l’idée du mal sans même qu’on ait à le vivre.   

Sans violence, la sexualité n’est pas un crime, ni un danger, c’est un plaisir. Malheureusement les religions qui en font un objet de péché pour pouvoir se faire plus d’argent, en multipliant les moyens de déculpabilisation, moyens qui ont fait leur fortune et leur force. Les textes de Wilhem Reich sur la sexualité sont plus qu’éloquents à cet effet, même si plus tard on a réussi à le faire passer pour fou.

L’ignorance quant à la sexualité est la base de l’inquisition. C’est la source par excellence de toutes les discriminations et elles sont entretenues par toutes les religions.

Et, on prend cinq millions dans nos poches pour garantir le droit d’exister à ces usines de perversions mentales par la chasteté, en créant un nouvel objet de relation internationale. Le droit à la vie religieuse. On confond le droit de croire à celui de devoir respecter les rites religieux et ses obligations. On donne le droit à la sharia de pouvoir condamner les homosexuels à la mort et de faire des femmes, des êtres de deuxième zone. Bravo M. Harper! Tout ça pour avoir plus de votes.          

Ce qui ne nous regarde pas et qui démontre bien le lien direct entre les institutions internationales qui constituent le système, donc, la mafia mondiale.       
Quel monde de fous!

7 Mars 2013

La nécessaire indépendance.


L’assurance-emploi dont le gouvernement fédéral se nourrit pour essayer d’éponger sa dette depuis Jean Chrétien est le symbole par excellence du vol entretenu par l’existence même du fédéralisme. Tout comme la morale, que ce gouvernement promeut en combattant la sexualité comme si elle était pire que la violence, est non seulement douteuse, hypocrite, mais carrément vicieuse.  

Il n’est pas donc étonnant qu’elle touche son plus grand « preachers ». On risque de se faire rabrouer quand on veut être plus blanc que blanc. C’est exactement la situation qu’on a aussi connue à la Banque alimentaire de Magog.   

On retrouve dans les hautes sphères les mêmes problèmes que sur le terrain. Les riches veulent que ça rapporte plus et égorgent ainsi les plus petits plus nombreux, oubliant que ce sont ces petits qui font leur fortune. On a qu’à regarder ce qui se passe aux États-Unis pour comprendre jusqu’à quel point les intérêts particuliers de partis politiques peuvent mettre en danger la vie de tout un peuple. Le vice du capitalisme est dans sa propre morale et dans ses structures mêmes.      

Les libéraux fédéraux sont de trop, ils garantissent au fédéral la mainmise de Harper pour encore des années en divisant l’opposition alors que la proximité entre la pègre et le parti libéral du Québec est devenue d’une évidence absolue. Je savais, pour souvent avoir été menacé, que la pègre et le fédéralisme font bon ménage. La pègre a toujours été contre l’indépendance du Québec.           

Il est urgent que les gens se rendent compte que la lutte pour l’indépendance du Québec est bien au-delà des petites chicanes de partis politiques et de grosses têtes qui veulent passer à l’histoire. Elle remet en cause la structure du partage des pouvoirs, donc, de droits économiques.    

Elle a un impact direct sur la vie quotidienne des gens du pays. Quand tu n’as pas d’argent pour augmenter les pensions, mais que tu t’achètes des armes dont tu n’as absolument pas besoin, tu crées la misère dans la population aux dépens des intérêts de groupes qui vivent de la violence à l’échelle de la mondialisation.

L’indépendance est un moyen pour permettre aux gens du Québec de vivre dans des conditions économiques supérieures et de participer en étant un pays aux changements que notre système économique et judiciaire doit vivre pour retrouver un brin de dignité.       

C’est vrai qu’un gouvernement conservateur nous dirige exactement comme le faisaient les Bush qui empilaient les guerres pour défendre les besoins énergétiques des États-Unis, car, qu’on le veuille ou non, le système est le cœur de nos problèmes actuels. Les riches sont trop gourmands et refusent de partager leurs richesses.           

Le capitalisme est une forme de vol légal. Il est au début de sa régression s’il ne sait pas se réajuster, se socialiser. Le problème est qu’il n’existe que deux principaux systèmes: le capitalisme et le communisme. Et les deux ne valent pas mieux l’un que l’autre.    

Les systèmes économiques sont basés sur l’exploitation, l’esclavage des moins bien nanti au profit des riches qui en veulent toujours plus.

11 Mars 2013

Des élections sur le français?

Le Parti Québécois ne doit pas reculer en ce qui concerne la modernisation de la loi 101 et si les deux partis d’opposition continuent à vendre leurs âmes aux profits de leurs partis plutôt que de regarder le mieux-être du peuple du Québec, il ne faut pas hésiter à déclencher des élections sur le français au Québec.       

Ce n’est pas parce que l’on est minoritaire que l’on doit faire tous les compromis. Au contraire, la langue est un élément trop important pour que ce sujet soit banalisé.

C’est au peuple de trancher définitivement le dossier linguistique et il est urgent qu’on lui demande ce qu’il en pense.        

Il est évident qu’un vote contre le renforcement de la loi 101 signifie carrément la mort de l’indépendantisme. Qui sera assez niaiseux pour dépenser sa vie à tenter de réaliser l’irréalisable? Ça fait assez longtemps que l’on met les libéraux au pouvoir pour qu’ils finissent en commission parlementaire sur leurs rapports avec la pègre ou qu’on les échange avec les péquistes qui se mettent à couper pour ramener les finances dans une marge d’endettement acceptable, sous prétexte que l’on a été volé par les prédécesseurs.  

On est assez riche pour devenir un pays ou on ne l’est pas. Le but fondamental du PQ est de faire l’indépendance et il a été élu démocratiquement. Le morcellement fédéraste n’a pas réussi à faire élire la CAQ ou les Libéraux.        

On sait que les contrats mal dispensés ont déjà coûté plus d’un milliard aux citoyens et que la droite entretient la peur – surtout du sexe – pour faire oublier les finances mal administrées.           

2008 c’est n’est pas une crise, c’est une fraude. Il faut tenter de le faire oublier en parlant du scandale des prêtres pédophiles dans une guerre de pouvoir pour que le Vatican verse encore plus d’argent aux présumées victimes. D’ailleurs, il n’y a de victimes que s’il y a eu de la violence.          

Si les francophones n’ont pas assez de respect d’eux-mêmes pour remettre les libéraux – le parti le plus reconnu comme infiltré par la pègre fédéraste – et la CAQ – il faut se demander ce qui a fait changer d’idée un François Legault nationaliste pour qu’il devienne le fossoyeur de l’indépendance du Québec – dans une opposition minoritaire, ça ne donne rien de militer pour un peuple qui se suicide.         

Qu’on apprenne d’urgence l’anglais et qu’on disparaisse, c’est ce que l’on mérite, si on ne veut pas défendre notre identité. Le carriérisme indépendantiste est du masochisme pur pour les nationalistes de bonne foi quoique ça permette à une petite élite qui entretient le rêve du pays de s’en mettre plein les poches et à sculpter un égo disproportionné.

On fait l’indépendance maintenant au cours des 10 prochaines années ou on disparaît comme nation. C’est ça la réalité.

Radioactif 618

janvier 18, 2023

Radioactif  618         
Textes de 2013, p. 1569/1708

14 janvier 2013       
Comparer pour nous humilier.

Un des moyens pour justifier de ne rien faire et combattre la possibilité que l’on soit différent du reste du Canada est largement employé par les libéraux ou François Legault.      

Ainsi, il suffit de prétendre que le reste du Canada fait ceci ou cela pour empêcher ou changer une situation, même si notre système social et économique n’est pas le même que celui du Canada.    

Qu’est-ce que ça peut nous foutre que le prix des loyers à Vancouver soit plus élevé que celui de Montréal, on ne fait pas les règles pour être comme les autres, mais pour vivre dans le meilleur environnement possible?            

Chacune de ses interventions devrait au contraire nous rappeler que nous ne sommes pas comme le reste des provinces canadiennes.         

Le but des fédérastes est d’uniformiser la réalité des provinces canadiennes pour mieux justifier une intervention canadienne, surtout sur le plan économique. Il faut faire croire aux Québécois qu’ils sont des niaiseux en tout ce qui touche l’argent. Selon eux, nous sommes si pourris que nos administrateurs ne sont jamais capables de faire aussi bien les choses que nos voisins.            

Quelle est cette maladie de toujours devoir nous comparer au reste du Canada? Le Québec est-il ou non une nation différente?

18 janvier

La culture au centre du changement.

Un des pires ennemis de l’indépendance est l’uniformisation, car cette forme de censure insidieuse cache que l’indépendance doit précéder le rêve d’une vraie démocratie.

L’indépendance est le centre de notre identité. On n’aura aucune identité commune tant qu’on ne sera pas un pays indépendant.           

Il faut d’abord exister avant de penser ce que l’on est ou ce que l’on sera.          

En ce sens, l’indépendance doit devenir le cœur de toutes l