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Un sourire d’enfer 12

février 20, 2023

Un sourire d’enfer 12


 
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 Un soir, nous nous rendions à l’hôpital, moi, Réginald Dupuis et Gaétan Dostie, donner du sang.  Un appel venait d’être lancé à la radio et notre sang correspondait à ce qui était demandé.

J’avais la tête appuyée sur le bord du camion, à l’intérieur, derrière le chauffeur.  Tout à coup, Gaétan cria :  » mais ces fous-là vont nous rentrer dedans. « 

Je me suis relevé.  J’entendis un grand bruit.  Je vis le champ de vision devant moi tournoyer, puis, les outils me flotter de chaque bord de la tête.  Ce fut un beau spectacle.  Je ne sais pas si j’ai perdu conscience, mais quand je suis sorti, j’ai senti une immense « prune » au front. 

Des gens demandaient que l’on fasse venir une ambulance, alors que Gaétan s’intéressait à ce qui m’était arrivé.  Je trouvais que le temps était très long.   Plutôt que d’attendre, je suis parti à pied pour l’hôpital qui n’était plus tellement  loin.

À mon arrivée, je me suis senti crever.  J’ai affreusement eu peur, puis, en songeant au fait que Dieu ne peut pas être contre l’amourajoie, la sérénité m’a envahi.  Il n’y avait plus que la lumière, et petit à petit, les infirmières s’agitèrent autour de moi. 

Bizarre, mais c’est par cette situation que je venais de comprendre un message: Dieu existe.  Je mourrais comme dans  le rêve que j’avais fait quelques jours auparavant.  Ma montre, un cadeau de Mme Gosselin et de Réjean s’était avancé et arrêté net à l’heure et à la date où Mme Gosselin fut ensevelie.  Je savais que Mme Gosselin venait de mourir à Québec.  Et, comme elle me l’avait promis, elle venait me donner la réponse qu’elle avait juré m’apporter à sa mort : OUI. Dieu existe.  C’était son dernier message.

Si Gaétan n’avait pas parlé au moment de l’accident, j’aurais aussi été du grand voyage sans retour.

Pour moi, la mort de Mme Gosselin fut très cruelle.  J’en ai ressenti une révolte viscérale contre l’injustice divine.  Je venais de perdre celle que j’appelais  » ma mère spirituelle. »  Celle qui me montrait que le christianisme est d’abord et avant tout fait de compassion, de compréhension et de pardon.

Elle venait de transformer ma vie, en me laissant aimer Réjean plutôt que de m’invectiver et me promettre toutes les peines de la terre.  Elle était la charité incarnée.

Je n’avais pas tout à fait bonne conscience.  Je me reprochais de ne pas y être allé assez souvent.  Mme Gosselin calma mes appréhensions dans un rêve. 

J’étais avec Réjean.  Je voulais l’embrasser et demeurer avec lui plutôt que de me rendre aux funérailles.  Après un effort quasi-surhumain de sincérité, je me retrouvais dans un autobus, en route vers Québec, avec Réjean comme compagnon de route.  Alors que je l’embrassais, tout se mit à tourner.  Je me suis retrouvé face à face avec Dieu, un dieu à l’air païen.  Il s’approcha de moi et me tendit une coupe.  J’étais fou de peur. J’ai bu en écoutant Dieu me dire de boire  » à la coupe de la Vie ».  Je me suis réveillé avec une sensation de bienfait extraordinaire.  L’inconscient a des armes défensives invraisemblables.  Ce rêve bénissait et consacrait mon amourajoie. 

Je ressentais très profondément que l’amour ne peut pas être condamnable. 

Aimer Dieu comme on contemple amoureusement un petit gars, c’était un paradis qui me tentait, me fascinait. .L’amour, ça se ressent.  Ça n’a pas besoin d’autre chose pour nous combler. Pourquoi ce ne serait pas ce qui se passera quand on sera mort ?  Ressentir Dieu, s’y intégrer dans une osmose qui n’a pas besoin d’autre chose pour nous rendre absolument heureux.  Est-ce que voir, c’est aussi ressentir ?


Dans la réalité, j’étais sur-révolté.  En l’espace de quelques mois, j’avais perdu trois amis et un amant.  C’en était trop. Une vie qui s’arrête en plein milieu alors qu’elle pourrait devenir agréable.  Je n’arrivais pas à comprendre les signes d’une bonté divine dans cette réalité.  Quand on est humain on ne peut pas comprendre l’ordre cosmique. C’est trop pour notre petite cervelle.

Je jugeais aussi de plus en plus négativement le système dans lequel on vit. Un monde pourri qui laisse souffrir la majorité de la population pour les intérêts de quelques-uns.  Un monde assez corrompu pour que la police fédérale assassine ceux qui combattent le régime.  Des êtres assez hypocrites et fanatiques pour condamner toutes les formes d’amour, en dehors du mariage.  Condamnation selon laquelle le plaisir sexuel est plus grave qu’un meurtre.  Qu’elle folie!  Jamais, sauf à mon deuxième procès, je n’ai autant souffert de l’étroitesse d’esprit de certains Québécois.
 
Si le christianisme est qu’hypocrisie, Mme Gosselin, par sa tolérance, me prouvait qu’il pourrait facilement en être autrement.  Je me sentais mieux compris, accepté par elle.   Ma mère comprenait mal mes sentiments envers Mme Gosselin.  Je ne la jugeais pas et je ne lui en voulais pas.  Elle était à sa manière, tout aussi fantastique que mon père, ce qui la rendait différente de Mme Gosselin.  Maman était plus croyante et moins politisée que papa, à mon avis. C’était, cependant, loin du fanatisme irrecevable de certains autres.  Elle voulait mon salut, non me condamner.  Maman était juste plus à cheval sur les règles sexuelles.  Une question d’éducation probablement.  Mme Gosselin, ce qui en faisait à mon avis une vraie chrétienne, était quelqu’un qui était plus capable de comprendre les autres sans les condamner.

Je me révoltais contre les tentatives pour me faire réfléchir, me convertir, car c’était toujours la même histoire religieuse qui sous-tendait cette prétendue prise de conscience.  Au lieu de comprendre pourquoi le sexe est le mal, j’avais la certitude au contraire qu’au Québec, on exagère tout ce qui touche à la sexualité. 

On accepte les règles sans même savoir pourquoi elles existent.  Je ne savais pas encore que c’était pire ailleurs. C’est tout simplement plus fou dans certaines autres religions. Dans l’islam, ça devient de la folie furieuse avec la Charia.


Chez moi, on me trouvait tellement baveux que mes parents craignaient que je me fasse tuer ou battre au cours d’une de mes brosses.

Comment mes parents qui me voyaient peu souvent à cette époque, pouvaient-ils comprendre qu’un être si doux, si gélatineux, soit devenu un tel volcan ? Le journalisme me faisait voir la vie autrement.

La corruption politique était évidente, criante. La liberté d’expression était très mince et c’est au compte-goutte qu’on laissait paraître l’information complète. J’avais déjà perdu deux fois mon emploi à la Tribune.  J’avais appris, que dans ce journal, il ne faut pas s’en prendre efficacement au parti libéral, car, la Tribune est rouge.  Comment faire éclater la vérité sans être à nouveau congédié ?

À force de te faire piller sur les orteils, t’as beau ne pas être malin, la chaleur finit par faire monter la moutarde au nez.   Avec tout le ressentiment accumulé, j’ai accueilli avec joie l’enlèvement de James Cross.

Je croyais, comme tout le monde j’imagine, assister « live » à un roman-réalité de télévision.  C’était tout au moins aussi excitant.

J’étais d’autant plus heureux que le FLQ ne se gênait pas pour dénoncer la situation pénible faite au peuple du Québec.

Le FLQ, c’était Mandrin.

Mandrin est un bandit français qui volait aux riches pour distribuer ensuite les résultats de ses prouesses aux pauvres. Il est mort guillotiné. 

J’avais peut-être 14 ans quand j’ai vu cette histoire à la télévision. J’étais outré par ce manque de justice sociale.  Je me suis juré de rétablir sa réputation.  Voler pour le remettre aux pauvres, ce n’est pas voler.  Si j’étais contre la violence, j’appréciais l’audace, le courage de ce gars qui risquait sa vie pour un peule qui lui cracha au visage.

Après Cross, ce fut Laporte.  Le FLQ devint tout simplement héroïque à mes yeux. 

À lui seul, il tenait tête à deux gouvernements corrompus. 

La crise d’octobre est un souffle de liberté.  Enfin, des hommes se tiennent debout, face au pouvoir et lui crachent au visage.

J’admirais une telle force.  J’aurais voulu avoir autant de cran.    

          7   

Les soirées de poésie dans les petites villes de la région se poursuivaient de plus bel.  Nous avons même élargi notre territoire. À Thetford Mines, nous avons tenu un récital à la mémoire de Gaston Gouin et une exposition de peinture.  Pierre Vallières nous accompagnait.  Nous avons connu deux poètes qui furent de bons amis. 

Jean Grondin me plaisait beaucoup parce qu’il était simple et franc.  Il est mort quelques mois après notre rencontre dans un drame tout à fait bizarre qui emporta aussi une autre poétesse du groupe.


Quant à Gisèle Morissette, de Richmond, c’était ma préférée.  Son amour de la poésie était si intense qu’il fallait oublier certaines faiblesses de sa plume.  Je n’ai jamais rencontré une autre poète, sauf Janou St-Denis, qui ait autant le feu sacré.  Gisèle était toute maternelle, toute tendresse.  Elle organisa souvent des rencontres poétiques à son magnifique chalet qui fut plus tard la proie des flammes.  J’aimais Gisèle parce que même si elle n’acceptait pas mon amourajoie, elle ne se mêlait pas de mes amours avec un petit anglais de la région de Richmond.  C’était un amour platonique dont elle était témoin et confidente. 

Nous ne nous sommes chamaillés qu’une fois en parlant des partis politiques que nous appuyions. Gisèle avait ce sens du respect des autres qui m’avait conquis chez Mme Gosselin.  Elle comprenait que même dans la morale, il peut y avoir pluralisme.  Tout sauf la violence.  Pauvre Gisèle, les malheurs se sont abattus sur elle.  Elle est décédée dans un accident d’avion.

J’aimais organiser des soirées, des récitals, répandre la poésie et boire la beauté, la fraîcheur de cette jeunesse qui s’éveillait à la magie des mots.  La poésie est le premier cri d’un individu qui se libère. Vouloir la censurer, c’est la tuer.

Un soir alors que nous rendions chez Gaétan Dostie le chercher pour participer à une soirée de poésie, à Valcourt, nous avons été averti de ne pas l’attendre : la police était chez lui et il serait vraisemblablement amené en prison.  Pourquoi était-il arrêté ?  Parce qu’il était indépendantiste ?  Ami de Gouin ?  

Ce soir-là, à Valcourt, entre nos poèmes, nous dénoncions ces arrestations arbitraires.  Les événements d’octobre n’étaient plus un événement étranger.  Ils s’attaquaient à tous ceux qui ne partageaient pas les vues de Trudeau.

Pour s’assurer que Gaétan ne soit pas tué lui aussi, comme cela se faisait en Amérique du Sud et aux États-Unis, par cette meute de policiers enragés, j’ai travaillé avec un groupe de jeunes à publier des pamphlets.  J’ai rencontré ces jeunes, car ils disaient vouloir travailler pour la révolution du Québec.

L’un d’eux était particulièrement beau.  Malheureusement, lui et son compagnon, ne voulaient rien savoir de mes amours.  Saoul, cela a même soulevé quelques étincelles ; car, quand je bois, je suis probablement comme tous les autres, affreusement idiot.  Un double de moi-même. Ma vie de frustré sort au grand jour. 

J’ai donc dit au plus radical, pour qui tout n’était que politique : « Pour moi, la révolution et le cul, c’est indissociable.  Ça ne donne rien d’avoir un Québec politiquement libre, si on est sexuellement arriéré et prisonnier de la morale religieuse.»  J’ai temporairement rompu mes relations avec lui, sous prétexte que je ne voulais pas jouer le rôle de père.

Malgré ces incidents, le premier tract fut préparé.  Cette résistance passive permettrait au moins, à mon avis, qu’aucun ami ne soit tué par la police.  Tous les pays peuvent devenir fascistes du jour au lendemain.

Chose curieuse, avant même que les tracts soient distribués, ils étaient saisis par la police.  Nous voulions recommencer ailleurs, mais la police était au rendez-vous avant nous.  Qui nous trahissait ?  Je ne l’ai jamais su, mais l’évidence parlait d’elle-même : c’était quelqu’un du groupe.  La police n’aurait jamais pu le savoir autrement. 

J’ai bien aimé cette première lutte. C’était comme quand nous étions petits et nous jouions au cowboy.  La même intrigue.  Tout se faisait secrètement.  Les ballades en moto, gelés comme des balles, étaient bien plus excitantes.  C’était vivifiant.  Tout en prenant mon rôle très au sérieux, je m’amusais.    


Un dimanche soir, la direction de la Tribune me demanda de faire du temps supplémentaire et de couvrir un événement à Roch Forest. 

En m’y rendant, avec le vétéran photographe Royal Roy, celui-ci m’informa que des felquistes avaient été repérés à Magog et arrêtés à East Angus.  Même si Cross avait été enlevé, je venais de faire parvenir deux dossiers à Pierre Vallières, le chef présumé du FLQ.  Les deux dossiers portaient sur la pénible situation des travailleurs de ces deux localités, espérant qu’il trouverait quelqu’un à Montréal qui les publie. La peur me prit.  J’ai aussitôt cru que ces dossiers avaient été interceptés par la police et la cause de ces arrestations.

J’étais malheureux.  Sans le savoir, à cause de mon imbécilité, j’étais devenu un traitre.  J’avais si honte que j’eus de la difficulté à couvrir convenablement mon assignation.  Par contre, j’étais intrigué que la radio n’en fasse aucune mention dans leurs bulletins de nouvelles.  Pourquoi ne parlait-on pas d’une primeur d’une telle importance ?

De retour au bureau, le grand Alain Guilbert se moqua des felquistes arrêtés. Il me dit qu’ils étaient au moins seize.  Selon mon peu de connaissance et les pauvres lectures que j’avais faites pour comprendre comment fonctionne un mouvement terroriste, cela était impossible, chaque cellule ne se compose tout au plus de trois ou quatre personnes.  Je lui ai alors fait remarquer victorieusement ; quoique certain plus que jamais d’être piégé.  La salle de rédaction n’était-elle pas liée par un service intercom avec l’atelier ?  Ainsi, tout pouvait être entendu ailleurs sans être vu. 

J’étais fait.  Je venais de m’aventurer sur un terrain dont je ne connaissais pas la composition des sables mouvants.  J’avais à l’idée les cinq ans de prison pour tous ceux qui s’avouaient pro-felquistes, moi, qui avait à peine la capacité de tolérer l’idée d’y retourner ne serait qu’une seule journée.

Malgré la peur, je me suis déclaré solidaire de cette révolution.  Quant aux objectifs, c’était parfaitement vrai ; mais pour ce qui était des moyens, c’était totalement faux. Même Vallières savait que j’étais opposé à la violence. 

J’attendis patiemment que les questions m’indiquent le sens de cette mise en scène.  Cela ne tarda pas.  Les questions fusèrent de partout concernant Gaétan Dostie.  Animé par le désir de le sauver, comme se devait de le faire tout bon ami, j’affirmai que Gaétan Dostie n’était qu’un petit « passeur de journaux».  Je croyais lui éviter ainsi bien des problèmes, comme s’il avait été mêlé aux événements, comme je le croyais possible.  Gaétan a toujours été mieux informé que moi et plus radicalement indépendantiste. C’était donc normal que je le prenne pour un felquiste.

Pour être cru, je devais, à mon dire, passer pour un vrai felquiste.  C’était le premier acte de bravoure de ma vie, je devrais plutôt parler de première prise de position envers une amitié naissante.  Mon premier vrai acte de solidarité humaine.

J’avais rencontré Gaétan Dostie qu’à l’occasion de soirées de poésie.  Je ne connaissais rien de ses opinions, sauf, qu’il était sans compromis en faveur de l’Indépendance. 

Cet interrogatoire m’amenait à une autre question : Gaétan était-il felquiste?  Pour que l’on fasse autant de chichis, cela était bien possible.  Juste ce doute, le montait encore d’un cran dans mon estime.

À mon départ du bureau, je vis un bonhomme me suivre, puis, un flic qui faisait semblant de coller un billet sur un pare-brise devant la sortie à La Tribune.  Il en passa d’autres à toutes les intersections dès que je les avais franchies.   Finalement, après être entré chez ma tante, je vis un autre individu quitter la maison-appartement, comme si j’avais été suivi.  

J’étais convaincu que c’était un coup monté par la police.    

Aussi ce soir-là, je me suis couché tout habillé, prêt à être arrêté.  Que c’est long cinq ans ! 

J’avais une peur bleue.  Je n’ai jamais été bien brave.  Mais, plus j’avais peur, plus je me montrais sous un visage radical et fanatique.  On me pensait ainsi beaucoup plus baveux que je le suis en réalité.


Quand Gaétan Dostie fut libéré, j’ai appris qu’en dedans il aurait eu bien des difficultés à obtenir les médicaments dont il avait besoin, ayant attrapé la malaria en Afrique.  Nous avons loué un appartement ensemble.

On l’accusait d’être communiste puisqu’il était en possession d’un livre traitant de ce sujet, livre qui avait d’ailleurs l’imprimatur de l’archevêque de Sherbrooke, probablement un autre communiste.

Les perquisitions ont frappé d’autres membres des Auteurs réunis.  

Même Réginald Dupuis n’y échappa pas.  Pour ne pas nuire à ce que j’avais dit pour protéger Gaétan, j’ai continué à affirmer mon appui au FLQ, mouvement qui n’existait probablement pas à Sherbrooke.  C’est du moins ce qu’a déjà affirmé Paul Rose. 

J’aurais bien aimé être aussi brave que les felquistes, mais j’étais toujours à me reprocher un petit fond de lâcheté. Les «j’aurais dû» ou «j’aurais peut-être dû» parsemaient ma vie.  

Ma poésie changea de ton.  Elle devint plus révolté, plus révolutionnaire.

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