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Un sourire d’enfer 51

avril 2, 2023

Un sourire d’enfer  51

(Pour adulte seulement)

Notre vie de couple nous poussait dans le dos. Les enfants m’acceptaient de plus en plus. Par ailleurs, pour des raisons financières l’école ne pouvait pas fournir un système de transport. Yanie et Patrick devaient l’abandonner à moins que j’aille vivre avec eux près de l’école libre.

La décision de déménager pour se rapprocher de l’école fut vite prise.

Cependant, nous avions un nouveau problème : Patrick s’y opposait. Nous comprenions mal son comportement. Il m’aimait alors pourquoi cette réaction ? Après plusieurs efforts de communication, nous avons découvert le pot aux roses : Patrick croyait que si j’allais vivre avec eux, il serait obligé, lui, de vivre dans la cave de notre nouvelle demeure. Nous l’avons rassuré.

Cela nous a aussi permis d’apprendre que Patrick n’était pas toujours en sécurité quant à ses parents. Il avait trouvé très pénible que son père les abandonne et il craignait très facilement que sa mère en fasse autant. Il avait peut-être aussi été marqué du fait que sa mère, durant les événements d’octobre, avait été emprisonnée.  Son engagement pour la lutte en faveur des femmes pensait-elle,  l’avait mené là.  Pourtant, elle était libérale.

Nous nous sommes mis à la recherche d’un endroit qui rende l’école plus accessible. Nous avons dû mettre fin aux visites de Réjean et compagnie parce qu’ils auraient toujours été à la maison espérant des petites aventures. Nous voulions garder nos minutes pour nous, car nous vivions ensemble depuis si peu longtemps.

Cela n’avait rien à voir avec la possibilité que les jeunes nous causent des problèmes. Personnellement, j’étais convaincu qu’ils ne parleraient pas de notre liberté, et si ça arrivait, nous étions convaincus de pouvoir expliquer notre point de vue à leurs parents. Si, après de bonnes discussions, ils n’acceptaient pas notre façon de voir la liberté sexuelle, ils n’auraient qu’à empêcher les jeunes à revenir chez nous. Sans la permission de leurs parents, nous ne les aurions jamais plus admis.

C’était fabuleux quand ils venaient. Tout était libre, gratuit, tendre. La vie tenait dans la chaleur de nos câlins, la flamme de nos regards, le rire de nos pupilles, les vibrations de nos touchers, les ondes de nos rires.

Les jeunes s’intéressaient autant à leur corps que les femmes le font généralement. Un vrai rappel de l’importance pour un jeune de se sentir beau, d’attirer l’attention des adultes.

Puisque les jeunes ne rêvaient que de Suzanne, j’ai appris à garder à regret mes désirs pour moi. Je ne voulais pas les brusquer, même si j’espérais qu’un jour, ils auraient autant d’intérêt pour moi. C’était presqu’inscrit dans la nature puisque de façon générale les gars vont plutôt rechercher une femme. Un besoin qui les emporte vite à l’adolescence. Tous les jeunes veulent se sentir normaux.


C’était très frustrant de voir les jeunes s’exciter sexuellement devant le mot liberté et d’être privé de pouvoir en profiter véritablement. Suzanne me reprochait d’être hypocrite, car jouer me permettait de toucher aux jeunes. Je suis certain qu’ils n’avaient aucune influence néfaste sur eux, au contraire, ils aimaient les provoquer, surtout en voulant lutter.  Vu de l’extérieur, c’était différent.

Avec cette liberté, les jeunes étaient plus volubiles, plus curieux, mais aussi plus créatifs. Ils étaient plus chaleureux et plus rassurés quant à leur possibilité de tout nous raconter et de se mettre l’âme à nu.

Nous étions au ciel, nous venions de trouver une maison peu éloignée de l’école libre.

De plus, c’était un vrai miracle : je n’étais pas paranoïaque du fait que Suzanne, pour nourrir les enfants, avait travaillé pour le parti libéral.

Je comprenais ses préoccupations. Les enfants sont toujours plus importants que n’importe quelle idéologie.

Mère, seule, c’est une vie exceptionnellement difficile. Souvent le mari ne paie pas la pension alimentaire qu’il doit payer ou le bien-être refuse de continuer à verser des prestations à cause d’un emploi à temps partiel. Les fins de mois, même si je contribuais maintenant aux dépenses familiales, étaient encore extrêmement difficiles.
 
Devant toutes ces explications, je trouvais ridicule d’attacher trop d’importance aux peurs et aux idées politiques. D’autant plus que je considérais plutôt Suzanne comme une anarchiste, une féministe enragée plus qu’une vraie libérale.

Nous travaillions à la préparation du déménagement avec fébrilité. C’était merveilleux. Nous aurions une maison à nous. Et, j’aurais enfin ma famille à moi. J’étais enfin devenu comme les autres.

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