Radioactif 590
Radioactif 590
13 Novembre 2010
L’éducation sexuelle au Québec.
L’éducation sexuelle au Québec a toujours été une catastrophe parce qu’on n’est pas encore sorti de l’aliénation religieuse sur ce plan. Pire on est maintenant sous le règne des féminounes (féministes wokes), une prolongation naturelle du discours présentant la femme comme le péché ambulant et le rejet absolu de l’homosexualité.
Les curés nous ont lavés le cerveau avec leurs péchés afin de pouvoir nous mener tous par le bout du nez. La sexualité était l’arme par excellence. En décrétant le sexe, comme le péché des péchés, tout individu devait ainsi un moment ou l’autre dans sa vie à se reconnaître pécheur.
L’approche religieuse et bourgeoise est antinaturelle. Notre orientation sexuelle est déjà inscrite dans notre nature dès notre enfance. On ne peut que décider si on la vit ou on l’étouffe. Dans notre éducation, il faut considérer que le corps est mauvais, inférieur à l’esprit. Ainsi, toute personne part avec au moins une mésestime de soi héréditaire, le péché originel. Comment peut-on croire qu’un bébé naît avec la tâche du péché en lui ? Il faut être pas mal sauté. La transmission des gênes iraient-elles jusqu’à reproduire ce que nos ancêtres ont fait ? J’ai de la misère à croire ça.
En décrétant que la sexualité est mauvaise, une chose honteuse dont on ne doit même pas parler ; les curés savaient, grâce à la confession, qu’ils imposaient ainsi un pouvoir sur chaque individu. Ils étaient les «maîtres des consciences».
«T’y veux-tu aller en enfer ?». Ces paroles suffisaient pour provoquer la diarrhée ou te constiper à jamais. On a toujours ainsi abordé la sexualité dans l’ignorance et la folie au Québec Ça faisait l’affaire de ceux qui nous dirigeaient, car ainsi on nous maintient dans la honte d’être ce que l’on est. Cet handicap nous fait accepter de se voir un peuple de minoritaires, né pour un petit pain. Rien de mieux que de déclarer un sujet tabou pour que rien ne change. On a peur ou on a honte d’en parler. Les journaux s’efforcent de monter le problème à la dimension de catastrophe pour maintenir une certaine paranoïa. La peur est ce qui paye le plus. Ceux qui ont peur sont prêts à tout pour retrouver le calme.
Pas étonnant que notre éducation sexuelle soit inexistante et que l’on veuille rétablir ce tabou pour que les imbécilités que l’on nous apprend ne soient pas dénoncées dans le grand public. Pourquoi un gars aurait-il honte de bander ? Pourquoi les menstruations seraient-elles une maladie ? C’est la perception de la sexualité des scrupuleux.
À Val-d’Or, la police ramassait tout ce qui touchait au sexe comme étant du matériel pornographique parce qu’on montrait des photos ou des images de jeunes nus dans des livres d’éducation sexuelle. On s’adressait aux jeunes dans ces livres pour leur expliquer comment fonctionne leur corps, quoi de mieux que de le montrer en photos ? O grand mal ! Quand tu sais que c’est normal que le bâton te démange devant ce qui t’excite, tu ne veux plus te détruire intérieurement en te croyant posséder du mal.
La folie est le mot le plus juste pour qualifier l’approche de la sexualité par les religions et tout notre système d’éducation au Québec.
On paye pour dire aux jeunes de ne pas être intolérants avec les gais et on envoie toutes les ligues contre la pornographie pour dénoncer sans nuance tout ce qui est sexuel. Il faut vivre en tremblant de la tête au pied durant toute sa vie, car peut-être qu’un sale étranger a un oeil sur nous. La folie commence par la peur inconsidérée des autres.
L’éducation sexuelle, c’est bien simple, c’est dire la vérité, expliquer comment fonctionne ton corps, faire saisir les responsabilités que tu dois assumer dans ce domaine comme dans tous les autres de la vie. Il n’y a rien d’honteux.
Quant au langage, il illustre très bien ce qu’est un tabou. La nécessité d’utiliser d’autres mots pour nommer un objet. Prétendre que des mots sont vulgaires alors qu’ils sont nés pour combattre le mensonge et l’hypocrisie du système. C’est le système qui a, pour tuer les désirs sexuels, créé un langage de l’abomination quand il est question de sexe.
Le Québec ne pourra jamais devenir un pays tant que ses citoyens n’auront pas éliminé une telle aliénation de leur vie.
C’est la raison pour laquelle il faudra un jour tenir le débat et se libérer des hontes que l’on a nous inculquées jusqu’à ne plus pouvoir nommer les choses sans avoir l’impression de commettre un crime.
Le vulgaire
Le langage, les mots sont les premiers moyens employés par les religions et la bourgeoisie pour instaurer le silence et la honte.
La culpabilité est l’accumulation des peurs pour avoir été le gros méchant qui a transgressé la loi divine. Elle est de l’ordre de l’acte, des gestes, alors que le refoulement est de celui de la parole.
Le refoulement n’en est pas moins le constructeur idéal de l’aliénation. Il faut être ignorant pour accepter que la sexualité soit sale, car, tout individu est de par sa nature même un être sexué.
Les religions et la bourgeoisie se créent un langage spécifique qui appartient qu’aux gens prétendument bien élevés afin de créer un niveau de langage. Le bon et le vulgaire.
Le vulgaire est celui des gens peu instruits. Donc, c’est d’abord une question de classe sociale. Il ne faut pas mêler les purs aux impurs. Dans leur esprit, le pur est strictement de l’ordre sexuel alors qu’en réalité la pureté véritable n’a rien à voir avec la chasteté, mais elle est de l’ordre de l’intention. Quand Dieu parle des cœurs purs, il ne fait pas référence à la chasteté, mais à l’absence de mauvaises intentions, surtout envers autrui.
Les dirigeants des religions, imbus de pouvoir, modifient toute la réalité sexuelle par leur interprétation maladive et antinaturelle. C’est normal, ils vivent hors-nature et ils n’ont même pas la décence de le reconnaître. Ils s’imaginent que la terre serait abondamment peuplée si on vivait tous comme eux. Ils rejettent même l’homosexualité. Ils se pensent capables de désigner ce qui est bien et ce qui est mal : l’acte d’orgueil par excellence. Ils se prennent pour des acètes, capables de vivre sans sexe. Si Dieu avait voulu que ce soit ainsi, il n’aurait pas inventé la sexualité.
Un des meilleurs exemples de l’hypocrisie de la bourgeoisie est l’emploi des mots sexuels. Quel enfant n’a pas rougi ou eu honte devant le mot «merde», le mot qui fait rire comme pipi, caca, etc. ?
Pourtant, personne ne peut se vanter de ne pas les avoir utilisés un peu. On dirait que les religieux se sont appliqués à créer en nous la honte de tout ce qui vient du corps. Le pire, si on lit Foucault, on apprend que cette honte et cette déformation a d’abord trouvé un vocabulaire de l’abomination chez les médecins.
Est-ce particulier au Québec ? Je pense que non, en Afrique, ça semble encore pire puisqu’on ajoute la peur à la honte. L’interdit de l’homosexualité démontre bien comment les religions gardent des pays entiers à l’époque des cavernes plutôt que de les pousser à l’émancipation. Il ne serait pas surprenant qu’un jour toutes les religions se rejoignent dans le mensonge. Les islamistes, étant encore pires que les chrétiens, les pauvres Africains ne sont pas sortis du bois.
Les religions ne peuvent pas dominer sans un degré très élevé de naïveté de leurs fidèles. Tout est fonction de la mésestime de soi : on naît pécheur, on est un salaud, on est cochon. Tout le langage qui dénonce la sexualité est un langage de mépris. Il faut mépriser tout ce qui touche à la sexualité, en avoir honte.
On a tout travesti. Un des meilleurs exemples est bien celui du mot «innocent ». Ça veut d’abord dire « sans péché », sans mauvaise intention, puis, pour le sexe, on a confondu le mot avec chasteté. Innocent est devenu un jeune qui n’a pas eu d’expériences sexuelles ; qui n’en a pas encore un minimum de connaissance, puis, on en est venu à la naïveté. L’ignorance devient une qualité. Sans le savoir, l’innocence qui est une qualité — car elle signifie pureté — est devenue à travers le lexique féminoune : l’aboutissement de la surprotection. Cette nouvelle version de l’innocence dont on parle maintenant tient plutôt à l’ignorance et un peu de l’imbécilité. Innocent est pratiquement devenu synonyme d’imbécile. Un enfant est innocent ou retardé ?
Freud et ses descendants ont purement établi que les jeunes depuis les couches ont une forme de vie sexuelle. Rien de plus normal. C’est l’exploration de son corps. La comparaison. C’est ainsi que l’on apprend… mais pour les bourgeois, plus t’es idiot longtemps plus t’es innocent.
Les adultes projettent leurs problèmes sur les enfants qui d’ailleurs ne perçoivent pas la sexualité de la même façon. La sexualité est une forme de jeu, de curiosité. Ils n’y voient ni bien, ni mal. En fait, sans violence, comme plaisir, les enfants ont totalement raison. La sexualité ne peut être différente que s’il y a possibilité de procréation, car elle devient alors une responsabilité.
Il est impossible de se désaliéner sans d’abord se débarrasser du langage religieux et bourgeois. On devrait avoir plus honte d’utiliser des mots conduisant à la violence que sexuels ; mais ça on ne le fera pas, car la violence est une industrie très payante.
Les mots permettent de transmettre la haine de la sexualité, car le plaisir en un ennemi de la productivité.