Radioactif 567
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Textes de 2009
Cours de sexualité :
une nécessité absolue.
Qu’on le veuille ou non, des cours sur la sexualité à la fin du primaire sont indispensables, car bien des parents demeurent silencieux sur un élément qui risque de marquer la vie des jeunes : leur sexualité. Notre façon négative d’aborder la sexualité au Québec fut responsable du suicide de bien des adolescents.
Il y a une différence entre des exercices de masturbation de classe (comme on disait que ça se faisait en Suède), des cours d’initiation ou parler de ce sujet comme étant normal, allant de soi, puisque tous les humains sont sexués.
Les jeunes devront se demander un jour ou l’autre comment agir pour que leur sexualité soit épanouissante plutôt que culpabilisante.
On a qu’à écouter les propos de Benoît XVI pour comprendre que la réforme ne viendra sûrement pas des religions. Les religions, face à la sexualité, sont bornées et elles veulent le demeurer, particulièrement concernant l’homosexualité et l’égalité homme-femme.
Ça s’explique sur un plan économique : Le péché de la chair, c’est ce qui paye le plus les religions, rendre coupables pour mieux diriger le pardon. Les dons. Une personne bien culpabilisée est prête à tout pour se faire pardonner (Voir W. Reich). Et qui n’a pas eu ses petites tentations ? Un petit péché secret? Un petit coup de poignet coupable ?
Depuis que je suis jeune, j’essaie de comprendre ce qu’il y a de mal dans la pratique des plaisirs sexuels. Mes recherches m’ont donné des résultats étonnants (à part la prison).
C’est pourquoi j’ai écrit l’histoire de Virus, car tout en riant, je pouvais me faire une idée de ce qui s’est passé pour que la sexualité prenne une telle importance alors que ça devrait être aussi normal que de respirer.
J’ai énormément lu sur la sexualité, car je me suis senti coupable longtemps avant de réaliser que si j’étais malade, ceux qui me condamnent le sont 100 fois plus.
Je suis non violent, je ne vole pas, je ne blesse pas, je suis même très généreux de ma personne. Mon expérience de la vie contredit tout ce que l’on nous enseigne, car ma démarche est fondamentalement gaie.
Qu’on le veuille ou non, un gai ne peut pas voir la sexualité sous le même angle qu’un hétéro. Le but des relations ne peut pas être la même : même si je me faisais enculer jour et nuit ou vis-versa, ça ne donnera jamais une descendance bien forte. Aussi, le plaisir, l’amour, la fidélité dans l’amitié peuvent prendre une plus grande signification. Ce qu’on prétend vulgaire est une forme de tendresse masculine.
Si on en croit les religions, on vient au monde pour engendrer une descendance. Est-ce vraiment le but de la vie ? L’immortalité était-elle une obsession de curé? Prôner la résurrection, y croire au boutte, n’est-ce pas échapper à la réalité ? Nous mourrons tous et personne ne sait ce qui arrive après. Personne n’est revenu pour nous le dire, sauf que la peur de la mort, c’est la peur par excellence. La mort est ce qui nous fait accepter que la souffrance ait des valeurs rédemptrices.
Chez les Québécois, la sexualité est souvent perçue presque maladivement. Le sexe donne la nausée. Cette morale débile vient tout autant de la religion que de la bourgeoisie. On ne fait pas un pas sans se demander ce que les autres penseront de nous. Ce n’est pas tout le monde, mais c’est une de nos caractéristiques. C’est aussi pourquoi on compare toujours le Québec avec ce qui se passe ailleurs au Canada. Nous culpabiliser un peu, nous faire avoir honte de nous, c’est nous faire agir comme on veut.
On est des pécheurs dans l’âme, avant même de l’être. On est prêt à se flageller sur la place publique quand on nous dit qu’on l’est. On est comme un petit chien tremblant de peur.
La confession, les examens de conscience jouaient ce rôle afin de nous culpabiliser jusqu’aux rognons. Tout individu devrait normalement être fier de lui, s’aimer. En inventant ce péché, on n’a pas encore l’âge de raison que l’on a créé une image intérieure de soi de pécheur, de méchant, de salaud parce que sans le savoir et le vouloir, on a des hormones qui nous programment pour sentir des agitations entre les deux jambes. Rien de plus normal, c’est le contraire qui est contre-nature.
Le sexe, c’est sale pour tous les scrupuleux (es) du monde. Une idiotie qui nous vient directement du jansénisme. On croit que notre corps est sale parce que l’on chie et pisse, comme si ce n’était pas une fonction essentielle à notre survie. Par ignorance, on a introduit l’éjaculation et les règles (chez les femmes) dans cette même catégorie du sale. Tout ce qui sort du corps est sale.
Cette perception de la vie nous vient des ermites de tout acabit qui ne voulaient pas voir leur esprit être dérangé par un «attrait autre que dieu». Il est préférable d’halluciner à endurer une femme. La chasteté étant contre nature, ce fut le combat de tous les fanatiques religieux. Un combat tellement hors-nature qu’on a cru que ceux qui le remportaient étaient des saints. Les religions nous ont poussés depuis les Romains à vivre en maudissant notre nature. On peut voler les vieux, leur enlever leur retraite, les précipiter vers le cimetière plus rapidement, faire des guerres, c’est moins important que la chasteté.
Une telle obsession du sexe est une maladie d’intolérance qui nous est entrée dans la peau par la religion, mais aussi les règles bourgeoises. Un citoyen libre ne peut pas faire l’amour avec une personne inférieure, d’où la famille monogame. Ces règles donnent aux bourgeois l’impression qu’ils sont supérieurs aux autres grâce à un raffinement qui leur permet d’être au-dessus des autres. Ce sont plutôt ceux qui ont maintenu l’humanité dans la crasse avec leur pouvoir (argent) et leur violence (guerre) qui sont les sales.
Quand j’étais petit, c’était l’omerta, juste dire le mot «sexe» et tout le monde perdait connaissance. Une folie bien Québécoise, un héritage de la religion. Il fallait obéir aveuglément et se croire damné dès qu’on avait le malheur-bonheur de jouer aux fesses. Malheur, si on se faisait prendre parce que les parents devenaient complètement fous ; bonheur si personne ne le savait et qu’on se contentait d’avoir du plaisir. On essaie de rétablir aujourd’hui cette même omerta, même si la vie est devenue totalement différente. On refuse d’évoluer.
Ne pas avoir de cours de sexualité, c’est forcer les jeunes à aller chercher les réponses sur internet. Puisque les parents travaillent, on espère que la police remplacera les parents dans la surveillance des enfants. Et, depuis le début de l’univers, les petits ont pu contourner les scrupules des adultes.
À mon époque, les jeunes s’intéressaient à leur sexualité beaucoup plus vieux. Il pouvait même y avoir des gars qui ne s’étaient jamais masturbés à 20 ans. On était niaiseux comme l’Église voulait nous garder. On croyait que c’était mal, laid, dégueulasse de se toucher.
Depuis ce temps, le monde a évolué. Je ne suis sûrement pas le seul dans l’univers à me demander pourquoi on fait un tel tabac avec la sexualité.
D’abord, qu’on le veuille ou non, nous sommes tous sexués, gars et filles, dès la naissance. Le premier combat contre l’ignorance tient à cette phrase de Socrate : Connais-toi, toi-même. Avec la surpopulation, la sexualité ne doit plus être vue comme un péché, un mal, une laideur, ni même être rattaché à la survie de l’espèce, mais comme étant un élément normal de notre développement humain. Le besoin d’une bonne et belle descendance, on le sait maintenant, ne dépend pas de notre vie sexuelle. La sexualité est une réalité qu’on doit connaître si on veut se protéger contre les maladies actuelles. Avec l’amour, on doit aussi se demander à quel moment on perd le contrôle de notre émotivité ?
La sexualité est à la base de la création de notre personnalité. Elle nous définit d’où l’importance de la comprendre et d »apprendre à la vivre dans la responsabilité.
Je ne crois pas que le silence soit le meilleur moyen pour nous aider à prendre conscience du rôle de la sexualité dans notre vie. Le silence nous perturbe encore bien plus que d’apprendre le fonctionnement de notre corps et le besoin de ne pas nous culpabiliser pour rien.
Il est impossible de vivre heureux en croyant qu’on soit un vicieux parce que l’on aime le sexe, une chose tout à fait normale. Et, cette réalité n’attend pas d’avoir exactement 10, 16 ou 21 ans, elle obéit aux hormones.
Ce n’est pas en se mettant la tête dans le sable que les enfants seront protégés, ni en leur essayant de leur faire croire que le sexe est aussi pire que de tuer ou de voler. Penser ainsi démontre plutôt le besoin d’être soigné d’urgence.
24 Décembre 2009
Harper : l’écœurant de l’année ?
Inimaginable les médias déclarent Steven Harper, l’homme de l’année.
Je pense qu’il est plutôt l’écœurant de l’année, car il n’a encore rien fait pour le rapatriement du jeune Khadr et il fait honte au Canada dans tout ce qui touche l’environnement. Une telle nullité ne peut grimper dans le firmament que si les autres autour de lui sont encore plus nuls que lui.
Le Canada n’a jamais eu un premier ministre aussi irrespectueux de la démocratie. Son gouvernement ne cesse de nous mentir et plus il le fait, plus il est populaire ailleurs au Canada. Une raison de plus pour ne plus accepter d’être identifié au Canada quand on vit au Québec.
Enseigner quoi ?
Il faut bien évidemment avoir un minimum de décence. C’est aussi anormal de sauter au cul de tout le monde que de s’en priver pour faire plaisir au petit Jésus.
Je ne me vois pas, nu, sur la rue Ste-Catherine, en plein été, mais je n’ai aucune honte à fréquenter un club nudiste. De plus, je pense que ceux qui meurent en voyant un nombril ou un peu trop de cuisse, qui s’imagine qu’une personne en boxer est nue, a un sérieux problème d’équilibre. Trop de pudeur, c’est un moyen de se refuser comme on est. Pourquoi avoir honte de son corps alors qu’existe aucune autre machine aussi merveilleuse ?
À chaque début d’été, on voyait la directrice de Percival arriver avec sa règle pour mesurer la longueur des jupes. Si tu ne veux pas être scandalisé, tu ne regardes pas. On est prude à en être fou au Québec. Mais, le pire, c’est de refuser de parler de la sexualité aux jeunes dans le monde d’aujourd’hui. Pourquoi être plus gêné de parler de cette réalité que d’un mal de dent ? La censure est le pire ennemi de l’intelligence.
Il est essentiel de répondre à toutes leurs questions. Il est encore plus essentiel de dire toute la vérité. Il y a une différence très marquée entre ce que les jeunes prétendent savoir et ce qu’ils savent en réalité sur la sexualité. C’est la première chose que j’ai appris quand j’ai enseigné la sexualité au secondaire.
Même moi, j’apprenais des choses que j’aurais dû savoir depuis que j’étais petit. J’ignorais comment fonctionnait mon corps et encore plus celui d’une fille. S’il y a des cours où la sexualité est enseignée comme quelque chose de normal, on apprendra qu’il n’y a aucune honte à en parler puisque c’est la nature. En faire quelque chose de diabolique ou de sacraliser, c’est mentir.
On devrait ainsi enseigner à tous les jeunes, les changements que le corps et ses humeurs subiront au cours de l’adolescence. Il est aussi important que les deux sexes aient une bonne connaissance de l’autre sexe. On devrait aussi enseigner aux filles, les méthodes de contraception, comment ça fonctionne, parler de ce qui arrive quand on se ramasse papa ou maman. Il faut prendre conscience de sa responsabilité, il faut savoir comment assumer sa sexualité. Avec l’ADN, le père devrait dorénavant partager à part égale les inconvénients et les beautés de l’enfantement.
Je me rappelle qu’un de mes élèves s’est soudainement mis à pleurer dans un de mes cours. Il nous a décrit la vie affreuse qu’on lui faisait vivre en le traitant de tapette alors qu’il était absolument hétéro.
On s’est servi du théâtre de rôles pour amener les étudiants à saisir la situation des autres. C’était invraisemblable d’entendre les élèves dire par la suite que ces cours les avaient changés parce qu’ils leur avaient ouvert les yeux sur telle ou telle réalité. De plus, les jeunes veulent avoir des films ou photos qui soient honnêtes et non biaisés par la pudeur. La pudeur excessive rend « dément de haine » contre ceux qui se permettent de vivre agréablement le plaisir.
Il faut aussi aborder les maladies vénériennes. Comment les éviter. Malheureusement, c’est une réalité. Ce n’est pas l’essentiel, mais sans discréditer la sexualité les jeunes doivent connaître tous les dangers. Ils doivent connaître aussi la différence entre un prédateur et une personne qui les aime vraiment. Et, l’amour n’exclut pas le sexe, au contraire. Pour être un abuseur, il faut au moins abuser.
Finalement, l’essentiel c’est d’apprendre qu’ils sont les seuls maîtres de leur corps et de leur esprit. Qu’ils ont autant le droit de dire oui que non, mais qu’ils doivent apprendre à affronter ensuite leur responsabilité. Leurs réponses doivent être très claires. T’aimes ou tu n’aimes pas. Tu veux ou tu ne veux pas. C’est là toute la différence entre le consentement ou le viol.