Radioactif 535
Radioactif 535 Texte de 2009, p. 1089 05 Août 2009 Wow ! C’est sauté en maudit. En réécrivant mon livre Laissez venir à moi les petits gars sur Nipox, je constate le chemin que j’ai parcouru depuis. J’ai écrit ce livre dans les années 1970 et il a été publié à Parti pris en 1981. J’avais peur de devenir un monstre. Mais, je ressentais qu’on exagérait le mal entourant toute la sexualité. Une folie religieuse. Je voulais simplement dire : les plaisirs sexuels, ce n’est pas si grave que ça. Ne devenons pas fous pour si peu. Un pédéraste ne tue personne et te faire manger quel que soit l’âge ou le sexe, c’est amusant. Ça ne fait pas assez mal pour traumatiser qui que ce soit, bien au contraire. Le crime est de condamner les autres ? De créer une atmosphère d’enfer autour de tout ce qui touche la sexualité «Aime ton prochain comme toi-même, pour l’amour de Dieu» nous avait-on pourtant appris. Fou ou pas, fallait que j’aime les flos en maudit pour écrire autant sur le sujet, car ce n’est pas pour moi que ces textes ont été créés, je n’en profiterai probablement jamais, mais j’aurai essayé de retrouver un peu de bon sens quant à la perception sexuelle au Québec. Tant que nous croirons ce que les religions nous ont enseigné sur la sexualité, nous serons incapables de créer un monde de juste milieu. Le péché tue la confiance en soi et développe le mépris de son corps. Trop de parents se comportent encore en hystériques dès qu’il est question d’un manquement à la perception religieuse de la sexualité. Avoir peur pour ses enfants, c’est parfait, mais devenir paranoïaque, c’est autre chose. Les frissons me prennent tant j’en reviens pas d’avoir écrit ce livre. Il parle de tout ce que je pouvais vivre de très très intime. C’est fou d’être aussi obsédé, mais c’est probablement comme ça que je ressentais la vie. Un contact devenait une telle montagne que j’avais l’impression de vivre qu’à ce moment. Je pouvais bien courir les psys dans ma vingtaine. Je lis ça (en recopiant) et je me demande si je n’ai pas tout exagéré, dans une crise de sincérité et d’authenticité, presqu’une maladive, une forme de confession publique qui marqua le début de ma révolte contre les valeurs catholiques où tout est sexe, mal, saleté. Et si Dieu nous a créés ainsi, c’est qu’il nous veut ainsi. Tant qu’il n’y a pas de violence, de domination ou d’intimidation, y a rien là ! Sauf, si on veut s’en servir pour du chantage. Tout est rendu argent, argent, argent. On dirait que seul le sexe existe dans ma vie alors que c’est en réalité qu’un 5% de ma vie. Peut-être est-ce différent maintenant alors qu’avant je croyais que juste regarder un garçon avec envie était déjà un péché mortel qui me condamnait automatiquement à l’enfer. Je les trouve beaux. Pourquoi m’empêcher de les regarder ? La tentation, mon cul ! Je ne peux pas imaginer que j’aie été aussi fou. Pourtant, c’est moi qui l’ai écrit. Pourquoi ? Est-ce seulement pour comprendre « mon péché « , ma peur de devenir aussi fou que ceux qui te tuent juste pour un attouchement sexuel? Cette folie, cette peur crée encore plus de mal qu’une bonne pipe ou de belles caresses. La peur des autres, c’est ce qui rend fou. Pourquoi s’occuper de ce qui se passe dans le pantalon du voisin, ça ne nous regarde pas, s’il n’y a pas de violence. Le Québec est à mon avis une société d’hypocrites. Je comprends que si on le prend ce livre pour l’apologie de la pédophilie (qui n’a pourtant rien à voir avec la pédérastie), on ne peut que m’haïr. Je suis moi-même gêné, en me relisant. Je me demande même s’il n’y a pas des bouts que je devrais tout simplement couper. Et pourtant, non. J’ai écrit ce livre pour que jamais plus un seul garçon ne vive une sexualité aussi fucké à cause de la censure. Vivre sans comprendre ce que tu es et pourquoi tu l’es, c’est affreux. Si la sexualité m’avait été présentée correctement quand j’étais jeune, je n’aurais certainement pas autant dérapé. Je ne suis pas le seul à avoir été pris dans cet étau, dans la fureur des moralistes, puisqu’encore beaucoup de jeunes se tuent pour les mêmes tourments que je dénonce dans mes livres. Ça m’a permis de croire sincèrement que le péché d’impureté est une écoeuranterie inventée par les religions. Il ne tient à absolument rien de divin ou même d’intelligent. Je crois fermement que pour le bien du Québec (à naître) on doit organiser des cours de sexualité à fin du primaire pour que les jeunes sachent décider de ce qu’ils aiment ou pas et apprennent à devenir responsables et autonomes. J’ai payé pour l’apprendre. Combien de suicides faudra-t-il avant que nos » chastes » comprennent que la sexualité des autres ne les regarde pas. La morale sexuelle a été créée par les Borgia, de le savoir, ça devrait nous allumer un peu . Par contre, comme je l’ai écrit, aussi large d’esprit que je puisse être, je ne peux pas accepter la pédophilie (rapport sexuel avec des enfants de moins de 10 ans) parce que ça peut être négatif, voire même un danger pour l’enfant. Le jeune a un rythme de développement que l’on doit respecter. Dans une relation pédéraste pour qu’elle soit agréable, il faut nécessairement une forme d’égalité et de consentement. C’est un plaisir à partager et non un besoin à imposer. Les féminounes ne l’ont pas encore compris. Il est temps qu’on analyse la sexualité en fonction des nouvelles connaissances. Par contre, prétendre qu’un simple rapport sexuel peut créer des dommages irréparables aux enfants, c’est mentir. Le cerveau a une capacité incroyable de se réapproprier le bonheur de vivre. L’homo-vicièr a été écrit simplement pour dire que malgré la pédérastie quelqu’un peut espérer contribuer à améliorer la société. Un premier pas. Puis, j’ai donné des conférences sur la pédérastie dans des ateliers sur les homosexualités avec le psychologue, M. Alain Bouchard, au début des années 1980. Le but était de faire comprendre ce que le pédéraste peut ressentir intérieurement. J’étais content que ça amène ensuite le témoignage de jeunes pour comprendre ce qu’eux ressentaient. Je pense qu’avoir pu enseigner pendant 15 ans, sans qu’un de mes élèves ait à se plaindre, c’est plus productif pour la société que de m’empêcher d’être bénévole ou de me tuer financièrement pour que je n’aie pas un sou pour publier. J’ai voulu soulever le débat. Pour moi, le combat est fini. Il est perdu. Je m’amuserai avec mon petit Virus. Je peux le créer comme je le veux, pour le rendre encore plus alléchant aux yeux de Diogène. Est-ce un autre dérapage? Une vraie manie parce que la confession me manque. L’exemple du petit chauffeur de 7 ans.L’histoire du petit gars de Saint-Lin qui chauffa à vitesse folle une automobile dans une route déserte, il y a deux ans, représente à mon avis le plus bel exemple de ce que j’essaie de dire depuis des années : on capote vite au Québec à cause des média. Quand l’histoire a été sue, même si le papa a manqué totalement de jugement à cause du danger, la réaction a été toute aussi folle, sinon plus, à cause des média qui s’en sont servis pour le sensationnalisme. On se rappela, mon frère et moi, les voyages que l’on faisait à Montréal pour y amener des animaux à la boucherie ou acheter de l’avoine pour les troupeaux. Mon frère qui, n’avait que 12-13 ans, chauffait souvent le camion. Il y avait beaucoup moins d’autos, mais c’était le vieux chemin tout croche. Pas de problème. Et les tracteurs. C’était, je l’avoue, une époque très différente (1950-1960). La prudence n’était pas de mise, mais l’insouciance oui. Plusieurs jeunes sont morts écrasés par un tracteur. À cette époque, on n’essayait pas de faire des adultes avec des bébés en garderie et on faisait confiance à ceux qui pouvaient être utilisés à différentes tâches. On apprenait sur le tas. Aujourd’hui, les bébés doivent être des adultes et ne pas bouger, sinon « ritalin » et les autres sont des adultes qui ne sont encore que des bébés parce qu’ils ont été surprotégés. On a perdu la notion du juste milieu. On fait facilement des drames dont l’aspect théâtral est encore plus nocif que le drame lui-même. Là, n’est pas mon propos. Ce qui ressort de l’histoire de ce petit : il est vrai qu’il ne doit pas servir d’exemple pour les autres jeunes. Conduire aujourd’hui, c’est tellement plus dangereux que ce n’est plus possible à bas-âge. Cependant, que la DPEJ commence à se demander si elle ne devrait pas enlever la garde de cet enfant à ses parents, c’est non seulement débile, mais carrément criminel. Détruire une famille, la vie d’individus pour une offense qui n’a aucune suite malheureuse, c’est simplement digne de la Gestapo. Un peu de retenu ne serait pas de trop. La DPEJ est là pour protéger les enfants. Est-ce que d’enlever le jeune de sa famille c’est veiller à l’intérêt de cet enfant ? Pourquoi détruire un jeune sous prétexte qu’il a manqué d’obéissance aux règles de la société ? Notre système pense à ses règles, à son pouvoir, mais il ne pense jamais aux réactions que ses soins apportent et qui sont souvent pires que le problème lui-même. Aucun jugement ne devrait détruire une famille ou un individu récupérable. Le monsieur s’est excusé. Ce roman feuilleton est peut-être rentable pour la presse, mais à quel prix pour cette famille ?