Radioactif 508
Radioactif 508
Textes de 2008, p. 990
L’abus de pouvoir.
Au début les religions servaient à expliquer les forces inconnues de la nature et à donner un certain sens à la vie ainsi qu’à la vie après la mort. Les hommes veulent tous être éternels. Il y a si peu de gens qui sont revenus d’entre les morts que c’est facile, une fois bien gelé d’halluciner un paradis.
Quand j’ai écrit dans Laissez venir à moi les petits gars que Lazare était gelé comme une balle et non déjà mort ; j’avais pour raisonnement que si Lazare était ressuscité, il serait encore vivant. Je ne vois pas comment on pourrait mourir, revenir, et mourir encore. Si c’était possible, il y aurait eu plus de gens qui auraient fait l’aller-retour.
Ces phrases pour dénoncer l’hypocrisie catholique au Québec me rendirent mal à l’aise plus tard quand, enseignant la religion, je fus pris dans un élan de sincérité, à entamer un retour à la foi. Mais, j’ai vite nettement séparé la foi de la sexualité, des ordres, des commandements de l’Église. Plus je vivais, plus j’étais persuadé que le Québec a une approche plus débile que moi de la sexualité. L’incapacité d’apporter des nuances rend notre société incapable de s’ouvrir aux nouvelles recherches.
Plus je réfléchissais sur le sujet à travers la psychanalyse et l’étude des institutions, plus je constatais que toute notre approche est faussée du fait qu’on condamne globalement la sexualité sans faire de nuances.
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L’esprit de sacrifice, la négation du corps au profit de l’esprit, les rites souvent accompagnés de drogues et de boissons qui furent souvent des sacrifices humains et surtout le pouvoir auprès des rois ont dénaturé la spiritualité au point de créer la clique religieuse, une clique qui dominait , car elle était la seule à essayer de donner une explication globale de la vie.
Au début, les prêtres (de toutes sortes) étaient les seuls à s’intéresser à la philosophie et aux sciences. Ils détenaient seul la connaissance ; mais ils ont cessé d’évoluer comme les libéraux au Québec. Les divisions furent nombreuses, ce qui provoqua la création de nouvelles religions : les protestants, les musulmans, etc.
Les religieux ont aussi perdu la tête en ce qui a trait à la sexualité. L’Inquisition en fut une manifestation ahurissante. Un prélude à la Gestapo.
En Angleterre, la folie antisexuelle fit en sorte qu’on « brochait » les prépuces des petits gars pour les empêcher d’avoir une érection à leur réveil. On était encore assez stupides pour ne pas savoir qu’on a souvent un bandage de pisse le matin. Ce lavage de cerveau a atteint la bourgeoisie qui manifesta le désir de couvrir de plus en plus le corps. On a même inventé tout un régime alimentaire pour diminuer les » pensées impures ». Plus on était religieux, plus on était emprisonné dans cette maladie répressive du corps.
Évidemment, on s’est servi des Saintes Écritures pour justifier les croisades contre la sexualité comme on s’était servi des mêmes Écritures pour prétendre que la terre est plate. Interpréter la Bible au sens littéral, au mot à mot, n’est pas qu’une erreur actuelle, elle existe depuis des siècles.
Plus j’ai étudié, plus j’ai constaté que la religion repose sur des connaissances millénaires qu’on refuse de changer, même si tout prouve qu’elles sont erronées. Plus le temps passe, plus c’est pareil. Par exemple, la réaction de l’Église fasse à l’homosexualité. Il n’y a pas une seule ligne claire dans la Bible qui condamne l’amour entre deux êtres du même sexe et pourtant les religions le prétendent, en se basant sur les interprétations de certains passages, interprétations qui perdent toutes leurs sens dès qu’on fait une nuance entre la morale d’inquisition actuelle et l’interprétation spirituelle. Les interprétations sont précédées d’intentions. On veut prouver son point de vue.
Ces réflexions ne sont pas étrangères à ma découverte à l’effet que la pédérastie est une forme d’amour comme les autres. Plus je vivais avec les petits gars, plus j’étais chaste ; non pas parce que c’était péché, mais pour respecter de plus en plus leur perception de leur propre sexualité. Il ne pouvait y avoir aucun doute quant aux plaisirs que vivaient les jeunes quand nous avions un contact sexuel. Il aurait fallu que je sois parfaitement débile pour croire qu’ils n’aimaient pas ça ; mais la nouvelle génération des féminounes commençaient à prétendre que les enfants étaient devenues comme elles des objets, des marchandises aux mains d’adultes pervers. Même si tout ce qu’elles disaient s’avérait absolument faux, elles furent les seules à être crues.
On oubliait que dans la nature même du développement de la sexualité chez les jeunes, il existe un cheminement personnel, individuel, différent entre chaque individu. On leur niait le droit à leur sexualité. On prétend même que les jeunes sont asexués, même si la fausseté de cette idée a été clairement établie. On dirait que les religieux sont incapables de faire face à la réalité. Pire, on implante aux jeunes une perception paranoïaque de la sexualité.
On oublie que la perception de son corps n’est pas étrangère au développement de son intelligence et de sa mémoire. Mais, on préfère le point de vue religieux au bon sens scientifique, ce qui fait qu’aujourd’hui on est encore plus reculé que l’on était dans les années de la grande liberté des années 1970.
Mon expérience de vie confirme que leur obsession est carrément de l’ignorance, ignorance de la science et de sa compréhension du développement de chaque individu.
J’avais peut-être, sûrement même, un développement moral différent de tous, car je n’avais pas de limite, sauf la violence et le respect du désir de l’autre. C’est ce qui faisait que mes besoins sexuels étaient souvent comblés par un bon petit coup de poignet, me contentant de rêver. Petit à petit, la présence de petits gars, leur bonheur furent beaucoup plus importants que la petite jouissance sexuelle momentanée. Cette évolution se faisait à l’intérieur de moi simplement par l’expérience quotidienne.
L’Église constipée.
Le principal problème avec l’Église catholique, c’est d’être totalement constipée et de refuser l’élan de modernisation qui déborde les changements de rites, élan qui fut imposée par le pape Jean XXXIII.
Les religions doivent nous apprendre à nous aimer, mais elles servent maintenant à justifier les guerres et les assassinats. Elles servent à juger autrui. On a oublié qu’il est impossible d’aimer Dieu, sans aimer sa Création, donc, les autres humains.
L’Église catholique reste cantonnée dans ses dogmes et refuse de reconnaître les changements fondamentaux que la science nous apporte. Pire certaines religions comme l’Islam, où la sexualité était perçue comme quelque chose de très positif, (du moins on en parlait pas) s’est emmuré dans le rejet des femmes et la condamnation fanatique de l’homosexualité. La Charia est une forme de barbarie. Elle repose sur le besoin absolu des religieux de dominer, et non, sur un point de vue religieux.
Allah n’a jamais demandé à tous les gens de devenir des Mahomet, même que celui-ci doit être le dernier prophète.
Cet excès de zèle est une hérésie en soi. Le pouvoir des dirigeants est bien plus important que le message religieux qui dit du début à la fin du Coran qu’Allah est miséricordieux. Peut-il dans ce cas souscrire à la lapidation ?
Donc, les autres religions ne valent guère mieux que le catholicisme. Le fanatisme religieux n’est-il pas le principal responsable de la guerre Israël – Palestine ? À cause de leur obsession fanatique, les religions sont devenues des nids de haines et d’incompréhension de la nature humaine. Elles prouvent que l’homme n’a pas beaucoup évolué sur un plan psychologique, il se conduit pire que tous les autres animaux.
L’Église catholique, comme toutes les religions, n’est pas mauvaise en tout. Un monde sans spiritualité est définitivement un monde sans âme et sans respect pour la nature et pour l’homme. L’homme peut se servir de la prière pour se donner confiance en lui et se sentir partie intégrante de la création. La prière peut être une force de l’inconscient. Il est évident que nous sommes également spirituels. Qu’on voit le spirituel comme une forme d’électricité ou de magnétisme, personne ne peut nier le mystère encore actuel de la vie.
Au Québec, qu’on le veuille ou non, l’État est neutre ; mais le peuple, lui, est très majoritairement catholique. Les gens se sont révoltés contre l’Église parce qu’Ils se sont aperçus qu’ils se sont fait mentir par les religions. Tout ce qui nous précipitait en enfer pour l’éternité est devenu sans importance du jour au lendemain (je pense cependant que la vérité a triomphé). La peur religieuse est un mépris de Dieu. Le seul élément qui ne fut pas revu : la sexualité.
Revoir la sexualité, c’est revoir notre perception de l’homme. L’aliénation personnelle repose sur le rejet et la condamnation de la sexualité. Remettre ça en cause, c’est remettre en cause notre civilisation et ce qu’elle a apporté. C’est pourquoi toutes les religions sont perdues dans leur obsession sexuelle. L’obsession des religieux est telle qu’il la croit normale. Plus tu te prives de sexe, plus t’en manques, plus t’en parles, car tu en es obsédé. Plus tu es hypocrite. Plus tu vis ça, sans toujours avoir peur du péché, plus tu redécouvres le vrai sens de la sexualité.
Il faut, comme en toutes choses, discerner ce qui est bon de ce qui est mauvais. La sexualité, faisant partie intégrale de notre nature humaine, devrait se vivre sans difficulté et sans même occuper une grande partie de nos réflexions. La sexualité sur le plan de la génitalité est là pour garantir une descendance. Il n’y a cependant pas qu’une forme d’expression dans la sexualité. Il y a génitalité (faire l’amour) et la sexualité, l’affection, la tendresse. La sexualité est une expression de notre émotivité. On a aussi omis le plaisir et surtout le rôle de la sexualité dans la communication.
Les dirigeants de l’Église sont maintenant comme des dirigeants d’entreprise et se basent sur le passé pour affirmer leur foi. Carrément stupide de ne pas accepter la prêtrise des femmes, tout comme la condamnation dépassée de l’homosexualité, car les humains n’ont plus besoin de procréer pour assurer la survie de la race.
La sexualité doit maintenant exister en fonction d’autres besoins : combattre la pauvreté, assurer une belle jeunesse aux enfants, combattre la solitude, permettre à chaque individu d’avoir l’affection nécessaire pour être équilibré, le droit de regard sur sa propre mort. Ce sont tous des motifs d’exister de la sexualité qui n’étaient même pas perçus quand l’homme devait lutter sans cesse simplement pour exister.
Les religions en refusant ce changement deviennent comme les dinosaures et devraient disparaître comme ces grosses « bibittes » préhistoriques.
Pourtant, avec les découvertes de la science, on devrait commencer à pondérer un peu ces fanatismes venus de l’ascétisme. Le sexe n’est plus un péché mortel qui fait craindre à tous l’enfer. Le sexe est un moyen de se donner de l’affection. Même le mariage retrouve sa véritable signification, car le mariage est une institution tout autant économique que religieuse.