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Radioactif 458

août 7, 2022

Teste de 2008 p. 838

Le sexe et le sacrifice (2).


Aujourd’hui, je n’ai aucun ressentiment contre personne en particulier.  J’ai une mémoire qui oublie plus facilement ce qui m’a fait mal que ce qui m’a fait plaisir.

Je suis devenu pédéraste parce que la vie a voulu qu’il en soit ainsi.  Pourquoi?  Je n’en sais rien.  Mon dédain pour les viscères et tout ce qui est intérieur?  Je ne suis pas devenu homosexuel parce que je n’aime pas les grosses queues et parce que les jeunes sont la beauté incarnée. Ils ont une forme d’authenticité et de spontanéité dans les rapports entre individus que l’on ne retrouve pas chez les adultes.  Question d’appréciation.  Je ne sais pas.  Je ne regrette rien.  Aujourd’hui, ma réalité est homosexuelle

J’ai eu une vie formidablement intéressante. Mes parents auraient pu être, ainsi que me éducateurs, plus clairs sur les réalités sexuelles, mais ça n’aurait rien changé de fondamental, sauf que je ne me serais pas cru fou parce que j’aimais mes petits compagnons.       

Ces informations sexuelles ne venaient pas de mes parents pour qui, comme les autres, la sexualité était un sujet à éviter ; mais des livres supposément capables de nous faire comprendre notre sexualité.  De psychiatres et psychologues à la con.

N’a-t-on pas fait subir des électrochocs à une femme tout à fait normale jusqu’à la détruire parce que son père ne voulait pas d’une fille descende trop facilement le pantalon de son amant ?  Les psys sont très souvent plus fous que les autres dès qu’il est question de sexe. Ils ne sont pas tellement mieux que les curés. On ne connaissait que les règles que les curés nous expliquaient en chaire quand il y avait des retraites, en employant des mots que je ne comprenais pas. Ce fut le désastre quand j’ai compris que se masturber était ce fameux péché dont on parlait tout le temps. Je voulais être un saint et je me ramassais parmi les pervers condamnés d’avance.   


Ce n’était pas la faute de mes parents. Ce n’est pas eux qui me masturbaient.  C’était ma passion et ils ne m’en ont jamais empêché parce que ça se faisait à la cachette et on en parlait qu’à la confession.   Mais, je dois avouer que de nous faire croire que nous étions pécheurs juste du fait d’y penser, de jouer avec notre petit zizi, c’est en soi révoltant ; car, si toutes les exhortations, tous les sacrifices ne m’ont pas empêché de rechercher le petit gars de mes rêves ; la mésestime de soi engendré par ce feeling d’être un pécheur a été ce qu’il y a eu de plus négatif dans ma vie.  C’est ce qui m’a rendu alcoolique.     

Si j’ai commencé à essayer des drogues c’est que je ne m’aimais plus parce que j’étais un « méchant» sans le vouloir.  Je voulais être un saint et j’étais un petit cochon. Je priais pour changer, mais quand ça faisait mon affaire, je priais pour que l’autre soit aussi tenté que moi.  Une belle crise d’authenticité personnelle.  Il est possible de se mentir sur ses propres intentions.  Pas facile de s’y retrouver quand t’es jeune.    

J’ai commencé à me demander comment on pouvait ainsi se mentir ?  Je ne voulais pas être mauvais, mais je ne voulais pas me priver du sublime plaisir de partager des chatouillements.  Comment peut-on avoir assez peu de conscience pour en arriver à faire croire aux jeunes que leur élan sexuel est mal, maladif ou irresponsable?  Et, est-ce cette ère de menteurs et d’hypocrites qu’il faudrait respecter?             

Tous les gens sont animés par leur libido et tenter de l’écraser comme on nous le montrait tient de l’imbécilité et de la haine de soi. C’est de la pure méchanceté par ignorance.    
 
Je pourrais dire que c’est la faute de mes « chums» qui profitaient de ma naïveté pour me tromper et me faire croire qu’ils me vendaient de la drogue : ils voulaient se faire de l’argent en exploitant mon inexpérience dans la vie et ma naïveté à vouloir tout essayer.  Mais, en quelque part, j’aurais dû être assez fort pour comprendre que la morale religieuse n’était qu’un poison qu’on ingurgitait un peu plus avec l’âge.    
 
Au moment où tu te sous-estimes moralement, c’est le début de ta haine contre le corps et contre la nature humaine parce qu’elle est sexuée. 

Il faut être dépravé pour croire que Dieu a été un imbécile,  en ajoutant le plaisir à l’acte qui consacre le salut de l’espèce.  Plus tu combats ta nature profonde, plus elle te mène par le bout du nez.  Si elle ne se réalise pas d’une manière, elle le fera autrement.  On sait tous que le capitalisme est une déviance sexuelle, une forme de sublimation.  La frustration sexuelle s’est transformée en amour de l’argent. Avoir avant d’être. 

Moi, j’ai eu la chance de pouvoir vivre ma pédérastie sans souffrir assez longtemps pour croire qu’elle n’était pas bonne.  C’était une source de plaisir et de bonheur quand elle donnait naissance à des amours.  

C’est bien évident que les pédérastes seront toujours une exception (moins de 2%) quant à la manière de vivre sa libido ; mais personne ne peut choisir ce qui t’attire.  C’est tout à fait naturel puisqu’être attiré par un autre gars est un phénomène génétique ou hormonal.  La pédérastie est une modification à ce que vive la très grande majorité des humains. Même les gais rejettent la pédérastie.  Pourtant, on peut affirmer qu’elle est génétique et que ce changement se situe parmi les douze différences retrouvées dans l’étude des gênes par les scientifiques. Laquelle? On le saura un jour. Et tant que la pédérastie s’abreuve à la non-violence et au consentement,  c’est        un plaisir pour ceux qui le sont et leurs prétendus victimes.

Pour un pédéraste, le principal, c’est la beauté. La beauté et la beauté.  Même la beauté est une illusion.  Elle se modifie au fur et à mesure que l’on vieillit.  C’est comme si la nature savait qu’il y a trop d’humains et qu’elle a trouvé une solution pour restreindre la surpopulation, sans être obligé de passer par des génocides ou des guerres. 

Il fallait être inconscient pour interdire l’homosexualité; mais on pensait que plus il y avait d’humains, plus la consommation était payante. D’ailleurs, je crois qu’on a accepté l’homosexualité parce qu’on a trouvé que c’était plus payant que la répression. Les gais sont souvent plus riches que les hétéros devant nourrir toute une famille.

J’ai vite compris que les sacrifices ne pouvaient rien contre ma pédérastie.  C’était le désespoir.  Mais, la vie était tellement forte dans mon petit corps que la pédérastie  fut une série d’éblouissements. 

J’imagine que mon intellect, à la source de ma curiosité illimitée ne pouvait que se réjouir au fur à mesure qu’il découvrait quelque chose de nouveau.  Je suis un alcoolique de la vie.  Je buvais pour le plaisir autant que pour oublier que je ne plaisais pas aux filles.   Et, je n’acceptais pas de ne pas comprendre.  Et, trois femmes ont décidé passagèrement que j’étais l’homme de leur vie ou de leur lit.           
    
J’ai toujours été révolté par l’existence de la censure : un viol de l’esprit. 

Je le suis tout autant aujourd’hui, sachant que la vie sera de plus en plus difficile parce que l’on revient à la morale religieuse.

J’espère que mon petit témoignage aura pu permettre à certains de retrouver courage et joie de vivre. Il faut apprendre à s’accepter et s’aimer comme on est.                 

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