La visite du pape François.
La visite du pape François.
La visite du pape François a pris depuis ce matin une direction extraordinaire : elle est revenue à sa raison d’être, soit le pardon et la réconciliation. Un voyage religieux et non politique.
Après les critiques de Trudeau, la « passe » politique de la visite à la Citadelle, les textes choisis à Ste-Anne-de-Beaupré nous indiquent le chemin à suivre pour la réconciliation. « Aime ton prochain comme toi-même par amour de Dieu ».
Une messe en français, avec des passages en langues autochtones. Un choix de texte qui nous amène dans l’avenir et qui ne sert pas qu’à nous écraser par le passé. Un appel à la résurrection.
La réconciliation est aussi matérielle. Les Premières nations doivent pouvoir jouir du même niveau de vie que tous les autres Québécois. La première chose à faire est d’abolir la loi sur les Indiens.
Les Premières nations doivent aussi avoir accès aux archives du Vatican. Nos livres d’histoire doivent tenir compte de ce qui s’est passé à cause du colonialisme canadien et non le cacher.
Le mépris entretenu par Ottawa contre le Québec, sa langue, sa laïcité est le même que celui qui anima les pensionnats autochtones. On oublie trop facilement qu’il fut un temps où le Manitoba et l’Ontario ont interdit le français dans les écoles. Mon père disait si tu veux écraser les Québécois sers-toi d’un premier ministre francophone.
Je me rappelle avec émotion les grandes discussions que j’ai eues avec mon grand ami et poète, le Micmac Jean Ferguson, à Val-d’Or, sur ce qu’il fallait faire pour créer une unité entre les Premières Nations et le peuple Québécois.
Nous nous entendions surtout sur le fait que chaque nation doit avoir une école qui permette à son peuple d’apprendre sa langue et sa culture. Les autochtones doivent se servir du français comme langue seconde et commune sur le territoire du Québec. Le fédéral combat la francité québécoise en achetant les chefs et en préconisant que l’anglais remplace le français chez les autochtones.
L’hypocrisie fédérale est d’une ampleur insoupçonnée.
Jean Ferguson était un Micmac fier de ses origines et un bon écrivain.