Radioactif 448
Radioactif 448
Texte de 2008, p. 806
Évaluer sa vie.
Quand je suis arrivé à Magog, c’était une question de vie ou de mort. Le jeune schizophrène qui habitait avec moi avait pris la mauvaise habitude quand il prenait de la drogue de me battre. La dernière fois, je me suis ramassé à l’hôpital, plus préoccupé du sort de Benji que du mien, avec une commotion cérébrale.
Cet incident m’a forcé à me positionner sur la mort. Elle arrive en son temps et je n’ai rien à dire.
Cette réalité m’a amené à me demander si ma vie était plus positive que négative et ce qui devait en ressortir, si je mourrais. Est-ce que la sexualité est mauvaise? Est-ce que j’ai fait de mon mieux pour aider les autres? Est- ce que mon incapacité à dire «non» a nui à ceux que j’aidais plus que les aider? Est-ce que j’ai évolué vers l’amitié, la gratuité? Est-ce que j’ai vaincu ma haine du système parce qu’elle peut entraîner une forme de violence? Est-ce que la lucidité permet d’améliorer les choses ou de s’écœurer un peu plus de la société? Est-ce que j’ai vraiment aidé ceux que j’ai aimés? Est-ce que j’ai donné l’exemple, malgré ma jeunesse révolutionnaire; malgré ma pédérastie? Est-ce que ma manière de vivre pédéraste pourra aider les jeunes qui se découvriront prisonnier dans cette orientation sexuelle? Puis-je les sauver de cette horreur sociale, ce rejet hystérique et complètement fou.
«Sa» vie est un témoignage en soi pour soi, parfois aussi pour les autres. Ce n’est pas vrai juste pour moi, ce l’est aussi pour tout le monde. Ma question la plus fondamentale : aurais-je pu aimer mieux et plus?
Par exemple, ma petite cousine Constance Langlois, une naine, est devenue un héros pour l’aide qu’elle a apporté aux handicapés de Magog. Sa mort remonte déjà à 20 ans. Constance était une femme exemplaire, dans le sens que son infirmité ne la menait pas par le bout du nez, au contraire. Elle a su à partir de sa réalité physique pour mener une vie axée sur le bien-être des autres.
Ce fut la même chose pour ma mère qui fut bénévole jusqu’à sa mort. Que l’on m’empêche d’enseigner aux jeunes, sous prétexte que je suis pédéraste, c’était déjà débile ; car après 15 ans d’enseignement, on ne pouvait pas me reprocher quoique ce soit et j’étais, je crois, un bon professeur.
La société s’est privée de ma bonne volonté. C’est drôle à dire, mais je n’avais jamais été aussi « straight » qu’à partir du moment où j’ai commencé à vivre des responsabilités. Je n’étais pas encore en parfaite maîtrise de mes sentiments et de mes tentations, mais ma sexualité ne se résumait plus à l’école que par la fascination des jeunes sur le plan physique ; mais une «autre dimension » avait pris place : j’étais ébloui par leur intelligence et leur beauté intérieure.
Le changement qui s’est opéré en moi n’était pas dicté par ce que les autres pensaient, par les règles et les lois ; mais par la peur de briser ce charme «spirituel» qui s’établissait entre moi et les jeunes à qui j’enseignais. J’aimais toujours leur corps ; mais je préférais leur âme. Le poignet a remplacé la pipe parce que j’avais peur que ceux qui y voyaient du mal aient raison.
Pour moi, le sexe est devenu la cerise sur le sundae. Il se vivait en dehors de ma profession. Une excitation passagère qui ne vaut rien à côté d’être en amour.
J’ai toujours été, à cause de ma trop forte libido, un être assez torturé. Un peu malade. Névrosé. Mais, on ne peut pas se refaire, on doit vivre avec ce qu’on est, en essayant de s’améliorer le plus possible. Aussi incroyable que ça puisse paraître, pour moi, l’essentiel de ma vie est et sera le message que mes écrits et ma vie laisseront aux futures générations. Ce n’est pas parce que je me sens important. Je sais très bien que si on continue à me boycotter comme on le fait, après ma mort, personne ne saura que j’ai existé. Ça ne me dérange pas.
J’écris parce que je crois que ce que je dis pourra aider aux jeunes dans l’avenir. Certains pourront constater que la pédérastie est normale parce que c’est dans notre nature d’être pédéraste, c’est notre orientation sexuelle. Il est possible de s’en servir pour donner un sens à sa vie. Je ne voudrais pas être un mauvais exemple. La vie est trop belle, malgré la merde dans laquelle on nous force de vivre, pour ne pas essayer de faire ressortir sa beauté.
Je suis peut-être malade, mais pas autant que les féminounes puisque nous sommes deux formes d’obsessions sexuelles. Moi, tant qu’il n’y a pas de violence, il n’y a pas de problème. La sexualité est une merveille. Pour les féminounes, dès qu’il y a du sexe, tout est sale et mauvais.
Je règle mon problème en me contentant de plus en plus sénilement à regarder des sites pornos ; mais je me dis que ça ne fait aucun mal à personne puisque je suis seul à admirer béatement la beauté des petits gars qui sont âgés, du moins c’est ce qu’on dit, d’au moins 18 ans. Et, parfois, je me masturbe. Et après ?
Je me suis demandé en bon paranoïaque, si ces sites ne sont pas entretenus par les autorités comme pièges pour pédophiles. Pourquoi? Il est possible de retracer tous ceux qui y regardent.
Ainsi, puisque des milliers de photos existent et peuvent être vues gratuitement, même téléchargées, il est possible après un certain temps de faire une grande razzia tout en faisant croire que la police cherche à protéger les jeunes en s’attaquant aux sites pornographiques. Sites qu’elle entretient pour avoir une clientèle et organiser un semblant de sécurité. Tolérer pour prendre au piège.
Ainsi, puisque tu peux télécharger ou regarder gratuitement des images qui t’excitent, on peut prétendre que t’en fait le commerce. Si tu fais ça pendant des mois, sans payer pour devenir membre d’un circuit organisé, il est possible que la petite pègre qui gère ces sites refilent les noms de ceux qui regardent, mais ne payent jamais, à la police pour se débarrasser des jouisseurs qui ne rapportent rien.
En faisant les descentes, on peut prétendre qu’il y a commerce, même si tu as téléchargé les images gratuitement. Un beau racket. C’est la qualité morbide de ceux qui se servent de la sexualité pour te faire chanter .
Tous les pédérastes ont été victimes de ces chantages un jour ou l’autre. C’est une impression que j’ai depuis que des centaines de personnes sont soudainement accusées de trafic de pornographie infantile. Une réalité? Ça permet d’avoir des subventions et un travail assez peu dangereux et bien agréable. Il fut un temps où la police filmait dans les toilettes publiques jusqu’à ce qu’on découvre que ceux qui vérifiaient les preuves jouissaient plutôt des preuves.
En fait, mon début de retraite est une recherche pour évaluer la valeur de ma vie et déterminer si j’ai fait fausse route. Les deux livres que j’ai écrits : Autoportrait d’une révolte est un assemblage des poèmes qui à mon avis résument ma vie et les sentiments qui m’ont animé. La poésie est un volcan de sentiments. Quant à La pédérastie mise à nu, c’est un essai pour faire valoir ma perception de la pédérastie. Puisque j’ai eu le bonheur et le malheur d’être pédéraste (pédophile si ça peut faire plaisir aux féminounes ou aux légalistes), j’essaie dans ce livre d’exposer au meilleur de ma connaissance et grâce à mon expérience, ce qui justifie ma position vis-à-vis la sexualité, car, pour moi, la liberté sexuelle est un droit à l’intégrité des individus et à la vie privée.
Mes écrits sur radioactif.tv sont mes seuls nouveaux écrits. Je ne le fais pas pour provoquer, mais pour présenter un point de vue que personne d’autre ne peut faire valoir. Je n’ai plus rien à perdre, ce qui me donne une complète liberté d’expression. Je crois qu’un écrivain est celui qui présente un nouveau regard sur la vie.
Malheureusement, certains n’aiment pas ma philosophie de vie, car eux croient que la sexualité est sale en dehors du mariage et de la procréation.
La pédérastie ou l’homosexualité sont des moyens non-violents pris par la nature pour essayer de contrôler les natalités et donc permettre à la terre de souffler un peu. Quand la surpopulation privera les puissants de ce monde des énergies et des sous qu’elles apportent, le danger de guerre nucléaire va être devenu trop grand pour être évité. Et, ce sera la fin du monde actuel.
J’espère que dans une prochaine civilisation, il n’y aura pas de féminounes, mais des féministes.