Radioactif 419
Radioactif 419
Texte de 2008, page 730
L’AAACE : poursuites judiciaires.
J’ai fait parvenir une copie de la lettre suivante à l’Association des auteures des Cantons de l’est et Richard Martineau, au Journal de Montréal.
Par la présente, je veux exercer un recours judiciaire personnel fondé sur l’article 49 de la Charte des droits et liberté.
Considérant que j’ai décidé de participer aux concours de l’Association des auteures des Cantons de l’Est, j’ai fait parvenir deux textes : La pédérastie mise à nu et Autoportrait d’une révolte. Le premier a été rejeté parce qu’il ne respectait pas les exigences en termes de temps. Autoportrait d’une révolte, le deuxième texte ne présentait pas de problème. C’est le rassemblement de poèmes qui font ressortir mes luttes sociopolitiques et celles en faveur de la liberté sexuelle.
Considérant que l’âge de consentement nie le droit des adolescents à leur orientation sexuelle et leur vie privée. Cette règle est, à mon avis, inconstitutionnelle comme la loi C-10.
Considérant que j’ai été invité à une séance de signatures pour Autoportrait d’une révolte.
Considérant que j’ai alors reçu des email de la présidente, Mme Bureau, m’informant que je ne pouvais pas assister aux signatures, sous prétexte que je suis pédophile et que j’en parle dans mes écrits alors que c’est faux puisque je suis pédéraste.
Considérant que l’on se basait sur le titre de deux livres publiés antérieurement, soit Laissez venir à moi les petits gars, un roman publié à Parti Pris (1981) et qui existait lorsque l’Union des Écrivains du Québec m’a accepté comme membre titulaire. C’est un roman qui raconte l’histoire d’un gars qui est emprisonné pour un crime sexuel, donc, une fiction, malgré les allures autobiographiques. Quant à l’autre, c’est Aimer les petits gars, féerie du monde adulte ; titre d’un texte publié dans le livre Sortir, aux Éditions de l’Aurore, 1978. C’est un essai collectif pour dénoncer la violence faite aux homosexuels.
Considérant qu’un pédéraste n’est pas un pédophile, selon toutes les données scientifiques : un pédophile est intéressé par les enfants de moins de 10 ans alors qu’un pédéraste est gai et attiré par les adolescents. Voir particulièrement Freud en ce qui concerne le développement de la sexualité. Définition scientifique plutôt que religieuse.
Considérant que l’on a prétendu que la poésie de jet est un terme prouvant ma pédophilie alors que ce genre de poésie est l’équivalent du slam, sans connotation sexuelle particulière. Poésie de jet était utilisé par moi pour distinguer ma poésie de la poésie officielle, basée sur le rêve, la structure; alors que la poésie de jet fait référence à l’emploi particulier de l’émotif, de la réalité et se veut plus musicale. Tous les sujets sont permis.
Considérant que j’ai eu des relations sexuelles avec des hommes, des femmes et de jeunes garçons, puisque je suis libre penseur, qu’est-ce qui fait que j’ai telle ou telle orientation sexuelle? Jeune garçon ne veut pas dire bambin. Pour des écrivains, c’est de l’ignorance crasse.
Par conséquent, je demande que l’on retire cette accusation quant à ma vie personnelle et mon orientation sexuelle. J’ai toujours dit que je suis pédéraste.
Que l’AAACE reconnaisse mon droit de traiter des sujets que je veux et respectent les nuances qui existent dans les divers genres littéraires (Article 3, de la Charte). La liberté d’expression permet à chacun de manifester ses pensées, ses opinions, ses croyances, en fait toute les expressions du coeur et de l’esprit, aussi impopulaires, déplaisantes ou contestataires soient-elles. (Irwing Toy Ltd c Québec (procureur général, I. R, C. S. 927,968).
L’attitude de l’AAACE est fondée sur l’ignorance et constitue une diffamation.
Que l’on cesse toute forme de harcèlement, m’empêchant de vivre pleinement ma vie d’écrivain, car il suffit que j’aie un projet pour que des gens ayant été influencés par l’article de Richard Martineau montent aux barricades pour faire échouer, en prétendant faussement que je suis un pédophile. Comme si un pédophile n’avait aucun droit de vivre au Québec.