Radioactif 415
Radioactif 415
Texte de 2008, p. 721
Des élections, ça presse.
Il faut des élections dès maintenant sur notre identité. Voulons-nous que le Québec soit un territoire laïc, où le français est la langue commune ?
Avant de faire quoi que ce soit, il faut régler ces deux questions fondamentales.
Élections : français.
On devrait tenir des élections pour décider lequel des partis politiques est le plus apte à défendre le fait français au Québec.
On a beau prétendre que le français n’est pas en danger, les francophones seront bientôt minoritaires à Montréal. Si, on nous avait écouté, il y a quelques années, nous n’en serions pas là aujourd’hui, car les immigrants auraient su que le français est la langue du Québec et ils l’auraient appris.
En étant fédéraste, Jean Charest ne peut que contribuer à l’anglicisation du Québec.
Évidemment, le Québec menace l’Amérique de francisation puisque nous sommes les gros méchants comme toujours. Les avant-rapports Bouchard-Taylor nous indique ce que les libéraux voudraient que l’on pense. On aura eu qu’à lire The Gazette pour voir que rien n’a changé.
Les libéraux demeurent le parti de ceux qui contribuent à l’assimilation. Des élections devraient être tenues si Jean Charest s’obstine à ne pas accepter que l’on crée une Constitution du Québec. Que ce travail dure plusieurs mois ne l’empêche pas de travailler à franciser le Québec.
Il pourrait commencer par demander à ses fonctionnaires d’écrire en français aux industries (un petit exemple à donner) et au lieu de payer des cours d’anglais aux immigrants pour qu’ils se dénichent du travail, il paierait des cours de français et forcerait les compagnies à utiliser le français comme langue de travail.
Quand Jean Charest dit promouvoir le français au Québec, il n’a aucune crédibilité : les faits prouvent le contraire. Il est trop fédéraste pour comprendre l’importance du français. Il n’est pas fou, il sait que si les gens comprenaient son jeu, il ne ferait plus long feu. Pour avoir le vote francophone, il va sauver le crucifix à l’Assemblée nationale, car les Québécois sont encore à genoux, même s’ils ne se rendent plus à la messe . Un discours dans le vent, comme d’habitude, quand il s’agit du français.
Tous les « non » des dernières semaines prouvent hors de tout doute raisonnable qu’on ne peut pas lui faire confiance. Si les deux autres partis pensent à l’intérêt futur du Québec, ils le renverseront et les élections nous diront si on veut toujours être une nation parlant français.
Quand je vais au Canada, je parle anglais. Ce ne sont pas les immigrants qui doivent payer le prix du manque de colonne vertébrale du gouvernement du Québec. C’est à nous de nous tenir debout et dire qu’elles sont les valeurs du Québec et leur fournir l’occasion de vivre comme nous, égal. Qu’on le veuille ou non, c’est le devoir du gouvernement de s’assurer que les immigrants respectent aussi ce que nous sommes.
Le Québec de demain ?
Jean Charest ne peut pas penser à un Québec français, en étant fédéraliste ; car depuis toujours le fédéral travaille à angliciser le Québec et essayer de faire du Québec une province comme les autres.
C’est le point le plus négatif des libéraux. Ils sont tellement fédérastes qu’ils n’arrivent pas à s’apercevoir que dans une fédération, le Québec ne peut que disparaître à long terme. Une fédération, c’est le propre de la centralisation.
Qu’on le veuille ou non, le Canada est un pays anglophone. Le bilinguisme, c’est une farce de Trudeau encore une fois. Pour que ça ait un sens, il aurait fallu que tous les Canadiens acceptent qu’un Canadien est bilingue.
Le Québec est la partie la plus bilingue du Canada. Évidemment, on dit que c’est impossible que le Québec s’anglicise et on parle de la survivance du français dans les autres provinces ; mais on oublie de nous dire que le taux d’assimilation augmente à grande vitesse en dehors du Québec. Les endroits qu’on présentait auparavant comme des « terres françaises » sont devenus des îlots folkloriques. À tel point qu’au moment où j’ai enseigné à l’université de Sudbury, en immersion française, on ne voulait pas que les étudiants se rendent en ville, car il n’y avait plus assez de français.
Si les Québécois savaient la vérité, ce ne serait pas long que l’on serait un nouveau pays. Ce n’est pas parce qu’on veut créer le pays du Québec qu’on doit être contre l’immigration. Au contraire.
Si l’immigration avait été assumée seulement par le Québec nous n’aurions pas aujourd’hui à avoir peur des immigrants. Ils entraient au pays dans l’espérance de s’en aller aux États-Unis, un pays anglais. Alors, c’était bien normal qu’ils veulent apprendre l’anglais.
En affirmant ce que nous voulons comme nation : français, égalité homme-femme ; laïc ; les immigrants nous respecteront. Actuellement, ils ne nous insultent pas, ils ne peuvent pas savoir ce que l’on veut et ce que l’on est. Nous ne le savons pas nous-mêmes.
Si les francophones avaient voté à 95 pour cent OUI comme les Anglais ont voté Non en bloc au dernier référendum, le Québec serait déjà un pays. Mais, les féministes n’étaient pas encore satisfaites de la place qu’on fait aux femmes (comme si ça avait rapport) et les fonctionnaires voulaient faire payer au gouvernement une baisse de salaires.
Quarante ans après, on invoque encore ce fait pour justifier la lâcheté qui nous a coûté le pays. Les premiers responsables, c’est nous, nous qui élisons des gouvernements fédérastes. Ce n’est pas la faute des immigrants, si nous avons besoin du pétrole. On n’a pas été assez intelligent pour le remplacer par l’électricité. Nous manquons de professeur et pourtant un gars comme moi qui a une maîtrise, on ne l’engage pas parce qu’on le prétend pédophile alors que je suis pédéraste.
On mérite de manquer de personnels et de bénévoles quand on réagit aussi bêtement.
Pourquoi n’essaie-t-on pas de prévoir créer une relève en main-d’œuvre, ce sera très bientôt un problème affreux parce qu’on ne s’en sera pas occupé quand c’était encore le temps. Combien d’années faut-il se passer un poignet avant que cette étiquette de pédophile nous décolle de la peau ? En quoi un pédophile non violent est-il plus dangereux qu’une personne saoule qui chauffe son auto?
La sexualité au Québec démontre notre déséquilibre émotif face à la sexualité à cause de la peur, de la paranoïa religieuse qui nous habite toujours. On veut se débarrasser de la religion et on n’a pas le courage de se rendre compte que ce sont des règles sexuelles religieuses dont on veut se débarrasser et non de la spiritualité.
On refuse d’analyser les choses en profondeur et ainsi on se fait dicter la morale par une bande d’arriérés qu’on retrouve à la tête de nos entreprises de presse. On est loin de l’émancipation personnelle.
Bonne fête nationale du Québec!