Radioactif 414
Radioactif 414
Texte de 2008, p. 720
Il ne faut pas péter les plombs.
Je me trouve complètement ridicule d’avoir pété les plombs en ce qui concerne le jugement de la Commission des droits. Je sais depuis que je suis jeune que la vraie mafia, c’est le système.
Pourquoi le système accepterait-il de se faire dire ses quatre vérités par un petit écrivain sans envergure? On l’a déjà complètement ligoté en l’accusant d’être pédophile. Il suffit de dire qu’une personne est pédophile pour qu’elle n’ait plus aucune crédibilité. Ça n’a aucune importance que mes écrits me survivent.
Je m’excite le poil des jambes pour absolument rien ; sauf que sur des points, j’ai absolument raison. Personne n’est responsable de par qui il est sexuellement attiré.
C’est génétique. Comment vivre quand ça t’arrive? Doit-on protéger une personne souffrant d’être attiré par un groupe d’âge qui ne correspond pas à l’opinion et l’ignorance de la majorité? Doit-on faire une nuance entre une approche ou une relation sexuelle violente et celle qui est partagée dans le plaisir? Si un pédophile n’est pas violent n’est-il pas carrément débile de l’empêcher de travailler ou de vivre, en le rendant complètement paranoïaque ?
Qui est le plus dangereux le pédophile qui arrive à subjuguer ses besoins dans des limites non dangereuses ou le frustré qui est prêt à tuer parce qu’il ne sait plus comment se comporter? Qui est fou de peur? C’est pourtant ce que donne l’approche de la répression.
Il est préférable qu’un jeune soit mort plutôt que d’avoir eu du fun et d’avoir aimé ça. C’est comme ça que j’aborde la question.
Je ne prône ni la pédérastie, ni la pédophilie, je demande seulement qu’est-ce que tu fais quand tu te rends compte que tu es ainsi? Pourquoi n’aurais-tu pas aussi le droit de vivre? Où est la prétendue protection des jeunes quand la police emploie des leurres, qu’elle t’excite pendant des mois pour te faire succomber à tes tendances et ses tentations, n’est –ce pas plutôt une forme de harcèlement ?
Pourquoi aborde-t-on la sexualité avec les yeux débiles des religions sur ce sujet plutôt que de la science? Les jeunes ont-ils droit à leur sexualité et à leur vie privée ?
Dans le jugement de la Commission des droits quand on parle du concours, c’était mon livre Autoportrait d’une révolte, de la poésie de jet.
De vieilles poétesses avaient décidé que ce nom poésie de jet était pédophile, ce qui est complètement fou.
Je nommais ainsi ma poésie pour affirmer que je ne me prenais pas pour un bon poète. La poésie de jet, c’était la poésie pour être dite, criée et non lue. Une tentative de forme nouvelle il y a 40 ans.
J’avais même créé une nouvelle structure poétique qui était vouée à l’échec. La poésie de jet qui se lisait comme de la musique. J’aurais voulu que ce soit comme le slam il y a 40 ans aujourd’hui. Mais, mes textes demeuraient plates , la musique c’était dans ma tête.
Voir de la pédophilie dans cette façon d’appeler la poésie, c’est de la folie pure. L’ignorance fait-elle la loi ?
Les deux livres pour lesquels on me fiche à la porte de l’association des auteurs sont un roman : Laissez venir à moi les petits gars, qui raconte la misère en prison pour un pédéraste et un essai publié dans les années 1980, dans Sortir. Ces deux livres existaient et ont été présentés quand j’ai été accepté dans l’UNEQ. Je me suis même présenté dans une élection et été choisi pour participer à un projet d’écriture avant que ce mouvement me condamne à tout jamais.
On n’allume pas vite dans les Cantons de l’Est. Les féminounes ont le contrôle absolu de la culture. Est-ce mieux qu’Harper ? Il faut penser comme tout le monde. Malheureusement, quand j’écris je le fais toujours exclusivement du point de vue homosexuel. Et, les homosexuels sont les premiers à monter aux barricades contre la pédophilie et la pédérastie, parce quand j’ai commencé à écrire on battait les homosexuels dans les parcs parce qu’on croyait qu’ils s’attaquaient aux petits gars pour les pervertir. La débilité perdure.
Je dois reconnaître que vivre sa vie en secret demeure la meilleure chose à faire. Vive l’hypocrisie!