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Radioactif 400

juin 9, 2022

Radioactif  400

Texte de 2008, p. 684

Les fausses féministes : les féminounes.     

Il y a une différence essentielle, notable, entre les féministes des années 1970 qui considéraient la liberté sexuelle comme un droit individuel fondamental et le féminisme d’aujourd’hui.  Je n’inventais pas une nouvelle morale plus libre, plus consciente, plus scientifique, donc plus près de la réalité ; je vivais tout simplement en accord avec les principes défendus par les féministes de mon époque. 

Était-ce parce qu’on discutait d’avortement et qu’ainsi chaque femme était nécessairement potentiellement directement concernée qui faisait qu’elles étaient plus ouvertes d’esprit ?  C’est un sujet qui va reprendre très bientôt le micro parce que notre moumoune nationale, Stephen Harper, doit comme son mentor Bush, ramener l’avortement comme sujet de discussion.  Pour l’interdire, bien évidemment.  

Il a d’ailleurs introduit son projet de loi en consacrant les droits du fœtus, tout comme il a réintroduit la censure en ajoutant deux petits mots passés inaperçus dont « l’ordre public».   Il a le champ libre, car les libéraux sont incapables de reprendre le pouvoir d’où s’écrasent-ils comme un petit chien qui a peur. 

Si McCain emporte les prochaines élections, Harper deviendra, grâce au fond religieux qui existe encore au Canada et aux comtés religieux du Québec, plus officiellement un gouvernement majoritaire de dictature.   

Plus hypocritement, toutes les religions sont comme les Talibans. II suffit de leur donner le droit d’expression pour l’apprendre. Nous aurons droit à notre Charia sexuelle locale.  

Plus tu crées une zone de paranoïa, plus tu retournes vers les vieux concepts moraux en vue de te sentir plus en sécurité. 

Les féministes d’aujourd’hui sont de faux curés qui essaient, sans s’en rendre compte, de nous ramener aux enseignements religieux, qui même s’ils sont écrasants permettent de vivre davantage dans une illusoire sécurité.  

Les féministes de mon époque avaient compris qu’il n’appartient à personne de te dicter une morale sexuelle quelconque, car elle est un lien direct avec tes croyances religieuses, donc, du monde de l’émotif. 

Selon les religions, Dieu est un être qui n’a aucune idée du principe de la limite. Il nous aurait dit ce que nous devons croire et ce que nous devons faire de notre corps. 

Un être absolument spirituel peut-il comprendre ce qu’est être esclave d’un corps, au point de pouvoir nous indiquer quel devrait être notre comportement?  Un être illimité peut-il concevoir comment vivre les limites?  Accepter la morale des autres, c’est plus sécurisant et plus facile que de créer sa propre morale. 

Ce besoin d’être comme les autres, c’est ça l’aliénation.  Embrasse dans la joie la corde qui te garde esclave. 

C’est pire que le colonialisme parce qu’on se fait tellement laver la cervelle qu’on s’imagine que cette servitude nous protège alors qu’elle nous exploite. 

On croit qu’en groupe on est automatiquement grandi et mieux protégé. 

Les « athées » viennent de s’apercevoir qu’ils se sont fait passer « une épinette sèche» par les féministes qui ont pris le pouvoir au Québec.  Ces dernières ne sont pas de la génération qui croyaient dans l’égalité réelle, absolue, des hommes et des femmes, y compris la sexualité ; mais elles sont les descendantes de ces pécheresses en repentir qui repartent en croisade contre le mal  » sexuel bien évidemment  » et qui ont honte d’avoir osé penser qu’elles avaient le droit de jouir de leur sexe.  Le plaisir, selon cette façon de voir  est un péché.  Le péché de la chair est un mensonge.

Le danger de ce nouveau troupeau moraliste est son hypocrisie. 

Elles ne semblent pas conscientes qu’elles raniment les valeurs que les femmes ont combattues avec ardeur pour se hisser là où elles sont rendues actuellement.  En se redéfinissant à partir des principes religieux, elles ressuscitent le mythe de la femme qui doit être soumise à son homme et qui est indigne de vivre sa sexualité dans la joie. 

Certaines féministes actuelles sont des inconscientes qui n’arrivent pas à imaginer ce que sera leur nouvelle société de paranoïaques castrées à la recherche de la rigueur morale qui leur était inculquée depuis leur enfance ; car elles ont échangé leur droit à l’égalité par celui de la sécurité. 

Les féministes d’aujourd’hui sont issues du discours des femmes religieuses, ayant honte d’être sexuées,  et non de celles qui voulaient l’égalité entre homme et femme à tous les points de vue.  Aujourd’hui, elles sont honteuses et coupables d’avoir espéré la liberté.  Donc, nous retournons à la morale de nos ancêtres et leur niveau de connaissance.

Féministe = stool ?

Est-ce qu’aujourd’hui féministe veut absolument dire : bavasseuse ou                 « stool »?  Une race d’humains en qui on ne peut absolument pas avoir confiance, dont le nombril ne peut supporter d’être abordé sans une paire de gants blancs ; une personne qui se croit tellement précieuse qu’elle s’imagine que tous les autres sont des bactéries ou des virus virulents. 

Que tu es des droits, que tu veules les faire respecter, c’est plus que normal et nous avons tous les mécanismes (parents, enseignants, travailleurs spécialisés) pour s’assurer qu’aucun enfant ne soit pas prisonnier de son secret.  Mais de là, à offrir cette garantie, de manière à créer une industrie de la délation à partir même des garderies, c’est de la folie pure.  Il faut au préalable considérer la sexualité comme étant en soi quelque chose de mal pour penser ainsi.  Ce que je considère encore plus malade que moi, malgré ma pédérastie. 

Dépenser 60 millions, en cinq ans, pour apprendre aux jeunes à stooler, même si on appelle ça « briser le silence », apprendre à devenir paranoïaques, c’est abuser des dépenses faites à partir de l’argent des contribuables. 

Tous les cas de violence doivent être dénoncés.  Aucun doute et aucune hésitation là-dessus. 

Le droit absolu d’aimer à être touché est aussi un droit fondamental, mais si on ne respecte pas un « non clair », c’est un abus.  Tout le monde est d’accord. 

Cependant, se mettre à dénoncer tout ce qui nous semble un geste sexuel parce qu’on s’imagine que la sexualité doit être réprimée en dehors des quatre murs de sa chambre à coucher, c’est de l’abus. 

Pour que l’industrie de la dénonciation fonctionne, il faut créer ce besoin de tout dénoncer.  C’est créer une culture de paranoïa. 

Un jour, un de mes amis professeurs a été accusé de harcèlement sexuel parce qu’il avait l’habitude de passer la main dans les cheveux de l’élève pour le ou la féliciter.  Un geste normal, il y a peu de temps.  Eh bien, il a failli perdre son emploi pour avoir pensé qu’on a encore le droit de manifester ses encouragements à partir d’un geste affectueux.  On en est rendu qu’un regard    «insistant » peut être perçu comme un geste de harcèlement sexuel. 

Je pense qu’on vit dans une société de plus en plus folle.  

8 juin 2022

Je suis encore tout à fait d’accord avec cet écrit. Cependant, j’insiste sur le fait que je crois encore dans le féminisme de ma jeunesse. Je ne comprends pas qu’on puisse mettre l’égalité homme-femme en doute une seule seconde.

J’avoue avoir un certain malaise avec mes textes anciens quand il parle des femmes parce que, sauf sur le plan sexuel, j’ai peur que mes écrits puissent être quelque chose qui nuise à l’égalité homme-femme.

Pour moi, être un homme ou une femme, ça ne change rien. La nature est ainsi faite et le seul problème est d’apprendre à s’accepter et même s’aimer comme on est.

L’aversion sexuelle est ce que les religions nous ont appris. C’est un moyen de créer en nous une aversion d’être humain.

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