Shuhed 2
Shuhed Ali (2)
Les apparences et les interprétations sont souvent trompeuses.
Aussi, pour qu’il n’y ait pas de confusion, je tiens à préciser, à la suite du premier texte sur Shuhed, que son père, Adam, l’aimait beaucoup. D’ailleurs, son père aidait beaucoup les gens de sa communauté. C’était un homme très généreux. Il savait que Shuhed était heureux chez moi, ce qui explique son approbation.
Le choix quant au travail plutôt que l’école était sûrement pour lui très justifié. Ce n’est pas bon ou mauvais de voir les choses de différentes façons, d’angles différents et il faut apprendre à respecter les différents points de vue.
Shuhed habita sporadiquement chez moi. Pour lui, j’étais comme un père.
Je me rappelle que, plus tard, Shuhed avait été un bon moment sans travailler et je lui avais reproché. Ce pourquoi il m’avait dit de me faire une idée, car je chialais parce qu’il ne travaillait pas et que du moment où il travaillait, je chialais encore parce qu’il ne se reposait pas assez. Shuhed était très travaillant, mais comme pour tout le monde, il y a eu des moments sans emploi. Ce sont des petits souvenirs qui me reviennent et qui me rendent encore plus nostalgique
Ce sont des souvenirs qui nous permettent de voir que la vie est faite de petits incidents qui prennent une toute autre dimension quand le mort se présente. Même ces petits moments deviennent importants en soi.
Je remercie Adam de m’avoir fourni l’occasion de vire avec Shuhed et Rouhed.
Une nièce qui a bien connu Shuhed eut la même surprise que moi quand j’ai découvert son âge véritable. Shuhed avait l’air d’un gars beaucoup plus jeune que la réalité. J’étais convaincu qu’il avait environ 14 ans quand il a vécu avec moi. Si ce n’avait pas été de ses papiers officiels, je n’aurais jamais cru qu’il avait 17 ans. Même aujourd’hui, ça me semble bizarre car sur sa photo, il a l’air d’un gars de 14 ans environ.
Si j’ai de la difficulté à croire l’âge des papiers, imaginez une personne qui n’a jamais vu ces papiers.
Shuhed a réussi à me rendre curieux quant à sa culture et sa religion. J’ai beaucoup de respect pour les étrangers, grâce à lui. J’ajouterais : « Merci Allah! »