Radioactif 367
Radioactif 367
Texte de 2008
Bob Ray : Vrai chef libéral !
En visitant l’Ouest canadien, j’ai compris que les gens de cette région du pays confondaient «l’Est du pays » avec le Québec. C’est plus facile de détester un territoire français que de se rendre compte que les finances, c’est à Toronto que ça se passe…
Le Canada n’existe que pour des raisons économiques. Les gens de l’Ouest prétendaient, comme nous du Québec, ne rien recevoir du fédéral, mais pensaient-ils, c’était à cause du Québec qui faisait chanter le pays avec sa séparation. L’Ouest n’a jamais compris que la province qui détermine qui sera le prochain gouvernement du Canada, c’est l’Ontario.
Le BC ressemble beaucoup au Québec sur le plan économique. Il a le même défaut que nous : il met tous ses œufs dans le même panier : les USA. Quant à l’Alberta et les provinces du Centre, la vraie terre promise de Stephen Harper, sa richesse tient aux pétrolières. Quant à la mentalité, ces derniers sont aussi reculés moralement que les Américains coincés dans la Bible et les pantalons d’Israël. La vraie politique internationale des Conservateurs : lécher le cul des Américains de Bush.
Grâce à cette ignorance, les libéraux ont été maintenus au pouvoir pendant des décennies parce que l’Ontario votait presque exclusivement libéral. Pas étonnant que le tata Bob Ray ait fait le saut du NPD au parti libéral. Dion est tellement faible qu’on pourrait croire qu’il vient de subir une lobotomie. Maintenant, la partie « langage du cerveau » est déjà complètement envahie par Bob Ray. Le vrai chef libéral s’en vient au parlement.
Ignatief devra se contenter d’avoir un sourire de professeur d’université dans les photos du couple à trois. C’est déjà commencé : qui a parlé du Kosovo pour les libéraux : Boy Ray. C’est déjà lui le vrai chef libéral parce qu’on pense qu’il redonnera le vote libéral en Ontario. Si l’Ontario a oublié comment il fut un piètre premier ministre de cette province, pas nous.
Par ailleurs, Stephen Harper n’a qu’un seul pouvoir : l’absence des autres. Que restera-t-il du G8 alors que la Russie se range de plus en plus du côté de la Chine et que la Serbie est devenue une nouvelle pomme de discorde pour faire oublier ce qui se passe au Moyen-Orient ? Reviendrons-nous très bientôt au G7 et à la guerre froide ? Qu’attend le Québec pour demander de faire partie, seul s‘il le faut, au marché européen, si le Canada ne le fait pas ?
Au Québec, au lieu de parler du sort du français, on nous endort avec un concours à savoir qui a mieux fourré le peuple québécois. Charest court vers une réélection, faute d’opposition intelligente.
Se masturber…
J’ai reçu une note ce matin d’une poète qui dit qu’employer les termes » se masturbent » n’est pas très poétique. Je me suis permis la réponse suivante :
« Je me permets quelques réflexions sur votre message dénonçant l’emploi du mot « masturber ». Je ne veux surtout pas vous choquer, mais je veux vous donner mon point de vue.
Quand j’étais jeune, je me souviens que le plus grand problème était la censure concernant tout ce qui était sexuel. La religion nous empêchait non seulement de vivre le plaisir de jouer un peu avec notre petit zizi, mais il ne fallait même pas en parler et y penser. Trop de scrupule, c’est très près de la paranoïa et surtout de la psychose.
Nous utilisions aussi d’autres termes pour identifier nos plaisirs : se masturber, c’était se crosser; faire une fellation, c’était se sucer ; faire l’amour, c’était fourrer. Comment aimer un mot scientifique comme « scrotum » quand l’emploie de poche est bien plus poétique.
Ces mots ont été décrétés grivois (les interdits de la morale sexuelle sont toujours des gestes religieux et bourgeois) et ils ont été remplacés par des mots que l’on disait plus justes parce que plus scientifiques.
Ces mots devaient probablement procurer moins de plaisir, ou du moins, moins de fou-rire chez les jeunes dont il fallait sauver les oreilles. Mais nous, les jeunes nous ne comprenions plus de quoi on parlait et on est demeuré niaiseux et infantilisé parce que les adultes étaient devenus tellement scrupuleux qu’ils avaient même peur des mots parce qu’ils avaient honte de la chose la plus naturelle et la plus normale chez tout être humain : sa sexualité.
Je n’arrive pas à comprendre qu’on attache plus d’importance à la sexualité des jeunes alors qu’il y a encore autant de violence, de jeunes qui servent de chair à canon ou de bras sous-payés dans des usines partout à travers le monde ou qui meurent tout simplement de faim ou d’un manque de médicaments. Y a quelque chose de très fou là-dedans.
Je vous remercie de m’avoir permis d’exprimer mon point de vue et de commencer à trouver un petit côté poétique dans le « geste ». Soit dit en passant le poème qui accompagne votre note est très beau. J’espère que je ne vous ai pas choquée, ce n’est pas mon intention. Je crois qu’il y a des batailles plus importantes que la morale bourgeoise dans le monde actuel. La morale sexuelle est une forme insidieuse d’aliénation, basée sur la peur du sexe par les féminounes».
Spleen.
Mon intérêt pour l’écriture s’amenuise un peu plus chaque jour. Tout est devenu ridicule à cause de la censure. Il faut être de droite et porter une robe pour intéresser les éditeurs. Nous sommes sous une dictature féminoune.
Tu écris ce que tu veux, me direz-vous. C’est vrai, sur ce blog, mais pour qui et pourquoi. Je ne ressens plus la foi que nous avions dans le pouvoir des mots quand j’ai inventé » la poésie de jet « , même les poètes se prennent pour d’autres et s’imaginent jouer un rôle essentiel dans la vie des nations.
La poésie n’est ni vertueuse, ni sacrilège, elle est une expression, une manière de dire les choses. Les croisades de la vertu triturent les mots et nous étouffent. Nous sommes à l’aube d’une grande crise économique mondiale.
L’avarice des maîtres qui nous prive d’humanisme fera en sorte que tout va éclater… pour recommencer. Je préfère la liberté, mais on nous a tellement conditionné que même la liberté semble un mot suspect.. Même le ciel est contre nous, il pleut tellement qu’on ne peut même plus aller prendre une marche…
Le curé-police
Au début, tout allait bien à Dawson Creek, la porte du Yukon. Je regardais la route en me demandant si un jour je pourrai me rendre encore plus au Nord. Autant que je me rappelle, les cours étaient intéressants et les jeunes garçons, pensionnaires comme moi, étaient beaux et motivants. Rien de plus captivant que de faire la cour, même si la cible semble être un agace-pissette. La séduction est un art difficile, surtout quand t’es limité dans l’argent.
Dawson avait aussi un autre avantage : une piscine publique. Quel plaisir que de jouer dans l’eau avec les petits autochtones qui n’ont pas encore à avoir peur de tout ce qui est différent. L’atmosphère est souvent plus importante que le résultat. La vie est la seconde qui passe.
J’étais arrivé à me créer tout un réseau de petits amis tant à la piscine qu’à l’école. Il y avait parmi nous un curé protestant. C’était l’aîné. Je le soupçonnais d’être un indicateur de la police, car il essayait toujours d’avoir plus de détails sur tel ou tel garçon, surtout ceux qui avaient découvert les vertus de la marijuana.
Un soir, au restaurant, j’ai poussé le curé à se choquer en lui demandant devant tous pourquoi il avait tant d’intérêt pour les jeunes. Les aimait-il en secret? Était-il gai? Le pauvre curé pataugeait d’une réponse à l’autre. C’était d’autant plus drôle que l’un des jeunes m’avait déjà servi de flûte à bec et l’avait raconté à presque tous ses camarades.
Tous savaient que le curé n’était pas gai et trouvaient hallucinant de le voir s’emporter ainsi.
Il confirmait de facto que le sexe n’était pas sa principale préoccupation, mais la mari.
Je l’ai dénoncé parce que je ne voulais pas qu’un seul de ses jeunes ait des problèmes judiciaires. Le pauvre curé venait juste de perdre la confiance du groupe et ça me confirmait que souvent les prêtres servent les fins de la police.
La reconnaissance de mes petits camarades s’est traduite par d’autres concerts de flûte à bec. C’est fou comme l’amour de la musique a crû dans le groupe. Je n’avais pas que les lèvres chaudes, le bon coup de patin de la langue et la vitesse pour les garrocher au nirvana ; mais j’étais aussi un très bon chef d’orchestre. Je savais aussi jouer de la «bayette»…pour ceux qui avaient l’âme trop peureuse quoique le ciel est un grand concert qu’il faut préparer sur terre.