Radioactif 354
Radioactif 354
Texte de 2008
Un attouchement.
Il faut vraiment être tombé sur la tête pour attacher plus d’importance à un attouchement sexuel que d’avoir des jeunes qui n’ont rien à manger, qui ne peuvent pas fréquenter l’école, qui sont embrigadés dans des armées.
Pourquoi un attouchement sexuel consenti est-il criminel? Il n’y a rien qui motive le fait de considérer ce geste comme un crime, à moins qu’il soit violent ou non consenti. Il faut être vraiment vicieux pour considérer un toucher comme un crime tel qu’on puisse poursuivre des gens, quel que soit le coût, à travers le monde entier et des décennies plus tard.
Est-ce qu’un attouchement non violent peut blesser un ado qui, moins stupide que les adultes, apprend à en jouir ou du moins à ne pas en faire tout un plat? Comment peut-on penser que se faire toucher, une caresse, ça fait mal? Personne n’a déjà été blessé par un attouchement consenti.
Pour ceux qui pensent ainsi, ça correspond à une maladie de l’esprit qui s’appelle l’aliénation. Ces règles morales viennent directement des religions. Elles existent parce que personne n’ose remettre leur pertinence en cause, même si la science contredit l’idée de perversité dans des gestes à caractère sexuel consentis en dehors du mariage.
Ce sont habituellement les dirigeants religieux qui, à travers leurs sacrifices, essaient d’entrer dans une autre dimension. Mais, quand tu souffres trop et que tu rentres dans un monde euphorique, c’est que tu as un problème de perception. Elle est faussée par la douleur : le masochisme. La douleur peut aussi avoir l’effet d’une drogue.
Même si rien ne justifie de criminaliser un attouchement non violent et consenti, on en fait un tel drame que ça devient les nouvelles à TVA et de Radio-Canada. On dirait que nos médias se prennent pour les nouveaux curés d’Ars du Québec. Est-ce un nouveau moyen d’attirer l’attention pour qu’on ne voie pas qu’il se passe des choses bien pires ailleurs ?
Je me souviens d’une nouvelle où un gars a été condamné parce qu’il avait mis la main sur la cuisse d’une petite fille. Le juge a décidé que c’était avec une intention perverse. Je pense que pour voir partout des intentions perverses, il faut d’abord être pervers. C’est mal parce que les autorités ont décidé que tout ce qui est sexuel et n’est pas procréation est mal.
Ce sont d’abord des raisons d’ordre économique. Le contrôle du petit peuple en insufflant dès l’enfance l’idée de péché de la chair ce qui justifie une perception négative de soi dès que l’on a le malheur de se sentir.
C’est mal parce qu’on ne veut pas que les jeunes apprennent que c’est le fun.
Quarante ans plus tard, il faudrait recommencer la même discussion que celle qui a entouré l’avortement. Pourquoi est-ce mal d’avoir du plaisir, s’il n’y a pas de violence?
C’est un abus de pouvoir et la négation du droit à avoir une vie privée.
Contrôler la sexualité des jeunes plutôt que de respecter leur droit à leur sexualité, c’est ce qui est criminel.
Heureusement, en 2022, le gouvernement du Québec vient de reconnaître que l’intérêt de l’enfant est sacré quand il s’agit de l’application de la loi.
Christophe Colomb a maîtrisé les autochtones en leur faisant croire que la lune ne reviendrait jamais, lors d’une éclipse de la lune comme ce soir. Nous sommes comme les aborigènes, on nous fait croire qu’un toucher sexuel c’est mal, et nous, on est assez niais pour le croire.
Partir sur le pouce.
Il faut être borné pour voir dans une campagne électorale rhinocéros, un geste terroriste. Pourtant, c’est bien ce que certains croyaient.
Quand je me suis présenté à la télévision, le soir des résultats, j’ai voulu dire que plus de 900 votes de poseurs de bombes dans une petite ville comme Sherbrooke, c’est quand même une menace considérable. On me refusa toute entrevue. Si je trouvais ça drôle, ce n’était pas le cas du système. Je ne savais pas que rire pouvait semer l’effroi. Mais, après le vote, je devais décider de ce que j’allais devenir.
Je ne voulais surtout pas vivre à la remorque de mon père d’autant plus que celui-ci avait tellement aidé de gens qu’il devait s’expatrier et travailler à l’extérieur pour permettre au magasin de survivre. Je ne voulais pas non plus entrer en conflit avec mon père parce que je suis pédéraste. Il a déjà assez honte de moi comme ça. Il fallait trouver une solution radicale.
Je ne sais pas où je suis allé chercher cette idée, mais j’ai décidé de me rendre à Vancouver sur le pouce. Tout ce que j’avais pour le voyage : une immense poche de toutes sortes de victuailles pour survivre.
Quand on ne sait pas, on fait toutes sortes d’erreurs. C’est ainsi que je me suis amené du macaroni Kraft. J’ai pensé que cela me serait utile d’autant plus que j’aime bien ça. L’imprévu : comment pouvoir le faire cuire?
Je me rappelle cette soirée où je l’avais à portée de main. Je n’avais pas mangé et j’ai dû commencer à frapper aux portes sans succès pour obtenir le droit de faire cuire mon macaroni. J’ai été forcé de me rappeler que du macaroni ça doit être cuit pour être mangé. Heureusement, j’avais un très bon sleeping bag.
J’ai tellement aimé cette expérience de voyage que je me demande si je ne devrais pas la réessayer maintenant. Qui aurait peur d’un petit vieux comme moi? Mais, il s’est passé tellement de mauvaises affaires au Canada sur le pouce qu’aujourd’hui personne n’en fait. C’est uneautre évolution de notre paranoïa collective.
D’une manière ou d’une autre, tant que Benji, ma petite chienne, sera là, pas possible d’entreprendre de tels voyages. Benji a 11 ans, ce qui lui fait au moins 70 ans et plus. Elle fait parfois des convulsions. Elle raidit comme si elle était pour paralyser. Elle a les yeux sortis et tu peux y lire une peur bleue. C’est une expérience affreuse à chaque fois que ça se produit.
Tant que Benji sera là, pas question de partir en voyage, sauf pour aller voir Claude, son ancien propriétaire dont elle se rappelle très bien. Benji est une petite chienne adorable, très intelligente et tête de cochon.
Au moins, on peut encore la flatter, vider un peu le trop plein d’affection, sans qu’il y ait un esprit assez sale pour y voir du mal ; mais je suis persuadé que ça arrivera un jour.
La folie est encore pire quand on voit tout comme l’opération du diable.
Le sexe et l’autorité.
Je suis totalement d’accord avec l’idée qu’il ne faut pas avoir de rapport sexuel avec les personnes qui sont sous notre autorité. C’est une notion qui me semble aller de soi.
Si tu es en autorité, le jeune peut percevoir ton désir comme un ordre. Il peut avoir peur et croire que ne pas se conformer à ton désir entraîne des représailles. Alors, ce n’est plus un consentement.
Cependant, en dehors de ton travail, tu reprends le droit de vivre ta vie comme tu l’entends. Il y a toute une différence entre un jeune à qui tu enseignes et un autre qui ne fait que fréquenter la même école.
C’est stupide de prétendre qu’un professeur est en devoir 24 heures sur 24 ; 365 jours par année parce que t’enseignes et que tu dois donner l’exemple. C’est complètement irréel et par conséquent complètement idiot. Cependant, s’il se passe quelque chose, ça ne doit pas être directement en relation avec ton travail.
Que tu rencontres des jeunes auquel tu n’enseignes pas, tu ne peux pas être en conflit d’intérêt, à cause de ton statut d’autorité. Les jeunes savent très vite ce que tu veux et peuvent très vite te communiquer leur approbation ou leur refus. Ils sont moins idiots qu’on pense. Un abus de pouvoir, c’est être professeur, changer les notes, le menacer pour cruiser et obtenir ainsi les faveurs d’un étudiant. Tu peux placer le jeune dans une situation qui n’est pas claire, qui l’indispose ou le divise intérieurement.
Le problème est parfois devenu maladif du fait qu’on entretient la peur de la sexualité. On passe à un autre extrême. Tu ne peux plus manifester aucune affection, aucun intérêt à un enfant sans que tu sois taxé de pédophile. C’est rendu une vraie maladie.
Un jour on paiera pour cette paranoïa. L’abandon scolaire est une des conséquences, quoiqu’à mon avis, ce soit moins important que les drogues.
Les jeunes ont besoin de se sentir valorisés alors si toute forme d’intérêt devient suspecte, tu évites de manifester ta sympathie et les jeunes payent pour cet excès de pudeur.
J’ai enseigné 15 ans. Je n’ai rien à me reprocher depuis que j’ai été agrégé professeur. J’ai soigné mes désirs à coups de poignet, le soir, seul, à la maison, à la cachette. On a quand même su me «piéger» en dehors de l’école pour des raisons plus politiques que sexuelles. Même si on a utilisé le témoignage d’un jeune contre moi, il y pleuvait des centaines de » je ne me rappelle pas « , « peut-être », » je ne sais pas ». Ce sont les termes utilisés très largement quand l’histoire est montée par la police ou la DPJ, selon mon ami ex-policier Pierre Faucher. Le but évident n’est pas de protéger le jeune, mais de te faire coffrer. Suite d’un référendum perdu.
Revenir à l’essentiel et sortir de mon nombril, maudit que c’est difficile.
Il y aussi une autre dimension qui, à mon sens, justifie de ne pas avoir de rapports sexuels dans une situation d’autorité : la réputation.
On dit que la personne qui est arrêtée nuit à la réputation de l’œuvre, de l’employeur, surtout que les médias se chargent de répandre la bonne nouvelle, même si on invente une partie du scénario. Comment un employeur peut-il être responsable de son employé en dehors des heures de travail? C’est fou.
À vrai dire, je trouve le tourisme sexuel moins hypocrite que de te servir d’une institution pour te rapprocher des jeunes.
Certains pays, d’ailleurs, refusent d’entrer dans le bal des obsédés du cul pour la bonne raison qu’il y a bien des pédérastes qui aident les gens qui les entourent. Un échange sincère. Qu’est-ce qui est le pire : crever de faim ou avoir une relation sexuelle?
L’obsession sexuelle est une maladie occidentale de bourgeoises (is) qui n’ont aucune autre cause intelligente. C’est un mal qui fut créé par les religions pour diriger chaque âme en l’aliénant. Quand tu ne manges pas tout le temps, t’es loin de te soucier de ton cul, sinon pour t’en servir pour gagner à manger.
La prostitution est une forme de travail individuel. C’est aussi acceptable que n’importe quel autre emploi. Si c’est ce qu’on veut faire. C’est plus digne que de voler le peuple en le surtaxant. Tout est toujours question de $$$ et de pouvoir.
On est loin de l’égalité des chances pour tous les humains.
La conscience personnelle c’est pourtant ce qui garantit la liberté.