Radioactif 352
Radioactif 352
Texte de 2008
Des questions fondamentales…
Bizarre qu’aujourd’hui on ne se pose plus ou rarement des questions aussi fondamentales que : les différentes sortes d’amour, le plaisir et la douleur ; le bien-être et la misère ; le bonheur et le malheur. Pourquoi passons-nous souvent d’une extrémité à l’autre ?
Pourquoi certains jeunes veulent-ils se suicider? Pourquoi la vie est-elle belle un jour ; affreuse, le lendemain? Y a-t-il vraiment un cycle bonheur-souffrance? L’homme peut-il cesser d’être l’animal le plus destructeur de la planète? Pourquoi sommes-nous là? Est-il vraiment important de le savoir? Nos vies ont-elles un sens? Notre raison de vivre est-elle le rejet du plaisir? Quel est ce lien entre le désir, le plaisir sexuel, le bonheur et l’amour. Une pensée qui hante les bouddhistes.
Étant donné que j’enseignais, il est bien évident que je ne pouvais pas crier sur tous les toits : je suis pédéraste. Quand j’enseignais, j’avais le sentiment d’être utile. Je n’avais pas besoin de cette étiquette, loin de là, sauf en parler à certains pour être authentique. Dès que l’on sait que tu es pédéraste, tu ne peux rien faire, tu es bloqué partout, complètement inutile, car tu ne peux même pas faire du bénévolat ; tout ça quand il manque de profs, qu’on s’arrache les cheveux pour essayer de trouver un moyen d’intéresser les jeunes à l’école. Heureusement, je prends ma retraite. Je n’ai pas le choix.
Donc, je dois trouver un but à ma vie pour les 20 prochaines années. Quand j’ai enseigné, j’ai appris le sens du désir. C’est évident qu’il y avait toujours un étudiant pour me garrocher dans les pommes, mais ça ne devait pas paraître et se régler seulement le soir, si la tentation était trop forte, par une belle masturbation visualisant en imagination les fantasmes impossibles.
D’autre part, j’ai eu des périodes luxueuses où j’étais absolument comblé. Plus de petits gars que j’en avais besoin. Je me suis aperçu alors que les plaisirs génitaux finissent par ne vouloir rien dire et parfois même nous tomber sur les nerfs s’ils ne signifient pas un moyen de rendre le partenaire plus heureux. Donc, il faut absolument de la tendresse, de l’amour. Mais qu’est-ce que l’amour?
D’expériences, je dois dire que les deux choses les plus importantes de la vie sont de s’accepter comme on est , de le vivre du mieux que l’on peut et d’essayer de se donner corps et âme pour les autres.
La pédérastie se vit entre quatre yeux, deux sourires et des ondes qui s’attirent et s’amplifient mutuellement. Pas besoin de haut-parleur ! Elle peut prendre autant de visages qu’il y a des formes d’amour. Tous les pédérastes que j’ai connus (ils sont pratiquement tous déjà morts) étaient comme moi : contre toute forme de violence, déchirés par la peur de nuire à un enfant comme on le prétend à tort. Ils vivaient tous en adultes dans des esprits d’enfants.
Personnellement, je ne peux pas tolérer de voir un adulte être violent avec une femme et encore moins avec un enfant. Je capote quand j’écoute les nouvelles, ce qui arrive me semble tellement invraisemblable. Je n’arrive pas à croire à toutes ces histoires qu’on nous raconte. La seule chose dont je suis certain : le tabou, le silence entourant la sexualité, est ce qui nous a nui le plus dans notre épanouissement, et pourtant, une multitude de gens se battent pour conserver cette éducation débile que l’on nous a appris à travers le silence, l’irrespect, en nous prenant pour des crétins, en méprisant notre jugement.
Sommes-nous un peuple de masochistes? La souffrance n’a de sens que si elle nous apprend à apprécier le bonheur. C’est percevoir le Beau et le Bien en tout. C’est très beau, mais qui y parvient ?
Spleen à Magog.
Je ne suis pas riche. Je n’ai jamais été riche et je ne le serai jamais avec toutes mes dettes. Je ne serai jamais assez riche pour combler mes désirs ou avoir le profil du bon gars. Je ne me prostituerai jamais assez pour payer toutes mes dettes. Il me faudrait faire 4,400 pipes à 100$ chacune ou recevoir 135 fois un paiement de 329$ par année du Conseil des Arts du Canada pour mes textes retrouvés dans les bibliothèques. C’est pas mal d’années à vivre pour un gars qui souffre de l’estomac.
Au Québec, on m’a éliminé de la liste des auteurs. On ne me donne rien et je suis parfaitement payé puisque je n’existe pas. Cependant, on tente de me faire croire qu’il faut réaliser l’indépendance pour sauver « ma » culture.
Ce n’est pas important d’être pauvre, mais ça limite. Les autos coûtent trop chers pour faire le tour du globe d’autant plus que je ne veux pas promouvoir la guerre en encourageant les pétrolières. Que Céline Dion m’entende. Elle est notre fierté nationale. Au moins, elle, elle aide son prochain… Si j’étais riche, je partirais pour enseigner dans un pays pauvre. Cuba, Haïti, les Indes? N’importe où, mais dans un endroit où aimer les garçons n’est pas encore un crime, même si tu n’es pas une femme.
J’irais dans un pays où mon savoir, ma petite maîtrise en français, pourrait aider quelques individus à s’en sortir. Mon savoir est-il plus important que ma pédérastie? J’irais dans un pays de sida pour penser à la nécessité de ma chasteté. Je ne sais pas pourquoi, mais plus je lis, plus j’écoute la télévision, plus je me rends compte que plus tu es haut dans l’échelle du pouvoir, plus tu es pourri. Je constate aussi que la plus grande usine de violence, de haine et de mépris est la religion.
Lucifer aurait-il eu raison de refuser de se prosterner devant un animal qui ne respecte pas la nature, qui n’hésite pas de faire souffrir les autres espèces, qui méprise même ses propres semblables? L’homme est-il voué à créer sa propre destruction?
Pourtant, quand tu rencontres les gens de toutes sortes, individuellement, rien n’est plus beau qu’un être humain, si tu le regardes dans les yeux. Serait-ce que le passé de notre civilisation est garant de notre déclin collectif? Notre petit cerveau peut-il endurer la surpopulation? Notre espace vital est-il celui de nos rêves et de nos amours ? Je ne suis pas très optimiste aujourd’hui. J’ai même vérifié si j’avais bien pris mes pilules, car, à un certain âge, on fonctionne à la pilule.
La vie est encore pleine de promesses. Il y a encore des enfants. L’hiver est formidable, on ne manque pas de neige. C’est mieux que lorsqu’il pleut tout le temps. J’ai plus de gens qui me lisent, mais je ne sais pas s’ils détestent ce qu’ils lisent ou aiment bien ça. J’ai une petite Benji qui dort à mes côtés pour m’accompagner dans mon travail. Elle remplit bien sa vie de chienne de compagnie. Est-ce que les animaux sont supérieurs aux hommes : ils ne font pas la guerre, eux? Ils sont plus près de l’équilibre. Leur dieu est la vie : le repas à manger, la femelle à contenter. Nous, nous étouffons dans les signes de $$$. Une espèce de papiers mangeur de forêts.
Ça va mal notre affaire. Vive le Kosovo ! Bienvenu à l’ONU ! Quand viendra le tour du Québec? Le cerveau est-il un malaxeur qui brouille l’œuf de nos cogitations?
Le contact.
Enfin, une étude démontre que les jeunes savent très bien de quoi il en retourne quand ils parlent avec un pédéraste et son intention.
Voici quelques extraits parus dans La Tribune, de Sherbrooke, aujourd’hui (18 février 2008) : C’est le cauchemar de tout parent : un pédophile qui sévit sur la Toile, se faisant passer pour un enfant pour en leurrer d’autres. (C’est ce que fait aussi la police, mais elle est payée pour le faire). Elle regarde elle aussi, est-ce mieux? Pour y arriver ne doit-elle pas faire penser au sexe à l’enfant qu’elle protège?
Cette nouvelle étude démontre que ce scénario relève plutôt de la légende urbaine que de la réalité. Des chercheurs parrainés par l’Association américaine de psychologie peignent un nouveau portrait des cybers prédateurs sexuels et de leurs victimes.
La plupart des agresseurs opèrent à visage découvert sur la Toile, a constaté l’équipe dirigée par la professeure Janis Wolak, de l’Université du New Hampshire. Dans un cas typique, ils échangeront longtemps avec leur victime afin de gagner leur confiance. Ce ne serait pas plutôt pour ne pas abuser de leur naïveté et s’assurer qu’ils ont bien compris de quoi il en retourne? Résultats les adolescents qui tombent dans le panneau ont l’impression de se lancer dans une relation romantique avec un adulte. « Les médias d’information laissent entendre que ces crimes sont violents, que les agresseurs bernent des enfants très jeunes, et ce n’est pas le cas, explique la Dre Wolak, jointe par La Presse. Ces agresseurs sont très ouverts. Ils ne cachent à personne qu’ils sont des adultes, et cachent rarement leur intérêt sexuel. »
La recherche qui sera publiée aujourd’hui dans la revue American Phychologist, condense les résultats de 3,000 entretiens avec des internautes âgés de 10 à 17 ans, et de 612 entrevues avec des policiers de différents États et provinces. On y apprend qu’à peine 5% des agresseurs se font passer pour des enfants pour attirer leur victime et que 75% rencontrent leur agresseur face à face à plusieurs reprises. «Il n’y a rien de nouveau là-dedans, tranche Xavier Von Erck, fondateur de l’organisme californien Pervited Justice.
Nous aurions pu dire ça il y a trois ans. N’empêche, ces nouvelles données pourraient modifier en profondeur la façon dont les forces policières combattent les prédateurs sexuels sur internet. Car les victimes sont souvent moins impuissantes, moins naïves qu’il y paraît.
« On se rend compte que le comportement des adolescents prouve qu’ils sont au moins partiellement conscients de la rencontre qu’ils vont avoir avec un adulte, explique Benoît Dupont, professeur au Centre international de criminologie comparée. Ils savent aussi pourquoi l’adulte veut les rencontrer, c’est-à-dire avoir des relations sexuelles. » « Nous devons être beaucoup plus francs avec les jeunes au sujet de ce type de criminalité, estime Janis Wolak.
En fait, ces résultats devraient nous inciter à éduquer les jeunes adolescents bien davantage au sujet des relations sexuelles avec les adultes. J’ajouterais que si on veut considérer une relation sexuelle adulte-ado comme un crime, il faudra pourvoir le justifier.
La répression est une attaque au droit des individus de vivre et de jouir de leur sexualité comme ils l’entendent quelle que soit l’âge et le sexe. Évidemment, je fais exception avec la pédophilie (10 ans et moins) et il serait urgent de faire la distinction entre des rapports non violents et violents, dominateurs.
Ces spécialistes ont certainement eu de bonnes subventions pour faire cette étude. Pourtant, je dis la même chose depuis 30 ans ; mais moi, on essaie de m’interdire partout. Vive l’hypocrisie !