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Radioactif 328

mars 24, 2022

Radioactif 328

Texte de 2008

Ça ne dure pas longtemps.       

Après une soirée de poésie dans laquelle je déclarais mon amour pour les petits gars, à ma grande surprise, je n’ai jamais autant été sollicité par des femmes.  On aurait dit qu’elles voulaient me prouver leur supériorité en amour et me rendre coupable parce que je leur préférais un petit gars. 

Le poète en moi leur plaisait probablement moins que le plaisir que j’avais à découvrir des âmes sœurs.  Un beau phénomène d’égalité.  Qu’on le veuille ou non la pédérastie m’a énormément apporté dans la vie dont, entre autres, de ne pas faire de distinction de sexe, de race, de langue et de religion. 

Un humain, c’est en soi un être extraordinaire. 

À mon sens, il y a du bon et du mauvais en tout, reste à savoir lequel l’emporte.  Baiser, point à la ligne, ça n’apporte pas grand-chose, sinon un bon kik d’une seconde ou deux.  Le point G, l’éjaculation, pour un gars, ça dure infiniment peu de temps. 

Le temps des chatouillements, des caresses préalables, l’éjaculation et tout est fini.

J’ai lu dans l’histoire de la répression sexuelle qu’il fut un temps où tout le corps était considéré comme zone sexuelle, Malheureusement, les moumounes ont rétréci cette zone de plaisir à ce qu’elles appellent les « parties». Les hommes  étaient probablement trop hypocrites pour affirmer que la majorité sont d’abord excités par les seins. 

Quand ils font l’amour, ce n’est pas pour faire jouir l’autre, mais jouir eux-mêmes.  C’est normal, c’est ainsi qu’ils furent nourris, donc, qu’ils ont connu les premiers et les plus grands plaisirs de la vie. 

Il faut vraiment être vraiment cochon pour être incapable de résister à une silhouette féminine au point de les forcer à se dissimuler derrière des vêtements pour ne pas être tentés.  C’est pourtant ce que firent les religions dominées par les mâles. 

Le plaisir mâle ne dure pas une éternité. Ce n’est pas fort en durée ; par contre, c’est tout puissant comme plaisir. 

C’est ainsi que j’ai dû répondre à une question que je ne m’étais pas tellement posée jusqu’alors : aimes-tu les femmes? 

Dans ma vie, j’ai toujours considéré l’expérience comme la raison de vivre, et la réflexion, la méditation comme la plus grande des jouissances, celle du cerveau.  Nous sommes sur terre pour être heureux.  La contemplation aboutit habituellement à un sentiment intérieur de plénitude et de satisfaction. 

Puisque je crois dans la Beauté, je la cherche et je la trouve partout.  Les plus beaux moments de ma vie furent une forme d’extase : être en amour.  C’est une participation active à la richesse de la vie, même s’il y a des horreurs qui surviennent à cause toujours de la violence. 

Les moments les plus difficiles de ma vie furent de ressentir ce que j’imaginais comme la misère des autres. 

Ce besoin de rendre les autres heureux m’amena à parler de relations sexuelles non seulement égalitaires, libres, mais aussi responsables. 

C’est d’ailleurs ce qui m’a amené à tant me demander si la pédérastie peut vraiment nuire aux jeunes.  Être en amour avec tout, tout le monde, ce serait encore mieux. 

Ce besoin m’interpelle toujours, car il exige de se demander : qu’est-ce qui pourrait être fait pour qu’il n’y ait plus de démunis sur la terre?   Je veux dire ceux qui n’acceptent pas et souffrent de cette situation ; car, tu peux être démuni parce que tu cherches une réponse, une vérité, à travers la misère comme Bouddha.    J’ai aussi un petit côté spirituel.    

La pédérastie mise à nu.

Citation :

Cependant, il faut avoir la sagesse de reconnaître l’existence d’une vie sexuelle dès l’enfance et le besoin de protéger les enfants de moins de 10 ans contre des gestes qui ne respectent pas leur rythme de développement, car des aventures trop précoces peuvent hypothéquer leur imaginaire, en créant des peurs ou des scrupules qui,  même s’ils ne seront plus justifiés à l’âge adulte, les hanteront quand même.           
La pédérastie mise à nu, page 31,       

Sexe et pot.

On dit que la sexualité, la cigarette et les drogues stimulent la même partie du cerveau.  Je ne le sais pas, mais je peux affirmer que les relations sexuelles étaient plus agréables, sous les effets de la drogue. Mais, si les drogues sont trop fortes, comme aujourd’hui, ça ne donne pas grand-chose puisque tu ne t’en rappelles pas.  Tu t’endors.

Quand t’étais gelé, dans mon temps, t’avais l’impression que l’éjaculation allait prendre une éternité.  Par contre, si tu te mettais à avoir peur de ne pas venir, t’avais peur longtemps.  Ça rendait le fait de faire l’amour avec une fille – parce que ton orgueil compte aussi – beaucoup moins intéressant qu’avec un garçon, car, dans ce cas, ça n’avait aucune importance que tu viennes ou pas.  

Était-ce parce que je buvais en même temps ou que je me masturbais trop souvent pour avoir ainsi peur de ne pas venir? (éjaculer) Ou est-ce parce que je ne me fais pas confiance ?

La première fois que j’ai essayé de fumer du pot, j’étais avec mon ami Réginald Dupuis, Denise, son épouse, et Hélène, mon Égyptienne. C’était une des féministes qui avaient décidé de me faire regretter de leur préférer les garçons.  C’est du moins ce que j’ai pensé à cette époque. 

Au début, moi et Réginald étions autour de la table de la cuisine, nous regardions l’Égyptienne se prélasser, s’étendre sur le bord du sofa, perdue dans ses rêves.  Nous étions persuadés qu’elle essayait de nous en mettre plein la vue.  À force d’en rire, de ne plus pouvoir nous arrêter de rire, nous avons été bien obligés d’admettre que nous étions gelés comme des balles.  L’expérience était très positive. Nous avons récidivé. 

J’ai fumé durant quelques années, mais jamais au travail.  Un soir, alors que l’Égyptienne était revenue me reconduire en auto, elle a commencé à me parler en changeant de voix, en se disant une sœur, qui avait un oeil sur le goupillon de son confesseur.  Inutile de dire que j’ai plongé dans l’improvisation et j’ai attentivement mené les débats jusqu’à ce que filent ses bas-culottes, à l’arrière de l’auto.  Son expérience était un acquis invraisemblable. 

Tout s’est terminé par une communion complète et j’en suis ressorti illuminé des grâces de la jouissance totale.  La glace était rompue et nous avons poursuivi cette idylle, même si elle était mariée.  Je me rendais chez elle quand le mari couchait à l’extérieur.  C’est aussi, à ce moment-là, que j’ai connu son fils, mon petit juif, qui s’amenait toujours en pyjama quand on regardait la télévision et qui me dévorait des yeux.  Je ne me suis occupé de lui, qu’après ses révélations, six ans plus tard.  Il me confia qu’il aurait bien aimé que je me soucie un peu plus de lui quand il était petit garçon; ce qui prouve que je ne suis pas toujours très vite. 

Sa petite sœur était jalouse, elle voulait sa mère pour elle seule.   Elle me manifestait très clairement qu’elle aurait bien aimé me voir ailleurs. 

Quant au père du garçon, nous sommes devenus de parfaits amis et je n’ai jamais su s’il a deviné ma relation avec son Égyptienne.  Pour lui, j’étais le petit comique.  Le petit pédéraste.  Était-il gai ?  Je ne le saurai jamais.

L’Égyptienne.

C
e fut une des périodes de ma vie où je fus surtout hétéro.  Ce n’est pas que les petits gars ne m’intéressaient plus, mais en trouver un, qui soit volontaire, qui aime ça autant que moi, ça ne court pas les rues.  L’Égyptienne me comblait à tous les points de vue.  La course à la perle rare était abandonnée temporairement. 

Plus tard, un homme avec qui j’ai demeuré me disait que la définition de l’amour est ce qu’il y a de plus simple : être bien avec quelqu’un. 

Non seulement, Hélène était très belle, on faisait souvent l’amour. Elle me fit connaître le pot et elle avait une très grande connaissance dans tous les domaines culturels.  De quoi charmer n’importe qui. Elle était une précurseur, elle vivait, bien en avant son temps.  Enfin, une femme avec laquelle je savais de quoi parler et qui m’en apprenait.  Une grande lectrice. 

C’était aussi une féministe qui se riait des femmes encore prises dans le carcan de la morale religieuse et bourgeoise.  Elle prouvait qu’une femme peut être supérieure à bien des hommes.  L’amour exige une forme d’admiration, de fascination pour l’autre que tu sois de l’orientation sexuelle que tu voudras.  

L’Égyptienne est la seule pour laquelle je porterai une marque physique de notre engouement réciproque.  J’étais allé faire de la motoneige avec elle.  On avait loué un vieil appareil Bombardier (nouveau dans le temps) qui n’avait pas de protecteur.  Quand j’ai voulu l’embrasser, en me tournant vers elle, je me suis profondément coupé à un genou.  Ça saignait en tabarouette.  Je n’ai pas eu mal sur le coup, je m’en suis aperçu qu’en voyant mes jeans pleins de sang.  J’ai dû passer un mois à marcher avec une canne.  Ça fait plus mal après que pendant. 

La souffrance nous détourne des plaisirs du lit . J’ai toujours la cicatrice au genou.  Cette relation avec l’Égyptienne fut fabuleuse. 

Un soir, nous nous étions rendus dans le bord d’un bois, près d’un lac, admirer les étoiles,  mon sport national.   Nous avons aperçu ce qui nous a semblé un objet non-identifié.  Malgré ce « punch » imprévu, les heures qui suivirent à faire l’amour nu sur des roches, le lac dans l’œil, furent immortelles à ma mémoire.  Évidemment, au retour, nous avons plutôt parlé de l’ovni avec son époux, un scientifique, juif, athée. 

Nous avions vu un appel intérieur de l’infini qui se traduisait dans notre réalité.  Un point comme une étoile qui se déplaçait à une vitesse ahurissante, agissant comme s’il était propulsé par un faisceau de lumière.   

C’est aussi elle qui me fit découvrir Léo Ferré.  Après la première partie du spectacle, à la suite de sa chanson sur le crachat, je voulais partir.  Elle me demanda de rester, ce que je fis ; mais je n’aurais jamais cru que je serais debout à l’ovationner comme un fou à la fin de son spectacle. 

Pour la première fois, je reconnaissais à travers un chanteur ma réalité, mon identité politique : anarchiste, libre penseur.  Contrairement, à ce que l’on pense, l’anarchie est une philosophie contre la violence.  L’ordre dans le désordre.  Je venais, grâce à elle, d’évoluer un peu plus.   Elle était aussi indépendantiste.

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