Radioactif 322
Radioactif 322
Textes de 2008
La guerre.
La guerre est d’abord un processus économique, un moyen pour ceux qui dirigent de s’approprier l’avoir des moins bien nantis. Sans une foi aveugle, un pouvoir politique ou judiciaire absolu, la guerre est impossible. La guerre vit de nos taxes et de notre consommation. Elle existe grâce à notre ignorance et notre indifférence à ce qui arrive à l’autre.
La guerre règne depuis les débuts de l’humanité parce qu’on a laissé le pouvoir entre les mains de quelques bandits légalisés qui peuvent se permettre de tout piller. La guerre est un commerce planétaire excessivement payant. Elle est de ce fait un processus économique ; car, elle oblige à devoir investir de nouvelles fortunes pour rendre la vie acceptable et rendre un petit groupe de gens plus riches en devant créer plus d’armes..
La guerre, c’est vouloir la domination de sa foi, de son dieu sur tous les autres. La guerre est de ce fait un phénomène d’ignorance, de fanatisme religieux et de racisme. S’il n’y avait pas les religions, les individus auraient une conscience personnelle qui leur permettrait de se rendre compte que la guerre ne peut être qu’un abus de sa force. Dieu est pour plusieurs le bras qui leur fait croire qu’ils sont supérieurs à tous les autres et ils essaient de l’imposer aux autres. La guerre est un phénomène d’ignorance et de finances.
Alors qu’on est prêt à remuer ciel et terre pour diriger la sexualité de chaque individu surtout dans les sociétés riches (un moyen de détourner l’attention de la violence), on assiste en silence au viol de conscience de milliers de jeunes qui, contre leur gré, doivent joindre les rangs des armées de soldats-enfants. Plutôt que de dénoncer la misère des gens qui forcent des jeunes à se prostituer, on s’en prend au tourisme sexuel, un bon moyen d’éviter de dénoncer la misère de ceux qui sont forcés d’avoir recours à la prostitution pour survivre.
C’est plus facile de s’en prendre à quelques individus qu’à des régimes politiques qui abusent de leur population. Même si on sait que ça existe, le viol n’est pas encore considéré comme un crime de guerre. Quand victoire rime avec défoulement collectif, qu’avons-nous de plus à offrir que les animaux ?
Souvent les guerres sont moussées hypocritement par les intérêts des grandes puissances ou pour défendre ceux des multinationales qui ne respectent rien, sauf leurs profits.
La guerre ce sont quelques dirigeants, qui à travers les banques, le développement, tirent les ficelles pour s’en mettre encore plus dans les poches. La guerre, c’est un système planétaire entre les mains d’une poignée de dirigeants. La guerre commence avec les services secrets des pays et l’absence de morale individuelle, ce qui fait en sorte que l’argent est plus important que la vie ou les individus.
Comment combattre la guerre? Faudra-t-il que la vie sur terre soit irréversiblement condamnée à disparaître pour agir ?
La lutte à la guerre est individuelle. Elle passe par le refus systématique de tous les individus à souscrire à un gouvernement qui met de l’argent dans les armements.
Si les religions jouaient leur vrai rôle d’apprendre à s’aimer et s’entraider quelle que soit ta foi, elles pourraient créer une solidarité et une conscience universelle qui tuerait l’ignorance géopolitique qui permet la guerre.
Pour cela, les Nations Unies devraient être la seule organisation mondiale qui possédé le pouvoir d’intervenir pour solutionner les conflits. On devrait s’entendre pour que l’humanité cherche à éliminer la pauvreté, l’ignorance et mette en place un minimum de lois qui, au lieu de se concentrer sur la sexualité, porteraient sur l’élimination de la violence individuelle et collective.
Il est impossible d’éliminer la guerre sans le respect de l’égalité entre chaque Homme-Femme. Pour éliminer la guerre, il faut combattre la misère, l’ignorance. Il faut orienter nos recherches en vue d’améliorer la vie physique et sociale de l’humanité entière, en passant par l’amélioration du niveau de vie et de la qualité de vie de tous les individus où qu’ils se trouvent sur la planète. Notre façon de vivre actuelle est par son insouciance un crime permanent.
Ma mort. Un scénario.
Je l’avais pressenti, mais je n’y croyais pas. Je ne savais pas que ça pouvait être un passage aussi doux. Ce fut comme si j’avais perdu les commandes de mon propre jeu vidéo et qu’il se serait mis à exécuter toutes sortes de programmes que je n’avais pas demandés ; mais qui ne m’étaient pas inconnus, des séquences de ma vie précédente.
J’ai juste ressenti dans la nuit une profonde déchirure intérieure. Un glissement vers le centre d’un brouillard opaque. Je me sentais comme un spermatozoïde dans une mer de sperme. Je faisais quelque fois surface, ce qui me permettait de reconnaître par ci, par-là, des paysages terrestres. La sensation avait été assez forte pour m’indiquer qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. Aucune douleur, une fascination blanche et une peur de l’inconnu m’habitaient. Ma vue était une montagne russe dont les pics émergeaient dans la réalité terrestre.
Si je m’introspectais, j’observais que j’étais comme une gouttelette, bel et bien plus petit qu’un atome, attiré vers je ne sais quelle destination. Quand j’ai ré aperçu mon corps, il n’était pas tellement différent de l’image que je me fais de moi, sauf que quelqu’un m’avait taillé la barbe et je fus à même de constater que j’avais une immense bedaine de Québécois en Floride. Puis, je suis revenu dans mon épais brouillard. On aurait dit qu’il s’était partiellement dissipé avec mes doutes.
J’étais plus ou moins indifférent d’avoir disparu. La mort est comme un tout petit trou dans la trame d’un film. L’entrée dans une caravane en marche vers un nouvel ovule. L’action se continue, mais elle n’a pas nécessairement rapport avec l’image qui précède. Je demeurais un Je. «Je» identifiais clairement des scènes. Je ne paniquais plus autant qu’au moment où pour la première fois j’ai pris conscience de ma disparition dans le film de la réalité.
J’ai profité de ce sentiment de reprendre en main mes désirs pour aller vérifier à nouveau si j’étais vraiment devenu un fantôme. Rien de plus vrai. J’étais une furtive allusion dans un dictionnaire. La vie se déroulait maintenant sans moi. On ignorait jusqu’à mon existence perdue parmi des milliards d’autres vies.
Je compris que le brouillard traversé était fait d’un nombre incalculable de petites cellules comme moi, suspendues je ne sais où. La déchirure fut plus profonde comme une marque de conscience. J’étais déjà un autre «je » en devenir.
La structurite.
Je ne suis pas devenu indépendantiste seulement parce qu’on a refusé le projet de l’aéroport international à Drummondville, mais parce que le refus de ce projet et les difficultés que l’on vivait dans l’Estrie étaient presque toujours liées au fédéral.
D’abord, nous n’existions pratiquement pas au niveau fédéral. Il fallait en prendre conscience et y remédier si on voulait évoluer un peu. Dès qu’on avait un problème de fond, on se rendait compte que la solution aurait été une intervention d’Ottawa, l’inaccessible. Nos besoins étaient toujours contraires aux besoins d’une autre partie du Canada et le reste du Canada passait toujours avant nous quand il s’agissait de solutionner un problème.
Par exemple, on avait donné 200 millions $$ aux producteurs agricoles de l’Ouest, mais on ne pouvait rien avoir pour nos producteurs laitiers qui crevaient de faim au Québec. Notre seul début de conscience était le parti créditiste : le grand-père du parti Néo rhino par son côté loufoque.
Par contre, je craignais une autre manie que j’ai appelé « la structurite». Souvent, pour solutionner un problème, on créait un nouveau palier de gouvernement ou une commission d’enquête dont les résultats iront mourir sur les tablettes. Problème oublié, problème réglé jusqu’à ce qu’il refasse surface dix fois pire qu’avant. C’est peut-être bon pour créer de nouveaux emplois , mais ça ne règle rien, au contraire, c’est ce qui faisait que toutes les solutions nous coûtaient encore plus cher.
Les institutions semblaient être des bulldozers pour recueillir de nouvelles taxes qui étaient remises aux grandes industries qui changeaient de location dès qu’elles avaient retiré toutes les aides que nos gouvernements leur donnaient. C’était le bien-être social des riches, des multinationales, une première forme de mondialisation.
Plus t’as de paliers de gouvernements, plus tu peux imposer différentes sortes de taxes ; mais les profits se ramassent toutes dans les mêmes poches au bout de la ligne, soit quelques riches qui contrôlent l’économie ou le monde.
Les autorités pouvaient se sauver des services à rendre à la population en disant qu’il relève d’un autre niveau de gouvernement. Toujours le même pelletage dans la cour du voisin.
Les juridictions.
La structurite, c’est l’enfant pauvre, un niveau inférieur à l’empiétement des juridictions constitutionnelles, à partir du même principe : partager le plus de pouvoirs possibles pour mieux taxer. Plus t’as de gouvernements qui se prétendent responsables et ne font rien pour régler les problèmes, plus ils peuvent revendiquer de champs de taxation. Un vol légal.
On nous dévalise à partir de nos impôts et comme si ce n’était pas suffisant, on y ajoute les taxes. Chaque palier est une valeur ajoutée. On devrait éliminer tous les retours d’impôts pour ceux qui gagnent (seul ou en famille) moins de 25,000$ par année. En- bas de ce montant, tu ne vies pas, tu existes à peine, car tout coûte plus cher et comme je l’écrivais dans l’Homo- vicièr, tout est maintenant commercial.
Quand tu gagnes 100,000$ par année et plus, tu ne peux pas te rappeler ce que c’est de devoir sans cesse te casser la tête pour arriver à payer ton toit et ta nourriture. Tu penses que la prostitution est une dépendance décadente et tu rêves à des lois de plus en plus répressives sous prétexte de protéger les plus jeunes et les générations à venir. Tes valeurs changent. Les profits deviennent ta raison de vivre. Le respect, la compassion pour les autres disparaissent. Tu juges parce que tu payes.
En fait, pour qu’il puisse y avoir des riches, il faut de petits poissons pour les nourrir. Les riches s’imaginent que les petits ne sont que des dépenses, oubliant que sans les petits, il n’y a plus de consommateurs. S’il n’y a plus de consommateurs, il n’y a plus de ventes, plus de profits. Tout comme s’il y en a trop, car ce sont alors les richesses naturelles qui manquent au rendez-vous. Le problème Nord-Sud, pays développé vs les pays pauvres ou en développement. Pour que la société augmente son train de vie, il faut des travailleurs et surtout des ignorants. Ainsi, on peut leur faire croire que leur salut en dépend et les faire travailler en payant le minimum. Si les gens réfléchissent trop, ça met la stabilité du système en danger.
Les juridictions ont un autre avantage indéniable : quand survient un problème, tu peux prétendre que c’est d’une autre juridiction. On retrouve ça aussi quand les ministères se lancent la balle les uns les autres pour que rien ne bouge. C’était exactement ce qui arrivait dans l’Estrie.
C’est chiant d’avoir un petit maudit journaliste qui réveille les gens. J’étais, ainsi l’ennemi de l’establishment. Réveiller les gens, ça implique de critiquer les structures en place.