Radioactif 312
Radioactif 312
30 Décembre 2007
Le syndicalisme
Comment un auteur de centre gauche peut-il écrire un texte antisyndical et anti-bourgeois à la fois?
Dans les années 1960, mon expérience syndicale n’était pas tellement positive. Quand j’ai commencé à Sherbrooke, je gagnais 35$ maximum par semaine. Avec le coût de la vie, je réussissais à m’en mettre de côté. Aussi, quand je fus transféré à Lac -Mégantic, le syndicat avait décidé de ne pas intervenir parce que je n’avais pas ma permanence.
La période où je fus journaliste à Lac -Mégantic et Victoriaville s’est donc déroulée sans que je sois membre du syndicat.
Mes expériences postérieures furent toutes autres. Les syndicats défendent toujours ceux qui n’en ont pas nécessairement le plus besoin. Ils passent souvent leur intérêt corporatif bien avant celui du membre individuel. Par exemple, quand j’enseignais et qu’il votait des grèves où l’on demandait des augmentations de salaires, j’étais contre.
Par contre, les gens qui travaillent pour des agences de sondages et qui sont exploités (ce ne fut pas le cas de Som, la dernière maison pour laquelle j’ai travaillé) n’ont même pas droit de se syndiquer.
Aujourd’hui, je considère que le syndicalisme, malgré ses défauts, est encore utile. Ils rempliront leur rôle quand ils travailleront à l’échelle mondiale contre l’exploitation des multi- nationales.
31 Décembre 2007
L’indépendance du Québec.
Ainsi, quand René Lévesque fut expulsé du parti libéral, on peut se demander si cette situation ne reflétait pas davantage une guerre entre les petits coqs du parti qu’à une opposition pour son projet de souveraineté-association, l’excuse employée pour s’en débarrasser.
l n’était pas encore question de se séparer du Canada ; mais de devenir plus souverain. D’ailleurs, je me demande jusqu’à quel point le Parti Québécois a vraiment cru et voulu un pays du Québec, complètement détaché du reste du Canada comme l’entendait Pierre Bourgault ou le disait Jean Chrétien? Je suis loin d’en être convaincu.
Les politiciens savaient qu’à ce chapitre, il était impossible de prôner un Québec totalement indépendant, car le plus haut taux d’adhésion fut de 35 % des gens. Ainsi, tous les projets ont tourné autour de l’association. L’association de deux états indépendants ou une vraie Confédération, ça n’a jamais été très clair.
Il y avait sûrement à la base des gens qui , comme moi, rêvait de plus en plus d’un vrai pays du Québec, presque cent pour cent francophone, totalement respectueux de ses minorités, absolument contre les guerres (des inventions du système économique pour dominer) et contre l’esclavage de la majorité de la population mondiale entre les mains d’une minorité de riches.
À cette époque, je ne pensais pas encore que le vrai dieu humain est la finance ou l’économie.
Je croyais dans des valeurs plus fondamentales et spirituelles comme nous l’avait si bien enseigné la religion catholique ; mais je commençais de plus en plus à m’apercevoir que mêmes les religions sont des multinationales qui s’enrichissent en se mariant à une idéologie. Elles inventent toutes sortes de passes qui ont eu lieu il y a des milliers d’années ; donc, dont nous sommes incapables de vérifier la véracité.
La foi est aveugle, sourde et, si on ne la questionne pas, celle est complètement stupide.
Si on avait voulu faire l’indépendance, on se serait doté des moyens de communication pour faire accepter le projet par une forte majorité.
31 Décembre 2007
L’ignorance.
La majorité des gens de l’époque ne saisissaient probablement pas la nécessité pour le Québec de devenir une entité politique carrément extérieure à la structure canadienne.
Certains , au Québec, ressentaient le peu de respect qu’avaient les autorité du Canada envers le Québec que l’on considérait comme une bande de «pea soup » qui s’agitaient autour des plus voleurs.
La corruption du système politique du Québec était évidente. Les politiciens dirigeaient tout en subventionnant les travaux qu’ils faisaient exécuter par leurs amis.
Quand j’ai été candidat rhinocéros, j’avais d’ailleurs dénoncé le joint existant entre le parti libéral et la Chambre de commerce. J’ai eu bien du plaisir à lire le roman de Roch Carrier, De l’amour dans la ferraille une grosse brique qui nous rappelle ces tendances politiques.
J’étais aussi révolté d’apprendre que la religion était un pouvoir entre les mains de ceux qui nous dominaient ; mais je n’étais pas encore assez brillant pour saisir tout l’aspect économique des religions. Je sentais que ce pouvoir catholique était aussi d’une certaine façon en opposition avec le pouvoir anglais, c’est-à-dire protestant.
Le problème n’a pas changé depuis. Harper multiplie les lois envisagées par les plus conservateurs de l’Ouest du pays, lesquels sont en même temps les détenteurs des portefeuilles de l’industrie du pétrole, comme Bush et Ben Laden. Plus t’as d’argent, plus tu domines.
Nous sommes revenus à la situation que vivaient les Cantons de l’Est quand je suis arrivé à nouveau à La Tribune comme journaliste. J’étais déçu, mais mes amours me permettaient de croire qu’un jour il sera possible de vivre en toute liberté en autant que l’on exclue la violence.
René Lévesque, en ayant permis la nationalisation de l’électricité avait créé un pouvoir énergétique qui pouvait concurrencer le pétrole, mais dans ce temps-là, on y pensait même pas, sauf, peut-être ceux qui étaient assez riches pour en avoir peur.
31 Décembre 2007
Le gouvernement régional.
Puis, vint l’idée principale : la création d’un gouvernement régional.
Dans mon esprit , le gouvernement régional n’était pas qu’une nouvelle structure, mais un moyen de rapprocher les solutions des problèmes. Les autorités municipales, étant plus immédiates, elles pouvaient prendre les meilleures décisions, les plus bénéfiques pour le milieu, car, souvent les fonctionnaires ne savent pas de ce dont ils parlent quand ils analysent une situation en dehors de leur milieu.
Le gouvernement régional permettait aussi d’avoir les autorités à l’œil et éviter que certains s’emplissent les poches aux dépens des gens qu’ils administrent.
J’ai travaillé très fort sur ce projet avec M. Dorilas Gagnon, de Bromptonville, et le CRD. Nous arrivions de plus en plus à faire reconnaître le bien-fondé de la formation d’un gouvernement régional. Mais, pour y arriver, il ne fallait pas seulement décentraliser, ramener sur un plan régional les décisions fondamentales; mais avoir aussi les budgets, grâce à la déconcentration.
Nous arrivions même à forcer Sherbrooke à prendre conscience que son sort est rattaché à celui de l’Estrie. Puis, la Tribune me muta temporairement à Drummondville. Là, j’ai négocié mon appui à l’aéroport international de Drummondville contre l’appui aux gouvernements régionaux.