Radioactif 311
Radioactif 311
28 décembre 2007
Vitesse d’évolution.
Même si je m’en prenais à la SSJB de Québec parce que je la trouvais trop réactionnaire, je n’étais pas tellement plus rapide dans mon évolution politique.
J’évoluais à l’intérieur de l’idée d’un statut particulier pour le Québec à l’intérieur du Canada (aujourd’hui, l’autonomisme rachitique de l’ADQ) quoique je trouvais l’indépendance une idée extra- séduisante.
Jean Chrétien n’avait pas encore inventé les «séparatistes». Une perception mesquine, niaiseuse et irrespectueuse des Québécois nationalistes.
Je pensais qu’on n’avait pas encore les reins assez solides pour devenir un pays indépendant. En fait, j’étais à l’image de la ville de Québec face à Montréal. Québec ne connaît pas les mêmes problèmes. Elle n’a surtout pas le problème de la diversité, de la langue.
À Québec, on ne parle pratiquement que le français. Il y a peu d’immigration et la religion est encore toute puissante. La religion à Québec est comme dans nos campagnes, quoique ça change, car toutes nos églises ferment les portes.
À Barnston, les anglais étaient devenus nos amis. J’ai toujours dit en riant : grâce à la musique et aux jeux de fesse. Pourquoi cela ne serait pas universellement possible?
La mentalité religieuse arriérée de la région de Québec nous fera-t-elle manquer notre rendez-vous avec l’histoire?
En attendant, on va lui souhaiter un joyeux 400è anniversaire. Québec est une ville merveilleuse quand on oublie la politique. J’y ai vécu cinq des plus belles années de ma vie.
28 décembre 2007
L’indépendance du Québec.
Quand René Lévesque a amené l’idée de la souveraineté–association sur la table libérale, ce n’était pas une idée tout à fait nouvelle. Il voulait juste qu’on puisse respirer à l’intérieur du Canada.
Au cours des dernières campagnes électorales, le nationalisme était de plus en plus à l’honneur : Daniel Johnson, père, prônait l’égalité ou l’indépendance. Même sous Jean Lesage, on écrivait plus PQ pour province de Québec, mais «État du Québec» et le slogan du parti était « Maître chez-nous».
Nous avons assisté au lynchage d’un ministre libéral, René Lévesque, qui voulait aller trop vite et trop loin pour la capacité mentale des libéraux d’alors. » On prétendait, comme à l’époque de Maurice Duplessis, que René Lévesque était un communiste.
Était-ce seulement à Québec, où on est beaucoup plus religieux, que ce genre de connerie prend encore ? La grogne ne tenait certes pas seulement à son idée de souveraineté association, mais on voulait s’en débarrasser parce qu’il faisait grincer les financiers des dents.
Avant ce congrès, j’étais à souper chez Mme G, lorsque je reçus un appel téléphonique de M. Éric Kierans qui voulait me rencontrer, car je lui envoyais souvent des réflexions qu’il trouvait intéressantes, par son petit côté gauchiste.
Il y avait une guerre de coqs, derrière toute cette campagne anti Lévesque. Dès que t’exprimais de la sympathie pour ses idées ou pour lui, tu étais taxé de communiste. Tu étais non seulement un suspect, mais une victime de leur paranoïa. Tu étais un «infiltré» qui avait pour but de déstabiliser le parti et faire glisser le Québec dans le camp communiste.
La place que le Québec devait avoir au sein du Canada était un sujet habituel à Montréal. On parlait entre autres d’un statut particulier, de la souveraineté association, d’états associés, de souveraineté culturelle, sans être un grand pécheur. L’indépendance, c’était surtout le discours du Rassemblement pour l’indépendance du Québec (le RIN), de Pierre Bourgault. Montréal était indépendantiste (comme les États Généraux) alors que Québec était demeuré fédéraste. La principale raison de ce retard idéologique et politique est la foi catholique.
J’étais assis entre deux chaises parce que pour moi la pauvreté occupait trop d’espace ainsi que la lutte à la corruption pour être devancées par des structures de pouvoir.
Quand j’ai eu à choisir, j’ai choisi Lévesque. Le soir, après de fortes pressions, j’ai été devant l’assistance où j’ai remis ma démission comme président des Jeunesses libérales de Limoilou, car je ne représentais plus l’opinion de mes membres, mais j’ai ajouté que je restais libéral pour défendre le droit au pain et au beurre des petites gens.
Ce fut la seule fois de ma vie où j’ai eu droit à un «standing ovation» et d’être reçu dans les bras de Kierans et Lesage. Cependant, le mal était fait.
J’étais désintéressé de la politique que je trouvais maintenant trop sale. Je me suis rendu travailler à Montréal où j’ai rencontré Daniel dont je suis devenu amoureux fou. L’amour est plus fort que la bêtise humaine.
30 Décembre 2007
Jouir: le vrai sens de la vie.
Qu’on le veuille ou non, avant de crever, il faudra faire le bilan de sa vie.
Dans mon cas, ce qui aurait dû être la malédiction totale, la pédérastie, s’est vite avérée comme la chose la plus merveilleuse que j’ai dû vivre, car l’aspect sexuel n’arrivait pas à la cheville de l’échange spirituel que de telles relations signifiaient. Ainsi, je ne pouvais pas m’en culpabiliser. Quoiqu’en toute honnêteté, j’ai toujours eu peur que ce soit les autres qui aient raison.
Suis-je responsable de la fin tragique de ceux que j’ai aimés ? Est-ce que je pouvais vraiment y changer quelque chose ? Les plaisirs que j’ai vécus avec les petits gars valent mille fois tous les inconvénients de la débilité morale de nos sociétés actuelles, car j’avais créé ma morale personnelle: Pas de violence, consentement, plaisir mutuel.
La raison pour laquelle cette éthique allait de soi est fort simple : notre système exige de vivre contre-nature pour obéir aux lois des religions. Il suffisait de le comprendre. Nous sommes sur terre pour adorer et glorifier Dieu, admirer sa création, participer à son épanouissement et non se mortifier, sous prétexte que l’on est pécheur.
Parmi les expériences humaines, l’hédonisme, le plaisir, est fondamental pour ne pas dire notre loi fondamentale.
Le plaisir est malheureusement momentané, «un moment privilégié, mais limité» qu’il faut savoir saisir dans sa vie. Il conduit encore plus à la félicité que le sacrifice.
La notion de salut par la souffrance n’est que du sadomasochisme. Une forme de plaisir qui existe à travers la souffrance et le sacrifice d’où cette notion de l’abstinence sexuelle que l’on retrouve dans toutes nos religions. Une projection de vieux frustrés.
Tout le monde sait que l’on jouit davantage dans un rêve que dans la réalité. Pas fous les prêtres ! L’abstinence rend l’éjaculation plus jouissante et plus abondante dans les rêves blancs. Mais, ils ont oublié, que trop la retarder ou l’empêcher, la rend carrément vicieuse, car ne pas éjaculer peut créer des problèmes avec le sperme quoique le système a prévu une forme d’évacuation avant de nous empoisonner..
Ce n’est pas dieu, mais les religieux qui ont inventé la notion de péché de la chair. Ils voulaient garder l’exclusivité de cette connaissance. Aimer Dieu, C’EST JOUIR ET APPRÉCIER sa création. Donc, de s’apprécier soi-même.
C’est essentiel, si l’on veut une bonne raison d’être reconnaissant.
30 Décembre 2007
Poésie de jet.
Je n’ai jamais cru que ma poésie de jet est de la grande poésie; mais elle permettait de définir, peindre un sentiment qui faisait tableau. Pour moi, la poésie était l’expression vocale, musicale de la peinture.
Ce n’est pas étonnant que quelques années plus tard, je participe avec Janou St-Denis à un mouvement ayant pour but de rassembler tous les artistes autour de leur art. Tous les arts sont de la même famille.
La poésie était parfois très limitée à la noirceur de ses propos. Heureusement, il n’y a pas qu’une forme d’expression poétique.
La poésie est un moyen d’expression qui peut se présenter de bien des manières. La chanson est de cette famille. Elle peut être un aboutissement poétique. L’important, c’est que la poésie réponde à notre personnalité et nous incite à jouir de la BEAUTÉ des mots et des images, des rythmes et des sons.
Malheureusement, il n’y a pas de récitals de poésie pour les adolescents. J’admets que ça me permettrait de jouir des yeux et des oreilles. Donc, il est bien évident qu’on m’interdirait d’organiser de tels concours à cause du danger pour leur chasteté que je représente pour les ignorants et les esprits bornés.
L’important , c’est qu’un tel concours force le jeune à se dépasser et à se respecter. La vie a un sens quand elle a un but. La poésie peut intégrer tous les comportements, sauf la violence physique. Pourquoi ne pas permettre de la laisser s’exprimer?
À quand un concours national de poésie organisé par la jeunesse ?