Radioactif 292
Radioactif 292
15 décembre 2007
Relations abusives.
Non seulement je ne crois pas dans l’intelligence de notre société et dans sa façon de réagir à la pédérastie qu’elle confond avec la pédophilie; mais je crois qu’elle abuse et se comporte, à cause de la paranoïa que ça génère, comme la pire des Gestapos.
Son sens de la justice devient une forme de harcèlement. On dirait que la population n’a pas le temps de réfléchir, de sortir de ses émotions, pour analyser la gravité réelle de la situation. Elle ne fait que poursuivre aveuglément ce que les religions lui ont appris, sans même se demander si ça a un certain sens.
On a créé des lois sur la pédérastie et on ne les remet jamais en cause. C’est ce que l’on appelle : une loi préjugée. Tout le monde pense pareil, tout le monde accepte cette loi comme telle.
À cause de cette unanimité, c’est une loi que l’on ne remet jamais en question parce qu’il semble que tout le monde est du même avis. « C’était de même avant, c’est encore ainsi et je ne vous pas pourquoi ça changerait.» Tel est le verdict aveugle et sans recours.
Une réflexion archi stupide, intellectuellement paresseuse; mais compréhensive, puisque seulement moins de 5 % de la population sont des pédérastes.
Il ne faut pas non plus mettre de côté les motifs émotifs et politiques. Ça paraît bien de prétendre que tu protèges des enfants alors qu’en réalité tu les prives de leur droit à la vie privée.
Les parents décident, la police applique les règles des parents et les personnes concernées n’ont rien à dire, comme si elles n’avaient pas de droit de décider pour elles-mêmes à cause de l’âge et la différence d’âge.
De quel droit les autres décident-ils du moment où tu peux tomber en amour? Ainsi va la vie! L’homme est incapable d’ouverture si ce n’est pas déjà inscrit dans sa nature. Pourtant, la pédérastie l’est dans l’individu qui naît avec cette prédisposition.
En fait, on a peur de la pédérastie parce qu’on la confond avec la sodomie, même si la majorité des pédérastes ne sont pas sodomites
16 décembre 2007
Le fond du problème.
L’explosion, lors de mon adolescence, était non seulement prévisible, mais inévitable. Je croyais, sans le moindre doute, en Dieu. Je voulais être un saint, j’attachais une importance primordiale à la religion, puis, de par ma nature, cette même foi s’est canalisée à travers l’amour des petits gars.
J’achetais les petits chinois en rêvant de pouvoir vivre un jour avec eux. Non seulement, je ne faisais rien de mal, même si je désobéissais à un interdit qui se manifeste ou s’identifie à travers la réaction des adultes; mais j’essayais de devenir meilleur et d’aider les autres à en faire autant. Un cocktail ou une bombe à retardement?
Je n’y voyais aucune contradiction puisque l’essentiel du message religieux, c’est d’aimer. On ne précise pas qui et comment. Alors, en quoi être attiré et aimer un jeune garçon pouvait-il être mal?
J’étais simplement sincère, entier, et je vivais fondamentalement ce que je suis. Rien de plus naturel. C’est d’avoir commencé à refuser ma sexualité, normale ou pas, qui était stupide; mais ça reflète exactement ce à quoi s’attend notre société. Il est parfois plus normal d’être anormal que d’être normal.
16 décembre 2007
Le péché.
Puis, le péché est survenu, est apparu. Notre société capote dès qu’il est question de sexe. Il était donc inévitable de penser que j’étais « la pourriture», celui par qui tout le mal arrive, alors que les autres avaient nécessairement raison.
Tu n’es pas encore né qu’on cherche à te condamner comme s’il fallait avoir honte d’être des êtres de chair.
Dès que t’emploies un vocabulaire sexuel, tout le monde fait des gorges chaudes, les scandalisés. Même que le mot pénis est devenu pire qu’une arme agressive dans le vocabulaire actuel. Tu ne peux même plus rire sans que l’on crie au harcèlement psychologique.
Le degré de scrupule ne serait-il pas devenu une forme de maladie mentale? Une première forme de paranoïa?
À un moment donné, tout est clair, on ne sait pas pourquoi, mais on croit que tout ce qui est sexuel est sale et mal. Il faut se cacher pour se toucher.
Quand j’étais jeune, la tentation passait sur le dos du diable qui essayait de nous posséder. Donc, être sexué, c’est être diabolique. Quelle connerie!
Mais, je me croyais déjà possédé puisque même en faisant des sacrifices, en essayant de me purifier, je n’arrivais pas à m’enlever mes « pensées cochonnes» comme on disait.
Je servais la messe et j’en profitais, devant l’assistance, pour me rincer l’œil, regarder les beaux garçons dans la foule. Dans mon cas, ce ne sont pas les femmes, les chapeaux qui me fascinaient et qui m’éloignaient de Dieu, mais la beauté de leurs petits gars.
16 décembre 2007
Le mal.
Le pire, c’est cette notion de sale, de mal, dès qu’il est question de sexualité.
C’est du moins ce que sous-tendent toutes les peurs féminounes sur le sexe, même des jeunes. Elles nous empoisonnent encore la vie avec des conneries.
Je ne pouvais pas faire de lien entre ce qui est bien et ce qui est mal sur le plan sexuel parce qu’on n’avait même pas le droit d’en parler. La censure était totale quoique moins hypocrite que celle d’aujourd’hui.
J’étais niaiseux et je n’étais pas le seul. Puisque tu ne sais pas comment sont créés les enfants , qu’on te fait croire toutes sortes de choses pour t’expliquer; tu ne vois , ni ne comprend pas la seule distinction que font les adultes pour ce qui est du passage du mal au bien, la seule chose te donnant le droit à la sexualité étant le mariage. Tu n’arrives même pas (je n’y ai même jamais pensé) à te figurer tes parents au lit.
À entendre les psychologues, les surprendre à faire l’amour, c’est aussi traumatisant que la guerre, ce qui prouve bien que leur appréciation des séquelles est pas mal sautée. Elles ont des proportions maladives.
Freud a été le premier à comprendre que l’hystérie et la névrose chez les femmes tiennent strictement à leur peur de leur sexualité.
À cette époque, elles se faisaient soigner plutôt que de recevoir l’appui des féminounes de la télévision. Pourtant, même si c’est la nature intrinsèque de l’être humain d’être sexué, comme les autres animaux, les religions ont continué d’interdire tout ce qui existe de sexuel de près ou de loin. Il n’y a pas de vie sans sexualité, elle se transmet par ce moyen. Alors pourquoi est-ce plus sale que de manger? Le jugement de base est mauvais, pas étonnant que le reste de la charpente soit tout croche.
16 décembre 2007
L’orgone.
Le psychiatre W. Reich parlait d’orgone, de l’énergie de base qui façonne notre vie. Le Ça de Freud. C’est tellement naturel que tu ne peux même pas vivre sans elle. Un enfant naît d’une relation sexuelle, son identité sociale dépend dans notre monde de son sexe, il est sexué dès sa conception. Pourquoi cette réalité est- elle sacralisée dès qu’il y a mariage et qu’elle soit impure s’il n’y a pas le sceau de cette institution? Des raisons purement économiques.
Si Dieu ne voulait pas que les hommes vivent leur sexualité n’aurait-il pas été assez intelligent pour ne pas y mettre en plus, le plaisir ? Voilà toute la question.
Les religieux ont jadis décrété que la sexualité en dehors de la procréation est anormale, pire qu’elle est un crime. C’est ce que traduisent encore nos lois. Une stupidité invraisemblable puisque ce n’est pas parce que tu n’es pas marié que tu n’as plus de sexualité.
Pourquoi faudrait-il la vivre que d’une seule façon? Faudrait tous devenir des moines qui baisent en cachette , je peux l’affirmer sans le moindre doute, ayant connu l’expérience.
16 décembre 2007
Les adultes sont-ils malades ?
L’introspection fut de courte durée : je dois continuer d’écrire, même si personne ne veut en entendre parler ou c’est une rubrique –piège. Une paranoïa de premier type.
Ainsi, l’interdit sexuel quand j’étais petit se résumait à ne pas en parler, à rougir dès qu’on essayait d’aborder le sujet. On apprenait la réalité de la vie dans les cours d’école à travers les récits des plus vieux. C’était tout croche, mais ça respectait une pruderie religieuse complètement démente. Tant qu’on ne se faisait pas prendre ou que l’on ne s’embrassait pas, on pouvait comparer, zigonner, caressé, mettre un brin de foin partout où ça entrait.
Mais dès qu’un adulte l’apprit ce fut la tempête, le tsunami, les punitions et presque la venue des curés pour nous exorciser. On savait déjà que les adultes face à la sexualité des jeunes sont de véritables exaltés.
On les gardait en dehors de nos confidences. On n’avait pas peur, on savait simplement que juste avec les mots pénis ou cul, ils pouvaient disjoncter de rage et devenir assez fous pour presque demander la peine de mort parce qu’on s’était intéressé à notre réalité corporelle.
À cet âge, quoiqu’il arrive, c’est sans conséquences. Pour qu’il y ait péché, il faut être conscient de réaliser un péché. Les adultes sont fous dès qu’il est question de sexe.