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Radioactif 290

février 14, 2022


Radioactif 290

14 décembre 2007 
Harper.

Faudra-t-il voter Stéphane Dion pour se débarrasser du danger que représente Steven Harper pour la planète?  

Ce n’est pas drôle quand on en est rendu à penser à ce sombre scénario pour nous tirer d’affaire.  Une farce ou un drame?  Du Molière ou du Racine?

Au moins, avec le Dr Jacques Ferron , on savait que le diable sera battu, même s’il vient de prendre des cours chez Vincent Lacroix.        


14 décembre 2007 
Ma pédérastie.       

Je n’ai aucune idée d’où peut bien provenir cette admiration éternelle et sans borne pour la beauté des visages de garçons, encore moins de cet attachement, un peu débile, au petit bout qui les distingue des filles. 

Un temps, j’ai cru avoir été un élève de Platon ou Socrate .  Une réincarnation. 

J’ai presque vu ma vie passée dans L’œuvre au noir, de Marguerite Yourcenar.  J’ai même rêvé d’écrire une suite.   J’étais ce jeune duquel on assiste à la mort, qui vient de s’ouvrir les poignets avant d’être brûlé sur la place publique. 

Avant même de lire que Tchaïkovski était pédéraste, je savais que son concerto no 1 est l’expression musicale la plus près de ce que je ressens quand un je rencontre un garçon de qui je tombe amoureux.  Une fougue d’une violence inouïe.  Une communion d’énergies, d’âme à âme, d’une force illimitée comme dans les films de Jedi.  Un appel à la générosité.  Un alléluia perpétuel devant la vie et les cadeaux de l’intelligence, de la conscience et de la sensibilité.  Un éblouissement devant la beauté de l’Homme. 

La pédérastie,  dans mon cas, est une éternelle adoration.  Que ce soit religieux ou non, fou ou pas, je m’en fiche.  Elle me procure le bonheur et je n’ai pas la prétention de prétendre que ce soit même le commencement d’un nouveau mode de vie, au contraire, les pédérastes sont une minorité dans la minorité.  Il en sera toujours ainsi.  Ils sont persécutés. 

La pédérastie est pour moi le bonheur à portée de regards.  Richard Martineau a beau en rire, ces sentiments sont encore en dessous de ce que je devrais peindre pour les décrire exactement.  Dommage.  Ça ne se communique pas.  Une belle folie. C’est d’ailleurs ce qu’il pense je crois. 

Je suis un fou heureux.  Un fou qui a plus de morale que ceux qui le condamnent.   Un pont entre l’homme et l’énergie du Tout. Un bouc émissaire social comme jadis les gladiateurs.


15 décembre 2007 
Les années 1960.

Les années 1960 furent très mouvementées.

J’ai toujours eu beaucoup de difficulté à comprendre le spleen qui m’animait tant vers les années 1960, vers mes 16 ans. J’étais déçu de mon aspect physique.  J’étais rejeté des filles.  Je dansais comme un pied, raide comme une barre alors que je croyais que la séduction passait par la danse.  Ce n’était pas la fin du monde. 

Au contraire, mes sœurs m’ont aidé à devenir un bon danseur; mais quand je me faisais refuser  j’avais l’habitude de compenser en prenant de la bière.  La boisson m’a toujours très mal servi. 

Elle fait jaillir de moi un être qui est le contraire de tout ce que je suis habituellement, normalement. Elle crée une forme de Surmoi idéal plus «bum -voyou», plus baveux, plus tête enflée. 

Dans la vie normale,  je recherche un idéal humain, basé sur la compréhension de la nécessité qu’il y ait du bien et du mal pour cheminer vers une amélioration intérieure. 

Quand je bois je ne perçois plus que la faute des autres qui deviennent la cause,  la responsabilité première de ce qui m’arrive.  Elle me permet de rejeter mes responsabilités sur les événements qui sont la cause de mes problèmes. Elle justifie ma bêtise en affirmant que de toute façon, je suis une nullité absolue.  Ça t’arrange de te croire aussi vil puisque ça justifie que tu ne fasses pas d’efforts pour qu’il en soit autrement.   

En ce sens, le travail est essentiel, car il te revalorise.  Je dois admettre que ce n’est pas ce que fait la société à mon endroit qui me rendra meilleur.  On essaie de me faire exclure de partout simplement parce que j’ai l’honnêteté de dire ce que je pense et de me dire pédéraste. 

Comment peut-on se vanter d’être un état démocratique alors que la censure existe toujours?  Écrire est un acte de très grande responsabilité. 

Si je ne remets rien en question, c’est que je n’ai rien à dire.  Et ainsi, je me méprisais, j’étais alcoolique, avant même d’entreprendre la vie. 

La pédérastie était la divine compensation à la haine hypocrite que j’avais envers moi, sans la comprendre.  J’adorais être saoul, sans comprendre que se saouler équivaut à un suicide manqué.  Pas à cause du goût de la boisson, mais du déséquilibre absolu dans lequel tu ne sais même plus qui tu es.  

C’est aussi le cas quand tu es gelé.  Tu te condamnes sans merci.  Boire, c’est mille fois pire qu’être pédéraste parce que la pédérastie est une forme de générosité, d’amour.  

Pédéraste, tu subis l’ignorance de la société sur la sexualité à plein tube; mais la boisson te conduit à la dévalorisation personnelle, à la haine des autres, à l’égoïsme pur et pire encore, parfois à la violence. 

La boisson excessive est une forme de lâcheté, une forme de suicide. 

Je ne correspondais pas à l’être idéal que je voulais être.  Je ne pouvais pas logiquement atteindre le but de tout ce qui m’était fixé ou à correspondre à l’image que j’avais formée de moi, donc, j’étais rien.  La perfection est inatteignable et j’étais trop jeune ou trop con pour le comprendre. 

Tout cela se passe bien évidemment d’une façon très inconsciente.  Plutôt que de réajuster le tir, d’exiger moins de moi, je me servais de mes défauts pour me dévaloriser et me décourager, le temps d’une brosse.  Ce n’était pas la faute de qui que ce soit, sinon la mienne, c’était ce besoin de perfection comme chez tous les religieux qui était erroné.  La vie est une expérience autant de nos maladresses que de nos forces.  

Les religions voudraient  que nous soyons tous des saints.  Une vocation que Dieu n’a jamais formulé pour un être humain, sinon il ne serait pas le plus miséricordieux.           


15 décembre 2007 
Le travail.

Puisque j’acceptais d’acheter ce que je croyais être de la drogue, de voler (même si ce fut extrêmement rare) mon père pour en avoir,  je fus extrêmement chanceux de ne pas vivre en ville, car je me serais fait happer par tous les esprits tordus, juste pour me sentir accepté par quelqu’un. 

J’imagine que ce besoin d’être reconnu doit être le propre de l’adolescence

Et j’ai eu une adolescence qui n’en finit plus.  C’est du moins ce qui conduit à appartenir à un gang.  On ne sait pas que cette appartenance est à vie à mort avec le crime organisé, tu peux en sortir seulement les deux pieds devant. 

Tous les jeunes ont ce besoin d’être appréciés.  Personne n’en est exclu. C’est un choix personnel, mais aussi une vision très à court terme de la vie : la vie est bien trop belle pour être gâchée à travers la boisson et la drogue.           Heureusement, le travail s’est mis à occuper tout mon espace mental et physique.  Le seul moyen d’échapper à cet enfer, c’est de se tenir occupé, de travailler dans quelque chose qu’on adore et de croire dans la vie. 

Aucune difficulté n’arrive pour rien.  Elle te prépare à passer à un niveau supérieur qui exige que tu sortes vainqueur de tes premiers problèmes.  Notre vie est une suite de pas en avant, mais aussi avec ses régressions. Elle structure notre intérieur. 

L’essentiel, c’est qu’au dernier moment, qu’il y ait quelque chose après la vie ou non, tu puisses être satisfait de ton cheminement et de ce que tu as appris de fondamental.  J’y vois là le jugement particulier : cet instant qui te fait revivre à la vitesse de l’éclair, en un instant, toute ta vie, avant de mourir.  

S’il y a quelque chose après, c’est cet auto jugement qui déterminera ce qui se passera.  S’aimer ou non, c’est le jugement suprême. 

Quand tu portes ce jugement avant de crever, tu ne peux pas te mentir.  C’est comme si tu pouvais non seulement revoir ce que tu as fait, mais aussi sentir la conséquence de tes gestes sur la vie des autres.  Un moment de lucidité absolu. Le seul de ta vie.  Mais, c’est trop tard, on n’a aucun moyen de réparer le passé.

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