Radioactif 281
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La forêt.
Quand je suis revenu à la Tribune, la forêt était une de nos grandes préoccupations. Certains ne faisaient que commencer à s’apercevoir que nos richesses naturelles ne sont pas immortelles ou infinies. Les papetières se lamentaient sans cesse comme aujourd’hui, 40 ans plus tard.
J’avais accepté d’aller passer une fin de semaine au chalet du gouvernement. J’étais monté à la pêche avec mon bon ami, le peintre Reginald Dupuis.
Nous avions, lui et moi, peint et bu presque toute la nuit comme ça nous arrivait souvent. Un des journalistes a tenu à acheter mon horrible peinture (horrible comme tout ce que je peignais), mais elle était signée.
Quant à M. Gosselin, ministre des Terres et forêts, qui nous avait invité, il s’arrachait les cheveux pour trouver un endroit où nous coucher sans faire scandale, car croyait-il, moi et Reginald étions des amants, une situation qui à cette époque était loin d’être courante. Le quiproquo venait du fait que j’avais insisté pour amener Reginald avec moi, tout simplement parce que lui aimait beaucoup la pêche et qu’il avait le moyen de transport pour s’y rendre contrairement à moi. Sans Reginald, je ne pouvais tout simplement pas y aller.
Reginald était à 110% hétéro, même s’il savait que je suis pédéraste, il avait l’intelligence de ne pas me prendre pour un danger public. Il vivait avec Denise que j’aimais bien.
La bande des artistes, nous nous rencontrions souvent chez lui les fins de semaine. Même s’il fut ciblé par la police durant les événements d’octobre, même si sa demeure fut perquisitionnée, il n’était pas tellement politisé. On était plutôt des jouisseurs de la culture. C’était tout simplement un artiste.
Nous aimions boire et peindre ensemble. Il m’a d’ailleurs déjà reproché de ne pas voir le tas de femmes qui me tournaient autour. Il aurait bien aimé avoir ma chance, mais mon billet de loterie tend plutôt vers les adolescents.
07 décembre 2007
Les mensonges sexuels.
Quand on était jeunes, on n’entendait jamais parler de sexualité ou on se faisait mentir à pleine bouche.
Aujourd’hui, le péché mortel ne passerait plus alors on essaie d’inventer d’autres risques. J’ai bien de ma misère à croire qu’un enfant est traumatisé parce qu’il a vu sa gardienne nue, qu’il soit asséché parce qu’il s’est fait masturber ou sucer par son oncle, à moins de venir d’une autre planète. À moins d’être différent des autres, j’en ai jamais souffert, bien au contraire.
Ne serait-ce pas plutôt le grand cirque qui entoure tout ce qui est sexuel qui est traumatisant?
Que l’on essaie de faire croire qu’un enfant ne dort plus après avoir vu un sein ou s’être fait vider la pipe, c’est nous prendre pour des valises. N’est-ce pas complètement paranoïaque et débile ?
Essayez de vous rappeler votre enfance et demandez-vous si vous auriez vraiment été traumatisé, autrement que par le goût de vouloir recommencer le plus vite possible?
La connaissance de la sexualité que l’on essaie de nous imposer maintenant est encore plus contre- nature et plus vicieuse que celle du temps de ma jeunesse. Voilà ce que je considère un viol de conscience.