Radioactif 276
Radioactif 276
02 décembre 2007
La peur du sexe.
La peur du sexe existe encore comme par le passé au Québec. Jamais personne n’a remis en cause l’excès de pudeur dans lequel nous sommes noyés dès la petite enfance. Qui a osé demander sur quoi repose cette morale que la société nous impose?
Il y a bien sûr la religion : Dieu lui-même nous aurait défendu de jouer avec notre petit zizi parce que Lui y connaît ça. De l’énergie, ça se manipule comme un pénis. On a vu ça avec la bombe atomique.
Si Dieu nous l’interdit, c’est qu’il a une raison. Parce que nous sommes un ange déchu ou que la corne nous a poussé entre les jambes plutôt que sur la tête comme les rhinocéros. Parce qu’en toute égalité personne n’a le droit de porter à l’attention des autres humains « une différence » entre les sexes?
Freud l’a bien dit de nombreuses femmes ne peuvent pas supporter la réalité de ne pas avoir de pénis. Abolissons-les tous ! Castrons ! Du travail pour le Dr Mailloux.
Ou est-ce parce que les prêtres voulaient garder pour eux les petits gars? Dans un monde où il y a surpopulation pourquoi faut-il s’assurer que notre faculté reproductrice ne s’épuise pas, comme les forêts?
La morale est une forme de bourgeoisie. Il ne faut pas mêler les pauvres aux riches. Ce fut réglé avec la création du lit au Moyen–Âge. On les fit si petit qu’on pouvait y coucher qu’en couple.
L’économie détermine la morale.
Si j’arrive à faire croire une telle sottise, le péché, je peux faire croire n’importe quoi, à n’importe qui. La répression sexuelle, c’est pour tester le taux de naïveté des populations.
02 décembre 2001
L’homosexualité.
L’homosexualité était un mot qu’on n’osait même pas prononcer en 1968. J’ai pourtant écrit un long texte dans Hymne à l’amour, le vice et la révolte, une espèce d’épître à la Jean Simoneau pour condamner les propos homophobes de nos dirigeants d’alors : Yves Gabias, Bona Arsenault, (des ministres québécois), Mme Gilberte Côté Mercier était chef des Bérets Blancs L’extrême droite..
Le texte était présenté en disant : « Je suis malade, mais je peux dire au moins avec certitude que c’est la société qui m’a rendu malade, mais, eux, ne semblent pas pouvoir le faire parce qu’ils n’ont pas encore pris conscience de l’être. »
Je dois avouer qu’aujourd’hui je ne suis pas aussi fier de mon argumentation qu’à cette époque. Mais, je peux me défendre en disant que c’était déjà pas mal lucide de ne pas boire toutes les folies des politiciens face à l’homosexualité.
Mon texte est parfois niaiseux, d’une ignorance crasse, à me faire rougir, mais c’était une première réflexion, un premier coup de poing.
En Réponse à Yves Gabias sur l’homosexualité.
Comme nous le constatons par ces poèmes, l’homosexualité est, comme l’alcoolisme ou tout autre procédé d’évasion, de paradis artificiels, d’abord et avant tout, un problème de perception, d’acquiescement à la vie, un problème d’expression et de communication; un problème existentiel; en somme c’est un suicide déguisé, un refus global de la société qui ne sait pas comment s’exprimer. C’est le problème d’un être qui n‘arrive pas à se définir et situer dans le monde.
L’homosexualité a, cependant, ceci de particulier, elle se rattache directement à l’archétype du salut (inconsciemment, l’amour quel qu’il soit apparaît comme le seul moyen de salut) et l’expérience du mensonge et de l’humiliation.
L’homosexualité, dans l’adolescence n’est qu’un mécanisme de défense du « moi » tout à fait normal et ne devient anormale que si elle se poursuit au stade adulte, car alors elle représente l’impossibilité pour l’individu à se socialiser, à s’intégrer dans sa société.
L’homosexualité prend sa source dans un complexe d’infériorité, de culpabilité. Celui-ci naît de la « peur » de manifester ouvertement l’agressivité vis-à-vis le père ou la mère (parfois les deux) qui ont rejeté leur enfant (je souligne ici que ce rejet peut-être simplement imaginaire ou prendre l’aspect d’une impression qu’un autre lui est préféré dans la famille) ou encore la honte d’avoir été offensé et d’ainsi ne pas parvenir à faire à nouveau face à une fille.
L’homosexualité est le problème de l’être outragé ou déçu qui ne parvient pas à surmonter la situation à cause de sa « peur » de la société adulte. Mais là, ne s’arrête pas le problème, l’enfant ou l’adolescent se tourne complètement sur lui-même. Il n’aime que lui-même et ne perçoit les autres qu’à travers son image. Il faut cependant noter : que l’adolescent, afin que cet égoïsme soit socialement accepté ou ne le culpabilise pas, peut développer chez lui un altruisme à outrance qui est surtout contemplatif ou le moins possible actif parce qu’il demanderait de vaincre sa « peur » dans ses relations avec les autres.
C’est l’époque de la lutte pour les grandes idées qui, en somme, n’est que la recherche d’un monde meilleur et plus juste pour régler son propre problème.
Il s’agit encore une fois, de l’opération normale des mécanismes de défense du moi pour se déculpabiliser. Tout ce mélange de mécanismes conduit facilement, si la culpabilité subsiste, au dédoublement et à la paranoïa parce qu’ils deviennent excessifs. Il est à noter qu’un tel sentiment, l’altruisme, entraîne chez lui un nouveau problème : la « peur » d’être égoïste et l’impossibilité de manifester son amour de façon à ce qu’il soit reconnu. L’être est alors très exigeant envers lui-même et envers les autres.
Souvent, au début, l’homosexuel est le type d’homme qui croit dans presque tout ce que nous lui disons, il a confiance en tout et prend tout mensonge, tout point inexact, comme un affront à sa propre personne et peut finir par croire que tout le monde veut le tromper, que tout le monde veut sa peau.
Alors, évidemment, il croira dans la CONDAMNATION DE LA CHAIR, le corps deviendra pour lui le symbole du mal et plus il essaiera de ne pas communier avec cette chair soit, par les actes ou les désirs, plus, évidemment, il va y penser et plus il va faire le contraire de ce qu’il désire. Ce sera, pour lui, une autre raison d’être plus angoissé, surtout si le problème a commencé tôt dans la jeunesse. Puisque la société rejette tous les problèmes sexuels (celui-ci en particulier), il ne sait plus où donner de la tête, ni comment s’en sortir et il apprend vite à ne pas en souffler un mot. Comment être sensuel dans une société qui condamne la sensualité? Ou comment ne pas l’être quand nous le sommes naturellement?
Si l’enfant est croyant, il cherchera dans la religion, une solution à ce problème, car elle représente pour lui le seul moyen de salut, salut dont il a d’autant plus besoin qu’il se croit coupable. Il cherchera dans la religion l’amour dont il a besoin.
Voilà, la raison pour laquelle la foi est parfois si forte chez certains homosexuels. Cependant, dans la religion, le sauveur quel qu’il soit est toujours représenté sous l’aspect d’un adolescent ou en enfant très joli. Évidemment, cet aspect beauté prend une importance capitale dans son imagination et devient un des principaux schèmes de son jugement, surtout si le patient croit avoir été refusé à cause de sa laideur. Et cette beauté même ne fait que raffiner ses désirs et s’ajouter à la symbolique du salut. La beauté prend alors la relève de l’amour.
Évidemment, comme pour tous les archétypes, l’homosexuel agit inconsciemment comme un glouton devant tout ce qui lui apparaît beau. (À noter le goût pour les blonds, les visages un peu efféminés, la recherche d’une jeunesse très vive chez le partenaire, qui sont, en somme, toujours ressemblants aux images et aux statues de l’enfant Jésus ou des saints.)
Aussi contradictoire que cela puisse paraître, l’homosexuel cherchera son salut en s’enfonçant dans son vice parce que l’ultime moyen, la religion, ne réussit pas plus que le reste à le dégager de sa situation. Il se décourage donc et cherche un nouveau contact avec un « beau » garçon pour compenser à sa douleur, car en somme, pour lui, c’est LE SEUL MOYEN DE COMMUNIQUER AVEC LE MONDE RÉEL. C’est la seule chose qui lui permette d’être heureux. Et son geste, cette compensation n’est que le trauma de son déséquilibre affectif.
Évidemment, n’étant pas psychologue, il cherchera à guérir le trauma alors qu’en réalité, le mal se situe souvent dans un complexe d’infériorité.
Arrivera le moment, où il sera à nouveau condamné par la religion. L’homosexuel perd alors tout espoir. Il devient « le » problème. Puisqu’il est prisonnier par son problème, que ce problème ne trouve pas d’issu, il est évident que sa production sur un plan pratique sera assez minime, alors il se sentira inférieur, coupable et progressera dans son vice car il existera moins de maîtrise entre son ça et son surmoi.
Évidemment, le moi ne peut en être que très faible. L’Homosexuel est ainsi écrasé par l’extérieur. Toujours coupable. Incapable de se définir à la même époque chronologique que les autres, et, pour trouver une solution à son problème, il devient très instable.
Mais derrière tout cela, ce qui n’est en fait qu’une accumulation d’accidents dépendant de chacun, se joue un problème plus intense : le refus de devenir adulte.
À cause de sa situation, parce qu’il a toujours été en état d’infériorité dans ses relations avec les autres, l’homosexuel a dû créer chez lui des valeurs morales ou esthétiques différentes de la société et orientées selon les crises et les problèmes qui se sont présentés dans sa jeunesse, car l’homosexuel ne voit du monde que sa propre expérience : le monde lui a menti une fois, il ne lui pardonne ou ne peut plus lui faire confiance parce qu’il a « peur » d’être à nouveau trompé.
Il n’y a pas mille solutions : 1- ou il se plie carrément aux normes sociales, opérant à la cachette ou trouvant ailleurs un autre expédient 2- ou il parvient à s’en sortir grâce à la compréhension de son milieu ou d’une fille (une fille suffit). 3- ou il se crée une nouvelle conception de la vie qui lui permet d’absorber la plus grande partie de ses énergies. 4- ou il accepte simplement sa situation et s’évade dans des sociétés qui acceptent ces valeurs. 5- ou il se suicide.
Comme nous le voyons, juger l’homosexualité par sa manifestation extérieure seulement, c’est méconnaître complètement le problème. Comme l’alcoolisme ou tout autre comportement psychologique anormal (fuite permanente du réel, originant d’un problème existentiel).
II ne s’agit là que de trauma démontrant le refus, la révolte contre un monde qui l’a déçu. Il refuse alors d’accepter, un monde où il se sent un « coupable », un « intrus », un «indésiré», un salaud, un monstre ou même ce qui est beaucoup plus grave, il se sent «un danger pour autrui». C’est alors qu’apparaît le suicide comme seule et unique solution valable.
Derrière ce trauma, se joue le drame de l’être se sentant toujours en état d’infériorité, de l’être qui a peur de tout, même de VIVRE , le drame d’un goût infini de vivre et du divorce avec le monde qui refuse de se laisser aimer comme ce dernier (l’homo ) le peut, drame qui sera d’autant plus grand et plus lourd que la « libido » sera forte et que la prise de conscience sera grande. Il s’agit du drame de celui qui cherche une formule nouvelle pour accepter la Vie non seulement dans son ensemble, mais dans ces détails, une formule qui lui permette de s’accepter.
Comme nous le constatons, l’emprisonnement n‘est pas une solution, car elle offre à la peur du patient une raison de plus pour ne pas acquiescer au vouloir d’évoluer au stade normal d’adulte. Si vous aviez toujours été bafoué par ce monde, croyez-vous que vous seriez intéressé à l’accepter? Ce stade ne représente-t-il pas pour l’homosexualité la plénitude absolue du déchet humain? Du compromis? Du mensonge?
Qui est RESPONSABLE ? Personne et tout le monde. Personne parce que la maladie s’incruste inconsciemment (l’acte n’est que le résultat d’une vie antérieure) chez l’individu ; personne parce que le milieu ne fait que ce qu’il juge bon de faire. Tout le monde parce que chacun est responsable du visage de la société. Chacun est responsable de l’ignorance. Chacun est responsable du peu d’amour qu’il y a sur terre. Qui est le plus malade ? Le malade ou la société qui le façonne, qui refuse de comprendre, qui refuse tout échec humain et qui, souvent, crée elle-même ces échecs parce qu’elle refuse de vivre en regard de l’individu, mais toujours pour un bien commun qui n’est qu’une pure abstraction? Il serait trop facile de ne blâmer que le malade, car, souvent nous ne lui offrons aucune chance de salut. Nous refusons de comprendre et nous faisons semblant d’être de bons chrétiens
Quelles sont les solutions? Surtout ne jamais aller voir un prêtre, ce n’est bon que pour vous culpabiliser davantage. Quant à la prière et la sublimation (le travail à se rompre le cou, etc.) une fois l’habitude acquise (et on ne la prend pas à 21 ans, mais bien plus jeune), le besoin créé, ce ne sont plus que de la foutaise.
Ce qu’il faut : 1- c’est apprendre que l’homosexualité est normale en autant qu’elle n’empêche pas l’individu à évoluer à un stade adulte (en autant qu’elle demeure un mécanisme de défense du moi à la période de l’adolescence).
Que les actes en soi n’ont aucune importance et ne sont pas plus mal que d’aller à la messe en mangeant son prochain.
Le problème se trouve au-delà d’un complexe d’infériorité. L’homosexuel n’est coupable de rien comme celui qui couche avec une femme avant de s’être marié. Tout cela se règlera automatiquement en autant qu’il aura l’intelligence de ne pas se créer un problème avec cela.
2- C’est lui permettre de sentir autour de lui beaucoup d’affection (non de la domination ou de la surprotection ; lui permettre d’être lui-même i.e. ne pas avoir honte d’être homosexuel. Ce n’est pas plus honteux qu’un cancer de la rate, c’est une maladie comme une autre. Il faut le traiter d’égal à égal, lui permettre de se sentir aimé et nécessaire, au moins l’écouter s’il n’a pas la même échelle de valeur, lui faire sentir qu’il y a possibilité pour lui de s’intégrer dans le grand tout de la vie et d’y être heureux. Il faut lui faire prendre conscience de l’aspect positif des valeurs adultes qui pourraient le sublimer, lui apprendre de ne pas tout rejeter de l’aspect matériel de la vie ; être indulgent.
Je ne demande pas plus que l’Évangile demandait (je ne suis pas venu pour ceux qui sont en santé, comme elle dit), et, l’évangile n’est-elle qu’un système philosophique très beau quand il est dans les nuages, mais impraticable sur terre.
Quant à l’individu, car il a aussi une part de responsabilité, il doit apprendre à vivre au jour le jour, la seconde pour la seconde, sans passé ni futur ; apprendre à vivre et jouir au maximum de la seconde qui s’écoule, apprendre à créer chaque jour des besoins dans d’autres domaines, créer des murs pour les détruire, créer des idéaux plus petits, mais plus réalisables.
Il y a peu d’espoir de sauver ceux qui sont déjà « prisonniers » de paradis artificiels, mais il faudrait prévenir pour qu’il y en ait moins demain, pour cela, il n’y a qu’une solution : des cours d’éducation sexuelle dans les écoles à partir de la fin du primaire et évoluant selon l’âge de l’enfant et sa personnalité.
Cesser de remettre cette responsabilité entre les mains de la famille, car, dans la majorité de nos familles, c’est une responsabilité qui n’est pas assumée.
Il faut rompre avec les préjugés qui nous empêchent de pouvoir discuter des problèmes sexuels sous toutes leurs formes, sans aucune honte, mais comme un problème humain, au même titre que la faim et cesser de condamner le corps, car il est impossible de sauver l’esprit sans sauver le corps.
Éviter avec l’enfant, la surprotection, de manifester notre préférence pour un autre ou manifester d’une façon ou d’une autre qu’un enfant est laid, qu’il est de trop ou tout autre réflexion de cet acabit. Il faut éviter de lui faire peur par des mensonges ou des punitions comme la séquestration dans le noir, etc. Créer le mariage obligatoire et devant être précédé par un examen médical et un cours de 90 heures portant sur la psychologie de l’enfant et les moyens employés pour bien l’élever. Cette dernière partie pourrait être conçue par un groupe de parents, créer un centre permanent d’orientation pour venir en aide aux parents qui ont des difficultés dans l’éducation de leur enfant (il est à remarquer que souvent les parents auraient plus besoin de traitement que l’enfant), cesser de considérer la femme comme celle qui doit tout supporter, mais apprendre, à la traiter en égale ainsi que les enfants. Il est temps dans notre province que l’on aime moins dieu et davantage et mieux l’HOMME ; dieu n’en souffrira pas, mais l’homme meurt de notre trop grand amour de dieu et notre si rare compréhension de l’homme.
Il est temps que l’on apprenne qu’une civilisation qui produit autant de déviants que la nôtre, est une société malade.
Peut-être que pour avoir eu l’audace d’écrire ce livre, serais-je implacablement condamné ? Mais, en somme, cela n’a aucune importance, ce qui compte, c’est que notre civilisation apprenne une fois pour toutes que sous son masque de vertus et de christianisme, elle n’est qu’une civilisation d’hypocrites, de menteurs et de déséquilibrés , au même titre que ceux qu’elles condamne , et peut-être plus.
Il est temps que l’on comprenne que ce n’est pas tout le monde qui accepte l’échelle de valeurs de tout le monde et que ces individus ont autant le droit de vivre que les autres, que leur échelle de valeurs peut être aussi bonne, qu’une façon de percevoir le monde n’est pas nécessairement bonne parce que c’est celle de la majorité et que chacun doit être libre de vivre comme il l’entend.
Il faut que le déviant accepte de respecter l’échelle de valeurs des autres, mais, il faut que les autres respectent aussi son échelle de valeurs. Ce n’est à personne d’autre qu’à l’individu lui-même que revient le droit de choisir comment il veut être à 14 ou 75 ans.
Comme vous, je crois l’homosexualité anormale, et, c’est seulement dans ce sens que j’emploie le mot condamnable. Tout ce que je désire, c’est la comprendre, y trouver une solution et fournir cette solution aux millions de gens qui sont prisonniers des paradis artificiels et qui sont encore récupérables.
Mais, je sais, fort bien, que ce n’est pas avec des raisonnements semblables à ceux de Gabias, de la Côté- Mercier, que l’on parviendra à améliorer la situation car c’est envisager le problème en aveugle. L’ascétisme ne vaut guère mieux que l’homosexualité. .
Il est temps que nous cessions de confondre mécanismes de défense du moi et l’anormalité qui réside dans l’empêchement de la réalisation complète de la personnalité, le « blocage ». Il est temps que nous prenions conscience que le complexe d’infériorité est cause première de l’inégalité dans le monde comme il est temps que je prenne conscience qu’il y a moyen de vivre et bien vivre dans la société actuelle en remettant ses valeurs là où elles doivent être, au dernier rang, comme moyens de me réaliser parfaitement et d’ainsi pouvoir fournir mon rendement maximum pour la société.
De toute façon, MM. Gabias et Arsenault, Mme Mercier, si vous n’avez rien compris à mon étude, je vous invite à m’écrire.
J’essaierai de mieux vous expliquer que la solution à l’homosexualité est une reprise de conscience du « je » au stade «fœtal», pour permettre ainsi à l’individu de se resituer devant la vie et changer ainsi son mode d’acquiescement, et non le mépriser. Et cette reprise de conscience qui cette fois doit être une rupture avec le passé et une renaissance dans le présent, une reconnaissance qui, cette fois, permet au lieu de rejeter la vie du monde phénoménal de l’accepter comme ne mettant pas le « je » en danger.
Pour cela, évidemment, il faut enrayer les sentiments de culpabilité et faire prendre conscience au patient que l’homosexualité est un mécanisme normal de défense du moi. Le patient doit prendre conscience de sa valeur et faire de nouveau face au monde sans complexe d’infériorité ou de supériorité. Et, s’il est déjà incurable, au moins, il sera déculpabilisé devant la vie.
N.D.L.R : À première vue, ce texte est complètement débile, car il me décrit tel que je vivais ma pédérastie dans la vingtaine. Inutile de dire que je ne vois plus l’homosexualité comme quelque chose d’anormal. C’était quand même un pas que de demander de se déculpabiliser.
Par contre, ce texte illustre un pas essentiel vers l’acceptation de l’homosexualité, car au lieu d’en faire une maladie incurable, l’homosexualité est présentée comme un mécanisme de défense du moi (une erreur absolue) dont on doit se débarrasser en devenant adulte.
Je croyais et je crois encore que l’homosexualité est une déviance si on croit que le sexe a pour seul but la procréation; mais quelque chose de tout naturel si on voit la sexualité comme un plaisir.
Sans le savoir, mon approche était très près de la Grèce antique quoique je n’y voyais pas encore un moyen de combattre la solitude, une autre fin de la vie de couple.
Par ailleurs, les grands conseils en vue de s’accepter tel qu’on est sont encore très justes.
On ne savait pas encore que l’homosexualité est inscrite dans nos gênes. Je crois même qu’on ne savait tout simplement pas qu’il y a des gênes.
Condamner l’homosexualité, c’est un geste d’ignorance autant que d’intolérance. On naît avec une orientation sexuelle qui est inscrite dans notre personnalité profonde. La petite nature, comme on disait.
C’est drôle comme je me prenais déjà pour un autre. Je me croyais déjà un écrivain important. Et. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main en psychologie.
En fait, je me croyais malade et je cherchais un moyen de me justifier, à la recherche d’une raison de m’accepter comme j’étais. C’était ainsi dans les années 1960, la recherche de la Vérité.