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Radioactif 264

janvier 19, 2022

Radioactif 264

25 Novembre 2007

La peur.       

Ces 24 années (si on peut dire) furent une lutte entre mon attirance envers les petits gars et mon obéissance à Dieu. 

J’avais tellement peur de la damnation que j’ai même signé un pacte avec mon sang, selon lequel je me donnais éternellement à Dieu.  Je m’étais coupé sur le bout d’un doigt et j’avais signé le pacte en y posant mon sang sur le papier. Hypocrisie?

C’était pour le moins un bon moyen de continuer à succomber aux charmes des garçons, sans toutefois en être trop coupable. 

Pire, l’expérience m’apprenait de plus en plus, que loin de devoir montrer les dents à un petit gars pour pouvoir partager ce plaisir défendu, il suffisait d’avoir assez de cran pour lui faire comprendre clairement ce que je désirais quand je sentais qu’il partageait ce même attrait..  Les désirs étaient très vite mutuels. 

Ma vie intérieure réelle se jouait et se manifestait dans mes textes.  Personne n’en voulait, mais je continuais à croire que j’avais du talent. 

Quand tu n’es pas beau, que tu le sais, il te faut trouver quelque chose pour compenser et savoir t’apprécier.  Pour moi, ce fut l’écriture. 

Mais j’y étais encore plus laid, selon la majorité scrupuleuse, car je chantais les amours défendus.  En fait , tout ce que je voulais c’était d’expliquer ce que je ressentais et défendre la tolérance envers ces grands pécheurs dont je faisais partie.

Moi, j’avais peur du diable et encre plus d’en être son esclave inconscient à cause de mes amours envers les petits gars.


25 Novembre 2007

Plaisir sexuel.        

Les 24 premières années de ma vie passaient de la contemplation la plus spirituelle à la haine la plus profonde de moi-même parce que je me découvrais pédéraste. 

J’avais lu un livre écrit par un médecin qui expliquait pourquoi des enfants pourraient souffrir de voir un gros pénis, comment ça pourrait les dégoûter, et l’affirmation que l’homosexualité était une maladie mentale.

Ma peur de nuire à l’autre a certainement forgé ma perception de ce qui pouvait être permis ou défendu.  Je devais être certain que l’autre partageait mes goûts avant de manifester mes désirs. Ces désirs devaient apporter le plaisir à l’autre,  car c’est de le voir heureux qui me rendait heureux.  

La peur de traumatiser l’autre m’a habité toute ma vie et sincèrement je dois avouer que je crois que cette situation est dans la tête des psychiatres qui prétendaient que l’homosexualité est une maladie mentale

(Aujourd’hui, on sait que l’orientation sexuelle est génétique et la supposée déviance pour expliquer la pédérastie tient probablement dans l’une des 10 modifications que l’on a identifiées sur autant de gênes. L’attirance à l’autre est un phénomène chimique que l’on commence à peine à connaître.)

Pourtant, je sentais que je n’étais pas un homosexuel puisque je n’étais pas attiré par les hommes,  mais par les gars moins âgés que moi.  Je ne savais pas ce que j’étais.

La réponse est venue avec Platon. Tout était clair. J’étais comme eux.  J’étais juste né au mauvais siècle. Une sorte de réincarnation.

Élevé catholique, j’avais peur du diable et de l’enfer.  Je n’étais ni pire, ni mieux que quiconque, mais j’étais déjà un insoumis, un soldat du plaisir et un esclave des sourires et de la beauté des petits gars. 

Il ne se passait pas grand-chose, des tâtonnements, mais c’étaient les minutes les plus importantes, les plus belles, les plus riches, je dirais même les plus sublimes de ma vie. 

Une communion tellement chargée d’émotions que j’en avais des semaines à trembler d’excitations.  Une petite vue et des heures à essayer de me la rappeler. 

Je voulais absolument me sauver, mais je ne voulais rien manquer de ces petites secondes de paradis. 

Aussi,  j’essayais parfois de faire chanter Dieu lui-même, le mettant au défi de me présenter une belle tentation et allant parfois jusqu’à me faire le complice du diable pour forcer la main du Créateur.  Je ne sais pas si je ne me mentais pas à moi-même pour me justifier,

Ce fut tout un choc d’apprendre que selon notre société, même juste être homosexuel, c’était une maladie mentale. 

Aucun livre n’arrivait à vraiment expliquer le pourquoi et encore moins le comment s’en sortir. 

La vie devint plus infernale quand des garçons furent assassinés par des maniaques sexuels.

J’avais appris à aimer la vie à travers la beauté des petits gars. Loin d’être un péché, la tentation devint une prière, une aventure, un acte d’adoration, de ravissement et de gratitude.  Quel beau cadeau Dieu me faisait de pouvoir ainsi le saisir dans la beauté.  Ce que tous voyaient comme le pire des péchés devenait à mon sens, dans ma réalité, la preuve que Dieu est non seulement miséricordieux, mais mon meilleur ami.

Sans même m’en rendre compte, ma pédérastie prenait des airs religieux. Au lieu d’être une condamnation, elle devenait une raison supplémentaire de croire que Dieu est capable de transformer le mal en bien. L’amour devenait le centre de ma pédérastie. L’amour de la beauté.

Je comprenais de moins en moins ce qui pouvait justifier le péché. Pourquoi avoir du plaisir te condamne-t-il à l’enfer?  Dieu ne peut pas être aussi étroit d’esprit.

Je doutais de ma sincérité. Étais-je tellement inconsciemment  perverti que je ne pouvais plus me regarder dans un miroir?  Mais, aussi fortement, je croyais en toute sincérité que toute cette peur entretenue à l’égard de la sexualité était nettement exagérée, qu’elle était presque maladive. On mentait pour propager la haine et la peur de la sexualité. Ça ressemblait plus à de la paranoïa quà un danger réel, du moins à partir de tout ce que j’en connaissais.

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