Radioactif 215
Radioactif 215
25 Octobre 2007
Jimmy.
Mes ambitions politiques n’étaient pas les seules au rendez-vous de la vingtaine. J’avais la libido en plein éveil.
J’avais une petite amie. Je rêvais de mariage et de progéniture avec elle.
Avec ce que l’Église m’avait appris, l’amour ne pouvait pas exister sans chasteté, ce qui prouve bien qu’elle enseigne ce qu’elle ne connait pas. Pour elle, le sexe, existe uniquement pour procréer, s’en servir à une autre fin, surtout celle d’avoir du plaisir, est une déviance pire que le meurtre- une autre absurdité. Selon la religion, le sexe est l’autoroute des autoroutes, menant directement au feu de l’enfer.
Puisque ma petite amie habitait loin de chez-moi, je l’ai invité en visite.
J’ai trop insisté pour que l’on couche dans le même lit– c’eut été le fun de sauter des étapes– et par conséquent, selon ma conscience personnelle, je m’étais conduit comme un cochon.
Ce qui est bizarre, si elle avait été un garçon, j’aurais trouvé ça normal.
Ces reproches ont eu raison de mon amour, avalé par la culpabilité d’avoir eu autant de tentations, comme si ce n’était pas normal. Même mon attirance pour la jeune fille de la maison devint négative. Elle était beaucoup trop chaste, beaucoup trop pur, beaucoup trop correcte pour un salaud de mon espèce. J’étais le grand pécheur. J’aurais aimé coucher avec elle. Quel crime!
Pour oublier cet écart et quand même profiter de la vie, je me suis fait un petit ami. Je filais avec lui l’amour parfait. Pas de culpabilité, mais des rêves à profusion. Cet amour était si solide que cette fois j’aurais abandonné le journalisme pour Jimmy. J’avais enfin une vraie raison de vouloir vivre, vivre intensément.
26 Octobre 2007
Le système.
Je suis de ceux qui pensent que les choses doivent changer pour valoriser davantage la vie et l’être humain.
Malheureusement, tout ce que l’on a fait pour améliorer la vie a été récupéré.
Le moment où l’on commence à être conscient du pouvoir du système et son absence de morale, de sa propension à confondre la chasteté à la sainteté, on est déjà rendu un pied dans l’éternité.
Le système a tous les moyens pour défendre sa bassesse. Il a les religieux pour inventer une soumission psychologique, l’aliénation individuelle. Il a la police, l’armée, le système judiciaire pour défendre ses intérêts à travers ses institutions et les imposer comme allant de soi, à travers des lois qu’il proclame lui-même.
Il y a la pègre pour contourner les lois et ainsi justifier la présence de la police quoique les revenus aboutissent dans les mêmes poches. Le système est l’argent.
Il a donc tous les revenus nécessaires pour organiser tout ce qu’il veut. Il a même son système d’agents secrets pour organiser et diriger les crises nécessaires pour asseoir plus fermement son pouvoir.
Le système, c’est la corruption sous le masque de l’économie mise au service des plus riches pour permettre d’enfler les profits en augmentant le coût de la vie. C’est l’exploitation des pauvres. C’est l’abus écologique, le non-respect de la nature pour augmenter ses avoirs.
Le système dépasse les frontières, c’est un mode de penser et de vie à l’échelle planétaire. Le système c’est une dictature économique mondiale.
Le système survit grâce à sa violence. Pas de violence, pas de système.
26 Octobre 2007
Animal social.
Le problème est que nous sommes tous individuellement condamnés à abreuver le système.
Qu’on le veuille ou non, le système fonctionne grâce à chacun de nous. Nous n’avons pas encore une conscience planétaire et encore moins une structure planétaire. Aucun être humain n’est capable de vivre seul.
Pour survivre, il doit établir un certain équilibre entre ses besoins et la place qu’il occupe en société. C’est compréhensible que tout individu essaie d’avoir la meilleure part du gâteau possible. Il est donc en pleine jungle. Non seulement il doit composer avec ses capacités et ses déficiences ; mais il est tributaire de la famille dans laquelle il naît et de son statut social.
Pourtant, à la base, nous devrions tous être égaux, juste par le simple fait de vivre. Mais, nous jaugeons nos qualités et nos défauts ; nos forces et nos faiblesses. Nous nous comparons aux autres et plutôt que de vivre «heureux», nous ambitionnons de cumuler notre raison de vivre avec les rêves des autres que nous envions.
La société dans laquelle nous vivons, grâce aux communications, joue un jeu permanent de déformation de notre énergie fondamentale et nous nous sentons obligés de plaire aux autres pour arriver à nous aimer nous-mêmes.
Contrairement aux animaux, nous n’occupons pas nécessairement la place que nous devrions selon notre nature profonde.
Le pire, avec les religions, nous condamnons un de nos éléments constitutifs, une de nos plus grandes vérités : l’instinct de plaisir. Les religions naissent de la peur et de l’instinct de pouvoir…