Radioactif 211
Radioactif 211
21 Octobre 2007
Rêve politique.
C’est probablement le passage le plus fou de mon existence, car j’ai commencé à vouloir changer le monde et croire que j’avais assez de talent pour le faire. L’ignorance te fait rêver.
Je croyais qu’un jour je serais premier ministre et que par conséquent tout ce que j’écrivais était important.
Comment aie-je pu m’enfler la tête à ce point ? N’avais-je pas répondu à Mgr Cabana, à sa question à savoir ce que je voulais faire quand je serais grand, rien de moins que d’être le pape.
Ce gonflage démesuré du cerveau fut soudain et s’est manifesté par l’importance que j’accordais à mes textes.
Puis, j’ai fait la première partie d’une réunion politique, à Magog, en présentant un texte que j’avais intitulé : « Les dieux font festin et le peuple crève de faim». Cette réunion libérale au sous–sous de l’église Ste-Marguerite, à Magog, avait comme invités René Lévesque et Mme Claire Kirkland Casgrain.
C’était une réunion du parti libéral pour M. Georges Vaillancourt, député de Stanstead et qui m’avait invité à prendre la parole puisque je m’y offrais. J’étais tout jeune. J’étais le premier orateur, suivi de Mme Claire Kirkland -Casgrain et de nul autre que mon grand héros : René Lévesque.
J’étais ravi quand M. Lévesque, pour la forme j’imagine, a dit qu’il ne se posait plus de questions pour la relève après m’avoir entendu.
Je n’ai jamais été un membre important pour le parti par la suite, même si je voulais me faire croire le contraire. Ma carrière politique, en dehors de mes textes, a pris fin avec ce discours.
J’avais des mémoires sur tous les sujets et je voulais améliorer surtout les mœurs politiques du Québec. Je voulais me battre contre la pauvreté.
22 Octobre 2007
Assurance hospitalisation.
C’est bien beau de vouloir écrire pour changer le monde, si ça meurt dans tes tiroirs, ça ne donne rien. Aussi, à Victoriaville, je me suis arrangé pour faire de nouveau partie de la JOC (Jeunesse ouvrière catholique) de manière à insuffler de la vie à mes idées sous forme de résolutions.
J’ai réussi à être invité comme conférencier à la Chambre de commerce de Victoriaville où j’ai présenté mes grands plans pour nationaliser la santé et introduire un système de santé accessible à tous.
Je ne me rappelle pas ce que valait ce projet ( il est dans mes archives) ; mais un jour j’ai rencontré un des St Pierre, qui jouait un rôle politique prépondérant , à Victoriaville. Il me dit avoir bien ri lorsque je proposai de nationaliser les sœurs, ajoutant qu’il n’avait jamais pensé qu’un jour il me dirait que « mon idée de fou s’était concrétisée ».
J’ai relu un autre texte que j’ai écrit à cette époque. Je le trouve affreusement stupide. J’ai conservé le texte, même si je dois passer pour un beau cave quand on le lira… mais à 20 ans tout au plus, on croit parfois, que l’on est génial alors que la vérité est toute autre. Pas question de regretter ça, c’est une de pistes qui m’a mené à vouloir être écrivain.