Radioactif 168
Radioactif 168
29 Septembre 2007
Suspendu à l’école.
Me faire respecter était le seul motif qui, à mon avis, justifiait l’emploi d’une certaine violence. Être attaqué ou défendre quelqu’un qu’on aime sont des motifs valables.
S’il faut être ouvert, il ne faut pas non plus sombrer dans le masochisme.
Je montais les escaliers à l’école quand je fus accroché par l’institutrice – chipie qui exigea que je jette ma gomme.
Je la regardai avec un petit air qui ne lui plut pas , ajoutant : « tu ne m’enseignes pas, tu n’as pas affaire à moi. » Elle me flanqua une gifle au visage. Je l’ai soulevé et je lui offert de passer par-dessus la rampe de protection de l’escalier. Elle a eu la chienne de sa vie.
De plus, la fameuse lettre cochonne écrite à mon institutrice faisait surface au même moment. C’était la goutte de trop. Même si mon père était président de la Commission scolaire de Barnston, (incluant Kingscroft), je fus suspendu.
Les excuses du curé Laurencelle sur ma façon d’agir n’eurent aucun effet. J’en ai mangé une bonne. Je n’ai pas tenté de m’en sauver parce que je considérais l’avoir mérité.
De plus, mon père était un ancien champion de boxe : la terreur de Magog-est. C’était du moins la légende quoique j’aie surtout vu des trophées de quilles.
Mon père n’était pas un batteur d’enfant, mais il y avait des limites qu’il ne fallait pas franchir et avec lesquelles j’étais et je suis encore bien d’accord.
29 Septembre 2007
Le désarroi.
La principale cause de mon désarroi à mon adolescence fut certainement les échecs de mes relations.
À son retour, Rénald n’avait plus le même comportement avec moi. Il feignait l’indifférence.
Mes premières tentatives de baiser avec les filles me causaient des problèmes dans la famille, car mon père ne pouvait pas s’imaginer que je sois assez niaiseux pour croire qu’un pauvre baiser soit le geste de l’immoralité totale.
Pour empirer, les choses, Patrice, que j’adorais tant, est déménagé à Montréal avec sa famille. Tout ce que j’avais trouvé pour essayer de récupérer ces déceptions amoureuses, en plus, de ne pas pouvoir me rendre en Europe, se tournaient contre moi.
En plus d’être laid, de ne pas savoir parler aux filles, je me suis mis à avoir peur de l’avenir. Comment pourrais-je survivre ? Je ne connaissais aucun métier et je n’en voyais aucun qui me convenait.
Tout était noir, même si la notion de tout quand t’es jeune n’est pas la même qu’à 60 ans. Je buvais pour oublier. Que l’on est malheureux à cet âge ! On s’imagine que ça ne finira jamais.
On s’imagine qu’on est les seuls à vivre aussi malheureux. Je me sentais déraciné, méprisé, indigne de vivre.
Je n’avais encore la sagesse de savoir qu’il suffit d’attendre pour que les choses se tassent d’elles-mêmes.