Radioactif 47
Radioactif 47
06 Août 2007
Questions.
Quand certains décident de se faire justice je me demande si ce que j’écris ne peut pas être dangereux, car, si je réprime absolument la violence, le non consentement, ce n’est pas le cas de tous ceux qui lisent ce que j’écris.
Par ailleurs, si j’étale ma vie ainsi, au risque d’endurer encore de nouvelles années de souffrance, c’est que je crois que mon expérience peut aider des adolescents à s’ouvrir les yeux avant de se suicider.
Exprimer ce tu ressens alors que t’es la minorité de la minorité est essentiel pour se comprendre. Pour moi, ce n’est pas une question à savoir si j’ai raison ou tort qui importe, mais combattre la grande noirceur, le fanatisme et la violence.
Je crois être écrivain, même si je ne suis pas reconnu comme tel par tous les éditeurs et surtout que je suis loin d’être un succès littéraire.
07 Août 2007
La peur de la mort .
La peur et l’anxiété sont des phénomènes normaux durant l’enfance, car la réalité et l’imaginaire peuvent être coupés au couteau, tellement il est parfois difficile de faire la différence.
Tout jeune, on nous racontait des histoires pour montrer la force de la Sainte Vierge. Pour se sortir de leurs vices, certains avaient récité trois «Je vous salue, Marie» avec l’évocation « Bonne Sainte Vierge, assiste-moi à l’heure de ma mort», durant toute leur vie. D’autres étaient morts étouffés en allant communier en état de péché mortel. Rien de rassurant quand tu es jeune et que tu es profondément croyant.
Dans mon cas, ces histoires racontées pour nous rendre meilleurs ont pris l’allure de cauchemars autant en état de veille qu’en rêves.
J’ai commencé à paniquer juste à l’idée de la mort ou de voir des morts vivants. À toutes les fois que je me sentais mal, je me demandais, si c’était ça la mort. Chaque fois que je portais la croix aux funérailles de quelqu’un, on devait me remplacer pour m’empêcher de tomber dans les pommes.
Puis, vint la télévision avec ses films : L’assassin aux gants blancs, la Belle et la Bête et Orphée, des chefs-d’œuvre que je n’ai pu apprécier que devenu adulte. Jeune, c’était la panique, mais j’avais tellement eu peur de passer pour un imbécile que je n’en parlais à personne.
Un peu plus vieux, après avoir invoqué bien des défunts que j’aimais d’amener ma peur avec eux en les touchant dans leur tombeau, j’ai fini par percevoir la mort comme un déséquilibre d’énergie qui faisait que tu changes tout simplement de perception.
Le corps est un fil électrique et la vie, l’électricité qu’il transporte. Je me suis presque fait tuer et cela a encore modifié mon point de vue : même si c’était à jamais le vide total ça n’aurait pas d’importance, car j’en aurais jamais conscience.
Aujourd’hui, je n’ai plus peur ni de la mort, ni des morts.