Journal intime 2
Journal intime 2
Ça fait deux ans que je suis sans internet puisque j’ai été accusé en juin 2016 de crimes sexuels commis dans les années 1994-1995. Cette exigence a permis de tuer ma carrière d’écrivain.
Deux cousins du Lac St-Jean prétendent avoir connu une expérience sexuelle non consentie avec moi en 1994 et 1995.
À cette époque, en 1994, le plus jeune des deux garçons que j’ai gardés se suicidait parce qu’il n’acceptait pas que sa blonde le quitte.
En 1995, je tombais dans l’entrée du corridor conduisant chez moi, me luxuriant le bras droit, devenu incapable de bouger à plus de 90 pour cent.
L’année suivante, Mathieu m’accusait de l’avoir touché et j’étais condamné à neuf mois de prison ou, comme me l’avait dit mon avocat, à payer 10,000 $ pour me sauver de la tôle.
Le plus vieux de mes accusateurs affirme que je l’aurais masturbé et le second, plus jeune, que je lui aurais glissé la main dans ses culottes dans un autobus, lors d’un voyage à Hamilton.
Je suis persuadé que ce dernier ment effrontément alors que le plus vieux avait un an de plus que l’âge de consentement.
Je suis certain que je n’aurais jamais masturbé qui que ce soit sans avoir la certitude de son accord. Se placer de manière à ce que tout soit possible est un moyen de dire oui. Très difficile de masturber si tu es couché sur le ventre ou contre le mur de la chambre.
Bizarre ! Ce sont toujours ceux qui ont le moins joué aux fesses avec moi qui sont prêts à me dénoncer. Peut-être parce qu’ils n’ont pas assez joui, ce qui les empêche de se rappeler si le plaisir d’alors était la même que la douleur qu’il ressente 20 ans plus tard.
Peut-être aussi parce qu’ils inventent tout pour être dans le mouvement de dénonciation. Être victime est très intéressant puisque tout le monde se penche sur toi et pleure avec toi, sans compter que dans bien des cas cette fausse douleur te rapportera des milliers de dollars en compensation.
Les avocats de la défense prétendent que si j’étais en prison, je n’aurais pas droit à internet. Donc, je suis en prison chez moi.
Selon eux, je serai au mieux condamné à la prison, tout en demeurant à la maison. Tout pour m’empêcher d’écrire parce que c’est le vrai crime dont on m’accuse.
À Sherbrooke, ce fut clair. L’aide juridique exigeait que je plaide coupable pour me défendre. Beau système qui prétend qu’on est innocent tant que le juge ne nous a pas condamnés.
La présomption d’innocence est une farce monumentale.