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Thérèsa 11

janvier 28, 2021

Simoneau. Théâtre 26

Thérèsa 11

Un soir, la boutique de forge est en feu. Les mineurs arrivent de peine et de misère à circonscrire l’incendie.

Ils constatent ensuite que la piste conduisant à la boutique vient de l’extérieur du village. Ils la suivent. Le gars qui les a faites est tombé. On ramasse le badge d’un policier de la RCMP.
                               Mineur

Viens voir! Un badge ?   Les Anglais ont décidé de nous faire partir. Ils envoient leurs policiers mettre le feu.

                             Autre mineur.

Ce n’est pas pour rien que les pas se rendaient d’abord chez Félix. Ils voulaient que l’on croie qu’il en est responsable. Ils essaient de nous diviser pour nous affaiblir.

Belle bande de salauds !

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Caouette et son épouse sont avec Mgr Lambert dans l’automobile de ce dernier, en route vers les Vauxcouleurs. Une belle Cadillac.

                                           Mgr Lambert

J’ai apporté de très belles pierres. En les voyant, les portefeuilles vont sûrement se dénouer. 

                                          Caouette

On en a bien besoin.   Les travaux coûtent une fortune et nous n’arrivons pas à produire assez d’or pour couvrir tous nos frais.
                                       
Comme prévu, les Caouette sont reçus dans les familles comme s’ils étaient des milliardaires qui daignent encore regarder le petit peuple. 

Les gens sont impressionnés par l’auto de Mgr Lambert, la prestance des Caouette, oubliant que c’est grâce à eux s’ils peuvent jouer ce rôle de dignitaires, de parvenus.

Au retour, il montre à Mgr Lambert les 15,000$ recueillis dans de petites valises.

                                 Caouette

Il faut que le projet réussisse. Nous devons prouver aux Juifs et aux Anglais qu’on peut construire un monde aussi bien avec la croix qu’avec le signe de piasse.

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 Un dimanche après-midi, inspiré par les films de cowboy, les jeunes décident de les imiter.

Paul Arnold veut aller à la chasse. Il demande à un mineur, Adrien Noël, de lui prêter sa carabine. Une petite 22 automatique. Adrien, qui l’accompagné souvent à la chasse aux lièvres, accepte.

Paul change d’idée et participe aux jeux de cowboy avec les autres. Imitant ce qu’il a vu dans les films, croyant la carabine vide, il tire sur son cousin. Celui-ci est atteint dans le dos. 

Un des jeunes court au village de la mine pour y chercher de l’aide. 

Le jeune est transporté chez lui, mais les blessures sont si graves qu’on décide de l’amener à l’hôpital de Géraldton d’où il est transporté à Thunder Bay.
 
Le verdict est terrible. Il ne pourra plus marcher pour le reste de sa vie.

Quand la nouvelle est annoncée, la chicane prend entre les deux frères, dont l’un est le père de Paul, et l’autre, celui du jeune blessé.

La GRC tient une enquête et Adrien est accusé de négligence criminelle pour avoir laissé une arme à feu entre les mains d’un mineur. Il est condamné à trois mois de prison.

Les mineurs sont révoltés. Selon eux, Adrien savait que le petit allait souvent seul à la chasse.   Il n’a donc pas prêté son arme avec de mauvaises intentions.

Ils décident de se rendre manifester devant le poste de la GRC. Les policiers voient cette intervention d’un mauvais oeil. Un policier, après avoir lancé un « You fucking french man» tire dans la foule et blesse Cournoyer à l’épaule.

Voyant la température monter, les autres policiers décident de tirer dans les airs pour disperser les mineurs.

Ceux-ci abandonnent la lutte ; mais ils croient maintenant que si cela arrive, ce n’est pas tant à la cause du geste qu’on reproche à Adrien, que d’être des francophones en Ontario.

Un groupe de mineurs se rencontrent chez Fortin. Ils ne se cachent pas d’être fatigués du racisme des anglophones.

                                       Un mineur

Les Anglais nous ont toujours méprisés. Et nous, nous avons toujours eu une petite bourgeoisie qui leur lèche le cul pour mieux s’engraisser. On peut se prendre en main et s’en sortir seul.

Tant qu’on aura deux exploiteurs plutôt qu’un, on sera des colonisés. Là-dessus, au moins Caouette raison. 

C’est tous ensemble que nous nous tirerons de la misère dans laquelle l’histoire nous a laissé couler. Ce n’est sûrement pas en se créant une petite bourgeoisie qui nous vend aux Anglophones pour ses propres intérêts que nous améliorerons notre sort. 

Nous nous en sortirons grâce à notre talent individuel, mis au service de la collectivité, pas au service de l’exploitation de la collectivité.

Le dimanche, le Père Corriveau exhorte ses ouailles à la modération. Le Christ n’a-t-il pas dit de tendre l’autre joue à ses ennemis ?

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La jeune institutrice arrive chez son cousin en pleurs. Elle est enceinte. Elle ne sait pas quoi faire. Elle ne veut pas placer l’enfant en institution, car ils sont trop mal traités. Elle ne peut pas le garder, car elle sera dévorée par les médisances et calomnies des autres femmes. 

 Son cousin lui offre de se faire avorter. Elle refuse, car cela met son seulement la vie de l’enfant en danger, mais sa propre vie.

 Elle le quitte en disant qu’elle repensera à tout ça.
   
Le temps venu, elle part quelques jours en voyage. Le temps de donner naissance à un magnifique petit garçon qu’elle place finalement dans un orphelinat puisque ses parents acceptent de veiller sur lui. 
 
Elle revient ensuite à la mine.

Trois jours plus tard, elle est portée disparue. On la retrouve pendue à la branche d’un arbre.

Son cousin décide de quitter la mine. Il affirme sa révolte :
       
                                          Le cousin

C’est la faute des langues sales. Si on vivait vraiment son christianisme, sans hypocrisie, on pardonnerait à ceux qui ont péché. Jésus a bien pardonné à Marie-Madeleine.

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Pour chasser le démon de la Thérèsa, les Caouette obligent tout le monde à participer à une retraite fermée de trois jours …  Jamais les flammes de l’enfer ne furent plus voraces.

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