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La Thérèsa 3

janvier 20, 2021

Simoneau. Théâtre 18

Thérèsa 3

La Thérèsa (synopsis)

Un film est une histoire romancée. 

 Ti-Jean, un ex-journaliste de Sherbrooke, entreprend de reconstituer l’histoire de la Thérèsa. Ses recherches lui permettent de voir se dérouler les événements.
 
 Son contact avec les Amérindiens remet en cause sa culture, voire la civilisation, principalement en ce qui a trait à la sexualité. Il peut ainsi mieux comprendre le processus du colonialisme entre un peuple que l’on a écrasé et un peuple qui veut naître. L’indépendance du Québec sera impossible tant qu’on aura peur.

 Alphonse Caouette, le Lion du Nord, est un jeune prospecteur, buveur et bagarreur, qui est emprisonné pour avoir défendu trop efficacement un Amérindien attaqué dans un bar.

 Caouette laisse tous ses petits vices pour sa Delvia et s’engage au CN.
 
Quelques années plus tard, lui, son ami le Père Couture, un jésuite, et son fils, Marcel, apprennent de cet Amérindien l’existence de trois sites aurifères d’importance.  

 À la demande de son ami, le Père Couture, Alphonse abandonne son travail et entreprend l’exploitation de ces gisements potentiels. Il tente d’abord, n’ayant pas l’argent pour le faire, de s’associer à Lee Mines, une grosse entreprise anglophone pour réaliser son projet.   Lee Mines a trois ans pour réaliser cette entreprise ou tout remettre à Caouette. 

Lee Mines ne réussit pas et Caouette croit avoir été berné par ce gros trust. Il se tourne vers des investisseurs du Lac St-Jean pour continuer l’exploitation d’un gisement qu’on appellera dorénavant la Thérèsa, en l’honneur de Ste-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus.

 Même si on coule une première brique, la guerre vient déjouer tous les plans d’Alphonse Caouette. Son fils part pour la guerre et la mine doit cesser d’opérer. Caouette et quelques amis survivent en arrachant de l’or au pic et à la pelle.

 Caouette est accusé d’avoir menti aux actionnaires et condamné de ne plus pouvoir émettre d’actions.

 En 1949, au nord de l’Ontario, le clergé est pressé de créer des structures civiles qui correspondent à celles des paroisses afin de poursuivre leur œuvre de colonisation. 

 À cette fin, Caouette accepte de reprendre l’exploitation de la mine. Il se rend dans la Beauce recruter les mineurs alors que les actionnaires (ou plutôt les prêteurs) viennent surtout de l’Estrie, de Drummondville et de St-Hyacinthe. Surprise pour Caouette !  Un jeune ingénieur, M. Fernand Cloutier, offre ses services… vite acceptés. 
 
 Caouette et le clergé veulent créer un village strictement francophone, et surtout, catholique.

 Grâce au moulin à scie des Brassard, les maisons sont vite construites. Le village prend forme à une vitesse phénoménale. Caouette décide cependant de renvoyer un ancien, sous prétexte qu’il sacre, afin de donner l’exemple.

 À son retour d’une tournée du Québec, où il va amasser des fonds, Caouette décide que l’on construise une salle communautaire pour échapper aux mouches noires. Il place aussi une statue de Ste-Thérèse en plein centre du village. À l’occasion de la bénédiction de la statue, la Thérèsa reçoit son premier aumônier, l’abbé Corriveau (puisque la paroisse est considérée comme une mission) ainsi que sa première institutrice, Mlle Charbonneau.

 Le village de la Thérèsa, c’est le paradis, même si on y travaille avec acharnement. Selon les règles, la mine est aussi la propriété des mineurs. Les mineurs sont presque tous des jeunes dans la vingtaine, mais de plus en plus de familles s’y installent avec de nombreux enfants. Ils doivent emprunter la rivière pour se rendre à la mine à partir de Longlac, ce qui ne se fait pas toujours sans incident.

Sur le site de la Thérèsa, tout est basé sur l’amitié et chacun veille à ce qu’il n’y ait pas de conflit.  Malgré l’interdit de Caouette, la boisson fait parfois partie des vagues. Des jeunes profitent de leur visite à Geraldton et à leur retour en chaloupe pour se baigner nus. Une femme les aperçoit.   C’est le scandale et Caouette en profite pour marquer son autorité.

 Les relations avec les anglophones de l’extérieur sont très tendues et les mineurs doivent parfois se servir de la force pour se faire respecter. D’ailleurs, l’ingénieur Cloutier le fait bien comprendre à un garagiste qui tente de l’exploiter.

 La prospérité de la Thérèsa est telle que Caouette décide de construire un nouveau presbytère au Père Couture, mais ce dernier meurt peu après. 

 Si la mort du Père Couture est un coup dur pour les Caouette, une entrée de fonds substantielle offre un nouveau souffle à la Thérèsa.

 Caouette a tellement peur de la boisson qu’il accuse malencontreusement Fortin d’en faire la vente alors qu’il a tout simplement fait venir toutes sortes de produits pour les vendre avant Noël. La fête est célébrée en grandes pompes, permettant à Caouette de jouer au Père Noël. Il donne des cigarettes aux mineurs et des jouets à leurs enfants. 

 La découverte d’une veine très riche est aussi un vrai cadeau du ciel. Même s’il s’y trouve beaucoup de pérîtes de fer, Caouette décide qu’on ne la touchera pas et qu’on gardera la découverte secrète afin de la montrer aux actionnaires et les épater.

 À l’occasion de la première assemblée des actionnaires, un groupe de bénévoles mettent sur pied les Clubs Thérèsiens afin de multiplier les adhésions et les investissements. D’autre part, les mineurs créent une coop pour installer un système d’aqueduc et d’égouts.

Le succès de la Thérèsa est tel que Caouette doit engager une deuxième institutrice, beaucoup plus jeune et plus belle, entichée de son cousin, pour enseigner aux adolescents. 

Même les jeunes se sont créé une vie sociale et sportive qui comprend sa part d’initiation quoique le visionnement des films de cowboys demeure ce qu’il y a de plus populaire. Pour, les jeunes, c’est aussi le temps de la confirmation, de l’extraction des dents et de la visite de l’inspecteur fanatiquement anglophone de leurs classes.

La liberté des prêtres catholiques de l’Ontario, dans leur interprétation des règles de la Sainte Église, ne cesse d’étonner les mineurs, pour ne pas dire les scandaliser. Les mineurs font aussi le rapport direct entre l’arrivée de Mgr Lambert et celle de la paye.

Scandale! Le mineur qui fournit les autres en boisson est porté disparu. Quand il est retrouvé, les plus bigotes de la communauté féminine voient à ce qu’il soit expulsé. 

La vie a beau être paradisiaque, la GRC qui n’aime pas les francophones en territoire ontarien met le feu à la boutique de forge. La contestation des mineurs tourne à l’émeute, mais l’abbé Corriveau parvient à calmer les esprits. D’ailleurs, la GRC se sert d’un accident survenu chez les jeunes alors qu’ils jouaient au cowboy avec un vrai fusil pour inculper et faire emprisonner un des mineurs, ce qui n’a rien pour détendre l’atmosphère.

Un deuxième drame se produit : la plus jeune institutrice se suicide parce qu’elle est enceinte et qu’elle craint d’affronter l’esprit borné de certaines femmes de la communauté minière. 

Le Dr Noël, un libéral, décide de se présenter à la direction de la Thérèsa afin de connaître le véritable bilan financier de la Thérèsa. Il veut connaître les vrais chiffres avant que son oncle et l’archevêché de Boston investissent. 
 
L’été est marqué par une grande épluchette de blé d’Inde, à Katevale, en Estrie, fournissant ainsi la chance au Club Thérèsien de faire la preuve de son efficacité. Plus de 500 convives participent à l’événement, marqué par la prière et la fraternité.

Par contre, à la Thérèsa, la mort d’un mineur, accentue la peur des femmes quant à leur isolement : Caouette est forcé d’aménager une route qui se rend de Longlac à la mine.

Cela arrive à point puisqu’à l’automne, on recoule une première brique d’or, les invités ne sachant pas qu’il y a déjà eu la même cérémonie quelques années auparavant avec d’autres actionnaires du Lac St-Jean. 

L’abbé Gadbois, de la Bonne Chanson, tente de faire accepter que les argents soient d’abord investis dans son entreprise avant d’être versés à la Thérèsa. Les membres se déchirent face à cette nouvelle proposition, plusieurs y voyant une entreprise d’affaires avant d’être une entreprise religieuse.

En réalité, tout ne va pas pour le mieux. La piètre performance de la mine fait regimber certains mineurs qui commencent à flairer une vaste combine religieuse, sinon une vaste fraude, mais l’abbé Corriveau parvient encore une fois à faire taire les mécontents afin de ne pas alarmer ceux qui ont la foi : les actionnaires.

Pour améliorer le rendement de la mine, trois mineurs spécialisés sont engagés à Timmins. Leur manie de se parler en anglais révolte les mineurs beaucerons déjà installés. La chicane s’installe peu à peu. On prétend même à un complot communiste parce qu’un jeune mineur a voulu faire une farce aux élections et a voté pour le parti communiste, surtout par ignorance et pour jouer un tour à ses compagnons. Un geste qui a créé bien des vagues.  

L’insatisfaction prend de l’ampleur et s’étend même jusqu’au Québec où l’on multiplie pourtant les grands rassemblements des actionnaires pour préserver la foi. 

À Drummondville, des femmes portent une statue de la Vierge en procession afin de chasser les démons qui veulent que Caouette rembourse immédiatement les prêts puisqu’il a fait construire l’usine de transformation. Dans les contrats de prêts, il est spécifié que la mine respectera la valeur investie, dès qu’elle sera en production.
     
Caouette pense que son principal ingénieur le vole. Il engage deux autres ingénieurs et un soir, il menace Cloutier de son marteau, en visitant la mine avec lui : « Où est caché mon or? »  Cloutier affolé se sauve durant la nuit, accentuant les rumeurs voulant que Lee Mines travaille hypocritement à reprendre en main l’entreprise.

À l’assemblée des actionnaires, le fils Caouette, Marcel, est démis de ses fonctions de gérant et remplacé par un mineur du bord du Dr Noël, pendant que des Amérindiens, en présence de la police, réclament aussi leur dû puisque depuis le début, la mine doit verser un pourcentage des profits aux Amérindiens.

Suite à cette réunion houleuse, plus de la moitié des mineurs quittent la Thérèsa. 

Comme si tous les malheurs s’étaient donné rendez-vous, la cathédrale de Hearst prend feu. On s’aperçoit alors que les argents amassés pour la construction d’une nouvelle basilique Ste-Thérèse à Hearst ont mystérieusement fondu au soleil. On se demande si ces argents n’ont pas été versés à la Thérèsa.

L’archevêque de Boston obtient de Rome la tenue d’une enquête dont les résultats seront gardés secrets pendant 100 ans. Mais, aussitôt l’enquête terminée, l’évêque et son prélat domestique sont chassés du diocèse, en pleine nuit, comme des bandits. Plus tard, Mgr Charbonneau sera, quant à lui, déporté sur l’île de Vancouver. 
 
Caouette est ruiné. Il travaille à une station de pompage avant de conduire un autobus scolaire. Sa fille Thérèse ouvre un salon de coiffure alors que son fils Marcel se recycle dans l’assurance. Il achète une grosse maison, ce qui fera penser à certains anciens mineurs que c’est là qu’est passé l’argent de la Thérèsa.

Quelques années plus tard, Caouette s’éteint à la suite d’un cancer. 

Aujourd’hui, la mine est devenue propriété d’une firme de la Colombie britannique, après que plusieurs compagnies ontariennes aient envisagé d’essayer à leur tour de trouver l’or qui serait véritablement là en très grande quantité, mais pratiquement impossible à récupérer parce qu’elle serait trop profondément enfouie dans la terre.

Les Amérindiens quant à eux ont créé une tout autre légende sur la fin de la Thérèsa : des chasseurs auraient fait exploser de la dynamite dans la rivière, créant une fissure qui noya tous les tunnels de la mine.

Pour l’histoire véritable de la Thérèsa, sans le prisme de Jean Simoneau et ses obsessions sexuelles, il faut lire le livre qu’il a produit à la suite de ses recherches. Il faut aussi consulter le livre de M. Jean –Louis Fortin, Les enfants de la Thérèsa Gold Mines, il raconte l’histoire de cette mine à travers le regard d’un enfant des mineurs alors que celui de Simoneau est construit à partir des interrogations des actionnaires..

Tout le matériel  de Jean Simoneau est maintenant exposé et la propriété du ministère de la Culture, à Sherbrooke.

Inutile de dire que le film ne reflète pas l’histoire exacte de la Thérèsa. Aucune personne ne s’est suicidée et il n’y a jamais eu de violence dans l’histoire de la Thérèsa.

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