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Un sourire venu d’enfer 9

octobre 26, 2020

Un sourire venu d’enfer 9

Autobiographie approximative

Page 55 à 63

Puis, j’ai connu la marijuana. Fumer était presque un rite sacré. J’adorais cette nouvelle dimension. Ce miroir révèle un aspect de la vie qui demeure inconnu sans cet artifice. Petit à petit, le pot est devenu un instrument pour mieux saisir la musicalité de la poésie. Par contre, la drogue avait un effet néfaste. Les extases devant les réalisations des autres me faisaient découvrir ma vraie dimension intellectuelle, soit d’être un ignorant pour ne pas dire un véritable imbécile.

En somme, la mari eut des retombées très positives. Elle transforma toute ma perception poétique, grâce au contact avec de meilleurs poètes que moi. Contrairement à ce m’avait dit mon psychiatre, je n’ai jamais cherché à dépasser le stade du hachisch. Je me trouvais déjà assez fou pour ne pas risquer de le devenir plus.

La mari est une des plus belles inventions poétiques quoique prise avec abus elle conduit à un certain état de paranoïa. Gelé, j’étais méditatif ou rieur, mais aussi de plus en plus paranoïaque au cours des premières minutes, tant que la musique ne faisait pas son apparition. Je croyais souvent au début que je venais de m’empoisonner en ressentant les changements se produire en moi. Une fois le plaisir musical installé, le voyage n’avait pas de prix quant au bonheur qu’il procurait.

Mes nouvelles passions faisaient l’affaire des patrons. J’étais moins radical, moins engagé, moins fatigant. J’étais moins politisé.  

Parfois, il était possible de confondre ma permissivité avec la réalité, tant notre vie était différente des moteurs conventionnelles.

La perversité n’existe que dans la tête des gens qui croient que la sexualité est perversité. Au Québec à cause des religions, on ne voit du mal que dans la sexualité d’où je crois que les religions déforment la réalité humaine afin d’entretenir une hystérie collective qui renforce la mésestime de soi si on vit une sexualité un peu plus éclatée que la société accepte.

Les jeunes qui se suicident n’acceptent pas leur différence, que très souvent ils n’arrivent pas à comprendre.

15

Au chalet du gouvernement

Une fin de semaine au grand scandale de mes patrons j’ai accepté une invitation du ministre des Terres et forêts, M. Claude Gosselin, de participer à une expédition de pêche au chalet du gouvernement. Je croyais pouvoir ainsi, en connaissant mieux le ministre, servir les intérêts de la région.

Je n’y posais qu’une condition : Réginald devait m’accompagner. La raison était simple: je n’aimais pas assez la pêche pour y aller seul et Réginald était le seul qui pouvait m’y conduire, car je n’avais pas d’auto et d’instruments de pêche. Et lui, il adorait la pêche.

Cette fin de semaine fut adorable. Le soir, le ministre distribua les chambres. Il laissait celle du bas aux amoureux qui étaient en l’occurrence moi et Réginald. Quelle folie! Sur le coup, nous n’avons pas saisi l’allusion. Plutôt que de faire  des chichis nous avons passé cette soirée à boire, tout en peignant. Nous avons écouté de la musique, discuté et peint jusqu’au petit matin. Le matin, nous avons remis nos peintures en remerciements au ministre qui n’a pu s’empêcher de nous citer en exemple aux autres invités.

Plus tard, le ministre apprit en faisant connaissance avec Denise, l’épouse de Réginald, qu’il n’y a jamais eu de relations homosexuelles entre Réginald et moi; mais que nous vivions une très profonde amitié.

J’ai été cependant scandalisé durant ce périple d’entendre le ministre Gosselin raconter comment Maurice Duplessis se servait de la peur des communistes pour gagner ses élections. Duplessis avait même inventé que des communistes attaquaient Québec alors qu’il s’agissait de travailleurs qui travaillaient dans ce secteur du cap. La peur des communistes était fréquente en politique et presque toujours rentable.

Elle est revenue à la mode avec Claude Ryan. C’est ainsi que l’on assista à une guerre sainte pour forcer le retrait de la pièce de théâtre « Les fées ont soif ». Les cultivateurs criaient aussi au communisme dans l’agriculture. Ça rappelle le

temps où le parti libéral a fait battre le « communiste René Lévesque » pour écarter le projet de souveraineté-association.

Le Québec a de la difficulté à s’émanciper, car il se crée des peurs.

Je n’étais pas un exclu dans le groupe de mes amis, même si tous savaient que je suis pédéraste (amourajeux).  Ils acceptaient que je sois différent. Ils savaient que je ne présentais aucun danger pour les garçons, sauf si on s’imagine que le plaisir consenti d’un attouchement est un meurtre, comme on le pense maintenant. La peur de la sexualité a atteint au Québec, grâce aux féminounes, un degré qui n’est pas loin du fanatisme. Il faut avoir eu la chance d’avoir une expérience sexuelle à l’adolescence pour savoir que jouir est un moment extraordinaire, si on est assez intelligent pour ne pas s’en culpabiliser.

Personne à part moi ne parlait de mon amourajoie et elle ne me paraissait pas dans la figure. On savait que je n’étais pas dangereux d’autant plus que Réginald et Denise n’avaient que deux filles. Pire, j’étais toujours avec Hélène et notre amour était évident pour tout le monde. Cet amour était sincère, malgré mon attrait pour les petits gars.

Le groupe formé des familles de Réginald et d’Hélène, mon Égyptienne, a vécu plus longtemps que le rêve suscité par mon petit lutteur, le fantôme de mes rêves depuis déjà deux ans.

Hélène était devenue le vrai centre de mes amours.

Aussi, mon agressivité à combattre la malhonnêteté des libéraux n’aurait peut- être pas refait surface s’il n’y avait pas eu octobre 1970.

Chapitre 2

Au Québec pour réussir, faut-il être malhonnête ?

Au début de l’année 1970, avant l’arrivée d’Hélène, tout était centré sur Réjean. J’aurais voulu que notre amitié soit rétablie comme au début dans toute sa pureté et sa force, mais j’avais de la concurrence. Et, ce concurrent avait l’avantage sur moi de demeurer à plein temps à Québec avec Réjean alors que j’étais toujours dans l’Estrie.

J’étais jaloux et je ne voulais pas l’avouer. Cependant cette situation ouvrait toute grande la porte à une nouvelle forme d’aventure. Je n’ai jamais vécu une sexualité normale, car je ne vois pas l’importance d’aimer un sexe plutôt que l’autre. Il me semble que nous aimons des humains parce qu’il existe une connivence entre nous. Un attrait comme la force d’attraction.

Après une couple d’années, Réjean ne semblait pas partager cet amour fougueux qui marquait mes visites. Quand je le visitais, il faisait tout ce qui est inimaginable pour attiser ma jalousie. Il prenait un vilain plaisir à jouer au billard avec un nouveau pensionnaire. Il agissait comme s’il était très large d’esprit. Il profitait de mes scrupules pour me montrer que j’étais plus niaiseux que son nouvel ami. Sa démarche semblait dire : lui, ce n’est pas qu’un tas de scrupules.

Les jeunes savent très vite comment manipuler l’adulte qui tombe en amour avec eux. Ils savent qu’ils ont tous les pouvoirs. Pour la première fois de ma vie, j’ai été confronté à une réalité difficile à croire, mais bien réelle : les jeunes en connaissent plus sur la sexualité que nous voulons bien le croire, car aujourd’hui, même avec la censure, ils ont des moyens de s’informer et apprendre ce qu’ils veulent savoir. Ils savent instinctivement comment exploiter les sentiments. Il leur suffit de jouer aux innocents devant leurs parents.

Réjean, c’était le corps, le centre, la réalité. Je l’adorais comme je le disais dans

Re-jean.

Réjean, c’était la raison pour laquelle la vie me semblait précieuse et digne de combats. Réjean, c’était mon espoir incarné. Il était l’énergie qui me poussait à la poésie, mon vœu de voir un jour les hommes comprendre que ce lien est plus important que tout autre idéal… L’amour est ce qu’il y a de plus important dans la vie. Je vivais avec lui, l’amour à l’état vierge. Il n’était certainement pas chaste de ma part, mais absolument pur. Comment peux-tu être un danger pour un petit gars que tu aimes si follement?

Réjean était une vision du monde qui se dessinait, s’expliquait par les autres éléments de la vie. Une forme d’extase. Pourtant, cet amour s’effondrait comme l’aéroport international de Drummondville et être remplacé par la belle Hélène.

Mon travail me forçait à prendre conscience d’une autre réalité, moins angélique celle-là, la plupart des gens sont exploités, prisonniers d’une structure qui nous condamne à lutter entre nous, les uns contre les autres, comme dans une jungle.

Heureusement, les Vauxcouleurs (Estrie) sont une des plus belles régions que j’ai connues et mon travail me forçait à la visiter, à apprendre que la terre est parsemée de petits Réjean.

La Tribune de Sherbrooke m’avait affecté à la couverture des événements régionaux, c’est-à-dire tout ce qui se passe en dehors de Sherbrooke et de ces bureaux régionaux. Elle avait mis une auto à ma disposition pour me déplacer dans la région.

La nature et une certaine liberté dans mon travail commençaient à me permettre de rêver à un monde dans lequel le bonheur, la sincérité, la franchise étaient des éléments de base.

J’étais aussi naïf que les douze ans de Réjean. Émotivement, j’étais probablement déséquilibré, car j’étais trop extrémiste. C’était sûrement dû au profond sentiment d’infériorité que je ressentais parce que j’étais pédéraste. Et ma réalité physique avait fait en sorte que j’avais été trop protégé par maman, à mon goût du moins.

Il me semblait impossible qu’il puisse exister des gens pour qui la fortune, la gloire, le pouvoir, l’argent puissent être plus importants que la vie humaine. Sans le savoir, j’étais profondément chrétien, malgré mon amourajoie. C’était normal avec l’enfance que j’avais vécue. On n’envoie pas Dieu promener quand on l’a vécu aussi profondément dans sa chair.

Je rêvais et j’apprenais petit à petit que ce monde idéal n’existe que dans ma tête.

Réjean était de plus en plus froid avec moi et j’avais rencontré Hélène qui le remplaçait en tenant une place bien différente. Avec elle, la vie intellectuelle était aussi précieuse que la sexualité.

Comment ignorer l’autre vérité? Dans les Vauxcouleurs un fort pourcentage de gens était réduit au chômage ou à l’assistance sociale.

Les députés, les uns après les autres, trahissaient leurs promesses. Il suffisait d’imaginer et de présenter des solutions exigeant un changement social pour améliorer le sort de la population pour se valoir d’être amèrement combattu.

Il était évident qu’il fallait changer de gouvernement, pousser plus loin les réflexions sociales sans tomber dans le fanatisme. Le Québec avait besoin d’une autre révolution.

Une révolution de la conscience et des émotions.

Je croyais encore assez dans l’intelligence humaine pour espérer. J’ébauchais des réponses. Chacune de celles-ci se frappait au même mur : tant que le Québec appartiendra au Canada, il n’y a aucun espoir.

Les autorités pouvaient bien faire semblant de comprendre, mais à moyen et à long terme la trahison ne tardait pas de devenir évidente.

L’Union nationale n’était qu’un parti de petit patronage et de patinage politique au provincial.

Au fédéral, j’ai cru un temps que le « French Power » partageait l’idéal pour lequel il avait été créé : permettre aux francophones d’avoir le pouvoir à Ottawa et établir l’égalité entre les deux nations française et anglaise.

L’aéroport m’avait prouvé qu’il en était aujourd’hui comme autrefois : les Canadiens anglais se croient les seuls maîtres et nous regardent avec dédain.

Malheureusement au Québec, l’Église a créé un masque à l’exploitation. Ainsi les gens aiment leur misère et croient aveuglément dans l’autorité. L’Église par sa manière d’enseigner l’Évangile garantit la mort-née de tout sentiment de contestation. C’est ce qui explique sa doctrine sociale sur la sexualité, car c’est la méthode par excellence de nous dominer pour toujours en nous culpabilisant et en nous infériorisant. Elle était dans les Vauxcouleurs tout aussi politique qu’ailleurs, mais un peu plus hypocrite. Puisque dans les milieux conservateurs, il est impossible d’échapper à ses émotions religieuses, installées à coups de mythes et de peur, il ne pouvait pas être question d’y déraciner facilement l’esprit de résignation, de colonisé qui régnait partout.

Puis, comme l’avait prédit Gaston Gouin, il se mit à faire mauvais sur tout ce territoire.

Lors d’une visite à Québec, j’ai appris que Mme G. avait juste quelques mois à vivre. Elle était atteinte du cancer.

Mme G. m’apprit la nouvelle avec tant de douceur que j’ai cru qu’il s’agissait d’une farce. L’humour était chez elle un trait de caractère qu’elle employait parfois pour nous sonder ou pour nous faire confronter les réalités de la vie. Je ne l’ai pas crue. Cela me semblait beaucoup trop injuste. Elle était trop bonne pour  mourir aussi jeune.  Maintenant qu’elle était heureuse, elle  mourait.

Je n’ai rien retenu de cette nouvelle qui me semblait invraisemblable puisque Mme G. semblait encore en pleine santé, malgré sa dernière opération.

Mes amours refirent vite surface.

Réjean me témoignait de plus en plus d’indifférence. Je ne savais plus comment l’atteindre. C’était un dard en flammes à chaque apparition. Il essayait de me rendre jaloux de plus en plus. Il m’opposait toujours à un nouveau pensionnaire plus jeune et me laissait entendre qu’il était beaucoup plus cool que moi. J’étais d’autant plus jaloux que je soupçonnais ce nouveau d’être gai.

J’ai décidé d’espacer mes visites. Peut-être ainsi s’occupera-t-il plus de moi quand j’irai à nouveau?

Je m’interrogeais sur l’amour. Aimer son prochain, est-ce se battre comme journaliste pour le bien de la région? Est-ce plutôt s’attacher à un individu en particulier? Est-ce manquer de charité que de combattre les politiciens qui nous semblent malhonnêtes?

Ma conception du christianisme avait émergé avec ma première visite en prison. J’étais devenu plus croyant, mais aussi plus conscient que ce que l’on nous demandait était carrément contre nature. Il faut toujours se vaincre. Pourquoi? Qu’est-ce que ça apporte aux autres? En quoi la chasteté nous rend-elle meilleur ou plus pur?

La plus grande des prières est la joie de connaître Dieu dans tout ce qu’il a de plus beau. Par conséquent, l’amourajoie était ma réalisation la plus sublime quand je l’acceptais et que je cherchais à la vivre honnêtement. Est-ce erroné? Qu’est-ce que la vie? Pourquoi un Dieu qui se dit amour laisse-t-il souffrir et mourir de misère autant de monde?

Ma grande peur était, comme je l’entendais partout, de blesser, de nuire au garçon que j’aimais. J’étais à ce sujet extrêmement scrupuleux. Je croyais possible que les petits soient sans défense et facilement brisables, influençables comme on le prétendait, même si toutes mes aventures me prouvaient le contraire. La peur de la pédophilie est ancrée dans une mésestime éhontée des jeunes que l’on prend pour de parfaits idiots.

Sans violence, un jeune ne fait que ce qui lui plaît.

J’ai pris des années à découvrir que les adultes perçoivent la réalité sexuelle des jeunes à travers leur propre peur, née de leur éducation. En imposant leur morale, ils se foutent de briser la curiosité sensitive des jeunes. Une curiosité toute normale, tout aussi essentielle pour garder une attitude positive devant la vie. Ils leur apprennent à haïr leur corps comme ils le font pour eux-mêmes. La morale est un crime quand elle te pousse à rejeter ce que tu es fondamentalement.

Pourquoi plus de femmes souffrent de névrose que d’hommes, sinon parce que la perception du corps de la femme est dans notre éducation la fin, la tentation sexuelle de tout individu, le mal? Elles doivent répondre à tous les critères inventés par une société de mâles qui profitent de leur soi-disant besoin d’intimité. Les femmes sont esclaves de leur besoin de bien paraître. L’Église les condamne, ce qui les place dans un perpétuel état d’infériorité par rapport à l’homme. Ainsi, plus de femmes ne savent pas vivre dans la joie d’avoir un corps.  Pourquoi tolérer que la société continue à entretenir une telle imbécilité?

Je ne pouvais pas nuire à Réjean en l’aimant, en lui prouvant l’intérêt que je lui portais. Mes cadeaux étaient liés à ses performances à l’école. Comment peux- tu nuire à un être que tu adores? La perception des vibrations entre les humains, ça existe. Réjean s’éloignait de moi et je respectais finalement sa volonté. Je ne pouvais pour mon bien et le sien qu’espérer revivre avec un autre ce que je venais de vivre avec lui.

J’étais encore trop attentif à ce qu’en disaient les autres pour me sentir complètement déculpabilisé. Pourquoi le sexe avec une personne qui n’est pas adulte devient-il automatiquement quelque chose de mal? Si la chair est perçue comme le mal, c’est qu’on le fait croire et ça ne correspond nullement à la réalité. Bien des petits gars vont vivre une aventure homosexuelle et demeureront hétéros si c’est leur nature. Une relation sexuelle ne représente aucun danger physique pour un garçon si elle est sans violence ou domination. Ce n’est qu’un pur plaisir. Malgré cette vérité, ne sachant pas encore que l’éjaculation est la source de tous les interdits parce qu’on croyait que le sperme est une partie du cerveau, je voulais devenir « normal ».

À Sherbrooke, Hélène m’attirait de plus en plus, alors que mes relations avec Réjean étaient de plus en plus espacées. Je me demande même si je n’ai pas connu Hélène seulement après la fin de mes amours avec Réjean. Une fin qui me tuait, car ma passion pour Réjean avait été très éblouissante.

Mais à un moment donné, Réjean n’avait plus le monopole. Hélène faisait de plus en plus partie du décor. Mes hésitations à monter à Québec tenaient d’une chose que je ne connaissais pas avant : la jalousie. Je reprochais aux femmes d’être exclusives et jalouses et je vivais exactement ce que je leur reprochais.

Hélène partageait ma ferveur grandissante pour la cause du peuple, mon besoin de révolution dans le sens d’un changement profond. Elle avait réussi ce que je n’aurais jamais cru possible : me faire oublier qu’elle est une femme. Elle m’avait permis de comprendre que l’on n’aime pas un homme ou une femme, mais une personne.

Hélène m’entraînait dans la poésie. Nous étions heureux. J’aimais cette ambiguïté sécuritaire, même si c’était de bien moindre importance que mon besoin d’authenticité d’où je continuais à me proclamer pédéraste.

Comment un amourajeux peut-il aimer vraiment une femme? Amourajeux était un terme que j’avais inventé comme titre d’un de mes livres de poésie. L’amourajeux est-il nécessairement et uniquement gai? Est-ce que l’âge entre amoureux a réellement de l’importance? Comment ne pas sertir la joie des autres qui t’estiment maintenant sur la « voie de la guérison » ?

J’étais encore assez niaiseux pour croire qu’il est mal d’être pédéraste, de croire que l’amourajoie est anormale. J’adorais Réjean et plus il le savait, plus il s’en servait pour me manipuler. Son petit copain ne servait qu’à me le rendre encore plus indispensable.

Quant aux Vauxcouleurs (Estrie), la flamme politique se faisait plus rare et toute autre forme de vie m’ennuyait.

J’avais complètement perdu foi dans la députation. Nos représentants ne connaissaient rien à nos problèmes et nous en avions à revendre. Tout ce qui les intéressait, c’était leur maudit pouvoir, être réélu.

Aucun secteur économique ne se portait bien et dans chaque cas, le fédéral était toujours le principal responsable. Les deux paliers de gouvernement se garrochaient les problèmes, ce qui leur permettait de ne rien résoudre.

J’attachais autant d’importance au sort de la région qu’à mes propres amours.

Les gens réagiront. Ils finiront bien par comprendre. Ils ne peuvent pas se faire emplir tout le temps, sans finir par identifier les menteurs et les profiteurs, pensais-je.

La majorité était aveuglée par les discours ou elle était trop paresseuse pour chercher à bien s’informer. Les gens croyaient tellement dans les gouvernements qu’ils ne pouvaient pas accepter les changements globaux qui leur permettraient de s’en tirer. 

J’attachais une importance sans limites à la vérité.

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