Spirale intraprojective 11
Spirale intraprojective 11
Ou Voyage au bout de ma folie.
L’indépendance et la mondialisation. Un peuple. Un pays. (pp. 76 à 86)
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Je ne suis pas un monstre, mais les dirigeants croient que je pourrais être aussi monstrueux qu’eux. Pourtant, je ne peux pas tuer, faire des guerres pour imposer mes idées ou voler les richesses naturelles des autres. Je crois au partage. Au contraire, notre civilisation est basée sur l’exploitation des plus faibles par les plus riches.
Ils ne tiennent pas compte du fait que mon rapport avec les jeunes doit être nécessairement amoureux. Comment peut-on être un danger, sauf si on est jaloux, quand on aime quelqu’un ?
L’exemple qui me revient le plus facilement à l’esprit, c’est l’Arrache- coeur, de Boris Vian… La mère étouffe ses enfants à cause de sa surprotection.
On me juge à partir de moments qui ont plus ou moins marqué ma vie. Je ne suis pas intéressant, comme pédéraste, tout le monde me haït ; c’est facile ; mais sur le plan politique, je suis révolutionnaire et donc dangereux parce que les vrais bandits pourraient perdre beaucoup d’argent s’il les gens m’écoutaient.
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Ça me rappelle une de mes aventures en Colombie-Britannique. Nous nous amusions à changer durant la nuit le portrait de la reine Élizabeth, qu’on retrouvait partout, par celui d’une sorcière qui lui ressemblait étrangement et qui venait d’être publié dans une revue comique américaine. Ce simple geste d’humour était pire que de poser des bombes. Les gens étaient atterrés de voir qu’on pouvait se moquer de leur reine. Au Québec, on a toujours voulu se débarrasser de ce symbole colonial.
C’était mon dernier soir à Vancouver où j’avais travaillé comme journaliste au Soleil, le seul journal français de Vancouver. J’avais trop bu et j’ai décidé d’appeler un taxi. Je me suis rendu au premier hôtel que j’ai vu. Malheureusement, on venait de fermer les portes. J’ai frappé, car il y avait un jeune garçon au téléphone. Trop saoul, je ne me suis pas aperçu immédiatement que je lui parlais en français. Il était mort de peur et il a appelé la police, probablement.
Constatant mon erreur, j’ai frappé plus fort, avec le pied dans le bas de la porte et la vitre a sauté en éclats. J’ai eu peur. Je suis parti pour me cacher, mais j’étais tellement saoul que je revins exactement devant l’hôtel où la police n’eut qu’à me cueillir. La police m’a tabassé, bien évidemment, mais tout ce qui m’importait, je devais entrer le lendemain au Québec.
Les autochtones étaient très fiers de me voir tenir tête à la police, car, au Canada, les autochtones sont encore plus maltraités que les francophones. Mais, le fédéral paie bien les chefs de bande afin de combattre leur autonomie. Le fédéral veut les angliciser, tout le contraire de la politique autochtone menée par René Lévesque, ancien premier ministre du Québec. À son avis, les autochtones doivent assurer leur survivance culturelle. Le Québec a mille fois plus de respect pour les autochtones que le régime fédéral.
J’ai été relâché en attendant d’avoir mon procès, ce qui retarda mon retour à la maison.
Après avoir été condamné à l’amende, je suis sorti de la Cour, levant le poing, comme les révolutionnaires et en chantant :
Prenons un verre, buvons en deux
à la santé des amoureux.
Et, merde à la reine d’Angleterre
Qui nous a déclaré la guerre !
Le juge était étonné, mais, heureusement pour moi, il ne comprenait rien.
À mon entrée à un de mes procès à Val- d’Or, je dis à mon premier avocat (j’en eus trois) que cela me rappelait un incident. Je lui racontai cette histoire et je lui chantai même « ma petite tune» … L’avocat se contenta de sourire, me regarda et me dit :
« T’es content ! Cette fois, la reine t’a entendu. »
Je n’ai peut-être pas aidé mon cas, car, pour aller entendre ma sentence, je portais un gilet, conçu pour la promotion du film de Falardeau «15 février 1839». Je voulais que le juge soit bien conscient que c’était un exécution politique, et non, une affaire de cul bien ordinaire. Mon procès avait été monté de toutes pièces. Même si je savais que je ne pouvais pas m’en sortir, je voulais leur faire savoir que je le savais… Tout comme je savais quand je suis parti pour Montréal avec le jeune que je serais accusé qu’il se passe quelque chose ou pas. C’était trop tard.
Mon procès ne fut pas le seul incident politique à ce moment. Plusieurs personnes, m’a-t-on dit, soupçonnées dans les années 1970 d’avoir eu des liens avec le FLQ, ont commencé à être importunées par le fédéral, à la suite du référendum perdu en 1995.
Cette fois, les fédérastes ont décidé d’agir encore plus en hypocrites et de s’en prendre aux individus plutôt qu’aux organisations puisque le FLQ n’existe plus. Depuis que la police peut-être une prostituée pour arrêter les prostituées, tu ne sais jamais quand le système présente ses faveurs pour le plaisir ou pour t’écraser, te prendre au piège. Ce doit être pour ça qu’on m’a dit, que la GRC de Val-d’Or était maître d’œuvre dans la vente de la drogue.
Tant que les fédérastes centralisateurs seront au pouvoir à Ottawa, le Canada sera en lutte contre le Québec. Comme le jeu du prix des cigarettes est une récompense aux mafias indiennes : plus les cigarettes coûtent chères, plus la contrebande est florissante. Plus il y a de saisies de marijuana, plus son coût est élevé sur le marché. Au profit de qui ? Bientôt, il faudra arrêter de fumer, mais humer le pétrole des voitures, c’est très bon pour notre petite santé. Nous prend-on pour de parfaits imbéciles ? Des aliénés suprêmes ? Je me le demande.
Le ministre de l’immigration du Québec (André Boisclair) m’a dit que je n’aurai jamais de travail auprès des immigrants, qu’il était même inutile d’envoyer mon CV. Je suis de la même formation politique que lui. Un combattant pour l’indépendance depuis toujours.
C’est bizarre, d’autant plus que depuis Lucien Bouchard s’est proclamé un défenseur des jeunes à la sauce de Nathalie Simard. Le RRQ m’a mis à la porte ainsi que le parti Néo rhino parce que je parle de pédérastie et de ce fait j’en fais la promotion. Comment combattre un tabou si on ne peut pas en parler ?
Est-ce que les immigrants adultes n’ont pas besoin de prof de français ? L’immersion française des immigrants adultes au Québec est un leurre, un moyen pour les gouvernements locaux d’exiger de payer plus de taxes et faire semblant qu’ils s’occupent de franciser les nouveaux arrivants au Québec.
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Je suis allé enseigner à Val-d’Or pour une Commission scolaire protestante. Grâce au détournement de la loi 101, le secteur français était plus développé que le secteur anglais. Pour justifier cette aberration, l’école permettait le choix sur une base religieuse. Les parents n’avaient qu’à enregistrer leurs enfants à la religion « neutre», entendant par là toute autre religion que catholique, pour pouvoir aller à Percival. Une école où j’ai adoré travailler, grâce à son directeur, un peintre anglophone, Michael Henderson.
Il ne faut pas oublier que la religion a joué un rôle prépondérant dans le choix de la langue des immigrants. Les catholiques refusaient les protestants (surtout les juifs), d’où ceux-ci sont devenus un facteur important d’anglicisation au Québec. D’une certaine manière, nous avons nous-mêmes créé les ghettos qui servent à nous angliciser, grâce aux religions.
Aujourd’hui, les musulmans aimeraient bien avoir des écoles anglaises pour leurs pratiques religieuses. Ce sont aux religions de s’adapter. La vie est en français au Québec et l’état est laïc.
Les écoles doivent être absolument neutres sur le plan religieux. À moins d’être hypocrite, il faut reconnaître que le choix religieux est strictement familial et culturel. Il appartient aux religions de faire leur recrutement et leur enseignement dans leurs églises, non dans les écoles. Ce peut être aussi un bon moyen de sauver notre patrimoine culturel. La pratique religieuse des enfants est un devoir familial et non celui de l’état.
L’école secondaire peut à la rigueur enseigner toute les religions pour permettre aux jeunes de se choisir une morale ; mais l’école n’a pas à s’immiscer dans la vie collective, en soutenant une religion plus que l’autre. Toutes les religions se valent bien, car ce sont des inventions humaines. Avec leurs règles morales, les religions deviennent, grâce par exemple, à la Charia et le petit catéchisme, des systèmes de dictature morale et psychologique, à compter de l’enfance.
À Percival, la guerre contre les nationalistes était menée par l’assistante directrice, une bonne libérale fédéraste francophone. Le parti libéral est celui des juifs anglophones et des anglais de Montréal. Aux États-Unis, ce serait le parti républicain, le maître des assassins du pétrole, les centralisateurs, les protectionnistes, la haute finance. À Montréal, les leaders anglophones de la Gazette croient déjà dans leur slogan : « The Gazette is Montreal.»
Le parti libéral, il y a quelques années, était celui du progrès. Mais, depuis l’existence du Parti Québécois, il est devenu le symbole des «sclérosés».
Je me suis fait suspendre à Percival parce qu’à travers ma présidence de la Société nationale des Québécois, je défendais la place occupée par le drapeau québécois sur l’école. Mais, je n’avais pas les millions de dollars nécessaires pour lancer l’équivalent d’un programme de commandites (un grand scandale découvert quelques années plus tard).
Il suffisait que l’on respecte la loi pour me donner raison. Malheureusement, nos mouvements nationalistes pensent plus à vendre de l’assurance que de faire l’indépendance… J’étais, à leur avis, beaucoup trop radical. J’enseignais aussi aux élèves en difficulté, dans le cadre d’un programme fédéraste « L’école, avant tout». Pourtant, l’éducation relève strictement du Québec. Une autre intrusion d’Ottawa dans les compétences du Québec.
Je suis beaucoup plus intéressé au sort du français qu’à la position du drapeau sur l’école Percival, une lutte un peu infantile, mais je devais continuer le travail de mes prédécesseurs et nous l’avons finalement gagné. La loi était de notre côté.
Rendu à Montréal, je me suis servi du bureau de Stéphane Dion pour y introduire mon expérience quant aux méthodes employées par les Allophones pour fréquenter illégalement les écoles anglaises au Québec. J’ai demandé que l’on m’entende en commission parlementaire à Ottawa, en m’adressant à son bureau. On doit m’avoir confondu avec un libéral, personne ne me connaissait à Montréal, et j’ai été invité à me rendre à Ottawa présenter mon mémoire. Je n’avais pas d’argent et, surtout, je n’avais pas d’occasion pour me rendre à Ottawa. Pas un député du Bloc québécois ne voulait m’amener. Je ne dois pas être de ceux qui ont de l’importance. Certains pensaient que si on gagnait cette bataille, il serait plus difficile plus tard de mobiliser la population sur la languie. J’ai fait parvenir mon mémoire par fax à la dernière minute.
Depuis, nous avons obtenu la loi sur les commissions scolaires linguistiques. Le gouverneur général, M. Roméo Leblanc, m’a invité à une réception pour marquer ce changement important afin de sauver le visage français du Québec. Je lui ai répondu, en lui faisant parvenir ma photo avec Pierre E. Trudeau, mais en modifiant le bas de vignette, en me servant de la phrase pour laquelle j’avais été condamné et que l’on avait reproduite en première page du journal de Val-d’Or : « Jamais rien, ni personne ne m’empêchera d’être indépendantiste ». Dans l’Homo-vicièr, en 1968, on pouvait lire : « Jamais rien, ni personne, ne m’empêchera d’aimer le garçon de mon choix, qu’il est 10 ou 15 ans, que ce soit permis ou pas.» J’y ajouterais aujourd’hui des bémols : consentement, non-violence, plaisir.
Au Québec, plutôt que d’améliorer le service dans les écoles publiques, nous avons des gouvernements assez snob pour courir les écoles privées. Ce secteur ne devrait pas toucher un seul sou du gouvernement. C’est normal de vouloir envoyer ses enfants dans la meilleure des écoles, mais c’est ignoble quand la seule raison est de vouloir que ces enfants parlent parfaitement anglais, alors qu’ils ne connaissent pas leur langue maternelle. Ce bilinguisme a toujours permis que les enfants ne sachent à l’écrit, ni l’une, ni l’autre, des langues apprises. C’est aberrant que les parents qui ne peuvent pas éduquer leurs deux ou trois rejetons viennent enseigner à des professeurs qui en ont 30 comme les leurs, comment se comporter. Les enfants difficiles à l’école ont des parents surprotecteurs ou aussi difficiles qu’eux. Le snobisme de l’élite ressemble aux exigences que l’on retrouve en marketing… ça n’a pas de fin.
Je travaille actuellement en télémarketing et déjà les États-Unis s’apprêtent pour janvier 2003 à tout concentrer ses services à Chicago. Cela veut dire que cette compagnie engagera bientôt des immigrants anglophones et des anglophones pure-race parce que les clients du marché américain ainsi que de l’Ouest du Canada refusent de répondre aux gens qui, selon eux, parlent avec un accent.
«L’état-unisation», c’est apprendre à devenir raciste (White Anglo Protestant). On ne nous interdit même plus de parler le français du Québec (le joual) ; mais on veut nous imposer de parler l’anglais sans accent. (Je les ai poursuivis et ils m’ont versé une indemnisation).
Que les parents veulent choisir une école parce qu’elle est mieux disciplinée, j’en suis… Pour son orientation pédagogique unique, j’en suis… Mais, au Québec, l’enseignement est d’abord en français quoique l’on puisse encourager les enfants à parler, à communiquer dans plusieurs langues. Par snobisme, on boude les métiers. On exige stupidement de l’algèbre pour avoir ses diplômes, pourtant, le plombier n’est pas plus dépendant de l’état que le sous-ministre et tout aussi important.
Rien n’empêche d’avoir des cours d’immersion linguistique au secondaire ou au cegep. L’enseignement écrit d’une langue seconde au primaire empêche les jeunes d’avoir une connaissance acceptable à l’écrit de sa langue maternelle. Si on aime les enfants, on ne les dirige pas dans ce snobisme contre-productif au plan des acquisitions.
En éducation, le secteur privé ne devrait recevoir aucune subvention du gouvernement.
En santé, le secteur privé peut avoir une certaine place, s’il permet de décongestionner le système public. Les malades traités, grâce leur statut privilégié, doivent accepter de verser un surplus au secteur public pour avoir ce privilège. Les établissements fournissant ce privilège doivent être limités en nombre et la cotisation au service publique doit continuer d’exister. Il faut aussi que ces argents soient totalement réinvestis dans le secteur public.
La langue de travail dans un hôpital québécois doit être le français, mais la langue de communication avec le patient doit être si possible celle du patient ou du moins une des langues les plus connues. Sur une civière, il n’y a pas de lutte linguistique, il y a des gens qui ont besoin d’être rassurés. Les méga-hôpitaux font que l’on investisse plus dans le ciment que la santé des gens.
En santé, on a mis à la retraite tous les médecins et infirmières, mais on a conservé les mêmes administrateurs. Ceux qui créent les problèmes. Ce sont eux qui préfèrent des travailleurs à temps partiels plutôt que de créer des équipes de travail. Ce sont eux qui préfèrent investir sans cesse dans des mégaprojets qui n’aboutissent pas et coûtent une fortune. Ces argents seraient mieux utilisés s’ils payaient mieux le personnel. Les travailleurs de premières lignes sont les mieux placés pour trouver des solutions. Les administrateurs peuvent facilement être des poigne-cul. Des inutiles qui gèrent les situations avec les cartes de crédit de l’état.
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Le danger pour le Québec est le manque de planification. Par exemple, si nous manquons de médecins, c’est que ces professions se protègent en créant une pénurie, comme on le fait dans le domaine du logement. Ces corporations, qui jouent le rôle de syndicats, sont des institutions «nombrilistes» qui vont à l’encontre des besoins du Québec et sont gérés par les petits amis fédérastes. La droite est toute puissante.
Au Québec (2001), le problème du Parti québécois : il a perdu l’écoute du peuple. Il se pense seul à avoir raison et il s’est aussi fait moucher par Mario Dumont. Les Québécois paient, mais ils n’ont pas les services pour lesquels ils paient. Nous sommes des masochistes puisqu’on aime payer en double. Le fédéral se met de plus en plus le nez dans les affaires strictement provinciales (la santé, les routes, l’éducation, les relations avec les villes, la langue, etc.) Il centralise les finances et sa gérance est de plus en plus capitaliste : récolter le plus d’impôts possibles, en dépensant le moins possible. On dirait des voleurs plus assoiffés que la mafia elle-même.
Par contre, si avec l’ADQ on revient au libre choix de l’école pour la langue d’enseignement, ça met notre avenir en danger. Nous risquons de nous enliser encore dans l’éternel problème de notre identité. Si les immigrants peuvent choisir leurs écoles, ils iront à l’école anglaise. Aucune école religieuse ne devrait avoir le droit d’exister puisque l’état est laïc. Si l’ADQ a le mérite de mettre le doigt sur les problèmes qui nous préoccupent vraiment, ça ne veut pas dire qu’elle a nécessairement les bonnes solutions. Par contre, le rapport Allaire, comme je le disais dans Le temps d’agir (éditions d’ici et d’ailleurs, Val-d’Or ,1991) pourrait être un pas, une étape vers la création d’une vraie confédération. Il doit être cependant un peu plus étoffé en ce qui concerne les pouvoirs que le Québec doit récupérer. Avec le PQ, c’est un programme d’un bloc, avec l’ADQ, c’est en pièces détachées.
Le pouvoir doit demeurer aux mains des souverainistes quel que soit le parti.
Les péquistes ont oublié qu’ils avaient parlé et écouté le peuple quand ils n’étaient pas assez snobs pour éliminer le porte-à -porte. La force d’un parti, c’est sa base. Tous les partis au pouvoir ont séché dans leur chapelle. Même avec René Lévesque, c’était souvent la guerre entre les membres et le cabinet du gouvernement au pouvoir.
Quand je suis allé en prison, en me considérant un prisonnier politique, j’en conclus que les personnes au pouvoir ne veulent pas de l’indépendance du Québec.
Elles ne sont pas touchées par le nombre invraisemblable d’analphabètes au Québec. Puisque notre avenir démocratique tient à nos votes, l’éducation devrait être la priorité des priorités. Un pays ne peut pas être autonome, si les électeurs n’ont pas pour eux cette même autonomie. Les gouvernements doivent cesser d’accumuler des richesses pour le grand jour de l’indépendance et réaliser la souveraineté de jour en jour.
Ceux qui arrivent au Québec devraient être assez respectueux et reconnaissants pour se plier, sans toujours chialer, aux règles et aux valeurs de la majorité francophone. Rien ne les empêche, s’ils veulent partir pour les États-Unis, de s’installer en terre anglophone à leur arrivée au Canada. C’est un choix qu’ils ont en arrivant…
Tous les immigrants reçus devraient être assermentés quant à leur fidélité aux valeurs, aux institutions et au territoire québécois. Tous les immigrants qui veulent venir s’installer chez-nous devraient avoir un statut d’immigrants reçus, mais ne pouvoir voter comme citoyen à un referendum qu’après avoir vécu chez nous assez longtemps pour s’être intégrés ou déménagés. Actuellement, aux États-Unis, ce pays est en guerre avec le reste du monde parce qu’il est dirigé par les juifs et les arabes qui sont des religieux fanatiques, qui mettent sans cesse la planète en danger.
Ces deux religions sont figées dans le ciment du fanatisme et de la haine…
L’immigration a toujours servi de moteur pour assimiler les Québécois. Tout comme le terrorisme a toujours été le bras armé de la misère, de l’impuissance. Les riches vendeurs d’armes organisent les insurrections. La guerre, c’est payant.
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Il n’y a pas que les Arabes qui soient machos. L’inégalité de la femme est malheureusement le propre de toutes nos traditions religieuses, de toutes les civilisations que je connaisse. La Bible est parfois moins humaine envers les femmes que le Coran et l’enseignement de Mahomet.
Toutes les religions nous amènent à créer des discriminations envers les autres que ce soit racial, l’orientation sexuelle, les capacités physiques ou économiques. Pourtant, ces religions existent pour nous apprendre à nous aimer. Les religions de l’amour sont devenues les religions de la haine.
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Pour rembourser mes dettes, c’est le coût à payer quand tu es accusé, j’ai besoin d’un travail qui me paye plus que 9.45$ l’heure. Travailler pour un pays qui te crache sans cesse au visage, parce que tu n’acceptes pas sa morale sexuelle maladive, héritage de milliers d’années de jansénisme, ça donne parfois l’envie de changer de pays.
On m’a dit qu’à Mont-Laurier, quatre professeurs auraient été pris dans un scandale sexuel et que deux d’entre eux se seraient suicidés. Il faut vivre dans une société vraiment débile pour que le sexe soit plus important que la vie. Il faut qu’on est éliminé toute forme de réflexion pour que ce soit possible.
Quand tu es pédéraste, ce n’est pas ton choix et très souvent ta générosité compense bien pour ce petit penchant génital, qui peut être néfaste à un jeune seulement s’il y a violence. Il ne peut pas y avoir d’effets secondaires, des séquelles, si cette relation est consentie. Les amoureux sont libres. S’ils aiment ça tous les deux, tant mieux. Pourtant, pour cela tu seras constamment en danger d’être emprisonné (on peut même remonter jusque dans tes couches pour te piéger.) Tu seras constamment obligé de vivre en hypocrite, tu seras constamment frustré.
J’ai aussi penché pour le suicide durant mon éternel procès. J’ai même essayé quelques secondes pour voir ce que l’on ressentait, mais tout a bousculé quand on m’a dit que ma mort ne changerait rien, car mes accusateurs s’en réjouiraient. Ils diraient que c’est tant mieux puisqu’il y a un maudit cochon de moins.
J’ai réalisé que nos cœurs purs qui clament la vengeance sont des âmes si sales qu, pour elles, la vie n’a pas d’importance. Il faut vraiment être rendu débile pour qu’un jeu de cul devienne plus important que la vie. Quel mal ces condamnations créent-elles chez les proches de ces accusés ? Foucault l’a très clairement abordé.
La honte, les sarcasmes, toutes les bassesses des machines à rumeur. Il faut avoir ressenti une fois, toute la haine, de tous, quand tu es reconnu coupable d’un crime de nature sexuel (sans violence) pour comprendre la corruption qu’engendre le mot pureté et la surprotection des enfants. Est-ce plus mal de jouir que d’avoir des policiers qui ne cherchent qu’à te prendre en défaut ? Est-ce plus mal de jouir que de laisser vivre des jeunes dans la misère de la rue ? Est-ce plus mal de jouir que d’organiser des guerres pour avoir le contrôle du pétrole ?
Ce fut ma première réaction à mon inculpation et à mon incarcération : qu’ils aillent tous chier, cette bande d’hypocrites. Ils ne me méritent pas. Ici, ton orientation sexuelle est plus importante que le cerveau. La drogue tue les cerveaux, une pipe fait jouir un cerveau.
Des jeunes se tuent parce qu’ils ont honte d’être homosexuels (gais). Beaucoup de parents souffrent de l’impossibilité émotive de constater que leurs enfants peuvent être gais ? Le rejet de l’homosexualité existe maladivement dans toutes les religions. On invente des condamnations divines pour appuyer sa folie. La seule raison pour laquelle l’homosexualité devait être bannie était au début de l’humanité, fut le besoin d’avoir une plus grande population pour avoir de meilleures armées. Or, aujourd’hui, à cause de la surpopulation, il en va tout autrement.