La liberté sexuelle 3
La liberté sexuelle 3 (pp.21.32)
L’éducation sexuelle avant la fin du primaire doit être donnée par les parents.
De 0 à 11 ans, la sexualité est une pure découverte, un jeu, une curiosité. La sexualité occupe quelques moments disparates dans le cerceau des enfants. Jusqu’à l’adolescence, l’enfant apprend par imitation. La sexualité doit être enseignée de façon positive, car il est important de bien comprendre la beauté et le fonctionnement de son corps. Ce travail est celui des parents parce que ça oblige un lien de confiance.
Il est important que le sexe cesse d’être perçu comme quelque chose de laid, de honteux, de péché, car cette empreinte primaire jouera un rôle définitif dans la définition de sa réalité, de son identité sexuelle. Se percevoir négativement est la pierre angulaire de tous les troubles de la personnalité. Il faut cesser de confondre nudisme et pornographie. Le corps est une machine fabuleuse. Il faut s’aimer si on veut pouvoir aimer les autres. Dès l’enfance, on doit inculquer l’égalité homme femme et le respect des orientations sexuelles.
La sodomie et la pénétration (chez les filles) devraient être interdites avant l’âge de 16 ans.
Des cours sur la sexualité à la fin du primaire.
Par contre, à la fin du primaire, on devrait enseigner aux jeunes tout ce qui concerne les changements qu’ils subiront avec la puberté. On devrait sans gêne répondre à toutes les questions des jeunes. Il faut insister sur le droit de dire oui ou non à toute aventure sexuelle et sur le besoin du consentement mutuel. Les adultes qui sont mal à l’aise de répondre à ces questions devraient s’interroger sur leur équilibre émotif et leur perception d’eux-mêmes, car être gêné de la réalité, c’est un peu déséquilibré aussi…
Il faut aussi faire connaître les implications émotives qui sont rattachées à une première relation amoureuse. Plusieurs jeunes se suicident lors de leur premier amour, incapable de faire face à l’échec. Ce fut le cas d’un de mes garçons et le plus difficile moment que j’ai eu à vivre.
Ces cours doivent exister pour permettre aux jeunes de se situer clairement quant à leur orientation sexuelle. Plusieurs vivront des aventures de manière à mieux se connaître.
L’âge de consentement devrait être aboli et remplacé par l’entrée au secondaire.
La principale raison est que la vitesse de développement est différente pour chacun. Cet élément suffit pour éliminer toute possibilité de généraliser la situation sexuelle des individus. Par contre, l’enseignement sexuel ne doit pas être moralisateur, mais informatif.
Le jeune doit apprendre jusqu’à quel point il est essentiel pour lui de savoir ce qu’il aime ou n’aime pas. Il faut cesser de toujours présenter la sexualité comme un danger. C’est une réalité humaine extraordinaire.
Le consentement doit déterminer le droit.
Si on apporte cette modification, il est d’une extrême importance que le jeune comprenne toute la portée du consentement.
Dorénavant en cour, il ne sera plus question de parler du passé des personnes concernées, mais de prouver son consentement ou son refus. Il faut donc apprendre que la position prise lors d’aventures sexuelles doit être claire et finale. Tout doit reposer sur le consentement.
Il est évident que si tu vies une relation avec un individu et que tu retournes librement le voir, cela veut dire que tu es consentant.
Conclusion :
En maintenant des catégories sexuelles (homme, femme, gai, lesbienne, hétérosexuel, pédéraste, pédophile), la société alimente la haine de la sexualité et des individus dans leurs différences.
Cette situation alimente un esprit de péché, de honte, de sale envers la sexualité, ce qui déséquilibre les jeunes à l’adolescence, et les amène à se mépriser en se découvrant différent des autres. Un poids que bien des jeunes ne peuvent pas supporter quand les autres s’en servent comme arme contre eux.
Ainsi, tant que la société nourrira ses catégorisations, elle sera responsable des nombreux suicides chez les jeunes,
Mémoire sur la liberté sexuelle
présenté par Jean Simoneau
à la Commission sur la vie privée.
« UN ENFANT SURPROTÉGÉ N’APPREND PAS À SURMONTER LES
INÉVITABLES BLESSURES DE LA VIE. », Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, dans « Le bonheur, ça s’apprend ».
La liberté sexuelle est le droit individuel le plus sacré de la vie privée. Cependant, le gouvernement fédéral foule aux pieds la majorité des droits individuels des jeunes consacrés par la Charte des droits de la personne du Québec quand il s’agit de délits sexuels non violents. Pourquoi ? Parce que les jeunes ne peuvent pas s’en plaindre et ne votent pas. Ils n’ont donc aucun droit. La société, à cause de son développement à travers le temps, au lieu de percevoir la sexualité comme un plaisir, la voit comme un tel danger que le plaisir sexuel devient plus dangereux que la violence.
Au Québec comme ailleurs, la religion a conditionné les gens de telle manière à créer une obsession antisexuelle qui s’approche de la paranoïa.
En augmentant l’âge du consentement à 16 ans, les lois criminelles canadiennes ne respectent plus le droit des jeunes à leur intégrité physique. Un attouchement sexuel, même une proposition, est perçue comme un crime pire qu’un meurtre. On ne fait aucune distinction entre un jeu sexuel non violent et un viol.
On nie ainsi le droit aux jeunes à leur sexualité. On ne les protège plus d’un danger, car le sexe à moins d’être sadomasochiste ou de la sodomie, est un plaisir. On refuse de reconnaître que la libido existe dès la naissance et on préfère croire, comme dans le passé, que le sperme est le permis qui conduit à l’obtention d’une place de choix dans la bourgeoisie. On ignore que depuis que les humains existent, la sexualité a toujours été marquée chez les garçons par une initiation qui leur procurait le droit d’agir dorénavant comme des adultes. Du jour au lendemain, on répudie cette tradition. On voudrait que les garçons se comportent comme des filles dans leur peur et leur honte de la sexualité.
On considère l’adolescence comme une partie intégrante de l’enfance. Cela est physiquement inexact, car le jeune de dix ans ou plus commence à réagir à ses hormones lesquelles modifient non seulement son aspect physique, mais permet l’éveil à sa sexualité. Les enfants ont une sexualité, même si la très grande majorité des adultes refusent cette vérité.
Empêcher le jeune de vivre cette liberté peut profondément le traumatiser, même plus que les jeux sexuels en soi.
Sous prétexte de les protéger, le adultes incrustent ainsi dans l’esprit des jeunes que la sexualité est quelque chose de mauvais, de honteux, de laid, de vicieux ou de péché. Une telle attitude consacre dès l’enfance une forme de mésestime de soi, une empreinte primaire qui fera de nous des moutons. L’approche scientifique de la sexualité est en opposition avec celle des religions. La connaissance scientifique s’appuie sur la réalité humaine alors que les religions délirent à partir de l’irrationnel.
Le rejet ou la honte de la sexualité chez les jeunes est la principale cause de suicides chez ces derniers, car ils se sentent diminués, différents et l’omerta sur le sujet ne leur permet pas de pouvoir parler ouvertement de leur problème.
La répression sexuelle est un crime contre la vérité et l’intelligence. Rien ne justifie les scrupules sexuels. Cependant, tout taire permet aux maladies vénériennes de jouir de l’ignorance pour se répandre.
Aucun humain ne peut vivre sans sexualité. C’est la force profonde de la nature, la libido ou l’orgone. D’ailleurs, sans celle-ci nous n’existerions pas. Vu sous l’angle religieux et de la répression bourgeoise, le sexe n’est plus un plaisir, mais un danger. On agit avec les jeunes comme s’ils étaient des imbéciles, incapables de décider par eux-mêmes, s’ils aiment ou non les jeux sexuels avec des partenaires qui peuvent être même plus âgés qu’eux. L’interdit parental est tout simplement une projection de leur propre enfance.
La liberté sexuelle doit nécessairement être non violente, consentante, responsable et, pourquoi pas, le fun !
Cette situation existe parce que l’on considère que les adultes ont un droit de regard sur la vie sexuelle de leur progéniture. Les intervenants ne disent pas que la répression brise la formation de la personnalité parce que c’est payant pour eux. Ça fera éventuellement plus de gens à soigner.
Le système doit maintenir une peur collective de la sexualité pour semer les déséquilibres de la personnalité, grâce à la honte et la culpabilisation. Il faut absolument lire les livres de W. Reich La révolution sexuelle, La vie sexuelle des jeunes ainsi que L’histoire de la sexualité, en trois tomes, écrite par Alain Foucault pour comprendre la malhonnêteté du système en ce qui concerne la vie sexuelle des jeunes.
La répression est une arme de la religion et de la bourgeoisie pour maintenir son pouvoir sur tous.
Devenus une véritable psychose collective, les délits sexuels non-violents, sont aussi judiciarisés que les pires crimes violents, ce qui coûtent une fortune pour les provinces.
Comment peut-on prétendre protéger les jeunes garçons en mettant en prison de vieux prêtres qui ne peuvent même plus bander. Et, s’ils sucent à ce que je sache, ça n’a jamais fait tellement mal. Le scrupule est un état mental développé chez les individus depuis leur tendre enfance.
Dans le cas de la pédophilie, de plus en plus de psychologues parlent plutôt d’une orientation sexuelle que d’une maladie, car ils savent séparer la pédophilie de la pénétration ou de la sodomie. D’ailleurs la pédophilie se retrouve davantage chez les hétérosexuels que chez les gais.
Dans la répression de la liberté sexuelle des jeunes de 10 ans et plus, le droit des jeunes est bafoué pour maintenir une philosophie sexuelle qui a de racine que dans l’irrationnel. Cette répression est l’élément fondamental de l’expression du « colonialisme psychologique et culturel », utilisé par les religions et la bourgeoisie pour dominer les sociétés. Le joyau de l’empire britannique à l’époque victorienne, reposait sur cette idéologie qui décima la majorité des peuples autochtones. Aujourd’hui, on a inventé le sida en laboratoire pour ensuite accuser les gais d’en être les agents initiateurs. La répression sexuelle vise d’abord et avant tout l’homosexualité.
Pour respecter la Charte des droits de la personne qui doit devenir le fondement de la Constitution du Québec et offrir la meilleure protection aux jeunes, les lois fédérastes sur les délits sexuels non violents devraient toutes être abolies.
Par contre, si l’on doit dédramatiser tous ses délits pour le bien de l’enfant, il faut améliorer l’éducation sexuelle pour éliminer la culpabilité et la honte face à la sexualité et apprendre aux jeunes qu’ils ont le droit fondamental de dire oui ou non à toutes les formes de liaison avec les autres.
Il ne faut pas agir en aveugles, car il existe de fait des individus qui sont dangereux. Mais, de là à créer une société de paranoïaques, il y a toute une différence qu’on ne respecte pas.
Mémoire sur la liberté sexuelle
POUR EN FINIR AVEC L’HYPOCRISIE
La sexualité relève de la vie privée.
On reconnaît le sens démocratique d’un pays à la façon qu’il traite ses minorités. La répression sexuelle est un moyen de contrôler psychologiquement le peuple par la culpabilisation et la honte. La culture anglo protestante répressive s’est imposée au Québec, depuis la défaite des Patriotes, à travers deux cents ans de condamnation de la sexualité, en dehors du but de créer des enfants, niant ainsi toute la dimension affective et encore plus celle du plaisir.
La vie privée :
Deux définitions sont apportées par le Larousse grand format de 1995:
- Privé (e) :
1 – Qui est strictement personnel, intime. 2- Qui n’est pas ouvert à tout le public.
3- Qui appartient en propre à un ou plusieurs individus 4- Qui ne dépend pas directement de l’État.
- Privé (e) :
Vie intime, familière, dans l’intimité hors de la présence de témoins inconnus.
La Charte des droits de la personne garantit les droits suivants :
intégrité physique et psychologique
égalité pour tous les individus liberté d’expression
liberté d’orientation sexuelle liberté à la vie privée
le droit à la réhabilitation
aucune ségrégation d’âge.
Pourtant, le gouvernement fédéral, maître du code criminel, viole actuellement (ainsi que les provinces) la loi fondamentale du pays, La Charte des droits de la personne, confond protection des enfants et imposition d’une morale sexuelle sans nuance. Ainsi, les personnes reconnues coupables de délits sexuels sans violence sont à toutes fins pratiques condamnées à mort, sans être exécutées. Non seulement elles perdent leur réputation, mais aussi le droit de vivre normalement pour le reste de leur vie.
Tout en reconnaissant qu’il faut protéger l’intégrité physique et psychologique des jeunes, aucun pays , digne de ce nom , qui se prétend démocrate et civilisé, ne peut mettre de côté la Charte des droits de la personne , en étudiant les solutions, même sous prétexte de protéger « la vertu » de ses enfants.
Le gouvernement fédéral en créant des délits d’attouchement, d’harcèlement et d’agression, sans les définir, les limiter avec précision, foule aux pieds plusieurs droits fondamentaux des individus visés par les délits sexuels non violents. Il s’agit des droits suivants : à la vie privée (leur sexualité entre autres) l’égalité (spécialement devant la loi) l’expression, il est interdit de parler de ce phénomène de façon positive, donc, de faire valoir un autre point de vue que celui de sa condamnation , le libre choix de l’orientation sexuelle ( homosexuelle ou hétérosexuelle) et la discrimination à cause de l’âge (niant la réalité de la vie sexuelle chez les jeunes).
Il ouvre la porte à toutes les formes de chantage, car l’accusé n’est plus innocent, comme dans toutes les autres causes (droit français au lieu de droit britannique), mais doit prouver qu’il n’est pas coupable.
L’Église en acceptant de payer au lieu de revoir sa conception du « péché de la chair » a rendu la dénonciation, la délation quelque chose de très payant, et par conséquent, de très tentant, sans égard à la destruction du tissu social et des réputations qu’elle engendre.
Pire encore, en incitant à la délation institutionnelle et judiciarisée, on apprend aux jeunes à se méfier de tous. Qu’un enfant en parle à ses parents ou une personne de confiance pour se protéger et faire en sorte que le problème soit résolu, s’il en est un, ne peut pas être considéré comme de la délation, mais une preuve de confiance. En affirmant que ces crimes sont surtout commis par des proches, la répression judiciaire s’attaque directement aux structures familiales, au tissu social, car on apprend aux jeunes à n’avoir confiance en personne et à avoir peur de tous les gestes affectueux.
De plus, quand on solutionne le problème de façon judiciaire, on n’hésite pas à briser des vies « pour tenir enfin un coupable ». Ainsi, très souvent la solution apportée cause plus de dommages affectifs même chez l’enfant qu’elle ne règle le problème. On crée des psychodrames avec tout ce qui entoure la sexualité et l’on accentue le syndrome du 911 : tout doit être réglé, le problèmes de famille y compris, par les juges et la police.
En laissant entendre que la situation est la pointe de l’iceberg, on dit aussi que cela est déjà ancré dans les mœurs de la population et que pour plusieurs un attouchement sexuel n’est pas la fin du monde comme on veut bien essayer de nous le faire croire. Personne n’est encore mort ou rendu stérile en s’étant fait toucher le pénis … aucun sein ne s’est asséché non plus … le seul problème est donc que ce geste a réveillé en nous toute la répression exercée contre la sexualité dans son milieu … d’où la honte et la culpabilisation.
Et, si tel est le cas, ne devrait-on pas commencer à se poser des questions sur le bien-fondé de la répression sexuelle. Avant de poursuivre dans la voie de la judiciarisation, il est urgent et impératif de se demander quelle sorte de société on créera en rendant coupable tous les gestes qui démontrent de l’affection. Ces gestes peuvent être jugés sexuels — un juge a donné cinq ans à un prof parce qu’il jugeait que la façon qu’il avait eu de lui mettre la main sur la cuisse d’une fillette était sexuelle — C’est de la folie pure, si on ne tient pas compte de la nuance fondamentale qu’apportait Freud entre la sexualité et la génitalité…
Quelle sorte de monde cette paranoïa collective engendra-t-elle ? Quelle place tiendra la violence sociale faute d’amour ? Pourquoi la tendresse serait-elle un crime pire que la violence ? D’autant plus que l’on sait que la répression engendre l’obsession.
Sous un autre aspect, dans le cas de délits sexuels sans -violence et sans contrainte, la presse s’est arrogé le droit et le devoir de corriger la situation, se substituant à la Cour et entraînant la perte irréversible du droit à la réputation et à la réhabilitation. La presse confond le droit à l’information avec le droit à la curiosité maladive de savoir tout ce qui se passe dans le pantalon du voisin ; comme si, faute de pouvoir vivre sa propre sexualité, il faut se nourrir de celle des autres, même si cette curiosité brime le droit des individus concernés.
Le droit à l’information est absolu quand il s’agit d’informations qui permettent aux citoyens d’être éclairés sur un sujet pour lequel ils auront à prendre une décision, sur quelque chose qui les touche dans leur propre vie. Les informations concernant les procès pour lesquels les verdicts n’ont pas été rendus n’apportent rien aux citoyens pour les aider à faire des choix judicieux dans leur vie. Par contre, ces informations détruisent irréversiblement la réputation des personnes mises en accusation, mais qui n’ont pas encore été trouvées coupables. Sans compter qu’avec l’argent du public des mouvements
se spécialisent à traquer ceux qu’elles ont décidé qu’ils étaient des abuseurs. Leur hantise des abuseurs engendre une véritable hystérie collective dans laquelle la répression n’a plus aucune forme de rationnel.
Aucune loi n’est aussi infâme que celles du fédéral visant les délits sexuels non violents et sans contrainte. Même les mesures de guerre, quoique pour combattre la violence et occuper militairement le Québec furent dénoncées et abandonnées par le fédéral parce qu’elles violent la Charte des droits. Depuis le début de l’humanité quand on condamne quelqu’un à mort, on a le courage de le fusiller et d’agir très vite.
Cette situation est d’autant plus grave au Québec que l’on espère établir la Charte des droits de la personne comme les éléments de base de la Constitution d’un Québec souverain. Et, pour aucune considération, un Québec souverain ne doit souffrir d’exclus sur son territoire. Un Québec de droite ne serait pas mieux qu’un Canada fasciste.
Les lois fédérales en matière de délits sexuels ont été adoptées, pour plaire au lobby des « féministes, politically correct », avant la fermeture de la Commission fédérale de la réforme du droit. Si elles répondent à certains besoins et à certaines situations, il n’en reste pas moins qu’en écartant l’aspect gravité, contrainte et responsabilité dans les causes sexuelles impliquant des jeunes de 10 ans et plus, elles donnent à ces délits une dimension tellement grave que la répression crée plus de problèmes sociaux qu’elles n’en solutionnent. Les familles sont brisées. C’est la ruine, le suicide des accusés ou des jeunes. Les jeunes séparés de leur milieu et condamner à la vie en famille d’accueil. C’est la honte que la situation soit connue, etc.
Tout le monde sait que les séquelles psychologiques chez les jeunes de 10 ans et plus, ayant connus une relation avec un adulte, sont surtout dues à l’atmosphère contextuelle dans laquelle on réprime la situation.
En d’autres termes, le drame que l’on crée autour de l’aveu, l’emphase que l’on met sur la culpabilité d’avoir eu une relation sexuelle, la peur de ce que les autres vont en penser ou en dire, créent les séquelles . On oublie que si le jeune a le droit fondamental, selon la Charte des droits de la personne, de dire non, il a aussi le droit de dire oui, sans qu’on lui manque pour autant de respect.
Pire, les juges peuvent juger une situation d’après leurs propres valeurs, qui peuvent être très étroites et répressives, rendant ainsi tous leurs procès
« holistiques », c’est-à-dire qu’à cause de l’opinion publique, des valeurs du juge, l’accusé n’a aucune chance d’être libéré, même s’il est non coupable, car l’incriminer devient une véritable hantise. C’est l’Inquisition permanente.
Cette situation semble être acceptée de tous parce qu’un grand nombre de personnes se font beaucoup d’argent en ne la remettant pas en question…
Pour les avocats, c’est la vache à lait : si tu as de l’argent, tu peux t’en tirer, sinon c’est la prison … et, plus le procès est long, plus c’est payant … plus la personne occupe une bonne position sociale, plus elle est prête à payer pour recouvrer sa liberté …
Pour les policiers, il est plus facile et moins dangereux de courir les pédophiles non violents et non – organisés que de s’attaquer au crime organisé et à la vente de la drogue chez les jeunes. Comme je l’écrivais aux ministres de la Justice du Québec et du Canada : « Il est dommage que la défense des pénis et des seins soit plus importante que la défense des cerveaux. » De plus, le taux de performance dans ces cas permet de hausser les statistiques. La police peut ainsi redorer le blason du taux de solution de crimes commis. Ce qui justifie postes, salaires et surtout de nouvelles subventions …
Pour les psychologues, la répression sexuelle engendrant psychoses, névroses, hystérie collective, etc., le maintien du tabou est plus payant que de chercher des solutions qui soient le moindrement humaines. Il est plus payant de ramasser les sous de la répression que d’expliquer les phases et l’évolution de la sexualité, du comment s’accepter et se contrôler quand on est différent. C’est plus facile de cacher les séquelles de la culpabilisation et de la honte chez les victimes qui sont plus traumatisées par l’ignorance et la réaction du milieu que par les attouchements.
Pour les politiciens, le vote des femmes est si important que l’on croit qu’il serait suicidaire en termes de votes de désavouer l’abus de la répression. Il est moins exigeant de croire que toutes les relations sexuelles adultes enfants sont nécessairement mauvaises que de faire face à l’opinion publique et faire valoir un peu de rationnel dans le traitement du problème … Il en fut ainsi dans le cas de l’homosexualité où, il y a 20 ans à peine, on prétendait qu’un homosexuel était un perverti et un malade mental.
Quant à l’homosexuel, le respect de son orientation sexuelle est si fragile qu’il a peur de perdre tous les acquis si durement gagnés, qu’il préfère lui aussi condamner à son tour … Pourtant, l’homophobie demeure la raison principale du drame que vive les adolescents gais. On craint les délits sexuels chez les garçons parce qu’on a peur que le jeune change d’orientation sexuelle, qu’il devienne homosexuel , même s’il a été scientifiquement prouvé que l’orientation sexuelle est innée chez chaque individu et qu’elle ne se modifiera pas dans la vie, même si cet individu le voulait. C’est sa nature profonde, sa génétique… de la naissance à la mort.
On dirait aussi que tout ce qui touche actuellement la perception de la sexualité passe absolument par la lentille de l’expérience des « femmes battues » … leurs peurs sont devenues « la peur » de tous et leurs solutions, les solutions de tout le monde.
C’est comme si tout tournait autour de cette réalité. Dès qu’il est question de sexualité personne ne peut jouir sans souffrir, une caresse est un outrage qui fait aussi mal qu’un coup de poing … favorisant ainsi la peur et la condamnation de tout ce qui est près ou loin de la sexualité, même la nudité devient de la pornographie.
On oublie ainsi que l’histoire de la répression sexuelle est loin d’être une histoire de « sainteté », même si la majorité des gens refusent pour se sécuriser de remettre en question le bien-fondé même de la répression sexuelle, comme si la sexualité ne faisait pas partie de l’intégrité physique et psychologique de l’individu, un autre droit fondamental défendu par la Charte des droits. Droit que l’on refuse aux jeunes par ignorance des réalités de la vie sexuelle.
Ce phénomène est observé surtout en ce qui a trait au harcèlement. Il est maintenant presque dangereux de dire à une autre personne qu’elle nous plaît, que sa beauté nous ravit, d’où le regard insistant, même les histoires « salées » qui nous ont toujours fait rire sont devenues suspectes … il faut toujours se méfier, car les causes de harcèlement sexuel sont à la mode, mode abusive que bien des femmes intelligentes commencent heureusement à dénoncer.
Aussi, comment une agression sexuelle peut-elle exister s’il n’y a pas de violence ?
Le mot agression n’implique-t-il pas en soi le sens de violence ? Comment peut-on parler de violence ou de pouvoir dans une relation vraiment « amoureuse» ?
Il semble que l’affaire Dutroux, en Belgique, ait créé non seulement une psychose, mais une hystérie envers tout ce qui touche les rapports entre les jeunes et les adultes. Pourtant, le cas Dutroux est une exception, un geste qui révolte toutes personnes censées. Dutroux ne serait pas pédophile, mais travaillerait pour une organisation internationale de trafic humain. On peut affirmer sans trop de risque de se tromper que la majorité des pédophiles craignent de devenir un jour aussi sales que lui et ils sont sans doute aussi répugnés par les révélations de cette affaire que les personnes « dites normales».
Par contre, en n’apportant pas de nuances, le système judiciaire abuse de son pouvoir et bafoue la loi fondamentale de notre pays.
Ainsi, dans notre système, il n’y a aucune différence entre un attouchement, une caresse et un meurtre. Celui qui donne une caresse «jugée sexuelle» à un jeune peut-être encore plus sévèrement puni que s’il l’avait tué. Pourtant, tout le monde sait que le toucher est le sens qui joue le plus grand rôle pour pouvoir manifester son affection, le sens de la découverte. Tout le monde sait que le besoin le plus fondamental chez tous les individus est d’aimer et d’être aimé.
Ce n’est pas pour rien que le taux de suicide est aussi élevé chez les jeunes. Un jeune sur trois se suicide à cause de problèmes dus à son orientation sexuelle ou à la peur de passer pour une tapette … On nie le droit de rechercher sa réalité sexuelle pour imposer une morale judéo-chrétienne, comme si de condamner la sexualité, la percevoir comme quelque chose de sale, de dangereux, de honteux et de répugnant était la seule façon «normale» de voir les choses. C’est d’ailleurs la seule morale qui est propagée à l’école. Le jeune qui découvre ses goûts pour la masturbation, pire pour son petit copain, à cause de l’omerta sur la sexualité, croira qu’il n’est qu’un salaud, un cochon ou un monstre. Un être anormal.