Le printemps.
Le printemps
À toi, qui a tant peur des bourrasques et des chemins fermés, j’annonce un dégel : la rivière nous attend entre des forêts champignons. Nous serons seuls à nous aimer en toute beauté sans briser nos rêveries. Je vois des géants de laine en grimaces devant des pipes usines, des lapins schizophrènes qui gazellent dans les ronces en tourniquet d’abeilles.
J’entends des lutins rire des sauterelles ruches de miel, des ours en peluche chantonner des grivoiseries, des brebis chasser le loup avec des baisers.
Je voudrais t’étreindre dans mes bras, en te chantant une berceuse, pour t’assurer que le temps des tornades n’a pas franchi nos barrages. Des pivoines informes éclatent dans des herbes violettes. Et, couchée près des arbres, la joie aromatise nos visions. Nous fermons les yeux afin d’ouïr l’étendue de nos instants se dire des clins d’oeil.