Radioactif 490
Radioactif 490
Texte de 2008, p. 926
Retour à l’école.
À Québec, mon premier retour à l’école fut difficile pour des raisons financières. Je devais gagner mes études et personne ne voulait m’aider. Je me décidai d’aller passer le chapeau au bureau du ministre de l’Éducation, accompagné d’un bon communiqué de presse.
Cette démarche a ouvert le compte de banque du gouvernement qui ne voulait pas de publicité négative. Pire, les examens me donnaient raison. Y paraît que je suis intelligent. J’ai étudié en 11è année pour une deuxième fois afin d’avoir une 11è scientifique, à Jean-François Perrault, à Québec, puis, chez les Jésuites, à Québec également. Je me suis rendu ensuite à l’école normale pour Hommes à Sherbrooke ; mais j’étais devenu beaucoup trop indiscipliné pour réussir des études.
Le hasard s’est chargé à Montréal de la rencontre avec Daniel, lequel m’a assez enflammé assez pour virer le monde à l’envers. Je savais dorénavant que des petits gars pouvaient être friands d’une expérience sexuelle parce que c’est tout simplement le « fun ». Premier livre, Hymne à l’amour, le vice et la révolte ainsi que le prix Canada-Normandie pour un de mes poèmes. La poésie me menait par le bout du nez entre l’idéal et la révolte.
Le hasard encore une fois, dans la décennie 1980, m’a fait rencontrer un homme merveilleux, Gabriel Charpentier que j’appellerai Grand Gabriel pour le distinguer de Gabriel Deshaies, un jeune qui habita avec moi durant plusieurs années.
Il est à noter que Petit Gabriel était en fin de vingtaine quand il revint vivre avec moi; mais je l’avais connu alors qu’il était mineur. Nous avions d’ailleurs fait le tour des États-Unis ensemble. Pouvais-je devenir simplement gai comme me l’avaient recommandé les psys ?
Grand Gabriel a réussi à me mettre dans la tête de retourner à l’école. Cette fois, c’était l’université et je devais choisir une profession qui me permettrait de gagner ma vie.
Mon aventure avec Suzanne et les deux enfants m’avait permis d’avoir la certitude de pouvoir vivre heureux avec des enfants, sans les toucher s’ils ne voulaient pas. Je savais que je pouvais apporter énormément à travers cette vocation d’enseignant. De plus, elle me permettait de vivre en contact quotidien avec ce que Dieu a créé de plus beau… s’il a déjà créé quoique ce soit.
Les études furent sans grand événement. Sauf, un cours où l’on nous apprenait à lire les phrases, en les schématisant en arbre. Plus ça allait, plus c’était incompréhensible. J’avais beau lire toutes les suggestions de lecture, m’arracher cellule par cellule dans le cerveau, rien à faire, je n’y comprenais rien. Comme tout le monde, je me suis mis à penser que c’était la faute du prof. Quand on ne comprend pas, c’est toujours la faute du prof. Je suis même devenu agressif à son égard.
Grand Gabriel essayait de me calmer les pompons. Puis, par hasard, on dut couper la classe en deux, car il y avait trop d’élèves. Le nouveau était tout jeune et expliquait les choses différemment.
Un jour, j’osai lui demander à quoi rimait toute cette connerie. Il m’expliqua qu’un Américain, un certain Chomsky voulait trouver le pattern qui génère toutes les langues pour l’appliquer à l’ordinateur. Ce fut comme si je venais de me faire engrosser par le Saint-Esprit. Tout devint clair et de l’échec, je suis passé au A+.
Quand j’ai enseigné et j’ai constaté qu’on changeait les analyses grammaticales de mon époque par ces forêts, j’étais en furie. C’était compliquer encore une fois l’enseignement du français. Si on avait de la difficulté, comme adulte universitaire, à comprendre tous ces chichis pourquoi essayait-on de les faire gober par les enfants ? Probablement, qu’un élève universitaire a été fasciné par cette méthode et que pour faire le fin ou la fine a décidé de l’incorporer dans les livres d’exercices du secondaire. Les réformes exigent toujours de nouveaux livres et coûtent une fortune pour permettre aux nouveaux élèves de moins comprendre. Nous évoluons vers le bas.
Dans l’ensemble, je fus un bon étudiant. J’ai pu constater un goût certain pour la recherche, mais j’ai toujours d’abord été un bon vivant. J’ai toujours follement aimé le vin et le sexe.
De mes cours, je me rappelle une autre anecdote. Un prof essaya de nous faire croire que l’écrivain, le Dr Ferron, avait repris le petit Chaperon Rouge pour lui donner une teinte tout à fait sexuelle.
Connaissant Ferron, je ne pouvais pas avaler cette explication. Puisqu’on n’arrivait pas à s’entendre, j’ai téléphoné à Ferron pour avoir son point de vue. Sa réponse endossait ma conception à trois mille milles à l’heure.
Quand j’en ai avisé le prof, celui-ci a maintenu son interprétation farfelue, en me disant qu’une fois un livre publié, le texte et son interprétation n’appartiennent plus à l’auteur, mais à celui qui lit.
Comme débilité, on ne peut pas inventer mieux. Je me suis mis à craindre quant à ce qu’on comprendrait de mes livres.
La stabilité de l’arrogance.
En nous lançant dans une élection précipitée, Jean Charest nous montre son vrai visage. Il est arrogant. Il se fiche de ce que la population pense. Il est trop hypocrite pour reconnaître que sa conception de l’économie est justement la responsable de la fraude mondiale légalisée que constitue la crise économique actuelle.
La crise est le résultat naturel et inéluctable du capitalisme sauvage et des guerres pour le soutenir. Le capitalisme est comme un lacet de caoutchouc, il faut des crises, mais juste assez pour lui permettre de ne pas sauter. On prévoit que ça arrivera cependant très bientôt.
Selon Charest, le capitalisme sauvage, la mondialisation, c’est meilleur que l’indépendance. C’est ce que Charest nous a dit quand il a reconnu que le Québec avait assez d’argent pour se permettre de créer un pays indépendant. Il prétendait que pour nous, c’était préférable de coucher avec les grands du G8.
La mafia légale n’est pas assez vaste au Québec, il faut frayer avec ceux qui se fichent de la mort des individus et des droits de l’homme.
De plus, Charest, a une bande d’amis que je qualifierais de sangsues (Paul Desmarais, en tête) qui nous garantissent la stabilité dans la capacité de ce gouvernement de plumer la population.
Ces gens ne pensent qu’à leur intérêt personnel. La crise justifie une fraude de 714 milliards $ pour des banques milliardaires. Pour mieux goûter à ces fruits, il faut pouvoir se débarrasser de ceux qui croient dans la démocratie et reprendre seul les guides permettant de nourrir les » capitalistes affamés » de son entourage. Voilà la réalité.
Les bandits mondiaux ont créé un vide qui ne peut se combler qu’en aspirant, en siphonnant les poches des plus pauvres, qu’ils crèvent de faim ou pas. Pour échapper à une récession, il faut redorer le pouvoir d’achat de la majorité.
Charest peut se vanter de ses travaux d’infrastructures, mais ceux-ci n’existaient pas tant que le viaduc de la Concorde ne s’affaisse. La majorité des sous viennent d’Ottawa qui se met ainsi encore le nez dans un champ de compétence provincial comme en éducation.
Quand je me suis présenté comme Rhinocéros, à Sherbrooke, en 1972, j’avais clairement établi que les Chambres de commerce sont les lieux de rassemblement de tous les patronneux qui viennent téter celui qui pourra bientôt les engraisser. Je vois que ça n’a pas changé. Par exemple. L’ex-président de la Chambre de commerce de Magog fait un retour dans le dossier d’Orford.
La seule stabilité que je connaisse des libéraux c’est de savoir vider les poches des contribuables pour nourrir leurs amis. La destruction de l’hôpital St-Luc? Le privé : n’est-ce pas devenir un peu comme les Américains ?
On ne peut pas justifier une fraude comme nous vivons maintenant, sans prétendre qu’on ne doit pas aller chercher de l’argent des contribuables pour s’en sortir. On essaie de justifier un déficit. C’est peut-être pareil avec tous les partis politiques. Des institutions de patronage. Il faudra peut-être un jour se débarrasser des partis politiques pour vivre une vraie démocratie. Ils sont rendus comme les religions. Pas étonnant qu’on n’arrive pas à se comprendre. On ne sait jamais qui est le pire ou le plus grand voleur, qui nous ment le plus. On est loin du discours rassembleur d’Obama. Que doit-on faire ensemble pour se sortir du pétrin dans lequel le système nous a placé avec Bush?
Je trouve que le OUI du slogan libéral nous met aussi en garde contre le fait que qu’ils veulent nous faire réintégrer la Constitution canadienne pour consacrer l’impossibilité éternelle pour le Québec de devenir un pays.
Voter Charest, c’est voter OUI au Canada. C’est remettre le pouvoir à Ottawa. NON ! Non à se faire baiser par les médias d’une façon aussi permanente puisque l’image de Charest est purement médiatique.
Reid, le député d’ici, dont on n’entend jamais parler, a recommencé à être sur toutes les photos des journaux locaux. Kid Kodak is back Charest ne défend pas le français. OU il y a un référendum : croyez-vous que le Québec doit être français? Si OUI que doit-on faire pour le permettre? Qui peut le mieux le réaliser.
Le vieux discours économique nous casse les pieds. Non au mépris de Charest pour le peule ! Dommage, il s’en venait bien.