Radioactif 467
Radioactif 467
Texte de 2008, page 864
La droite restera au pouvoir… à moins que…
S’il n’y a pas de changement, si la tendance se maintient et si ce n’est pas déjà trop tard, je me risque à une prédiction très sombre : la droite en Amérique, non seulement gardera le pouvoir, mais elle aura une plus grande majorité à la suite des élections.
Au Québec, l’ADQ risque d’être encore plus forte aux prochaines élections, grâce à l’élection de Harper qui sera réélu majoritaire et qui ensuite appuiera sa mouvance provinciale lui permettant de dominer, sans problème.
Le fédéral veut que le gouvernement du Québec ne soit plus qu’une succursale, une gérance. Ça ressemble à la lutte pour un gouvernement responsable dans les années 1837-1838.
L’ADQ, n’ayant aucune colonne vertébrale quant aux revendications du Québec, sera l’allier le plus sûr, étant le plus faible. Au mieux, les indépendantistes devront appuyer les libéraux pour empêcher Ottawa de nous avaler tout rond. D’ailleurs, c’est déjà commencé. C’est une vraie farce que de vouloir introduire la culture dans la constitution fédérale alors que le Québec refuse de signer la constitution.
La seule solution, c’est que le fédéral se retire complètement de toutes les juridictions touchant à la langue, la culture, l’immigration, les communications (pas un petit changement dans le CRTC).
On dirait que nos politiciens sont trop jeunes pour se rappeler que Jean-Paul L’allier s’est déjà battu pour que le Québec ait pleine juridiction sur les communications. Dans ce domaine, comme tous les autres, le fédéral a écrasé les demandes du Québec. Ça fait 40 ans qu’on perd des pouvoirs à chacune des négociations avec le fédéral parce qu’on est trop niaiseux pour s’unir.
McCain, prendra le pouvoir à cause des femmes, qui refusent de ne pas voir une femme, Mme Clinton, comme colistière de M. Obama. Les femmes votent femmes, peu importe ce qu’elles ont sous le toupet (à remarquer que bien des femmes sont plus compétentes que certains hommes). Elles s’imaginent que le pouvoir c’est d’avoir autant de femmes que d’hommes au pouvoir ; mais dans toutes les entreprises, il n’y a qu’un président ou une présidente.
Il est temps que l’intelligence remplace le sexe de la personne comme façon de l’évaluer. Et finalement, la peur d’être dirigé par un noir l’emportera. Tout se passe dans la boîte. Sans oublier que la droite est très forte sur le vol des élections, même si elle prêche la démocratie qu’elle confond avec la démocrassie.
Le dernier référendum au Québec en est la meilleure preuve. LA DÉMOCRATIE, ce n’est pas proclamer que nous sommes les seuls à avoir raison et à imposer son évaluation de la vie. La droite, c’est d’abord le pouvoir religieux, la peur de la sexualité et sa culpabilisation.
Les humains, nous avons évolué sur le plan technique d’une façon phénoménale, mais nous sommes encore des arriérés sur les plans moral, psychologique et émotif. Nous n’avons plus de sens critique. Nous croyons encore dans de vieilles histoires de créationnisme. Nous sommes de tels aveugles que nous ne nous rendons pas compte qu’un des pires ennemis de la paix, ce sont les fanatismes religieux.
Sur la sexualité, nous avons encore la vision du péché, de la honte que nous imposent les religions et non celui de la science qui voit la sexualité comme un élément essentiel au développement de notre personnalité et une condition essentielle à la survie de l’espèce, ce qui est loin d’être notre façon de voir et comprendre actuelle.
Nous buvons béatement ce que nos dirigeants veulent nous faire avaler. Pourquoi?
Question de communication. Les dirigeants du monde voudraient bien en arriver à la dictature bénévole que j’appelle «l’aliénation». La dictature bénévole, c’est un dictateur aimé, voulu. C’est l’idéologie qu’on ne remet pas en question. L’aliénation qui remplace le colonialisme et nous laisse croire qu’on est libre. Comme le communisme ou l’Islam : une foi ou une idéologie aveugle. On embrasse notre misère comme si elle était notre bonheur.
Notre agir est autant dicté par les émotions que par notre intelligence. Quand on essaie de comprendre on ne tient pas compte de l’inconscient collectif ou notre éducation qu’on assimile à la tradition. Ces réalités inconscientes nous dictent souvent nos prises de position. Une foule de 12 ans a un quotient de 10 ans, tout le monde sait ça.
J’ai beau décrier la montée de la droite depuis 1996, tout ce que j’ai réussi c’est de passer pour un fou et un ignoble pédophile alors que je suis pédéraste (on a même pas l’honnêteté de respecter mon droit d’opinion). Mêmes mes poèmes que je ne trouve pas si mal sont sous haute surveillance et vite censurés. Pourtant, on ne peut pas réclamer la protection de la jeunesse face à mes écrits pour les interdire. J’écris carrément pour les adultes et rien pour la littérature de jeunesse, inventée pour protéger les jeunes de la sexualité.
Quand il est question de censure au Québec, c’est toujours du côté sexuel. Puisque je suis sans intérêt, voire même le gros méchant perpétuel, je n’ai plus de crédibilité et on peut me censurer sans que personne ne verse une larme.
Pourtant, je mets toutes mes énergies à vouloir améliorer les choses sociales selon ma modeste contribution. Je n’ai pas la tête aussi enflée qu’on le croit. Je suis plutôt porté à croire que je suis assez nul.
En fait, si on revient à nos moutons, nous n’évoluons plus, nous avons trop peur de la liberté. Plus nous avons peur, plus nous sommes prisonniers de la finance. Plus nous sommes stressés, plus nous avons peur, plus nous nous rangeons du côté de la droite, du pouvoir. Impuissants à nous sauver nous-mêmes, nous remettons notre sort entre les mains des autres, ceux qui nous semblent avoir réussis.
Les motifs pour voter ne sont pas seulement les promesses, l’étude des programmes et la valeur des chefs; mais ils sont aussi en grande partie dictés par les émotions et par notre inconscient. C’est en sens que le Journal de Montréal et TVA jouent la carte de la nouvelle morale au Québec. (Aujourd’hui j’ajouterais la station féministe de RDI)
On essaie en fait à nous ramener à l’ère des curés par la porte de derrière. Cette peur fait de ces médias les meilleurs alliés de l’ADQ. Ces médias sont les créateurs de la terre adéquiste. Plus l’insécurité est grande, plus les gens feront appel à l’ADQ ou le parti de Harper : les Conservateurs pensent surtout à l’hébergement en prison de tous ceux qui ne penseront pas comme eux.
Non seulement, ça coûte moins cher d’offrir des nouvelles à partir d’un palais de justice ; mais ça rapporte plus. Ces nouvelles modifient la perception générale de la société. Qui ne se dit pas aujourd’hui, en écoutant les nouvelles, que le monde est devenu complètement fou? C’est impossible d’y échapper quand on écoute les nouvelles. Ce n’est pas pour rien. Cette forme d’information permet de promettre une meilleure sécurité en offrant plus d’agents, de policiers, de prison (Harper le promet, même s’il est minoritaire).
Au lieu d’avoir des gens autonomes et responsables, on préfère de beaucoup une population qui s’en remet aux policiers (après s’en être remis aux écoles). Après avoir remis les jeunes entre les mains de l’école, les parents veulent maintenant faire surveiller leurs enfants par les policiers d’où le besoin d’escouade spéciale sur internet. Ainsi, les parents peuvent travailler tous les deux et la sur -consommation fera en sorte qu’ils devront faire beaucoup d‘overtirme pour boucler le budget. Plus on leur fait croire que leurs jeunes sont en danger sur internet, plus on arrive à justifier de nouvelles saignées monétaires pour améliorer la surveillance.
Pourtant, c’est au Québec, où il y a moins de répression qu’il y a le moins de crimes violents. Et, ça se poursuit jusque sur un plan international où les terroristes sont identifiés à des martyrs religieux, alors que ce sont des malades mentaux qui obéissent aveuglément aux autorités religio- politiques. Leurs attentats justifient les argents investis dans la guerre aux Talibans, par exemple, car on se dit qu’il faut empêcher que de nouveaux fous (de l’Islam fanatique) viennent s’attaquer à nous sur notre propre territoire. Quand on dénonce leur violence, on se fait traiter d’islamophobe. Comme s’il fallait accepter leur attentat comme des gestes de courage.
Qu’on le veuille ou non, ces attentats justifient qu’on leur fasse la guerre, car imaginez ce que ce serait s’il fallait que ces fanatiques viennent un jour à nous dominer. Leur rayon d’action est de plus en plus répandu, grâce au fanatisme religieux. Les religions sont les motifs fondamentaux de l’existence de la droite politique, une arme qu’elles voudraient bien posséder pour étendre leurs pouvoirs sur un certain territoire.
La morale actuelle veut prendre encore plus d’influence en multipliant l’insécurité. Plus on est insécure, moins on est progressiste et plus on vote à droite.
Les Québécois sont mieux d’y penser deux fois avant de voter Harper. Il est pire que Bush. Faut-il lui donner le temps de constituer une nouvelle armée (des milliards y sont déjà consacrés) pour ouvrir les yeux? Pourquoi trouve-t-il des milliards pour une armée dont on n’a pas besoin alors qu’il coupe dans la culture parce que les méchants séparatistes se retrouvent dans les esprits libres, donc, des gens plus ouverts…
Ce n’est pas difficile à comprendre, mais même notre establishment ne semble pas l’avoir compris.