Radioactif 466
Radioactif 466
Texte de 2008, p. 858
Sexe : question d’attitude.
Dans l’espace de quelques jours, la vie m’amenait à me poser une question fondamentale : la sexualité est-elle bonne ou aussi mauvaise qu’on le prétend?
En quoi une relation sexuelle peut-être préjudiciable? Quand nous étions jeunes nous n’étions pas sortis de nos couches qu’on savait déjà qu’il ne faut pas se promener nu. Pourquoi? Personne ne le savait, c’est ainsi depuis des millénaires, donc, c’est ainsi. En réalité, cet interdit se colle à notre peau pour le reste de notre vie et condamne le sexe hors-norme de manière irréversible.
Les curés, eux, s’évertuaient à nous parler des péchés de la chair. Jamais en dehors du mariage, spécifiquement pour avoir des enfants. Il y en a qui faisait l’amour par un trou dans leur robe de nuit pour ne pas se toucher, car toucher c’est corrompre et, encore là, certains ajoutaient qu’il ne fallait pas avoir de plaisir en le faisant. On se faisait ainsi laver le cerveau.
Les gens qui vivaient ces folies, les victimes du lavage de cerveau, sont aujourd’hui celles qui font (et organisent) des grandes campagnes contre l’hypersexualisation. Ce sont des gens plus ou moins vieilles (une autre génération) qui prétendent protéger les jeunes, en propageant une attitude de paranoïaques face à la sexualité. L’attitude dans laquelle elles ont été élevées. C’est un peu normal.
Elles veulent leur bien et ne voient que du mal à travers la sexualité, quitte à ne pas se mêler de ce qui ne les regarde pas, à bafouer le droit des individus de décider ce qui est bien ou mal.
La sexualité est affaire strictement personnelle. Rien ne relève autant de la vie privée.
On peut voir la sexualité à travers les lunettes des religions ou encore celles de la science. Le jour et la nuit.
Personne n’est obligé de croire que la sexualité est mauvaise, honteuse ou encore moins un péché ou un crime, s’il n’y a pas de violence ou de domination, s’il y a consentement mutuel.
C’est pourtant le contraire avec le système judiciaire. Hors de leur règle, point de salut. P.E. Trudeau disait que si une loi va à l’encontre de notre conscience, on se doit de l’ignorer.
Avec le clergé qui nous menait par le bout du nez, la sexualité était déjà, dès la petite enfance, l’interdit des interdits, juste en parler faisait de toi un cochon. Une vraie maladie.
T’étais un malade, si t’avais des désirs un peu trop insistants. Il fallait vivre en hypocrite, même si l’Évangile demande ne pas juger les autres.
La libido, ça existe chez tous les individus, donc, c’est quelque chose de fondamental, de naturel et de bien. C’est la force de vie. S’il n’y avait pas de rapports sexuels et si on n’avait pas de plaisir à y participer, la race humaine serait déjà éteinte.
Pour nous forcer à obéir, on a inventé toutes sortes de raisons pour être des asexués jusqu’au mariage.
D’une manière, c’était compréhensible. Un gars et une fille qui donnaient naissance à un enfant avant le mariage étaient montrés du doigt, devenaient les pires criminels de la planète. On essayait même de voler l’enfant de celle-ci pour ne pas vivre dans la honte. La pauvre fille ne pouvait pas se faire avorter, c’était contre les enseignements de l’Église et mettre cet enfant au monde, c’était se condamner à la misère et condamner son enfant à souffrir toute sa vie parce qu’il était un bâtard.
On donnait les enfants plutôt que de les aimer et les élever. C’est cette morale que nous connaissions et à laquelle on obéissait aveuglément. Une morale de sans cœur. La seule loi qui prévalait et qu’on ne pouvait remettre en question : le sexe est mal. On enseignait la charité, mais on vivait la haine.
C’est ce qui m’a éloigné de la religion. Sa capacité à détruire les autres avec une morale fanatique.
Par contre, il a ceux qui ne respectent rien, qui te forcent à te plier à leurs besoins, sans se soucier de ce que pensent les autres : les violeurs. Il y a les psychopathes qui n’ont aucune morale. Ces gens n’hésitent pas à voir recours à la violence pour arriver à leur fin de frustrés ou de malades mentaux. Ce n’est pas le cas de tous les malades mentaux, bien au contraire, un malade mental qui prend ses médicaments et ce qu’il y a de plus normal. Les malades mentaux ont aussi des droits et peuvent souvent de nos jours vivre une vie normale, sans violence, il suffit qu’ils prennent leur médicament.
Il y a aussi une autre réalité. La réalité de la pègre qui cherche à se faire de l’argent. La réalité des proxénètes, celles de ceux qui font le trafic d’organes (spécialisés dans les enlèvements et les disparitions). Ce sont les pires, car la majorité de crimes sont maintenant reliés à ces nouvelles manières de faire de l’argent.
Aujourd’hui pour faire chanter quelqu’un, on enlève plus quelqu’un d’important pour avoir de l’argent, on la dénonce sexuellement. Un meurtre symbolique.
La télévision nous raconte à la tonne le nombre de meurtres et de viols qui ont secoué les différentes communautés. Ce n’est pas inventé, ça existe vraiment.
Pourquoi la ligne entre le bien et le mal est-elle dressée par un compromis entre les intérêts de la pègre et ceux de l’ordre établi? Le problème en est d’abord un de sécurité. Toute personne violée est une victime ; mais ce n’est pas le cas si elle est consentante ou qu’elle fut une agace comme je venais de le vivre. Nous avons tous une partie de responsabilité dans ce que nous faisons, nous ne sommes pas des robots.
C’est inconcevable que toute cette haine existe. Comment peut-on aimer faire du mal à d’autres individus? Le plaisir ne l’emporte-t-il pas sur la peur? Ne sommes-nous pas conscients de la haine qui nous anime dans de tels cas, du moins pendant quelques minutes?
Quand le gars me frappait, il devait être conscient que ce n’est pas une méthode pour faire l’amour? Ces gars sont-ils strictement des machos qui pensent que les autres sont leurs esclaves? Les gens qui tuent ou qui violent ne sont pas ceux qui se payent une nuit au bordel quand ils en ont trop besoin, ce sont les frustrés. Ceux qui ont peur d’être dénoncés.
Ce sont souvent des gens qui ont la conscience écrasée de remords. Certains se permettent le plaisir de transgresser les règles, mais ils le regrettent tellement qu’ils s’en prennent à l’autre qui devient à leurs yeux le mal incarné, la tentation qui les a fait succomber.
Qu’on le veuille ou non, il y plus de crimes qui sont commis par frustration, par des d’âmes trop scrupuleuses, que de crimes commis par des gens qui n’arrivent pas à mettre un stop à leurs désirs.
D’autre part, la vie m’avait enseigné que beaucoup de jeunes étaient non seulement consentants, mais très heureux de participer. Ceux que j’avais connus ne m’ont jamais manifesté de dédain ou de rancœur, même si on se revoyait plusieurs années plus tard. C’était au contraire un petit clin d’oeil, dans le sens, du «je me rappelle, mais ça n’a pas d’importance», « on était jeune et on a eu bien du fun », « pour moi, t’es d’abord un hostie de bon gars».
Ce qui est anormal, c’est qu’on fasse un tel drame avec la sexualité quand il y n’y a pas de violence ou domination.
La meilleure des solutions est de se dire la vérité et de faire de la prévention : donc, l’éducation. Mais, aujourd’hui, on a de nouveaux moralisateurs : la télévision, par exemple. Et, les avocats remplacent les curés, une autre sorte de parasites.
C’est intéressant de voir les liens qui existent entre la vison de droite, la vision religieuse et celle des partis politiques.
L’ADQ recrute, là, où les gens sont encore scrupuleux, esclaves de la morale religieuse. À Québec, par exemple.
L’ADQ, c’est la droite du parti libéral qui s’est enflé la tête, qui a voulu des changements constitutionnels, mais qui n’a pas eu la clairvoyance de reconnaître que le Québec n’a que deux voies d’avenir : le fédéralisme et/ou l’indépendance.
Les grands patrons du monde ont décidé que le Québec devait faire partie du Canada. Ils ont oublié que c’est aux Québécois qu’il appartient de décider de leur avenir.
Pour les rendre encore plus fédérastes, on passe par la morale canadienne et américaine. Les femmes sont encore les plus touchées. car bien des émissions américaines sont présentées le jour à la télévision. Ces séries finissent par marquer moralement une certaine partie de la population.
La gauche a toujours pensé qu’elle est une vision économique. Elle n’a pas su comprendre que la droite est d’abord une forme de morale qui repose sur les religions. C’est ce regard qui les fait décider de tout le reste. Et, dans les présentes élections, les valeurs de droite et de gauche font surface pour la première fois.
C’est très intéressant de voir les partis politiques du Québec préparer la prochaine élection de la province.
En revendiquant la souveraineté culturelle, Charest peut compter sur les artistes pour sa réélection, car le «non fédéraste» laisse entrevoir que cette nouvelle lutte ne fait que commencer.
L’ADQ table surtout sur la morale des conservateurs pour faire peur aux gens et leur faire croire que leur sécurité passe par une lutte à la sexualité qui se déguise sous le manteau de la loi et de l’ordre. Au Québec, l’essentiel, c’est d’empêcher l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire, à Ottawa.
Les conservateurs sont les poisons de notre culture. Sous prétexte de défendre notre image et notre morale, ils anéantiront tout ce qui ne fait pas leur affaire. Il faut se réveiller avant qu’il ne soit trop tard. Notre culture ne correspond pas à leur morale.
14-08-2022
À remarquer que ce texte a été écrit il y a 14 ans. Les Conservateurs essaient de nous faire croire qu’ils défendent la liberté. Quelle farce!