Radioactif 455
Radioactif 455
Texte de 2008, p. 826
Prophète ?
À la suite de mon arrestation, en 1996, tout de suite après le référendum, sous le prétexte de gestes de nature sexuelle, j’ai écrit un poème pour avertir les gens de la fuite politique vers la droite qui visait à tuer l’idée d’un Québec indépendant.
Quand j’ai lu ce texte à une soirée de poésie chez Janou St-Denis, les «gorges chaudes» fédérastes ont commencé à se demander pourquoi on me laissait la parole, moi, le véreux, le maudit pédophile (ce qui est faux, je suis pédéraste).
J’ai alors écrit un livre que j’ai fait parvenir à M. Charbonneau, le député, pour qu’on soit bien au courant de ce qui se passait. La réponse : on ne mélange pas le sexe et la politique, comme si la droite ne mélangeait pas la religion et la politique. Les campagnes des féminounes ne sont-elles pas des manifestations de droite extrême ?
Les événements depuis lors confirment la valeur politique de mon incarcération.
Dans l’esprit des gens en-dedans, j’étais un prisonnier politique pendant que Stéphane Dion faisait passer sa loi de la clarté sur le référendum. Une incarcération préventive. Or, on peut maintenant, 10 ans plus tard, constater que la morale est devenue l’arme par excellence pour tuer la culture québécoise. On commence à peine à se réveiller.
La morale pour tuer la culture québécoise.
C’est maintenant de plus en plus évident : Ottawa veut tuer la culture québécoise et pour y parvenir, il se sert de la morale puisque les Conservateurs sont aussi les anciens Réformistes.
En 1996, quand je dénonçais ce phénomène, cette tendance vers la droite, je passais pour un fou, un maudit «pédophile» qui braillait sur les planches de la poésie. Aujourd’hui, je suis l’écrivain banni de l’AAACE et de l’UNEQ pour avoir osé dire ce que je pense à travers un essai (la forme littéraire pour dire ce qu’on pense) La pédérastie mise à nu. Il y a aussiun recueil de poèmes puisque je me sers de mes écrits poétiques pour retracer l’histoire de ma vie. J’ai appelé ça Autoportrait d’une révolte.
Eh oui ! Je parle de ma réalité pédéraste parce que ce fut un aspect très important dans ma vie. Ces censeures féminounes participent actuellement au mouvement de boycotte contre la censure. On a même menacé l’organisation de la Flambée des couleurs d’être boycottée, si j’y participais. Je me demande en fonction de quelle logique, elles agissent ainsi : dénoncer la censure du système en implantant la leur.
Quand j’ai écrit les textes pour le journal de l’AAACE, je n’avais pas encore abordé ce sujet ; mais on avait trouvé moyen de critiquer mon approche trop «politique». On se demandait où je voulais en venir et on me disait qu’on ne me laisserait pas dire n’importe quoi comme jadis.
Je me suis aussitôt demandé si cet organisme n’a pas un lien direct avec les libéraux pour être aussi vite sur leurs ergots ; mais ça pouvait être aussi une suite logique à l’article de Richard Martineau.
Quoiqu’il en soit, le meilleur moyen pour le fédéral de tuer le Québec, c’est d’abord de détruire le Québec Inc., sur le plan économique, et s’attaquer par la suite à sa culture par le biais de la morale sexuelle ou des valeurs. Cette deuxième phase est déjà entamée.
J’ai décidé d’être solidaire aux artistes, car je suis écrivain. Non seulement je suis écrivain, mais je crois encore et plus que jamais dans la nécessité absolue de réaliser d’urgence l’indépendance du Québec.
La seule différence, c’est que j’ose maintenant affirmer que la meilleure solution pour nous, c’est la création d’une véritable confédération ; mais pour y parvenir qu’on le veuille ou non, il d’abord être indépendant.
Personnellement, je n’appuierai jamais un retour à la censure des curés et leur aliénation que je passe pour «ce que ça voudra».
La liberté d’un pays ne peut pas exister sans la liberté d’expression et de pensée de ses citoyens. Nous recommençons à définir la nécessité de créer notre propre pays, en fonction de la réalité d’aujourd’hui. Nous ne sommes pas les seuls et ce qui se passe actuellement sur la scène internationale nous concerne directement.
La Chine ne veut pas appuyer la Russie, car elle serait prise avec le Tibet ; tout comme les Américains, avec un Québec indépendant.
Dans mon livre Spirale intraprojective, je disais que tous les peuples qui veulent former un pays devraient avoir le droit de le faire, en autant qu’on puisse garantir une forme de vie acceptable pour tous les commettants. Plutôt que de faire la guerre, l’ONU devrait reconnaître le droit à l’autodétermination des peuples à partir d’un référendum ou un vote majoritaire du gouvernement de ce pays.
On a rejeté cette idée, sous prétexte qu’il y aurait trop de pays. Qu’est-ce qui est le mieux : avoir beaucoup de petits pays et avoir la paix ou avoir seulement des puissances prêtes à se détruire pour contrôler un espace plus grand ?
Au Québec, on ne peut pas dire que le projet d’indépendance est un échec, on ne l’a jamais essayé. On a dit au PQ, faites l’indépendance, mais en même temps, on l’en empêchait en divisant le vote de façon à donner le pouvoir aux fédérastes, à chacun des référendums.
En se servant de la morale, le fédéral va jouer dans le plus profond de nos peurs « morales donc religieuses » pour justifier comme les curés de jadis de devoir » contrôler la nature humaine ».
Avant on faisait croire qu’on voulait combattre la liberté sexuelle sous prétexte qu’il faut protéger les enfants de la sexualité ; mais, aujourd’hui, à moins d’être aveugle, on se rend compte que c’était un prétexte pour entrer la religion par la porte d’en arrière. Comme les écoles privées servent à contourner la loi sur les écoles linguistiques.
Comme il faut chanter en anglais, pour avoir une chance de réussite. Le fédéral réussit tranquillement à appliquer les recommandations du fameux rapport de Lord Durham.