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Radioactif 392

juin 1, 2022

Radioactif  392

Texte de 2008

Les crédits d’impôt.

Les gens qui nous administrent au gouvernement n’ont vraiment aucune idée de ce que signifie manquer d’argent ou être à la cenne près. 

Ils nous prouvent hors de tout doute raisonnable que ce sont des bourgeois qui ont aucun lien avec la misère.  Comment peut-on parler de crédits d’impôts pour des gens à très faibles revenus?  Comment peut-on être assez fucké pour prétendre que les services offerts par nos gouvernements sont une culture de la gratuité?  Il y a des milliers de gens qui contournent les règles pour avoir du bien-être ou travailler au noir.  Tout le monde sait ça.  C’est du vol.  Tout le monde s’entend là-dessus.

Par contre, quand le gouvernement crée des programmes pour diminuer le nombre de bénéficiaires, pour les retourner au travail, ils font perdre d’un coup tous les bénéfices et ceux qui s’y inscrivent se ramassent pénalisés parce qu’au bout du compte ils vivent encore plus dans la misère, tout en faisant un effort pour s’en sortir.  Les gens qui sont vraiment dans la misère, qui n’ont pas la santé, qui sont trop infirmes pour travailler et s’en sortir, ne peuvent pas payer des frais et attendre que la fin de l’année arrive pour être remboursés par des crédits d’impôts.  C’est complètement malade. Les fonctionnaires sont incapables de se placer dans la peau des pauvres pour comprendre et ajuster un programme qui soit vraiment profitable. 

Quand tu sors du bien-être, t’as besoin d’abord de temps pour passer à travers tes dettes et pouvoir agir sans avoir une partie de tes revenus amputés. On fait des programmes globaux alors que ça devrait être individualisé  

Quand j’ai travaillé dans les fondations pour aider les jeunes, j’ai constaté qu’un nombre incroyable de gens ont à choisir entre les médicaments et le manger.  On est loin d’être une société très riche.  C’est un choix de société : les plus riches payent la part des plus pauvres pour éliminer la misère dans une société de surabondance.  C’est ce qui fait la valeur du Québec et probablement, il faut l’admettre, des provinces du Canada, car le fédéral n’ajoute rien à notre bien-être.  Il nous vole sans donner de services

Le fédéral est de trop dans une supposée véritable confédération.On centralise tout pour mieux voler légalement en dédoublant les programmes.  On fait de grands gestes d’hypocrites, en reconnaissant le Québec comme une nation, alors que ça ne veut rien dire, le multiculturalisme est même en train de tuer la culture francophone au Québec.  

Mais, il y a des gens encore assez naïfs pour croire que c’est un geste qui veut dire quelque chose à part «votez pour moi».  Le fédéral s’engraisse aux dépens des provinces… ça toujours été comme ça depuis 1867… Mais on aime ça se faire fourrer… martyr on ira plus vite au ciel… On devrait abolir les impôts et les remplacer par les taxes. Plus t’as d’argent, plus tu payes et dans ce cas, il faut établir l’achat chez-nous… une façon de voir les choses. L’a-t-on déjà envisagé? 

Il faut trouver une manière de vivre selon nos moyens, sans pénaliser davantage les plus démunis.  Dès que le coût de la vie augmente, la pauvreté augmente.

La mémoire oublie.

La mémoire est comme la vie et la conscience : un bien drôle de phénomène. 

Je ne suis pas de ceux qui se rappellent d’évènements marquants avant mon adolescence ou très peu.  Je me souviens d’avoir vu Blanche-Neige dans un cinéma à Magog, dans le bas de la ville, alors que j’étais encore un tout petit enfant.  La lumière et la grosseur des personnages.  Un film que presque personne ne se rappelle. 

Vers sept ans, je me rappelle les vaches mortes, jetées dans les caves des maisons incendiées plusieurs années auparavant sur les terrains de M. Riendeau, l’ancienne «dump» qu’on appelait ça, à Barnston.  D’une guerre entre français et anglais, un soir d’halloween, à Barnston. De la peur affreuse d’être abandonné quand papa fit semblant de partir sans nous attendre alors que nous étions chez mon grand-père Napoléon Simoneau, à Magog. Nous étions arrivés en retard d’une parade du Père Noël, au cours de laquelle il nous tirait des bonbons, dans le bas de la ville, près de la Textile.  Je me rappelle la peur de ce que j’entendais et qui me troublait.   Je me souviens avoir pris une crotte de chien pour un morceau de chocolat. Je me rappelle aussi quand on jouait au docteur dans les tunnels de foin chez les Martineau et de mon étonnement admiratif de voir le zizi du patient ; mais presque rien d’autre avant huit ou neuf ans. 

Pourtant, il y a eu des moments beaucoup plus importants : la mort de ma sœur Mariette que j’essayais de nourrir dans son cercueil à un point tel qu’on a dû me faire garder en dehors de la maison.  Notre déménagement de Magog à Barnston.

Puis, d’autres souvenirs refont surface ; mais j’ai une très grande difficulté à les replacer chronologiquement.  Je me rappelle de nombreux événements, mais je n’arrive pas à les resituer dans le temps. 

Par exemple, je dois vérifier mon cv pour dire en quelle année je suis allé à l’UQAM pour obtenir les diplômes universitaires pour enseigner. C’est encore pire pour ma maîtrise, à l’université de Sherbrooke, sauf que je sais qu’à cette occasion, j’étais avec ma mère qui était très fière de moi. 

Je me demande pourquoi on oublie tant de choses dans notre vie.  C’est un des éléments qui, à mon avis, explique qu’une autobiographie est toujours plus ou moins exacte.  Le temps et les choses sont perçus différemment, selon l’âge. 

J’ai aussi découvert que tuer la sexualité, c’est tuer la création artistique... Pas étonnant que presque tous les artistes ont une vie débridée.  Une mince consolation.

 À force de te faire entrer dedans si tu penses autrement que les autres, tu finis par rechercher la solitude absolue.   Je comprends qu’on veule être autiste.  Je me demande quel est le lien entre cette maladie selon laquelle on rejette la saleté des humains et l’Alzheimer?  Notre mémoire efface-t-elle ce qui nous rendrait la vie insupportable ? 

Le sexe est un droit.

J’ai tout dit de ce que j’avais à dire sur le droit de chaque individu de vivre sa sexualité comme il l’entend, même s’il n’est pas encore un adulte. Évidemment, s’il n’y a pas de violence ou de domination. La liberté sexuelle passe par le consentement. Point.

La liberté ne s’improvise pas du jour au lendemain.  Ma voix ne vaut rien contre celle majoritaire des esprits bornés et tordus. J’abandonne, car à mon âge, je n’ai plus de temps à perdre.

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