Radioactif 376
Radioactif 376
Texte de 2008
Le sexe : un droit individuel.
Si la sexualité est un droit individuel fondamental, la vie privée en est un aussi. C’est pourquoi, à mon sens, la sexualité doit être personnelle et ne répondre qu’à un seul critère : la non-violence et non-domination.
Comme je le disais, il n’y a pas qu’une seule interprétation de la sexualité qui soit juste. Personne ne possède assez la vérité pour pouvoir imposer ses propres valeurs aux autres, qu’il soit pape, d’Alaï lama, juif ou chef musulman. La sexualité est un droit fondamental, mais ce n’est pas une priorité comme éliminer la violence, la misère et redistribuer les richesses de façon à ce que chaque individu sur la terre puisse jouir de la chance de réussir sa vie, c’est -à- dire d’avoir accès au bonheur.
Devoir encore nous battre sur ce point de vue (la conception personnelle de la sexualité tant qu’il n’y a pas de violence et / ou de domination), c’est perdre notre temps, en ce sens, que ça devrait déjà être une réalité (égalité des hommes et des femmes) afin de pouvoir s’attaquer entièrement à d’autres problèmes avant que la planète ne se charge d’éliminer l’humain, cette race d’animal devenue son pire ennemi.
La domination riche et bourgeoise retarde la mise en place de politiques aptes à régénérer la planète. Est-il normal que les profits des multinationales soient plus importants que le sort de millions d’êtres humains ?
Il y a quelques principes fondamentaux qu’il faut implanter d’urgence sur toute la planète : la non-violence, incluant l’interdiction de la peine de mort ; une répartition des richesses naturelles qui permet à chaque individu de pouvoir se nourrir, avoir un endroit convenable à habiter, d’être soigné, d’être éduqué ou d’avoir un emploi rémunérateur. Il faut dans les pays plus riches diminuer la surconsommation. Que faisons-nous pour éliminer la possibilité d’une surpopulation planétaire ?
Nous allons manquer d’eau, que faisons-nous pour protéger celle qui existe et les pays qui en sont propriétaires ? Le réchauffement de la planète risque de nous éliminer comme espèce. Que fait-on pour mettre les multinationales à leur place et face à leurs responsabilités? Rien. Elles empochent et créent des crises économiques, si elles n’empochent pas assez.
Pendant ce temps, on perd notre temps à faire comprendre à ceux qui nous mènent que se promener à poil ne signifie pas une entorse morale suffisante pour entraîner notre perdition. Pour qui nous prenons-nous pour dicter aux autres pays quelle morale doit être imposée avec le tourisme sexuel? Ils sont peut-être plus naturels et moins «fucké» que nous, avec notre morale? Il faut être bourgeois et fucké pour prendre la liberté sexuelle pour un mal.
Si on n’avait rien à manger vendrions-nous notre sexe pour survivre ? Est-ce si important qu’au lieu de nourrir des milliers de personnes, on préfère dépenser des millions pour combattre le tourisme sexuel? Et si ces prostitués (es) aiment ça? Pourquoi n’exige-t-on pas de ces pays des règles pour garantir la non-violence et le consentement? Le respect des prostitués (es).
La liberté de prostitution individuelle devrait exister partout.
Si nos petites bourgeoises qui font le combat contre la prostitution libre crevaient de faim un peu, peut-être que leur petit cerveau leur indiquerait que leurs principes est vraiment moins important que de survivre.
S’il y a du tourisme sexuel, c’est que nos sociétés sont trop bornées pour accepter le droit à la prostitution individuelle. Il faut aller ailleurs pour éviter la prison. Au lieu d’envoyer un pédophile en prison parce qu’il est allée avec une mineure (si elle est consentante), pourquoi celui-ci ne serait-il pas plutôt condamné à devoir participer à répondre à ses besoins fondamentaux jusqu’à la fin de ses études? Si on peut bénéficier de privilèges sexuels pourquoi ne devrait-on pas assurer la sécurité financière (ou du moins une partie) pour lui permettre de s’en sortir, si elle le veut? Les lois actuelles sont une forme de jalousie féminine : c’est un travail tellement payant qu’on veut en priver les autres? Il me semble que ce serait plus responsable et plus intelligent que de ramener le pédophile dans son pays pour le mettre en prison ( ce qui coûte une fortune) alors que les victimes, comme elles disent, sont ainsi elles aussi condamnées à crever de faim. Complètement débile nos moralistes !
Le sexe et la tv.
C’est très intéressant d’écouter les deux chroniques de fin de mars 2008 de Denis Lévesque, sur LCN. On peut nettement distinguer ce qu’est un vrai journaliste animateur (Denis Lévesque) qui demeure majoritairement objectif dans ses présentations, quoique amusé dans la première, et un journaliste pourri de TVA qui a un parti pris, Michel Jean. Ce dernier ne semble pas conscient de faire du journalisme de reportage de bas-étage en parlant de la prostitution. Il n’arrive pas à mettre de côté son petit nombril (ses valeurs personnelles) et son étroitesse d’esprit afin de présenter un reportage objectif et constructif sur ce qui pourrait être une plaie sociale ou un moyen, mal perçu par nous, de survivre : le tourisme sexuel.
Dans le premier contexte, M. Lévesque interroge M. Pierre Maranda, un anthropologue de l’université Laval, qui nous met aux parfums de sociétés qui ont évolué tout à fait différemment de nous. Des sociétés matriarcales ou sous le pouvoir des femmes.
Il est bien évident qu’avec les découvertes scientifiques actuelles sur le développement de la sexualité, ces sociétés sont dépassées. Leur étude nous permet cependant de mieux comprendre comment leur vision a évolué et pourquoi nous croyons les choses de notre façon. Cela nous oblige à se rendre compte que nos conceptions sont probablement tout aussi dépassées que les leurs. D’ailleurs, elles ne sont presque plus existantes puisque nous, les blancs, qui savent tout grâce à nos dieux, leur avons appris que leur façon d’interpréter la vie n’est pas la bonne puisque elle diffère de la nôtre.
Dans ces sociétés matriarcales, les hommes sont jaloux du pouvoir féminin et de leur clitoris. Pour trouver une certaine égalité avec la femme, l’homme pénètre dans la mer où il se fait une érection afin de pouvoir se lacérer le pénis et ainsi être enfin menstrué, pouvoir rattaché à la fertilité. Et pour que les très jeunes garçons aient un jour un sperme assez énergique pour pouvoir féconder une femme, ils doivent boire le sperme de leurs aînés de 18 à 25 ans.
Dans cette société, l’homme et la femme sont six mois hétérosexuels et six mois homosexuels. Dans d’autres sociétés, pour avoir le sperme nécessaire pour procréer le jeune, dans une cérémonie d’initiation, devait se faire enculer par un mâle adulte afin qu’il y dépose la semence qui lui permettra ensuite d’éjaculer. Fruit de mes longues soirées de lecture.
Avec ce reportage, on comprend que le monde n’a pas toujours évolué de la même façon et que les situations naturelles peuvent expliquer des phénomènes d’interprétation qui nous semblent complètement bizarres ou même débiles (mais on pense ainsi parce qu’on est des ignorants).
N’est-il pas normal qu’une société qui voit toujours les pénis sans y attacher d’importance soit intriguée par les règles féminines et qu’elles aient aussi un petit pénis… alors que le mâle n’a pas de règle et ne peut pas procréer. Qui est le dieu ? La fertilité ?
Aujourd’hui, nous savons que ça ne fonctionne pas ainsi. Ce que j’ai aimé de l’attitude de M. Lévesque, c’est qu’il ne s’est pas mis, contrairement à son collègue, à se prendre pour un curé venu nous rappeler les bonnes mœurs.
Michel Jean est tellement peu objectif qu’il a pu voir le dédain ou le malheur dans les yeux des prostituées. Yé fort en hostie ! Pauvre petit, il a l’âme trop sensible pour essayer comprendre ceux qui ne pensent pas comme lui. Il devrait savoir que chez les bouddhistes, la sexualité n’a absolument pas l’importance sacrée que nos sociétés y accordent. Chez eux, le cul c’est un élément naturel alors qu’ici on est des obsédés (des pécheurs) parce qu’on a confondu les besoins maladifs du pouvoir mâle des religieux avec la parole de Dieu et qu’on est ainsi devenu des aliénés qui se pensent plus intelligents que les autres.
Je suis bien d’accord avec la mère de M. Maranda qui disait que les femmes du Québec n’ont pas besoin des féministes (un pouvoir des gouvernements fédérasses) pour avoir le pouvoir, car ce sont elles qui gèrent tout par en arrière. D’ailleurs, ce sont les femmes et les syndicats de la fonction publique qui ont battu l’indépendance lors du premier référendum et qui s’apprêtent à donner un gouvernement majoritaire à Harper-Bush. Les Yvette et le gel des salaires des fonctionnaires.
Aujourd’hui, les féministes réclament ce qu’elles appellent l’égalité (numérique– un homme, une femme–), mais qui est en réalité une dictature absolue, car elles cherchent une solidarité féminine qui détient déjà la majorité numérique. Si on ajoute tous les programmes spécifiques aux femmes, les hommes n’ont plus aucun espace. Mais, les hommes qui ne peuvent s’empêcher de rêver au trou qu’ils n’auront pas, s’ils protestent, préfèrent se taire. Un homme québécois est uniquement un pourvoyeur incapable de sensibilité et souffrant du complexe de Moïse. Il n’a même plus droit à ses tavernes alors que les femmes ont leur salon de coiffure ou leurs soupers de filles pour se réunir sans homme…
Plutôt que de nous endoctriner ou nous empoisonner moralement, le représentant de TVA devrait prendre quelques cours d’anthropologie et attendre d’être assez mûr pour ne pas exposer ses états d’âmes parce qu’il ne peut pas supporter une vision différente du monde que la sienne, soit celle de petit bourgeois, incapable de comprendre les autres. Comme un Américain.
Un reportage, c’est pour comprendre une situation et non pour essayer de prouver que tous les gens étrangers là-bas sont des vieux cochons qui ont dû déménager en Thaïlande pour satisfaire leur appétit sexuel, en oubliant que chez nous notre morale de bornées les voue automatiquement à la prison. Des fous ? Vive la liberté retrouvée !
On ne vit pas tous comme le veulent les religieux. Ces vieux cochons qui pour se protéger de leurs tentations ont interdit tout ce qui pouvait grouiller autour d’eux. Qu’est-ce que le patriarche faisait dans le pantalon de son petit pour décider qu’il doit être circoncis ? Le vrai problème : ces jeunes ont-ils vraiment la liberté de choisir, agissent-ils ainsi contre leur gré ou est-ce pour survivre ? Dur de savoir quand on ne connaît ni la langue, ni la culture. Y a pas d’ouvrage dans ces pays ? La prostitution, paye plus ? Comment les jeunes peuvent-ils survivre et s’épanouir en faisant autre chose ? Voler, tuer ? Est-ce vraiment mieux ?
La prochaine fois quand Michel Jean ira au Vietnam, c’est ce qu’il souhaite, il faudrait qu’il soit une semaine sans manger et qu’il ne puisse pas obtenir un repas sans se laisser faire une pipe, peut-être comprendrait-il qu’une morale de petit bourgeois, ça ne peut pas s’appliquer dans un contexte de survie.
C’est ça le vrai problème de la vie dans la prostitution… c’est bien beau de jouer aux âmes pures, mais quelle solution peut-on offrir, sauf leur enlever leur gagne-pain ?