Radioactif 163
Radioactif 163
28 Septembre 2007
La vie quotidienne.
Si dans mes souvenirs le mauvais côté des choses semble l’emporter de manière à ce que je puisse passer pour un petit voyou, la vie quotidienne était toute autre.
On se rappelle plus facilement les mauvais coups. Peut-être parce qu’on les regrette plus longtemps ? Dans l’ensemble, j’étais un étudiant comme les autres, même assez doué. J’aimais beaucoup l’avis des autres.
M. Robert Breault me conseilla de passer la Tribune à Barnston. Ce travail de camelot me permettrait de me ramasser de l’argent et de peut-être m’ouvrir un peu plus l’esprit sur l’avenir. Ce que je fis avec empressement, laissant de côté le travail d’enfant de chœur.
Je n’avais pas beaucoup de temps à moi, car, en plus de l’école, il fallait voyager d’une place à l’autre (Barnston-Kingscroft, puis, Barnston-Coaticook). Même si c’était peu éloigné, il me semble que ça prenait une éternité.
Nous avions aussi toujours une tonne de devoirs et de leçons. J’étudiais peu et j’avais toujours de bons résultats, sauf que j’avais bien de la difficulté à apprendre les choses par cœur. Je devais comprendre.
Ce fut l’époque où j’ai écrit ce que j’appelais Mes réflexions. C’était un cahier dans lequel je parlais de toutes sortes de choses. J’avais même voulu inventer une nouvelle poésie, basée sur l’intonation et la musicalité. Une invention qui n’a rien révolutionné.
J’admire les inventeurs. Eux, ils apportent vraiment quelque chose à l’humanité. Quel est le rôle d’un individu ? Vivre.
9 octobre 2021
Rendu à la presque toute fin de ma vie, je suis ravi d’avoir passé à travers, même si elle fut parfois difficile à avaler, surtout ce sentiment d’être un « rejet » total et absolu, tout simplement parce que j’ai osé dire tout haut que j’aime les garçons, donc, que je suis pédéraste et non, un pédophile.
J’ai eu une très belle vie et même si j’écris contre les religions, je remercie Dieu de m’avoir permis de vivre une expérience aussi variée. Je me sens presqu’un autiste, mais comme Édith Piaf, non, je ne regrette rien. J’ai connu l’essentiel, l’amour-passion, la paternité, le journalisme, enseigner.
Même si aujourd’hui, je considère que j’étais trop égoïste pour faire un père parfait. Je dois admettre que cela m’a aidé à faire la nuance entre l’idéal et la réalité. Cette expérience m’a aussi permis de savoir que l’inconscient peut créer une discussion entre ton fils mort par suicide et toi et te paraitre tellement vraie que cela devient le signe que l’amour entre vous deux était extrêmement profond. Cet amour m’a aussi enseigné que le sexe n‘est pas de l’amour
J’écrirais mille fois par jour que je suis totalement contre la pédophilie, les gens continueraient de me voir comme un pédophile parce que notre système ne veut pas faire la différence entre les deux orientations. Les pédophiles aiment les jeunes filles et garçons de moins de 10 ans, ce sont surtout des hétérosexuels qui le sont, alors que les pédérastes n’aiment que les garçons entre 10 et 18 ans généralement plus près du 18 que du 10ans.
Ma vie aurait été totalement différente si j’avais fait le compromis de ne pas en parler dans mes écrits. Tout se serait vendu et j’aurais cessé de me présenter comme le marginal des marginaux comme m’appelait Gilbert Langevin qui était un mâle alpha, un indien intégré qui poignait auprès des femmes.
Comme je l’ai lu récemment, il y a deux réalités pour connaître un homme. Ce qu’il est et ce qu’il a fait.
La seule chose qui me « saigne » est que l’on n’a pas su utiliser ce que je suis. Cette inutilité sociale depuis 1996 me chagrine.
La société en continuant de croire que le sexe est un péché crée les pires discriminations et se prive du talent de celui qu’elle condamne au rejet. Cette prétention au péché me semble être le pire des sacrilèges. Dieu ne peut pas être un tel salaud.
L’enseignement m’a permis d’être fier d’exister et m’a appris comme me la dit Constance, dans un rêve après sa mort, ce que tu fais pour les autres est le chemin du bonheur.
L’enseignement me rend fier d’avoir existé parce que cela était utile à la société.
Je considère avoir échoué en amour parce que tous les garçons dont j’ai été follement amoureux ont mal fini leur vie. Est-ce qu’il en aurait été autrement pour eux si je n’avais pas existé ?
Ne sommes-nous pas, tous, un peu hypocrite quand on se juge soi-même ?