Radioactif 124
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15 Septembre 2007 (Modifié)
Cours de sexualité.
Au cours des années 1980, nous cherchions dans les cours de morale une façon d’aborder la sexualité au secondaire, soit avec les adolescents. J’ai été choisi pour mettre sur pied un projet pilote.
Mon premier critère fut : la vérité. La deuxième obligation : être deux pour s’assurer de l’objectivité des propos et faire en sorte que la science ait prépondérance sur les tabous religieux. Même si personne ne le savait, je devais aussi tenir en compte de mes tendances sexuelles et m’assurer que je ne sois pas tenté d’y ajouter une touche personnelle. « Never on the job. » était le fondement même de ma décision d’un jour être enseignant. Une chose que j’ai respecté avec scrupule.
L’école se doit de chercher à créer des individus libres et autonomes, capables de se créer une conscience personnelle et non de propager les interdits religieux basés sur l’ignorance psychologique des gens ou une liberté absolue.
La répression sexuelle a atteint un sommet avec la venue de la reine Victoria, donc, elle joue un rôle fondamental en politique.
À cette époque, certains étaient assez fous pour se servir d’épinglettes afin de retenir le prépuce des jeunes de façon à ce qu’il ne bande pas le matin parce que l’érection était ainsi trop douloureuse. On a aussi inventé tout un rayon quant aux aliments pouvant ou non exciter la vie sexuelle des garçons.
L’approche religieuse de la sexualité est déterminée par la soif de pouvoir sur chaque individu. Pour y arriver, on inventa le péché de la chair qui était classé dans les péchés mortels. Pas de rédemption à moins d’obtenir l’absolution lors de la confession et de ne pas vouloir recommencer. L’enfer garanti aux jouisseurs sur cette terre.
La religion décida que la matière était moins sacrée que l’âme. Il faut dire que l’on ne comprenait pas grand-chose à la chimie ou l’astronomie, car, on croyait encore que la terre était plate et que l’homme était le sommet de la création. Quant à la femme, elle était l’instrument servile des hommes.
Les religions primitives ont d’abord servi à combattre la peur des événements inexplicables dans la nature. Elles ont ensuite essayé d’expliquer et de donner un sens à la vie et surtout à éteindre les crises de nerfs des différents dieux inventés. Les sacrifices humains, surtout des jeunes, étaient offerts pour calmer les colères des dieux.
La sexualité est un mystère d’où on inventa des cérémonies d’initiation et des règles pour déterminer comment on devait agir pour ne pas déplaire aux dieux. .
Quand ce n’étaient pas les sacrifices humains, c’étaient les grandes inquisitions aux rythmes des nouveaux scrupules, s’attaquant particulièrement aux femmes, ces objets de luxure. Puis, au 19è siècle, on ajouta les jeunes.
Incapables de dompter leurs envies, les grands prêtres inventèrent le péché pour éloigner les tentations. Ils démonisèrent la sexualité pour s’en protéger.
Par contre, ces grands moments de l’histoire noire de l’humanité n’avait pas à être racontés aux élèves. Ce qui comptait, c’était la vraie vie, celle dans laquelle ils doivent se développer.
Ces cours furent une vraie leçon pour ses deux professeurs (dont une infirmière). Nous sommes partis d’une consultation qui garantissait la confidentialité absolue, mais qui nous permettait de trouver les sujets qui pouvaient les intéresser et chercher les réponses à leurs interrogations.
Le plus drôle fut que l’on nous reprocha surtout de se servir d’un matériel qui les faisait se sentir comme des imbéciles qui ne connaissaient rien à la vie. C’était tout ce qui existait. Des petits films pour expliquer le fonctionnement féminin et la fécondation (à partir de lapins) On en est semble-t-il encore là devant la peur d’enseigner la sexualité.
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