Insurrection.
Le jour et la nuit dansaient
un brin de lune dans l’oeil
et, sous une nuée d’étoiles
au chant des bombes,
les hommes dormaient
un arc-en-ciel dans la tête.
Les moutons rochers, la glaise fêlée, les arbres martiens collent à la croûte terrestre devenue pain noir. L’urine nage à la rivière et plonge à nos narines après avoir sucé le ventre des poissons-mouches dans des canaux cirés de béton. C’est une Atlantide, point Québec, point d’où les Américains expédient amiante et pétrole en corbillard tandis que la France danse un strip-tease à l’Italie bandée. Funérailles pour vieux empires en décomposition.
Terre, gueule de bois, mal foutue, immense rôtie que pourrit notre folie à te vouloir déposséder. Nous déshabillons les forêts, étripons les sables bitumineux, enrichissons les capitalistes pervers qui n’ont pas appris à respecter l’homme et la vie.
Quand nous aurons trop faim
les sabres sortiront de terre
la vie tremblante entre nos doigts
comme d’immenses bancs de poissons
se vengera à vitesse folle.
Vous avalerez
sans avertissement
vos crises économiques
votre mondialisation de la pauvreté.
Pendant que nous
nous découvrirons la solidarité internationale
la solidarité humaine planétaire.
votre pouvoir monopole éclatera.
Ce sera trop tard pour vous
vous serez déjà ruinés.