Mon implication.
Mon implication vis-à-vis ma pédérastie fut d’abord et avant tout un appel à la tolérance. Je craignais, en découvrant ce que je suis, de devenir un second Dion, tueur d’enfants. Je craignais que la pression sociale me rende fou.
Je savais que la violence ne m’attirait pas, mais j’avais peur qu’ayant connu une première expérience de prison, qu’à la suite d’une relation sexuelle avec un jeune, je me mette à avoir assez peur qu’il me dénonce pour le faire disparaître. Cela me semblait la pire chose qui pouvait arriver. Impossible d’être aussi violent à moins d’être devenu fou temporairement.
J’ai appris 50 ans plus tard que dans la majorité des meurtres de jeunes, c’est exactement ce qui se passe, selon ce que leurs auteurs racontent.
J’ai fait les démarches pour m’assurer que cela ne m’arriverait jamais, puis j’ai aussi décidé de participer à des séances d’information sur ce qu’était de vivre sa réalité pédéraste.
Je ne connaissais pas encore la pédérastie telle que vécue dans la Grèce antique; mais j’avais trouvé des textes qui défendaient cette façon de vivre et condamnaient le système qui en faisait un crime. J’ai décidé de m’assumer et de combattre l’intolérance.
Mon expérience personnelle me prouvait que tout ce que l’on racontait quant aux relations hommes-garçons était totalement faux.
Sauf dans la sodomie, aucun gars peut dire qu’il a souffert physiquement à travers un jeu sexuel, au contraire, c’est le plaisir pur, en autant qu’on y mêle pas la culpabilité religieuse ou que l’on soit hétérosexuel. Dans ce cas, il se peut que plus tard, on y mélange la honte d’avoir connu un rapport gai, ce qui est contraire à ce que l’on est profondément et cela peut ressurgir n’importe quand dans la vie.
Ce fut la croisade de ma vie : la vérité quant à ce qui a trait à la pédérastie. Je croyais qu’il y avait qu’un moyen d’être certain de dire la vérité, c’est de m’en tenir à ce que je vivais.
À cette époque, tout ce qui était homosexuel était combattu. Des jeunes se suicidaient en prenant conscience de leur orientation sexuelle. Et, l’on disait que ces croisades pour la pureté existaient pour sauver la jeunesse. On prétendait que les homosexuels devaient être éliminés parce qu’ils pervertissaient la jeunesse. Un discours que l’on retrouve encore de nos jours.
En plus de mes conférences sur la pédérastie, j’ai participé au livre SORTIR afin de bien faire comprendre la différence entre être homosexuel et être pédéraste.